SCP-697-FR

Objet no : SCP-697-FR

Niveau de Menace : Noir

Classe : Thaumiel

Procédures de Confinement Spéciales : Aucune excavation ne doit être entreprise dans le périmètre de SCP-697-FR. Un minimum de 4 agents de formation militaire assurent la surveillance du site, découragent les visiteurs d'y entrer, avec autorisation d'ouvrir le feu en cas de non-respect des consignes de sécurité. La position exacte du site archéologique de SCP-697-FR est inconnue du monde civil, et une réplique exacte des ruines a été construite après les évènements liés à la découverte de son potentiel anormal. Les agents en charge de la gestion de SCP-697-FR sont amnésiés à la fin de leur mission de surveillance.


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SCP-697-FR avant la destruction de sa partie visible. (vue d'artiste)

Description : SCP-697-FR désigne le site archéologique d'Etemenanki, situé dans l'actuelle province de Babylone, Irak. Le nom du site (du sumérien É.TEMEN.AN.KI, « la maison-fondement du ciel et de la terre ») provient de la ziggourat érigée durant le VIème siècle avant l'ère commune, dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. Plusieurs éléments de la théologie chrétienne suggèrent une parenté entre Etemenanki et la tour de Babel. Les éléments anormaux de ce site semblent attester de ce fait.

Le potentiel anormal de SCP-697-FR ne se révèle que lorsque le sol du site est altéré : l’excavation du lieu provoque un changement progressif de la réalité du site, ainsi qu'un bouleversement lent de la psyché des individus présents sur le site.

Du fait de sa dangerosité attestée, l'étude de SCP-697-FR se limite uniquement à l'exploitation des prises de vue réalisées lors du tournage du documentaire consacré à la seule excavation du site par la Fondation SCP, suivant la fouille de SCP-697-FR ayant eu lieu en 1968. Ces archives audiovisuelles comportent 1 cassette Betacam L d'une capacité de 60 min, filmée grâce à un enregistreur vidéo portable de type Sony Video Rover Portapak, par Anna Rüger, en charge du documentaire. Ces documents, essentiels pour la compréhension complète de l'objet, ne sont accessibles qu'aux agents en charge de la gestion du site.


Addendum :

Excavation d'Etemenanki (Babylone, Irak) [CH:5346]

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ASIA Administration de la Sécurité des Informations et des Archives
Service de retranscription des médias audiovisuels

FONDATION SCP

● 31/10/1968 : Fragment n°1 — « Premier jour de fouille ».

[00:00-00:45] La caméra tourne lentement sur elle-même pour capturer le panorama d'un paysage désertique.

[00:05-00:10] Anna Rugër Là j'ajoute le logo de la Fondation au milieu, puis fondu progressif… Ensuite le logo du CORAIL… Enfin le titre, juste au moment où l'image passe au niveau Soleil.

soleil.jpg

31/10/1968

00:00:10

E•TEMEN•AN KI

[00:15-00:45] Anna R. Et là je dis [ㅤdes bruits de pages froissées sont entendus] "L'Irak, Terre fertile, berceau de la civilisation. C'est ici que la Fondation a décidé d'entreprendre une fouille pour comprendre le lien entre les anomalies et l'humain. C'est ici que, à en croire les mythes, la Tour de Babel a été érigée en vue d'obtenir la connaissance divine. Vérité anormale ou fabulation banale ? C'est tout l'objet de cette para-archéologie que nous allons suivre avec le réseau crao.. CORAIL." Ah je bafouille ! De toute manière je vais le relire en post-prod.

La caméra se coupe

[00:46-07:16] Plusieurs prises de vue du désert en marche à différents endroits et moments de la journée. Coupures fréquentes.

[07:15-07:59] Cadrage sur le buste et le visage d'un homme assis à l’intérieur d'une tente d’expédition.

[08:01-08:04] Anna R. Vous pouvez vous présenter.

