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Crédits
Titre original : TwistedGears-Kaktus Proposal
Auteurs : TwistedGears et djkaktus
Traducteurs : Dr Attano, Jikyurs, Skodamz, Styrius
Date de publication originale : 18 mars 2016
Images : Mexique - Port - Lieu d'apparition de SCP-001 - Incarnation de SCP-001 - Agent mémétique
Signes de vie détectés.
Inoculation mémétique vérifiée.
Bienvenue, Superviseur.
Objet no : SCP-001
Classe : Maksur1
Procédures de Confinement Spéciales : Aucune mention du lien entre SCP-001 et les différents objets anormaux qui le composent ne doit être faite dans la documentation desdits objets. Le fait que ces objets sont liés à l'Église du Dieu Brisé peut rester une information accessible, mais toute information sur leur provenance doit être supprimée ou brouillée.
Le composant inactif de SCP-001 doit demeurer à son emplacement actuel, et toute plongée ou trafic maritime est interdite dans la zone concernée. Tout indice de découverte civile de SCP-001 doit être supprimé, et des amnésiques doivent être utilisés à des fins de maintien de la classification actuelle de l’objet. Toute personne affiliée à l’Église du Dieu Brisé tentant activement d’obtenir la possession du composant inactif de SCP-001 doit être amenée dans les locaux de la Fondation pour y être interrogée. Toute information liée à SCP-001, qu’elle soit sous forme physique ou numérique, doit être confisquée et confinée.
Il est supposé que le composant inactif de SCP-001 reste inanimé de façon permanente ; cependant, si une réanimation spontanée de SCP-001 devait se produire, toutes les Forces d’Intervention Mobiles actives à proximité des Sites 27, 44, 90 et 101 doivent être affectées à la mise en place de contre-mesures actives. Si cet événement (actuellement désigné comme Événement "Apothéose-001") devait se produire dans le monde moderne, les moyens actuellement disponibles de censure et de confinement ne semblent pas pouvoir suffire à éviter un scénario de destruction de couverture à grande échelle de classe SK2, potentiellement suivi d’un scénario de fin du monde de classe XK.
Les composants actifs restants de SCP-001 ne doivent en aucune circonstance être approchés à moins de 20 kilomètres du composant inactif de SCP-001.
Description : SCP-001 est un ensemble d’objets anormaux, anciennement réunis en une unique et massive entité mécanique assemblée par les membres de l’Église du Dieu Brisé en fin d’année 1942 à proximité de La Paz, Mexique. Les objets faisant partie de l’ensemble incluent SCP-217, SCP-1139, SCP-882, et plusieurs composants internes de SCP-629.3 Une liste exhaustive est accessible ici.
Les membres de l’Église avaient alors combiné les nombreux objets anormaux dans le but de restaurer le corps de leur divinité. Immédiatement après activation, SCP-001 avait commencé à s’auto-intégrer des objets métalliques et à rechercher activement d’autres objets anormaux. SCP-001, ainsi que l’Événement "001-Apothéose" s’étant produit des suites de son assemblage, furent la cause d’importants changements environnementaux dans l’ouest du Mexique, ce qui nécessita l’une des plus vastes distributions d’amnésiques connues à ce jour. Après l’événement, les composants actifs de SCP-001 furent amenés à différents sites de la Fondation afin d'y être confinés, tandis que le composant inactif de SCP-001 reste jusqu’à ce jour au fond du Golfe de Californie, aux coordonnées approximatives 23,807269 ; -108,418369.
Addendum 001.01 : Informations Collectées Décrivant SCP-001
Transcription d’une déclaration du Père Jorge Castillo, Août 1945
Fernand fut le premier… Je crois qu’il fut le premier à me contacter après qu’ils aient trouvé le cœur. La façon dont ils le décrivirent, et la ferveur que je vis dans leurs yeux, me captivèrent et je sus. Je sus qu’ils l’avaient fait.
Je suis allé rencontrer Anthony et Salvador le week-end après la confirmation de ma sœur… quand ils me montrèrent l’objet, je fus pris d’un mouvement de recul. C’était à peine plus qu’un tas d’engrenages, de pistons, de pièces d’horlogerie cliquetantes et de pièces de métal lubrifiées devant s’agiter sans aucune source d’énergie car c’était leur devoir. Au milieu d’entre elles, je vis le cœur, tel qu’ils me l’avaient décrit.
Il me parla. Non pas comme vous et moi nous parlerions l’un à l’autre, mais… avec des images, et des émotions. Et de la douleur. Il avait tellement mal. Comme si l’étincelle qui lui avait donné la vie l’avait fait réaliser ce qu’il était, ou ce qu'il n'était plus, et qu'il désirait uniquement être entier à nouveau.
Désirer est peut-être un mot trop fort. Ce n’était pas plus un désir qu’une impulsion. Quelque chose dans la créature la poussait vers une fin irréfléchie et inexorable. La créature qu’ils m’avaient présentée n’était pas comme les autres artefacts que j’avais trouvés et bénis. Celui-là était différent, il y avait quelque chose de malsain avec celui-là, et je ne sus que plus tard ce qu’ils avaient fait…
Je suppliai Salvador de le ramener à cette plage et de défaire ce qu’ils avaient fait, je lui dis que ce n’était pas bon, mais ils ne voulurent rien entendre. L’objet commença à bouger avant que je m’en aille, et se secouait assez pour pouvoir se déplacer. Il boita jusqu’à une clé à molette, et la clé à molette devint partie de son corps. Ils me dirent : "Notre Dieu est réparé !"
Je ne les vis plus jamais.
Extrait d’une interview de Francis Bollinger menée en 1946
Ça n’utilisait pas de mots, ni aucune sorte de langage. Ça produisait des sons métalliques mais en même temps… Des images et des concepts nous venaient à l’esprit quand nous nous placions autour. Avez-vous jamais ressenti, quand vous avez une pensée ou une idée— et que c’est juste là, entièrement né de votre esprit— que vous n’utilisez pas les bons mots pour décrire ce que vous pensez, même si vous êtes encore en train de les formuler ? C’était quelque chose comme ça, mais provenant d’un esprit étranger. C’était vraiment les mots d’une divinité.
