"Pourquoi des zombies ?"
Le docteur Alistair, assis dans une chaise devant le Conseil O5, essayait de prendre le moins de place qu'il pouvait. Il savait parfaitement que c'était inutile, mais les actions comme celles-ci ne se contrôlaient pas. Le docteur Alistair était un chercheur normal dans les effectifs de la Fondation. Il étudiait des petites choses insignifiantes comme la meilleure brosse à dents du monde ou un t-shirt avec le logo de la Fondation. La seule chose qui l'a fait sortir des lignes a été l'étude de SCP-447. Et cela semble être la raison de pourquoi ils l'ont appelé sur le tapis.
"Pourquoi moi ? N'est-ce pas Clef qui a amené cette merde à la Fondation ? C'est lui que vous avez besoin de questionner, mais non ! Vous avez une peur bleue de lui et maintenant vous vous défoulez sur moi ou quoi ? Et si je sortais un flingue et tirais sur vous jusqu'au dernier d'entre vous ?!"
C'était ce qu'il avait envie de leur dire - s'il avait pu. Mais il n'était pas assez courageux. Et il a été fouillé plusieurs fois, ils ont même pris son stylo qui pouvait potentiellement être utilisé comme une arme. Alistair n'avait pas de pistolet non plus. Ni une arme de service, ni une arme chez lui, pas même un pistolet en plastique de son enfance. Donc la seule option restante pour lui était de transpirer, paraître nerveux, fixer le sol et se caresser la nuque.
Ils voulaient une réponse de toute façon, il éclaircit donc sa voix et commença à parler avec tout le courage qu'il put trouver.
"Ee-et bi-bien… Euhhhh. Ahem." Après avoir prononcé son impressionnant discours, Alistair sanglotât et essaya de passer à la suite. Il commença à chuchoter de sa voix en détresse : "Devient dentiste, disait maman, pourquoi je ne l'ai pas…"
"Alistair !" - aboya O5-2, interrompant ce qui aurait pu se transformer en crise d’hystérie. "Qu'est ce que vous êtes en train de ronronner ?! Pourquoi tout le monde pense que l'application de SCP-447-2 sur des cadavres les réanime avec un appétit pour les cerveaux ?!"
"Mais c'est que…" - essaya de s'excuser Alistair.
"Mais quoi ?!" - cria O5-1, qui enrageait de plus en plus. "La moitié du Site pense qu'ils ont un virus d'Umbrella Corporation ou quelque chose comme ça entre les mains ! Nous sommes malades et fatigués de lire les rapports de l'Administrateur du Site, disant deux fois par mois qu'ils ont attrapé un employé junior débile ou autre essayant de ramener un hamster mort ou un rat à la vie !"
Un dossier plutôt épais de rapports classés marqua la fin de son discours, volant vers le Dr Alistair. Les rapports tombèrent du dossier, éparpillés tout autour de lui.
"Qui a propagé cette désinformation, déjà ?" - demanda O5-4, interrompant ainsi le flot de rage de ses collègues, avant de plisser les yeux de suspicion. "Ou… Ou alors en réalité c'est vrai ? Alistair, si vous le saviez tout le long et que vous avez volontairement omis les informations des effets de SCP-447-2 sur les cadavres, nous allons devoir prendre des mesures."
"Vous voyez, je…" - le chercheur était complètement paniqué. Il essayait de se lever, de sauver la situation, mais ses jambes l'abandonnèrent et la seule chose qu'il réussit à faire fut de se débattre sur sa chaise. "Vous voyez, les cadavres…"
"Au fait Alistair" - dit O5-1 en plissant les yeux. "Que se passe-t-il exactement quand la gelée de 447 entre en contact avec un cadavre ?"
"Et bien, je… C'est que le… C'est pourquoi il…" - répondit le docteur et se sentit et en morceaux. Le Conseil recherchait la vérité et il était grand temps qu'il trouve quelque chose. Il ne pouvait pas les découvrir son secret. Ça allait le faire virer en un rien de temps. Ce n'était pas une mauvaise chose, sauf pour l’exécution ou l'amnésie qui accompagne usuellement le licenciement. Encore une fois, il rassembla son courage et fit une seconde tentative.
"Je suis totalement sûr que j'ai classé cette information des effets de SCP-447-2 sur les cadavres. Et je suis sûr que cette information était dans le rapport ainsi que que dans le journal des expériences quand je l'ai classé. C'est comme si quelqu'un avait censuré la donnée."
"Quoooi ?" - les membres du Conseil étaient bouches bées. "Que voulez vous dire, censuré ? Qui ? Comment ?!"
"Cela veut dire que quelqu'un a supprimé l'information en question, mais pas assez rapidement, et ainsi une partie de l'information a fini par fuiter dans le personnel, en particulier entre les Classes-D. À cause de leur procédure d'exécution mensuelle, l'information s'est corrompue et s'est transformée en ça. Et pour celui qui a fait ça, j'ai quelques suspicions. Mais je veux être sûr que mon opinion reste anonyme."
"Le nom !" - demanda O5-1.
"Je suspecte celui qui a capturé l'objet d'être celui qui a censuré l'information. De ce que je sais, son passé n'est pas très clair et nous ne pouvons pas être totalement sûr de sa loyauté. Vous connaissez l'homme dont je parle."
Les visages des O5 devinrent livides. Des murmures s'élevèrent. Alistair fut escorté hors de la salle de réunion du Conseil. Après qu'il fut laissé seul dans le couloir, il s'assit sur le sol, essuya la sueur de son front, et chercha sa boîte de pilule pour un peu de Validol. Il avait réussi à s'en sortir cette fois, il avait donc quelques mois de tranquillité devant lui - sauf si Clef découvrait qui l'avait calomnié, bien sûr. C'était mieux de cette manière, de toute façon. Le Dr Alistair n'aurait pas pu leur dire qu'il n'avait conduit aucun des tests de 447-2 sur des cadavres. Il n'aurait pas pu le faire, et il avait éludé les questions de ses collègues. D'où toutes ces conneries de zombie, parce qu'il n'avait jamais rien dit de précis.
Alistair n'avait conduit aucun test de 447-2 sur des cadavres parce qu'il était mortellement effrayé par ces derniers.