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Crédits
Titre original : The Trashfire
Auteur :UraniumEmpire
Traducteur :Sir Raven
Date : 8 novembre 2019
L’Enfer est pavé de bonnes intentions
Les Histoires
(dans l’ordre à peu près chronologique)
Histoires de la Fondation qui fait de son mieux.
- SCP-3721 : Système d’Armement Obsolète par
UraniumEmpire
- SCP-5012 : Il n’y a aucune échappatoire au trou sans fond par
UraniumEmpire
- SCP-378 : Ver cérébral par
UraniumEmpire
- SCP-4776 : ARMEREAGAN par
Rounderhouse
- SCP-4495 : Un Dieu pour cochons par
UraniumEmpire
- SCP-2677 : Obscurcissement par
UraniumEmpire
- Les dernières choses que le Dr Darryl Loyd a jamais faites, par ordre chronologique par
UraniumEmpire
- SCP-166 : J’étais une succube adolescente par
UraniumEmpire
Histoires de créatures insensées et des dégâts qu’elles ont causés.
- Nadox et le Mekhanite par
Metaphysician and
UraniumEmpire
- jacklyn diamandis, qui ne rend de comptes à personne par
UraniumEmpire
- SCP-4886 : Le Flic et la Campagne par
UraniumEmpire
- SCP-5952 : Le Warbalang par
UraniumEmpire
- SCP-3178 : Grâce à Dieu, tout est possible par
UraniumEmpire
- i was a teenage shoggoth (reprise de Ween) par
UraniumEmpire
- SCP-4947 : La Faute et la Fistule par
UraniumEmpire
Cf. When will you die for the last time in my dreams
Histoires des individus du monde anormal.
- Bœuf albini à la sauce fusion accompagné de fruits par
UraniumEmpire (adulte)
- Ess, Waï, Dii par
UraniumEmpire (adulte)
- Remplie d'allégresse féminine à s’en faire péter par
UraniumEmpire
- NEUFHUITNEUFNEUFNEUF par
UraniumEmpire
- Art dégénéré par
UraniumEmpire
- Résistance de dernière minute par
UraniumEmpire
- INTERLUDE : Comme une mouche par
UraniumEmpire
- Proposition de projet 2014-1221 : Réveillé, enfin par
Uncle Nicolini
- David Cameron fucked a dead pig par
UraniumEmpire (adulte)
- SCP-5444 : Comment disparaître complètement par
UraniumEmpire (adulte)
- Et maintenant on est gentrifiés ? par
Uncle Nicolini et
UraniumEmpire
- SCP-952 : NP Rock par
UraniumEmpire
- Guide de survie pour Classes-D déclassifiés par D-7294 par
UraniumEmpire
- Le Baptême du Juif errant, par Johnny Fils par
UraniumEmpire
Histoires des organisations qui essaient d’améliorer les choses (et, souvent, échouent).
- SCP-5931 : Personne ne m'a tiré dessus par
Hydrails-EPSILON
- SCP-3874 : Six-cents contre un par
Uncle Nicolini
- Une colombe dans un poulailler par
UraniumEmpire
- SCP-5994 : Vous ne pouvez pas faire mieux que des cochons avec des cochons par
UraniumEmpire
- Ambrose SoHo Clandestin par
UraniumEmpire
- SCP-654 : Cornéclair par
Uncle Nicolini
Sommaire
L’Enfer est pavé de bonnes intentions se résume en une phrase : “Le monde craint et tout le monde s’efforce de corriger ça.”
Les horreurs qui infestent l’existence ne sont pas le résultat d’une apocalypse, d’un ange déchu cherchant à ruiner la création sur laquelle on a refusé qu’il ait le pouvoir, d’une expérience qui aurait mal tourné et autour de laquelle l’espace se détériorerait. Aucune grande histoire ne fera le lien entre ces horreurs et un ensemble de clefs de voûte de la réalité, et aucune malédiction n’a donné vie à leurs formes. Les erreurs de l’existences n’ont pas été conçues par des gens inconscients.
Elles sont simplement là et elles détestent cet état de fait autant que vous-mêmes le détestez sans doute.
C’est un problème endémique dans l’univers, les monts de chair qu’Ion a vus, la belle machine prétendument réquisitionnée par Mekhane, les plis de la réalité que les Ortothans chérissent. Quelque soit l’ordinateur cosmique qui contrôle la cosmologie, il a été équipé de nombreuses redondances et de composants obsolètes, et son processeur ontologique poussé jusqu’à ses extrêmes limites avant même que soient pris en compte la poussière, le câblage défectueux et le reste. Il y a autant de bugs dans le logiciel que d’insectes grouillant dans le matériel.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que l’humanité va se laisser faire.
