SCP-690-FR

Objet no : SCP-690-FR

Niveau de Menace : Jaune

Classe : Sûr Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-690-FR doit être confiné dans un casier blindé standard du Site-Ghimel. Par mesure de précaution, ce casier doit être placé dans une section du Site permettant un contrôle strict de l'humidité et accessible uniquement via des sas de décontamination, afin de prévenir toute contamination biologique et d'éviter une activation involontaire de l'objet. Enfin, un bouchon en silicone sur mesure doit être placé en toutes circonstances dans le bec de l'objet.

En cas d'activation de l'objet, l'air des sections contaminées doit être traité, et les spécimens biologiques créés par l'activation doivent être capturés et étudiés. Le Site-Ghimel doit ensuite être placé en état de vigilance Orange pour une durée de 24 heures.

Depuis le 07/08/20██, les expérimentations impliquant SCP-690-FR ne sont plus autorisées, y compris avec de simples échantillons de pain.

SCP-690-FR ne doit ingérer de chair animale vivante ou morte en aucune circonstance.

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Représentation fantaisiste et simpliste d'un Canard de Vaucanson. SCP-690-FR comporte quant à lui plus de 200 éléments chimiques, alchimiques et mécaniques détaillés dans le dossier 690-A-1.

Description : SCP-690-FR est un canard automate fortement inspiré du Canard de Vaucanson, une attraction populaire du XVIIIème siècle censée simuler la digestion et la défécation des êtres vivants. Pour cela, de la nourriture est insérée dans le bec et un ensemble de mécanismes se charge d'imiter le processus naturel du traitement des aliments. Concernant SCP-690-FR, la mise en mouvement du système est assurée par une batterie remplaçable à loisir et des capteurs de pression au niveau du bec.

La digestion prend en moyenne 5 minutes et ses mécanismes combinent des procédés normaux et anormaux, mais tous sont bien compris par la Fondation, à l'exception de trois composants qui représentent l'essentiel des risques de rupture de confinement :

  • Deux brumisateurs cachés sous les ailes diffusent une odeur nauséabonde à chaque activation de l'objet et de façon proportionnelle à la quantité de matière ingérée. La composition du parfum diffusé varie en fonction de la nature de la nourriture grâce à une réaction chimique complexe encore mal comprise, mais comportant systématiquement d'importantes quantités de soufre. Quand la matière ingérée est d'origine animale, alors [DONNÉES SUPPRIMÉES], causant d'importants problèmes respiratoires dans un rayon de plusieurs centaines de mètres.
  • La dernière cuve chimique, étape finale de la digestion à proprement parler, fait muter la nourriture partiellement digérée en des organismes informes et indépendants composés en grande partie de matière fécale, désignés SCP-690-FR-1. Leur nature exacte varie grandement en fonction de la nature et de la quantité de la matière ingérée. Lorsqu'il s'agit de matière végétale ou de ses dérivés, ces organismes sont généralement comparables à des limaces dont la longueur moyenne est de 14 cm, le poids moyen de 20 grammes, et pouvant se déplacer jusqu'à 1km/h. Lorsqu'il s'agit de matière animale, [DONNÉES SUPPRIMÉES], garantissant ainsi une mobilité plus problématique et une dangerosité considérablement accrue. Ces organismes sont expulsés par l'anus en caoutchouc et cherchent ensuite à s'éloigner le plus possible de SCP-690-FR. Les spécimens ne font pas preuve d'une intelligence particulière, ne sont pas agressifs et contournent simplement les obstacles sans chercher à se nourrir ou se reproduire. Les instances de SCP-690-FR-1 meurent généralement au bout de 20 heures en moyenne. La plus longue distance parcourue par une instance avant de décéder fut de 32 kilomètres.
  • Un émetteur situé dans le crâne de l'objet produisant un signal permettant d'envoyer des SMS à tout téléphone portable à une centaine de kilomètres à la ronde. Cet élément, de loin le plus dangereux quant au risque de fuite d'information, ne s'active que lorsque la digestion de l'objet arrive à son terme. Ce signal, toutefois, peut être intercepté par des isolants radio standards. La forme des SMS varie, mais pas le fond, généralement constitué de messages immatures mêlant lettres majuscules, smileys et emojis, faits pour interpeller le destinataire en l'informant que « le canard » vient de déféquer.

