Résultats des fouilles de la cité de New York

écrit par le Dr Hyrol Pascowl de l'Université de Northshire

Introduction

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Image archivée de la cité de New York avant la Restructuration.

Lorsque le grand public de l'ère moderne entend le nom de "New York", celui-ci lui évoque généralement une ancienne cité d'une époque presque oubliée. Il peut penser qu'elle est située au plus profond de l'océan Alagami, ou qu'elle n'existe tout simplement pas. Les plus instruits peuvent être capables de décrire des points de repère emblématiques tels que l'Empire State Building ou la Statue de la Liberté, tels qu'ils sont décrits dans les romans écrits avant la Restructuration1.

Mais surtout, ce que nous savions de cette terre de légende provenait soit d'ouvrages primitifs, soit de fabrications complètes. Du moins, jusqu'à aujourd'hui.

Après des années de recherche, j'ai finalement découvert le véritable emplacement de la cité mythique de New York, au plus profond des terres désolées du désert de Nouvelle Albanie. Et aujourd'hui, trois ans après sa découverte, mon équipe a déterré de nouveaux secrets sur la façon dont les gens vivaient à New York.

Méthodologie et techniques de fouilles

Les fondations de la cité de New York se trouvent actuellement à plus de 300 décalongs sous la surface du désert de Nouvelle Albanie, et se prolongent même au-delà dans un espace qui était déjà souterrain à l'époque de la prospérité de la métropole. Déplacer la quantité de sable nécessaire pour dégager le site entièrement prendrait des décennies, voire des siècles. Par conséquent, au lieu d'effectuer une fouille archéologique traditionnelle, mon équipe a choisi d'utiliser les nouveaux robots Nageurs des Sables, créés à l'université Northshire au nom du Fond Charlie Bezos pour l’Exploration Historique.

Les Nageurs des Sables sont conçus sur le modèle de Lampropeltis splendida2 et sont capables de manœuvrer dans les dunes de sable de la même façon qu'un sous-marin dans l'eau. Les Nageurs des Sables sont également équipés de systèmes de vision infrarouge, d'écholocalisation et de détection Pelvienne, puisque le sable obscurcit la navigation visuelle.

Au cours de nos premières plongées en profondeur, nous avons remarqué que nous pouvions diviser le site en différentes parties selon la profondeur à laquelle nous nous enfoncions dans la cité de New York. Pour des raisons de structure, je vais également organiser ce rapport en utilisant le même système. Les différentes couches que nous avons définies sont les suivantes :

  • La Surface (profondeur : 0 décalongs)
  • Les Grandes Hauteurs (profondeur : 0-185 décalongs)
  • Les Hauteurs Standard (profondeur : 185-270 décalongs)
  • Pédestrinaria (profondeur : 270-290 décalongs)
  • Le Métro (profondeur : 290-350 décalongs)

Découvertes

La Surface

La cité de New York n'est pas entièrement enterrée. Les légendes évoquant l’immense hauteur des bâtiments de la région ne sont pas exagérées, car on peut voir leurs sommets, dépassant de la surface du désert de Nouvelle Albanie. Nous avons pu identifier les gratte-ciels suivants sans prendre une pelle pour en ôter un seul grain de sable :

Nom Fonction Notes
L’Empire State Building Bureaux d'entreprise Très peu de technologie ancienne y a été découverte. Les étages explorables semblent particulièrement ornés ou somptueux pour du travail de bureau.
L'Église Orthodoxe Argothienne Lieu de culte L'intérieur n'a pas été exploré pour ne pas endommager le vitrail, représentant un homme se noyant dans un océan de liquide noir, sous un soleil ressemblant à une pièce d'or. Cela ne correspond à l'iconographie d'aucune religion actuellement connue des archives.
Siège de la Wellion Corporation Inconnue Intérieur vide.

Nous avons pu récupérer quelques pièces de mobilier ancien, mais la majorité des objets dans ces bâtiments étaient trop usés pour être utiles à la recherche. A part l'étude de ces trois bâtiments, la surface ne contenait plus grand-chose de l'ancienne cité de New York. Nous avons donc creusé plus profondément.

Les Grandes Hauteurs

C'est dans la couche des Grandes Hauteurs que l'on trouve les étages supérieurs de plus de 133 bâtiments, dont l'usage varie énormément. Certaines structures semblent avoir abrité des résidences de grand standing, tandis que d'autres contenaient des laboratoires primitifs. Les murs des bâtiments de cette couche sont principalement constitués de vitres, dont la plupart sont soit fissurées, soit complètement brisées.

Malgré leurs fonctions très différentes, la plupart des structures de cette couche partageaient l'une des deux caractéristiques suivantes.

Environ 63% des bâtiments comportaient au moins un segment de vitrail, représentant généralement la richesse juxtaposée à la souffrance d’hommes et de femmes. Les exemples de ce type d’art incluent :

  • Un homme vomissant des pièces d'or
  • Une femme écrasée sous des piles de billets de banque
  • Un homme se tranchant la gorge avec une carte de crédit, faisant jaillir un liquide noir.