L’univers
- Écrire pour L’Enfer est pavé de bonnes intentions
- Thèmes
- Groupes remarquables
- Lieux importants
- La continuité
Bienvenue en enfer1 !
Si vous voulez écrire pour ce canon :
- Tâchez d’en lire un peu ! Pas tout, mais suffisamment pour en avoir une vue d’ensemble.
- Lisez le reste des onglets s’il vous manque des informations.
- N’hésitez pas à envoyer un mot à
UraniumEmpire (en anglais).
Piliers du canon
Le cœur thématique de L’Enfer est pavé de bonnes intentions consiste en trois principaux piliers.
- L’ordre contre le chaos : L’Enfer est pavé de bonnes intentions se passe dans un univers chaotique et indifférent, où tout et tout le monde essaie de le forcer à se conformer à une certaine structure. C’est vrai de ses lois physiques les plus fondamentales jusqu’à sa cosmologie d'ensemble. En bref, l’existence dépend de ce que chacun en fait.
- Créatures sociales : Le “bien” et le “mal” existent dans L’Enfer est pavé de bonnes intentions, mais ils ne sont pas aussi important pour ses histoires que les structures sociales conçues par les êtres intelligents. Tout le monde veut simplement que les choses aillent dans le “bon” sens, pour manifester et confirmer leur propre définition du “bon”.
- L’échec : Les choses vont aller complètement de travers.
D’autres piliers, plus petits, peuvent en dériver, mais ces trois-là sont les choses les plus importantes à garder en tête quand on écrit pour le canon.
Ton du canon
Une grande partie de L’Enfer est pavé de bonnes intentions est horriblement misérable. Une grande partie est décalée. Parfois, c’est les deux à la fois. Parfois, c’est l’un après l’autre. Et peut-être qu’il n’est ni l’un ni l’autre.
La façon la plus brève de décrire le canon dans l’ensemble serait : un thriller politique néo-noir sur fond d’horreur cosmique. Cela ne signifie pas, cela dit, que le monde de L’Enfer est pavé de bonnes intentions est sombre et sans espoir. C’est parce que le monde peut être amélioré qu’il y a autant de luttes en son sein. Dans un univers indifférent, y a-t-il plus grande joie que de laisser derrière soi les flammes brûler un peu plus fort qu’auparavant ?
Les idées derrière le canon
L’Enfer est pavé de bonnes intentions est principalement une réponse à l’idée de canon “principal”, à l’idée qu’en passant par une tonne de skips, de contes, d’enregistrements, un lecteur peut saisir l'“histoire principale” de la Fondation. Le problème avec cette idée est que n’importe quel “canon principal” ira contre celui d’un autre lecteur, sans que cela ne soit véritablement la faute de quiconque. Bien souvent, ce qui est “canon” est déterminé par ce qui est omniprésent, mais même cela peut n’être pas universellement accepté.
C’est un problème qui concerne à la fois les lecteurs et les écrivains. Les lecteurs peuvent renoncer à commencer une série s’ils croient avoir besoin d’apprendre plus de lore pour comprendre ce qu’ils vont lire ; les écrivains quant à eux peuvent se limiter de crainte de se faire lyncher dans l’éventualité où “ils n’auraient pas compris quelque chose”.
L’Enfer est pavé de bonnes intentions est donc conçu pour être relativement indépendant : la plupart des œuvres du canon peuvent être appréciées pour elles-mêmes, et celles qui ne le peuvent pas se reposent typiquement sur d’autres œuvres du canon lui-même. L’Enfer est pavé de bonnes intentions est, au fond, un rejet du moindre canon “officiel”.
Ce qui suit est une liste non-exhaustive des acteurs majeurs au sein du canon. Certains sont faits sur mesure pour L’Enfer est pavé de bonnes intentions, d’autres sont des réinterprétations considérables de groupes d’intérêt de base.
La Fondation SCP
Constituée en secret par la Charte de la Fondation en 1924, la Fondation SCP est avec l’Insurrection du Chaos l’une des plus anciennes organisations de la normalité existant encore sur Terre. À partir de 2019, elle emploie environ un million de personnes dans le monde. Bien entendu, elle n’a pas atteint cette taille en une seule nuit.
