Objet no : SCP-7091
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : L'exploration de SCP-7091 est interdite depuis la fin de la Mission Prométhée en raison de la nature imprévisible de SCP-7091-1. Les évolutions moléculaires constantes de SCP-7091-1 continuent de présenter une menace pour les organismes biologiques et la matière inorganique, et ce, même si les précautions standard pour les dangers biologiques anormaux ont été ajustées pour la sécurité des employés de la Fondation. Tous les artefacts et matériaux recueillis lors de la Mission Prométhée doivent être gardés dans une enceinte cryogénique souterraine, hermétiquement scellée, sous le Site-82. Cette enceinte ne peut être accédée que par des automates programmés pour mener des recherches et des expériences à distance.
Les automates doivent se rendre à l'incinérateur à proximité de l'enceinte et l'activer depuis l'intérieur une fois les recherches terminées. Les cendres doivent être examinées à une distance sûre par des membres du personnel de la Fondation en combinaison Hazmat de Classe II capable de protéger contre les particules de SCP-7091-1. En l'absence de particules, les cendres peuvent être intégrées à la terre. Si SCP-7091-1 persiste dans les cendres, l'incinérateur doit être réactivé et doit rester actif jusqu'à l'éradication complète des particules. Les membres du personnel touchés par SCP-7091-1 doivent être éliminés à distance et soumis aux mêmes processus que les automates assignés à cet objet.
Les rapports astronomiques suggérant l'existence de SCP-7091 de la part de scientifiques civils doivent être discrédités et des amnésiques de Type B doivent être administrés aux auteurs responsables. Des recherches sont en cours sur la construction d'un bouclier obstruant SCP-7091 sous tous les angles depuis la Terre.

Image de l'emplacement de Crystellia B prise par Space Force 3
Description : SCP-7091 est une sphère de Dyson1 située [COORDONNÉES SUPPRIMÉES] dans la galaxie d'Andromède à 1,865 millions d'années-lumière de la Terre. Bien qu'elle soit 15 % plus petite que Sol, l'étoile contenue dans SCP-7091 produit environ 1,23 x 1035 joules par période de 24 heures, ce qui correspond à peu près à la quantité d'énergie que Sol produit chaque année.
Cette énergie est siphonnée par SCP-7091 grâce à des panneaux solaires et transférée directement vers la quatrième planète de son système solaire, nommée Crystellia B par les astronomes de la Fondation. SCP-7091 est en rotation synchrone avec Crystellia B, bien que le mécanisme permettant ce phénomène soit inconnu compte tenu de la distance et de la différence de taille entre les deux objets célestes.
Une hypothèse a été avancée comme quoi la surface de Crystellia B aurait été envahie et déformée par une abondance de SCP-7091-1. Cette hypothèse est appuyée par la présence de ruines d'une civilisation spatiale désormais disparue sur Crystellia B. En raison de la forte concentration de SCP-7091-1 sur la surface de la planète et de ses lunes, une enquête approfondie sur les vestiges de cette société n'est pas possible pour le moment.
SCP-7091-1 est une moisissure noire télépathique et parasitaire. SCP-7091-1 provoque la régénération des cellules à un rythme exponentiellement plus rapide que la normale, tout en supprimant tout contrôle moteur et toute fonction corporelle autonome chez les organismes conscients infectés. Ce processus n'affecte cependant pas les fonctions cognitives complexes. SCP-7091-1 est également capable de convertir des atomes de matière organique en matière inorganique, ainsi que de combiner les atomes de matière inorganique avec d'autres matières inorganiques si les conditions permettent sa propagation incontrôlée.
Exploration
Un artefact artificiel en orbite dans la limite de Roche de Crystellia B a été découvert avec des quantités minimes de SCP-7091-1 sur sa surface et dans son port d'amarrage. La faible quantité de particules de SCP-7091-1 se trouvait dans les paramètres de risque acceptables définis par le Comité d'Éthique. Une expédition vers l'artefact artificiel, baptisée ''Mission Prométhée'', a été proposée le 8 juin 2087 par la Division des anomalies astronomiques et a ensuite été approuvée par le Conseil O5. Une équipe de trois personnes composée de vétérans de l'exploration interstellaire a été envoyée pour enquêter sur la structure.
Lucy Cabot, Nathaniel Burr et Jazzmin Gibson se sont portés volontaires pour la mission anthropologique, ayant tous participé au cours de la dernière décennie à des explorations spatiales lointaines dans des méga-structures anciennes. Chaque membre était équipé d'une combinaison Hazmat de Classe II portée sous leur combinaison spatiale, ainsi que d'un fusil avec des munitions incendiaires et balistiques. Leur objectif principal était d'enquêter sur la structure artificielle en supposant que, en raison de la présence relativement faible de SCP-7091-1, l'équipage pourrait trouver des habitants de Crystellia B vivants ou des objets non contaminés qu'ils auraient laissés derrière eux et qui pourraient être ramenés sur Terre à des fins d'étude.