Note du Dr Cole : Quelques membres de l'équipe de recherche l'ont déjà deviné, mais je fais cette note pour en informer tout le monde. SCP-690-FR est un objet qui a été spécialement conçu pour risquer une brèche d'information. Nous savons que sa créatrice, une anartiste française du nom de ██████ █████, désirait créer une œuvre d'art qui saurait être à la fois ludique et extrêmement embêtante. L'objet cherche à se faire remarquer. En le faisant fonctionner, on le sent à un kilomètre à la ronde, et si on ne fait pas attention, des milliers de personnes reçoivent du spam et on se retrouve avec des témoignages de motards qui écrasent des créatures dégoûtantes qui n'ont jamais été observées jusqu'alors.

Mais.

Nous n'avons pas affaire à la crème de la crème des anartistes. Ceux qui ont manipulé l'objet ont pu le remarquer : la fine couche de plastique jaune se détache du canard, révélant le métal qui protège la mécanique interne, plusieurs composants nécessitent des remplacements réguliers car ils s'usent vite en raison d'une mauvaise installation, les ondes de l'émetteur sont facilement interceptées, tout comme la plupart des petites créatures que la machine rejette… Ce n'est pas du grand art.

Nous avons également appris, grâce aux travaux de rétro-ingénierie de la technologie Wonderworldienne du regretté M. Sorrente, que l'émetteur utilisé par l'objet est un dispositif d'alerte modifié provenant de la nouvelle lignée de jouets du Dr Wondertainment, dont la production a démarré vers les années 2000. L'appareil sert, à l'origine, à alerter les instances de SCP-501-FR-2 quand un dysfonctionnement du jouet est détecté grâce à de multiples capteurs de confection anormale. Avec les modifications de ██████ █████, le signal a été modifié pour diffuser ces SMS puérils, et l'appareil s'active à chaque utilisation de SCP-690-FR, mais nous pensons pouvoir inverser le processus.

Nous tenons peut-être entre nos mains un moyen d'appâter des instances de SCP-501-FR-2.

Addendum 690-FR-C-1 : Modification expérimentale de SCP-690-FR

Le 03/06/20██, après autorisation du Comité des Directeurs de la Branche Française, SCP-690-FR est modifié afin de remplacer son émetteur anormal par une version modifiée de ce même émetteur. Afin de préserver le bon fonctionnement de l'objet, seule la nature du signal émis est modifié. Les conditions de déclenchement de l'émetteur, ainsi que le reste du fonctionnement de SCP-690-FR, n'ont pas subi de modification.

Le Niveau de Menace de SCP-690-FR est reclassifié en Blanc de façon temporaire : dorénavant, tout déclenchement de l'objet diffusera un signal d'alerte à l'intention de SCP-501-FR, causant l'arrivée d'instances de SCP-501-FR-2 à proximité qui tenteront de récupérer l'objet. SCP-690-FR doit être utilisé exclusivement en tant qu'appât et ne doit plus être utilisé dans le cadre d'expérimentations.

Addendum 690-FR-D-1 : Première initiative de capture

Date : 15/06/20██

Détails de l'initiative : SCP-690-FR est placé dans le Site de Confinement Temporaire 12A-8, inutilisé depuis 5 ans en raison de la construction d'un Site de Confinement permanent à une centaine de kilomètres. Le Site est un bunker dont les meubles ont été vidés et l'installation électrique désinstallée, à l'exception du système de ventilation et des sas de sécurité.

SCP-690-FR est placé au centre de la plus large pièce du Site, en face d'un sas de sécurité standard, seule entrée et sortie de l'endroit. Huit agents, menés par l'Agent Barnella, sont dissimulés dans la pièce, prêts à intervenir à l'approche d'une instance de SCP-501-FR-2.

Une caméra est placée au-dessus du sas de sécurité permettant d'accéder à la pièce, permettant d'identifier l'instance avant qu'elle ne franchisse la porte. Si l'instance se révèle trop dangereuse, la porte peut être fermée à distance par l'Agent Barnella, privant l'accès à SCP-690-FR.

Un sac en lin est placé autour du postérieur de SCP-690-FR pour récupérer les instances de SCP-690-FR-1 qui s'en échappent.

À 14:00, heure locale, SCP-690-FR est nourri de quelques morceaux de mie de pain.

