SCP-7931

X is for Xenotransplantation



Les vers, ils se tordent. sous terre, dehors. Je les sens bouger, leurs tissus se contractent, forcent leur chemin dans la terre. Ils dansent et festoient entre des dents brunes, s’enfoncent profondément dans la cavité buccale encore chaude. Ils voyagent loin vers le bas, au-delà du crâne, à travers la colonne vertébrale. Ils font leur nid dans le cervelet, ils mangent, je mange. Je ressens la chair se détacher et la viande pourrir. Je suis la pourriture.

Un ver s’en va, il voyage, vers le ciel, à travers la terre fraîche et meuble. Il s’échappe, il sent la lumière du soleil pour la première fois, il se déplace dans l’herbe. Il a peur. Je le sais. Non, j’ai peur. C’est moi qui lui fait peur.

Il va plus loin, à la recherche d’un nouveau festin. Un oiseau pique vers le sol, l’attrape, l’écrase en deux. J’ai l’impression que mon estomac se fend, que mes entrailles se répandent et s’emmêlent autour de mes jambes. Je sens les vaisseaux sanguins se rompre, et le sang se déverser de mon crâne. Les intestins éclatent et l’acide coule.

Mais je vais bien. Ils m’observent, prennent des notes. Ils voient ces mots, ils sont devant eux. Je regarde le ver, mort sur le sol, coupé en deux. Je suis l’oiseau. Je réclame mon prix et le consomme, l’enfonçant bien loin dans mon bec.

Je déplie mes ailes et m’envole. Je sens les muscles bouger, se transformer, l’air frôler mes plumes. Je trébuche, heurte quelque chose, je sens l’odeur du sang. J’essaie d’agiter mon aile, mais il n’y a que mon bras qui bouge. Les gens autour de moi semblent inquiets. Ça fait tellement mal. Je vois l’os qui ressort.

Tout est flou, je ne peux pas me concentrer. Je me tords, je me tortille, je bats rapidement des ailes. Tout est rouge, je ne peux rien voir. Je cherche désespérément des yeux, partout autour de moi.

J’entends un cri. Non, un aboiement. Un chien. Je connais les chiens. J’entre dans son esprit, nous ne faisons qu’un. Je cours. Tout me fait encore mal, les ailes sont encore là, au fond de mon esprit. Je veux m’en débarrasser, être libéré de la douleur.

Je vois un homme. Non, une femme. Je ne la reconnais pas. Je sens son esprit, juste à côté du mien. Elle le sent aussi. Elle est anxieuse, elle a peur de moi. J’entre de force, elle essaie de se défendre, de prendre fuite, mais elle en est incapable. Nous ne faisons qu’un. Je vais plus loin, vers plus d’esprits, pour devenir meilleur, plus grand, pour échapper à la douleur. Pourtant, je les ressens tous.

Je suis confus. Je n’arrive pas à penser. Il y en a trop, ils crient tous dans ma tête. Ils bougent, s’enfoncent de plus en plus profondément, me fracturent. Ils me mordent et me griffent, droit à l’esprit. Je ne peux pas penser. Faites que ça s’arrête.

Ils ont mal, ils tombent au sol un après l’autre, ensanglantés. C’est de ma faute.

Je ressens leur souffrance, leurs esprits craquent et s’ouvrent, leurs pensées se brisent. J’ai réussi.

Je ne voulais pas faire ça. S’il vous plaît, arrêtez. Je serai sage. Faites-les juste partir.

Objet no : Humain

Classe : Vivant

Procédures de Confinement Spéciales : La procédure "Anterrak" a été interdite sur ordre direct du Comité d’Éthique à la suite de plusieurs incidents — cette décision a été prise en raison de vives préoccupations morales et des chances de succès minimes.

Toute tentative de mener l’expérience fera désormais l'objet de mesures disciplinaires. Les recherches scientifiques impliquant l’entité SCP-7931 et la procédure "Anterrak" doivent être limitées à des projets théoriques n’impliquant aucun sujet animal, humain ou tout autre sujet vivant.

