SCP-638-FR

Objet no : SCP-638-FR

Niveau de Menace : Bleu

Classe : Éparque1

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-638-FR doit être surveillée en permanence par des patrouilles de 2 à 4 gardes circulant à intervalles réguliers toutes les quatre heures. De par son aspect essentiellement rocheux et ses dimensions réduites, elle passe pour peu attirante aux yeux des touristes, mais reste interdite aux visites et passe pour une réserve naturelle protégée, que ce soit sur l'anomalie elle-même que dans les eaux alentours. Les gardes chargés de la surveillance de l'anomalie se font passer pour des gardes-chasses employés par l'Etat Italien. Des plongeurs doivent également être présents sur l'île afin de prévenir toute intrusion sous-marine. Selon des relevés topographiques, il a été démontré que cette île ne devait pas se trouver là du fait de l'incompatibilité géologique des reliefs sous-marins rendant impossible la présence d'une île dans cette localisation. À cet égard, la présence de l'île est considérée comme anormale par la Fondation.

Toute mention de SCP-638-FR et de son histoire doit être dissimulée aux yeux des civils et donc retirée de tous les manuels scolaires et universitaires, revues historiques, géographiques et touristiques ainsi que des archives administratives européennes, en particulier italiennes. Toute mention de SCP-638-FR par un civil doit faire l'objet de la recherche et de l'arrestation de ce denier, puis, après interrogatoire, de l'administration d'amnésiques de Classe-A. Il en va de même pour toute personne non affiliée à la Fondation SCP qui s'introduirait à l'intérieur de SCP-638-FR. Une attention particulière doit être portée sur les intentions pour lesquelles l'intrus a pénétré dans la zone de l'anomalie. Si la personne est un touriste ou un plongeur, il sera relâché après administration d'amnésiques. Cependant, si la personne est rattachée d'une quelconque manière à SCP-638-FR, elle sera interrogée et confinée par la Fondation SCP.

Description : SCP-638-FR est une île de 5 km2 située à [DONNÉES SUPPRIMÉES] au large de Pescara, dans les Abruzzes (Italie) et découverte en 19██. L'anomalie est essentiellement rocheuse et comporte en son sommet (120 mètres de haut) une forteresse de pierre de 230 m2 pour 15 m de haut, dont les premières fondations datent de 1150. Des installations portuaires telles que des quais en béton et un chenal ainsi qu'une cale sèche (aujourd'hui submergée) et un arsenal militaire sont également présentes tout autour de l'île. Cependant, au vu du délabrement de ces installations, il semble que celles-ci n'aient pas été utilisées depuis plusieurs années. En effet, la datation des structures les plus récentes les situe au début des années 1930 et leur utilisation a cessé dans les années 1950. La forteresse comporte des chambres avec en moyenne six lits chacune, mais est inhabitée, tout comme l'entité, qui est dépourvue de tout type d'habitation. Des expéditions archéologiques ont également retrouvé, dans les eaux environnantes, des épaves de galères remontant au XII° siècle et de galéasses datant d'entre 1400 et 1800. Ces navires sont de fabrication typiquement vénitienne mais aussi de facture inconnue. Ce cimetière de navires n'est connu ni de l'administration italienne ni par les fédérations et écoles mondiales de plongée sous-marine.