Retranscription des données enregistrées :

Agent Tames : Mais, Commandant, et si c'est Xynthia, qui descend ?

Agent Barnella : Qui ?

Agent Tames : Xynthia. La chauve-souris. Celle qui pourrait abattre cette porte comme un domino.

Agent Barnella : Elle descendra pas pour un canard en plastique, Tames. Avec ce genre d'appât, c'est du petit poisson, que l'on pêche, pas du requin blanc. Fermez-la, maintenant, et restez attentifs.

Les Agents attendent encore une dizaine de minutes. Des bruits de digestion mécanique provenant de SCP-690-FR sont audibles.

Agent Tames : Commandant, ça pue.

Agent Barnella : Par pitié, Tames, taisez-vous un peu.

Agent Mourier : Heureusement qu'on a encore l'aération, ouais. Sinon, j'aurais voté pour attendre la poupée à l'extéri-

Agent Barnella : J'entends quelque chose, chut.

Une instance de SCP-501-FR-1 approche prudemment dans le couloir. Grâce à la caméra, l'Agent Barnella l'identifie comme étant SCP-501-FR-2-141 (« Cow-Boy »), et décide de laisser le piège ouvert.

L'entité repère la caméra et s'arrête. Après quelques secondes d'hésitation, l'entité se met à danser. Les Agents restent silencieux, mais se regardent. Après une dizaine de secondes passées à danser face à la caméra, l'entité s'arrête et se gratte le crâne.

Une ficelle sort ensuite de son dos et active manuellement et très rapidement la commande de fermeture d'urgence du sas devant l'entité, enfermant les Agents dans la pièce avec SCP-690-FR. Les Agents se précipitent vers la porte fermée et commencent à essayer de forcer l'ouverture, sans succès.

Cow-Boy : Les mecs, j'ai conçu ces portes.

Les Agents ignorent l'entité et tentent d'enfoncer la porte à coups de pied. L'Agent Barnella demande en hurlant à ses collègues de s'écarter pour lui faire plus de place, mais se foule la cheville contre la porte. Durant tout ce temps, l'entité essaie de leur parler.

Cow-Boy : Hey-

Bruit sourd.

Cow-Boy : Allô ?

Bruit sourd.

Cow-Boy : Les gars, vous allez pas y arriver, il y a quarante centimètres de métal.

L'entité toque la porte avec sa jambe.

Cow-Boy : Plutôt soixante.

Les Agents essaient d'ouvrir la porte pendant deux minutes supplémentaires, sans succès.

Cow-Boy : Vous voulez pas me passer le jouet, du coup, dites ? Ça serait plus simple pour tout le monde.

Agent Barnella : Tu commences à m'emmerder, le fennec en peluche. Hé, tu sais quoi-

L'Agent Barnella ferme à distance plusieurs autres portes au sein du Site de Confinement Temporaire grâce à son panneau de commande portatif. L'entité se tourne vers les sons de fermeture.

Agent Barnella : Voilà. Comme ça, t'es bloqué avec nous, petit génie. Alors, comme ça, t'as conçu ces portes ? Quoi, t'as fait partie de la Fondation ? Je croyais que Wondertainment engageait que des cambrioleurs.

Cow-Boy : Vous savez, si j'ai conçu ces portes, je vais savoir les ouvrir aussi.

Agent Barnella : Je-

L'Agent Barnella réagit vite en activant la procédure de fermeture d'urgence sur toutes les portes déjà condamnées. Il ricane.

Agent Barnella : Voilà, maintenant, non.

Cow-Boy : Mh.

Plusieurs secondes de silence.

Cow-Boy : Bon, ben, je vais utiliser la ventilation.

Agent Barnella : Quelle venti- La ventilation ?! Sûrement pas, y a des grilles, des ventilateurs, tout un fatras de zones électrifiées spécialement pour que des rats comme toi passent pas.

Cow-Boy : Sarcastique. Je me demande comment je vais passer, alors, tiens, mh…

L'entité utilise une ficelle pour arracher la caméra, coupant le visuel de l'Agent Barnella sur l'entité.

Agent Barnella : Hey, qu'est-ce que tu fous ?

Au loin sont audibles les vis du conduit de ventilation qui tombent sur le sol.

Cow-Boy : Ben, je m'en vais. Vous inquiétez pas, les missions ratées, ça arrive chez nous.

Agent Barnella : Pourquoi casser la caméra ?

