Objet no : SCP–835
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-835 doit être monitoré et contrôlé chaque jour pour relever toute croissance supplémentaire. Dans l’éventualité où SCP-835 devient hostile, la Tactique de Suppression A-A6 doit être immédiatement implémentée jusqu’à ce que tout comportement agressif ait cessé. La zone de confinement doit toujours être en plein océan, dû aux réponses très agressives de SCP-835 au confinement, peu importe sa durée.
Les déchets produits par SCP-835 doivent être immédiatement collectés et confinés. SCP-835 est nourri deux fois par jour avec [DONNÉES SUPPRIMÉES]. SCP-835 peut être déplacé deux fois par an, si les conditions actuelles ne permettent plus de contenir SCP-835 et que le déplacement a été approuvé par le Commandement du Site.
Le personnel doit rester à une distance de sécurité de 5 mètres minimum de SCP-835. Quiconque travaillant près de SCP-835 doit être équipé de cordes de sécurité attachées à des treuils de rappel. Tout contact avec SCP-835 entraîne le rappel treuillé immédiat de tout le personnel et l’implémentation de la Tactique de Suppression A-A6. Si un contact conduit à la capture totale d’un membre du personnel, SCP-835 doit être monitoré en permanence jusqu’à la libération du sujet.
Description : SCP-835 apparaît comme une masse volumineuse de polypes de corail pesant au total 8 tonnes. Les polypes individuels sont plus grands que ceux de toutes les espèces de corail connues, pouvant croître jusqu’à plus d’un mètre de diamètre dans certains cas. La masse centrale est de forme grossièrement ovale, avec un polype très large (3 mètres de diamètre) à chaque bout. SCP-835 est incapable de locomotion et semble s’ancrer grâce à de grands tentacules projetés à partir de ses polypes. Ces derniers sont également utilisés par SCP-835 pour s’alimenter et sont recouverts d’une substance adhésive. Les tentacules sont considérablement puissants et se sont révélés capables d’endommager des plaques d’acier.
Le “corail” de SCP-835 a une dureté exceptionnelle et des perceuses de forte puissance à pointe adamantine sont nécessaires pour obtenir seulement de petits échantillons. SCP-835 croît également à une vitesse très accélérée, capable d’augmenter de 22,68 kg de masse par jour. SCP-835 est sensible à de nombreux composants chimiques qui forcent SCP-835 à se “replier sur lui-même” et stopper toute croissance pour une période de 24 heures, entraînant le développement et l’utilisation de la Tactique de Suppression A-A6. Les expérimentations ont révélé que [DONNÉES EXPURGÉES].
SCP-835 émet une importante quantité de matériel semi-liquide plusieurs fois par jour à partir des larges polypes à chaque bord de sa forme ellipsoïdale. Il est apparu qu’il s’agit de solides à moitié digérés, de matière fécale et de semence. Cette masse contient également plusieurs formes de virus, de bactéries et de parasites, parmi lesquelles beaucoup sont endémiques à SCP-835. La bactérie 835-15 constitue la principale menace au confinement, à cause de [DONNÉES EXPURGÉES]. Cela, ajouté à la “coquille” extrêmement dure de SCP-835, constitue un obstacle majeur à sa neutralisation. Toute force capable de percer la carapace de SCP-835 provoquerait également un écoulement de la “boue” interne de SCP-835, ce qui provoquerait l’aggravation de l’infection par 835-15.
Addendum 835-01 : Premier brouillon d’un débriefing d'intervention de la Force d’Intervention Mobile Zêta-Neuf, “Circonstances de récupération”
Le ██/██/████ à ██:██:██ heures, la Force d’Intervention Mobile Zêta-Neuf, “les Rats-Taupes”, ont mené une enquête sur SCP-835. À ce moment, la masse de SCP-835 est de seulement quatre tonne et doté d’un seul large polype à l’extrémité nord de la structure (désigné polype alpha, le polype bravo ne s’étant pas encore développé).
Suivant la procédure standard, quatre membres de l’équipe ont été choisis pour l’enquête préliminaire, portant des combinaisons d’isolation standard (variante sous-marine) : lieutenant C█████████ a pris la tête en tant que chef d’équipe et les sergents L██████ et M█████ ont pris position comme soutiens. Le caporal H████, un nouveau membre du groupe, a accompagné l’équipe en tant qu’observateur. Un véhicule sous-marin téléguidé (ou VST) standard a été utilisé pour l’enquête préliminaire.
