Objet no : SCP-290-ES
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : Le Conseil régional d'Amérique latine, en partenariat avec les gouvernements dont la juridiction comprend des zones habitées par SCP-290-ES, a créé des campagnes de prévention condamnant l'utilisation de taxis ou transports en commun n'ayant pas de licence et prônant l'utilisation d'applications de transport à la demande. Tout incident relatif à SCP-290-ES doit se voir appliquer le Protocole de Désinformation Médiatique X-290 ("Faux Taxis Kidnappeurs").
Les instances sauvages de SCP-290-ES doivent être récupérées par la Force d'Intervention Mobile Pi-1 ("Citadins") et envoyées au Complexe-57 pour y être confinées.
Une réserve avec une population contrôlée de SCP-290-ES doit être entretenue par la Fondation en partenariat avec des membres du GdI-466, les Solutions Fauniques Wilson (SFW).
Description : SCP-290-ES est une espèce de dipneuste vivant dans les centres urbains sud-américains dont la population excède deux millions d'habitants. La principale caractéristique anormale de SCP-290-ES est son apparence très semblable à celle d'un taxi quatre places. SCP-290-ES ayant la capacité d'adapter cette apparence à celles des véhicules courants dans son habitat, il l'utilise comme méthode de camouflage et, pour les femelles, comme méthode de chasse. Cette propriété anormale de camouflage semble être une évolution mimétique adaptative. Les instances masculines comme féminines de SCP-290-ES ont évolué pour prendre l'apparence des voitures car celles-ci occupent une place importante dans leurs habitats.
Les instances de SCP-290-ES sont couvertes d'une couche d'écailles ressemblant au laiton des véhicules ordinaires, bien qu'elle présente une résistance et une dureté inférieures à celles du laiton réel. Les nageoires de SCP-290-ES semblent avoir évolué en des membres évoquant des jantes/pneus qui lui permettent de se déplacer sur terre comme dans l'eau. Les instances femelles présentent des apparences similaires à des taxis publics avec un poids moyen de 750 kg et une capacité maximale de 4 passagers. La majorité de ce poids résulte d'une couche d'écailles qui les recouvre, simulant le châssis du véhicule. L’intérieur de la bouche présente l'aspect d'un intérieur d'une voiture de tourisme, avec des composants comme des sièges en cuir. Les instances mâles de SCP-290-ES sont considérablement plus petites, ce qui leur donne l'apparence de jouets taxis. Bien qu'il ait été établi qu'ils étaient organiques, aucun n'a pu être observé en mouvement.
Les instances de SCP-290-ES, étant des dipneustes, peuvent s’immerger et se déplacer sans problème dans les eaux peu profondes et passent souvent la plupart de leur temps dissimulées dans des cours d'eau et des lacs à proximité de leur zone de chasse. La pollution présente dans plusieurs de ces zones humides ne semble pas avoir d'impact négatif sur les instances.
De plus, les instances femelles de SCP-290-ES disposent d'un appendice semblable à un humain d'apparence variable, désigné SCP-290-ES-A, qui occupe la fonction de chauffeur du véhicule. L'apparence de cet organe change à chaque session de chasse, prenant habituellement la forme d'un mélange de ses précédentes proies. SCP-290-ES-A peut imiter le langage humain, tenir une conversation et même se détacher temporairement de SCP-290-ES pour interagir avec ses proies. De ce fait, il est soupçonné que SCP-290-ES possède une intelligence similaire à l'intelligence humaine.
La technique de chasse de SCP-290-ES est nocturne et consiste à parcourir des secteurs avec d'importantes foules de piétons, en utilisant SCP-290-ES-A pour attirer ses proies avec des politesses ou des propositions tarifaires inférieures aux usages. Lorsque 1 à 4 individus pénètrent dans la bouche de SCP-290-ES, les fenêtres s'occultent à l’extérieur, les sièges sécrètent une substance qui adhère aux proies, puis lorsqu'une zone moins fréquentée est finalement atteinte, l'entité remplit sa cabine d'une solution acide qui fait fondre les proies tout en absorbant leurs nutriments. SCP-290-ES peut survivre 3 mois sans se nourrir.
