SCP-689-FR
pierre.jpg

Inscription partiellement occulte lié à SCP-689-FR, situé proche du lac Sainte-Marie.

Objet no : SCP-689-FR

Niveau de Menace : Vert

Classe : Sûr

Procédures de Confinement Spéciales :

SCP-689-FR doit faire l’objet d’un programme de désinformation universitaire. Toute pétroglyphe trouvée dans la vallée des merveilles doit être artificiellement datée de l'âge du bronze, malgré une origine probable de deux mille ans antérieure. Toute découverte archéologique majeure aux alentours du mont Bégo doit être rapportée à la Fondation, qui prendra le contrôle d'éventuelles fouilles.

Tout artefact lié à SCP-689-FR doit être conservé dans des caisses pour anomalie standards. De plus, les sept instances de SCP-689-FR-1 ne doivent pas être manipulées sans gants de protection rembourrés.

L’anomalie étant située sur la frontière franco-italienne, la surveillance de possible activité anormale autour du mont Bégo fait l’objet d’un accord entre la branche française de la Fondation et son homologue italienne, sous supervision française. Les détails de cet accord sont trouvables en annexe de ce document.

petro.jpg

Principaux pétroglyphes significatifs recensés dans la vallée des Merveille lors de l'étude italienne menée par le site Plutone en 1964.

Description :

SCP-689-FR désigne une civilisation anormale du début du néolithique (Vème millénaire av. J.-C.), également désignée comme "civilisation bégonienne".

Les seules traces connues de SCP-689-FR entourent le mont Bégo, dans les Alpes. La plupart sont situées dans la vallée des Merveilles et la vallée de Fontanalba.

La majorité de ces traces se constituent de pétroglyphes. On compte près de 100 000 gravures réparties sur presque 3700 roches gravées. Environ un tiers de celles-ci sont figuratives. Le reste se compose d'abstractions diverses (59 % des pétroglyphes) et de symboles thaumaturgiques (11 %).

Ces derniers sont anachroniques comparés au niveau des techno-complexes occultes de l'époque, certaines runes intermédiaires n’étant par la suite redécouvertes en Europe qu’à la fin du XVème siècle, dans les ouvrages interdits de Philippus Theophrastus Aureolus Bombast von Hohenheim1.

Il est attesté que SCP-689-FR possédait un pseudo alphabet thaumaturgique, dont on retrouve des regroupements en "mots" par pierre gravée. Certaines hypothèses supposent un arrangement en "textes" thaumaturgiques à échelle plus grande, via agencement des pierres gravées, mais la détérioration des traces rendent impossible l’affirmation ou l’infirmation d’une telle hypothèse.

Il est à noter que l’ensemble des runes trouvées sont inactives, n’étant reliées à aucun point névralgique ou rune génératrice thaumique quelconque. La façon dont ces runes étaient censées être activées et leur but exact sont pour l’instant inconnus2. Les symboles ne sont pas organisés de manière stricte comme en thaumaturgie moderne3 et des glyphes souvent associés à des arts contraires sont souvent observés au sein d’un même groupement. On retrouve essentiellement des structures propres à l'Évocation et à la Transmutation, mais il n’est pas rare de trouver des symboles presque endémiques à l’Abjuration ou l’Enchantement.

tumulus.jpg

Tumulus dit "du Sabion", proche du col éponyme.

En plus des pétroglyphes, quatre petits tumulus bégonniens ont été identifiés aux alentours du mont Bégo. L’un d'eux a été trouvé vide. Ceux-ci sont tous ornés dans l’entrée de runes thaumaturgiques intermédiaires, pouvant faire penser à une sorte de chronomancie, ainsi qu’un cercle intérieur de runes plus disparates et plus variées, à l’usage inconnu. Tout comme les pierres gravées, celles-ci sont inactives car non reliées à une source d’énergie. Les ossements trouvés à l'intérieur sont tous humains et non anormaux. En plus d’un certain nombre d’outils classiques de la période néolithique, plusieurs artefacts anormaux ont été mis à jour, comme des propulseurs en os de bouquetin gravés de multiples glyphes4 rendus inactifs de part la loi de sympathie thaumaturgique5 et de par leur état général. Sept harpons anormaux en os d’une espèce inconnue on également été découverts, eux encore actifs. Ceux-ci sont désignés par la suite comme SCP-689-FR-1.