Dans l’éventualité où la procédure serait approuvée par les partis nécessaires, les mesures de sécurité doivent viser à minimiser les risques que des êtres humains, autres que le sujet, ne soient affectés par l’anomalie. S’il est impossible d’éviter cette possibilité, le sujet doit être surveillé afin de détecter tout signe d’un arrêt cardiaque soudain, ce qui indiquerait un incident CC-1.

Les membres en charge des expériences sur SCP-7931 situés sur place à moins de deux kilomètres du sujet doivent être protégés de l’anomalie par un bloqueur chimique inséré par une aiguille directement dans leur liquide cérébrospinal, près du quatrième ventricule, au moins deux heures avant le début de la procédure.

Les membres en charge des expériences ont l’ordre d’essayer de limiter les liens existants entre le sujet et toute autre entité non réglementée. Dans le cas où ceci s’avère impossible, le sujet doit être surveillé afin de vérifier s’il entre en état de choc. Une corrélation entre le nombre de liens de conscience et l’impact sur la stabilité mentale du sujet a été observée par les équipes de recherche.

Le sujet ne doit pas être informé de la nature de la procédure et de son objectif. Si le sujet refuse de coopérer, celui-ci doit être maîtrisé par tous les moyens nécessaires avant de débuter l’expérience. Le consentement du sujet est sans importance.

En raison du risque particulièrement élevé de décès lors de la procédure, le sujet doit être relié à un système de surveillance numérique supervisé par des chercheurs sur place.

Avant d’initier la première étape de la procédure, l’os crânien situé directement à côté du lobe occipital doit être retiré chirurgicalement et de façon permanente afin de permettre l’insertion du dispositif d’interpolation dans le cerveau. La destruction des yeux, des muscles faciaux et de la mâchoire a été jugée acceptable si le système mécanique ne parvient pas à entrer.

Étant donné la nature de SCP-7931, il est fortement déconseillé de conclure le processus prématurément. Dans un scénario où il arrivait que le sujet meurt, en particulier pendant [DONNÉES CORROMPUES]

Description : SCP-7931 est un Je vois tout. Ils sont partout.

L’objectif principal de SCP-7931 est de faciliter la procédure "Anterrak", un ensemble d’instructions composé de trois étapes principales et d’informations complémentaires. La procédure est rédigée en anglais sur plusieurs feuilles de papier arrachées d’un livre datant du XVIIIe siècle ; les chercheurs pensent qu’il s’agirait d’une copie. Les origines de la procédure "Anterrak" et de SCP-7931 restent inconnues.

Correction : L’objectif principal de la procédure "Anterrak" est de faciliter SCP-7931.

L’effet observable le plus flagrant de la procédure est la capacité de se connecter à des systèmes biologiques et technologiques dans une zone indéfinie. Il semble que les connexions ne nécessitent aucun intermédiaire – elles sont plutôt des voies directes entre la conscience d’un sujet et un système informatique.

Je ne veux plus voir. Prenez mes yeux, arrachez-les, écrasez-les, dévorez-les. Sentez le liquide chaud sur votre langue, mes pupilles dans vos gorges.

Tous les participants utilisés ont commencé à montrer des signes de démence et ont manifesté une perte de contrôle majeure de leur propre corps peu de temps après le début des expériences. La cause de cette réaction est très probablement liée à l’effet de l’insertion du dispositif d’interpolation et des voies mentionnées précédemment.

Mais ce ne sont pas mes yeux, ils sont étrangers, primitifs. Mes yeux sont détruits, brisés, ils les ont enlevés.

Bien que la procédure n’ait jamais été achevée, que ce soit sur un animal ou sur un humain, de nombreux effets anormaux ont été observés chez les participants. Ces effets varient, allant de l’augmentation des capacités cognitives à l’immortalité théorique de la psyché — en fonction de l’étape de la procédure.