La Fondation a d’abord été le projet personnel du Dr Ezra Fitzwilliam, un vétéran gallois de la Première Guerre mondiale exposé pour la première fois à l’anormal lors de la Bataille de la Somme. Écœuré par le caractère insensé de la Grande Guerre et de la monstruosité qu’elle avait révélée, le Dr Fitzwilliam s’est associé avec Elizabeth Maddox, une serrurière devenue cambrioleuse, pour s’assurer que l'humanité n’aurait jamais à connaître à nouveau de telles horreurs.
Les premières années de la Fondation ont été incroyablement difficiles : en plus de poursuivre ses objectifs herculéens, la Fondation a dû faire face aux difficultés de politique aussi bien interne qu’externe, le tout avec un budget limité. Pour progresser, il leur a fallu de la jugeote, un bon carnet d’adresses, et monter quelques combines. La Guerre Civile de la Fondation, qui s’est terminée avec la FSCP et la FIC s’étripant l’une l’autre, n’a pas vraiment aidé non plus.
Ça n’a été que dans les années 90 que les choses ont commencé à aller mieux. Avec la dissolution de l’IACS, l’absorption du GRU-P, et la progressive automatisation des opérations, la Fondation SCP a considérablement augmenté ses ressources et capacités, se mettant dans une meilleure position pour continuer à faire ce qu’ils font de mieux : Sécuriser, Contenir et Protéger.
Ou ce qu’ils essaient de faire de mieux.
La Fondation IC
La question posée par la Guerre Civile de la Fondation est la suivante : “Est-ce notre responsabilité de sauver l’humanité d’elle-même ?”
Alors que la Fondation approchait de sa première décennie, elle s’était aussi étendue. Quelques douzaines de personnes étaient devenues pas loin d’un millier. Et plus important encore, le monde changeait. Le fascisme s’était répandu comme un cancer et à peine quelques années plus tôt, la Grande Dépression avait bouleversé le monde. À quel moment l’ambition de “protéger” s’appliquait au non-anormal ?
Le factionnalisme est parti en roue-libre, des agents du rang aux O5s eux-mêmes. Tout cela a explosé en octobre 1936, lorsqu’une conversation houleuse entre les 21 membres du Conseil O5 s’est finie par une scission prolongeé de la Fondation.
La Fondation “Insurrection du Chaos”2 se considère comme le successeur de la Fondation, de la même manière que la FSCP. Contrairement à la FSCP, cependant, la FIC croit que le pouvoir qu’elle détient implique le devoir de l’utiliser pour l’amélioration de l’humanité. Elle doit non seulement protéger la Normalité, mais elle doit aussi faire partie des gentils. L’Insurrection du Chaos3 et la Fondation Caritative de la Manne ne sont que deux façons différentes de l’exprimer.
Ça ne marche pas toujours.
L’Initiative Américaine de Confinement du Surnaturel
Fondée en 1801 par les Décrets d’Atténuation de l’Anormal, l’Initiative Américaine de Confinement du Surnaturel est… était l’une des organisations de la normalité les plus puissantes du Nouveau Monde. C’était aussi, probablement, l’une des pires.
Cela ne veut pas dire qu’ils ne savaient pas faire leur boulot. Quantité d’organisations de la normalité modernes ont développé une bonne partie de leurs méthodes et techniques à partir de celles de l’IACS, notamment l’usage et administration d’amnésiques non-thaumiques. En effet, la Fondation a développé ses tactiques d’engagement Nexus à partir du travail de l’IACS dans toute l’Amérique rurale. Non, l’IACS était tout à fait compétente dans son travail de répression de l’anormal et si ça avait été leur seul objectif, tout se serait bien passé.
Mais il y avait deux problèmes :
- L’IACS ne s'entendait pas du tout avec les autres organisations de la normalité, même au-delà du fait que :
- L’objectif principal de l’IACS n’était pas la normalité : son objectif principal était la Manifestation de la Destinée.
Les premières opérations de la Fondation aux États-Unis ont rapidement été attaquées par l’IACS, qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire disparaître la Fondation de la surface des territoires américains. Ironiquement, quantité de ces opérations avaient été lancées en réponse à des anomalies créées ou agravées par l’IACS et tout particulièrement son programme d’armement, PENTAGRAMME. Même le FBI (ou les précurseurs de l’Unité des Incidents Inhabituels) ne pouvait pas les contrôler totalement.
La chute de l’IACS a été longue. Elle a probablement commencé en 1956 à la suite de plusieurs fiascos fortement médiatisés qui ont affaibli leurs divisions armées. À partir de là, une mauvaise gestion bureaucratique et de la malchance pure et simple ont conduit à la Loi de réforme fiscale de 1986, qui a eu pour effet de dissoudre l’IACS.