Addendum 1 : Étude de SCP-689-FR-1

Harpon.JPG

Quatre instances de SCP-689-FR-1 retrouvées dans le tumulus du Sabion.

1.1. Étude du matériau :

Les sept instances de SCP-689-FR-1 sont toutes fabriquées à partir de côtes d’une même espèce anormale, nommée ici SCP-689-FR-2 (Lupus sineore selon la classification internationale, code CMO CM-103). Les harpons ne sont cependant pas tous tirés d’un individu unique, mais d’au moins trois individus distincts d’après les tests ADN.

Les os de SCP-689-FR-2 semblent posséder des propriétés thaumaturgiques évidentes, laissant supposer une créature naturellement capable d'exploiter l’énergie thaumique6. En particulier, on note une forme naturelle de l’intérieur de l’os créant un conduit dans la moelle osseuse, propre à la circulation quasi sans perte d'énergie thaumique via une architecture en glyphes naturelle7.

La surface extérieure de l’os a été taillée en harpon, mais il est à noter certaines excroissances osseuses formant les pics sont naturelles. On distingue à sa surface de nombreuses runes gravées, formant ce que l’on désigne en thaumaturgie moderne un circuit de contrôle primitif. On trouve ainsi des runes maîtresses sur le manche, ainsi que diverses runes esclaves sur les pics, assurant à son utilisateur potentiel un contrôle de la réaction thaumaturgique souhaitée.

transformationHD.png

Exemples de représentations d'individus utilisant SCP-689-FR-1.

1.2. Étude des effets :

Les instances de SCP-689-FR-1 s’activent sur double composante biologique. Pour fonctionner, l’utilisateur doit se scarifier la main en tenant le harpon au-dessus de la première rangée de pics, se les enfonçant dans la paume. Ensuite, l’effet anormal du harpon s’applique au contact de chairs, de muqueuses ou de sangs étrangers à l’utilisateur scarifié.

Enfoncé dans de la chair, le harpon va attirer à lui toute substance biologique à lui, déchirant les muscles de la victime pour les attacher petit à petit à lui-même, avant de les relier à l’utilisateur, qui en prend le contrôle. La plupart de la chair va rapidement transiter via le harpon à l’utilisateur, qui va s’en recouvrir comme d’une seconde peau. La victime reste en général consciente jusqu’à ce que l’effet atteigne sa tête et commence à drainer le cerveau. Les organes et le fonctionnement naturel sont conservés, mais "réarrangés" de manière à servir son utilisateur. On note également une fusion partielle des nerfs de la main de l’utilisateur sur le système nerveux adverse, lui donnant la possibilité de s’interfacer avec les organes de la victime. Parfois, on trouve également des traces de fusion sanguine, beaucoup plus complexe mais effective.

fusion.jpg

Exemples de représentations de parasitage de plusieurs individus (ici deux bovins)par un Bégonnien, via un "branchement" en cascade de plusieurs instances de SCP-689-FR-1.

L’effet n’est pas limité à une seule créature, et peut être répété plusieurs fois, tant que tout amas de chair amalgamé reste en contact avec la lame. L’utilisateur peut à tout moment expulser la chair drainée et mettre fin à l’effet. Il est également possible de tenir un second harpon via la chair amalgamée, permettant une gestion en cascade de multiples drainages, et créant ainsi plusieurs niveaux de protections pour la création de structures organiques complexes autour de l’utilisateur, démontrant au passage une ingénierie thaumaturgique poussée et maitrisée de SCP-689-FR, via un comportement modulaire.