Extrait d’une interview de Trixie Silva, agent de l’Unité des Incidents Inhabituels, menée en 2007
Il y avait quelques Loups – une minute, vous savez ce qu’ils sont, n’est-ce pas ? Ce sont comme… comme des chasseurs, ils travaillent pour l’Initiative Horizon. Ils nous ont confrontés près d’une église à Santa Margarita, ils voulaient qu’on leur donne les trucs qu’on avait collectés pour l’Église du Dieu Brisé, comme les trucs abrahamiques qu’on leur avait remis.
On a délibéré sur notre réponse, si oui ou non on devait les leur donner – notre entente avec l’IH avait été un peu instable, surtout depuis peu. Tandis que nous avions été en bons termes avec les membres locaux de l’Église du Dieu Brisé, les Loups avaient été plus… eh bien, ils sont plus agressifs. Et pendant qu’on passait en revue ce qu’on avait, cette femme est arrivée en marchant. Je ne sais pas d’où elle est venue. Elle était habillée comme une hippie ; maigre, cheveux comme des chaînes, mais pendant tout le temps où elle était là, elle avait un air distant. Le regard dans ses yeux, son sourire anormal, comme si elle n’était quasiment pas là.
Elle a regardé ce qu’on avait et elle a dit qu’elle ne voulait que ce… euh… en fait, je ne sais pas trop ce que c’était. Une boîte en métal, qui vrombissait et cliquetait, et dont un côté avait produit un petit rayon de lumière quand je l’avais pris. C’était plus léger que je ne l’avais pensé. Je lui ai demandé pourquoi c’était important pour elle, et elle a dit que ça serait plus facile de me le montrer que de me le dire.
Elle a fermé les yeux et baissé la tête. Elle n’a plus bougé ou parlé après ça, alors j’ai aussi fermé les yeux. Elle a ramené son front devant le mien, mais en laissant un petit écart. On est restées comme ça pendant une seconde, foi muito estranho, avant que soudain elle ne baisse son menton, me tirant légèrement vers elle.
Le monde s’est effondré sous mes pieds et je suis tombée. Il y a eu un déclic dans mon esprit, j’ai vu une image de deux engrenages, qui auparavant s’entraînaient l’un l’autre, mais qui maintenant étaient brisés. J’ai senti mon échine se courber, j’ai fait un pas et je cliquetais maintenant avec le rouage multidimensionnel que la planète était devenue. La roue dentée tournait autour du four qu’était le soleil, lui était liée par la chaîne que représentait la gravité, et nous foncions ensemble à toute allure à travers un cosmos huileux avec toute la puissance d’un ressort se détendant à l’infini…
… D-désolée. C’était une expérience. Non, ce n’était pas une expérience religieuse, mais… ouais. Elle m’a dit de reprendre la boîte et elle semblait beaucoup plus lourde qu’avant. Je n’aurais pas pu dire si elle avait vraiment gagné du poids, ou si elle était juste plus… importante. Je la lui ai donnée et je n'ai rien voulu entendre de la part des Loups, de mes camarades et de mon supérieur.
Addendum 001.02 : Interview du Père Dolorous Randall, prêtre excommunié de l’Église du Dieu Brisé, Juin 1945
[DIALOGUE SUPERFLU SUPPRIMÉ]
Williams : Bien. Vous avez mentionné le cœur, plus tôt. Étiez-vous là quand ils l’ont trouvé ?
Randall : Non, pas du tout. J’étais hors du pays à ce moment-là, je travaillais sur une nouvelle mission au Panama. Je n’ai entendu parler d’Ezekiel qu’après l’événement.
Williams : Qui était Ezekiel ?
Randall : Un des agents de Bumaro. Avant qu’il soit fait chef de l’Église, Robert gardait un certain nombre d’entre eux à ses côtés, de ces individus qui étaient en harmonie avec Dieu et qui pouvaient sentir sa présence, lui parler. Ezekiel avait découvert un artefact d’une certaine valeur, et Bumaro l’a pris avec lui après coup. Ces agents étaient aussi les premiers à faire des expériences avec les améliorations. Comme vous pouvez l’imaginer, beaucoup d’entre eux sont morts.
Williams : Mais pas Ezekiel ?
Randall : Non. Il était très proche de Bumaro, et je ne sais pas s’il aurait accepté de risquer le bien-être d’Ezekiel. Mais ça n’a pas d’importance, Ezekiel n’avait pas besoin d’améliorations pour communiquer avec Dieu. Il en était juste… capable.
Williams : Alors qu’est-ce qu’Ezekiel a à voir avec le cœur ?
Randall : Avery vous a dit qu’ils avaient une collection d’artefacts, n’est-ce pas ? Tout ce qu’un de ces agents touchait, s’il ressentait quelque chose, ils envoyaient l’objet à La Paz avec le reste. La plupart étaient sans valeur, mais de temps en temps, ils trouvaient quelque chose de légitime. Le purificateur, l’unique— peu importe comment vous l’appelez, l’un des agents a découvert ça près du Népal. Il avait des tendons et des ligaments et tout le reste, mais ce n’étaient que des parties qui bougeaient toutes seules, mais qui ne faisaient rien ensemble.
Williams : Comment ça ?
Randall : Les textes font référence au Dieu se réassemblant une fois que les pièces sont ramenées près de son cœur. Tout ce dont vous avez besoin est de donner un membre au cœur, et le Dieu aura un membre. Mais ils n’arrivaient pas à trouver un cœur. Il y avait (pause) quelques agents qui avaient revendiqué en avoir trouvé un, mais c'était la même pièce de machinerie inutile que le reste.
Williams : Et où est-ce que le nom d’Ezekiel apparaît dans cette histoire ?
Randall : Ezekiel fut celui qui proposa à Bumaro, s’ils ne pouvaient pas trouver un cœur, d'en fabriquer un eux-mêmes. À cette époque-là, proposer une chose pareille était comme cracher à la figure de l’entière doctrine de l’Église. La tête de l’Église, si elle avait été au courant, l’aurait excommunié. Mais il est vite devenu clair que le projet ne survivrait pas jusqu’à la fin de l’été. On m’a envoyé avec pour mission de les approvisionner après qu’Ezekiel ait quitté le projet, et j’ai pu voir que leurs ressources étaient presque épuisées.