Cow-Boy : Désolé, j'ai des astuces et je veux pas trop les montrer. Mais si vous êtes gentils avec mes collègues, je redescendrai peut-être vous expliquer !

À ce moment, l'Agent Barnella indique secrètement à ses collègues d'appeler des renforts pendant qu'il essaie de retenir l'entité.

Agent Barnella : Attends ! Tu as travaillé à la Fondation SCP, c'est ça ? Si tu te souviens des portes du Site, tu dois te souvenir de tes engagements, non ? La mission du secret, Sécuriser, Contenir, Protéger ? Si tu pouvais nous fournir quelques informations sur tes employeurs, on te serait très reco-

Cow-Boy : Ça dépend ce que vous voulez savoir, je vais pas donner des informations qui risquent de poser problème aux Kleptoys.

Agent Barnella : Super, alors, pour commencer-

Agent Tames : Commandant, les renforts arrivent dans cinq minutes.

L'entité finit de dévisser le conduit de ventilation. Le son est brièvement saturé tandis que l'Agent Barnella frappe l'Agent Tames au visage.

Cow-Boy : Les autres peluches sont moins sympas que moi, méfiez-vous si vous voulez retenter ce coup-là. Bon allez, du courage, surtout !

L'Agent Barnella se mord le pouce pour contenir sa frustration. L'équipe se tient en silence dans la salle pendant deux minutes.

Agent Tames : On a beau pas avoir mis beaucoup de pain, qu'est-ce que ça pue, quand même.

Un claquement retentit tandis que la ventilation est coupée. Il sera plus tard révélé que l'entité a causé un court-circuit en mordant des fils électriques stratégiques afin de passer plus facilement les conduits d'aération.

Agent Tames : Toussote.


Décisions de la Direction : L'Agent Barnella reçoit un blâme pour mauvaise conduite, erreurs de commandement et mise en péril des objectifs de la mission. Il est également décidé que pour la prochaine tentative, il sera accompagné du Dr Cole, spécialiste en confinement des produits Wondertainment.

Addendum 690-FR-D-2 : Seconde initiative de capture

Date : 02/07/20██

Détails de l'initiative : Un terrain vague à proximité d'une voie pour camions peu empruntée est utilisé pour les besoins du piège. SCP-690-FR est placé sur un conteneur modifié enterré dans le sol et dissimulé dans la terre. À l'approche d'une instance de SCP-501-FR-2, le conteneur est ouvert à distance, récupérant SCP-690-FR et l'instance. Les éventuels dégâts causés par la chute de SCP-690-FR dans le conteneur ont été considérés comme négligeables.

Suite à la capture, le conteneur est récupéré grâce à une grue et placé sur un camion afin d'être amené au Site de Confinement le plus proche.

Dix Agents sont camouflés à proximité du piège pour repérer l'instance de SCP-501-FR-2 et l'identifier avec des jumelles. Si l'entité est jugée trop dangereuse, le conteneur est actionné en avance pour protéger SCP-690-FR et l'entité est chassée par des tirs de semonce.

Un sac en lin est placé autour du postérieur de SCP-690-FR pour récupérer les instances de SCP-690-FR-1 qui s'en échappent. Un micro, une caméra infrarouge et un haut-parleur sont également placés dans le conteneur à des fins de communication avec l'entité durant le trajet.

À 7:00, heure locale, SCP-690-FR est nourri de quelques morceaux de mie de pain.

Retranscription des données enregistrées :

Au bout de 45 minutes d'attente, aucune instance de SCP-501-FR-2 n'est repérée. Le signal de l'appât ayant potentiellement été identifié comme un piège, le Dr Cole propose de nourrir davantage SCP-690-FR pour répéter le signal. L'Agent Tames se charge du rechargement et place plusieurs morceaux de pain dans le bec de l'objet à un rythme tranquille.

Agent Barnella : Grands dieux, Tames, c'est un SCP, pas votre mère, bougez votre cul.

Agent Mourier : Perturbations météos repérées. Une instance descend.

Agent Barnella : Merde. Tames, revenez, presto !

L'Agent Tames revient précipitamment, laissant le sac de pain à côté de SCP-690-FR.

Dr Cole : Le sac, le sac !

Agent Barnella : Tant pis pour le sac, docteur.