Un document retrouvé en 2011 dans la forteresse a démontré que SCP-638-FR appartient à Sigismondo E. D. Spallacci, né le 9 mai 1893 à Métaponte (Basilicate, Italie) et qualifié d'amiral d'une entité étatique inconnue nommée Capitanata. Aucune mention de ce nom n'est recensée dans l'administration italienne et la date de la mort de cet homme n'est pas connue. Il n'y a également aucune mention historique de Capitanata dans les manuels d'histoire italienne, qu'ils soient scolaires ou universitaires. Cette absence de mention a intrigué les membres de la Fondation, qui ont décidé de mener une recherche bibliographique approfondie des fonds anormaux. L'équipe de recherche française FRA:5420 de la Fondation SCP, membre du réseau de Confinement d'Objets Religieux Antiques Inter Laboratoires (CORAIL) a consulté les archives de l'Institut Royal des Anomalies Italiennes et de l'Ordre de Janus afin d'en apprendre davantage au sujet de "Capitanata". Des dossiers ont été retrouvés par le commandant Costa et la Force d'Intervention italienne SIR-II [DONNÉES SUPPRIMÉES], spécialisée dans l'espionnage et les renseignements intérieurs. Le docteur Alexandre Lechavardière du laboratoire FRA:5420 a publié un résumé des découvertes issues de ces recherches en 2012, révélant que Capitanata est localisée pour des raisons encore inconnues dans une dimension parallèle depuis 1951. L'année suivante, en 2013, la branche italienne de la Fondation a réussi à entrer en contact avec Capitanata par l'intermédiaire du directeur du Site Nettuno, Giuseppe Pistillo, et du capitaine de la FIM-II Legio Atlantidis, Francesco Galeazzo. Après une longue période de négociations, ils ont pu s'entretenir avec le chef de la flotte militaire de Capitanata, Luca Spallacci, en poste depuis 1997.

Date : 17 avril 2013
Protagonistes : Alexandre Lachevardière, agent FRA:5420 - CORAIL, Francesco Galeazzo, capitaine de la FIM-II Legio Atlantidis, Luca Spallacci, amiral de Capitanata
Avant-propos : Initialement, l'un des interrogateurs devait être le chef de la SIR-II, le commandant Leonardo Costa, mais la haine ouverte de Luca Spallacci envers lui aurait pu compromettre l'interrogatoire, et Costa a donc été écarté. L'amiral Spallacci semble au contraire avoir une certaine estime pour Francesco Galeazzo en raison de leurs fonctions similaires et la présence de ce dernier a été considérée comme une chance d'obtenir plus d'informations au sujet de Capitanata. Il est à noter que pour des raisons inconnues, l'amiral Spallacci s'exprime en français mais avec des tics de langage typiquement lyonnais.


Luca Spallacci : Bonjour, capitaine Galeazzo, je suis surpris de vous voir ici. (à l'agent Lachevardière) Bonjour… monsieur.

Cpt Galeazzo : Bonjour, amiral. Je vous présente Alexandre Lachevardière, c'est un archéologue français, il souhaiterait vous poser quelques questions à propos d'une île au large de Pescara et de Sig-

Luca Spallacci : Pescara ? Castellammare Adriatico, vous voulez dire ?

Cpt Galeazzo : Exactement. En Italie cette ville s'appelle Pescara.

Luca Spallacci : Ah, je vois mieux ! (il se tourne vers l'agent Lachevardière et lui répond en français) Oui, allez-y.

Agt Lachevardière : Très bien, merci, amiral. Donc, je voudrais avoir des informations sur une île qui est au large de Castellammare Adriatico et qui appartient à un certain Sigismondo E. D. Spallacci. Ayant le même nom de famille que lui, j'imagine que vous le connaissez.

Luca Spallacci : Mon grand-père. Sigismondo Emanuele Domenico Spallacci.

Agt Lachevardière : Né le 9 mai 1893 à Métaponte ?

Luca Spallacci : C'est juste, mais vous y avez vu où, ça ?

Agt Lachevardière : Nous l'avons vu sur une plaque à l'entrée de la forteresse. Avez-vous connu votre grand-père, amiral ?

Luca Spallacci : Non, il est mort bien avant ma naissance. Crise cardiaque. Un grand homme, mon grand-père.

Agt Lachevardière : Vous saviez qu'il possédait une île privée dans le Molise ?

Luca Spallacci : Oui, bien sûr, on se la passe de père en fils depuis des siècles, mais mon grand-père est mort avant de pouvoir la transmettre à son fils. Mon père, donc. Ce qui fait que je n'ai malheureusement jamais pu l'avoir.

Agt Lachevardière : A quoi servait cette île ?

Luca Spallacci : (en italien) Commandant Galeazzo, vous lui avez expliqué ce qu'est Capitanata ?

Cpt Galeazzo : Dans les grandes lignes. Venise, 1951 et tout ça, oui.

