Archives de l'Institut de l'Anormal : Opération Neuvième Soleil
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Crédits
Titre : Archives de l'Institut de l'Anormal : Opération Neuvième Soleil
Auteurs : Skeledenn
Date de publication : 23 novembre 2018
Document IA-███-CN
Opération Neuvième Soleil
Les documents qui suivent sont ceux retrouvés le 16 août 1902 dans le Col Wakhjir aux côtés de l'anomalie SCP-███-CN. Conservés dans un coffre en bois de cèdre, ceux-ci nous renseignent sur une des dernières actions d'envergure de l'Institut de l'anormale avant sa disparition en 1912, après près de 1500 ans d'existence.
Accessible au personnel de Niveau 3
Archives de l'Institut Impérial de l'Anormal
Reproduction d'un des symboles apparaissant sur les sceaux métalliques.
Artefact : Neuvième Soleil
Catégorie : Objet anonyme
Sources classiques : Il est, dans les lointaines terres de l'Ouest, un objet connu seulement des sages sous le nom de Neuvième soleil. Personne ne l'a jamais vu de ses yeux d'homme car il est enfermé depuis des temps immémoriaux dans un grand cube de bronze de deux bù de côté. Celui-ci est gravé d'innombrables glyphes des montagnes aux significations encore inconnues, même des plus éminents lettrés de l'Empire Céleste. Toutes les faces sauf une sont identiques, c'est à dire ornées d'un grand soleil à neuf rayons ayant en son centre un glyphe des montagnes de grande taille. La dernière des faces, si elle est également ornée d'un soleil identique, comporte une profonde rainure en son centre telle une porte, ainsi que trois sceaux, disposés en colonne sur cette rainure. Deux d'entre eux sont de plomb et le troisième, celui du centre, est de l'or le plus fin et le plus pur qu'il soit possible de trouver en cette Terre. Ce dernier n'a jamais été ôté, contrairement à ses homologues de plomb. En effet, il a été remarqué que le fait d'ôter un sceau augmente considérablement la température de la pièce où se trouve la boite et une lumière semblable à celle de mille torches apparait depuis l'intérieur du cube à l'endroit où le sceau était auparavant placé. Lorsque deux sceaux sont ôtés, toute personne dans un rayon de quarante pas est instantanément brulée sur les parties face au cube comme si elles avaient touché du métal chauffé au rouge et ceux dans un rayon de trois pas sont réduits en cendres. La lumière qui s'échappe du cube rend alors aveugle quiconque osant le regarder. Les effets cessent lorsque les sceaux sont replacés à leurs emplacements originels. Dans le cas où cela ne serait pas fait, ils reviennent naturellement à leur place après quelque temps par un moyen encore inconnu. Les sceaux de plombs, quoique fort bien ciselés, sont de facture bien moins délicate que celui d'or et semblent suggérer qu'ils ont été réalisés dans une urgence relative afin de parer à la disparition des originaux en métaux précieux. Chaque sceau est orné d'un glyphe des montagnes à la signification tout aussi inconnue que les autres surmonté d'un corbeau à trois pattes.
Sources additionnelles :
Il y a bien longtemps, du temps où les chants des papillons emplissaient encore la Terre, il était dix soleils, tous fils de Di Jun, immortel Empereur des Cieux. Ils vivaient avec leur mère, Xihe dans le délicieux pays de Fusang par delà les mers de l'Est, là où les chrysanthèmes fleurissent toujours et où la mort n'a pas sa place. Chaque matin, Xihe prenait un des soleils avec elle dans son char tiré par six dragons et l'emmenait avec elle dans sa course autour des mondes terrestres avant de rejoindre ses frères au soir. Afin qu'il n'y ait pas de jaloux, l'astucieuse Xihe changeait chaque matin de soleil et ainsi tous les dix jours, chacun d'entre eux avait l'occasion de voir depuis le ciel les merveilles de la Terre.
Cependant, un jour vint où les soleils en eurent assez. Dix jours étaient pour eux une trop grande attente et ils décidèrent de profiter du sommeil de leur mère pour s'échapper. Ce matin-là, ce furent donc dix soleils qui se levèrent sur la Terre. La lumière implacable des dix astres dessécha les mers, brûla les plantes et fit fondre les neiges immaculées des monts Kunlun. Di Jun, l'immortel Empereur des Cieux, se rendit compte du malheur que ses enfants causaient sur Terre et leur ordonna d'arrêter. Mais, trop occupés à s'amuser dans le ciel, les fils n'écoutèrent pas les paroles du père.
Excédé, l'Empereur des Cieux appela Hou Yi, l'Archer Céleste pour qu'il les punisse. Il lui donna un arc écarlate et dix flèches blanches faites des crocs d'un des colossaux poissons-chats de Fusang dont les mouvements font trembler mers et montagnes. Hou Yi descendit alors sur Terre et abattit un à un chaque soleil. Alors qu'il armait son bras pour lancer son ultime trait, l'Empereur des Cieux arrêta sa main. Si trop de lumière était fatal aux êtres de la Terre, il en était de même pour l'obscurité. Il devait y avoir un soleil dans le ciel, ni plus, ni moins. Hou Yi posa donc son arc et contempla une dernière fois l'astre brulant qui maintenant parcourait seul le ciel infini, avant de repartir au délicieux pays de Fusang, par-delà les mers de l'Est, là où les chrysanthèmes fleurissent toujours et où la mort n'a pas sa place.