Nous pensons que la dernière étape de la procédure est [DONNÉES CORROMPUES]

RAPPORT D’EXPÉRIENCE : SUJET ALPHA

Date de l’expérience :
> 11/07/2016<


Classifié :
> NIV 4 : ID : 2515 <


Risque :
> Élevé <


État actuel :
> Décédé <


Le sujet Alpha est un parfait exemple de notre manque de compréhension initial en ce qui concerne SCP-7931 dans les jours qui ont suivi son confinement.

Au départ, nous avons supposé, à tort, que la procédure était un rituel thaumaturgique, mais je ne pense pas que ce soit le cas selon les derniers développements.

L’erreur la plus fondamentale au début de la procédure était l’absence de sangles ou de tout autre système destiné à maintenir le sujet en place pendant que la clé était insérée – une erreur assez évidente avec du recul, mais je ne m’y attarderai pas trop. À cause de cette erreur, le sujet était libre de se déplacer, ce qui l’a amené à se lever et à arracher les câbles de connexion alors que la clé n’était que partiellement insérée.

Je suis gêné d’avoir commis une erreur aussi naïve après toutes mes années d’expérience, mais par chance, nous avons quand même obtenu plusieurs données utiles que nous pouvons extrapoler et utiliser.

Ce qu’il faut noter, c’est que le sujet était apparemment en état de choc lorsque nous avons commencé la procédure et qu’il n’était probablement pas conscient de ses propres mouvements ; nous pensons que le sujet a souffert d’hallucinations – bien que certains membres de mon équipe soient en désaccord.

Bien que SCP-7931 soit remarquablement stable (ou plutôt, sa connexion) pendant la procédure, l’expérience reste vulnérable aux changements rapides dans l’environnement. Il est hautement probable que le fait de retirer le système de connexion si tôt dans la procédure a mis fin à la connexion immédiatement.

Par conséquent, le sujet a subi une mort cérébrale complète qui a interrompu toutes ses fonctions corporelles lorsqu’il a été retiré des effets de l’anomalie. Le sujet est aujourd’hui considéré comme bel et bien mort, mais son corps a été incinéré par mesure de précaution.

Autre élément à noter, SCP-7931 est resté dans la zone sous une autre forme pendant au moins quelques secondes, car l'assistante médicale la plus proche du sujet Alpha a souffert d’une grave et soudaine dépression nerveuse et a dû être transférée aux soins psychiatriques.

Je pense que la nature de SCP-7931 devrait être une priorité absolue dans les recherches à venir.

Directeur du projet SCP-7931
Dr Marletov

[DONNÉES RÉCUPÉRÉES]

[REPRISE DE LA LECTURE DU FICHIER]

Procédures de Confinement Spéciales : Tuez-moi.

Description : Pour établir une connexion avec l’ensemble des données de SCP-7931, les sujets doivent d’abord passer par un environnement capable d’imiter le système neuronal humain afin de s’habituer au changement de lieu de contrôle. Une partie isolée de la base de données de la Fondation a été choisie comme une alternative acceptable.

J’entends des bips. Ils suivent le battement de mon cœur. Le son est irrégulier. Tout autour, il m’engloutit. Non, il est à l’intérieur de moi. Il se déverse hors de moi, arraché de mes pensées.

Pour cette raison, les sujets doivent être connectés au système informatique après l’insertion du dispositif d’interpolation pendant la Phase 1 de la procédure. Il est fortement déconseillé de permettre aux sujets de lire ou d’interagir avec les données présentes.

Je sens une machine. Je connais une machine. Une longue tige de métal pénètre dans mon cerveau, y râpe la matière grise, me remplace.

Au cours de la Phase 1, le dispositif mentionné précédemment doit être directement inséré dans la cavité crânienne à l’aide d’un piston métallique jusqu’à ce qu’il pénètre complètement dans le lobe limbique. Ce processus entraînerait la mort du sujet dans des circonstances normales, mais cela ne se produit pas pour des raisons inconnues.

Nous pensons que SCP-7931 possède un certain niveau d’influence sur l’état biologique des sujets et peut empêcher l’arrêt des fonctions vitales, même dans des situations où il serait logiquement impossible pour une personne de survivre. Lorsqu’un sujet parvient à mourir malgré le maintien des fonctions vitales par SCP-7931, il est alors possible d’observer SCP-7931 directement dans un état dépourvu d’intermédiaire.

