81ème tour, septième année, quatorzième cycle, skaldi

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  Titre original : 81st Turn, Seventh Year, Fourteenth Cycle, Skalday
  Auteur : DrEverettMann
  Traducteur : Alwaid
  Date de publication originale : 19 décembre 2011

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Extrait du Journal d'Aframos Longvoyage, pèlerin

Annoté par Avos Torr, Érudit de la Bibliothèque de Rheve

Skaldi, quatorzième cycle, septième année, 81^ème tour

Septième jour dans les Arbres

Martap est mort.

Il ne mangeait toujours pas ce matin et ne geignait plus pour avoir de la nourriture. Il a cessé de respirer avant midi. Je l'ai enterré loin du chemin et ai érigé un petit cairn sur la tombe. J'ai récité une prière pour lui avant de partir. Puisse-t-il avoir de l'eau pour son voyage et les étoiles guider ses pas.

Mes propres pas étaient lourds et lents. J'avais perdu un des chats, et l'autre mourait à petit feu. Dans l'espoir de trouver une voie à suivre, je chantai pendant que je marchais¹, espérant que les sons graves me remonteraient le moral et nous porteraient peut-être chance, à ma passagère et à moi.

Un dieu bienfaisant a dû m'entendre, car lorsque je me suis arrêté cet après-midi, Souja a commencé à manger les petits bouts de viande que je lui donnais. Lentement au début, puis voracement. J'ai rapidement attrapé deux autres oiseaux pour elle, pour qu'elle puisse avoir de la viande fraîche. Elle est encore faible, et je ne suis pas encore sûr que cela l'ait sauvée, mais j'ai bon espoir. Pendant qu'elle mangeait à sa faim, j'ai construit un petit sanctuaire au dieu de la forêt ou des routes qui avait écouté mes prières.

Alors même que j'écris ces lignes, elle dort près du feu. Nous avons avancé à nouveau, et sommes désormais dans une clairière près d'un ruisseau. Des fleurs sauvages poussent un peu partout, et je suis réconforté par ce rappel de la vie. Bien que même ici, on trouve son lot d'étrangetés.

Le ruisseau coule à l'envers². Au début, je n'en étais pas sûr, mais j'ai vérifié dans quel sens descendait la pente en faisant rouler de petits graviers sur la rive du ruisseau, et en faisant flotter de petites feuilles sur l'eau. Les graviers roulent d'un côté, mais le ruisseau coule vers l'autre. Lorsque j'ai remonté le cours du ruisseau sur une petite distance, j'ai trouvé une cascade où l'eau sautait jusqu'en haut. Il y a de la magie à l'œuvre ici, j'en suis certain. Enfin, il y a des poissons dans le ruisseau, et j'en ai attrapé plusieurs pour nous deux. Si elle mange, je vais m'assurer de pouvoir la nourrir.

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Footnotes

1. Les chants des Baro sont souvent décrits comme s'approchant d'un ruminant avec une mauvaise digestion (mais très rythmique).

2. Persone ne sait pourquoi de tels ruisseaux se forment dans certaines régions des Boismêlés. Il existe trois théories concurrentes. La première est qu'ils ne sont que de simples conséquences de l'instabilité du temps et de l'espace dans les Boismêlés. Cette théorie a été proposée par Bedlam Barochi dans son ouvrage Le Palais de la Lumière. La seconde veut que les magies puissantes qui tendent à s'accumuler dans les bois causent leur formation. Cela a été proposé par Icstrot Misplore dans son livre, Ce que vous ne vouliez pas savoir sur les Boismêlés, mais que je vous dirai quand même. Enfin, la plus ancienne de ces trois théories, exposée pour la première fois dans une œuvre par Varnip le Fort lui-même, est qu'il s'agit Juste d'Une De Ces Choses (les majuscules sont reproduites verbatim). Bien que cela manque d'une certaine rigueur scientifique, je dois admettre que de temps à autre, je voudrais cataloguer des sections entières du savoir sur les Boismêlés dans cette catégorie.