Grâce à un moteur de distorsion expérimental créé par rétro-ingénierie à partir de la technologie sarienne, la Fondation a pu transporter Cabot, Burr et Gibson jusqu'à Crystellia B à des vitesses supraluminiques. Après une courte période de récupération pour éviter le mal de décompression, l'équipe a débarqué du vaisseau et est entrée dans la structure artificielle par le port ouvert.
Rapport.01 de la Mission Prométhée
Les caméras corporelles de l'équipe ont transmis l'enregistrement suivant au vaisseau avant que les données soient relayées au quartier général de la Fondation.
<Début de l'engistrement>
Cabot : Ceci est Lucille Cabot de la Mission Prométhée avec notre rapport de terrain. Nous sommes sortis de la vitesse supraluminique il y a environ… deux heures terrestres, et nous approchons de la station en orbite autour de Crystellia B. Il est approximativement 02h00 en ce moment.
La mégastructure artificielle peut être observée à travers de la fenêtre du vaisseau. Celle-ci est d'une telle envergure qu'il faut faire pivoter la caméra du hublot pour l'observer sur toute sa longueur. Elle semble être construite à partir d'un alliage métallique, avec divers raccords où des plaques métalliques supplémentaires ont été soudées à la structure après son achèvement initial. Plusieurs rainures peuvent être observées sur l'extérieur, formant des chemins et des motifs qui ressemblent à des triangles. Des lumières orange peuvent être vues émanant de l'intérieur. Au ''sommet'' de la structure se trouve un dispositif qui ressemble à une antenne, avec une lumière rouge clignotante à son extrémité.
Burr : Capitaine, on dirait bien que quelqu'un est à la maison. Je suis en train de capter une tonne d'organismes à l'intérieur.
Gibson : Ça pourrait être des formes de vie non infectées de Crystellia B, ou peut-être des restes du C.S.2
Cabot : Fait un scan approfondi de la zone dans un rayon de cinq mille kilomètres. Vérifie s'il n'y aurait pas des vaisseaux de reconnaissance, des frégates, n'importe quoi de sarien.
Burr: Je m'en occupe.
Burr active les capteurs extérieurs du vaisseau avec la portée suggérée par Cabot. Les capteurs prennent plusieurs minutes pour effectuer leurs calculs. Une fois la tâche complétée, quatorze cercles vert foncé apparaissent sur l'écran, indiquant la présence de véhicules regroupés à l'extérieur de la structure. Plusieurs dizaines de plus petits amas suggérant la présence d'organismes sont également détectés à l'intérieur de la structure artificielle, bien qu'ils ne semblent pas bouger.
Burr : J'ai quelque chose. Beaucoup de choses, en fait. Les capteurs détectent des vaisseaux sariens, mais ils sont vraiment trop proches les uns des autres.
Cabot : Qu'est-ce que tu veux dire ?
Burr : Je veux dire qu'il y a au moins quatorze vaisseaux du C.S. qui sont pratiquement en train de se chevaucher dans le même espace, mais ce sont bien des objets distincts. Et ils sont… en expansion ? Ils grandissent ? Du métal, ça ne bouge pas comme ça.
Gibson : Il n'y a pas de problème avec le scanner. Peut-être que c'est une anomalie qui n'a pas encore été observée.
Burr : C'est possible. J'ai également effectué un diagnostic des niveaux de Hume environnants. Il n'y a rien qui dévie de ce qu'on connaît déjà sur les vaisseaux sariens en matière de technologie. La seule chose anormale que j'ai remarquée, c'est la présence de SCP-7091-1. Aussi, les vaisseaux semblent pousser de manière presque organique, un peu comme une fleur.
Cabot : Est-ce qu'on peut atterrir de ce côté ?
Burr : Négatif. Il y a trop de SCP-7091-1. On va devoir essayer plus à gauche.
Gibson : Je pensais que la DAA3 avait dit que la station était sûre ?
Cabot : La base est à un peu moins de deux années-lumière, ça ne m'étonne pas qu’ils aient manqué l'amas de vaisseaux, ou tout ce SCP-7091-1 sur le côté droit. (À Burr) Rapprochons-nous.
Burr : Compris.
Le vaisseau s’approche de la baie d’amarrage ouest de la structure artificielle. La porte de la baie est légèrement entrouverte et décalée de ses rails, et SCP-7091-1 peut être observé depuis la caméra du hublot. De l’autre côté de la porte de la baie, un petit segment d’un vaisseau sarien peut être observé. Le nez du vaisseau dépasse de la porte, mais un filament de SCP-7091-1 le tient attaché à la station.
Cabot : Essaie de forcer le système manuellement.