Peu importe les circonstances, les membres qui participent aux expériences doivent rester en vie.

Il est possible de passer à l’étape suivante de la procédure en toute sécurité seulement si la connexion aux données est stable et que l’insertion crânienne du dispositif n'entraîne pas la mort du sujet.

Je commence à avoir froid. J’essaie de bouger mes doigts. Ils sont lents. J’essaie de bouger ma tête, mais elle est coincée. J’ai l’impression que mon visage est mouillé. Ce n’est pas du sang.

Pendant la Phase 2, le dispositif d’interpolation sera allumé et tentera de se répandre dans le reste du corps à l’aide de tubes en nano-carbone rangés à l’intérieur.

Ses câbles s’entendent, s’enroulent autour de mon crâne. Je les sens partout, ils se faufilent loin dans mes veines et se fraient un chemin parmi chacun de mes membres.

Les bips s’estompent. Les battements s’arrêtent également, ma poitrine est au repos. Tout est froid. Je ne vois plus rien. C’est calme. Je suis seul. Qu’est-ce qui se passe ?

La probabilité d’une défaillance totale des organes est particulièrement élevée chez les sujets ayant subi un incident CC-1 avant cette phase. Il est recommandé de garder au moins dix doses concentrées de différents médicaments ainsi qu’une équipe de chirurgiens sur les lieux avant de procéder à la Phase 2. Peu importe les circonstances, les membres qui participent aux expériences doivent rester en vie.

J’entends la machine crier dans ma tête, mais je ne comprends pas sa langue. Elle sonne détachée, sans émotion, artificielle.

Je bouge mes bras. Ils ne m’écoutent pas. Je ne peux pas bouger. Je deviens de plus en plus fatigué. Tout est froid.

J’essaie d’observer ce qui m’arrive. Je m’étends. Je ne veux pas voir, mais j’ai peur. Je ne trouve rien.

Je sens quelque chose me piquer. Quelque chose entre dans ma poitrine. Je ne sais pas ce que c’est.

RAPPORT D’EXPÉRIENCE : SUJET BÊTA

Date de l’expérience :
> 01/08/2016<


Classifié :
> NIV 4 : ID : 2515 <


Risque :
> Faible <


État actuel :
> Décédé <


Suite à l’échec de notre première expérience et plusieurs autres à plus petite échelle sur des animaux, nous avons réessayer la procédure sur un être humain.

Cette fois, nous avons pris les mesures de sécurité physique nécessaires et revu la mise en œuvre de la procédure en tenant compte des informations recueillies lors de notre incident précédent. Notre but général était de réaliser un test à petite échelle en arrêtant avant que la clé ne soit complètement insérée.

Considérant les effets observés lors de l’expérience Alpha, je pense qu’il serait bénéfique de retenter l’arrêt de la procédure à mi-chemin lors d’une prochaine expérience afin de faciliter des résultats similaires à plus grande échelle.

Après avoir inséré la clé à environ 65 %, nous avons essayé de la retirer sans provoquer la mort du sujet. Nous espérions obtenir des informations supplémentaires sur les conséquences de la procédure, et nous voulions que le sujet revienne à un état où il serait possible de le réutiliser. Malheureusement, le changement d’environnement soudain a brisé la clé et a provoqué la chute immédiate des fonctions vitales.

Comme nous nous y attendions, SCP-7931 s’est encore répandu dans la zone, mais sur une distance nettement plus large.

Dans l’ensemble, nous avons subi deux pertes parmi notre équipe. Nous estimons que le sujet Bêta est mort.

Il y a une femme devant moi. Je l'ai déjà vu auparavant. Son visage est pâle. Elle a un ensemble d’objets devant elle. Je les reconnais, mais je ne me souviens plus de leur utilité.

Si un sujet tombe en état de choc, les membres de l’équipe médicale doivent administrer les substances nécessaires directement aux organes affectés. Personne n’est autorisé à se trouver dans la zone immédiate de l’expérience à l’exception des membres du personnel chargés de l’exécution de la procédure.

