81ème tour, septième année, solstice d'été

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Extrait du Journal d'Aframos Longvoyage, pèlerin

Annoté par Avos Torr, Érudit de la Bibliothèque de Rheve

Solstice d'été, septième année, 81ème tour

Second jour dans les Arbres

Quel que soit l'endroit où je suis, il fait très humide. Il a plu en milieu de matinée, et à nouveau cet après-midi. Est-ce habituel pour cet endroit, ou suis-je simplement arrivé pendant la saison des pluies ? Je suppose que cela doit être normal, étant donné la densité de la végétation. C'est étrange de penser à tant d'eau. Je me suis réveillé couvert de rosée, qui s'est accumulée dans mes écailles et a coulé jusqu'aux commissures de ma bouche, ce qui m'a offert une petite gorgée. C'était très revigorant.

Il y avait une petite mare dans la clairière dans laquelle j'ai dormi, donc j'ai sauté sur l'occasion pour prendre un bain. Nous n'avons que très rarement la chance de nous immerger dans l'eau. Ça fait du bien de nager, de se déplacer dans l'eau comme si je volais. Même dans une mare si petite, c'était très amusant. Il y avait de petits poissons qui nageaient dans la mare, et j'en ai attrapé un. Il avait le dos rouge vif et le ventre pâle1. Je l'ai relâché puisqu'il était trop petit pour être cuisiné.

Et alors que le jour s'écoulait lentement, la température a assez grimpé pour me faire apprécier ma baignade et les grandes gorgées que j'avais bues. Il ne faisait pas aussi chaud que dans le désert, mais assez pour que je décide de me reposer à midi.

Alors que j'étais assis près du sentier, appuyé contre le tronc d'un arbre, je sentis quelque chose atterrir sur ma tête. Je crus d'abord que c'était probablement une grande feuille ou une petite branche, mais je le sentis alors bouger. Je restai aussi immobile que possible tandis que j'attendais qu'il se montre.

Présentement, une petite créature descendit de ma tête sur mon épaule, puis sur mon bras. Il me fallut un moment avant de le reconnaître : il s'agissait d'un singe similaire à ceux qui sont gardés comme animaux de compagnie à Narlifron. Celui-ci, cependant, avait une fourrure marron clair plutôt que rouge sombre, et faisait la moitié de leur taille2. Mais il était facilement reconnaissable à sa tête et la façon dont il utilisait sa queue comme un troisième bras. Il m'utilisa comme perchoir pendant un moment, et je bougeai très peu tant qu'il était là, me contentant de le regarder. Puis il sauta par-dessus le chemin, grimpa dans un autre arbre et disparut dans ses branches. Je ne crois pas qu'il ait réalisé que j'étais vivant. Quelle merveilleuse rencontre.

Lorsque je repris ma marche, je m'aperçus rapidement que les arbres changeaient3. Je n'ai pas visité beaucoup de forêts, mais cela me semble tout de même inhabituel. Les arbres aux feuilles larges que je voyais jusque-là disparaissaient lentement. Les nouveaux arbres avaient une écorce plus rugueuse et des feuilles plus petites, et les buissons n'étaient plus aussi denses. Même les chants des oiseaux commencèrent à sembler différents. Mais enfin, que sais-je des forêts ? Peut-être est-ce là la norme.

C'est une entrée courte, mais il m'a fallu une heure pour l'écrire. Ah, un solstice d'été comme un autre.

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