81ème tour, septième année, dix-septième cycle, mardi

Entrée précédente

Extrait du Journal d'Aframos Longvoyage, pèlerin

Annoté par Avos Torr, Érudit de la Bibliothèque de Rheve

Mardi, dix-septième cycle, septième année, 81ème tour

Vingt-septième jour dans les Arbres

Nous avons à nouveau eu de la visite la nuit dernière.

Cette fois, ils ont laissé trois robes adaptées à ma taille. Elles sont teintées en bleu clair, comme mes rayures, et faites d'une matière semblable à de la soie. Mais elle est beaucoup, beaucoup plus résistante.

Ma vieille robe a disparu. C'est peut-être ce qu'il y a de plus déconcertant dans tout cela, car je la portais pendant que je dormais. Évidemment, comme la fois précédente, je ne me suis pas réveillé avant l'aube, tout comme Torne. Je suis désormais certain que nous avons affaire à de la magie.

Ils ont aussi laissé un autre collier de perles. Elles sont vertes et jaunes, et enfilées sur une cordelette bien plus courte. Elle a tout juste la bonne longueur pour que Torne puisse la passer à son poignet, et je ne pense pas qu'il s'agisse d'une coïncidence.

Torne ne s'en inquiète pas spécialement. "S'ils avaient voulu nous tuer," expliquait-il, "une dague aurait suffi. Ils ont laissé des cadeaux, disais-tu, et ils finiront par donner le prix qu'ils souhaitent. Ne te hâte donc point à t'inquiéter, tu sais que la peine de demain peut attendre. Si une férocité hostile est derrière cette générosité, elle viendra une autre fois te surprendre."

J'imagine qu'il a raison. Si cela cache un danger, je ne peux pas y faire grand-chose. S'inquiéter n'y fera rien.

Je vais tout de même avoir du mal à dormir cette nuit.

Notre journée de voyage s'est déroulée sans encombre. J'ai vu un oiseau avec une tête de lézard. Ou peut-être était-ce un lézard à deux pattes avec des plumes. Il semblait avoir des ailes, mais il ne volait pas. Il est parvenu à faire un court vol plané d'une branche en hauteur et a atterri sur le chemin devant nous en attrapant une grande libellule dans sa gueule. Il ne s'est pas enfui lorsque je m'en suis approché, bien qu'il m'ait regardé d'un air curieux. Ses plumes étaient d'un vert profond, avec des écailles rouges sur son ventre et sur sa tête. J'ai vu que ses ailes comportaient trois petits doigts en leur milieu, qu'il utilisait pour tenir la libellule pendant qu'il mangeait1. Après que nous sommes passés à côté de lui, j'ai regardé en arrière juste à temps pour le voir grimper un arbre près du chemin, pour attraper d'autres libellules, de toute évidence.

Lorsque le soleil s'est couché, nous avons établi notre campement à la base d'une colline. La pente de la colline est raide, et nous avons empilé des buissons épineux autour de notre camp. Il sera bien plus difficile pour qui que ce soit de s'infiltrer dans notre camp cette nuit.

Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License