SCP-7969

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— Maria Jones, Directrice, ASIA, 03/01/2023


SCP-7969

astro

SCP-7969 lors de sa découverte.

Objet no: SCP-7969

Classe : Sûr

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-7969 est actuellement confiné sur site sur la lune de Sol 3. Les archéologues de l'Exposition Shatterglass sont aux commandes des opérations de recherche.

Description : SCP-7969 est une paire d'objets découverts sur la surface de la lune de Sol 3, faisant partie du patrimoine du Duc de Glavi. Les objets, tous deux constitués de composés métalliques inconnus, sont une plaque portant 14 lignes dans un texte inconnu et une figurine humanoïde grossièrement taillée.

Selon la méthode de datation de Ploison-Netinsini, la création de SCP-7969 est estimée à il y a 97 000 ans. Cela précède le premier artefact fabriqué par l'homme de 16 000 ans et sa découverte altère significativement le consensus archéologique autour du point d'origine de l'humanité.

Je ne voilerai pas mes sentiments, mon Pir ; une telle découverte m'a donné une abondance de joie et de fascination. Cette paire d'objets, semblables en constitution, a irrévocablement altéré notre compréhension de l'origine de notre espèce.

Il a été suspecté parmi un nombre croissant d'archéologues que l'espèce humaine ne s'est pas du tout, de fait, développée de la branche Haleski, mais aurait pu se développer à l'autre bout de la galaxie, dans le Proche Holvanis. L'Ordre sait depuis longtemps que nos origines proviennent de plus au Nord qu'il est communément supposé ; et en tant que plus ancienne organisation dans l'Empire, nous devrions en savoir plus long que d'autres.

Et pourtant, à maintes reprises, obstinément, nous avons été incrédules. C'est donc avec un plaisir prononcé que j'ai observé le choc et le scandale du Conclave à la découverte qu'ils ont eu tort, et nous raison ! Comme je suis heureux ! De voir tant de sommités telles que T'sask Ope et le Herlnag parader dans l'agitation sur la scène était quelque chose que j'avais souhaité depuis des années.

L'Ordre a reçu un ordre impérial et ducal nous octroyant les droits sur toutes les fouilles archéologiques dabs le système Sol pour de nombreux cycles. Même ce nom est supposé être très ancien : il fait partie des dix noms que les Récapitulateurs employaient pour leurs saints systèmes, il y a quelques 70 000 ans. Nous n'avons pas de nom plus ancien pour aucune étoile dans le ciel - bien qu'il y ait quelques désaccords quant à l'existence même des Récapitulateurs. Tous nos documents les concernant sont des copies de copies, après tout.

Mais nous n'avons guère plus besoin de ratisser les archives pour des bribes. Ces deux objets sont petits, humbles, mais la datation est claire ; ils se dressent depuis le même endroit plus longtemps que n'a été consigné le temps lui-même. Leur préservation est, probablement, anormale ; il n'y a pas d'autres artefacts sur cette lune, aussi fine que soit son atmosphère. Les analyses sur leur composition sont en cours ; il semble que ce soit un composé primitif, basé sur une compréhension partielle de la physique. La figurine semble grossière à nos yeux.

Mais, ah, quelle scène font-ils ensemble ! Ils doivent être une forme de mémorial, j'en suis sûr ; la position de la figurine, visage face contre la poussière lunaire, un message délibéré. Ou peut-être ont-ils été délogés par le résultat des longues années. Nous ne saurons pas, ne pourrons pas savoir. Mais j'ai espoir, mon Pir ; tant d'espoirs. C'est un honneur d'avoir été mandaté pour ce travail.

sol

Sol 3.

Mémorandum 1 : En 185225-RPA, un diktat impérial récompensa l'Ordre des Trois Flèches des pleins droits sur tout travail archéologique dans le système Sol. La zone n'avait précédemment pas été examinée en grande profondeur, dû à l'opposition du Conclave envers toute reconnaissance des fondements historiques de la Récapitulation.