Gibson entre plusieurs commandes sur le datapad principal du vaisseau. Après plusieurs minutes, elle parvient à accéder à distance au système central de la structure artificielle. Elle appuie sur quelques boutons, mais aucun ne permet de contrôler le mécanisme de la porte de la baie. Elle tourne des cadrans sur l’écran et la porte de la baie commence à s’ouvrir, bien que difficilement. Après environ une minute, le mécanisme de la porte subit une panne mécanique et se détache de ses gonds, envoyant à la fois la porte et le vaisseau sarien flotter dans l’espace.
Gibson : Bon, c'était… inattendu. Mes excuses.
Cabot : À la guerre comme à la guerre, pas vrai Nat ?
Burr : Attachez-vous bien les amis.
Burr pose le vaisseau à l’intérieur et éteint le moteur après que Gibson ait activé et fermé les portes d’urgence du hangar de la structure. L’équipe débarque avec leurs pistolets dégainés et leurs lampes de poche allumées. L’intérieur de la structure semble abandonné ; des grandes caisses qui semblent contenir des rations et de l'équipement médical sont éparpillées sur le sol de manière désordonnée. Deux grands vaisseaux spatiaux recouverts d’une épaisse couche de rouille et de particules de SCP-7091-1 sont immobiles dans le hangar. Des fils entrelacés de SCP-7091-1 pendent du plafond comme des toiles d’araignée. Ces fils s'étendent jusqu’à un des murs et descendent jusqu’au sol de la même façon que des racines d’arbres.
Des cadavres humanoïdes émaciés sont fusionnés au sol entre les fils qui connectent le mur avec le vaisseau le plus à gauche. La couche dermique supérieure des cadavres a été intégrée à SCP-7091-1, donnant une couleur noire au reste du tissu dermique exposé.
Le visuel sur les cadavres permet de voir qu'ils possèdent de longs membres, environ deux fois plus longs que ceux d'un humain moyen. Leurs têtes sont bulbeuses et élargies, bien qu'il soit difficile d'établir si cette caractéristique est dûe à l'infection par SCP-7091-1 ou bien à la forme naturelle des organismes. Les têtes les moins déformées possèdent quatre yeux : une paire plus grande près du sommet de la tête et un sous-ensemble plus petit sur les côtés du crâne. Les yeux de ces organismes sont vitreux, ce qui suggère l'arrêt de leurs signes vitaux ; cependant, lorsque Cabot allume sa lampe de poche sur eux, elle constate que les yeux suivent la lumière.
Cabot : Qu'est-ce que tu penses de tout ça ?
Gibson : Les corps doivent encore avoir une certaine activité neuronale, étant donné la… réponse physiologique. Par contre, à moins qu'on les pousse avec un bâton, je serais incapable de te dire si les infectés sont encore en vie ou non.
Gibson force un mécanisme dans le hangar et déplace un objet en forme de pilier le long d'une voie qui était obstruée par une toile de SCP-7091-1. Le déchirement des fils fait tomber les organismes humanoïdes sur le sol devant Gibson. Plusieurs des organismes émettent des gémissements alors que d'autres commencent à parler en craeïque, bien qu'avec une difficulté évidente.
Cabot : Gibson, peux-tu traduire ?
Gibson : (Elle se racle la gorge.) Je suis un peu rouillée en matière de vieux dialectes extrasolaires, mais… hmm… Il me semble comprendre trois mots : consommer, étendre et… grandir ? Cela dit, je ne sais pas si c'est eux qui parlent ou SCP-7091-1.
Burr : Peu importe, on dirait qu'ils ne se sont pas rendus très loin.
Cabot : J'ai des doutes. Les coques de ces vaisseaux sont trop endommagées pour voyager loin dans l'espace – en plus, je ne vois pas d'outils de réparation ou d'automates à proximité. Ils se sont probablement échoués ici.
Un bruit de collision se fait entendre depuis une section lointaine de la structure artificielle. Les membres de l'équipe lèvent leurs armes alors que Cabot s'approche de la porte menant à l'intérieur. Elle regarde à travers la vitre de la porte, active un clavier sur le côté et finit par ouvrir la porte après avoir déterminé que le passage est sans danger. La porte tente de glisser vers le haut mais les poutres sont obstruées. Les engrenages grincent et la porte finit par se détacher de sa rampe en tombant vers l'arrière. Elle atterrit loin de Cabot en faisant énormément de bruit. Cabot fait signe à Gibson et Burr de la suivre.
L'équipe se fraye un chemin à travers un couloir triangulaire. La présence de SCP-7091-1 a considérablement diminué par rapport au hangar et est à peine visible du point de vue de l'équipe. Des symboles ressemblant à du craeïque sont visibles sur les murs, probablement écrits à la hâte à en juger par la qualité de l'écriture.
Cabot : Gibson ?
Gibson : Quelque chose à propos d'une propagation ? Ce symbole est typiquement associé à une infection ou à de la moisissure. C'est peut-être un avertissement concernant SCP-7091-1 ?
Burr : Un avertissement ? C'est un peu tard pour ça, tu trouves pas ?