風星經, Fēng xīng jīng, Classique du vent et des étoiles,
Ère des Royaumes combattants (IIème siècle de notre ère).
Historique : D'après les archives, le Neuvième Soleil fut détenu au Site Qixing dans la province du Guandong dans le sud de l'Empire probablement à partir de l'ère des Royaumes Combattants et au moins jusqu'à la fin de la dynastie Ming. Il y a ensuite un vide entre l'année Jia-Shen du soixante-douzième cycle et l'année Gui-Hai du soixante-treizième cycle où un rapport indique le ravitaillement du site Shen dans le Xinjiang où l'objet est mentionné comme étant le seul confiné dans la forteresse. Les moyens par lesquels il fut transporté d'un site à l'autre ou la date de ce voyage sont pour l'instant inconnus. Le site Shen est une forteresse de la Dynastie Qing à remparts de pierre probablement bâtie sur un fort de la Dynastie Tang. Une centaine d'hommes en arme est en permanence présente sur place dirigée par un commandant nommé par les Grands Commandants de l'Institut. Du fait de sa position au milieu des dunes de Tamalkan, la probabilité d'une attaque est très peu élevée et la forteresse est armée de puissants canons et d'arquebusiers hors pair pouvant la défendre vaillamment.
堡壘之書, Baolěi zhī shū, Chronique des Forteresses
Année Jia-Zi du soixante-quinzième cycle
Commentaire : Le Neuvième Soleil est probablement l'artefact le plus puissant qui existe à l'heure actuelle sur cette Terre. Comme il est dit dans les sources classiques, le simple fait de retirer deux sceaux suffit à tuer instantanément n'importe qui dans un rayon de trois pas. En sachant cela, imaginez ce qu'il se passerait si les trois sceaux étaient enlevés en même temps ou même que le cube ne soit ouvert. Les conséquences seraient potentiellement cataclysmiques, d'autant plus si cela est fait dans un but militaire. Il est donc primordial que l'objet reste en confinement quoi qu'il en coûte, même si cela devait entrer en contradiction avec les ordres de la Cité Interdite.
Grand commandant Shénnóng, Troisième Souverain
Douzième jour du dixième mois de l'année Gui-Mao du soixante-et-onzième cycle
Lettre du Grand Commandant Tiān Shū reçue par le Commandant Chen, administrateur du site Shen depuis 1895, en novembre 1901 :
Institut Impérial de l'Anormal
Salutations Commandant Chen,
Cette missive est de la plus haute importance et nous attendons de vous que vous la lisiez avec la plus grande attention avant de la détruire. Du fait de la position éloignée du site Shen, il est possible que vous n'ayez pas ouï ce qu'il s'est passé dans les terres de l'Est. Un rapide résumé s'impose pour que vous compreniez la gravité de la situation. Comme vous le savez, les puissances étrangères telles que le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la France ont depuis longtemps le contrôle de larges parts de nos villes côtières ainsi que de la majorité de notre commerce extérieur. C'est pourquoi une société secrète du nom de "Poing de la Justice et de la Concorde", aussi appelée "boxers" par ceux de l'ouest, s'est mise en tête de les chasser de l'Empire. Ce n'étaient que des paysans enivrés à l'opium pour la plupart, mais l'impératrice Cixi a tout de même décidé de les soutenir dans leur vaine quête de vengeance. Il n'a pas fallu attendre bien longtemps avant que les occidentaux se manifestent. Après quelques massacres de chrétiens, tant chinois que blancs, les contingents occidentaux soutenus par les Japonais ont déferlé sur nos villes et villages, tuant, violant et pillant notre peuple. En a résulté un énième traité honteux auquel l'empereur a une nouvelle fois dû se plier.
Du fait de ces récents évènements, nous avons dû faire face à la dure réalité et en venir à la conclusion que la Dynastie Qing ne sera probablement bientôt plus en mesure d'assurer la protection des objets dont nous avons la garde. Lorsque ce moment sera venu, soit ce seront les masses de paysans incultes qui récupéreront les anomalies, soit les barbares venus d'Europe, d'Amérique et du Japon. Connaissant les inclinaisons belliqueuses de ces peuples, si l'objet placé sous votre charge tombait entre leurs mains, ce ne serait pas le destin de l'Empire qui serait en danger mais l'entièreté de la race humaine. Pensant à cette éventualité, nous avons donc dû nous résoudre à transmettre nos reliques à un partenaire qui saurait les protéger de façon adéquate. Ce partenaire est, ironiquement, une organisation occidentale appelée Fondation SCP. Ne vous inquiétez pas à leur sujet, ils ne sont affiliés à aucun gouvernement étranger et ont strictement les mêmes intentions que nous vis-à-vis des anomalies.