Une analyse préliminaire des corps astraux du système se révéla largement négative, en dehors de SCP-7969 lui-même ; cependant, quelques schémas inhabituels ont été détectés sur la surface de Sol 3. Des recherches plus approfondies ont été approuvées par le personnel de l'Ordre.

Ce document ne lui rend pas justice, mon Pir. Nous n'avons rien découvert de moins que des villes ! Et pas les villages éparpillés habituels ; de grandes, vastes agglomérations, les lignes enterrées de cités entrecroisées pouvant abriter des millions de gens ! Imaginez !

Peut-être est-ce que je me projette trop ; nous n'avons découvert, au travers des analyses souterraines, que des restes de réseaux routiers. Il n'y a pas de bâtiments, pas d'artefacts ; bien sûr, pas d'autres signes d'humanité. Mais il n'y a rien d'autre que puissent être ces schémas. C'est seulement une question de temps avant une nouvelle découverte ; nous sommes presque prêts à cesser nos observations orbitales pour descendre à la surface de la planète.

Très peu d'autres anomalies ont été détectées pour l'instant. C'est une planète de Classe 9, grouillant de plantes et de vie animale en abondance. Je crois que deux espèces comportent des ressemblances avec les gravures de l'ancien Gyl'Obiaye, qui n'ont jamais été expliquées suffisamment par la faune de ce système : un rocher à visage et bras protubérants et une espèce de chat sauvage avec une crinière de poisson glube autour du cou. Le premier est particulièrement étrange et terrifiant ; le dernier, féroce, mais sans véritable malice.

Je ne peux attendre de les toucher, de les voir, d'en être le repas. Nous avons réquisitionné assez de corps pour tenir des années ; la générosité de l'Empereur est illimitée. Cela se révèle être le véritable terrain de jeu d'un érudit. Nos vaisseaux contemplent avec crainte et émerveillement.

J'admets que, malgré les indices clairs de vie humaine, je reste nerveux. Si c'était notre berceau, le point d'origine de toute l'humanité, alors est-ce que quelque chose n'aurait pas survécu ? Nous n'avons pas de conte, de mythes qui remontent si loin ; chaque colonie primitive dans les Années de Nuit pensaient elles-mêmes être l'unique monde à avoir jamais existé. Nous avons besoin de plus que ça. Nous avons besoin de quelque chose de solide, quelque chose qui démontre - sans l'ombre d'un doute - que le cauchemar de notre longue histoire avait un point de départ, un commencement clair et sans entrave.

Je crois, mon Pir, en nos principes, même après toutes ces années. Notre mortalité n'est pas un droit de naissance ; c'est quelque chose qui nous a été imposé. Seule la véritable compréhension de nos origines peut mettre fin à cette malédiction éternelle, et rendre intégralement la mort et les cauchemars à leur juste place ; derrière les murs des espèces. L'humanité sera sécurisée ; la longue nuit confinée ; et il nous reviendra de protéger notre prochain. Cela n'a-t-il pas été notre mantra durant ces longues années ?

Peut-être notre plus ancienne prière aura désormais une réponse.

Mémorandum 2 : Depuis le 185377-RPA, des observations terrestres ont été entreprises par un groupe d'équipages de l'Ordre. En conjonction avec les observations orbitales, les trois anomalies suivantes ont été découvertes concernant Sol 3 :

  • Que des installations humaines de grande envergure ont existé à la surface de la planète, comme démontré par un grand nombre de schémas urbains sous la surface identifiés par observation orbitale. La taille de ces installations et les ressources nécessaires pour les supporter ont mené à une estimation initiale d'une population de plus de 2 milliards d'individus à l'apogée de la civilisation.
  • Que très peu d'autres signes d'activité humaine supplémentaire ne peut être trouvé. Des preuves de conflagrations certainement volontaires et de grande envergure ont été découvertes sur toute la surface émergée de la planète ; la déduction évidente est que toute preuve de vie humaine a été détruite pour une raison inconnue, mais l'ampleur et l'échelle seraient d'un niveau extraordinaire.
  • Que la seule autre preuve restante d'activité humaine découverte à ce jour est un grand bunker sécurisé sous la surface d'un continent nordique. La nature du bunker est, pour l'instant, inconnue.