SCP-835 n’a pas tout de suite agi de manière hostile à l’encontre de l’équipe, permettant aux membres du groupe de s’approcher et entrer en contact sans incident. VST-01 a été envoyé pour enquêter à l’extérieur de l’objet pendant que les équipiers C, L et M avancaient vers ce qu’ils ont pris pour l’entrée du site. Il a été ordonné au caporal H de rester à l’extérieur et de monitorer VST-01 afin de s’assurer que les attaches de l’appareil ne s’emmêlent pas aux protubérances extérieures.
Le premier signe de problème est advenu lorsque le caporal H, alors qu’il essayait de libérer la pince de prélèvement du VST-01, a initié un rapport avec ces mots : “Oh ! nom de Dieu ! Aidez-moi, aidez-moi !” Il a reporté ensuite qu’“une espèce d’horrible tentacule” s’était enroulé autour de son bras et le tirait vers “une putain de gueule”, puis on l’entend plusieurs fois appeler à l’aide… Bordel de merde. Je peux pas faire ça. Fais chier… Fais chier ! C’était qu’un môme. Putain, c’était seulement sa première mission ! J’aurais dû garder un œil sur lui !
Chier… Bon. OK. Voilà. Je suppose que je vais juste laisser le serg' éditer tout ça pour moi. Encore.
Alors le truc a attrapé le gamin. Ça m’a remis les idées en place : l’entrée n’était pas du tout une entrée, c’était juste… un genre de grotte. La vraie entrée, c’était le gros polype à l’extrémité nord. Ça a attrapé le gamin et a commencé à le tirer vers la bouche. En haut, ils ont commencé à le tirer avec les lignes de sécurité, mais ils n’ont récupéré que le câble coupé. Et le gamin ? À l’intérieur, ça l’a bouffé.
Mon Dieu… Je l’entends encore crier. Il nous hurlait, il pleurait : “Putain, lieutenant, ça va me bouffer ! Je veux pas mourir, je veux pas mourir !” Je lui crie de se calmer, qu’on va le sortir de là, et en haut, ils nous disent d’arrêter, tout remballer, et qu’ils font démarrer les treuils. Je leur crie d’attendre, que je le tenais. Je le tenais ! J’arrive à verrouiller le mousqueton, on est attachés l’un à l’autre, et en haut, ils commencent à nous faire remonter avec les treuils… Mais on ne va nulle part : je m’accroche, je lui dis que je le lâcherai pas, et les treuils ont un sursaut, et je sens les attaches qui se tendent, puis se relâchent, et on tombe tous les deux dans ce putain de truc.
C’était comme si… Bordel, je reprendrais bien un verre… Fais chier. C’était comme si… J’arrive qu’à penser à ça : c’est comme ce truc que les docteurs font quand ils foutent un tube dans le cul d’un gars et regardent à l’intérieur de leurs boyaux, vous voyez ? J’ai vu ça à la télé, une fois, c’était comme ça, sauf que je descendais au fond de la gorge d’une espèce d’horrible monstre sous-marin tout droit sorti de l’Enfer, pas en train de remonter le fion d’un pauv’ malheureux. Y avait ces… ces… contractions musculaires, si on peut dire, et elles nous faisaient lentement glisser le long du tuyau. Si on n’avait pas porté les combis de protection, on aurait été écrasés, mais dans l’état où on était, on était tellement compressés qu’on pouvait à peine bouger, même avec l’assistance musculaire de la combi. J’ai réussi à lever la tête juste assez pour voir le visage du gamin. Son scaphandre était couvert de gerbe. Le pauvre, il avait gerbé dans sa combi. J’ai commencé à crier, pour essayer de lui faire dire quelque chose. Il a réussi à me dire qu’il allait bien. Il chialait comme un bébé.
J’ai commencé à faire quelques calculs. D’après ma navigation à l’estime et les premiers scans de mon sonar, on avançait d’à peu près un mètre par minute. Ça voulait dire qu’on prendrait 72 heures à sortir de l’autre côté, si on y arrivait vraiment. On avait de l’air. Nos filtres pouvaient continuer à traiter l’air pendant encore des jours. Ce qu’on avait pas, c’était l’énergie pour conserver la chaleur de nos combis pour aussi longtemps. Si jamais on tombait à court de chaleur, l’hypothermie nous tuerait… Je sais pas, vérifiez ça, dans tous les cas, on serait morts. On avait besoin d’économiser l’énergie.
J’ai dit au gamin de couper les lumières de son casque, verrouiller ses jointures et descendre son radiateur au minimum. Il a commencé à pleurer. Il ne voulait pas le faire. Je pouvais pas lui en vouloir ! Mais on n’avait pas le choix. Finalement, on s’est mis d’accord pour tout éteindre sauf les lumières internes de nos casques. Apparemment, ça l’a calmé, mais honnêtement, ce 0,1 % d’énergie supplémentaire n'allait faire aucune différence.