[08:01-08:44] Robert E. Je suis Robert Estienne, archéologue et historien spécialisé dans l'étude des religions grecques, chercheur émérite de la Fondation SCP, ancien secrétaire général du réseau de Confinement d'Objets Religieux Antiques Inter Laboratoires, appelé aussi réseau CORAIL. Je fais partie du laboratoire CHE:5346 de ce même réseau, et je suis le responsable administratif de la fouille archéologique d'Etemenanki. Mon rôle ici sera surtout d'apporter de l'aide dans les réflexions autour de l'étude de la potentielle anomalie sur le site archéologique : quel protocole expérimental effectuer pour prouver son existence, comment l'étudier avec précaution, comment en apprendre plus sur ses origines et ainsi comment le confiner au mieux.

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31/10/1968

00:08:39

[08:45-08:49] Anna R. Superbe. je vais d'abord interroger les autres membres, puis on reprendra la suite des questions ce soir.

[08:50-08:53] La caméra se tourne vers une femme assise à côté de Robert Estienne. Un cadrage est effectué sur son buste et son visage.

[08:54-08:59] Anna R. À vous Alice.

[09:02-09:39] Alice R. Je suis Alice Reilly, historienne-archéologue de la Fondation SCP, d'abord spécialisée dans l'étude des royaumes antiques de l'Anatolie, je me consacre maintenant à l'étude de la Mésopotamie. Je suis également membre du réseau CORAIL, directrice du laboratoire CHE:5346 depuis 1952. Je suis responsable scientifique de la fouille, en charge de déterminer le caractère anormal de ce site. Si cela est bien le cas, je dois également assurer son confinement. Il faut dire que nous nous doutons bien que ce site n'a rien de normal.

[09:02-09:39] Anna R. Pouvez-vous nous en dire plus sur ses effets ?

[09:40-10:02] Alice R. Pour faire simple : aucun archéologue de la vie civile n'a jamais creusé dans le site d'Etemenanki. Nous même, nous n'y sommes pas arrivés jusqu'à présent. Nous n'arrivons pas à formuler l'idée de creuser ce sol. Enfin jusqu'à l'arrivée d'Andreas Kounadis.

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31/10/1968

00:09:43

[10:03-10:16] La caméra se tourne vers un autre homme, assis face à un tableau ardoise à craie.

[10:17-10:20] Anna R. Et enfin, je vous en prie Andreas.

[10:21-10:58] Andreas K. Hm Hm. Je suis Andreas Kounadis, physicien de la Fondation, spécialisé dans la tomographie thaumaturgique, et membre de la [sic] laboratoire grec du réseau CORAIL, GR:7843. Je suis également responsable technique du réseau et par extension du site où nous sommes, j'aiguille les scientifiques lorsque des fouilles requièrent des besoins particuliers, comme c'est la cas ici.

[11:00-11:07] Anna R. Quel instrument avez-vous construit pour cette fouille ?

[11:09-11:20] Andreas K. Une ancre de Scranton. Plus précisément un Pyramide de Scranton pour neutraliser les effets mémétiques associés à une manipulation de la réalité en stabilisant son… level ?

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31/10/1968

00:11:15

[11:20-11:21] Anna R. Niveau.

[11:21-11:38] Andreas K. Niveau. Ce Pyramide est également pourvu d'un tomographe pouvant couvrir l’entièreté du site jusqu'à plusieurs kilomètres sous le sol. C'est en l'utilisant que nous avons sondé le sol du site sans le creuser pour le moment, et trouvé une structure dont nous ne connaissons pas la matière de fabrication. Voyez…

[11:38-11:50] Andreas Kounadis montre à la caméra un document auparavant posé à côté de lui. La caméra zoom sur le document pendant que Andreas Kounadis parle.

babel_plan.jpg

31/10/1968

00:11:40

[11:42-11:50] Andreas K. Beaucoup d'agents pensent que c'est une tour de Babel sous la Tour de Babel, mais je n'y crois pas.

[11:51-11:52] Anna R. Quel est votre avis dessus ?

[11:53-11:50] Andreas K. Moi… je pense que c'est un mythe.

La caméra se coupe

[11:50-24:46] Plusieurs prises de vue de la fouille archéologique d'Etemenanki. Les prises de vues sont effectuées à grande distance du site, afin de prendre dans un même champ la Pyramide de Scranton et les générateurs installés autour du périmètre de la fouille.