Cependant, du fait de leur installation toute récente en Asie et de l'anarchie qui règne actuellement en nos murs, ils ne sont pas en mesure de venir chercher les objets que nous plaçons sous leur garde. C'est pourquoi nous devons leur acheminer par nos propres moyens. Dans votre cas, la base la plus proche est le Site-Teth, à la frontière avec l'Afghanistan. Comme vous le savez, celle-ci se trouve à environ huit cents li de votre position. Ce voyage sera long et il vous faudra traverser le désert de Tamalkan avant de franchir les montagnes de Samarikol et enfin le massif du Pamir. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre à votre disposition une part importante de nos effectifs. En effet, dans les mois suivant l'arrivée de cette missive un contingent d'une centaine d'hommes armés et entrainés à nos frais vous sera acheminé afin de compléter vos troupes déjà présentes sur place. D'autre part, cette missive est accompagnée de la somme de vingt mille yuans en pesos d'argent afin de préparer l'expédition. Vous aurez notamment besoin d'acheter des vivres, de l'eau, des chameaux et louer les services de guides locaux. Au sujet de ces derniers, n'oubliez pas qu'ils sont absolument essentiels au sujet la réussite de la mission. Choisissez-les parmi des familles de confiances et payez-les grassement mais ne vous abstenez pas de sévèrement les punir en cas de désobéissance.
Vous partirez durant le quatrième mois de l'année à venir afin de pouvoir traverser les cols de Samarikol durant l'été lorsqu'ils ne sont pas bloqués par la neige.
D'autre part, du fait de la taille de l'objet et des effectifs impliqués dans son transport, il sera virtuellement impossible de garder cette opération complètement secrète. Nous ferons notre possible de notre côté pour retarder au maximum le moment où la Cité interdite aura vent de cette expédition, mais il est tout à fait possible que des groupes hostiles tentent de s'emparer de l'anomalie. Vous devez donc toujours rester sur vos gardes quoi qu'il arrive. La réussite de cette mission en dépend.
Du fait de l'état d'anarchie dans lequel se trouve l'Empire en ce moment, il est possible que nous ne puissions pas communiquer avant que vous ne soyez revenus de votre mission. Vous serez donc seul sur cette opération et ne pourrez donc pas espérer de renforts de notre part.
Juste avant de finir, il est temps que vous compreniez une chose. Nous le sentons sans vouloir l'admettre depuis près d'un siècle maintenant, notre empire est à l'agonie. Cela serait un miracle s’il durait ne serait-ce encore que vingt ans. De plus, les ressources que nous vous allouons représentent une très grande partie de nos réserves d'hommes, de matériel et d'argent. Il faut que vous réalisiez que l'expédition que vous vous apprêtez à entamer sera probablement notre dernière opération d'envergure avant notre fin inéluctable.
Soyez digne de nos quinze siècles d'existence.
Gloire à l'Empire du Ciel
Grand commandant
Tiān Shū, Première Étoile de la Grande Ourse
Huitième jour du huitième mois de l'année Xin-Chou du soixante-et-onzième cycle

Journal du commandant Chen du 5 mai au 1er juin 1902 :
5 mai 1902
Nous sommes partis de la forteresse ce matin au moment du lever du soleil. Celui-ci était d'une belle couleur dorée et le ciel était absolument sans aucun nuage. C'est un bon présage bien que pas vraiment surprenant, les nuages étant des plus rares dans le ciel sec du Tamalkan. Au final nous sommes deux cents hommes et à peu près un nombre équivalent de bêtes dans ce grand convoi. Il y a bien évidemment des gardes mais aussi des civils pour conduire les chariots et servir de guide. Bien évidemment, aucun ne connait la véritable nature de notre chargement. Déjà que nous sommes loin d'être discrets, il ne manquerait plus que toute la vallée soit au courant que nous transportions un des objets les plus puissants de cette Terre. Celui-ci est bien sagement rangé dans sa boite harnachée à un chariot à roues larges pour qu'il ne s'enfonce pas dans le sable et tiré par six chameaux de Bactriane. Afin de brouiller les pistes, le cube est enfermé dans une caisse en bois recouverte d'une toile et deux autres chariots identiques sont également dans le convoi. Il n'y a que moi qui sais lequel est le bon. D'après mes calculs, le voyage est parti pour durer à peu près deux semaines pour l'aller et un peu moins pour le retour. Enfin bref, je ne m'inquiète pas trop. Nous sommes dans un des endroits les plus isolés du monde avec une armée d'hommes de confiance surentrainés et nous avons pourvu à presque toutes les éventualités. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?
6 mai 1902
Que le Ciel me pardonne mon arrogance ! Cela ne fait pas un jour que nous sommes partis qu'un problème nous assaille. Nous avions sous-estimé la consommation d'eau de la colonne. Aujourd'hui les hommes et les bêtes ont bu autant que ce qu'ils auraient dû boire en trois jours d'après notre plan. Heureusement, nous avions vu plus large que prévu mais nos réserves nous permettront à peine de tenir jusqu'à la prochaine oasis qui se trouve à cinq jours de marche. Je prie le Ciel que nous arrivions à temps.
