Objet no : SCP-7669
Classe : Euclide
Détail d'une instance confinée de SCP-7669.
Procédures de Confinement Spéciales : Toutes les instances de SCP-7669 doivent être contenues au Site-28 dans un casier de confinement avec ventilation et contrôle d'humidité. Tout test sur les instances doit être approuvé par la Chercheuse en chef. En dehors des expériences, seuls les agents de sécurité bénéficiant d'un entrainement de Résistance Mémétique de Classe 3 minimum sont autorisés à manipuler et transporter les instances de SCP-7669.
Les Forces d'Intervention Mobile Upsilon-23 ("Critiques d'art") et Eta-10 ("Ne voient pas le mal") ainsi que des agents infiltrés au sein des communautés anormales doivent mener des dépistages réguliers de nouvelles instances de SCP-7669 dans les galeries, théâtres, hôtels et bordels. En raison des propriétés anormales de SCP-7669, il n'est pas nécessaire de procéder à des traitements par amnésiques à moins que les sujets ne présentent des troubles neurologiques du fait d'expositions multiples. Dans ce cas, les sujets doivent être traités à l'aide d'amnésiques de Classe C et envoyés à l’hôpital civil le plus proche pour y recevoir les soins médicaux nécessaires.
Description : SCP-7669 désigne un ensemble de 12 un nombre inconnu (voir Addendum 7669.2) de peintures de diverses tailles et supports présentant toutes un danger-sensitif. Bien qu'elles soient chacune de styles différents, incluant cubisme, De Stijl, abstraction géométrique, suprématisme, expressionnisme et Color Field painting, toutes sont considérées comme des exemples d’œuvres issues du mouvement abstrait. En plus de leur thème commun, toutes les peintures ont été signées "Amoureusement, Cally". Sous chaque signature se trouve une empreinte de lèvres faite avec du rouge à lèvre pourpre foncé. Les analyses ADN n'ont pas pu identifier l'auteur de ces empreintes.
Les propriétés sensitivement dangereuses des instances de SCP-7669 se manifestent lorsque des sujets entrent en contact visuel avec elles. Durant l'observation, les sujets ressentent une vive compulsion les poussant à maintenir le contact visuel avec l'instance. Bien que cette compulsion soit importante, il est possible d'y résister si le sujet a reçu l'entrainement psionique adéquat ou s'il présente une faible intelligence spatiale et interpersonnelle. Malgré sa force, l'effet compulsif de SCP-7669 est temporaire, et s'estompe soudainement après une période donnée1. Suite à cette période, les sujets présentent un soudain pic de dopamine, mélatonine et ocytocine, provoquant des sensations d'enthousiasme, joie, mélancolie et excitation. Cependant, la majorité des sujets souffre également de vertiges, hypertension artérielle, douleurs musculaires et migraines.
Pendant la phase d'observation, en plus de cette compulsion, le sujet cherche à comprendre certains aspects de l'instance et à y identifier des motifs, structures, méthodes ou images. Lors des tests, aucun sujet n'est jamais parvenu à la même interprétation qu'un autre. Plus le sujet reste longtemps en contact visuel, plus son désir de comprendre le contenu des instances de SCP-7669 augmente en intensité, la majorité des sujets devenant frustrés, excités et même agressifs. De nombreux sujets souffrent également de douleurs musculaires et d'hypertension artérielle durant cette phase. Comme l'effet compulsif, ce désir s'estompe après une période donnée.
À l'issue de la phase d'observation, les propriétés anti-mémétiques de SCP-7669 se manifestent. Après avoir cessé de regarder SCP-7669, les sujets deviennent rapidement incapables de se souvenir de toute réflexion, analyse ou conclusion qu'ils ont pu développer pendant leur contact visuel avec SCP-7669, bien qu'ils puissent se souvenir des sensations physiques et des émotions ressenties.
