Univers D-2-L-U-D-G-V-Y-B-G-F-U-Z-A
Nom provisoire : Contrée hivernale balayée par le blizzard
Aperçu
Comme son nom le dit si bien, cet univers est enveloppé dans une tempête de neige éternelle, et toute sa surface est couverte d'un blanc éternel et luisant. Cet endroit a deux particularités frappantes : la neige elle-même, et la vie qui continue à y exister malgré l'omniprésence de la neige.
Une photo thaumique de l'endroit, foutue à cause de la neige.
En parlant d'environnement dangereux, la neige est en première place : elle n'est pas faite d'eau, ni de liquide, ni d'un matériau traditionnel. Elle est plutôt composée de magie congelée : de l'énergie thaumique qui s'assemble en petits cristaux rebondissant les uns sur les autres chaque fois qu'ils se touchent ou qu'ils passent dans leurs zones d'action respectives. Comme ils sont des milliards et des milliards de petits cristaux blancs, cela se produit absolument tout le temps, créant ainsi ce blizzard constant où chaque flocon refuse de rester en place.
Cette tempête de neige de particules magiques génère toutes sortes d'interférences. Elle interfère avec les pouvoirs magiques naturels ainsi que les champs magnétiques et électriques. Les images thaumiques refusent de fonctionner et ne montrent qu'un blanc cassé, le genre de teinte qu'on ne voit que dans des mondes dont la couleur a été épuisée, ou bien où elle a disparu à tout jamais.
Les pouvoirs de métamorphose fonctionnent également mal sous le climat rigoureux de ce plan. Je l'ai appris à mes dépens.
Un lièvre arctique
Il n'a pas grand-chose à voir avec un lapin, franchement.
Malgré le fait que le sol refuse de rester immobile, dansant au gré des caprices de l'hiver sans fin, des créatures aux traits vaguement lagomorphes ont creusé leurs terriers et vivent sous la neige instable. La façon dont ils arrivent à maintenir une sorte de système de tunnels est inconnue, car n'importe quelle forme de logique indiquerait que c'est une tâche impossible. Et pourtant, ils persistent.
Chacun de leurs terriers contient des centaines et des centaines d'individus, et ils quittent un terrier en hordes pour en créer un nouveau. Cela m'amène à croire que ce dont ils se nourrissent doit résider enfoui en profondeur, loin de la neige.
À chaque fois que ces groupes de lièvres vont de terrier en terrier, ils attirent l'attention de meutes de prédateurs, tels que…
Crânesgelés
Un nom très approprié.
Malgré leur apparence bestiale, ces créatures sont loin d'être des brutes. Elles se déplacent vivement dans la neige et volettent parfois. Ma théorie est qu'elles sautillent sur les flocons de magie et utilisent la neige qui s'amasse sur leurs pattes pour ensuite se propulser vers leur cible. La danse majestueuse d'un extrêmophile.
Les crânesgelés chassent en meutes de cinq individus, et parfois, plusieurs meutes chassent ensemble. Ce sont des animaux rusées qui utilisent leur nombre pour séparer puis acculer les lièvres. Chacun d'eux peut facilement chasser trois à cinq lièvres. Leur chasse semble toujours fructueuse, et pourtant, peu importe combien de lièvres sont dévorés, leur nombre ne semble jamais diminuer.
Quelle quantité d'énergie biologique cet univers peut-il bien posséder ? Comment parvient-il à rester stable ?
Les cerfs-milans du ciel
Je n'ai pu voir que leur silhouette.
Des créatures que je n'ai rencontrées qu'une ou deux fois. Elles sont énormes et volent toujours trop haut pour qu'on puisse discerner les détails précis de leur anatomie. Elles n'ont pas d'ailes, fait étrange car la plupart des créatures volantes non-ailées prennent soit avantage d'une bizarrerie gravitationnelle (qui n'est pas présente ici) ou utilisent la magie pour rester dans le ciel (chose qui ne peut pas être faite ici).
Utilisent-elles une méthode similaire à celle des crânesgelés ? J'aurais aimé avoir une réponse, mais parfois, il vaut mieux laisser certains mystères intacts, surtout dans des endroits où chaque seconde est une seconde passée dans la tempête.
Le Dernier Arbre
Bien plus grand que vous ne le croiriez.
La seule créature, ou objet, de façon générale, restant stationnaire, un énorme arbre mort qui se tient au milieu de rien. Je dis "au milieu" dans le sens poétique, car il est impossible de savoir s'il est vraiment au milieu de cet univers. Quoi qu'il en soit, c'était le milieu de mon univers connu.
Peut-être que cela est dû à la neige qui réduit fortement la visibilité, mais l'arbre ne semble jamais avoir d'extrémité, et continuait à pousser vers le haut jusqu'à disparaître dans un ciel blanc. En regardant vers le bas, on peut voir qu'il n'a pas de racines et que son tronc s'étend vers le bas de façon similaire.
L'arbre n'avait pas d'autres points particuliers, mais il me servait de seul point de référence qui me permette d'explorer dans le blizzard sans me perdre : peu importe où j'allais, je ne perdais jamais l'arbre de vue. Je me demande si autrefois, l'arbre était vivant, et cet endroit n'était plus un hiver. Peut-être qu'autrefois, l'arbre était en fleurs, et les lièvres ne creusaient pas dans de la fausse neige mais dans l'herbe et la terre.
Peut-être que cet univers était mort-né. Ou peut-être est-ce ainsi qu'il "vit", sans respecter les lois de l'entropie universelle. Quoi qu'il en soit, je ne resterai pas pour le découvrir. Je doute remettre un jour les pieds dans ce pays de gel éternel.