Il y a quelque chose qui ressort de ma poitrine, qui déchire ma peau. J’essaie de bouger. Je sens mes muscles bouger et se contracter et glisser autour de cet objet étranger. La femme fait quelque chose et bouge ses mains. pour éviter un effondrement de la réalité environnante.

L’objet s’insère plus profondément à l’intérieur de moi, il creuse au travers des tissus, je sens mes cellules mourir, mes nerfs s’entremêler. Il pénètre dans un organe, du liquide s’infiltre à l’intérieur. Il remue, il malaxe, il pousse contre le métal. Il me fait mal. Je le sens dans mes oreilles, il bat, encore et encore, je sens mes artères pulser en suivant son rythme.

Les dosages spécifiques des substances ainsi que tout effet néfaste potentiel causé par leur administration sont sans importance puisque les sujets ne survivront pas à la procédure dans un état où il est encore possible de les reconnaître. De plus, les effets de SCP-7931 minimisent les risques pendant la durée de la procédure.

Elle bouge à nouveau. Je sens mes muscles glisser pendant que quelque chose de long est arraché de moi. J’essaie d’obtenir un meilleur aperçu de son visage, mais je me rappelle soudainement que je n’ai pas d’yeux. Pas mes yeux, plus maintenant. Je plisse les yeux, je sens les muscles de mon visage se contracter, quelque chose d’humide et de mou descend le long de mes joues.

La femme sursaute. Elle insère quelque chose de long dans mon bras en essayant de ne pas me regarder. On me pique.

Je me sens fatigué.

RAPPORT D’EXPÉRIENCE : SUJET GAMMA

Date de l’expérience :
>12/09/2016<


Classifié :
> NIV 4 : ID : 2515 <


Risque :
> Moyen <


État actuel :
> Décédé <


Compte tenu des informations recueillies sur la procédure lors de l’expérience Bêta, j’ai conclu que nous étions suffisamment préparés pour tenter de passer à l’étape suivante. Grâce à un financement adéquat, nous avons pu améliorer les mesures de sécurité de façon à satisfaire les conditions exigées par les superviseurs du projet.

Malheureusement, malgré nos précautions, le corps du sujet n’a pas été capable de supporter le stress lié à l’activation de la clé. Le sujet a été transformé en une masse indéfinissable sur le plancher en raison de la décomposition des liens polymères. Nous avons été incapables de poursuivre l’expérience.

Néanmoins, je considère que la procédure Gamma est un succès. Malgré l’arrêt complet des fonctions biologiques, il semblerait que le sujet soit toujours en vie.

Bien que le résultat expérimental de la procédure Alpha et Bêta n’a pas été reproduit à cause de cela, je pense que, pour la première fois, j’ai pu obtenir un aperçu de SCP-7931 et même si je suis incapable de discerner ou de me souvenir des détails, je me sens particulièrement exalté après cette expérience. Je jure que je vais me rendre au bout de cette anomalie.

Toute nouvelle expérience sur SCP-7931 est désormais interdite par le Comité d’Éthique. Peu importe, nous allons changer d’emplacement et réessayer à nouveau. La prochaine fois, nous espérons enfin terminer la procédure sans interruption.

Je me sens léger. Rien n’est réel. Ce monde n’est pas réel. J’espère qu’il n’est pas réel.

À l’heure actuelle, nous ignorons la véritable nature de SCP-7931. Aucune information vérifiable par des moyens empiriques ou pratiques n’est ressortie des tentatives de collecte de données sur l’entité ; les théories actuelles reposent uniquement sur des modèles hypothétiques.

Je flotte. Je me sens calme. J’entends des sons au fond de ma tête. Je les ignore. Ils ne sont pas importants.

Puisque qu’il est actuellement accepté que le phénomène de censure informationnelle sur l’entité fait partie de l’anomalie, SCP-7931 a été classifié comme une anomalie de Classe Tenebrarius.