Williams : Nos enregistrements indiquent que le cœur était quelque chose qu’ils avaient découvert. C’est donc faux ?
Randall : Bien sûr que c’est faux. Vous ne pouvez pas parler sans arrêt à vos fidèles d’un Dieu qui vous donne des parties de lui-même, et soudain leur dire que la partie la plus essentielle est quelque chose que vous avez créé vous-même à partir de rien. Pire qu’à partir de rien, en fait. On ne m’a jamais révélé les détails de ce qu’ils ont fait pour créer ce cœur et le faire vivre, mais ils ont laissé assez d’indices pour qu’on puisse en tirer des conclusions. Il y avait une sécheresse cette année-là, et l’épidémie de polio était inarrêtable. Des milliers de gens sont morts, tous de causes naturelles. Un événement exceptionnel, jamais correctement documenté à cause de l'attention focalisée sur la guerre. Dios mio, mais qui sait.
Williams : Vous pensez que ces deux choses sont liées ?
Randall : Je pense que le timing est trop bon pour être une coïncidence. Et, sachant ce que je sais à propos de ce que cette chose est devenue, je pense que la réponse est claire. Ce n’était pas le cœur de Dieu, agent. C’était quelque chose de complètement différent.
[DIALOGUE SUPERFLU SUPPRIMÉ]
Addendum 001.03 : Transcription d’une vidéo récupérée, Novembre 1942.
Vidéo récupérée chez une équipe de tournage locale qui filmait un documentaire.
La vidéo commence sur une maison détruite, les débris étant concentrés autour du garage. Des fragments de métal et des bandes de caoutchouc sont répandus le long de l’allée et sur l’asphalte et continuent en descendant la rue. Des pièces de différentes automobiles sont éparpillées à travers la route et le trottoir. La piste mène à SCP-001, qui est en train d’intégrer un camion à son châssis.SCP-001 continue jusqu’à la maison la plus proche, où il commence à assimiler les gouttières. Les résidents de la zone fuient la scène et plusieurs sont blessés par les éclats de verre et les morceaux de métal tordus projetés par SCP-001. Des lumières produites depuis différentes parties de SCP-001 se concentrent sur plusieurs personnes exposées. Une section du châssis de SCP-001 commence à s’altérer et se détache de la partie principale, qui continue à descendre la rue à la recherche de nouvelles sources de matériaux.
La sous-section éjectée continue à se modifier, formant un pilier vertical qui ressemble vaguement à une colonne vertébrale et une cage thoracique humaine. Le pilier se replie en plusieurs endroits, des protubérances semblables à des côtes s’étirant vers l’extérieur tandis que le reste du pilier se change en un humanoïde d’environ trois mètres de haut. De la lumière est émise par la tête et dirigée vers un civil proche.
L’humanoïde métallique s’empare du civil, qui semble être mort, et le place dans un petit compartiment entre ses côtes. Les côtes se mettent à vibrer alors que l’humanoïde s’approche d’un second civil qui essaye de s’échapper en rampant. La civile tente de lutter tandis que l’humanoïde la soulève et la place dans la cavité de son torse. L’humanoïde se détourne de la caméra pour rejoindre un troisième civil, et ce qui semble être la main démembrée de la femme tombe au sol.
Une excroissance sur le dos de l’humanoïde s’agrandit au fur et à mesure qu’il continue à récolter des corps, le corps de l’humanoïde diminuant en taille se faisant. Après l’absorption du sixième corps, l’excroissance est plus grande que l’humanoïde et celui-ci est incapable de poursuivre un déplacement bipède. Les membres se rétractent à l’intérieur du corps et les côtes s’étendent pour lui permettre de s'enfuir jusque sur le toit d’une maison à proximité.
Il reste immobile durant une vingtaine de minutes. L’extérieur bulbeux craque et est déchiré de l’intérieur, révélant trois humanoïdes. Ils apparaissent tous souffrir de SCP-217 et présentent les caractéristiques physiques des six civils capturés. L’un d’entre eux, une femme avec des chaînes sortant de son cuir chevelu, secoue un autre, qui a l’air d’être mort. Le troisième, un homme avec des membres mécaniques, s’examine avant de sauter du toit, atterrissant sur le ventre. Il ne parait pas être blessé par cela, ce qui semble lui causer une grande détresse. Il suit ensuite SCP-001, qui est en train d’absorber un autre véhicule plus loin, en bas de la rue.
L’humanoïde féminin remarque l’équipe de tournage. Elle commence à lui faire un signe de la main, mais s’arrête rapidement. Elle regarde en direction de SCP-001 avant de sauter dans l’arrière-cour, hors du champ de vision de la caméra.
Addendum 001.04 : Appel téléphonique enregistré avec Robert Bumaro
Note : Ce qui suit est une transcription d’un appel téléphonique enregistré entre un agent de l’Église du Dieu Brisé (nom inconnu) et Robert Bumaro. L’appel a été enregistré en décembre 1942, et a été collecté par un membre de la Fondation durant un raid sur une place forte de l’Église en 1966.
[L’APPEL COMMENCE]
Bumaro : Bonjour ?
Agent : Soyez béni, père.
Bumaro : Dmitri ?
Agent : Non.
Bumaro : Ah, bien sûr. Sois béni, mon enfant. Comment va le petit seigneur ?
Agent : Plus fort de jour en jour. Nous avons dû le déplacer de l’arrière de notre bureau à un entrepôt à proximité.
Bumaro : Vous le nourrissez ?
Agent : Comme vous l’avez demandé.
Bumaro : Bien. Quand venez-vous à Peñasco ?
Agent : Dans la semaine. Nous n’attendons que le prochain train.
Bumaro : Il sera peut-être nécessaire de venir plus tôt. Il y a eu un raid à La Paz il y a deux semaines. Trois de nos hommes n’ont pas pu être retrouvés. La Fondation a été plus active par ici récemment— (coupure momentanée)
Agent : Père ?
Bumaro : (À quelqu’un en arrière-plan) Demain, demain.
Agent : Père ?