Annexe 1 : Pendant un raid dans un bar appartenant aux Chicago Rum Runners, le document "Carrol #043 : Le Poisson Taxi", décrivant SCP-290-ES et son utilisation par l'organisation, a été récupéré. Il désigne Raúl Riquelme comme l'un des responsables opérationnels liés à l'objet. Deux ans après le raid, pendant une opération de contrôle de l'immigration illégale, Raúl Riquelme a été identifié par la police locale puis récupéré par la Fondation. La retranscription d'un interrogatoire réalisé peu après est disponible ci-dessous.
Interrogé : PdI-180332, Raúl Riquelme.
Interrogateur : Docteur Archibaldo Morris.
DÉBUT DE L'ENREGISTREMENT
Dr Morris : Bonsoir, M. Riquelme. Je me présente, je suis le docteur Archibaldo Morris et je suis ici afin de vous poser quelques questions.
PdI-180332 : Pourquoi la Fondation m’envoie un gosse en fauteuil roulant ? Mes infos les intéressent si peu que ça ?
Dr Morris : Mon état de santé n'a pas d'importance pour cet interrogatoire. Je suis venu vous poser des questions concernant un projet auquel vous avez participé quand vous étiez chez les Chicago Rum Runners.
PdI-180332 : C'était une blague, pétez un coup. De quoi vous avez besoin exactement ?
Dr Morris : Bien, j'aimerais que vous regardiez ces photographies et que vous me disiez si elles vous rappellent quelque chose.
Le Docteur Morris lui remet les photographies du document confisqué, et la PdI-180332 les observe un moment.
PdI-180332 : Oui, je me souviens. Carroll 043 : Le Poisson Taxi. Vous avez des problèmes avec ces saloperies ?
Dr Morris : En effet. Nous les appelons SCP-290-ES. Que pouvez-vous nous dire à leur sujet ?
PdI-180332 : C'est pas des infos gratis ça, doc, je veux que la Fondation promette de me libérer et me dédommage des dommages causés à ma personne.
Dr Morris : Vous n'êtes pas en situation de négocier (le docteur désigne le garde). Écoutez, je vous ai donné une chance de coopérer de façon civilisée. Vous ne voudriez pas que nous ayons à faire ça à la dure ?
PdI-180332 : D'accord, oubliez ça. Peu importe. Bon, moi quand j'étais gosse, mon vieux avait cette boite de conserve soviétique, il se passait pas une semaine sans qu'elle tombe en…
Dr Morris : M. Riquelme, veuillez vous concentrer uniquement sur les informations liées à SCP-290-ES.PdI-180332 : (Rit) Détendez-vous, doc, c'est ce que je fais. Ces merdes sont soviétiques, si j'en croit un ex-membre des russes… C'était le PRU je crois ? Peu importe. Il nous a rejoint. C’est lui qui a proposé qu'on utilise ces poissons pour la contrebande et la liquidation des fouineurs. Igor… c'est comme ça qu'il s’appelait.
Dr Morris : Où est-il aujourd'hui ?
Pdi-180332 : Mort… (Regarde ses mains) Bon, comme je vous disais, à Cuba c'est souvent qu'on voit des gens conduire ces tacots de plus de 50 ans importés de l'Union Soviétique, on est beaucoup parmi les Cubains à rejoindre les gringos juste pour pas avoir à conduire ces merdes que nous ont légués nos familles.
Dr Morris : C'est une anecdote très intéressante, mais ce ne sont pas ces véhicules-là qui intéressement actuellement.
Pdi-180332 : J'y viens. Les cocos sont pas juste à chier en industrie automobile, c'est aussi des amis de merde ; ils nous envoyaient les voitures dont ni eux ni leurs autres alliés voulaient. Bravo la mère patrie ! J'imagine qu'après avoir vu que même les scientifiques nazis qu'ils avaient enlevés pouvaient pas empêcher le moteur d'exploser, ils ont décidé de se débrouiller avec ce qu'ils pouvaient trouver de mieux chez eux. Voilà tout.
Dr Morris : Alors c'est ça ? (Soupire) Des voitures soviétiques mangeuses d'humains ? Nous savions déjà qu'elles proviennent d'un échange économique entre ces deux pays, ce document le dit et vous le confirmez. Avez-vous des éléments nouveaux à nous apporter ?
Pdi-180332 : Okay. Vous êtes au courant ? Pour les adorateurs de viande ?