Pénétrer le bunker est à cette heure la première priorité de l'équipe de recherche.

Mais rien de ceci ne décrit l'effroi et l'horreur. En touchant, creusant sous la surface ; dans la chair, les schémas de rues ne sont guère plus qu'une autre forme de terreau, des fragments de composés primitifs de routes. Et il n'y a rien d'autre.

Les autres sont moins enclins à en arriver à la solution évidente, croyant son ampleur impossible. Mais ça me semble clair, des cendres carbonisées et fossilisées ; il y eut une tentative délibérée de tout détruire sur cette planète, de bruler la mémoire même de l'humanité depuis la surface.

Pourquoi ? Pourquoi faire cela ? Si ce sont les origines de l'humanité, pourquoi tout bruler ? Les mêmes traces de brulure, d'une ampleur bien moindre, peuvent être observées disséminées sur la lune de la planète en petits regroupements. L'un de ces derniers se trouve proche des petits objets métalliques qui nous ont d'abord conduits là, mais ils ne sont pas brûlés. Ils vivent toujours ! Pourquoi cela ? Pourquoi ont-ils survécu ?

Je souhaite que nous puissions voir. Le passé est un ensemble de fragments, un ensemble d'absolus qui ne peut être perçu que par nos frêles yeux, ne voyant que des fractures et ruines que nous ne pouvons comprendre. Peut-être ces rivières furent autrefois canaux. Peut-être la mare fut autrefois un bassin à poisson. Des mondes entiers existaient ici, autrefois ; la gloire et les détritus de l'esprit humain.

Le véritable enfer du passé, lorsque l'on y réfléchit vraiment, est qu'il n'est que vérité. La moindre bataille ou guerre, chaque caricature de livre d'histoire ; tout est vrai. Partout où les humains sont allés, les vies ont été vécues, des vies intégralement différentes et fondées sur une compréhension intégralement différente de la nôtre. Ç'en est presque cauchemardesque, à l'échelle considérée ; mais peut-être réconfortant. Tout ce que nous sommes est notre passé ; nous ne sommes qu'un simple sommet d'iceberg qui s'enfonce sous la plus sombre et profonde des mers, nos yeux ne nous renvoyant qu'une vague forme de ce qui se trouve en dessous.

Mais peut-être que rien de ceci n'a d'importance, cette horreur et le poids du temps. Puisque j'ai l'odeur de la cupidité sur la langue, m'aveuglant contre toute introspection. Parce qu'un endroit, un lieu, a survécu à la purge de cette planète.

C'est un bunker. Nous ne pouvons pas en voir l'intérieur ; quelque étrange métal, bien plus avancé que quoi que ce soit rencontré jusqu'alors, recouvre la chose. Nous ne sommes même pas sûr de combien il s'enfonce. Tout ce que nous connaissons est le symbole gravé au-dessus de son point d'entrée.

Trois flèches pointant en leur centre.

Le symbole sacré même de notre Ordre.

Mémorandum 3 : Depuis le 185377-RPA, le bunker du continent nord a été pénétré. L'intérieur a été détruit par le feu de façon similaire ; quelques fragments d'équipements et de machineries ont été découverts et ont été réquisitionnés pour analyse, mais seul un unique artefact est considéré digne d'intérêt.

L'artefact est une somme de feuilles d'un composé à base de bois, portant des écritures comprenant le même script inconnu que la plaque de la lune. Il porte le symbole de l'Ordre des Trois Flèches, qui a aussi été découvert à l'extérieur du bunker.

L'entière signification de ceci n'est pas encore connue. Les équipes de traduction travaillent en ce moment même sur un décryptage complet.

Mais nous savons maintenant, mon Pir. Cela aura pris de nombreuses semaines, mais nous avons réussi.

Le formatage était reconnaissable au premier coup d'œil ; c'est l'un de nos propres documents sacrés, tel que celui que j'écris à l'instant. Celui-ci alterne entre les mots de formalité et ceux d'informalité, comme nous écrivons sur notre monde et ceux que nous y rencontrons depuis aussi longtemps que nous nous en souvenons.