Luca Spallacci : Très bien. (s'adresse à l'agent Lachevardière en français) Cette île était un avant-poste de notre grande nation pour prévenir des attaques de nos plus grands rivaux, Venise. De cette île, nos ancêtres les voyaient arriver de plus loin que ceux qui se trouvaient à Termoli.

Agt Lachevardière : Et… comment faisaient-ils pour prévenir les villes du rivage ?

Luca Spallacci : Au sommet de la forteresse de l'île, il y avait un brasier. On y mettait le feu, ça se voyait depuis les châteaux de Termoli et Campomarino. Une légende dit que les gardes de la tour du palais royal de Campomarino criaient "Les feux d'alarme du Cretaccio sont allumés !" pour donner l'alerte. Puis de là, on envoyait un messager à cheval prévenir Molisonia et la contre-attaque se préparait.

Agt Lachevardière : J'imagine que cette rivalité a pris fin lorsque Venise a été prise par Bonaparte ?

Luca Spallacci : Oui. Bien évidemment, nous avons aidé Bonaparte à faire tomber Venise, les troupes françaises opéraient sur terre et nous sur mer. Je sais, vous allez dire qu'on a frouillé, mais les Vénitiens c'étaient des sacrés frouilleurs aussi, on l'a eu su il y a bien longtemps.

Agt Lachevardière : Donc l'île servait d'avant poste militaire pour prévenir des attaques de Venise. C'est tout ?

Luca Spallacci : Non, il y avait aussi des ateliers de voilure et de réparation des navires abîmés. Un petit chantier naval, un peu rudimentaire, mais qui permettait en général aux bateaux de tenir le coup jusqu'à Campomarino, où là, ils avaient le droit à de vraies réparations en bonne et dûe forme.

Agt Lachevardière : Cette île comporte une sorte de cimetières de navires, notamment vénitiens. Cependant, il y a d'autres navires de fabrication parfaitement inconnue, qui sont des galères mais ni vénitiennes, ni espagnoles, pourriez-vous nous dire si votre nation avait un modèle de navires bien à elle ?

Luca Spallacci : Ah oui, oui, c'est nous qui avons inventé les galéasses, alors que les vénitiens n'en étaient encore qu'aux galères.

Agt Lachevardière : Ah oui ?

Luca Spallacci : Bien sûr. On dit Venise, Venise, mais qui était plus puissante que la "Sérénissime Cité des Doges" ? Capitanata.

Agt Lachevardière : C'est votre famille qui les a inventées ?

Luca Spallacci : Non, nous sommes une dynastie de militaires, on ne construit pas de navires, ceux qui y font, ce sont les Contadi, qui sont devenus nos dirigeants. Des grands hommes, les Contadi, les seuls à notre hauteur.

Agt Lachevardière : Justement, vous dites que vous êtes une dynastie de militaires, vous possédiez une île que vous vous passiez de père en fils et il semble que votre père et votre grand-père étaient amiraux avant vous. J'imagine que si vous avez un fils, il vous succédera-

Luca Spallacci : C'est exact.

Agt Lachevardière : Comment avez vous fait pour rester si longtemps à la tête de la marine ?

(L'amiral Spallacci claque des doigts et une brise se met à souffler dans le bureau)

Luca Spallacci : Nous sommes une famille de mages, nous savons maîtriser le vent à notre envie. C'est ce qui nous a valu notre renommée et notre puissance. Nous servons les dynasties au pouvoir, pour leur permettre de dominer les mers. Maîtriser le vent est une chose essentielle pour la navigation et pour venir à bout des ennemis en faisant couler leurs navires. Les vagues ne se lèvent pas s'il n'y a pas de vent, monsieur Lachevardière. Pour ma part, je peux atteindre une vitesse de 110 kilomètres à l'heure et je pense que je ne suis même pas au maximum de mes capacités, je pourrais largement faire bien plus que ça.

Agt Lachevardière : D'accord, et du coup, pourquoi cette île n'a pas été envoyée avec vous dans la nouvelle dimension en 1951 ?

Luca Spallacci : Je ne saurais pas vous y dire. Ils ont peut-être tué les dernières personnes qui y vivaient.

Agt Lachevardière : Qui ça, "ils" ?

Luca Spallacci : Je pensais que ce serait évident pour vous.