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31/10/1968

00:17:37

Le bâtiment servant de détecteur tomographique à rayon K est également filmé.

site2.jpg

31/10/1968

00:22:16

[24:47-25:39] La caméra suit Andreas Kounadis pendant 35 secondes sur le site de la fouille archéologique. À 25:22 il se baisse et fait un geste de la main à la caméra, l'invitant à filmer ce qui se trouve au sol.

[25:39-25:50] Andreas K. Voyez ici, cette épine est située au centre du site. Ce n'est que la partie émergée de la structure enfouie découverte par tomographie. Cet élément semble anormal, et pourtant jamais personne ne l'a remarqué jusqu'à aujourd'hui et l'activation de la pyramide de Scranton.

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31/10/1968

00:25:47

[25:51-26:03] Andreas K. Certains détails nous échappent. La pyramide dévoile ce qui se cache entre les grains de sable de ce site archélogique, que nous redécouvrons. Mais il dévoile également ce qui se cache entre les grains de sable de notre réalité, et c'est fascinant.

[26:03-26:10] Anna R. Que se passerait-il si une entité anormale se mettait à portée de la pyramide durant son fonctionnement ?

[26:11-26:32] Andreas K. Hm… La pyramide sert à moduler le niveau de réalité d'un espace, à le forcer à adopter notre niveau de réalité. La pyramide va équilibrer le niveau de réalité de l'anomalie, au prix du corps physique de l'anomalie qui ne peut survivre dans notre réalité. Mais chaque don appelle le contre don. Ce que donne la pyramide lui fait recevoir de la part de l'anomalie quelque chose, une partie plus éthérique.

[26:33-26:39] Andreas Kounadis semble remarquer quelque chose derrière la caméra.

[26:40-26:57] Andreas K. Je crois que Robert vous appelle depuis l'autre bout du site, pour ma part je dois rejoindre la pyramide. Cette dernière est une concentré de technologie, elle doit être surveillée systématiquement pour éviter tout problème d'instabilité.

La caméra se coupe

[26:58-27:13] Vue sur un trou de taille humaine menant à l’intérieur d'un monticule de pierre dans le site archéologique. À cette distance, l’intérieur de l'entrée est trop sombre pour être filmé. Robert Estienne et Alice Reilly se trouvent devant l'entrée.

[27:14-27:25] R. Estienne Nous sommes passés devant cette butte ce matin, l'effet mémétique du site s'estompe d'heure en heure. À vous l'honneur Alice.

[27:26-27:27] A. Reilly Merci.

[27:28-29:15] Alice Reilly rentre dans l'ouverture, suivie de Robert Estienne qui allume une lampe torche, et de la caméra qui les suit. Pénombre à l’intérieur du monticule. L'image est très brouillée par le manque de lumière, on distingue des murs scultpés à même la roche ainsi que trois monceaux de terre au sol, au centre. Sur le côté, une entrée mène à un escalier descendant.

[29:16-29:29] A. Reilly J'ai… j'ai l'impression que c'est une salle mortuaire… Il y a des écritures…. des écritures latines ? C'est impossible.

tombes.jpg

31/10/1968

00:29:21

[29:29-29:42] Anna Rugër approche la caméra devant l'un des dalles qui semble être une sépulture.

[29:43-29:50] Anna R. « Ci… git… Anna Rug… »

tombe_zoom.jpg

32/10/1968

00:29:49

[29:51-30:00] La lampe torche tombe au sol. Des cris de douleur et des supplications sont entendues à l’extérieur du monticule, dans le site archéologique. La caméra tremble.

La caméra se coupe

● 32/10/1968 : Fragment n°2 — « Deuxième jour de fouille ».

[30:01-30:52] Aucune image n'est visible, à cause de l'obscurité. La caméra semble s'être lancée sans que Anna Rugër n'en ai eu connaissance, elle se trouve à côté d'elle. Alice Reilly et Robert Estienne sont également présents. Tout le monde parle en chuchotant, avec un souffle lent.

[30:12-30:16] Anna R. C'est… terminé ?

[30:17-30:23] Alice R. Je n'entend plus les cris.

[30:24-30:31] Anna R. Il y a eu une attaque d'un groupe armé ?

[30:32-30:39] Robert E. Je n'ai pas entendu de coups de feu.

[30:40-30:43] Alice R. Je vais regarder.

[30:44-30:52] Robert E. Faites attention, prenez ma lampe torche.

