CANON DE LA RIVIÈRE
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La Rivière s'écoule.
La Rivière s'écoule vers l'ouest — Narivor
ombragée, paisible, sans bruit
douce et limpide, mille fois reflétée
dans l'améthyste et le saphir
l'émeraude et l'aigue-marine
de la terre, les cristaux
qui réduisent à néant le vent
et immobilisent les montagnes. La Rivière
s'écoule en Narivor, et la terre
retient son souffle, toute tranquille.
La Rivière s'écoule vers le nord — Meloth
là où la terre est inconnue
et les corps loin de chez eux.
La Rivière gonfle et déferle, se souvenant
des jours d'été où elle n'était qu'un ruisseau
et seulement un ruisselet
et seulement quelques gouttes tombant d'une abrupte falaise de granit
et croit qu'elle sait où aller
vers l'est, là s'écoule la Rivière — plus bas,
plus bas, là où les yeux depuis longtemps aveuglés par la pourriture
retrouvent leur jeunesse dans la lumière du Styx. La Rivière
apaise les morts agités, réconforte
par le clapotis de ses vagues, le sombre glas
de ceux dont les noms ont depuis longtemps disparu.
Mais qu'est-ce là ? Une cascade. Car que signifie la mort
pour ceux qui ne connaissent pas la vie
mais le changement ?
Et ainsi : la Rivière s'écoule vers le sud — l'Égypte
là où le soleil est brûlant
et où le sable est de feu. La Rivière
se souvient du limon, des vagues
des papillons d'éclats de lapis s'approchent
et jouent à chat juste au-dessus de ses eaux
là où elle peut jaillir et hop !
avaler tout rond les papillons
sous les vagues. La Rivière
n'est pas oubliée, n'a pas disparu.
Un souvenir enfoui, la Rivière
attend
dans le limon
pour ceux qui osent oublier.
Rassasiée, la Rivière s'écoule dans l'Espace
et s'enroule sur elle-même, telle un chat
avale sa queue et brûle à l'intérieur,
se retourne et revient comme le Soleil à l'aube
encercle un monde et le presse. La Rivière
inonde le marais, renverse
les fragiles arbres du marécage, brise
les maisons, fait s'écrouler le monde qu'elle chérit.
La Rivière n'est pas furieuse. La Rivière
est vivante, joyeuse, brûlant vivement
joueuse, comme un enfant avec des cubes
filant haut, un nuage d'eau
dans la stratosphère désormais
et la Rivière est la Nuit
et la Rivière est le Jour ; la Rivière
est la Lune et la Rivière
est les Étoiles et le monde entier
est à sec, car la Rivière est partie,
a quitté le monde, et la Rivière
est plus grande que jamais. Le monde
est oublié, et la Rivière
continue sa route.
La Rivière s'écoule.
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Ce que la Rivière voit⠀-⠀rumetzen ⠀Le salut se trouve au bord de la rivière -⠀Doctor Pann Elle s'écoule⠀-⠀Stygian Blue UN CONTE DE LA RIVIÈRE - auteur |
Une fable multavienne⠀-⠀Snapdragon133 Source⠀-⠀Din-Bidor Blues stygien⠀-⠀Maxyfran73 Dans la forêt mourante, un marais naît⠀-⠀Stygian Blue UN CONTE DE LA RIVIÈRE - auteur |
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Il y a une maladie à prion qui s'appelle Kuru qu'on trouve principalement en Nouvelle-Guinée. Cependant, lorsqu'on pratique le cannibalisme, vous devez garder votre cerveau pour vous, même lors d'un rituel funéraire comme en Nouvelle-Guinée. Les peuples de Nouvelle-Guinée, malgré le Kuru, ne souhaitent pas changer leurs rituels, car le cerveau est vu comme l'une des parties les plus chéries d'une personne et le consommer permet à cette personne de continuer à vivre en vous. C'est triste que les morts ne puissent pas être mangés en entier d'un coup. On dirait que nous produisons tous des déchets, même quand nous nous efforçons de ne pas en faire. Les baleines aussi ont des prions — en tous cas, nous le pensons. C'est probable, mais personne ne l'a étudié. On ne dissèque pas souvent les baleines pour leurs cerveaux, et quand c'est le cas, ceux qui les étudient ne s'intéressent pas vraiment aux maladies de l'esprit. C'est tragique que les morts ne puissent pas être traduits en justice, et une tragédie d'autant plus grande que la médecine des baleines, comme la médecine des plantes, est si souvent ignorée qu'on oublie presque qu'elle existe. Les propriétaires de chevaux oublient que les chevaux peuvent souffrir d'asthme, les propriétaires de serpents sont étonnés que leur serpent n'aime pas les lumières brillantes, et les étudiants des baleines sont attristés lorsque le sujet de leurs années d'étude finit le ventre à l'air comme un poisson rouge dans le plus gros bocal du monde.
Prenez soin de vous, les cannibales. Et non, tout ça n'a rien à voir avec le Canon de la Rivière. Amusez-vous avec vos nouvelles connaissances.
Mangez pas de cerveaux.
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