Au bout de trois minutes, une instance de SCP-501-FR-2 entre dans le terrain vague. À travers les jumelles, le Dr Cole l'identifie comme étant SCP-501-FR-2-156 (« Rust »), dont les capacités anormales n'étaient, à l'époque, pas encore connues.

Dr Cole : On ne sait pas grand-chose de lui. Restez sur vos gardes.

Agent Barnella : On abandonne ?

Dr Cole : Cette installation a coûté cher, nous n'étions même pas certains qu'ils allaient remordre à l'hameçon. Mieux vaut essayer.

L'entité continue de s'approcher, prudente, en regardant autour d'elle, mais ne repère pas les Agents cachés.

Agent Tames : Il danse pas, lui, Commandant.

Agent Barnella : Taisez-vous.

L'entité s'approche plus rapidement du piège. Juste avant que l'entité n'entre en contact avec SCP-690-FR, le conteneur est ouvert. SCP-690-FR et l'instance de SCP-501-FR-2 tombent à l'intérieur.

Agent Barnella : C'est parti, hahaha ! Dans la boîte, l'écureuil.

Les Agents se mettent en place et ferment le conteneur, plongeant l'entité dans le noir presque complet. Le conteneur est ainsi déplacé par la grue et placée sur le camion. Pendant ce temps, l'entité peste en irlandais et essaie de se repérer dans le conteneur en époussetant la terre de son corps.

Agent Barnella : On a un bavard.

Le camion démarre. L'Agent Barnella et le Dr Cole s'installent à l'avant. L'instance de SCP-501-FR-2 parvient à trouver, à tâtons, SCP-690-FR, qui est tombé sur le côté.

Rust : En irlandais. Ah, il est là. Hmpf ! Allez, allez !

L'instance soulève SCP-690-FR mais, déséquilibrée par les mouvements du camion et le poids de l'objet, tombe en arrière.

Dr Cole : Le Kleptoy est en train de paniquer. Ce serait peut-être bien de lui parler pour éviter qu'il ne fasse n'importe quoi.

Agent Barnella : Il va faire quoi, excepté une crise de nerfs ? S'il commence à donner l'impression qu'il va sortir, prévenez-moi, mais en attendant, on décolle, doc.

L'instance essaie à nouveau de soulever SCP-690-FR mais tombe en avant. Elle remarque le sac de lin et commence à l'arracher, libérant plusieurs instances de SCP-690-FR-1 dans ses mains.

Rust : En irlandais. Qu'est-ce que c'est que ces trucs ?! Putain, putain, putain !

Dr Cole : Non, sérieusement, Barnella, il panique.

Agent Barnella : Laissez-le faire. On le nettoiera à l'arrivée, et ça fera des spécimens pour vos éprouvettes.

L'entité trouve le bec du canard et tâtonne pour trouver le sac de pain.

Rust : En irlandais. Okay, okay, t'es un canard, hein ? Si je te nourris, tu arrêtes de m'attaquer avec tes trucs gluants ? Tiens, regarde, un quignon entier, mange, allez.

Dr Cole : Barnella.

Agent Barnella : Ouais, bon, passez-moi le micro.

L'Agent Barnella s'exprime en anglais. Les échanges suivants seront traduits.

Agent Barnella : Hé, l'écureuil, pas touche au canard, d'accord ? Je vais te passer quelqu'un, vous allez discuter. On va discuter. Mais reste tranquille.

L'instance lève la tête vers le haut-parleur et fronce les sourcils.

Dr Cole : Bonjour, je suis le Dr Cole. N'aie pas peur, tu ne risques rien, nous sommes simplement en train de-

Rust : Vous avez un accent anglais… Vous êtes anglais ?

Dr Cole : Anglais ? Ma foi, oui, je-

Rust : Je parle pas aux anglais. Désolé…

L'instance continue de nourrir le canard frénétiquement. Le Dr Cole hésite.

Dr Cole : Hein ? Mais, euh, pourquoi ?

Rust : Y a pas besoin d'une raison, m'sieur… C'est pas parce que j'suis mort que j'suis plus d'mon pays. Je préfère parler à l'autre français, si possible.

L'Agent Barnella arrache le micro des mains du Dr Cole.

Agent Barnella : Excellent choix, fiston. De quoi veux-tu parler ?

Rust : …Vous êtes la Fondation ou la Coalition ?