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CAPITANATA : UNE DIMENSION ENTRE NOTRE TERRE ET LA MER

Alexandre Lachevardière *

  • Laboratoire de France, FRA:5420

L'Italie est un pays riche d'histoire et de légendes. Des romains à Silvio Berlusconi en passant par Mussolini, la péninsule italienne dispose de ressources infinies en termes d'histoire et d'anthropologie.

Cependant, il semble que nos voisins transalpins ne nous aient pas tout révélé. En effet, une nation étrange a permis un rayonnement économique et militaire majeur à l'Italie, avant de poser de nombreux problèmes.

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Quelques repères historiques :
Capitanata est une nation italophone dont les premières mentions remontent au XIII° siècle mais dont les traces sont bien antérieures : le château de Melfi, en Basilicate, a été construit par le duc Manfredo Spallacci au X° siècle. Mais des traces encore plus anciennes font remonter l'existence de Capitanata à l'époque de la Grande Grèce. Des pièces de monnaie frappées d'un navire et datant de 281 avant JC ont été découvertes entre Campobasso (Molise) et Melfi.

En 1150, le mariage de Manfredo Spallacci avec Annabella Contadi, fille du roi Ruggiero de Campomarino (actuellement Termoli, Molise), scelle l'annexion de Melfi et de sa province à celle de Campomarino. C'est ainsi que naît le royaume de Capitanata. Les Spallacci deviennent des vassaux des Contadi.

Très vite, Capitanata devient une puissance maritime majeure en Méditerranée. En effet, les Contadi étaient connus en tant qu'armateurs, à la pointe de la technologie à l'époque, ayant déjà des galéasses opérationnelles dès 1310 alors que ce type de navire n'existe pas dans les autre pays européens, qui ne connaissent que la galère. Ils fondent l'entreprise "Chantiers Navals de l'Adriatique" en 1121. Entre 1130 et 1300, deux chantiers navals voient le jour : Campomarino, le plus grand, et Molisonia (actuellement Manfredonia, Pouilles). En 1364, la construction du chantier naval et du port de Tarente est terminée ; ils serviront également pour la surveillance du sud du territoire, notamment pour prévenir des venues des Normands et pour faciliter le commerce avec la Grèce.

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Le royaume connait son apogée entre XIII° et le XV° siècles, avec des expéditions maritimes toujours plus lointaines en méditerranée et dans l'océan Atlantique. A cette époque, deux personnages sont particulièrement connus et craints : le duc Andrea Contadi (25/07/1279-16/09/1352), roi de l'époque, et son amiral et cousin, Leonardo Spallacci (2/03/1274-14/01/1330), aussi appelé Léonard dans certaines sources. Ce dernier est célèbre pour sa capacité de contrôle de l'air. Il peut augmenter et diminuer la puissance du vent, et est donc capable de soulever des tempêtes. C'est une capacité familiale, tous les Spallacci ne l'ont pas, mais ceux qui ne l'ont pas ne peuvent pas devenir amiraux, car le contrôle de l'air est une condition sine qua non pour ce poste.

Le plus grand rival de Capitanata fut Venise, plus puissante mais qui n'a pas de plieur de réalité. Le conflit a duré jusqu'au traité de Campo-Formio (1797). Les raisons de cette hostilité sont mal connues, mais il semble que le contrôle de l'Adriatique en soit le principal motif. Les Spallacci ont entretenu ce conflit, ayant envoyé à plus de 50 reprises leur flotte sur Venise. Des documents du SCEMC (Sérénissime Collège des Entités et Merveilles de la Commune) rapportent que Leonardo Spallacci annonçait son arrivée en déclenchant des vents de 9 à 10 sur l'échelle de Beaufort, soit entre 75 et 100 kilomètres à l'heure, ce qui lui a valu dans ces documents le surnom de "Maître des tempêtes".

