Du Vampyre Commun

INTRODUCTION

Le Vampyre Commun (Vampyrae draculae) réside dans les zones intérieures de l'Europe, le plus souvent dans les collines des Carpates. Tous les Vampyres du Monde partagent un certain nombre de points communs, et le modèle de Compréhension actuel, établi au au fil de dissections et de comparaisons soigneuses, me pousse à croire que le Vampyre Commun est l'ancêtre commun de chacune des autres Espèces de Vampyre1. Si chaque Espèce de Vampyre possède ses propres adaptations en lien avec son environnement, le Vampyre Commun est la seule ne détenant aucune caractéristique identifiable ou unique - en effet, sa singularité provient du fait qu'il agit comme une sorte de Gabarit, sur lequel d'autres Espèces vampyriques se modèlent. Comprendre seulement l'anatomie et les faiblesses du Vampyre Commun vous offrira un avantage sur toute autre Espèce que vous pourriez rencontrer lors de vos voyages, un avantage dont l'importance ne peut être surestimée. Même le banal Vampyre Commun est souvent plus puissant qu'un Humain, et représente un danger significatif au combat. Je suggère que vous profitiez de la lecture de ce Chapitre pour vous armer de connaissances qui pourraient très bien un jour vous sauver la vie.


ANATOMIE

Vampyrae draculae est énormément similaire en Apparence et en Forme à l'Homo sapiens sapiens - un bipède vertical, d'une envergure plus ou moins équivalente à sa hauteur. La caractéristique le discernant le plus clairement de l'Humain se présente dans la forme de ses mains - les mains du Vampyre sont semblables à des serres, affublées de longs et solides ongles pouvant atteindre deux centimètres, souvent affilés en pointe. Les muscles de ces mains sont tendus et puissants - ils peuvent êtres contractés rapidement, exerçant une immense pression sur ce qui se trouve dans la poigne du Vampyre à ce moment précis. Cette capacité est régulièrement utilisée pour broyer les crânes et les os des proies.

Naturellement, les dents du Vampyre sont la seconde source d'identification. Les Crocs d'un Vampyre sont légendaires, et il est difficile d'extirper le mythe de la vérité. La dissection de Spécimens adultes a permis d'identifier un dimorphisme sexuel dans la région dentaire - si les mâles ont des dents de deux-virgule-huit en proportion de deux pour celles des femelles, ils sont moins dangereux - quatre de celles des mâles peuvent êtres décrites comme des Crocs, toutes deux orientées vers l'avant ; deux en haut et deux en bas, chacune dépassant la gencive d'environ un centimètre. En comparaison, les femelles ont huit Crocs, quatre à l'avant et deux de chaque côté. Ces Crocs avants peuvent dépasser la ligne gingivale d'un centimètre et demi.

Les légendes ont préservé une importante parcelle de vérité vis-à-vis de leurs Crocs ; ils servent presque exclusivement à sucer le Sang de la proie du Vampyre. Les Crocs percent la chair, le plus souvent dans le cou ou les cuisses, et le Vampyre se sert de ses lèvres pour créer un effet de ventouse autour de l'incision avant de sucer. Cependant, l'étude de leurs habitudes alimentaires m'a conduit à une découverte intrigante : dès que la bête se sépare de sa proie, sa Salive soulage la blessure et encourage une coagulation plus rapide. Bien qu'il ne s'agisse que de pures spéculations, votre auteur théorise qu'il s'agit d'une Adaptation visant à préserver la vie de la proie, afin qu'elle demeure une source de nourriture consistante.

Les Tissus du Vampyre sont tendus et solides dans tout son corps - même sa peau a résisté à mes scalpels les plus affilés lors de dissections. Aucun tissu graisseux ou presque ne peut être retrouvé dans le corps, après une inspection approfondie ; je crois que ceci est le résultat de la nature unique de sa Diète. La Musculature est puissante, et permet au Vampyre d'accomplir des tours de forces dépassant les capacités d'un Humain, par exemple des sauts gigantesques et l'escalade de surfaces de roc brut. Ceci offre aussi à la créature un avantage en combat rapproché - malgré tout, j'ai remarqué que les Vampyres de tous types, pas uniquement draculae, fuient le combat direct ; en effet, le combat dans son ensemble semble être évité. Les études sur le sujet sont en cours.

L'Oculus est un autre point remarquable. Les survivants de la captivité de Vampyres rapportent que regarder dans les Yeux de l'un d'entre eux place la victime dans un état de Fugue dissociative, incapable de résister ou de combattre la moindre suggestion du Vampyre, esclave de sa volonté. La dissection post-mortem des Yeux ne révèle aucune différence apparente à ceux d'un Humain, et cet auteur est porté à croire que cet effet est le résultat de la simple présence intimidatrice du Vampyre couplée avec la confusion et l'étourdissement qui suit naturellement lorsqu'une victime perds de grandes quantités de son Sang.