L’Initiative Américaine de Confinement du Surnaturel n’est plus… mais le foutoir qu’elle a laissé dans son sillage perdure.
Bureau pour la Réclamation des Artefacts Islamiques
Les opérations de la Fondation au Moyen-Orient étaient… délicates, c’est le moins qu’on puisse dire. Avec l’IACS qui fout le bordel comme à son habitude, les tentatives de la CMO de résorber les crises humanitaires anormales qui en résultent et le mécontentement tout à fait non-anormal qui a suivi la montagne de conneries de la Guerre froide, gérer la moindre opération dans ce secteur nécessitait une main délicate et de la diplomatie.
La Révolution iranienne, suivie par la constitution du Bureau pour la Réclamation des Artefacts Islamiques, apparaît presque comme une bénédiction.
Un ensemble d’alliances stratégiques a permis à la Fondation de se lier rapidement d’amitié avec l’organisation de la normalité naissante. L’idée était assez simple : le BRAI recevait entraînement et amnésiques4 et la Fondation pouvait conduire ses opérations dans ces territoires cruciaux sans être dérangée. Du fait que le BRAI était semi-autonome, la Fondation a pu la transformer en quelque chose de nouveau, quelque chose de plus… arrangeant.
Quelque chose de différent.
Vraiment, nul ne devrait être surpris qu’après les exécutions politiques de masse en 1988 en Iran, le BRAI se soit séparé totalement de la République islamique.
Les Anciens Dieux
“Archons”, “Qlippoth”, “Voruteut”, “Mances ontologiques”, etc. Les Anciens Dieux ont beaucoup de noms, et aucun ne leur convient tout à fait.
On en sait bien peu sur les Anciens Dieux, principalement parce que l’expression même de leur concept comporte une horreur non-naturelle. Il est de culture générale qu’ils comptent parmi les entités les plus anciennes et les plus puissantes du multivers, des monstruosités dont l’existence même est une anathème contre la réalité. Mais la question se pose alors : si leur existence même est dangereuse, d’où viennent-ils ? et quel est leur but ?
Peut-être que leur présence n’a aucune signification : des corps étrangers dans un système imparfait. Si c’est le cas, les habitants de notre monde ont beaucoup, beaucoup de mal à accepter cette idée. Certains groupes opportunistes comme les Daeva, Homo sapiens descensus, et Alagadda se sont mis à pactiser avec eux en échange de plus de pouvoir ou de connaissances. Il n’est toutefois pas certain que les Anciens Dieux comprennent de tels pactes.
Yaldabaoth, la Fabrique, le Roi Écarlate, le Roi Ver, la Reine de la Cour de l’Hiver et le Loup Blanc comptent parmi les Anciens Dieux les plus connus. On ignore s’il existe le moindre lien entre eux.
L’Obskurakorps et ses successeurs
L’Ahnenerbe Obskurakorps était condamné dès le début. Créé à l’initiative de l’élite de l’Allemagne nazie, l’objectif de l’Obskurakorps était double :
- “Prouver” la supériorité des Allemands ancestraux via la pseudoscience occulte et l’histoire populaire.
- Protéger ladite “supériorité” par tous les moyens nécessaires.
L’Obskurakorps était un projet de façade avec beaucoup trop de financement, même avant qu’il n’ait déclenché la Septième Guerre occulte. En essayant de travailler à l’envers à partir de conclusions violentes et anhistoriques, l’Obskurakorps a couvert les plaies ouvertes de la réalité d’une couche de terre marécageuse, faisant émerger des myriades de monstruosités paranaturelles et de machines de guerres insensées.
Alors que la Guerre faisait rage, l’Obskurakorps a commencé à pourrir. C’est le 9 novembre 1943 que tout bascule, quand la Vergeltungswaffen 0 ouvre le feu sur quatre villes d’Allemagne, conduisant à des démissions de masse (dont celles restées célèbres du Sonderkommando pour le Paranormal, qui a fait défection pour la Coalition Occulte Alliée) et attirant de nouveau l’attention de la FSCP.
De ceux qui se sont battus jusqu’à la fin, une majorité ont été condamnés et pendus à la suite d’un procès conduit par la jeune Coalition Mondiale Occulte. Parmi les autres, beaucoup ont été récupérés par PENTAGRAMME ou traqués et tués par la FIC. Ceux qui restaient se sont dispersés aux quatre vents avant de constituer les deux successeurs de l’Obskurakorps : OBSKURA et le Quatrième Reich.