Cabot : Ce n'est pas pour eux. C'est pour nous.
Burr : Cap, est-ce qu'on devrait continuer ?
Cabot : …Affirmatif.
Rapport.02 de la Mission Prométhée
L'enregistrement suivant reprend après que l'équipe ait traversé la station spatiale. La période intermittente entre le dernier enregistrement et le début du suivant a été exclue de ce document, car aucun dialogue n'a été échangé pendant cette période et toutes les observations étaient cohérentes avec ce qui a déjà été découvert.
La partie pertinente reprend à l'entrée d'une antichambre.
<Début de l'enregistrement>
La caméra fait un panoramique et révèle une grande porte coulissante recouverte de SCP-7091-1 qui a pris une forme semblable à des vignes. Cabot tente d'accéder à la porte grâce au panneau de contrôle situé sur le côté droit. Malgré l'activation d'un voyant vert indiquant une connexion réussie, la porte reste fermée.
Burr : On l'explose ?
Cabot : Je penche aussi de ce côté, mais nous devrions d'abord épuiser nos autres options. On ne sait pas comment SCP-7091-1 réagira aux balles. Nos munitions incendiaires pourraient faire l'affaire, mais là encore, on ne peut pas en être sûr.
Gibson : Les moisissures enflammées et les cendres pourraient présenter des risques.
Burr : C'est vrai… Peut-être qu'il y a une arme ou un tuyau qu'on pourrait utiliser pour forcer la porte.
Cabot : Bien pensé. Allons fouiller les alentours.
L'équipe se disperse tout en restant dans le champ visuel des uns des autres. Cabot examine un amalgame relativement petit de chair brûlée et d'yeux liés ensemble par SCP-7091-1. Les yeux la suivent mais ne réagissent pas autrement à sa lumière ou à tout autre stimulus. Cabot éclaire au-delà de la masse de SCP-7091-1, révélant un couloir complètement obstrué par de la moisissure et des cadavres fusionnés.
Gibson examine le plafond. Des stalactites fragiles composées de cadavres pourris, relativement dépourvues de SCP-7091-1, pendent du plafond. Un morceau de matière musculaire s’égoutte d'une stalactite et atterrit juste devant Gibson, qui recule pour éviter les éclaboussures résiduelles. À la base de chaque stalactite se trouve une partie d'un motif de chair en spirale qui ressemble à un visage avec les ''yeux'' fermés. Le visage s’étend de la position de Gibson vers d'autres sections de la station spatiale et disparaît dans le couloir obstrué.
Burr contourne une structure semblable à un poteau avec un écran allumé au sommet. L'écran est recouvert à environ 50 % de SCP-7091-1, bien que Burr puisse toujours activer les cadrans et les boutons sur sa surface holographique sans problème. Suite à son intervention, les lumières de la zone s'allument et le bruit d'activation d'un système de ventilation retentit.
Burr : Je pense que j'ai quelque chose.
Gibson et Cabot se dirigent vers Burr. Gibson prend sa place devant l'écran et commence à lire les symboles qui sont apparus.
Gibson : On dirait une sorte de mécanisme de contrôle d'urgence. (Elle pointe.) Ce symbole veut soit dire ''Retour'' ou ''Deuxième''. (Elle pointe ailleurs) Celui-là veut dire ''Entrée''.
Cabot : Ça pourrait peut-être ouvrir la porte.
Gibson tourne le cadran situé sous le symbole ''Entrée''. Quelques secondes plus tard, des bruits d'engrenages et de machines sont entendus. Un crissement fort se fait entendre, comme si le mécanisme était obstrué par un objet étranger. Gibson tourne encore quelques cadrans holographiques (il a plus tard été confirmé que les manœuvres de Gibson ont permis de dévier de la puissance vers le mécanisme à partir d'autres zones de la station spatiale). Après environ trois minutes, les structures semblables à des vignes qui bloquaient l'accès à l'antichambre se déchirent et la porte s'ouvre.
Cabot donne une tape sur l'épaule de Gibson et mène l'équipe à travers la porte jusqu'à l'antichambre. Le sol est recouvert de SCP-7091-1 en quantité bien plus élevée qu'avant. La texture de la moisissure rend le sol partiellement adhésif, ce qui entrave légèrement la progression de l'équipe. À mesure qu'ils avancent dans l'antichambre, les structures semblables à des vignes commencent à se contracter et finissent par fermer la porte derrière eux.
Burr : Merde. Capitaine, on a un problème.
Gibson : On pourra s'occuper de la porte plus tard. Est-ce que tu as toujours ton datapad ?
Burr : Ouais, je l'ai. (Il le regarde.) Il y a deux organismes à quelques mètres devant nous, on dirait qu'ils sont côte à côte.
Cabot : Soyez vigilants.