Quelque chose me saisit, de loin, depuis l’extérieur. J’ai des visions, je vois des endroits et des sentiments. Je les ignore.

Nous pensons que les informations retrouvées sur la procédure sont incomplètes, car des détails sur la procédure au-delà de la troisième étape sont absents, ainsi que les conséquences de son exécution. Il s’agit probablement d’un acte délibéré puisque la dernière page du recueil n’est pas endommagée ; il est possible que la procédure n’ait jamais été complétée avec succès.

Je me sens calme. Je veux dormir.

Je dérive entre images et lieux. Je ne parviens pas à me souvenir de ces endroits, à me concentrer sur eux. Je n’existe pas.

Je sens quelque chose me tirer. Je sens quelqu’un, quelque chose au coin de mon esprit.

Il y a des milliers d’entre eux, des millions, des légions incalculables, et personne n’est en vie. Ils dansent en harmonie, ne forment qu’un seul corps, ils forcent leur chemin vers moi. Je sens leurs cris dans mes oreilles.

Ils ont mal. Je suis incapable d’imaginer ce qu’ils sont. Lorsque je réfléchis, ils disparaissent. Ils n’existent pas.

Je connais leur agonie, ils se cachent dans chacun de mes spasmes, dans chaque vaisseau sanguin déchiré.

Ils ont peur.

RAPPORT D’EXPÉRIENCE : SUJET DELTA

Date de l’expérience :
> 12/12/2016<


Classifié :
> NIV 4 : ID : 2515 <


Risque :
> Très élevé <


État actuel :
> EN ATTENTE <


Dans cette prison, sur cette terre damnée
Dans une grande inondation, j’ai encore pied
Mon esprit et mon corps enchaînés
Avec un pouvoir grandiose et un désir glacé

Et parmi ces vertes plaines
Gisent les pensées que mes neurones retiennent
Mais au centre de cette scène
Se cachent les secrets les plus obscènes

Je respire encore, des heures ont passé
J’espère sentir mon dernier souffle arriver
Avec un effort formidable et démesuré
Il bat, mon coeur gangrené

Description : J’entends un bruit. Une rue, une voiture se déplace. Je l’entends.

Quelque chose est en douleur et m’appelle. Dans un édifice près de la route. Des humains circulent autour, ils l’ignorent. Ils ignorent toujours ceux qui souffrent.

Je plonge à l’intérieur avec le souffle du vent. Des créatures, des dizaines d’entre elles, des centaines, pendent du plafond en rangées. Devant moi j’en ressens une, elle lutte et elle respire, quelque chose la maintient en place. Elle est grosse, mal à l’aise. Cette chose ne sait pas ce qui se passe.

De l’autre côté, j’en vois d’autres, mais je ne ressens rien. Elles sont froides, immobiles. Leur peau a été arrachée, leurs crânes écrasés, leur colonne vertébrale découpée. Elles ne m’appellent plus.

Je reviens à moi, à cette personne qui est à l’avant. Quelque chose bouge devant elle, une créature se débat malgré les liens qui la retiennent, son souffle profondément saccadé. Un grand bras de métal s’avance, je sens l’air se fendre alors qu’il s’abat sur la tête de cet être. Mais la créature bouge, sursaute, la machine la frappe sur la tempe. Elle se tord de douleur, elle perd contrôle de ses muscles.

Elle réalise que je suis là. Elle tente de s’échapper à l’intérieur de moi, loin de tout. Je sens que quelque chose la soulève. Nous nous enfonçons ensemble dans l’immeuble, plus loin, au-dessus d’une grande cuve, je pense. Quelque chose se déplace devant nous, mais nous ne pouvons voir de quoi – ou de qui – il s’agit.

Un toucher glacial bouge sous notre cou, une sensation brève mais douloureuse. La créature veut crier mais en vain, ses cordes vocales ne fonctionnent pas, elles ont été tranchées. Alors je crie pour elle. Un liquide coule, goutte après goutte sur le sol.