[30:53-33:38] En allumant la lampe torche, la caméra filme Anna Rugër, Robert Estienne et Alice Reilly à plat ventre, immobiles à côté des sépultures. Alice Reilly se lève très lentement. Elle se dirige vers une faible source de lumière : l'entrée de la grotte. Un long moment passe avant qu'elle ne revienne dans le champ de la caméra.

[33:39-33:40] Anna R. Alors ?

[33:41-33:56] Alice R. Tous… disparus. Il ne reste que des vêtements éparpillés sur le site et… je ne saurais le décrire… des masses informes de chairs, des boules collant aux vêtements qui jonchent la fouille.

[33:37-34:01] Robert E. C'est horrible. Que devons-nous faire ? Sortir ?

[34:02-34:11] Alice R. Impossible, le soleil frappe si fort que je n'ai pas pu mettre ma tête dehors. Il fait une chaleur à en mourir.

[34:12-34:14] Robert E. C'est l'Irak chère Alice, c'est nor…

[34:15-34:27] Alice R. Non ce n'est pas normal, les morceaux de chairs dont je vous parle : ils sont enflammés, les vêtements se calcinent. C'est comme si nous étions si proches du soleil que nous en brulions.

[34:28-34:32] Anna R. « La maison-fondement du ciel et de la terre… »

[34:33-34:37] Alice R. Oui, j'ai pensé la même chose…

[34:38-34:40] Robert E. Que voulez-vous dire ?

[34:41-34:52] Anna R. Ce site n'est pas fait pour creuser car c'est le fondement du ciel et de la terre : É-TEMEN-AN-KI. On ne creuse pas une base, sinon tout s'écroule.

[34:53-35:03] Robert E. Ce ne sont que des suppositions basées sur son nom. Mais en se basant sur cela, il faudrait donc s'arrêter ici et attendre les secours.

[35:04-35:19] Alice R. Sauf que, et vous le sentez comme moi, l'atmosphère se fait de plus en plus étouffante. J'ai bien peur que pour notre santé nous soyons obligé de suivre l'escalier et de descendre un peu plus bas, là où il fait moins chaud.

[35:20-35:25] Robert E. Mais c'est du suicide ! On ne sait pas ce qui se cache en dessous.

[35:26-35:28] Anna Rugër ramasse la caméra.

[35:29-35:34] Anna R. Ho, pourquoi la caméra est en marche ? Pourquoi est-ce marqué 32 octobre 1968 dessus ?

[35:35-35:45] Robert E. Comme sur notre tombe. C'est officiel, je ne comprends plus rien. Je suis chercheur, et j'aimerais comprendre ce qui m'arrive.

La caméra se coupe

[35:36-35:59] Anna Rugër filme la marche du groupe à travers un escalier légèrement en colimaçon. La lampe torche éclaire les pas du groupe.

[36:00-36:03] Robert E. Vous filmez Anna ?

[36:04-36:13] Anna R. Cela me donne l'impression que le temps passe. Nous marchons sans arrêt, je ne saurais dire depuis combien de temps.

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32/10/1968

00:36:10

[36:14-36:32] Robert E. Vous avez probablement raison, documenter notre infortune est tout ce qui nous reste. Au moins, quand on ressortira de cette expédition, nous aurons des souvenirs. Vous en tout cas, car j'ai déjà prévu de prendre ma retraite. J'ai hâte de tout oublier.

[36:33-36:35] Anna R. Vous allez choisir l'oubli ?

[36:36-37:02] Robert E. Évidemment, je ne vais pas passer ma retraite dans le Site-Aleph, à me remémorer les horreurs que j'ai vécues durant mon activité. Et, au delà de cela, je suis étonné que tant de gens soient si circonspects lorsque j'évoque mon droit à l'oubli. Dites-moi, comment pouvez-vous savoir si vous avez déjà été amnésié ?