Des plaques métalliques, tordues et déformées au point de ne plus ressembler à leur forme originale se trouvent le long des murs de l'antichambre. Des sphères composées de métaux non homogènes et de SCP-7091-1 sont disposées en deux rangées parallèles et lévitent au-dessus de petits piliers de SCP-7091-1. Des grands écrans sont suspendus en angle au plafond et affichent des symboles clignotants qui lisent : ''Construction du vaisseau terminée. Prêt au décollage ?''.
Deux cadavres humanoïdes se trouvent contre le mur du fond de l'antichambre. Les corps mesurent environ trois mètres de haut et semblent avoir autrefois été dotés d'une forte masse musculaire, à en juger par les motifs évoquant vaguement ceux des muscles humains sur leur peau décollée. Chaque cadavre compte sept doigts sur chaque main et possède une structure de pied faite pour la marche digitigrade, bien qu'il manque une jambe au cadavre de gauche. Les cadavres semblent s'enlacer.
Un des cadavres tourne la tête vers l'équipe et tend la main. Le cadavre ouvre sa bouche et tente de parler, mais la présence de SCP-7091-1 dans sa gorge semble l'en empêcher.
Gibson : C'est difficile à dire avec certitude. Je crois qu'il a faim.
Cabot : Et si on essayait de ne pas leur donner plus de biocarburant, hein ?
Un journal dépourvu de SCP-7091-1 se trouve aux pieds du cadavre. Cabot examine le journal et le range dans un contenant de transport pour dangers biologiques après avoir confirmé l'absence de SCP-7091-1 dans ses pages ou sous sa couverture.
Burr : Cap, il manquait simplement que quelqu'un appuie sur un bouton et les vaisseaux décollaient.
Cabot : Mon Dieu.
Gibson : Dieu ne leur réservait clairement pas un bon sort.
Cabot : Ramassons nos affaires et rentrons à la maison. On a fait tout ce qu'on pouvait ici.
Gibson & Burr : Compris.
<Fin de l'enregistrement>
Journal scientifique récupéré
Le contenu qui suit a été transcrit dans le vaisseau de l'équipe d'exploration par l'IA de bord avant d'être transmis au Site-83 pour analyse.
Date stellaire : 12e Aermith, Cycle 900
Je n'arrive pas à croire que ça a vraiment marché ! Septimus et sa légion de scientifiques ont créé une machine de siphonage solaire entièrement fonctionnelle, et nous pouvons désormais alimenter l'entièreté de Crésténia en énergie jusqu'à ce que l'étoile explose dans deux décillions d'années. Que les lunes nous bénissent éternellement.
Un problème persiste cependant : nous avons conquis l'étoile, soumis les douze autres planètes à notre volonté, cartographié notre galaxie jusqu'au plus petit grain de sable de la plus petite planète naine, mais nous sommes bloqués. Naufragés. Notre durée de vie est trop courte pour qu'on réussisse à parcourir même la petite distance entre notre système solaire et le suivant. Si j'embarquais sur un vaisseau dès maintenant dans mon 100e cycle autour du soleil, je ne serais qu'un vieux Craetien lorsque j'atteindrais Seraminus. Ma progéniture aurait atteint ses 300 ans depuis longtemps, et sa progéniture se préparerait à avoir sa propre progéniture. C'est inacceptable.
L'autre jour, j'ai souligné ce problème à Septimus. Il semblait contrarié par cette prise de conscience, mais en retour, il m'a offert à moi la possibilité de travailler directement sous ses ordres pour trouver une solution. Quelle immense chance m'a-t-il décernée. Je ne le laisserai pas tomber.
Ensemble, nous les Craetiens allons conquérir l'univers !
Date stellaire : 19e Aermith, Cycle 900
La mécanisation conventionnelle de la chair a permis d'augmenter la durée de vie d'un Craetien normal de 15 %, au prix d'un entretien routinier et du remplacement fréquent des parties mécaniques. Certes, c'est une solution, mais ce n'en est pas une qui est viable. Éventuellement, le maintien de notre espèce mènera à l'épuisement de toute la matière première de notre chez-nous et des autres planètes de notre système. Nous pourrions toujours trouver d'autres ressources ailleurs, mais que se passera-t-il quand nous n'aurons plus rien de non renouvelable ? Notre espèce périra, et ce sera de ma faute. Je ne peux pas permettre à une telle chose de se produire.
Septimus m'a donné une équipe d'individus qui ne me sont pas familiers. Peut-être qu'ils viennent d'une des colonies loin de notre monde, ou d'une lune dont j'ignore l'existence. Ils sont prêts à travailler et ils suivent mes instructions, alors j'imagine que leurs origines n'ont pas vraiment d'importance ? Un d'entre eux, une étrange petite créature composée en partie de métamatériaux, s'appelle Alph. Il m'a suggéré qu'on s'éloigne des composantes mécanisées standard et qu'on se tourne plutôt vers des composantes biomécaniques alimentées par le soleil. Je pense que ça n'augure rien de bon, mais je vais tester cette idée pour la mission.