OBSKURA est l’ombre du Grand Idiot qu’il était auparavant. Principalement actif aux Amériques, OBSKURA ne peut quasiment pas être différencié des groupes terroristes néonazis et fait des efforts désespérés afin de commencer “la Guerre raciale” avant que l’organisation ne retourne à la poussière.
Le Quatrième Reich est une toute autre affaire.
Dirigé par “M. Rass”5, le Quatrième Reich est un organisme paramilitaire fasciste qui se considère comme l’héritier légitime de l’Allemagne. Contrairement à l’Obskurakorps, le 4R rejette le factionnalisme et attire des recrues de toutes les sortes d’extrêmes-droites6. Avec un peu de chance, la Fondation peut les envoyer rejoindre leurs prédécesseurs.
Et avec un peu de chance, ça arrivera avant qu’ils ne cassent quelque chose d’important.
Et Maintenant On Est Cool ?
Xavier Dior, artiste débutant, était avec Ezra Fitzwilliam lors de la Bataille de la Somme et a vu les mêmes choses que lui. Comme le Dr Fitzwilliam, Dior a été le témoin d’une brutalité cruelle et absurde, un paysage fluide et changeant de boue et de tranchées réduites en poussière par la marche destructrice de monstruosités, mais là où Fitzwilliam a vu une occasion de corriger le tir, Dior a vu un futur de néant.
À la fin de la guerre, Dior a disparu de la sphère publique et n’a plus jamais été revu. Les tentatives de le retrouver et le suivre dans son domaine n’ont résulté qu’en la découverte d’une habitation en ruines, de plusieurs sculptures malformées et d’un laïus sardonique demandant “Sommes-Nous Devenus Magnifiques ?”7
Le manifeste de Dior a rapidement atteint les artistes désillusionnés d’Europe. À partir de là, il a commencé à… changer, s’étendre, évoluer en quelque chose de tout à fait nouveau. Ce qui était auparavant une critique cynique de la modernité du début du XXème siècle est devenu une question unifiée.
Et Maintenant On Est Cool ? est un mouvement incroyablement divers, rassemblant des salons organisés, des communautés de squatters, des collectifs d’artistes universitaires et des artistes indépendants qui ont un message. Ce qu’EMOEC ? signifie diffère grandement en fonction de chacune de ses expressions. Une seule chose est certaine : les choses doivent être cassées avant qu’elles puissent être réparées.
Et EMOEC ? prend un plaisir immense dans la destruction par la création.
Les Imit
L’histoire des primates intelligents a été… incroyablement compliquée, c’est le moins qu’on puisse dire, mais l’humanité peut dormir sur ses deux oreilles, sachant qu’on n’est plus en 70 000 av. J.-C.
L’Espèce d’Intérêt-004 (“Homo postdescensus”/“Les Imit”) sont une ramification quasiment éteinte de Homo sapiens idolatu, dont le génome a été manipulé par Homo sapiens descensus en guise de punition lors de temps reculés et immémoriaux. Après la chute de Descensus (ainsi que le début de l’âge oublié qui a suivi), les Imit se sont dispersés aux quatre vents, suivant un mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Ce n’est qu’à partir de 19 500 av. J.-C. qu’ils commencent à se constituer pour la première fois en proto-civilisations dans les régions actuelles du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.
La culture Imit est fortement dérivée de leurs précurseurs Descensus, incluant très tôt le travail de la chair et la thaumaturgie des constructs. Toutefois, à la suite de l’âge oublié et de l’âge nocturne, les significations de ces pratiques ont été perdues. Les punitions par mutation sont devenues des décorations corporelles, les machines de guerre sont devenues des esprits protecteurs, et l’Ancien Dieu industriel et cruel des Descensus a été (généralement) reconsidéré avec révérence comme un esprit serpentin de sagesse et de lumière.
Le début de la fin pour les Imit coïncide à peu près avec l’expansion des Daevites dans les années 8 000 av. J.-C. et le génocide brutal qu’ils ont subi par la suite en réponse aux premières victoires d’Abel d’Éden. Lors de l’âge de bronze, le peu qu’il restait des Imit a été repoussé dans les contrées sombres de la terre, où ils ont dû supporter les horreurs de l’homme condamné à la solitude.
Les Imit ont une apparence physique fortement variable. Ils ressemblent à des humanoïdes d’argile entre 0,5 et 3,8 mètres de haut. Ils sont asexués et se reproduisent par fission. Le régime alimentaire des Imit est principalement composé de viande putréfiée et de racines. Leur caractéristique la plus importante, cependant, est que les Imit conservent le souvenir ancestral des plans de Descensus et possèdent le besoin irrépressible de les mettre en œuvre.