[37:03-37:07] Anna R. Je pense qu'il est impossible de le savoir, par définition…

[37:08-38:21] Robert E. Détrompez vous, il y a un moyen détourné d'en avoir la certitude. Voyez vous, il existe un formulaire à destination du comité d'éthique et du département de censure. Si vous l'envoyez en demandant clairement si vous avez déjà été amnésiée par le service d'oubli du DCD, ce qu'ils appellent un "Fiché A", le comité doit vous répondre dans les trois mois. Si vous n'avez jamais été amnésié, la réponse sera "vous n'êtes pas fiché A". Dans le cas contraire, vous recevrez la réponse suivante : "nous ne pouvons pas répondre à votre demande, cette dernière est classée secret défense". De tous les chercheurs qui ont fait la demande, aucun n'a pu avoir une réponse concluante. Aucun. Dites-moi, dans ce cas, si nous ne nous ne sommes que la somme de nos souvenirs, qu'est ce qui nous différencie d'un poisson rouge, ou pire, d'un civil ignorant l'anormal ? Pourquoi n'ai-je pas le droit de savoir comment ont disparu les autres chercheurs du CORAIL, mes anciens amis ?

[38:22-38:30] Alice R. Vu sous cet angle, il est difficile de dire "ce que nous ignorons ne peut pas nous faire de mal".

[38:31-38:47] Robert E. Précisément, c'est pour cela que la retraite par amnésie est sûrement la plus douce des amnésies, car ce sera la seule que j'aurai choisie. Ce jour-là, sachant ne plus avoir à savoir, je me reposerai enfin, heureux de mon ignorance.

[38:48-41:18] Le groupe marche en silence.

La caméra se coupe

[41:19-41:30] Le groupe s'est arrêté au niveau d'un plateau, entre deux marches d'escalier. Robert Estienne est assis à même le sol et Alice Reilly sur une marche. Anna Rugër les filme.

[41:31-41:41] Anna R. Un petit sourire pour la photo de l’Étoile de la Fondation ? Si après ce périple, on ne nous la décerne pas, je ne sais pas ce qu'il faut !

[41:42-41:47] Robert E. Obtenir l'étoile de la Fondation ? Grand' Mère, non merci !

[41:48-41:57] Alice R. Savez-vous ce qu'on dit à propos de l’Étoile de la Fondation, Anna ?

[41:58-42:00] Anna R. Je l'ignore.

[42:01-42:19] Alice R. Il n'y a que deux critères pour l'obtenir en cas d'acte héroïque, mutuellement exclusifs l'un à l'autre. Il faut être sain ou sauf. La Fondation déteste être redevable, et dans un cas comme dans l'autre, il suffira d'un hommage unique pour remercier l'agent.

[42:20-42:36] Robert E. Et je préfère mille fois finir maintenant ma vie dans ce trou à rat que dans l'asile psychiatrique du Site-Aleph, le Département de Psychanalyse n'attend que moi, ce qu'ils me feraient subir est pire que la mort.

[42:37-42:42] Anna R. Entre ça et l'oubli, nos choix sont limités… En clair, ici, on tue nos pionniers.

[42:43-42:51] Alice R. C'est joliment dit, mais ce n'est pas avec des bons mots qu'on va sortir de ce pétrin. L'air redevient irrespirable, descendons.

La caméra se coupe

[42:52-42:59] Robert Estienne, visiblement agité, regarde la caméra. Il semble attendre, impatient, quelque chose.

[43:00-43:04] Anna R. C'est bon, vous pouvez parler.

[43:04-43:34] Robert E. Ce message est à l'intention du directeur de la fouille archéologique d'Etemenanki, que nous n'avons jamais vu encore. Nous sommes, je pense, à quelques marches du fond du sous-sol. Nous marchons depuis le début autour de quelque chose qui respire entre les murs de cette structure, quelque chose de vivant. Pourquoi ne pas nous en avoir informé plus tôt ? Est-ce une mission suicide, auquel cas il aurait été assez courtois de nous l'indiquer ? Et pourquoi tous ces souvenirs rejaillissent de ma mémoire, à mesure que nous nous approchons de la fin ? Comme des voix de gens que je reconnais à nouveau.

[43:35-43:47] Alice R. J'ai des flash concernant des évènements que je pourrais qualifier de secret-défense, bien que je n'en ai aucun souvenirs. Sont-ce des souvenirs effacés par des procédés amnésiants ?

[43:48-43:52] Robert E. En clair : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?

[43:53-44:03] Anna R. Je… crois maintenant me rappeler l'existence d'une vidéo tournée avant que l'on me donne cette caméra. Je ne saurais dire de quoi elle parle. Je crois que ce fragment s'appelle « Préambule ».