Agent Barnella : Intéressante question. Laquelle te ferait le plus plaisir ?

40 secondes de silence. L'entité reste assise, songeuse, en continuant de mettre du pain dans la bouche de SCP-690-FR. De larges instances de SCP-690-FR-1 commencent à sortir de l'objet, mais SCP-501-FR-2-156 ne le remarque pas dans le noir.

Agent Barnella : Tu pourrais arrêter, avec ce canard, dis ?

Rust : Dans tous les cas, Fondation ou Coalition, je vais encore perdre des points, avec tout ça…

Agent Barnella : Sans doute. Arrête de nourrir le canard.

Rust : J'ai jamais de chance. On me donne que les missions de merde… Celles que je réussis jamais… Je suis sûr qu'ils le font exprès, là-haut.

Agent Barnella : Mh mh. Le canard.

Rust : J'ai un pote qui me dit que je suis fort, parfois, vous savez ? Y me dit : Oh, Automne, tu réalises pas, mais avec tes pouvoirs, tu pourrais faire plein de trucs ! Faut juste que t'arrête d'en avoir peur…

Dr Cole : Automne.. ?

Le Dr Cole se met à chercher dans la base de données de la Fondation à la recherche de témoignages enregistrés pour avoir davantage d'informations sur les possibles capacités de l'entité.

Rust : Mais j'peux pas m'empêcher d'en avoir peur, il comprend pas..! C'est pas comme ses ficelles à lui. C'est un pouvoir du diable, ça pourrit, ça se contrôle pas, c'est comme une putain de peste au bout des doigts… Ça me rappelle ma mort… Et j'en peux plus, de la mort…

Agent Barnella : Ouais, okay, fiston, mais sérieusement, tu arrêtes de nourrir ce canard. Maintenant.

Rust : …Okay.

L'instance s'exécute et lâche le sac de pain. Les mécanismes de SCP-690-FR sont très clairement audibles, laissant supposer qu'une grande quantité de matière est en cours de digestion.

Agent Barnella : Regarde le bordel que t'es en train de faire. T'es le genre à pas savoir ce que tu fais, non ?

Le Dr Cole découvre un ancien témoignage provenant de la Coalition Mondiale Occulte. Tiré d'un rapport d'incident durant une tentative de capture similaire, une instance de SCP-501-FR-2 aurait été secourue par une autre portant le même nom que SCP-501-FR-2-156. Cette instance aurait [DONNÉES SUPPRIMÉES].

Dr Cole : Hm, Barnella…

Rust : Est-ce que vous comptez me relâcher, quand vous m'aurez posé vos questions.. ? Vous êtes la Fondation, non ?

Agent Barnella : Tu es sérieux ?

Dr Cole : Barnella.

Rust : C'est pour savoir…

Agent Barnella : Tu as bien de l'espoir ! Ça m'étonnerait que les blousards te laissent partir. S'ils te font pas une vivisection, tu pourras t'estimer heureux.

Dr Cole : Barnella.

Agent Barnella : Quoi ? Ça se voit, que je parle, non ?

Rust : Bon…

[DONNÉES SUPPRIMÉES]

L'Agent Barnella dérape sur une instance de SCP-690-FR-1. Au sol, il met ses mains en porte-voix et hurle, les yeux irrités par la fumée du carambolage.

Agent Barnella : POURQUOI TU T'ES PAS BARRÉ AVANT, SALOPERIE ?

L'entité fait un bras d'honneur avec son bras gauche partiellement désagrégé, avant de disparaître, aspiré par un cyclone anormal créé par SCP-501-FR. Le Dr Cole éponge le sang sur son front tout en essayant de capturer un maximum d'instances de SCP-690-FR-1 à pleines mains à l'aide des Agents indemnes.


Décisions de la Direction : L'Agent Barnella reçoit un second blâme pour fautes multiples, incluant insubordination, mise en péril des missions de la Fondation et mauvaise gestion de l'opération. Une partie de sa paie est également retenue pour couvrir les frais de l'opération de désinformation suite à l'accident routier sur une route modérément fréquentée entraînant la fuite de plus de 300 instances de SCP-690-FR-1.

Il est également décidé que la prochaine initiative sera dirigée par la FIM Phi-16 « Les Pots Cassés », menée par l'Agent Andorre.