Ces vitraux apparaissent principalement sur des bâtiments résidentiels et gouvernementaux, ainsi que sur des installations artistiques placées en hauteur.

Dans 33 % des bâtiments, quatre étages ont été remplacés par un appareil électromécanique que nous avons baptisé "Anneau de Phozer". Les anneaux de Phozer se composent de trois éléments principaux : un anneau en or massif (généralement 10 décalongs de diamètre), un générateur Phozon de première génération, qui est une source d'énergie souvent découverte dans les fouilles archéologiques de sites antérieurs à l'avènement de la Restructuration3, et une tige de titane de 5 décalongs (supposée être utilisée pour rediriger l'énergie Phozon dans une direction physique). Nous pensons que les Anneaux de Phozer étaient des armes primitives, mais très dangereuses. Leur construction a dû nécessiter d'immenses ressources ou un gros investissement, car ces appareils n'ont été trouvés que dans des bâtiments appartenant à des entreprises.

Les 4% de bâtiments restants avaient une architecture ressemblant à celle du siège de la Wellion Corporation. Les scans ont indiqué que ces structures étaient également vides.

A part les bâtiments, nous avons également rencontré notre première entité organique dans cette couche. Mon équipe a localisé un annélide unique et massif ressemblant au ver de terre moderne. Cette entité n'émettait aucune chaleur corporelle, mais des échantillons de son épiderme ont montré que celui-ci était toujours humide, malgré des siècles d'enfouissement sous le sable. Des segments de l'annélide peuvent être trouvés près de chaque bâtiment, et suivre un segment conduit toujours à un autre bâtiment. Cependant, notre équipe a été incapable de trouver un début ou une fin à cette entité vermiforme.

Les Hauteurs Standard

Cette couche contient tous les étages, sauf les deux plus bas, des bâtiments restants de la cité de New York. Contrairement aux bâtiments qui s'étendent dans les Grandes Hauteurs, beaucoup de ces structures sont construites avec des matériaux plus solides, comme la brique et le béton. En raison de la résistance supérieure de ces bâtiments, le sable n'y a pas complètement rempli les pièces sans mur extérieur. C'est l'une des deux seules fois où mon équipe d'expédition a pu explorer la cité de New York à pied plutôt que via l’intermédiaire des Nageurs des Sables.

Nous avons catalogué plus de 200 appartements résidentiels différents, que vous trouverez listés dans l'Annexe A. Cependant, nous en avons sélectionné deux pour cet article qui, selon nous, sont représentatifs des styles généraux que nous avons découverts.

Disposition générale : Composée de 4 pièces : une cuisine, un salon, une salle de bain, et une chambre. Le sol est entièrement recouvert de terre, dont la composition est différente de celle du sable du désert de Nouvelle Albanie. En ôtant cette terre, on découvre un tapis dessous.

Cuisine : Toute la nourriture à l'intérieur s'est avérée être entièrement décomposée ou desséchée. Les restes d'emballages indiquent que le régime alimentaire des occupants des lieux était composé en grande partie de viande et de féculents. Aucune assiette, bol ou tasse n’y a été découvert, mais il y avait une surabondance de couteaux.

Salon : Les traces laissées dans la terre indiquent que les occupants des lieux s'asseyaient à des espaces désignés sur le sol. Des affiches sur les murs détaillent des horaires de sermons, des heures de travail à temps partiel, et le calendrier lunaire. Il y a une pièce de technologie antique, que nous pensons être une télévision, boulonnée au plafond.

Salle de bain : La pièce était vide, à part un petit trou.

Chambre à coucher : Il y a trois lits comportant des couvertures en laine. Au plafond, une peinture représente un homme portant des vêtements en lambeaux, en position fœtale. Il est seul sur une petite île, cerné par un océan doré.

Nous avons également identifié 400 autres structures dont l'architecture est similaire à celle du siège de la Wellion Corporation. Elles étaient également vides.

Pédestrinaria

À environ 290 décalongs, nous atteignons le "rez-de-chaussée" de la cité de New York. Nous y trouvons des traces du système de transport utilisé par cette ancienne civilisation. Des sentiers recouverts d’asphalte étaient utilisés pour guider le déplacement d'engins mécaniques peu maniables. De plus, des passages en béton et des installations lumineuses étaient disséminés dans la cité pour faciliter le déplacement des piétons.

Nous avons également pu confirmer que la cité de New York comportait une île, séparée du reste de la cité sur le continent. Nous avons même repéré des ponts, mais le segment central des ponts semblait avoir été détruit au moyen d’explosifs.

Aux endroits sans aucune piste d’asphalte ni fondations de bâtiments, nous avons découvert de grandes places. Ces zones étaient généralement remplies de systèmes archaïques de défense anti missiles sol-air.