[44:04-44:07] Alice R. Rembobinez la cassette et regardons !

La caméra se coupe

[44:07-44:40] Robert Estienne, en colère, regarde fixement la caméra. Quelques secondes passent, immobile. Alice Reilly est en arrière-plan, prostrée, les mains sur le visage.

[44:41-44:51] Robert E. Je disais donc, cher directeur de la fouille archéologique d'Etemenanki [il rit]. Êtes-vous fier ? La vidéo que nous venons de voir était très instructive, tout s'est passé selon votre plan. Kounadis, vieux connard ! Étouffe-toi avec ta promotion, les O5 seront fiers de toi.

[44:52-44:53] Alice Reilly lève son visage de ses mains.

[44:53-44:57] Alice R. Robert ! Nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-même.

[44:58-44:59] Robert E. Pardon ?

[45:00-45:05] Alice R. Littéralement. Nous sommes rentrés dans la grotte sans y avoir été forcés.

[45:06-45:17] Robert E. Excusez-moi mais je veux encore avoir le droit, même devant les portes de l'enfer, de choisir avec quoi je m'associe.

[45:18-45:25] Alice R. Et à leur place, nous aurions fait la même chose. La preuve.

[45:26-45:33] Robert E. Rah… Est-ce si important maintenant ? Ils ne reste plus qu'à faire ce qu'on avait prévu depuis le début, toucher le fond.

[45:34-45:41] Anna R. Au moins, maintenant nous savons à quoi nous attendre.

[45:42-45:47] Robert E. Quelle maigre récompense. Bon, préparez votre caméra, c'est bien notre seule chance de survie.

[45:48-46:33] Les trois membres du groupe se regardent et descendent les dernières marches de l'escalier.

[46:33-47:21] Ils traversent un quart du tunnel autour du mur central. Une lumière vive est perceptible à l'autre bout du tunnel.

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32/10/1968

00:47:21

[47:22-48:17] Le groupe s'approche lentement de la source de lumière, il semble attiré inexorablement.

[48:17-49:56] Le groupe s'immobilise devant la source de lumière. La lumière sature la caméra. Une image indescriptible peut-être observée à 49:39.

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32/10/1968

00:49:39

[49:57-50:00] La caméra se tourne vers ce qu'il reste de Robert Estienne.

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32/10/1968

00:50:00

La caméra se coupe

● 01/11/1968 : Clichés effectués par le Dr A. Kounadis lors de l'évènement 697-FR. Le texte affilié à chaque illustration sont les souhaits-rituels prononcés lors de la procédure finale de gestion de SCP-697-FR.

● 31/10/1968 : Fragment n°0 — « Préambule ».

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31/10/1968

-00:06:06

[-06:06;-05:44] Anna Rugër débout, regarde à côté de la caméra, attendant un signal. Elle hoche de la tête puis parle en fixant la caméra.

[-05:45;-04:36] Anna R. Bonjour Anna. D'après nos calculs, si tu es encore vivante, tu te remémoreras l'enregistrement de ce message lorsque tu seras à quelques mètres de l'épicentre du site. Je suis Anna Rugër, directeur de la fouille archéologique d'Etemenanki. Tu ne t'en rappelles pas, car dans quelques instants je vais subir une amnésie consentie de ces six derniers mois, avant de participer à l'expédition visant à confiner l'être-concept qui menace grandement les intérêts de la Fondation, et ceux des humains en général.

[-04:35;-04:33] Andreas Kounadis rentre dans le champ de la caméra.

[-04:32;-03:37] Andreas K. Je pense que tu as la droit d'avoir des réponses, maintenant. Cet être-concept est attiré par ce que nous appelons « le connaissance ». Il est également avide d'un autre concept : « l'oubli ». Un être-concept vit dans notre réalité, mais doit se nourrir de ce qui l'attire pour maintenir son corps physique. Si nous n'avons pas trouvé de recherches sur le sol d'Etemenanki, ce n'est pas parce qu'il n'en existe pas : c'est parce qu'il en a existé, et que cet être-concept s'est nourrit de l'existence des chercheurs l'ayant exploré. Dieu seul sait combien de chercheurs ont cessé d'exister quand ils ont pénétré dans l'antre de cette anomalie. Après des années de gavage, l'être-concept est maintenant extrêmement instable, on ne sait pas vers quel scénario nous allons si elle brise son propre confinement. Il faut agir dès maintenant.