Tant pouvait en être conclu le temps d'un regard. Mais alors le décryptage débuta ; le rendu en une langue intelligible. Et alors les choses devinrent plus, bien plus étrange à vrai dire.

Ce document - l'étrange pâte de bois sur lequel il est imprimé - a été daté, sans la moindre chance de doute ou d'erreur, de 96 000 ans. 1 000 ans après que la plaque fut placée sur la lune. À en juger par nos analyses de la surface de la planète, c'est au même moment que la planète elle-même a été brûlée.

Et le document est celui-là même que j'écris.

C'est l'exact même. Traduit, oui, mais autrement identique. Il comprend des phrases que j'écrivis avant de venir ici, et celles écrites par d'autres ; il contient ces mots que je vous écris à l'instant ; et il contient certains passages qui sont encore à rédiger. Il est identique.

L'Ordre a vu ce genre de chose auparavant, bien entendu. Les anomalies temporels ne nous sont en rien nouvelles ; nous nous rappelons tous de Joskq et de l'Ancien Karmara. Mais ceux-ci étaient instables, des choses fragiles. Ceci est impossible. Ceci est le voyage temporel.

Je ne sais pas ce que cela signifie. Est-ce que quoi que ce soit de cette planète est réel ? Est-ce quelque chose que nous avons fait, en jouant avec le temps dans quelque lointain avenir, retournant des objets du futur dans le passé ? Était-ce nous, l'Empire, l'Ordre, le Conclave, qui que ce soit - était-ce nous qui avons carbonisé ce monde ? Le temps a-t-il servi à cacher quelque chose ?

Ce fut les questions qui m'ont assailli. Mais je ne pense pas qu'aucune soit pertinente. Notre physique a prouvé que, bien que des ondes et particules puissent un jour être capable de traverser le temps, les objets plus grands ne peuvent passer. Le voyage temporel au sens conventionnel n'est pas possible. Mais les mots écrits sur ce document - même les plus avancés - sont de ce genre. C'était mes mots ; leur ligne temporelle n'était pas si lointaine. Et ce document a été préservé, grossièrement, sa pâte destinée à durer bien plus longtemps que son espérance de vie naturelle. 96 000 ans !

Et après une longue nuit de prière, je pense savoir ce qui s'est passé. Je pense que c'est un paradoxe.

Si ces gens étaient si déterminés à détruire le moindre aspect de leur existence, alors pourquoi préserver une petite figurine métallique ? Pourquoi, parmi tous les autels qui ont dû couvrir leur monde, est-ce que celui-ci est resté debout ? Je pense que la réponse est claire, mon Pir. Je pense qu'ils ont laissé cette figurine parce qu'ils savaient que, un beau jour, nous la trouverions, et nous renverrions à travers le temps ces mots pour qu'ils les consultent à loisir - et qu'ils partent nous laissant les chercher.

Nous savons d'expériences passées ce qui arrive lorsqu'un paradoxe est brisé ; une dévastation, sans fin, qui altère le temps et l'espace alentour. Ces gens - nos ancêtres - ont dû le réaliser. Alors dans leur fureur, ils détruisirent tout sauf ce qui les détruiraient eux-mêmes. Un minuscule autel insignifiant.

Je ne sais pas quoi en penser. Je ne comprends pas.

Mémorandum 4 : Depuis le 185454-RPA, aucune autre découverte n'a été faite sur Sol 3 ou sa lune. Selon le Diktat Impériale, le temps de l'Ordre là-bas s'est achevé, et le site archéologique a été ouvert au Conclave. Le dernier rapport formel de l'équipe sera envoyé sous peu au Pir.

Je me tiens debout, mon Pir, dans mon corps naturel, de retour à la Capitale. Je me tiens dessous le soleil triple tandis qu'ils préparent notre grande loge. Peut-être est-ce le bon moment pour quelques ultimes pensées.