Il est supposé une utilisation guerrière de ces harpons. Aucune représentation de "fusion" n’est présente dans les pétroglyphes représentant des scènes de chasse, sous entendant un usage militaire. Plusieurs tests menés par des membres du personnel de Classe-D ont démontré une réelle utilité militaire du processus, surtout remise dans un contexte d’utilisation néolithique. S'il est impossible de connaître réellement l’usage fait de ces harpons à l’époque, il est noté que la méthode d’utilisation "naturelle"8 est de complètement se recouvrir de la chair drainée et d’utiliser les organes sensitif capturés comme seconde tête, protégeant ainsi complètement l’utilisateur. Les amas de chair trop gros deviennent rapidement instables, s'effondrant presque sous leur propre poids à moins de prendre des formes efficaces mais inhumaines, rappelant certains golems de chair issus des expérimentations du début du XXème siècle. Correctement utilisés, les harpons permettent à l’utilisateur la création et le contrôle de constructions biologiques complexes, à la manière d’un exo-squelette organique. Cependant, aucune trace de blessure grave n’a été identifiée sur les squelettes retrouvés malgré la force prodigieuse qu'un utilisateur était en mesure de déployer, ne nous donnant aucun indice sur d’éventuels combats. Le placement des os dans les squelettes, normaux et complets, sous-entend également une absence d'utilisation de cette technologie contre eux-mêmes.

LupusHD.png

Représentations de SCP-689-FR-2.

Addendum 2 : Étude de SCP-689-FR-2

Un séquençage ADN de SCP-689-FR-2 a mis en évidence plusieurs éléments anormaux. On note, en plus de l’anomalie osseuse déjà présentée dans ce document, l’absence de gènes liés au système digestif ou à son développement.

À la suite de recherches menées autour du mont Bégo, plusieurs squelettes de SCP-689-FR-2 ont pu être reconstitués, confirmant l'absence de système digestif démontré par l'absence de cavité buccale ou de mâchoire sur le crâne. Est également notée la présence d’un os d’articulation supplémentaire entre les vertèbres et les côtes. En dehors de ces éléments, SCP-689-FR-2 possède une physionomie de carnivore.

Il est supposé que la méthode de chasse de SCP-689-FR-2 reposait sur une variation des effets de de SCP-689-FR-1, et que celui-ci était capable de bouger et sortir ses côtes pour harponner et drainer ses proies.

Plusieurs pétroglyphes figuratifs montrent la présence de SCP-689-FR-2 à côté de figures humaines, sous entendant une domestication de l’espèce. Aucune scène de chasse de SCP-689-FR-2 n’est représentée.

Addendum 3 : Étude de la société bégonienne et de sa chute

Même après étude, la société bégonienne reste en grande partie mystérieuse, tout comme la plupart des civilisations néolithiques de l’époque. La source de leur savoir et sa portée réelle sont inconnues. La manière dont ces glyphes étaient alimentés reste inconnue. Selon la réponse à cette question, il est possible que SCP-689-FR-2 puisse être une espèce naturelle ayant évolué autour d’un point névralgique naturel aujourd’hui disparu, ou être une espèce artificielle créée par SCP-689-FR.

Nous ne savons pas à quoi pouvaient servir les multiples pétroglyphes runiques retrouvés de par leur état d’usure actuel. Nous ne savons pas pourquoi le dernier tumulus était vide, ni si les runes associées étaient une mesure rituelle, de protection ou même un piège. L’usage réel de SCP-689-FR-1 reste inconnu. Nous n’avons aucune trace ou témoignage de chasse, ni de combat inter-espèce.

Il est également à signaler que des pictogrammes d’épées sont représentés sur certaines gravures, mais la civilisation bégonienne est antérieure à l'âge du bronze de presque deux millénaires, et donc antérieure aux premiers exemplaires d'épées connus. Aucun des outils trouvés dans les tumulus, même anormaux, ne laisse à penser une maîtrise technologique quelconque de la forge par SCP-689-FR. Aussi, l’origine de ces représentations est inconnue.

Nous ne savons pas ce qui a causé la fin de cette civilisation, pourtant en avance de plus de six millénaires sur ses contemporains en termes de thaumaturgie.

Au regard de ces éléments, il est supposé que SCP-689-FR a disparu lors d’une confrontation avec un ennemi inconnu et que les épées représentées ne sont pas des artefacts bégonniens, mais ceux de l'ennemi de cette civilisation.

Sur celui-ci, nous ne savons pour l’instant rien, faute de trace.

epeeHD.png

Représentation anachronique d'épée.

Addendum 4 : Analyse croisée sur l’origine de SCP-689-FR



Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License