S'ils ont seuls, cependant, cela n’ira sans doute pas sans accroc.
Ferronnerie Olney
Fondée en 1886 par Karl Klotter et Charles Olney, la Ferronnerie Olney a été un acteur important dans l’économie américaine. Dans les années 1950, elle était impliquée dans tous les secteurs : le fer, le bois, l’emballage de viande, l’électronique, les jouets, etc. Olney est fier de sa dynamique totalement américaine8. Même après sa faillite en 20189, l’étincelle qui dit “je peux le faire” brille dans les cœurs de tous les membres de la main-d’œuvre.
Bien sûr, Olney existe au-dessus du voile. C’est une holding dont les intérêts principaux se trouvent dans le secteur industriel, vers lequel sont dirigées leurs contributions. Il n’y a aucun projet d’invocation de quelques horreurs que ce soit, de domination du monde, de dévoration du soleil ou même de faire de l’argent par magie. De la direction jusqu’aux ouvriers, les employés d’Olney sont des individus simples et directs.
…mais la Ferronnerie n’en fait qu’à sa tête.
Qu’il s’agisse d’une inexplicable malédiction ou force ou bénédiction ou autre chose, Olney a la mauvaise habitude de… partir en vrille. Il se pourrait que ce soit les moyens de production, ces dieux de fer sans visages ont la mauvaise habitude d’ignorer les contremaîtres. Ce sont peut-être les horreurs par milliers qui grouillent à l’intérieur (et, à l’occasion, à l’extérieur) des fourneaux. Peut-être que les bureaux de la corporation, qui se déplacent comme de silencieux piliers de fourmis, ont quelque chose à voir avec ça. Dans tous les cas, une chose est claire : les travailleurs ne contrôlent plus rien.
Bien entendu, c’est cela le cours normal de la vie dans l’usine. C’est pourquoi Olney a embauché plusieurs firmes de conseil et de maintenance qui ne vous donnent jamais leur nom. Le gaz noir qu’ils diffusent par aérosol sur les machines est un produit anti-rouille expérimental. Ne pensez pas au fait qu’il semble arracher leur être même aux membres du personnel sans protections, et signez cet accord de confidentialité, voulez-vous ? Ces formes bizarres de métal embarquées dans des camions banalisés sont des œuvres d’art qu’Olney adore offrir à la communauté artistique locale. La pilule est pleine de vitamine C et elle ne vous fera que du bien, alors maintenant vous l’avalez.
Dans tous les cas, la politique officielle de la compagnie est la suivante :
- Tout est normal.
- Contactez votre superviseur attitré si vous avez l’impression erronée que tout n’est pas normal.
- Les défauts d’usine sont normaux. Tout comme l’élimination des défauts d’usine.
- La dissonance cognitive à la suite d’un rapport fait à un superviseur est le résultat du stress, donc n’oubliez pas de vous ménager.
- Il y a certaines choses que vous ne comprendrez jamais.
Le Collectif Roi de Cœur.
Le Collectif Roi de Cœur était un label musical indépendant basé dans le SoHo clandestin et géré par un groupe de musiciens anormaux. Fondé en 2005 par Zend Soprano et Xuegang “Brad Lee” Cameron-Long, d’anciens élèves du Deer College, le CRdC devait originellement servir de pont à travers le voile, permettant aux anartistes de diffuser leur art en toute sécurité… ou leur art normal, du moins.
Parce que le CRdC a été fondé pour faciliter la diffusion de l’anart (neutralisé), beaucoup de ses opérations nécessitaient une relation de travail étroite avec les organisations anormales des environs. En plus de ses tendances fortement anticapitalistes de son équipe de management, le CRdC n’a jamais fait grand-chose du côté des profits. Mais ça ne les dérangeait pas plus que ça.
À ses heures de gloire, le Collectif Roi de Cœur était l’un des plus importants distributeurs d’anart dans le monde anormal. Mais c’était avant que la Suite de Pique ne se fasse sauter.
Dr Wondertainment
Dr Wondertainment est :
- Le pseudonyme d’un homme du nom de John Schuster, un fabricant de jouets noir américain qui a démissionné de la Fabrique pour lancer sa propre entreprise à Chicago en 1854.
- Un cachet sur plusieurs jouets développés par John “Wondertainment” Schuster permettant de les authentifier comme des Schusters originaux.
- Une forme de pensée platonique créée par la joie provoquée par la gamme de jouets de M. Schuster.
- Le Nom Véritable d’un homme dont le nom officiel est John Schuster, qui incarnait l’idéal de Wondertainment en paroles et en actes.