De 1294 jusqu'à sa mort, Leonardo Spallacci a été le personnage le plus connu et le plus craint de Capitanata et reste encore un personnage mythique. Cependant, en mai 1325, arrive à Termoli un dalmate (Croatie actuelle) prénommé Gregor, échappé des prisons du palais des Doges à Venise. Né en 1306, il est maintenu pendant quatre ans

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(1321-1325) en otage par les vénitiens, qui l'utilisaient pour ses capacités de contrôle de l'eau, afin de couler dans la lagune les navires de Capitanata. Il s'est ainsi souvent opposé à Leonardo Spallacci sans savoir qu'il se battait contre lui. A son arrivée à Termoli, il est recueilli par l'évêque de la ville, Gennaro Bardia. En représailles, ce dernier sera assassiné deux ans plus tard par Venise. En son honneur, Gregor choisira de se faire renommer Gennaro. Entre temps, il se fait remarquer par ses capacités de maîtrise des vagues et est embauché aux chantiers navals de Molisonia en tant qu'opérateur de tests, chargé de soumettre les matériaux de tests et les galéasses finies à des vagues de différentes intensités pour voir leurs résistances. Au cours de ces deux ans passés à travailler pour Capitanata, Gennaro s'éprend d'Athénaïs, seize ans (16/04/1312-25/09/1330), la plus jeune des filles de Spallacci. L'amiral ne voit pas cette relation d'un bon œil. Tout comme ses aînées, Lucrezia et Victoire (04/10/1299- ?), il pense que le Dalmate voit en Athénaïs non une femme qu'il veut épouser mais une occasion de découvrir les secrets militaires de Capitanata pour les rapporter à Venise.

Gennaro s'illustre en 1329 au cours d'une attaque contre Venise. Cette attaque a pour but de venger la tentative d'assassinat de la Sérénissime contre l'amiral Spallacci le 10/03/1328, tentative dont il ne réchappera que grâce à son épouse, Catherine, dite Caterina, originaire de Chambéry. Le commandement de la flotte militaire passe immédiatement à Victoire, qui possède, comme son père, des capacités de contrôle de l'air. Bien que son animosité pour Gennaro soit ouvertement exprimée au Croate, elle l'a vu à l'œuvre et lui propose de collaborer avec lui et le duc Andrea Contadi pour attaquer Venise, alliant la puissance des vagues du dalmate à la force du vent de la molisonianne et au talent de navigation du duc. Cette attaque du 7 octobre 1329 est couronnée de succès et la flotte de

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Capitanata fait un retour triomphal à Campomarino. Le 7 octobre devient le jour de la fête nationale de Capitanata. Le 18 juillet, 1330, Victoire Spallacci épouse Gennaro, qui adopte le nom de famille de l'amirale et finit par diriger la marine avec elle. Gennaro Spallacci est aujourd'hui encore le personnage le plus connu et le plus légendaire de Capitanata.



Interrogateur : Agent Alexandre Lachevardière, FRA:5420 - CORAIL
Interrogé : Amiral Luca Spallacci
Date : 25 juillet 2012

Luca Spallacci : Vous avez encore des questions à me poser ?

Agt Lachevardière : En effet, amiral. Je me suis documenté sur Capitanata et il y a des points que j'aimerais éclaircir, notamment un.

Luca Spallacci : Je vous en prie, allez-y. Sauf si c'est trop indiscret, auquel cas je me réserve le droit de ne pas répondre.

Agt Lachevardière : Très bien… Pourquoi sont-ce les Piazza qui règnent et non les Spallacci ou les Contadi ?

Luca Spallacci : Ah, excellente question, il faudrait la leur poser. Cependant, je ne sais pas si ça durera.

Agt Lachevardière : Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

(Luca Spallacci soupire)

Luca Spallacci : J'ai grandi avec Luigi et c'était pas de la tarte.

Agt Lachevardière : C'est à dire ?

Luca Spallacci : Je devrais pas dire ça, mais sans moi, il aurait viré à la folie pure et dure. La psychose maniaco-dépressive c'est dur autant pour les proches que pour la personne qui en souffre. Il a mon âge et le royaume vit en fonction de ses crises et de ses phases.

Agt Lachevardière : Ce doit être compliqué ?

Luca Spallacci : Un peu. Et c'est pas prêt de s'arrêter : Italia, son héritière a elle aussi des problèmes mentaux assez sérieux.

Agt Lachevardière : Et si c'était votre dynastie qui régnait, pensez-vous que ce serait plus simple ?