8 mai 1902
Le rationnement en eau a commencé. Les hommes sont en colère, surtout les auxiliaires ouïghours et je ne peux leur en vouloir. Quel piètre commandant je fais de ne pas avoir vu un problème aussi primordial ! Lorsque nous arriverons à l'oasis, je ferais construire deux nouveaux chariot-citernes pour que cela ne se reproduise pas. Enfin bref, un autre détail retient mon attention. Ce soir vers vingt heures, les sentinelles ont remarqué une intense lumière orangée semblant venir de derrière une grande dune de sable. J'ai immédiatement envoyé un groupe de soldats explorer l'origine de cette lumière mais ils n'ont rien trouvé sur place. Cela m'inquiète. Il pourrait s'agir de l'un des groupes ennemis contre lesquels l'Institut m'a mis en garde. Si cela recommence, je doublerai les effectifs dédiés à la protection du convoi pendant la nuit.
13 mai 1902
Nous avançons bien moins vite que prévu et les réserves d'eau sont presque épuisées. J'espère de toute mon âme que nous arriverons à l'oasis demain ou cette expédition risque d'être la dernière pour nous tous.
14 mai 1902
C'est non sans une extrême joie que j'écris ces lignes. Grâce au Ciel, nous avons réussi à rejoindre l'oasis in extremis. Les hommes sont contents, d'autant plus qu'il y a une petite ville dans laquelle ils peuvent se reposer. Je leur ai donné deux jours de permission, le temps que nous construisions d'autres citernes pour la suite du voyage. On ne me reprendra pas à refaire la même erreur. Cependant, un détail m'inquiète. Mes discussions avec les locaux m'ont appris que des militaires européens ont fait étape dans la ville il y a quelques semaines avant de repartir aussi vite qu'ils étaient venus. Cela n'est pas vraiment extraordinaire quand on y réfléchit. Les traités inégaux signés par la Cité Interdite autorisent les puissances européennes à déployer à peu près comme bon leur semble leurs forces armées pour protéger leurs intérêts. Non, ce qui m'inquiète c'est que d'après les locaux aucun d'entre eux ne portait d'insignes pouvant permettre d'identifier leur pays d'origine. Et connaissant les militaires, ce genre de détails n'augure jamais rien de bon.
17 mai 1902
Nous sommes enfin repartis. Nous avons suffisamment d'eau et de nourriture pour tenir des semaines même si nous ne passons pas par la prochaine oasis. Cela va certes nous ralentir d'au moins une bonne semaine mais je ne veux sous aucun prétexte retomber dans la situation dans laquelle j'ai mis la colonne il y a quelque jour. Le temps n'est ni trop chaud ni trop froid et les hommes sont requinqués après leur permission. C'est tant mieux car nous ne sous arrêterons pas avant d'être aux pieds des monts Samarikol.
20 mai 1902
Nous avons essuyé notre première attaque. Aujourd'hui vers 15 heures, une caravane d'une trentaine d'homme et de chameaux chargés de tissus est venue à notre rencontre et nous a demandé la direction de l'oasis que nous venions de quitter. Notre guide a à peine eu le temps de répondre qu'un de leurs chariots qui s'était subrepticement faufilé sur notre flanc explosa, causant une passagère désorganisation parmi mes hommes. Les pseudos-marchands ont alors sorti des plis de leurs vêtements sabres, pistolets, fusils et même une de ces mitrailleuses anglaises portative d'un ballot de tissus. La première salve a fait un carnage parmi mes hommes et un petit groupe d'ennemis a réussi à se faufiler jusqu'à une des boites et a tenté de s'en emparer. Heureusement, mes hommes ont rapidement repris leurs esprits et ces chiens ont compris que la légendaire habileté de notre peuple au combat au corps à corps est loin d'être usurpée. Heureusement pour nous, la mitrailleuse s'est enraillée à peu près au même moment et nous avons réussi à les repousser in extremis. Malheureusement, nous n'avons pas pu faire de prisonniers, chacun de ces combattants ayant préféré se donner la mort grâce à une capsule de cyanure plutôt que de se rendre. L'examen des cadavres ne nous a pas beaucoup avancé. Sous leurs loques se voulant locales, ils portaient des uniformes militaires européens dont les insignes avaient été ôtés. Impossible de savoir qui les a envoyés. Nous avons perdu soixante-neuf hommes dans la bataille, dont une trentaine de soldats. Ils se sont battus avec honneur et seront enterrés dignement dans la soirée. Pour terminer sur une note positive, quoiqu’un tantinet cynique, nous consommons à présent bien moins de vivres et nous disposons de matériel militaire européen dernier cri.
27 mai 1902
Le paysage change. Peu à peu les dunes laissent place aux rochers et les montagnes à l'horizon sont de plus en plus grandes. J'estime que nous arriverons à notre prochaine étape dans environ cinq jours. Nous y sommes presque.