- La compagnie fondée par Dr Wondertainment pour faciliter la diffusion du Merveilleux et du Divertissement de par le monde.
- Le prédécesseur de Dr Mortimer Carlyle, membre des désormais dissous Marhsall Carlyle and Drake, qui a été touché par l’esprit de Wondertainment et voué le reste de sa vie à la diffusion de la joie.
- La holding créée par le Dr Wondertainment II dans une tentative pour diversifier l’esprit de Wondertainment et mieux établir leur dominance du marché.
- L’agent Jubal Gollancz, sous couverture dans l’Insurrection du Chaos et supposé être un homme de paille, mais totalement consummé par l’esprit de Wondertainment.
- Carmi Aharoni, un homme tellement écœuré par la nature de plus en plus corporatiste de Dr Wondertainment™ qu’il s’est détaché de la compagnie pour répandre la joie de Wondertainment par lui-même.
- La Dr Isabel Parvati, une femme qui essaie de réconcilier l’esprit de Wondertainment avec le besoin de capital.
- Rien de tout cela, peut-être.
- Tout cela, probablement.
Dr Wondertainment n’est pas :
- En train de faire du mal à des gens.
- En bons termes avec la Fabrique.
- Responsable en cas de problème ou blessure provoqués par une mauvaise utilisation des produits de la marque Wondertainment.
Marshall, Carter & Dark
Marshall, Carter & Dark (officiellement MC&D) ne sont pas la clientèle de MC&D.
La clientèle de MC&D est excessivement riche, ce sont les hommes et femmes que de vieilles fortunes ont propulsé au sommet et pas grand-chose d’autre. Les hédonistes blasés, les casses-cous et tout le toutim sont attirés par cette aura des choses nouvelles, exclusives, des expériences les plus inédites que l’argent puisse acheter. MC&D offrent l’une des rares choses qu’ils n’ont pas, et c’est exactement ce dont ils ont besoin.
MC&D ne s’intéressent pas à la nouveauté. Ils ne s’intéressent pas à l’extravagance, au pur plaisir, au maintien à distance de la peur d’une mort apparemment inévitable grâce à de petites babioles.
La clientèle de MC&D sont les ONGs du monde anormal, ceux qui ont besoin de blanchir de l’argent via des canaux sécurités afin qu’ils puissent poursuivre leurs opérations, ceux qui ont besoin de quelque chose de distant, ceux qui adoreraient vraiment obtenir des ingrédients en échange de juste un peu de travail musclé. La course pour tuer son adversaire dans l’obscurité mais au service de la lumière est sans pitié, après tout.
MC&D ne s’intéressent pas à la violence. Ils ne s’intéressent pas au sang versé ou à la mort ou au sang qui ne peut pas être vendu.
La clientèle de MC&D sont les entreprises du monde anormal comme Ambrose et Dr Wondertainment™. La “normalité” est peut-être un facteur important de la demande pour l’anormal, mais le capital investi est tout aussi anormal que les produits qui sont manufacturés. Passer par un intermédiaire est un prix modique à payer lorsque l’alternative est de ne faire aucun bénéfice du tout.
MC&D ne s’intéressent pas à l’argent. Ils ne s’intéressent pas à l’or ou aux bijoux ou à la richesse au-delà de ce que leur principal intérêt requiert.
Alors qu’est-ce qui intéresse Marshall, Carter & Dark ? Facile :
Le pouvoir.
Ce qui suit est une liste non-exhaustive des lieux d’importance au sein du canon.
SoHo clandestin
Le SoHo clandestin est un univers miniature principalement accessible à partir de Houston Street, saturé d’une bonne dose de paracriminalité et fort d’une scène anartiste très vivante.
Arrêtez-moi si vous le savez déjà, mais les immigrants ethniques ou religieux rejetés par leur pays d’origine prennent le large vers la Nouvelle Angleterre pour y trouver un coin qu’ils pourraient appeler chez soi.10. Bien entendu, le capitalisme continue d’exister. Les rues sont peut-être pavées d’or mais l’argent ne pousse pas sur les arbres. À partir de là, pour ne pas mourir de l’intérieur, il s’agit de :
- Canaliser ses frustrations dans la production artistique ;
- Répondre aux extorsions légales du capitalisme par les extorsions décidément illégales de la criminalité.
Sur le papier, le SoHo clandestin est géré par l’UIU. Le Weilstedt11, les “Langues Fondues”12 et MC&D reconnaissent ouvertement cet état de fait et vous demandent de ne pas croire qu’il en serait autrement.