Que les lunes nous bénissent, explorateurs téméraires que nous sommes.
Date stellaire : 45e Aermith, Cycle 900
Comme Alph l'a décrit dans ses plans, nous avons détourné l'énergie du soleil pour alimenter les Craetiens biomécaniques. Les tests se déroulent bien jusqu'à maintenant. Septimus est satisfait, et moi aussi. On tient peut-être une vraie solution !
Septimus a entamé la construction de vaisseaux sur la station spatiale qui orbite autour de Crésténia. Ils serviront à l'exploration des confins de l'espace. Septimus a l'intention d'envoyer une équipe de colons sur chacun des quatorze vaisseaux pour qu'ils partent explorer différentes parties de notre galaxie, et possiblement même certaines galaxies en dehors de notre héliosphère. Nos cartes stellaires sont déjà splendides et remplies de tous ces mondes que nous avons conquis, je n'imagine même pas à quoi elles ressembleront lorsque nous aurons des légions d'explorateurs immortels pour les mettre à jour constamment ! Je peux à peine contenir mon enthousiasme !
Je dois néanmoins avouer que j'aurais aimé rejoindre Septimus à bord de la station spatiale. Il dit que ma place est ici sur Crésténia, dans le laboratoire, à travailler sur une solution pour garantir la survie éternelle de notre espèce. Mais sa présence me manque.
J'espère qu'il viendra nous visiter bientôt.
Que les lunes nous guident vers l'immortalité.
Date stellaire : 1er Haelith, Cycle 900
Hier, les Craetiens biomécaniques chargés avec de l'énergie solaire ont commencé leurs premiers essais de vol dans l'espace. Tout allait bien au départ, jusqu'à ce qu'ils quittent l'atmosphère de Crésténia. Le rayonnement solaire direct et non filtré était trop intense pour leurs parties mécaniques. Leur température a grimpé jusqu'à ce que leur réacteur interne ne puisse plus supporter la chaleur.
L'état de chacun d'entre eux est devenu critique et ils ont tous explosé avant de pouvoir embrasser les étoiles.
Je suis un imbécile pour avoir pensé que la solution serait si simple. Je pleure la perte de mon peuple et j'ai honte d'avoir déçu Septimus. Je ne peux même pas blâmer Alph pour cet incident, car je suis celui qui est responsable de l'approbation des tests et de la recherche sur les moyens d'assurer notre immortalité.
Je suis un échec.
Que les lunes nous pardonnent, pauvres ambitieux que nous sommes.
Date stellaire : 3e Haelith, Cycle 950
Cinquante cycles se sont écoulés, et nous sommes toujours à la case départ en ce qui concerne nos recherches pour trouver une solution à la mortalité. Je crains que ce soit sans espoir. Alph a été d'une aide incroyable dans cette situation désespérée, mais il ne réalise pas que tout ça ne sert à rien.
Il y a quarante-cinq cycles, nous avons commencé à expérimenter en modifiant le code génétique des Craetiens nouvellement éclos, en isolant la séquence génétique responsable de notre dégradation biologique inévitable et en la supprimant. Les enfants semblaient normaux au début. Ils ont vieilli et se sont développés plus vite qu'on ne s'y attendait ; leur métamorphose s'est produite au cours de leur trentième cycle au lieu de leur mi-soixantaine. Hélas, malgré que nous ayons essentiellement éliminé la mort de leur génome, chaque enfant a commencé à subir une dégradation cellulaire soudaine à l'âge de quarante-deux ans ; pas un seul membre n'a réussi à atteindre son 45e cycle.
J'ai le cœur brisé. Jamais de ma vie je ne me suis vu comme un tueur d'enfants. Septimus a pris une courte pause dans la construction des vaisseaux pour s'occuper lui-même des parents. Je ne les ai jamais revus. Alph m'assure que nous sommes sur le point de faire une percée. J'espère qu'il a raison.
J'aimerais ne pas avoir à faire ces sacrifices, mais il est devenu évident que je ne peux plus les éviter.
Ceci est pour le bien commun.
Date stellaire : 14e Aermith, Cycle 1075
J'ai 275 ans aujourd'hui. J'ai senti un nœud dans mes os pour la première fois aujourd'hui. Je me fais vieux.
Alph et moi avons relâché une souche modifiée du virus Xanthan sur un petit groupe de Craetiens il y environ 100 cycles. La même qui a tué le Collectif sarien il y a de nombreuses années auparavant. Les modifications étaient difficiles à faire, et la création d'une souche stable mais non létale du virus Xanthan s'est avérée particulièrement épuisante pour nous. Mais elle a été faite, et maintenant nos travaux sont finis.