Addendum 690-FR-D-3 : Troisième initiative de capture

Date : 04/08/20██

Détails de l'initiative : SCP-690-FR est placé au centre d'une clairière, sur un tronc d'arbre mort. Plusieurs Agents de la FIM Phi-16 sont dissimulés tout autour de la clairière avec des fusils de précision équipés pour neutraliser sans tuer les instances de SCP-501-FR-2. L'ordre est donné d'attendre que l'instance saisisse SCP-690-FR pour profiter de sa lenteur provoquée par le poids de l'objet et ainsi la viser plus facilement.

Un sac extensible en caoutchouc est cloué autour du postérieur de SCP-690-FR pour récupérer les instances de SCP-690-FR-1 qui s'en échappent et éviter qu'il puisse être arraché par accident.

À 17:00, heure locale, SCP-690-FR est nourri de quelques morceaux de mie de pain.

Retranscription des données enregistrées :

Au bout de trente minutes, une instance de SCP-501-FR-2 apparaît et entre dans la clairière. Celle-ci est identifiée par l'Agent Andorre comme étant SCP-501-FR-2-102 (« Chucky »). L'instance fait une dizaine de pas vers SCP-690-FR avant de s'arrêter, de plisser des yeux et de regarder autour d'elle. Après quelques instants, l'instance se met à quatre pattes et cherche quelque chose dans l'herbe.

Agent Tames : Qu'est-ce qu'il fait, Commandant ?

Agent Andorre : Ta gueule.

Agent Barnella : Ouais, ta gueule.

Agent Andorre : Ça vaut pour vous aussi.

L'entité passe cinq minutes de plus à inspecter l'herbe. Parfois, elle effectue de petits sauts en avant, comme si elle essayait de rattraper quelque chose, mais échoue.

Agent Barnella : Peut-être qu'il a pas vu l'objet.

Agent Andorre : Non, il est en train de vérifier s'il y a des pièges, c'est évident. Snipers, tenez-vous prêts. S'il s'éloigne, il ne faut pas le rater, c'est peut-être notre dernière chance.

L'entité passe dix minutes de plus à inspecter l'herbe de la même façon, sans s'éloigner de la zone.

Agent Barnella : Ça commence à faire long. Vous êtes sûrs qu'on ne peut pas lui tirer dessus, là ? Je sais qu'on est pas la Coalition, mais on va pas y passer la nuit.

Agent Andorre : Attendez, regardez.

L'entité attrape une musaraigne entre deux doigts, la soulève et se redresse en affichant un grand sourire.

Agent Barnella : Mais qu'est-ce qu'il fout, sérieusement ?

Agent Tames : C'est peut-être comme ça qu'ils se nourrissent.

L'entité approche de SCP-690-FR et, une fois devant, crie.

Chucky : Va vraiment falloir capter qu'on se cause, entre nous, là-haut, bande de pelles à merde !

L'entité fourre la musaraigne dans le bec de SCP-690-FR, qui commence à mâcher l'animal.

Agent Andorre : TIREZ ! TIREZ, BORDEL !

L'entité disparaît dans une illusion visuelle évoquant un bug informatique et réapparaît une dizaine de mètres plus loin, enchaînant ensuite plusieurs téléportations successives jusqu'à fuir la zone malgré les efforts des Agents.

Agent Andorre : VIDEZ LE CANARD ! OUVREZ-LE, CASSEZ-LE, MAIS LE LAISSEZ PAS DIGÉRER ÇA !

Les Agents se précipitent vers l'objet, mais le sac cloué au postérieur se révèle être un obstacle pour ouvrir SCP-690-FR. Dans la précipitation, l'un des Agents laisse égarer son doigt dans le bec de SCP-690-FR. Les mécanismes coupent net le doigt, causant davantage de chaos, et empêchant toute manœuvre de vidage avant [DONNÉES SUPPRIMÉES].


Décisions de la Direction : L'Agent Andorre et l'Agent Barnella sont rétrogradés au rang inférieur et interdits de promotion pour dix ans. Les Agents anciennement sous leurs ordres sont autorisés, sitôt la fin de leur hospitalisation, à changer d'affectation.

L'émetteur de SCP-690-FR doit être désactivé, et l'objet doit être placé en confinement permanent. Aucune autre expérimentation ou utilisation quelconque ne sont autorisées jusqu'à nouvel ordre.

Note du Directeur ██████ : Consternant.

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