Le Lichtenberg Extérieur
Accessible à partir du quartier de Berlin du Lichtenberg, le Lichtenberg Extérieur est un foutoir irrégulier d'appartements, d’usines, de rues et de cours avec une topographie seulement semi-cohérente lorsqu’il est le plus stable.
Personne ne sait vraiment quand le Lichtenberg Extérieur s’est matérialisé pour la première fois. Les archives les plus anciennes qui ont subsisté remontent à l’époque de l’Obskurakorps et exposent dans le détail un ensemble de conflits violents entre les forces nazies et la population considérable de squatteurs du LE13. La documentation la plus complète sur le LE provient de la branche paranaturelle de la Stasi, qui étaient tout aussi incapables de gérer la résistance toujours plus féroce des résidents anarchistes du LE. À partir de ces observations, on voit émerger une vérité fondamentale : les rues du Lichtenberg Extérieur elles-mêmes refusent l’idée qu’elles puissent être domptées.
Une grande partie de la population du Lichtenberg Extérieur réside dans un ensemble de communes disséminées dans plusieurs bâtiments. La nourriture est produite dans des jardins situés sur les toits. Personne ne demande qui s’occupe de l’électricité et gère les voies navigables.
Si vous vous trouvez là une nuit claire d’automne, levez les yeux au ciel. La lune est particulièrement belle à cette période de l’année.
USNVBR-Site-56
Fondé le 16 mai 1972, le Site-56 était censé servir de zone de confinement dédiée à SCP-001, puis il a été étendu afin de contenir SCP-378-B, puis il a commencé à monitorer Nexus-31 (“Lys de la Vallée”) 24 heures sur 24. À partir de là, ça n’a fait que continuer.
Le Site-56 est le deuxième14 des quatre sites de confinement américains les plus importants15 en termes de projets de confinement actifs et le premier en termes de superficie. La majorité des projets de confinement sont relégués au Complexe de Confinement et d’Administration (Complexe A), bien que cela soit principalement le résultat de l’expansion inégale du Site-56.
Le véritable plan du site est… bizarre. Les tentatives d’évasion répétées de SCP-001 ont fait d’une grande partie du site un labyrinthe déroutant. Ce n’est que très récemment que le personnel de confinement est parvenu à arrêter la bordélisation topographique en cours. Cela dit, une fois que les choses sont bien remises en ordre, il n’y a rien de tel qu’un coucher de soleil à Black Rock.
L’Enfer est pavé de bonnes intentions peut avoir une échelle assez… vaste. Couvrir la continuité dans sa totalité pourrait résulter en quelque chose d’excessivement long, donc voici quelques-uns de ses éléments de base :
- L’Anormal n’a pas d’origine claire ou cohérente. L’origine de certaines classes d’anomalies peut être retracée jusqu’à des principes physiques universels16, des actions entreprises par une entité ou une organisation donnée, ou des intrusions extra-existentielles. La “normalité”, en revanche, repose sur l’acceptation de plusieurs principes contradictoires.
- Le Multivers existe comme une bulle aux propriétés physiques arbitraires au sein d’un vide existentiel et il n’a aucune des caractéristiques suivantes : éternel, unique, indérivable. Tout cela est, bien entendu, une grossière simplification d’un système vaste et confus à la logistique existentielle fragile. Essayez de ne pas trop y penser avant que ça ne soit vraiment nécessaire.
- La Fondation ne contrôle ni ne peut contrôler le monde. Peu importe à quel point leur mission est ambitieuse, la Fondation n’est ni invincible ni omniprésente. Tout le monde ne voit pas leurs agissements d’un bon œil, même ceux qui ont des objectifs ouvertement similaires. La Fondation doit être extrêmement compétente lors de ses opérations et perceptive quant à ses limites, impératif marqué au fer rouge dans la psychée collective par presque un siècle de lutte. Les principes ne peuvent les amener que jusqu’à un certain point, avant que le département comptable ramène sa tronche.
- L’élimination de membres du personnel de la Fondation, y compris de Classe-D, est absolument rarissime. Les humains, ça ne pousse pas sur les arbres.
- Quand quelque chose est mort, il est (à peu près complètement) mort. Rien de ce qui meurt ne peut revenir, en tout cas pas dans le même état qu’il était auparavant.
- La théologie chrétienne (non-gnostique) est totalement hors de propos dans cet univers. Peut-être que le judaïsme et l’islam ont pigé quelque chose, peut-être pas. C’est difficile d’avoir une vision correcte du monde quand sa religion se fait détourner par une superpuissance violente, expansionniste et opportuniste comme les Romains.