Poèmes Sans Auteurs : Memento Mori

La légende raconte qu'aux premiers jours de la Bibliothèque - pour autant que la chronologie ait un sens dans ses salles - il y avait une personne. Ou peut-être une créature, ou un spectre, ou un phénomène, ou une force. Ou, très probablement, un peu de tout cela. Cette entité, pour des raisons inconnues, s’était donné pour tâche de composer de courts passages en vers, qu'elle éparpillait dans la Bibliothèque partout où elle allait. Elle était rarement observée directement, et seulement brièvement lorsque c’était le cas, mais les témoignages décrivent tous un pull rayé, une barbe grisonnante et des yeux aimables derrière des lunettes en demi-lune. L'exactitude de ces descriptions est inconnue car tous les autres détails varient énormément, mais l'entité ou les entités ont néanmoins reçu le titre collectif de Poète(s)-Résident(s), et ont accumulé un grand nombre d'admirateurs grâce à leur travail.

Les activités du ou des Poète(s)-Résident(s), à l'heure actuelle, si elles existent, sont inconnues. Le dernier témoignage remonte à plus de vingt ans et l'on pense maintenant qu'il s'agissait simplement d'un lecteur de la Bibliothèque en ayant vu un autre sous l'influence de puissants hallucinogènes. Il est probable que le ou les Poètes aient quitté la Bibliothèque, ou qu'ils se soient retirés des regards indiscrets de sa population toujours plus nombreuse. Cependant, au cours des siècles qui ont suivi l'apparition du ou des Poètes, les vagabonds de la Bibliothèque ont pris l'initiative de perpétuer leur tradition ; il est désormais courant de trouver des bribes de poésie anonyme cachées entre les pages de livres moins lus, ou gravées sous des bureaux. Certaines des œuvres les plus anciennes et les plus durables sont devenues des sanctuaires improvisés, en quelque sorte - un témoignage collectif de l'adoration de la Bibliothèque pour la littérature sous toutes ses formes.

Ici, le personnel de la Bibliothèque a rassemblé une petite collection de ces Poèmes Sans Auteur, qui traitent le plus souvent du sujet toujours aussi vaste de la mort, du décès, de la perte ou de la conservation de l'esprit et de l’identité. Les usagers peuvent et sont encouragés à ajouter leurs propres poèmes. Pensez-y comme une façon de rendre la pareille au(x) poète(s) original(aux) - en supposant, bien sûr, qu'ils aient bien existé un jour.


Informations Non-Diégétiques (sanctionné en vertu de la Directive Métafictionnelle A44§3.a)



Griffonné sur un magazine dans une salle d'attente désaffectée


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Gravé sur la porte du bureau de l'Archiviste Flamel (décédé)


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Sur les dernières pages de Le Trapèze Volant par J. Robert. Oppenheimer


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Note collée sur le fourreau d’un couteau (émoussé et ensanglanté)


Dites-moi si le nombre de pieds semble irrégulier – mon but était que ce poème sonne bizarre.


Gravé sur une tombe solitaire dans une crypte sans porte


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Écrit sur la couverture intérieure d'une bibliographie


Remplaçant Avelon : Changement des traits d'union en tirets.


Écrit au crayon dans un livre pour enfants d'une époque plus sombre


C'est comme ça que j'imagine la chanson "Les Vers s'Infiltrent" ou "La Chanson du Corbillard" dans le canon "Fin de la Mort".


Écrit sur la page de titre de Philosophiae Naturalis Principia Mathematica d’Isaac Newton


Grendelnacht : Ajouté « ô ».



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