28 mai 1902
Deuxième attaque.
Alors que nous étions presque sortis du désert de dune, nous avons été cueillis par une tempête de sable apparemment sortie de nulle part. Nous avons été alors obligés de nous arrêter et de faire un semblant de camps en attendant qu'elle passe. On y voyait presque comme en pleine nuit, voir même pire à cause du sable qui nous fouettait le visage et qui emplissait nos yeux. Alors que je bataillais avec mes hommes contre les bourrasques pour installer une tente, un cri emporté par le vent a attiré mon attention et me fit me retourner. J’ai alors été témoin d'un prodige que jamais je n'aurais pu imaginer, même dans mes cauchemars les plus fiévreux.
Devant moi se dressait un de ces grands lions gardiens en pierre comme on en trouve devant les temples et les palais. Celui-ci était fait de l'obsidienne la plus noire qu'il m'ait été donné de voir et ses yeux brillaient d'une intense lumière blanche. Sur son poitrail se trouvait un idéogramme ancien qui m'était inconnu et qui luisait du même éclat surnaturel que ses yeux. L'apparition était étrange, fantomatique mais ce qui me pétrifia fut de voir que sous sa patte droite gisait, inerte et couvert de sang, un des guides ouïghours dont la tête avait été éclatée comme un œuf par les griffes de pierre. Défiant toutes les lois de la nature, le lion a relevé la tête vers moi et s’est mis à marcher dans ma direction. J’ai hurlé à mes hommes de l'abattre mais les balles rebondissaient sur sa chair minérale. Il a fallu sortir la mitrailleuse pour le faire ralentir. C'est alors que je me suis souvenu d'une chose. Il faut deux gardiens pour entourer une porte.
Pris par cette inspiration, j'ai abandonné mes hommes et me suis rué vers le chariot où était entreposé le Neuvième Soleil. J’ai alors vu un deuxième lion, entièrement blanc celui-là, qui s'affairait à couper de ses crocs de marbre les chaines reliant la caisse à la carriole. Il se retourna à mon approche et je pus voir que ses yeux étaient deux billes noires qui semblaient briller d'une lumière sombre. J’ai dégainé mon révolver et tiré trois coups sur la bête mais sans surprise, elles ont toutes ricoché sans faire le moindre dégât. La bête est alors descendue du véhicule et s'est avançée vers moi, la gueule ouverte. J’ai alors pu voir les énormes crocs qui la garnissaient et qui étaient rouges d'un sang inconnu. En reculant à son approche, j’ai tiré encore deux coups inutiles dans son museau minéral en regardant partout autour de moi pour trouver un objet qui pourrait m'aider. C'est alors que j'ai aperçu une silhouette au travers de la tourmente sableuse. Elle était plutôt petite et vêtue d'une cape noire qui claquait au vent. Ses bras étaient levés vers le ciel dans une attitude de prière et son visage masqué par une grande capuche. Pris d'une impulsion, j’ai visé et tiré mon ultime cartouche sur elle.
Touché, en pleine tête. À ce moment-là, le vent s'est arrêté subitement de souffler et le ciel bleu est revenu en quelques secondes. Je me suis retourné vers le lion blanc. Il s'était figé en position d'attaque juste un instant avant de me sauter à la gorge. Et il ne bougeait plus. La lumière de ses yeux s'était éteinte. Méfiant, j’ai pris un bâton qui trainait à côté et je lui ai donné un petit coup sur le museau. Celui-ci s'est effrité avant de tomber en poussière, rapidement suivi du reste du corps. Rassuré, j’ai fait volteface et suis allé examiner l'homme que j'avais abattu. Il ne restait plus de lui qu'une robe noire remplie de cendres dont la capuche était maculée de sang et de débris de cervelle. Sur sa poitrine était brodé de fils de soie blanche un symbole que je ne connaissais que trop bien. Celui de la Secte Kuiyang. J’en déduis maintenant qu’ils sont au courant pour le neuvième soleil… La situation est bien plus grave que ce que je pensais.
J'ai fait l'appel et je me suis rendu compte que le lion noir avait eu le temps de faire un carnage dans mes troupes avant que je ne réduise définitivement son maitre au silence. Trente-neuf hommes sont morts sous ses griffes. Nous ne sommes plus que quatre-vingt-treize. Pour ne rien arranger, le sang qui se trouvait sur les crocs du lion blanc était celui des chameaux qui tiraient le chariot du Neuvième soleil ainsi que quelques autres transportant nos bagages. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser notre équipement ici et l'artefact doit à tout prix continuer sa route. J'ai donc dû me résoudre à abandonner ici les chariots leurres et réassigné à de nouvelles tâches plus importantes les chameaux précédemment dédiés à leur transport.
La bonne nouvelle est que nous pouvons repartir et que nous irons plus vite du fait du nombre réduit de chariots.
La mauvaise est qu'à la prochaine attaque, nos ennemis sauront directement où se trouve l'objet de leur désir.