[-03:36;-03:21] Anna R. Nous avons déterminé que l'être choisi des victimes ayant développé énormément de connaissances à son sujet. Le choix des agents pour cette exploration s'est donc fait naturellement.

[-03:20;-03:15] Robert Estienne et Alice Reilly entrent également dans le champ de la caméra.

[-03:14;-03:04] Alice R. Qui d'autre que le directeur et ses responsables de site, qui l'étudient depuis des mois ? Cet être-concept serait Baal-Zebul, le seigneur de tout ce qui vole, avide de la lumière du savoir. L'être qui, comme la Tour de Babel, représente les dangers de la recherche de la connaissance. Nous savons tout de lui.

[-03:03;-02:52] Anna R. Néanmoins il restait un problème de taille : la créature se dérobait à nous, car elle craint pour sa vie, elle sait que nous voulons la confiner. Il fallait donc oublier son existence même pour attirer son regard.

[-02:51;-02:40] Robert E. D'où l'amnésie. C'est moi qui en ai eu l'idée. Celle-ci, contrairement aux autres, aura au moins le mérite d'être consentie.

[-02:39;-02:08] Alice R. La créature contrôle l'espace lié au site archéologique, elle est aussi capable de rendre nos souvenirs, en absorbant notre amnésie en quelque sorte. Confusion mentale, spatiale et temporelle : nous ne doutons pas que nous n'allons pas passer un très agréable moment durant notre expédition, la créature va jouer avec nos nerfs pour pré-digérer notre existence dès notre entrée dans l'antre. mais nous savons au moins que nous avons une chance d'en réchapper : votre caméra.

[-02:07;-01:47] Andreas K. La créature se nourrit de vos existences, mais si vous filmez le moment où elle tentera de vous abducter, vous allez créer un paradoxe : le processus d'effacement de la réalité ne pourra pas avoir lieu tant qu'une ancre vous relie à notre monde. Cette ancre c'est la caméra. Enfin, en théorie.

[-01:46;-01:35] Alice R. Et en théorie, on ne revient pas indemne du regard des anges… des démons non plus. Lorsque nous regarderons la vérité en face, nous n'auront que quelques secondes pour agir. Mais heureusement, nous sommes les seuls agents courant un risque dans le site. Les autres ne se douteront de rien. N'est-ce pas Andreas ?

[-01:34;-01:01] Andreas K. Oui… le seul risque que je vois, c'est si j'active la pyramide de Scranton à son plein potentiel trop vite. On risque de griller tout ce qui se trouve sur la surface, comme un micro-onde géant, au moment de votre entrée dans l'antre. Vous seriez alors protégés, car déjà à l’intérieur du sol. Seul le périmètre du site serait touché, les gens dans la pyramide seraient protégés. La seule raison pour laquelle je ferais une chose pareille, c'est s'il fallait activer l'absorption du concept de la créature dans la pyramide en vue d'un réutilisation future, plutôt que de la confiner à jamais. Seul le conseil O5 est habilité à donner cet ordre.

[-01:00;-00:50] Robert E. Et nous avons clairement posé notre véto là-dessus. C'est la condition sine qua none de notre participation.

[-00:49;-00:42] Andreas K. Tout à fait, donc aucune raison que SCP-697-FR soit classé en tant que Thaumiel, sa menace est beaucoup trop grande.

[-00:41;-00:28] Anna R. Voilà. J'espère que tu es rassurée. Bonne chance dans cette dernière ligne droite, nous en aurons bien besoin.

[-00:27;-00:13] Andreas K. Un dernière chose : je serai le seul agent à ne pas être amnésié, ne m'en voulez pas si je ne vous dis pas tout dans les prochaines heures, c'est nécessaire pour les besoins de la capture de le mythe.

[-00:12;-00:06] Alice R. La mite Andreas, on dit La, pas le.

[-00:05;-00:01] Andreas K. Ho pardon, le français n'est pas mon langue maternelle. Parfois je m'embrouille avec les langues.

La caméra se coupe

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