Le temps circule encore et toujours, une étrange bête qui, plus tu te rapproches de sa forme, tisse sa route dans une autre direction. Ça défie la compréhension, sur tout le poids et la charge de l'histoire, à ceux d'entre nous béni en cet âge présent, à nos futurs nous. Ça me hante, pas seulement ces parts inconnues mais notre distance face à la texture même de la vie ; la façon dont les esprits, si éloignés des nôtres, pensent et ressentent.

Deux idées m'ont assailli, encore et encore. La première est connectée aux brulures. J'ai vu les preuves de cendres et de cicatrices ; j'ai vu les fragments, carbonisés en hâte, dans ce bunker. Ils sont vieux, il est dit ; de nombreux millénaires plus anciens que tout ce que l'on a découvert d'autre. Les scientifiques ne savent pas exactement de combien. Ce n'est pas clair. Quelque chose dans leurs os.

Mais cette cendre, cette dévastation… ce qui m'a d'abord inquiété fut ceci : ce sont les mots dans ce document, jeté à travers le temps, qui l'ont provoqué. Ils n'ont pas simplement épargné le mémorial, ils ont aussi dû mettre à feu leur monde. Toutes les preuves devaient s'aligner avec ce que nous avons découvert afin de prévenir le paradoxe ; et ils ont dû passer des siècles parmi les plus durs pour mettre en place un tel plan. Ceci, alors, serait la raison qui nous a fait fuir notre foyer ; puisque nous le devions. Puisque le sceau devait être préservé, ou toute l'humanité périrait.

Et ça m'a été horrifiant. Mes mots, même en tant que moyen, sont tout de même partie intégrante de l'oblitération de l'histoire, de notre passé, de nous-mêmes ! La quête de nos origines n'a jamais semblé si proche, et pourtant si loin d'aboutir ; notre mortalité si éloignée et certaine. Moi-même, pourtant un vaisseau, je me sens porter quelque responsabilité.

Mais je ne connais pas la véracité de ceci. Je ne peux que supposer.


Mais alors une autre idée me traversa ; et cela concerne ces mêmes mots.

Qui les a écrits ? Je pensais - pense - que je suis à les écrire, une effusion spontanée de mes propres émotions. Mais je les ai vus écrits, dans une ancienne langue, bien avant que je ne l'aie fait. Je les ai vus traduits déjà. Je ne puis savoir leur provenance. Bien entendu, vous non plus ; ceux-ci pourraient juste être des copies de ce que j'ai vu. Vous n'avez que ma parole, mon Pir, que ce sont en effet mes pensées.

Et ces gens d'un passé distant ne le savent pas non plus.

Nos ancêtres recevront un jour ce message, leur montrant un paradoxe ; Il prétendra provenir de dizaines de milliers d'années de là, après que civilisations après civilisations se soient effondrées et éteintes. Ils liront ceci, mais ils ne sauront pas d'où cela provient. Il se présentera sous la forme d'une transmission, s'introduisant d'elle-même dans leur base de données, leur proposant un défi. C'est à cette tâche que je dédierai le reste de ma vie, à l'exclusion de toute autre ; mais si j'échoue, alors mes successeurs réussiront. C'est écrit, possiblement dans le plus sacré des manuscrits que nous ayons jamais découverts.

Ils le prendront, je le pressens, au mot ; ce pourquoi nous sommes où nous sommes. Mais ils ne peuvent savoir cela. Et donc, Ô mes ancêtres, si vous lisez ceci, laissez-moi dire une dernière chose : je ne sais pas ce que je suis. Je ne sais pas ce que sont ces mots, ces caractères piégés dans le temps lui-même. Je ne sais rien si ce n'est une part de fragile supposition : que ces 14 lignes sur votre petite lune, cette figurine, sont un mémorial. Un mémorial à ceux que vous avez perdus à vos premiers pas dans ceci, aux dizaines de millions parcourant le ciel, aux histoires ineffables que vous ne connaitrez jamais. Aux étoiles elles-mêmes, et toutes les cendres et douleurs frêles de ce monde humain.

Mais quelle signification à tout ceci il y a, je ne sais point.

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