29 mai 1902
Pas d'attaque aujourd'hui, le ciel soit loué.
Néanmoins, j'ai été témoin de deux nouveaux événements étranges. Le premier a eu lieu ce matin, assez tôt. Les éclaireurs à cheval ont repéré une étrange structure derrière une colline et m'ont emmené la voir avec un guide ouïghour. J'avoue que je ne saurais exactement décrire ce qui est apparu dans ma longue vue à ce moment-là. Elle se trouvait à environ huit lǐ de notre position et avait une forme vaguement pyramidale de laquelle partaient des excroissances de pierre aux formes presque organiques. Elles se croisaient, repartaient, finissaient et recommençaient dans une cacophonie visuelle à laquelle le soleil levant donnait des ombres discordantes et monstrueuses. L'ensemble fit naître en moi un sentiment de dégoût abasourdi avec cependant une inexplicable pointe de fascination obscène. Je n'arrive toujours pas à expliquer pourquoi mais j'avais au fond de moi le désir intense d'aller au pied de cette pyramide bestiale et de percer ses secrets. Le guide ouïghour était bien moins enthousiaste. Il nous expliqua que ce lieu était maudit. Dans le passé il avait accueilli des rituels effroyables et indescriptibles issus d'anciennes traditions oubliées qui ont durablement imprégné ses murs de leurs secrets indicibles. N'écoutant pas cette petite voix qui m'ordonnait d'y aller, j'ai fini par rejoindre l'avis de l'ouïghour. Quoi qu'aient pu faire en ces lieux ces "adorateurs du sang" comme il les appelait, cela n'avait rien à voir avec notre mission et explorer ces ruines ne ferait que nous ralentir. Nous sommes donc repartis en direction de l'ouest.
Si j'avais écrit ce texte ne serait-ce qu'une dizaine de minutes plus tôt, cela aurait été le seul événement de la journée. Cependant, je viens d'être témoin d'un nouveau phénomène étrange. Alors que je rejoignais ma tente, j'ai vu derrière une des collines de pierres nous entourant un grand flash orange, probablement similaire à celui vu par les sentinelles au début de notre voyage. J'ai déjà dépêché les éclaireurs sur place mais je n'ai que peu d'espoir qu'ils trouvent quoi que ce soit.
30 mai 1902
Comme prévu, les éclaireurs n'ont rien trouvé sur place. Cela m'inquiète au plus haut point. Ainsi que je l'avais dit lors de la première apparition, j'ai augmenté le nombre de sentinelles la nuit, bien qu'il ne reste plus assez d'hommes valides pour le doubler comme je l'avais prévu la dernière fois.
Les montagnes sont presque à portée de main et nous devrions les atteindre demain dans l'après-midi. Nous allons enfin sortir de ce désert et de ses abominations. J'ai hâte.
31 mai 1902
Ma main tremble à l'idée de décrire cette journée noire. Comme prévu, nous sommes arrivés à proximité des montagnes vers midi. Alors que nous faisions une pause pour nous restaurer et établir la suite des événements, ma tasse de thé s'est mise à trembler pendant une seconde avant de s'arrêter. J'ai d'abord pensé à un tremblement de terre comme il y en a souvent dans la région puis quelques secondes plus tard il y en a eu un autre. Puis un autre. Et encore un autre. Les secousses se répétaient de plus en plus forte avec la précision d'une horloge. J'entendis alors un bruit plus terrifiant encore que tout ce que j'ai pu imaginer dans ma courte vie sur cette terre. Je ne saurai le décrire avec précision. Il tenait beaucoup de la trompette mais en beaucoup plus grave et avec un crissement métallique semblable à celui qui retentit lorsque quelqu'un frotte un couteau contre une assiette. Je suis sorti de la tente avec mes lieutenants et j'ai alors été témoin d’un vison extraordinaire.
Devant nous, à peut-être trois ou quatre li de notre position, se dressait un monstre bipède dont je n'avais vu l'évocation que dans des textes bannis conservés dans les profondeurs insondables des bibliothèques impériales. Il mesurait plus de quarante bù de hauteur et au moins la moitié de large dans sa partie supérieure. Ses deux jambes étaient constituées de deux titanesques marteaux-pilons qui à tour de rôle frappaient de toute leur masse le sol rocailleux du désert. Au-dessus se trouvait un assemblage hétéroclite de pièces mécaniques desquelles émergeaient çà et là, des engrenages s'imbriquant les uns aux autres et tournant au rythme des marteaux pilons. Deux grandes cheminées crachant en permanence d'immenses nuages de fumée noire d'encre dépassaient de ses épaules. Je tremble rien qu'à l'idée d'écrire le nom de ce monstre de fer. Face à nous se dressait dans toute sa splendeur un héritage moderne des guerres que livraient il y a bien longtemps les enfants de la chair à ceux du métal. Un Titan Mékhanite.