Si une exposition isolée est considérée comme inoffensive, l'exposition prolongée à SCP-7669 a un impact sur le système nerveux des sujets. Les sujets exposés à de multiples reprises à une instance de SCP-7669 ont développé plusieurs troubles neurologiques, dont des problèmes de perception de la distance ou de perception spéciale, des hallucinations, de l'amnésie antérétrograde et divers types d'agnosie2. L'exposition répétée résulte également en un allongement de la durée de la phase de compulsion et le développement chez le sujet d'une addiction à l'observation de SCP-7669.
Découverte : SCP-7669 a été porté à la connaissance de la Fondation le 05/11/2015 par l'Agent Han Ngiam en mission sous couverture dans le PF-02 ("Soho clandestin"). L'Agent Ngiam a découvert SCP-7669 lors d'un gala masqué, organisé par le GdI-012 ("Marshall, Carter and Dark"), où de nombreux Groupes d'Intérêt présents dans le PF-02 fournissaient des animations, des œuvres et de la nourriture. 12 instances de SCP-7669 avaient été fournies et installées dans des salons privés individuels. Suite au gala, l'Agent Ngiam a alerté la Fondation et un raid a été mené par les FIM Mu-3 ("Les Plus Offrants") et Pi-1 ("Les Citadins") sur un entrepôt à Sunset Park, à New York, où se trouvaient plusieurs des objets utilisés durant le gala. SCP-7669 est l'une des nombreuses anomalies acquises lors de ce raid.
Interrogé sur la présence de SCP-7669 au gala, l'Agent Ngiam a affirmé que les instances avaient été fournies par le GdI-669 ("Caldeira")3 et que les visites devaient être demandées à un individu connu comme "Mondame Gisèle". Lorsqu'on lui a demandé de décrire l'individu, l'Agent Ngiam a expliqué que "Mondame Gisèle" disposait de capacités métamorphes, et avait alterné entre divers genres et sexes durant le gala. Du fait de son implication très probable avec le GdI-669, l'individu a été ajouté au registre des Personnes d'Intérêt.
Addendum 7669.1 : Transcriptions des Rapports d’Expériences
Ci-dessous se trouve un extrait de l'un des tests initiaux menés sur SCP-7669. Chaque expérience était effectuée à l'aide d'un membre du personnel de Classe-D, isolé dans une cellule de confinement pour humanoïde standard avec des électrodes à électroencéphalogramme fixées au crâne et un collier électrique autour du cou.
7669-E-17
Date: 19/11/2015
Chercheuse : Dr Lolly Soot
Sujet : D-7787
Objet : SCP-7669
- Début de l'enregistrement -
Dr Soot : D-7787, vous pouvez enlever le drap maintenant.
(D-7787 retire le drap couvrant l'instance de SCP-7669.)
D-7787 : Oh - c'est tout ?
Dr Soot : Oui. Pouvez-vous observer avec attention la peinture, s'il vous plait ?
D-7787 : Ok - pas de soucis.
(D-7787 regarde SCP-7669. Après 30 secondes, il s'approche de la peinture pour l'examiner de plus près.)
D-7787 : C'est quoi ça - est-ce que c'est un genou ?
Dr Soot : Que pouvez-vous voir, D-7787 ?
D-7787 : J'ai cru voir un genou mais - mais il y a un autre truc. Il - il y a quelque chose qui bouge.
Dr Soot : Dans la peinture ?
D-7787 : Oui - comme une vague - bouge - une vague puissante.
(D-7787 commence à respirer profondément et avancer ses doigts lentement.)
Dr Soot : D-7787, pouvez-vous me dire ce que vous ressentez actuellement ?
D-7787 : J'ai - j'ai nous - chaud. La peinture est si douce. Doux. Le rouge est si chaud et plein. Si plein. Ça me fait - fait penser à - ça - chaud. Blesse.
Dr Soot : D-7787, pouvez-vous s'il vous plait remettre le drap sur la peinture ?
(D-7787 entre en contact avec SCP-7669 en touchant une portion rouge de la toile. D-7787 se met à caresser cette portion en respirant profondément.)
Dr Soot : D-7787, est-ce que vous m'entendez ? Pouvez-vous s'il vous plait replacer le drap ?