Bumaro : Oui. Nous pensions qu’ils se dirigeraient vers le nord, mais ils sont venus par l’ouest. Un contretemps mineur.
Agent : Et au sujet de l’abri ? Il y a près d’une centaine d’autres artefacts à l’intérieur, et—
Bumaro : (Coupure) Un contretemps mineur. Il ne savent pas où il est, et même s'ils le savaient, ce n'est pas leur priorité en ce moment. Leurs yeux, ainsi que les yeux du reste du monde, sont braqués sur l'Europe. Tant qu'ils regardent là-bas, ils ne peuvent pas se rendre compte de notre accomplissement, et ils ne pourront pas le voir jusqu'à ce qu'il soit impossible pour eux de l'arrêter.
Agent : Il y avait, hum, autre chose dont il fallait que je vous parle, mon Père.
Bumaro : Oui ?
Agent : Notre Dieu, hum… est affamé. Nous semblons ne pas pouvoir le rassasier, les provisions que l'on nous a données ne sont—
Bumaro : (Nouvelle coupure) Quel est le problème ?
Agent : Mon Père, notre… le Seigneur mange sa propre maison. Nous ne pouvons le convaincre de s'arrêter, il ne peut être raisonné, il—
Bumaro : Foutaises. Le cœur du dévot peut parler directement à Dieu. Ne pouvez-vous pas entendre ses mots lorsqu'il entre en contact avec vous ? Ne sentez vous pas la machine bouger à l'intérieur de vous ? Ou avez-vous besoin de plus de preuves que le Dieu, vivant et respirant devant vos propres yeux ?
Agent : Non ! Mon Père, ce n'est pas ça, c'est —
Bumaro : Je ne veux pas en entendre plus. Depuis des années, nous avons prié et demandé à notre Dieu d'être intact pour nous. Et maintenant, il s'est présenté à nous. Nous savons que le divin parlera au cœur du dévot. Si vous me dites qu'aucun d'entre vous est assez dévot pour communier avec notre Seigneur, dites-le moi maintenant pour que vous soyez remplacés.
Agent : Notre foi est forte, mon Père. S'il vous plaît, oubliez mon insolence. Je suis le seul malavisé.
Bumaro : Vois avec toi-même, dans ce cas. Je m'inquiète pour ta foi. Dis à un de tes frères, un plus fort que toi, dis-lui de parler au Seigneur et de lui expliquer la nécessité du secret. Notre Dieu comprendra, sans aucun doute. Le Dieu Intact est un dieu raisonnable.
Agent : Oui, soyez béni, père.
Bumaro : Sois béni, mon fils.
[FIN DE L'APPEL]
Addendum 001.05 : Rapport d'aggravation, Décembre 1943
Ce qui suit est une interview menée avec le commandant de la Fondation Mark Peterson, du Site-74. Le directeur, qui, avant l'Événement 001-Apothéose, était en poste à Mexico, était sur place avec du personnel de la Fondation à La Paz durant l'événement.
Directeur Cornwell : Recommencez depuis le début, nous enregistrons à partir de maintenant.
Commandant Peterson : D'accord. Les premiers rapports au sujet des activités de l'Église au Mexique dataient de 1941, mais c'était encore minime à l'époque. Nous venions de terminer les opérations de terrain près de la frontière nord et nous nous préparions à transférer nos actifs à Atlanta pour le déploiement en France. Nous venions d'obtenir nos ordres de récupérer une série d'objets sensibles qu'ils ne voulaient pas voir tomber entre les mains des boches, et ils allaient déplacer notre division entière pour accomplir cette mission. Le commandement n'était pas sûr que Roosevelt ferait ce qu'il faut assez rapidement pour que nous puissions nous mélanger aux Américains, alors nous devions y aller séparément. C'était un sacré bazar.
Directeur Cornwell : Qu'est-ce qui vous a retenu à La Paz ?
Commandant Peterson : J'étais là-bas par accident. L'un de nos trains avait pris la route qui coupait à travers le pays vers La Paz, probablement pour récupérer une partie des armements que nous avions là-bas. Il s'avère que ce train devait nous conduire vers le nord. Donc, tout à coup, la plupart du commandement au sud du Rio Grande s'est retrouvé à La Paz, ce qui, en rétrospective, nous a probablement fait beaucoup de bien en ce qui concerne l'effort global.
Directeur Cornwell : Quand avez-vous entendu parler pour la première fois de l'Entité 001-Apothéose ?
Commandant Peterson : (Rires) Bon sang. C'est comme ça qu'ils appellent ce truc maintenant ? La machine, je suppose, nous en avons entendu parler pour la première fois par le biais de rumeurs au sujet d'une activité accrue dans la région… Je crois que c'était il y a un peu plus d'un an. Nous nous sommes arrêtés à La Paz en Octobre 1942, donc… ouais, ça doit être ça. La première preuve concrète qui nous a montré que quelque chose n'allait pas, ça a été quand un train de… réfugiés ? Ça a l'air un peu absurde de les appeler comme ça mais, ça me semble juste. Ils sont arrivés à La Paz vers fin Octobre, en parlant de la façon dont leur ville entière avait été réduite en miettes. Ils n'ont pas détaillé plus que ça, ils ont simplement continué de dire "la máquina, la máquina," vous savez, "la machine". C'est pour ça que nous l'appelions comme ça, au fait. Nous n'avions aucune idée de ce que c'était supposé être.
Directeur Cornwell : Qu'en-est-il de votre première interaction avec l'entité ?
Commandant Peterson : Et bien, le transport sur la ligne a été interrompu, si c'est ce dont vous voulez parler. Nous avons été informés par les autorités locales qu'il y avait eu un accident au nord, et que les trains ne se dirigeaient plus vers la frontière. Ce n'était pas un gros problème pour nous, puisque nous aurions pu prendre quelques véhicules et nous diriger vers l'est jusqu'à ce qu'on tombe sur une de ces petites villes au pied des montagnes. La plupart d'entre elles étaient reliés à une ligne de chemin de fer complètement distincte, et nous aurions pu sortir de cette façon. Mais le gros matos, les choses pour lesquelles le train avait été envoyé à La Paz, ne pouvaient pas être déplacées. Nous allions donc devoir attendre. Puis DeMarco a eu la brillante idée d'envoyer une équipe le long de la ligne pour voir où se situait le problème, et voir ce que nous pourrions faire pour le résoudre. Il a mené l'expédition lui-même.