Tout s'assembla dans ma tête en une fraction de seconde. Bien évidemment que l'Église du Dieu brisé s'intéressait au Neuvième soleil. Quoi de mieux pour alimenter un dieu machine que la source d'énergie la plus puissante de cette Terre ? Ils devaient nous suivre à distance depuis des jours et sont passés à l'attaque juste avant que les montagnes escarpées ne nous protègent de leurs assauts. Après un instant de tétanie, je hurlai à mes hommes de partir vers les montagnes en laissant tout ce qui n'était pas essentiel sur place. Je me retournai alors vers le monstre de fer et vit ce qui était probablement la dernière chose que je voulais voir en de pareilles circonstances. Il s'arrêta un instant, ses engrenages se mirent à tourner de plus belle et un long tube émergea de son dos avant de basculer vers l'avant. Je compris immédiatement de quoi il s'agissait. J'eus à peine le temps de hurler "A couvert" qu'une gigantesque flamme sortit du canon et une immense gerbe de terre accompagnée d'un bruit de tonnerre s'éleva à une dizaine de bù à ma gauche. J'ai alors été projeté en arrière par le souffle de l'explosion et je me suis évanoui.
Je me suis réveillé quelques heures plus tard, à l'arrière d'un des chariots. Celui du Neuvième soleil. Nous allions très vite pour un chariot transportant une telle charge, à peu près la vitesse d'un homme courant sans trop se presser. J'ai alors levé les yeux et il était toujours là. Le monstre de fer nous suivait toujours, un peu plus près que lors de la première attaque. Il marchait d'un pas de sénateur mais ses enjambées étaient telles qu'il finirait inéluctablement par nous rattraper malgré tous nos efforts. Cependant, je fus soulagé de voir que son canon dorsal n'était pas déployé. J'ai rampé jusqu'au cocher et lui ai demandé ce qu'il s'était passé. Il m'a alors répondu que mes lieutenants étaient morts dans l'explosion et que j'étais le seul survivant. Ils m'avaient chargé sur le chariot du neuvième soleil et étaient partis dans la désorganisation la plus totale. Seuls une trentaine d'hommes et cinq chariots avaient réussi à en réchapper. Alors que nous continuions notre route vers les montagnes, je me demandais pourquoi le titan ne nous tirait plus dessus. Était-il déjà à court de munitions ? J'ai regardé autour de moi comme pour chercher une réponse. Nous étions enfin arrivés aux montagnes et je vis les sommets enneigés de Samarikol. Celles-ci formaient des falaises escarpées et infranchissables. Inquiet, j'ai cherché des yeux un passage dans la muraille de pierre et j'ai alors vu une ouverture, une sorte de défilé qui s'enfonçait dans le massif. Mes hommes l'avaient déjà vu et c'était là notre destination. Le voyage dura deux heures avec le titan qui nous suivait inlassablement, diminuant un petit peu à chaque pas la distance qui nous séparait de lui. De temps en temps, comme pour nous enjoindre à nous dépêcher, il faisait tonner ses titanesques sirènes dont les lamentations chtoniennes emplissaient le ciel de Samarikol. Nous nous bouchions les oreilles mais le chant de guerre était trop fort et nous faisait vibrer jusque dans nos os.
Lorsque nous arrivâmes enfin au défilé, le titan n'était plus qu'à un li ou deux du dernier chariot. Inexplicablement, il sembla s'arrêter et nous regarda avancer dans la gorge étroite sans bouger. Sans vraiment comprendre, nous avancions dans le canyon, trop occupés à essayer de survivre pour se préoccuper de ce comportement étrange de notre ennemi. C'est alors qu'au détour d'une chicane, tout devint clair. Face à nous se dressait un mur tout aussi imprenable que le premier. Nous étions arrivés dans une cuvette sans possibilité d'échappatoire. À ce moment-là, la corne de guerre mékhane retentit dans le défilé. Je compris alors le manège des cultistes de l'acier. Leur machine était certes bien armée et résistante mais terriblement lente à manœuvrer. S’ils nous avaient attaqués en plaine, il nous aurait suffi de nous disperser pour leur échapper. D'un autre côté, s’ils nous avaient pilonnés à distance de leurs canons, ils auraient pris le risque de détruire l'objet de leur venue. Le tir que nous avions essuyé n'était qu'une sommation censée à nous faire paniquer et foncer sans réfléchir dans les montagnes. Maintenant que nous étions bloqués dans cette cuvette, ils n'avaient plus qu'à venir nous cueillir et le Neuvième Soleil serait à eux.