Luca Spallacci : Oui, vraiment mieux. Déjà, Capitanata reprendrait une place de choix dans le monde, car malgré tout, nous continuons à gouverner les mers et les océans. Je suis certain que si nous étions au pouvoir, nous pourrions gouverner aussi bien que les Piazza, voire mieux.

Agt Lachevardière : Même si vous n'êtes qu'une famille de marins ?

Luca Spallacci : Qu'une famille de marins ? Cela fait plus de 800 ans que la Méditerranée est à nous, Lachevardière, je vous conseille de bien tourner votre langue dans la bouche la prochaine fois.

Agt Lachevardière : Cela ne change rien au fait que vous êtes surtout des marins.

Luca Spallacci : Qui vous dit que des marins ne peuvent pas gouverner ?

Agt Lachevardière : Vous vous en sentez réellement capable ?

(Luca Spallacci se redresse et toise l'agent Lachevardière d'un air mécontent)

Luca Spallacci : Tout à fait. Ne me sous-estimez pas, je vous prie.

Agt Lachevardière : Très bien… Et pourquoi dites-vous avoir sauvé Luigi Piazza, votre roi, donc, de la folie ?

Luca Spallacci : Vous ne voulez pas comprendre. Si Luigi sait régner, c'est parce que je lui ai appris à y faire. Je lui ai appris à s'imposer, à prendre des décisions sans se laisser déstabiliser ! Sans moi, sans ma famille, ça aurait été l'anarchie la plus totale, et ça, le royaume le doit à nous et nous seuls ! Et par extension, à moi !

Agt Lachevardière : Vous avez le même âge et vous lui avez servi de mentor ?

Luca Spallacci : Vous remettez mes capacités en doute ?

Agt Lachevardière : Mais pas du tout, amiral. Je me demande simplement comment un enfant, un adolescent, peut apprendre à un autre enfant à régner.

Luca Spallacci : Donc vous remettez bien mes capacités en doute. Nous sommes bien plus aptes à régner que les Piazza et cette discussion va se finir là dessus, car visiblement, vous ne voulez pas reconnaître et admettre que ce que je vous dis est vrai.

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CAPITANATA : UNE DIMENSION ENTRE NOTRE TERRE ET LA MER "(suite de l'analyse xeno-géographique du 14/02/2012)"

Alexandre Lachevardière *

  • Laboratoire de France, FRA:5420

La famille Spallacci et le démon de l'orgueil :
Les Spallacci, en raison de leur capacité anormale, ont développé un orgueil démesuré se traduisant par une mégalomanie et une folie des grandeurs, notamment en termes d'architectures, d'ingénierie navale et de puissance de navigation. Des personnalités souffrant de cette mégalomanie sont connues depuis le moyen-âge, comme Orlando Spallacci ou son arrière petit-fils, Leonardo. Des sources de la Confrérie des Chevaliers de Saint-Georges, du Royal Institut des Anomalies Italiennes et du Sérénissime Collège des Entité et Merveilles de la Commune révèlent que les Spallacci n'hésitent pas à faire étalage de ce qu'ils considèrent comme leur puissance. Cette puissance est mise au service du royaume de Capitanata dès le XXIe siècle et les victoires militaires des Contadi seraient dues uniquement, selon les carnets d'Athénaïs Spallacci retrouvés en 1844, au fait que sa famille était capable de contrôler l'air et le vent et non, par exemple, aux forces armées et aux navires des Contadi.

L'exemple typique de l'orgueil des Spallacci au Moyen-Age est Leonardo Spallacci. Il est décrit par le SCEMC comme "totalement dépourvu d'humilité" et "prêt à tout pour démontrer sa superbe", ne "reculant devant rien pour prouver sa valeur". Ceci se traduisait par le fait d'envoyer des raz-de-marée sur Venise avant d'attaquer, sans considération, contrairement à ses descendant directs (dont sa fille

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Victoire), pour les civils qui perdaient tout ou mourraient dans les inondations qu'il créait "pour son orgueil personnel". Il aurait à lui seul tué plus de 110 000 civils en trente ans, sans jamais sembler en éprouver le moindre regret.

