81ème tour, septième année, dix-septième cycle, byrdi

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Extrait du Journal d'Aframos Longvoyage, pèlerin

Annoté par Avos Torr, Érudit de la Bibliothèque de Rheve

Byrdi, dix-septième cycle, septième année, 81ème tour

Trentième jour dans les Arbres

Aujourd'hui, pendant que nous marchions, Torne m'a posé des questions sur les Baro. Je lui ai parlé de nous. Je lui ai raconté comment nous voyageons à travers le Désert en allant d'oasis en oasis. Je lui ai parlé de nos voisins, à Narlifron, sur la Trescu. Il m'a demandé quel était le nom du Désert, et je lui ai dit que c'était le Baro. Il a demandé si le désert avait reçu ce nom à cause de nous. J'ai dit que non. Il a ensuite demandé si nous tirions notre nom du désert.

Mon premier-père avait raison. Les étrangers ne comprennent jamais.

Nous avons trouvé un arbre curieux ce soir, encore plus étrange que les arbres à aiguilles. Il poussait à l'envers.

La couronne de l'arbre était suspendue au-dessus de nos têtes, pointant vers le bas1. Le feuillage de la canopée était entouré par d'énormes racines qui poussaient du sommet de l'arbre vers le haut, puis qui se courbaient vers le bas, comme de graneds colonnes. Des branches poussaient entre les racines, permettant à Torne de grimper jusqu'au sommet sans difficulté.

J'ai voulu l'en empêcher, car l'arbre était très haut, mais il ne voulait pas m'écouter, et il a eu tôt fait de retirer ses bottes et s'est mis à grimper comme s'il était un singe. Je le regardais d'un œil inquiet, craignant qu'il tombe et se torde le cou, mais il avait le pied sûr et gardait une prise ferme sur les branches.

Il a crié qu'il y avait une sorte de grand nid dans les racines. Les œufs qui s'y trouvaient étaient aussi gros que sa tête, bien qu'il ne voyait rien qui les couve2. Après s'être assuré que rien ne lui fondait dessus depuis les cieux, il s'est approché du nid et y a récupéré une plume. Elle était aussi longue que son bras et de couleur rouge-doré. Il l'a empochée en disant qu'elle lui servirait pour un de ses projets. Il n'a pas voulu m'en dire plus. C'est un homme très étrange.

Nous avons établi notre camp sous l'arbre. Les racines permettent de facilement se défendre des prédateurs. Une fois que les feuilles mortes et les autres débris ont été éloignés du feu, c'était presque un endroit idéal.

Un jour, les arbres essayent de nous tuer. Aujourd'hui, l'un d'eux nous abrite. Je n'arrive pas à me décider quant à si j'aime cette forêt ou si elle me terrifie.

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