Je réfléchissais à toute vitesse alors que les pas du titan retentissaient dans le défilé. C'est alors que j'ai vu au sommet de la falaise une grande fissure qui descendait presque jusqu’en bas. Un plan fou germa alors dans ma tête. J'ordonnais à l'artificier qui avait miraculeusement survécu à l'attaque d'aller placer toutes nos réserves d'explosifs dans la crevasse. Il termina juste au moment où le titan apparaissait au détour de la chicane. Il fallait attendre qu'il soit juste à la sortie du défilé pour déclencher les explosifs. Le titan avança et deux énormes gerbes de flammes sortirent de ses poings avant de s'éteindre, comme s’il voulait les tester. Voilà donc quel était leur plan pour se débarrasser de nous. Nous bruler vifs. Mes hommes me hurlaient d'appuyer sur le bouton mais il fallait que je garde mon sang-froid. Enfin, le titan déclencha une dernière fois sa corne de guerre avant de faire un dernier pas pour sortir du défilé. J'écrasai le bouton. Rien ne se passa pendant une seconde puis toutes les charges explosèrent en même temps et une secousse ébranla la montagne. La moitié de la falaise s'écroula sur le titan qui s'évanouit dans la plus grosse explosion que j'ai vu de toute ma vie. Une exclamation extatique s'éleva dans nos rangs quand la poussière fut retombée. Nous étions enfin sortis d'affaire. Et comble de bonheur, l'écroulement de la falaise avait ouvert un passage pour sortir de la cuvette.
À l'heure où j'écris ces lignes, nous avons fait un bivouac dans les montagnes et nous sommes en train de compter nos ressources restantes. Je suis pessimiste mais après ce que nous avons traversé, rien ne pourra nous arrêter. Gardons espoir !
1er Juin 1902
Nos vivres seront insuffisants pour continuer le voyage et nous n'avons pas assez de vêtements chauds pour tout le monde. Si nous sommes bien au début de l'été, les températures dans ces montagnes reculées valent bien l'hiver des régions du sud. Il va falloir trouver un village où se réalimenter ou je ne sais pas ce que nous allons faire. Heureusement, personne n'est mort aujourd'hui et j'espère qu
Oh non
La lumière est revenue.
Je la vois danser du haut du piton rocheux en face de notre camp.
Il faut sonner l'alert
[Le reste du manuscrit est couvert de sang et illisible]
Récupération : C'est à partir de la mi-juin 1902 que l'administration du Site-Teth s'est mise à redouter qu'un malheur soit arrivé au convoi parti un mois plus tôt. Des recherches ont étés lancées pendant le reste du mois de juin et tout le mois de juillet, sans succès. Il aura fallu attendre le 8 août 1902 pour que l’enquête avance. À 10h38 du matin, une secousse sismique de magnitude 6,3 a été mesurée pendant 48 secondes dans les environs du mont Gunash dans le Pamir, à environ 60 kilomètres du site. Les rapports indiquent des dégâts catastrophiques dans les villages alentours avec une estimation d’une centaine de morts civils. De plus, les secousses ont durement touché le Site-Teth et endommagé certaines structures, causant la rupture du confinement de SCP-███-RU, celui-ci étant rapidement rétabli au prix de 12 morts et 9 blessés. Il apparaît également que des bergers situés plus près de l’épicentre dans les montagnes ont rapporté une lumière aveuglante ainsi que des brûlures au deuxième degré aux bras. À partir de leurs témoignages, une expédition d’exploration fut mise en place pour découvrir le si phénomène avait un lien avec la disparition du convoi.
Distance de l'épicentre |
Effets observés |
60 km |
Secousses sismiques provoquant des dégâts importants aux constructions humaines |
20 km |
Végétation en partie brulée et présence d’éjectas rocheux de petite taille (-10 cm de diamètre) |
10 km |
Absence totale de végétation, fonte superficielle des roches en surface et présence d’éjectas rocheux de taille moyenne (10-80 cm de diamètre) |
8 km |
Fonte significative des roches de surface et présence d’éjectas rocheux en partie fondus de grande taille (80-200 cm de diamètre) |
3 km |
Présence d’éjectas de grande taille (+200cm) |
1 km |
Cratère de 2 km de diamètre pour 300 m de profondeur |
300m |
Sol du cratère vitrifié sur plusieurs centimètres |
L’objet en lui-même a été retrouvé en bon état au centre du cratère avec les trois sceaux en place, quoique présentant des traces de fonte superficielle, notamment les exemplaires en plomb.
D’autre part, lors de l’exploration de la zone, l’équipe de récupération a découvert un cairn rocheux surmonté d’un drapeau de l’Institut en partie brûlé. Celui-ci avait été protégé du souffle de l’explosion par un piton rocheux de grande taille. Sous les rochers se trouvait un coffre en cèdre contenant les documents présentés ci-dessus et dont la face inférieure était gravée avec le message ci-dessous :
J'AI REUSSI A AMENER NEUVIEME SOLEIL
TOUT LES AUTRES MORTS
SEUL SURVIVANT
NE PEUT PAS RESTER
ILS ME SUIVENT DEPUIS MONTAGNES
VAIS DEVOIR M’EN DEBARASSER POUR QUE VOUS RECUPEREZ CUBE
ILS VEULENT SOLEIL ILS L’AURONT
DOCUMENTATION A L’INTÉRIEUR BOITE
PRENEZ SOIN OBJET ET RÉPÉTEZ PAS ERREURS MOI
GLOIRE A L'EMPIRE DU CIEL
COMMANDANT CHEN ZHENG
08/08/1902
Pour en savoir plus quant aux conséquences de l’incident et au confinement actuel de l’anomalie, veuillez consulter le rapport SCP-███-CN.