"Den druknedes genfærd søger at skaffe havet et nyt offer" Thorvald Niss, 1891.
Objet no : SCP-664-FR
Niveau de Menace : Orange ●
Classe : Éther1
Procédures de Confinement Spéciales : Une équipe composée de quatre chercheurs, dirigée par le Dr Gretel ████████, doit activement rechercher toute occurrence de SCP-664-FR ainsi que leur(s) cause(s). La recherche est soutenue par le Bureau de Surveillance des Communications et le Département des Archives Historiques.
Tous les documents mentionnant SCP-664-FR doivent être étudiés, aucune politique de suppression ou de dissimulation n'est nécessaire, jusqu'à ce qu'une occurrence concrète de SCP-664-FR ait lieu.
Description : SCP-664-FR se réfère à un rare phénomène psychologique et/ou mémétique dans lequel un individu touché se met à ressentir un besoin résolu de stopper tout ce qu’il entreprenait précédemment afin de se diriger vers une étendue d'eau en particulier2.
Si son environnement professionnel ou ses proches l'en empêchent, il crée de toute pièce une excuse ou un prétexte pour s'absenter. Le sujet n'est pas pour autant dénué de lucidité et reste ainsi capable d'emprunter plusieurs types de transports différents afin de parvenir à sa destination. L'individu ne semble pas se précipiter ni même manifester de frénésie durant son voyage. Son comportement reste relativement habituel, cependant une animosité apparente se manifeste envers tout obstacle ralentissant ou stoppant son avancée.
Une fois l'individu à destination et faiblement immergé, une forme humanoïde3 émerge du point d'eau, face à lui. L'entité, désignée SCP-664-FR-A, tente par la force de tirer sa victime jusqu'à complètement l'immerger, malgré les tentatives de se soustraire de la victime. Néanmoins, dans l’ensemble des témoignages retrouvés, l’individu échoue systématiquement à lui échapper, disparaissant sans être retrouvé.
SCP-664-FR se distingue d'autres phénomènes anormaux classifiés par son absence presque absolue de cas tangibles et prouvables. En effet, toute trace de SCP-664-FR ne semble exister que dans des témoignages particulièrement nébuleux et espacés dans le temps, insuffisants pour servir de preuves.
À ce jour, seuls quatre de ces témoignages ont été découverts lors de l’étude de SCP-664-FR :
• Un poème de l’écrivain Stefan Ehrlinger paru dans le journal allemand Deutsche Zeitung en 1863.
• Une entrée d’un journal intime datant de la Troisième République retrouvé dans la ville d'Annecy.
• Un tableau du peintre danois Thorvald Niss réalisé en 1891.
• Un fait divers non confirmé publié dans le journal Le Monde en 1971.
Bien que SCP-664-FR soit un phénomène difficilement prouvable à l’heure actuelle, chacun de ces témoignages semble concorder avec les autres. Du fait de leur espacement temporel et géographique non négligeable durant des époques où les nouvelles et les rumeurs circulaient peu entre les pays, SCP-664-FR est actuellement considéré comme un phénomène anormal rare nécessitant une enquête plus profonde.
Addendum no1: Témoignage écrit de Thorvald Niss dans "Biographie d'une Mort"4, 1903.
…Le 11 juin 1890, je perdis une femme chère à mes yeux. Une de ces belles françaises dont vous ne pouvez ignorer le doux regard, innocent et féminin. Peut-être l'aurai-je mariée. Peut-être l'aurais-je ramenée à ma ville natale et passé ma retraite avec elle. Funeste destin, il n'en fut pas ainsi. Sur mon lit de mort, je m'offre finalement le répit en vous partageant le secret de sa mort.
L'été de cette année, je fus appelé par les Skagens pour participer à nos habituelles retrouvailles en ces terres gâtées d'un soleil unique. Le voyage, je le passai avec une française. Elle souhaitait découvrir le pays. Seulement voilà, à bord du train, son comportement changea du tout au tout. Elle m'implora sans explications qu'on aille à une plage de Copenhague, sans me laisser le choix. La crise qu'elle fit devant les passagers et les contrôleurs me gêna à un tel point que j'acceptai.
Je l'accompagnai. Sans prendre le temps de trouver d'hôtel, de visiter ou même de reprendre doucement mon voyage en train. Elle continua son chemin vers la plage. Je vous passe les détails de ce périlleux voyage dans la "Ville des Merveilles". La plage était déserte, rien d'étonnant au vu de la saison. Sans me prévenir et toujours vêtue, elle s'enfonça dans la mer. Pour une raison qui m'échappe toujours aujourd'hui, je fus pris d'une panique fiévreuse et fonçai pour tenter de la rattraper. Soudain, émergea de la mer déchaînée, un homme ou ce qu'on peut appeler un Draugr.
Je ne peux rentrer plus dans les détails, car ma mémoire me fait défaut, faute à mon âge. Cependant, je me souviens du visage de la douce. Lorsque la créature de manière violente l'agrippa et la tira, sûrement dans l'intention de la noyer. Son regard fut celui du désespoir le plus sincère que mes yeux aient pu rencontrer. L'instant suivant, aucune trace. Je fis le tour de la plage, de la ville, je contactai les autorités, parcourai la rive en long et en large. Rien, il ne restait rien de la belle française qui me lisait des fables de son village natal.
Pendant plusieurs mois, je tentai avec infortune de découvrir plus sur la condition surréaliste de sa mort. J'essayai, via des connaissances de médecins ou d'infirmiers, de lier son hystérie à propos de la mer avec quelconque affliction connue. La seule piste fut des récits brouillons et incomplets sur des morts similaires. Mon entourage commençait à s'inquiéter, je dus me résigner à abandonner ma quête de réponse. Pour faire mon deuil, j'avais à l'époque décidé de peindre la scène. Je l'ai nommée "Le fantôme du noyé cherche à faire une nouvelle victime pour la mer".