Les Boismêlés fascinent les érudits depuis près de deux mille ans. Depuis la publication du Bestiaire Incroyable de Varnip le Fort, les érudits, naturalistes et chasseurs ont été avides de nouvelles informations. Malheureusement, pendant de nombreuses années, les connaissances sur les Boismêlés ne sont arrivées qu'au compte-gouttes, car le passage vers ce lieu semblait se produire de façon aléatoire, par des arches croulantes dans des domaines abandonnés, dans des grottes en plein désert, ou même au travers de penderies étranges. Dieu merci, le Chemin de Petwise nous a donné une voie d'accès plus permanente et stable vers cette fascinante contrée, et depuis sa découverte, nos ajouts à la somme de nos connaissances ont avancé à pas de géant.
J'ai moi-même rencontré pour la première fois des informations concernant les Boismêlés lorsque, étant enfant, j'ai lu Monstres sauvages et mangeurs d'hommes des Contrées Lointaines, par Arnest Belrigger (qui a tragiquement rencontré une fin prématurée). Mis à part me fournir un bon divertissement, il a suscité en moi une fascination et un amour de cet endroit lointain qui me durerait toute ma vie. J'ai dévoué ma vie à ce sujet, en venant ici, à la Bibliothèque de Rheve, où se trouve la plus grande collection d'œuvres concernant les Boismêlés. Du traité de Bovi Estuard sur la politique des corbeaux noirpoitrail à Sur le fleuve de la terreur avec une canne à pêche et un flingue par Transitif Norton, ils y sont tous. Je les ai catalogués, lus de A à Z et ai croisé leurs références. Je crois que je peux dire sans prétention que je suis devenu l'un des érudits les plus cultivés sur les bois.
Et j'ai désormais une chance unique. Lorsque l'Archibibliothécaire a reçu un ensemble de livres et de parchemins rares du Poriarque de Bef, il y avait parmi eux un volume très ancien. Il avait été écrit par un de ces étranges nomades qui hantent le Désert de Baro, qui parfois s'aventurent dans d'étranges pèlerinages vers des lieux que même eux ne connaissent pas. Évidemment, leurs journaux, lorsqu'ils les gardent, sont toujours très précieux. C'est un peuple honnête et qui n'est guère prompt à l'exagération. Quelle merveille était-ce donc, de découvrir que l'un d'eux détaillait les Boismêlés eux-mêmes.
Alors que je parcourais le journal, j'ai été frappé par son émerveillement face à ce qui l'entourait. Même les choses les plus ordinaires qu'il voyait dans les Boismêlés lui semblaient fascinantes… et elles me le semblaient aussi, en les voyant à travers ses yeux. Tout me semblait nouveau.
Et certaines des choses qu'il décrivait sur ce lieu étaient authentiquement nouvelles pour moi, et pour tous les autres érudits des Boismêlés à qui j'ai écrit. Et évidemment, je ne peux que faire des suppositions sur certaines de ces choses.
La connaissance est faite pour être partagée. Et ainsi, je ne peux pas garder cette connaissance pour moi seul. Ainsi, j'ai entrepris d'annoter ce journal, à la fois pour les anciens chercheurs des bois et pour ceux qui découvriraient tout juste ce monde fascinant. Qui que vous soyez, si vous aimez la nature sauvage et merveilleuse, continuez votre lecture.