Directeur Cornwell : Qu'est-il arrivé à l'agent DeMarco ?
Commandant Peterson : Vous savez très bien ce qui lui est arrivé, Bill.
Directeur Cornwell : Pour l'enregistrement.
Commandant Peterson : Très bien. Nous n'avions eu aucune nouvelle d'eux depuis trois jours, et allions envoyer le reste du commandement à l'est de toute façon pour ne pas perdre de temps, mais après cinq jours l'un des hommes de DeMarco est arrivé au campement. Il délirait, parlait du "mangeur de monde", et de la façon dont le reste des hommes avaient été déchiquetés. Et ils l'ont été, pas vrai ? Je sais que ce n'était pas si gros à ce moment-là comparé à ce qu'il a fini par devenir, mais ce n'était pas quelque chose avec lequel on pouvait déconner. DeMarco…
Directeur Cornwell : Est-ce que vous allez bien ?
Commandant Peterson : Ouais. Il a essayé de le tuer. Il savait probablement déjà à l'époque ce que nous avons découvert plus tard ; que nous ne pourrions pas contenir cette chose. Il n'y avait pas dans le monde de trou assez grand pour la mettre dedans, ou une boîte qu'elle ne pourrait pas manger pour se frayer une sortie. Mais ce n'était pas important pour lui, ni pour personne avec qui il est parti. La Machine s'en fichait.
Directeur Cornwell : Quand l'avez-vous vu pour la première fois ?
Commandant Peterson : En Décembre. Une fois que nous avons été installés, j'ai fait partie d'une expédition qui s'est rendue là-bas pour l'examiner. C'était déjà… Enfin, vous avez vu ce que ça a fait à ce côté du pays. Je n'avais jamais vu un truc aussi gros qui pouvait bouger. C'était comme une montagne de pièces mobiles, assombrissant le ciel à mesure qu'il brûlait tout ce qu'il pelletait en lui. Et c'était petit à l'époque ! C'était… je ne sais pas. Nous avions tous reçu un entraînement de préparation à un événement de fin du monde de classe XK, mais c'est allé au-delà de tout ce pourquoi nous nous sommes entraînés. C'était inévitable. Nous savions que nous allions mourir, et cette chose allait tous nous tuer. Ce n'était qu'une question de temps.
Addendum 001.06 : Correspondances de la Fondation Recueillies
Note : Ce qui suit sont des extraits de correspondances qui furent écrites par le personnel de la Fondation en poste à La Paz, et récupérées du site temporaire suite à l’Événement Apothéose-001. Les noms ont été supprimés.
Cher ███████,
Je ne sais même pas si tu recevras ceci. Aucun train ne roule, mais notre commandant dit que nous pouvons toujours envoyer des lettres. J’espère que c’est le cas, j’aimerais que tu puisse lire ça.
Le ciel ici est noir depuis des semaines. De la fumée vient du Nord tous les jours, et il devient difficile de respirer. Ils n’ont toujours pas de sanitaires intérieurs ici, et personne à part les autres gars de notre société ne parle anglais.
On ne sait toujours pas ce qu’on est venus faire ici non plus. Je n’arrête pas d’entendre qu’on est là pour réparer la voie ferrée, mais pourquoi est-ce qu’on ne va pas au Nord ? La rupture dans les rails n’est-elle pas là-bas, au Nord ?
Un homme est arrivé en ville aujourd’hui, avec une bonne moitié de son visage brulée. On aurait dit un revenant, il ne répondait à personne. Il s’est rendu jusqu’au centre de la ville et s’est effondré. Quand il s’est finalement réveillé à l’infirmerie un peu plus tard, il délirait. Il racontait une histoire à propos d’une machine de la taille d’une montagne qui pouvait te parler. Il a dit que des gens sautaient de leurs maisons et couraient juste pour se jeter dedans. Il a dit qu’ils avaient été déchiquetés, comme s’ils avaient sautés dans une tondeuse à gazon. Puis il est mort, et personne n'a su pourquoi.
Les montagnes furent broyées devant nos yeux. Nous avons vu une silhouette se dresser à travers la fumée. C’était lent et ça se déplaçait lourdement mais avec une dynamique terrifiante. Cela ne rampait pas comme une bête, ni ne marchait comme un homme, mais c’était propulsé en avant par la rotation d’un million de rouages, tel un mille-pattes de fer. Son corps se dressa en hauteur, dans la fumée, plus haut que ce que nous aurions pu voir. A l’intérieur de son buste nous avons vu des flammes, semblables aux brasiers de l’enfer. C’est arrivé jusqu’aux montagnes au nord de nous et cela ne s’arrêta pas, ni ne les contourna, mais les traversa, et les dévora. Ça a tendu un long bras pulsant, et a tiré un village entier dans sa gueule. J’ai vu des hommes bondir vers leurs morts tandis que leurs maisons étaient balayées dans le même enfer que le reste. Et cela hurla, pas seulement à travers les grincements des rouages et le crissement de la machine, mais dans nos têtes. Je pouvais l’entendre dans mon cœur. C’était en train de crier.
Directive : Commandement central, Site-001
Demandé par : █████████████
Site temporaire perdu. La Paz en ruine. Entité mécanique confinée. Modifications géologiques massives. XK évité. Demande de couverture amnésique.
Addendum 001.07 : Interview avec le lieutenant du CMO "Revenant"
Note : Ce qui suit est un extrait d'un débriefing post-événement réalisé avec un lieutenant de la CMO, nom de code "Revenant". L'enregistrement de l'interview, et toutes les transcriptions de celui-ci, ont été collectés par des agents de la Fondation durant une négociation d'échange d'informations. À ce jour, l'identité de "Revenant" est inconnue.
Il y a cette histoire racontée parmi les agents de la Fondation, quelque chose que les vétérans grisonnants racontent à la bleusaille durant les longues nuits de garde devant un bloc de cellule ou autre chose. Je ne sais pas qui a commencé, mais je sais qu'elle est encore racontée. Cela fait un demi-siècle, mais ils la connaissent toujours par cœur. Vous pouvez leur donner toujours autant de crédit.