Les entrailles du Vampyre ne se distinguent pas plus de celles des Humains dans leur structure ; ceci dit, j'ai remarqué un Phénomène présent dans presque chaque Spécimen disséqué. C'est-à-dire, une Moisissure ou un Fungus noir, découvert dans un grand nombre d'organes d'individus draculae particulièrement âgés. Je demeure incertain de l'Origine ou des Effets d'une telle Moisissure, mais j'ai collecté de nombreux Échantillons et les ai préservés dans la Cache pour étude ultérieure.


DIÈTE

La Diète du Vampyre Commun est assez simple et est une autre des quelques vérités présentes dans les nombreuses légendes et mythes autour de l'Espèce. V. draculae subsiste presque entièrement du Sang d'Organismes vivants. Presque toutes les Créatures sont des proies potentielles, mais le Vampyre présente une préférence pour le sang frais des Humains. Lorsque cela est possible, il cherchera cette source de nourriture au détriment d'alternatives plus faciles à obtenir. Cependant, face à la menace de la Famine, un Vampyre se nourrira à contrecœur de rats, de bétail, de volaille ou de porcs et d'autres créatures qui n'ont pas été notées. Cette distinction semble être Mentale ; subsister à partir du sang provenant d'Animaux ne présente aucun dommage visible sur la Santé de Vampyres étudiés en captivité. Des Vampyres ont étés vus consommer (en quantités voraces, puis-je ajouter) des bières, des vins, de la viande crue, cuite, du pain, du fromage, de la chair Humaine et, dans de rares cas, d'autres Vampyres. Cependant, la pitance nécessaire à leur survie est le Sang.


COMPORTEMENT

Le Vampyre Commun est un Loup dans la Bergerie. Il cherche à vivre parmi ses Proies, accumulant de l'influence et du pouvoir afin de mieux protéger sa position fragile dans le Monde des Humains. Les Vampyres sont fréquemment découverts dans les plus hauts Échelons de la Société ; nobles, banquiers, hommes de Moyens. Les châteaux et les tours massives des temps passés ont maintenant laissé place à de nouveaux Repaires. Des manoirs et des domaines, remplis d'Humains tenant les rôles de serviteurs et de nourriture. Il s'agit d'un mécanisme de survie. En se déguisant pour paraître sous des traits Humains, le Vampyre assure sa position en tant qu'Épicentre de son Monde et couvre ses traces de ses propres Prédateurs.


TRAQUE

Ce Prédateur, bien sûr, c'est Vous. Le Vampyre ne sera jamais réellement Humain, peu importe à quel point sa Façade est bien construite. La Bête sera visible au travers des fissures, apparaissant dans les mouvements les plus minimes : un croc visible dans un sourire ici, un Appétit prédateur à la vue d'une blessure ouverte, ou d'une coupure. À l'œil inexpérimenté, ces actions sont invisibles. Mais pour le Chasseur éduqué, elles sont comme les traces d'un Chevreuil laissées dans la neige fraiche : des erreurs, des accidents, des indices qu'il ne réalise même pas avoir laissé. Soyez-leurs attentifs ; ils peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Terrasser un Vampyre est extraordinairement difficile, principalement en raison de son Corps singulièrement résistant. À nouveau, certaines légendes restent vraies : la façon la plus facile d'éliminer un Vampyre est d'enfoncer un pieu dans son Cœur. Il s'agit moins d'une faiblesse du Vampyre et plus d'une faiblesse de tout Être. Il serait difficile pour un Chasseur de trouver une entité capable de survivre à une blessure aussi fatale. La composition du pieu est sans importance. J'ai vu des piques de bois, des lances de métal, et même en une occasion, un os Human aiguisé mettre fin à la longue vie d'un Vampyre avec succès. Outre le pieu, la décapitation fonctionne aussi, mais elle est bien évidemment plus difficile à accomplir. Guider le Vampyre vers une position dans laquelle il est possible de l'empaler ou de le décapiter est la partie la plus difficile de la Chasse. Il aura à la fois de la sécurité Humaine et Animale ; attendez-vous à être engagés dans une longue et lente bataille, avec un niveau de difficulté croissant. Une Chasse que j'ai entreprise à Paris il y a plusieurs années de cela a duré, de façon ahurissante, trois mois. La Bête s'était établie sous le couvert d'un éminent mondain Parisien possédant une propriété au bord du Fleuve. J'ai prétendu être un lord anglais mineur de passage et ai finalement lancé mon attaque durant l'une de ses fêtes. J'ai mis le feu au manoir et, pendant le chaos, l'ai transpercé d'une pique de chêne dans le dos. Ceci, selon mon expérience, est une stratégie particulièrement efficace, à la fois littéralement et métaphoriquement. Idéalement, la Bête ne saura jamais qu'elle est Traquée jusqu'au moment où son Monde part en Flammes et qu'elle trouve un pieu transperçant son Cœur. Ceci est la leçon et la platitude de la Traque des Vampyres, camarades : trouvez les, étudiez les, et ensuite, lorsqu'ils sont vraiment à leur point le plus Vulnérable, mettez-leur le feu et enfoncez un pieu en travers leur torse. N'ayez aucune Pitié, tout comme ils n'auront aucune hésitation à boire à votre Gorge jusqu'à l'exsanguination, alors que vous serez suspendus à des chaînes dans leur Donjon si jamais vous en veniez à échouer.

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