Les Craetiens plus âgés ont succombé aux symptômes attendus : toux violente, décollement de la peau, perte de l'extrémité des membres. Mais les plus jeunes semblaient avoir une résistance innée contre notre petit virus. Les jeunes ne paraissaient pas affectés au départ, mais au fil des cycles et en vieillissant, nous avons constaté qu'ils ne présentaient aucun signe de vieillissement visible ou de dégradation. Leur peau était aussi lisse que le jour où ils ont terminé leur métamorphose. Ils étaient agiles, alertes et réactifs. Contrairement à moi, en tout cas.
C'était ça ! La solution que nous cherchions ! J'ai hâte d'apporter cette nouvelle à Septimus.
Que les lunes nous apportent de la joie pour l'éternité à venir.
Date stellaire : 30e Aermith, Cycle 1075
Septimus a complété dix de ''ses'' vaisseaux. Je dis bien ''ses'' parce qu'en vérité, les vaisseaux ne sont que des engins de transport sariens reconvertis qu'il a trouvé abandonnés sur la face cachée de Crésténia. Enfin, qui suis-je pour discréditer son travail ?
Alph et moi avons amené un des Craetiens infectés avec nous pour lui montrer. Il a démontré qu'il était immunisé contre le rayonnement solaire, et celui-ci, en particulier, semblait même apprécier le voyage dans l'espace. Septimus était satisfait de notre travail. J'étais satisfait de notre travail.
Toutefois, lorsque nous sommes revenus sur Crésténia avec l'infecté, il a commencé à se décomposer presque immédiatement. Il se plaignait de maux de tête, de douleurs corporelles, il avait l'impression que ses organes allaient s'écraser à cause de la gravité de notre planète. Tous les symptômes du mal de dépressurisation mortel.
Je suis confus. Pourquoi cette réaction si longtemps après notre débarquement ? Ça n'a aucun sens ! Tout compte fait, aucun individu infecté par le virus Xanthan modifié n'a été en mesure de quitter Crésténia – ou n'importe quelle planète – et de revenir sans subir des effets désastreux. C'est un énorme pas vers l'arrière, c'est évident. Mais nous pouvons nous en remettre.
Je suis proche de faire une percée.
Que les lunes nous portent conseil dans nos fragiles recherches.
Date stellaire : 4e Haelith, Cycle 1214
Septimus se fait vieux alors que la construction du dernier de ses vaisseaux touche à sa fin. Moi aussi, je prends de l'âge. Je devrais avoir des descendants à ce stade de ma vie. Des descendants qui eux aussi devraient être en train d'élever la prochaine génération de Craetiens. Et pourtant, me voici avec Alph, coincé entre les murs de ce laboratoire infernal, à essayer de comprendre pourquoi je ne peux pas nous libérer des liens de la mortalité. J'ai 314 ans et je n'ai rien accompli.
Date stellaire : 16e Aermith, 1300
L'espoir d'explorer au-delà de notre galaxie a disparu chez notre peuple. Alph a été infecté par une sorte de parasite fongique qu'il a déniché en fouillant dans les grottes à la recherche de nouveaux cobayes pour nos tests. Nous avons pratiquement été abandonnés à ce stade. Quand je marche en ville, ils me pointent du doigt et me huent. Ils se moquent de moi et de mon équipe pour nos échecs. Je voudrais bien voir comment se débrouilleraient les autres Craetiens s'ils devaient endurer la même pression que moi. Ils s'effondreraient en vingt cycles, si ce n'est pas moins !
J'ai tenté de traiter Alph avec les dernières fournitures médicales du laboratoire, mais chaque incision que j'ai effectuée s'est scellée avant que je puisse extraire le champignon. À ma surprise, Alph a affirmé se sentir suffisamment bien malgré les changements évidents dans son apparence physique. J'espère qu'il n'est pas en train de délirer.
Septimus est silencieux ces derniers temps. Je n'ose pas l'approcher sur la station spatiale, de peur qu'il ne me regarde lui aussi comme les autres Craetiens sur la planète. Je vais trouver une solution pour toi, Septimus, ou je ne m'appelle pas Allenya.
Date stellaire : 14e Haelith, 1389
Alph ne vieillit pas. Ce que je pensais être un champignon dans sa structure interne était en réalité une moisissure noire et… vivante. J'ai examiné la structure interne d'Alph avec son consentement et j'ai découvert que tous ses organes, y compris ceux essentiels à la survie, étaient tout simplement morts. Ils ont été envahis par la moisissure et fonctionnent désormais sous son contrôle. Son corps est mort, et portant Alph est en vie. Autonome et sain d'esprit.
Alph va bien, mis à part quelques quintes de toux sévère et l'expulsion occasionnelle d'un liquide noir de sa bouche.
Ça y est ! Demain, je vais monter à bord d'un vaisseau de la station spatiale et j'annoncerai la nouvelle à Septimus moi-même. Nous sommes enfin immortels !