Ils disent, "Vous ne savez pas ? La CMO a tué Dieu."
Et les bleus répondent, "Non, ce n'est pas vrai. Dieu est dans une cellule au Site-untel. La CMO n'a pas tué Dieu." Et ils parlent de ce type qu'ils gardent enfermé quelque part, celui qui pense qu'il est le dieu chrétien. Alors les vétérans sourient et secouent leurs têtes, et ne disent rien. Parce qu'ils savent tous.Ils savent qu'en 1943, en plein milieu de l'Apocalypse, la Fondation n'a rien pu faire à part regarder la fin tandis que la Coalition Mondiale Occulte, un prédécesseur à la Coalition inadéquat, peu financé, en sous-effectif, a sauvé le monde.
L'arme métaphorique a été trouvée sur une île sur la côte de la Grèce. Je ne peux même plus me souvenir à quoi elle ressemblait, tout ce que j'ai, ce sont ces sortes de souvenirs confus que vous laissent les amnésiques. Mais je me souviens distinctement que ce n'était pas aussi gros que ce que vous pensiez.
Pourquoi des amnésiques ? J'étais avec le détachement déployé sur la zone, et apparemment l'une des pièces avait une sorte d'effet altérant l'esprit. J'ai l'impression que mes souvenirs sont faux, donc je vais me fier à ce qu'ils ont dit. Je ne me souviens pas à quoi cela ressemblait, je ne me rappelle pas comment il a détruit tout cet endroit. Merde, je me souviens à peine quand c'est arrivé et la seule raison pour laquelle je sais où sont les cartes d'avant et d'après. Mais je le ressens toujours, dans mon ventre, que ce n'était pas comme cela que les choses devaient se passer. Nous étions devant ce qui ressemblait à un Dieu vengeur et en colère, et tout ce qu'il a fait a été de nous supplier de le tuer.
Nous étions tous très contents de lui rendre ce service.
Addendum 001.08 : Retranscription Vidéo Récupérée
Note : Ce qui suit est une retranscription des images vidéo récupérées, d'une durée d'environ 30 secondes. La retranscription de l'extrait a été réalisée peu de temps après sa récupération, bien que la vidéo se soit détériorée depuis et ne soit plus lisible. L'audio de la vidéo est en bon état et est accessible ci-dessous.
Audio récupéré : Attention : L'extrait audio suivant possède un niveau sonore élevé.
00:01 : L'enregistrement débute dans une ville. Beaucoup d'immeubles se sont effondrés ou sont engloutis par les flammes. Il y a présence d'une importante activité sismique.
00:03 : La vidéo montre SCP-001. Sa taille est impossible à mesurer dans la vidéo, mais la créature prend la totalité de l'image. Il avance lentement.
00:09 : On voit SCP-001 déplacer une grande quantité de terre à l'intérieur de lui. Des flammes éclatent occasionnellement depuis l'intérieur de l'entité.
00:15 : Les sirènes de raid aérien deviennent audibles alors que le ciel s'illumine, comme s'il y avait des éclairs. Les nuages directement au-dessus de SCP-001 se séparent momentanément. SCP-2399 est visible, sa partie inférieure légèrement endommagée. On voit les tirs de mortiers de la Fondation passer au-dessus de la caméra.
00:20 : Un des mortiers frappe SCP-001. Pas de dommage visible.
00:22 : Le dessous de SCP-2399 brille d'une couleur bleue.
00:24 : Un faisceau de lumière vif émerge de SCP-2399 et frappe SCP-001. SCP-001 réagit violemment et atteint SCP-2399.
00:26 : Il y a une explosion. Rien ne peut être vu sur la vidéo.
00:30 : Tandis que des personnes proches crient, la vidéo s'arrête.
Addendum 001.09 : Neutralisation de SCP-001
Le 17 Juillet 1943, des agents de l'Initiative Occulte Alliée ont contacté les directeurs de la Fondation stationnés à La Paz, au Mexique, et ont demandé de l'aide pour le transport vers le site de l'Entité 001-Apothéose. Les agents de la Fondation se sont préparés rapidement à dépêcher un avion pour récupérer les membres de l'IOA. Après leur arrivée, les agents ont décrit un artefact anormal unique qu'ils avaient en leur possession, et comment il pourrait être utilisé pour ralentir l'avancée de l'Entité 001-Apothéose.
Trois jours après être arrivés à La Paz, le 24 Juin 1943, l'Initiative Occulte Alliée a envoyé un agent seul sur le site de l'Entité 001-Apothéose, avec l'artefact anormal en sa possession. Le matin du 25 Juin 1943, alors que l'Entité 001-Apothéose s'approchait du rivage de l'océan pacifique, une autre construction mécanique massive4 est apparue dans le ciel. L'origine de cette entité est actuellement inconnue.
Les enregistrements de l'événement suivant l'apparition de SCP-2399 sont incomplets et probablement inexacts. Le résultat de cet événement a été l'annihilation de SCP-001. SCP-2399 a disparu et a été découvert plus tard dans l'orbite basse de Jupiter en mauvais état, bien que cette raison soit actuellement inconnue.
Le composant inactif restant de SCP-001, un groupe massif et désassemblé de pièces de machines, gît au fond du Golfe de Californie. En enlevant SCP-882 de la structure inactive, le reste s'est effondré et est devenu totalement inerte.
Suite à l'événement 001-Apothéose, une procédure massive d'amnésie des individus dans et autour de la région, maintenant connue sous le nom de Baja California, a eu lieu. Ces efforts ont été aidés par la quantité de fumée épaisse et noire qui a accompagné SCP-001, et les documents historiques actuels décrivent l'événement comme un incendie forestier. Des efforts considérables ont été faits pour ajuster les cartes de la région et reloger les civils déplacés. En raison de la nécessité d'un usage étendu d'amnésique, plusieurs neuro-transformateurs expérimentaux ont été utilisés5, et en raison de leurs effets secondaires incompris, on estime que pas moins de deux millions de personnes dans le monde sont mortes dans la décennie qui a suivi l'Événement 001-Apothéose.