Je crois que c’était ça, le pire. On a passé au moins un jour comme ça, bloqué dans nos combis. On pouvait pas bouger nos bras et nos jambes. Aucun son, à part les gargouillis du truc, notre propre respiration et le bruit de nos filtres à air. La gerbe sur le hublot du gamin commença à sécher et se décoller après une heure ou quelque chose comme ça, et j’ai pu voir son visage. Il avait l’air fatigué. Et terrifié.
Je crois… Vérifie les registres, serg', je crois que c’était après environ 13 heures que le gamin s’est remis à parler. Il a commencé à babiller. Il s’excusait [DONNÉES EXPURGÉES]. Enfin bref, après ça, il s’est vraiment calmé, et il a réussi à lâcher quelques blagues. Puis je lui ai dit de faire une sieste. Il a dormi un peu, Dieu merci.
Après 24 heures à l’intérieur, on a atteint… Je suppose qu’on peut appeler ça l’estomac ? Le premier avertissement, ça a été un genre de gargouillis, plus fort, qu’un bruit de craquement couvrait un peu. J’ai dit au gamin d’activer sa combi à pleine puissance et de se tenir prêt. Un petit moment plus tard, on tombait dans cette grande chambre… grande comme… assez grande pour qu’on tienne tous les deux confortablement à l’intérieur, ce qui était carrément gigantesque en comparaison du tube qui nous écrasait. La combi du gamin a commencé à siffler et les plaques de protection ont commencé à rouiller, fondre et tout. Et j’ai remarqué que mes gants commençaient à se dégrader aussi, alors je lui ai hurlé de se bouger, et on est allés vers le… sphincter, je suppose. Je m’en rappelle. Bordel, pourquoi est-ce que je peux m’en rappeler… ? L’intérieur de l’estomac était couvert de [DONNÉES EXPURGÉES].
J’ai failli dégueuler à ce niveau-là, [DONNÉES EXPURGÉES] et si je restais là, ma combi allait fondre et j’y passerais, mais le gamin m’a attrapé et m’a foutu la tête la première dans le sphincter, puis on est tombé… dans cet autre endroit.
C’était même pire que l’estomac. ██ █ █████ ██████ ███ ███████ ███ ██████ ██ ███████ █████ ██████ ███████, cet endroit, c’était… ben, tu sais de quoi d'autre c'était plein. Je suis pas facilement impressionnable, Bill, tu peux pas l’être si tu veux être un Rat-Taupe, mais cet endroit m’a foutu tellement mal que j’ai presque tourné de l’œil. Mais le gamin m’a aidé à me relever et m’a dit qu’on était presque sortis. “Allez, lieutenant, on est presque sortis de là, venez !” qu’il a dit. On a bougé jusqu’à l’autre sphincter mais le truc était… disons qu’il était bien fermé et aussi plissé que le trou de balle de mon instructeur à l’école militaire. Bref, y avait aucune chance qu’on sorte de là.
On a décidé d’attendre un peu que le truc décide de couler son bronze, pour ainsi dire. Si ça produisait de la merde et du jus de couilles, faudrait bien qu’il finisse par tout larguer, pas vrai ? De toutes façons, c’est à ce moment-là que tout a commencé à partir en vrille. [DONNÉES EXPURGÉES.]
J’ai réussi à forcer la chose qui █████ ███ ██ ██████ ██████ à retourner dans l’estomac, à travers le sphincter. Ses tentacules se sont tordues vers moi alors que ça commençait à fondre. [DONNÉES EXPURGÉES.]
Et 835 a lâché son chargement et il m'a chié dans l'océan.
La suite de l’histoire, tu la connais, Bill. À part une chose. [DONNÉES EXPURGÉES.]
Pour le reste de la paperasse, remplis-le à partir des rapports et des enregistrements, tu veux bien ? Oh ! et sois sûr de l’éditer pour que les enfoirés du commandement viennent pas me râler encore dessus parce que je suis pas professionnel dans mes débriefings d’intervention. Je vais finir mon verre, prendre un ou deux Valium et aller me coucher. [DONNÉES EXPURGÉES.] Merci.
SUR ORDRE SPÉCIAL DE L’O5-11, TOUTES LES DONNÉES EXPURGÉES LIÉES À CE RAPPORT SONT PAR LA PRÉSENTE DÉCLASSIFIÉES ET MISES EN CONSULTATION LIBRE. VEUILLEZ LIRE LE DOCUMENT RÉVISÉ ICI.
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