Au fil de mes observations, j'ai découvert que la moisissure fait plus que régénérer le corps. Elle s'adapte à la volonté de l'hôte. Septimus et son équipe de construction ont retrouvé une force renouvelée depuis leur infection, et ils sont maintenant capables de soulever des objets et des métamatériaux sans l'aide de machines ! Nos récolteurs de nourriture peuvent collecter des matières premières plus rapidement, nos champions physiques peuvent réaliser des exploits athlétiques plus facilement et avec un temps de réaction plus rapide, et nos scientifiques, y compris moi-même, semblent montrer des signes d'une intelligence accrue. Cette moisissure est vraiment un cadeau des lunes. Je suis reconnaissant à Alph de l'avoir découverte.
Les vaisseaux sont presque terminés et bientôt nous pourrons partir en exploration avec des corps immortels. J'ai de plus en plus de difficulté à penser à autre chose. Peut-être que je suis surexcité, peut-être que je suis obsédé. Quoi qu'il en soit, j'ai hâte de voir ce qu'il adviendra de notre exploration. La galaxie nous attend.
40e Aermith, 1450
Des fois, mon esprit part à la dérive. Mes pensées sont généralement les miennes, mais de temps en temps, je me sens… absent… de mon corps. C'est comme si mon corps agissait de son propre accord dans ces moments où je ne suis pas là, mais je ne peux pas le confirmer par moi-même. Alph prétend avoir ressenti la même chose, mais personne d'autre à qui nous avons parlé ne l'a ressenti. C'est peut-être le stress de l'expansion, de la croissance de la race craetienne, qui nous affecte.
Nous constatons que les mêmes circonstances se produisent chaque fois que nous essayons de mener des tests sur nous-mêmes. Les appareils d'enregistrement que nous installons sont démantelés par notre main, puis les témoins externes perdent intérêt et partent une fois que les tests commencent.
Septimus n'a pas répondu à ma correspondance non plus. J'aimerais le voir, mais je n'arrive pas à entrer dans un vaisseau.
Je l'ai entendu aujourd'hui. La voix. Elle m'a dit de grandir, de m'étendre, de consommer. C'est une chose gutturale, une chose qui provient d'un endroit en moi que je ne souhaite pas connaître. À chaque nouveau cycle, mon esprit doit combattre de plus en plus fort pour garder le contrôle. Il y a des jours où je ne vois pas ce qu'il y a autour de moi, et tout ce que je vois, c'est la moisissure.
Je peux sentir qu'elle grandit lentement dans mon anatomie interne. Je peux sentir le picotement duveteux des cils derrière mes yeux et dans mes dents et sous mes écailles. J'ai voulu demander à Alph s'il avait ressenti les mêmes symptômes que moi, mais le seul mot qui est sorti de ma bouche, c'est ''grandir''.
Les Craetiens ont tous la même apparence maintenant. Leurs yeux sont complètement noirs et vitreux. Leurs écailles sont faites de cils cellulaires. Leurs corps sont faits de moisissure. Je peux les entendre me parler, même si leurs bouches ne bougent pas. Ils me chuchotent à l'oreille toutes sortes de choses à propos des ténèbres, de la faim, de la propagation.
Je ne veux pas sombrer dans les ténèbres.
La moisissure se propage à un rythme alarmant.
Elle recouvre désormais un quart de la planète. Septimus construit des automates pour aider à piloter un vaisseau pour se rendre au fin fond de l'espace. Nous ne sommes pas assez nombreux pour échapper à la moisissure. Elle va grandir. Elle va se propager. Elle va consommer. Il n'y a pas de moyen de l'arrêter.
Nous sommes immortels. Nous ne sommes qu'un. Mes pensées ne sont plus vraiment les miennes. Je peux entendre les pensées de mon peuple résonner dans mon esprit de plus en plus intensément maintenant. C'est parfois accablant, mais il y a des moments où leurs voix sont silencieuses. Ça ne s'arrête jamais pourtant. Les voix, c'est-à-dire. Elles pleurent et me blâment pour leur souffrance dans cette… conscience collective. Elles veulent être libres. Je ne peux pas les libérer.
J'ai toujours faim…
Ça se propage. La station spatiale est infectée.
Ma main me fait mal. Mon esprit me fait mal. Je ne peux plus lutter pour le contrôle pendant encore très longtemps. Septimus s'inquiète.
Je vais bien. Je suis tout, partout, tout à la fois. Je suis Crésténia. Je suis la lune. Je suis moi-même.
La faim est agonisante.
J'ai mangé un Craetien, j'ai absorbé son corps moisi dans le mien. Ça a comblé ma faim. Je dois manger à nouveau.
La propagation. Grandir.
L'univers est ma nourriture, et je suis un prédateur.
Il attend que je le consomme.
Je vais manger les étoiles.
Je suis dans les ténèbres maintenant. Je me sens plonger de plus en plus profondément au fil des jours et des cycles. Je n'arrive presque plus à penser à autre chose que la faim. J'entends un vaisseau approcher. Je ne reconnais pas son apparence.
S'il vous plaît, quelqu'un sauvez-moi.
Tout va bien.