Addendum 001.10 : Document de la Coalition Mondiale Occulte récupéré par la Fondation
Note : Le document qui suit a été donné au personnel de la Fondation par PdI-004D/001 (Voir Addendum 001.12). On ignore actuellement comment le document est entré en la possession de PdI-004D/001.
ATTN : Général Darius
Rapport de collecte d'artefacts
Rédigé par : Lieutenant Van Pelt
C.O : Colonel Baghram
Longueur du rapport : 57 pgs
Résumé du rapport : Le 30 Décembre 1942, une entité humanoïde, de nature anormale, a été repérée par une patrouille près d'une petite île au large de la côte grecque. Cette entité, qui semblait ne pas avoir de nom et qui ne parlait pas aisément l'anglais, portait un petit artefact cubique, pas plus gros qu'une balle de baseball. L'entité semblait être féminine et avait un certain nombre de chaînes en acier qui partaient de son cuir chevelu.
L'entité était initialement prête à abandonner la possession de l'artefact (classifié AR-213), mais est devenue hostile peu de temps après et a commencé à parler. L'entité a menacé la vie de l'escouade et mis à terre deux officiers avant d'être maîtrisée par le Sergent Dixon. L'entité a fait référence à l'Ouest du Mexique, exigeant d'être libérée afin que l'artefact puisse y être conduit.
D'autres recherches ont révélé une augmentation de l'activité de la Fondation SCP dans la région, ainsi que des perturbations géologiques mineures. Sous les ordres du Colonel Baghram, le 2ème Peloton a reçu l'ordre de rejoindre le site des perturbations avec l'entité (classifiée EN-340) capturée. Après l'embarquement du navire vers l'Amérique, EN-340 est devenue passive, bien que manifestement mal à l'aise et perturbée.
Il est recommandé d'effectuer une évaluation psychologique supplémentaire et plus approfondie de EN-340 avant son élimination. Une fois l'analyse d'AR-213 terminée, l'artefact sera expédié à Zurich pour y être incinéré.
VEUILLEZ TROUVER CI-JOINT LE RAPPORT DEMANDÉ
Lt. R. Van Pelt
2ème Peloton
Soldats de la paix de la Coalition Mondiale Occulte
Addendum 001.11 : Déclaration de l’Agent Ruberson, Janvier 1944
Note : L’Agent Aaron Ruberson était sur site durant la collecte des artefacts SCP-001. En tant que membre le plus ancien du personnel de la Fondation durant la collecte, il lui fut demandé de rédiger une déclaration post-événement. Ce rapport fut envoyé au Site-17, jusqu’à ce qu’il soit ajouté aux autres fichiers classés en rapport avec SCP-001. La Fondation n’a pas connaissance d’éventuels autres individus ayant connaissance de ce rapport, ou d’éventuelles copies. Ce qui suit est un extrait de cette déclaration.
Nous avons d’abord pris ce qu’on pouvait collecter sur le rivage. De petites choses, comme des engrenages, des poulies et des pistons, des choses comme ça. Une grande partie de ces trucs était constituée de déchets, mais ils bougeaient et tournaient toujours. Il y avait toujours de la vie en eux. Les petits objets sont en quelque sorte morts après quelques heures, mais j’ai entendu dire que les pièces les plus grandes cliquetaient toujours des semaines plus tard. C’était comme avoir coupé la tête d’un poulet.
On a mis les morceaux importants, ceux dont on savait que c’étaient des artefacts de l’Église, dans des sacs qu’on a mis dans un train à La Paz pour les transporter. Je les ai comptées, et mon Dieu, il y en avait peut-être cent ? Une centaine d’artefacts anormaux individuels. Quelques uns des gars à la gare blaguaient sur le fait qu’ils devraient construire un site entier juste pour tout stocker.
Heureusement, nous avons su garder le nombre de blessés sous un certain seuil. La plupart étaient des gars qui s’étaient juste montrés un peu idiots, trop près des objets, comme s’ils pensaient que rien ne pourrait leur trancher les bras. La main de Rodriguez a été écrasée, et on a du le déplacer jusqu’à la clinique la plus proche. Je crois que l’on n’a eu qu’une seule mort pendant toute la collecte. Un gars du coin qu’on avait engagé pour nous aider à plonger dans la baie et attacher des sangles au cœur pour qu’on puisse le remonter. Je ne l’ai pas vu moi-même, mais j’en ai entendu parler ; j’ai entendu dire qu’on l’avait trouvé sa tête écrasée entre deux pièces en mouvement, et qu’on aurait dit qu’il se l’était mise là-dedans de lui-même.
Mais je ne sais pas, je ne l’ai pas vu. Même si j’ai vu les étiquettes.
Vous savez, quand une entreprise fabrique quelque chose, pour que tout le monde puisse savoir d’où ce quelque chose est venu, l’entreprise met son nom sur un grand morceau de métal qu’elle soude sur le côté du quelque chose. On a beaucoup vu de ces sortes d’étiquettes sur d’autres pièces, celles qu’on avait collectées alors qu’elles absorbaient tout le sable et le métal sur leur chemin pour arriver à la mer. Les artefacts de l’Église, eux, n’en avaient pas. Ils bourdonnaient tous ensemble, comme tout le reste, mais ils n’étaient pas marqués. On pouvait sentir quelque chose quand on restait à côté, quelque chose comme de la sérénité. Le projet entier était comme ça, c’était calme. Comme apaisé.
Sauf pour le cœur. Quand on a enfin réussi à le déplacer hors de la baie, on a dû le garder sur la rive pendant un jour à cause de la météo. Quelques uns des habitants du coin ont commencé à se sentir mal. Ils disaient qu’ils entendaient des voix, et qu’ils ne voulaient pas s’en approcher. Peu importait la quantité d’argent qu’on leur proposait. On a dû attendre que la base un peu plus au nord nous envoie de l’aide juste pour mettre le truc sur un bateau.