D-7787 : Ça se réchauffe - le rouge - c'est comme du sang - douleur. - tout rouge - et - chaud - et grumeleux - Grumeleux. Nous sommes grumeleux. Chaud.
Dr Soot : D-7787, c'est votre dernier avertissement.
D-7787 : Ce rouge - il est si bon - et - et ah - ahhhh - si chaud et - ahhh - ahhhhh - j'aime ce que ça me fait - ahhh - oh - oh, je sens nous sentons -
(D-7787 commence à frotter son corps contre SCP-7669. La Dr Soot active le collier électrique. Cela n'a pas d'effet sur D-7787.)
D-7787 : Tellement de rouge - ahhhhh - si puissant - si - si - si - prends-nous - oh putain - blesse-nous - je - motif - motif - motif - putain de merde !
(D-7787 a des spasmes violents puis tombe au sol en respirant bruyamment. Des agents de sécurité sont appelés.)
- Fin de l'enregistrement -
Notes complémentaires : D-7787 a été récupéré avec succès par les agents de sécurité, 20 secondes après la fin de l'enregistrement. Suite à son interaction avec SCP-7669, D-7787 a souffert d'une légère migraine et de raideurs musculaires. Comme attendu, D-7787 n'est pas parvenu à se souvenir de ce qu'il s'est passé pendant l’expérience mais a émis à plusieurs reprises le souhait de revoir SCP-7669. Toutes ses demandes ont été rejetées. Le [DONNÉE SUPPRIMÉE] de D-7787 a été retiré de l'instance de SCP-7669 par des membres du personnel disposant d'un entrainement de résistance mémétique de Classe 3.
Addendum 7669.2 : PdI-7669-01
Le 06/01/2016, après plusieurs recherches, la Division Biologique a découvert un échantillon d'ADN sur l'une des 12 instances identifiées de SCP-7669. Des analyses ont alors déterminé que cet ADN provenait de liquide séminal. Une corrélation ADN a été trouvée avec un artiste plasticien français, Étienne Dumont (PdI-7669-01), localisé par la Fondation au sein du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, en France. Après enquête, il s'est avéré qu'il s'y trouvait dans un état végétatif chronique, avec des signes d'activité cérébrales corticales. Une équipe du Département Médical a confirmé son état.
Selon la police et les registres de l’hôpital, Dumont a été trouvé le 17/11/2015 dans son appartement, dans ce même état végétatif. Lors du repérage de cet appartement par des agents, 7 nouvelles instances de SCP-7669 y ont été découvertes, toutes peintes par Dumont. Outres ces instances de SCP-7669, ont également été découverts de nombreux journaux personnels, des photographies d'instances de SCP-76694, des peintures, du matériel artistique et des esquisses, aucune de ces dernières ne présentant de propriétés anormales. Certaines des entrées lisibles des journaux de Dumont sont disponibles ci-après :
Toutes les entrées du journal de Dumont deviennent illisibles après cette dernière entrée. Selon les voisins et le propriétaire de l'immeuble, Dumont a créé 17 peintures pour l'individu connu sous le nom de Gisèle. Après étude des photographies trouvées dans son appartement, il a été déterminé que seules 2 des instances de SCP-7669 initialement découvertes avaient été créées par Dumont. Cette découverte suggère fortement que plusieurs artistes ont été commissionnés pour créer des instances de SCP-7669. Des tentatives d'identification de ces individus sont en cours et SCP-7669 a été reclassifié de Sûr en Euclide.
Le 10/01/2016, Dumont a fait l'objet d'une étude psionique qui a révélé qu'il projetait de forts signaux télépathiques, ce qui suggère un certain degré de conscience. Comme il ne pouvait être déterminé si cette conscience était celle de Dumont, celui-ci a été soumis à un psiphone5. Lorsque les résultats ont été passés au visualiseur, l'image obtenue représentait un visage humanoïde grossier, ne ressemblant pas à Dumont, semblant ressentir un extase et une excitation intenses.