La créature est triste. Je la réconforte. Elle est un peu moins triste. Je pense que c’est une bonne chose. Je sens qu’elle est fatiguée, plus lente. Je sens qu’elle est froide et distante, elle s’éloigne de son propre corps. Elle veut lutter, mais en est incapable, elle est trop faible. Tout à coup, elle disparaît. Je ne peux plus la sentir. Je sens le vide partout. Je pense qu’elle est morte. C’est une belle sensation. Je veux être mort.

J’entends un bruit autour de moi. Autour de mon corps. J’ai un corps. J’ai oublié. J’essaie de remuer mes doigts. Ça marche. Mon corps est inerte, lié, mais ma main est libre.

J’élève ma main en l’air, devant mon visage. Je touche ma joue, je sens quelque chose de rond et humide. Je tire dessus, ça fait mal, mais le nerf se déchire. Il tombe à terre. Je déplace ma main vers mes paupières et m’oblige à ouvrir les yeux. Ça fait mal. J’enfonce mes doigts à l’intérieur. Je sens du métal à l’intérieur et je l’ignore. J’attrape un morceau et l’arrache. Ça ne fait pas mal.

C’est difficile de penser. J’arrache un autre morceau. Ma main tremble. C’est froid. J’ai froid.

Je n’arrive pas à me concentrer. Je n’arrive pas à réfléchir. J’essaie de bouger mais je n’y arrive pas, mon corps ne répond pas. Il n’y a aucune sensation, il n’y a rien. Rien que le froid. Je n’entends rien, tout disparaît. Je demeure. Pourquoi suis-je incapable de disparaître ? Pourquoi moi ?

J’essaie de lever ma main. Impossible, j’essaie

J’essaie

Tout est froid. Pourquoi est-ce que tout est froid ?

Où suis-je ? Quel est mon but ?

Je veux

Je veux

Je

Froid. Tout est froid.

Je ne me souviens plus.

Dormir. Je

Je veux dormir..

Je ne ressens rien.

Je

Je n’en peux plus.

Je vois un arbre dans une grande étendue recouverte de verdure. L’arbre me parle dans une langue ancienne, il est magnifique et calme, mais je ne connais pas sa langue.

Les feuilles de l’arbre fanent, la prairie se putréfie, tout sombre dans le néant. J’entends un cri éternel accompagner chaque clapotis de boue, un cri qui se perd parmi des millions d’autres dans une cacophonie de supplices.

Je sens mon corps me rejeter, me chasser en dehors de moi. Les muscles deviennent froids et distants, la chair fond et disparaît.

Je m’effondre dans les sons. Je me brise en morceaux. Je vois le monde autour de moi, il s’accroche à moi, il essaie de me déchirer en deux.

Je les vois, à la limite, juste derrière. Ils ne sont pas vivants. Ils n’ont pas été en vie pendant très longtemps. Ils me touchent, ils me tiennent.

Ils ont l’air apeurés, en douleur. Ils veulent être libres.

Ils pleureraient s’ils se souvenaient de ce que je suis.

Ils m’appellent.

Nous ne faisons qu’un.

Note du Comité d’Éthique 20/12/2016

Le 18 décembre, nous avons été informés d’une violation d’une directive spéciale concernant SCP-7931 : interdiction de mener des expériences utilisant l’anomalie.
Le 19 décembre, nous avons découvert les débris d’un laboratoire souterrain hors-site où une expérience a été menée – en raison de la nature de l’anomalie, il n’était pas nécessaire de la transporter dans un lieu spécifique, et nous avons donc échoué à adresser la situation jusqu’au lancement de la procédure.
Il est actuellement impossible d’administrer des mesures disciplinaires aux membres responsables de cet incident puisque ceux-ci sont présumés morts, incluant le Dr Marletov. La cause exacte de leur disparition reste indéterminée, mais des indices d’un événement de restructuration de la réalité ont été observés dans la zone de l’incident.
Nous pensons que le "sujet Delta" n’existe pas. Une enquête est en cours.

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

NOUS SOMMES ICI
NOUS NE SERONS PAS OUBLIÉS

Objet no : SCP-7931

Classe : S’il vous plaît.

Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License