Je… mec, je sais pas trop. J’ai vu beaucoup de choses, mais ma résistance mémétique est assez élevée. J’avais dû passer une pleine poignée de tests juste pour avoir cette affectation, et tout était bon. Mais je ne peux pas nier que j’ai ressenti quelque chose au fond de moi. Je ne sais pas si je pourrais dire avoir entendu des voix, mais…
Ah, oui, les étiquettes. C’est quand on s’en allait et qu’on embarquait le truc sur un bateau qui allait l’emmener au nord que je les ai vues pour la première fois. Je n’ai même pas pensé à en parler, ça ne m’est même pas passé par la tête jusqu’à ce que je commence à regarder dans certains autres fichiers. Et à ce moment-là ce bateau s’est écrasé après une tempête, et on a perdu le cœur, et pendant tout ce temps, je pensais à ces fichues étiquettes en métal. Je crois que c’est là que j’ai réalisé. Ce n’était pas un artefact de l’Église, Johnny.
Elles disaient "Propriété de la Fabrique6".
Addendum 001.12 : Interview avec la PdI-004D/001
Note : Ce qui suit est un extrait d’une interview de 2009 avec la PdI-004D/001, qui prétend faire partie d’une secte/branche auparavant inconnue de l’Église du Dieu Brisé. La prise de contact fut effectuée en coopération avec l’Unité des Incidents Inhabituels, qui a interagi avec PdI-004/001 comme détaillé dans l’Addendum 001.01.
Donc, dites-moi ce que vous pensez savoir.
Je vois.
Intéressant.
Bien, vous n’avez pas entièrement tort. Et c’est honorable, par les temps qui courent. Il y a quelques éléments clés que je pense que vous avez négligés et vous êtes peut-être en train de surévaluer des informations qui vous ont été fournies par quelqu’un qui s’est auto-amnésié.
Laissez-moi mettre les choses au clair.
La CMO n’a pas tué Yahweh, comme elle le clame si fièrement. Et ce n’était pas le Dieu Brisé qu’ils ont détruit. C’était un de ses morceaux, certainement, mais est-ce que vous me présenteriez un arbre à cames en prétendant que c’est une voiture ? Oh, donc vous avez quelques pièces ensemble. Un moteur, peut-être. Mais pas une voiture.
Dieu est beaucoup plus simple que ça. Dieu est tout. De la plus grande étoile, à la plus petite particule. Chacune des petites parties, complètement insignifiantes lorsqu'elles sont seules. Faisant ce qu’elles sont supposées faire. S’emboitant ensemble, cliquetant les unes contre les autres. Toutes faisant partie d’une machine cosmique.
L' image de la machine était, au début, probablement juste une métaphore. Une idée. Mais, comme je suis sûr que vous le savez déjà, les idées sont puissantes. Elles inventent des choses à partir de rien, ou changent celles déjà présentes. Et avec une petite étincelle du divin, un symbole devient réel. Et lorsque vous avez une planète avec autant de vie que celle-ci, vous générez beaucoup d’idées.
Vous pourriez me demander, "Pourquoi l’appelle-t-on le Dieu Brisé ?". Il y a quelques réponses possibles. Des choses aussi bêtes que des erreurs de traduction. Des réinterprétations rendue réelles par le dévot. Est-ce que "Brisé" est tout bonnement une mauvaise traduction d’un mot plus nuancé ? Est-ce que Dieu était un être qui s’est brisé avec le Big-bang ? Si c’est le cas, pourquoi s’est-il brisé ? Et qu’arrivera-t-il s’il est réparé ?
Je ne peux répondre à aucune de ces questions sauf la dernière, mais vous en connaissez déjà la réponse. Ce que Dieu fut autrefois n’a aucune importance, en définitive. Ce qui importe, pour vous, c’est qu’il reste comme il est. "Brisé". Dieu sait ça. Les morceaux les plus puissants, les composants mécaniques que les sectes les plus conventionnelles peuvent désigner comme sacrés, savent qu’ils ne sont pas destinés à être une seule chose solide. Et même lorsqu’ils y sont obligés, poussés par une force étrangère, ils savent ce qu’ils sont en vérité. Les morceaux du monstre travailleront à se détruire, déployant des entités plus petites pour faire le travail. La CMO ne l’a pas tué, ils ont pris l’arme de ses propres mains et s’attribuèrent le mérite lorsqu’ils appuyèrent sur la gâchette.
Le problème c’est que les humains sont de trop petites parties de Dieu pour se souvenir. Se souvenir de ce que c’était avant. Et ainsi ceux comme Bumaro inventeront de nouvelles manières de nous pousser au-devant d’une nouvelle singularité.
Parce que c’est ce qu’il va se passer. Est-ce que vous avez vu le dessous du Destructeur ? Il était abimé avant même l’affrontement de 43. Et si vous avez regardé assez attentivement, vous avez peut-être pu voir que les brèches se rapprochent de plus en plus de la source d’énergie. Ça a même réussi à abimer ce qui lui permettait de glisser entre les couches de la réalité, cette fois. Un jour ou l’autre, le monstre gagnera. Il détruira le destroyer, le dévorera, et avec sa puissance, il consumera tout. Et je dis bien tout. Dieu redeviendra un unique gestalt d'entités, une singularité, et puis se brisera. Seulement, cette fois, il pourrait y avoir des forces extérieures en lui. La rouille de la Fabrique. Le sang d’un roi Daevite. Les Cinquistes, Wondertainment, n’importe quelle personne dans la rue qui a assez d’étincelle en elle pour être un plieur de réalité. Ils auront leur mot à dire dans la recréation de l’univers et achèveront la seconde itération de tout ceci.
Non, ça ne me préoccupe pas. C’est une éventualité, c’est ce qui est supposé se produire. Qui dit que cela n’est pas déjà arrivé et que vous autres étiez les vainqueurs ? Peut-être que l'humanité elle-même fut la gagnante. Mais ça ne veut pas dire que je serais contre empêcher cela, pour permettre à l’itération première de la boucle de continuer.
Oui c’est possible. Je sais que vous n’étiez pas capable d’endommager le monstre la dernière fois, et que le destroyer ne sera peut-être pas capable de se réparer à temps pour le moment où on aura besoin de lui. Mais qui dit que vous ne pouvez pas l’aider ? Ou imiter ceux qui chercheront à reconstruire Dieu, et chercher de l’aide chez les autres ? En travaillant ensemble, rien n’est impossible.
Seuls, nous sommes Brisés. Mais unis, nous sommes Dieu.