Enfin, sur cette couche, nous avons pu localiser un deuxième type d'entité organique. À des endroits aléatoires de la cité, mon équipe a découvert de grandes flèches, d'une hauteur moyenne de 10 décalongs et d'une largeur de 2 décalongs, comportant des "parapluies" d'un diamètre d'environ 4 décalongs au sommet. Bien que ces entités aient une forme semblable à celle d'espèces de champignons, des échantillons de leur épiderme se sont révélés humides, et ont une composition moléculaire similaire à celle de l'entité annélide découverte dans les Grandes Hauteurs.

Le Métro

Dans le peu d'écrits que nous avons sur la cité de New York, un aspect constamment mentionné est un système de tunnels appelé le Métro, qui était utilisé, tout comme les sentiers d’asphalte, pour le transport. Mon équipe a passé de nombreux mois à explorer la Pédestrinaria à la recherche d'une entrée menant à ce niveau historique de la ville. Nous étions constamment bloqués par des escaliers comblés par du béton ou d'autres types de scellements permanents. C'est ainsi qu'un débat sur la rupture d'un tabou de l'archéologie a été lancé : forer plus profondément ou non.

Finalement, il a été convenu que les dommages que nous pourrions causer à une petite partie de ce monument historique valaient bien la peine d'exposer les secrets qui se cachaient encore sous la métropole. Nous avons donc équipé nos Nageurs des Sables de Forets Renforcés à Magma et nous avons replongé jusqu'à la Pédestrinaria. À l'aide d'une structure Polyforme, nous avons mis en place un bouclier autour de notre site de forage, afin d'éviter de remplir le Métro de sable. Une fois les précautions nécessaires prises, tant pour la sécurité de mon équipe que pour celle de la cité de New York, nous avons dégagé un chemin vers le bas.

Comme il y avait très peu de sable dans le Métro, nous avons pu explorer cette couche sans les Nageurs des Sables. Cependant, nous avons apporté notre propre oxygène.

Bien que nous ayons pu confirmer les légendes au sujet de la taille du Métro, nous n'avons trouvé aucune preuve que celui-ci ait été utilisé pour le transport. Il semblait plutôt être utilisé comme un lieu de rassemblement communautaire, vu le nombre considérable de cadavres retrouvés éparpillés dans les tunnels. Heureusement pour nous, grâce à la nature hermétique des sceaux du Métro, tout ce qui se trouvait à l'intérieur a été préservé à la perfection.

Il ne semble pas y avoir de cause commune ayant provoqué la mort de ces New-Yorkiens (comme nous avons pris l'habitude d'appeler les habitants de la ville), mais nous pouvons affirmer avec certitude qu'il semble y avoir eu beaucoup d'agitation à la fin de leurs jours. Nous avons découvert des cadavres morts de déshydratation, de faim, de suffocation, d'agression à l'arme contondante, de lacérations, et d'immolation.

Dans la section nord des tunnels, nous avons découvert un certain nombre de peintures aux murs et au plafond. La plus remarquable est une fresque qui s'étend sur plus de 500 décalongs, représentant des hommes et des femmes se noyant dans un océan noir. Un énorme navire est en train de couler au centre de la fresque. Des personnes, soit encore sur le navire, soit accrochées à des morceaux de bois flottants, semblent implorer des cercles jaunes dans le ciel, répartis sur toute la fresque.

En plus de cette œuvre, des messages ont été trouvés écrits dans le Métro, certains avec de la peinture, d'autres avec du sang. Nous avons enregistré plus de 350 messages dans l'Annexe B étendue, mais j'y ai sélectionné quelques exemples pour les présenter dans cet article :

À bas les cols blancs !

jours restants avant épuisement des stocks : 601 600 599 598 597 823 822 821 820

va sucer une bite

À la mémoire de Saint Lylus CAPITALISTE HÉRÉTIQUE ET CUPIDE

481-555-3315 appelez pour du bon temps

Notr église nous a abandonner [sic]

Échange de la nourriture contre de l'essence — Révérend Gilligan

Nous n'avons pas trouvé d'engins correspondant aux descriptions des "trains" utilisés pour naviguer à travers ces tunnels.

Conclusion

Bien que la découverte de la légendaire cité de New York soit un accomplissement en soi, nos résultats indiquent que cette ville ne connaissait pas une richesse ou prospérité supérieure à d'autres cités de cette époque, comme l'indiquent certaines caractéristiques des Grandes Hauteurs, de la Pédestrinaria et du Métro, qui correspondent aux découvertes faites sur ces autres sites de fouilles (à savoir les sites de fouilles des cités de Londres, Moscou, Pékin, Tokyo et Dehli).

En outre, la cité de New York partage une autre particularité avec ces autres sites de fouilles. Dans la plupart des chantiers archéologiques, plus on creuse profondément, plus les fossiles, les structures et les objets découverts sont anciens, car ils ont passé davantage de temps enfouis sous la terre. Cependant, les échantillons prélevés dans la matière organique trouvée dans toutes les couches de la ville de New York remontent à 1500 ans, ce qui correspond approximativement à la période de la Restructuration. Il est triste de constater que même la glorieuse métropole de New York a succombé à un sort similaire à celui des autres centres de population que nous avons déjà localisés.

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