Dr Morris : Peut-être que nous avons entendu certaines histoires. Mais je ne suis pas sûr qu'ils coopèreraient avec le gouvernement soviétique.
Pdi-180332 : Peut-être qu'ils coopéraient pas avec les Russes, mais qu'on les a obligés à servir leur patrie, et avec quelques héros morts pour leur nation bien-aimée, on a pu obtenir un ou deux prêtres assez compétents et coopératifs pour faire le taff. Des voitures modernes et fonctionnelles roulant au sang et abordables pour la classe ouvrière ! Il manquait que la matière première.
Dr Morris : Nous avons compris que les instances de SCP-290-ES étaient des animaux marins. Est-ce correct ?
Pdi-180332 : Pas vraiment marins, d'après ce qu'on m'a dit, ces enfoirés étaient aussi surpris que les autres en les voyant. D'horribles presque-poissons énormes couverts de neige, non, plus que couverts, camouflés comme des igloos, qui attendaient que des pauvres types se réfugient dans leur gueule.
Dr Morris : Aviez-vous connaissance des propriétés anormales de ces créatures avant le processus ?
Pdi-180332 : Je sais pas, mais vous avez de la chance parce que l'ancien en parlait tout le temps, de comment il a participé au vol d'une des machines dans une Fabrique aux États-Unis. Sûrement pour intégrer les composants mécaniques. Ça s'est à la fois bien et mal passé ; les engins carburaient au sang, mais ils préféraient les proies vivantes.
Dr Morris : Vous en parlez comme si vous y aviez été.
Pdi-180332 : J'étais pas en Russie, je vous dis que ce vieux arrêtait pas d'en parler. Moi j'étais à Cuba, où tout était pire je crois. Au début, on a pas accusé les bagnoles. Elles étaient un bon moyen d'économiser le carburant avec le blocus des gringos. On les nourrissait avec le sang d'animaux, mais il s'est passé un truc et les gens se sont mis à disparaitre. Et puis il y a eu les rumeurs, et s'en est arrivé à un point où on pouvait pas croiser quelqu'un qui soit pas à la recherche d'un membre de sa famille ou d'un ami disparu. Il y en a qui accusaient les gringos, et il y en a qui accusaient la révolution, mais les coupables, c'étaient ces saloperies.
Dr Morris : Cela a dû être terrifiant.
Pdi-180332 : J'avais une cousine qui a disparu, on a imaginé qu'elle était partie avec son copain, vu qu'ils voulaient filer clandestinement ici en passant par le Chili. Lui, il était beaucoup plus vieux que Maria, et ma tante le supportait pas. Et pourtant ce bâtard est venu me faire chier à mon boulot, il s'est plaint qu'elle avait osé l'abandonner au port. Je lui ai pété le nez et j'ai plus entendu parler de lui.
Dr Morris : Vous aussi, vous êtes venu sans papiers ? Qui aurait cru qu'un membre de la mafia anormale serait coffré comme ça. Ironique (gloussement).
Pdi-180332 : En fait si, vous avez de l'humour, et bien cynique en plus. Je vous raconte une tragédie familiale, vous savez ? Enfin bon, le MAC s'est mis à faire un truc qu'il avait pas l'habitude de faire : aider les Cubains, et ça se voyait qu'il avait pas trop d’expérience là-dedans. Ou peut-être qu'ils avaient d'autres projets pour ces engins, on sait jamais avec ces fils de putes. Quoi qu'il en soit, ils ont fini par nous demander de l'aide, et à un moment ils se sont mis à obliger certains d'entre nous à servir de pâté pour pneus. Même avec notre aide, ça allait toujours mal. On avait pas le matos ou le personnel pour gérer une telle plaie. Les Russes étaient très occupés à mourir et vous, la voiture balai des désastres, vous alliez pas nous filer un coup de main, alors on a dû penser à autre chose. Le MAC a fini par trouver une solution satisfaisante à tout ça, et on les a aidés à l'appliquer.
Dr Morris : Et quelle était-elle ?Pdi-180332 : Dites-moi, doc, qu'est-ce que vous faites quand vous êtes en froid avec ceux qui doivent virer les ordures de chez vous ?
Dr Morris : Je…
Pdi-180332 : Vous en faites le problème de quelqu'un d'autre.
FIN DE L'ENREGISTREMENT