Sans provoquer de catastrophes aussi dramatiques, l'orgueil des Spallacci s'est manifesté sous d'autres aspects, engendrant malgré tout des tragédies récurrentes au niveau familial, comme si un diable de la fierté était devenu l'exécrable esprit malin de cette dynastie. En 1328, un an avant sa mort, Leonardo Spallacci nomme sa fille de 29 ans, Victoire, au poste d'amiral. Cette nomination envenime encore plus la relation entre Victoire et sa sœur cadette, Athénaïs. Cette dernière, alors âgée de seize ans, était convaincue de pouvoir succéder à son père, sa capacité de contrôle de l'air s'étant manifestée dès ses deux ans, contrairement à celle de Victoire, qui l'avait découverte à 20 ans et qui ne devait assurer qu'une régence en attendant que sa petite sœur devienne amiral. Athénaïs ne le supporte pas et finit par se suicider à 18 ans, voyant que Victoire ne lui laisse pas le poste et en plus, épouse Gennaro, dont l'adolescente était amoureuse. En 1458, dans un accès de rage et de jalousie, Gerardo Spallacci massacre à la hache son petit frère, Filippo, car ce dernier, bien que cadet, semblait être le favori de son père. En 1623, Marta Spallacci, épouse de Massimo Ruggia, ne supporte plus d'être maltraitée par celui-ci depuis dix ans. Il semblerait que Ruggia la considérait comme une servante, qu'il l'avait épousée dans le seul but d'avoir des enfants. Le 16 octobre 1623, alors qu'elle fait prendre un bain à son fils de quatre ans, Gregorio, elle est frappée par la ressemblance de celui-ci avec son père. Ne voulant pas que son enfant suive le même chemin de violence que son père, elle l'assassine, le noyant dans la baignoire. Des domestiques découvrirent le terrible fait seulement quelques heures plus tard, et trouvèrent l'enfant allongé dans la baignoire et Mme Spallacci pendue

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dans sa chambre. Sur le lit, une lettre, expliquant les raisons de son geste envers son fils, puis de son suicide. "Je voulais qu'il devienne un vrai Spallacci, fier et bon, mais il devenait un Ruggia. Je ne veux pas cela pour lui." En avril 1821, Guglielmo Spallacci, amiral de l'époque, épuisé par les responsabilités induites par sa fonction d'amiral et par le fait de devoir toujours montrer le meilleur de lui, explose et empoisonne sa femme, Agnese, ses quatre enfants, Arturo, Anna, Benedetto e Tommaso, et les enterre dans le jardin avant de disparaître. Guglielmo Spallacci n'a jamais été retrouvé, il est supposé qu'il a plongé du haut de la forteresse de SCP-638-FR avant de se noyer en mer.

L'amiral actuel de Capitanata, Luca Spallacci (28/09/1965), est lui aussi un exemple de la mégalomanie dont sa famille fait preuve. Il est en poste depuis le 29/09/1997 et sa capacité de contrôle de l'air s'est révélée en 1972. Luca Spallacci est capable de créer du vent ex nihilo et ne s'en cache pas, bien que son pays ne soit plus en guerre depuis 1946.
Depuis 1951, Capitanata est une nation qui vit essentiellement du commerce avec d'autres dimensions. La façon dont ils communiquent avec ces autres dimensions et ports francs est encore inconnue, mais les Spallacci n'ont presque plus de fonction militaires et leur richesse est basée sur les explorations et les négociations commerciales pour le compte des Contadi. Luca Spallacci ne se cache pas d'être "un excellent commerçant" et de se servir de sa capacité anormale pour "explorer plus vite". Il est aussi capable de déclencher des vents pouvant aller jusqu'à 110 kilomètres par heure, soit 11 sur l'échelle de Beaufort et ne nie pas s'entraîner régulièrement pour atteindre et dépasser les 118 kilomètres à l'heure, soit le niveau 12, le plus élevé sur cette échelle. Il n'est pas encore possible de dire si Luca Spallacci est conscient des dégâts qu'il pourrait créer s'il atteignait des vitesses de vent

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assimilables à celles d'un ouragan. A l'heure actuelle, il semble qu'il n'ait pas désigné de successeur parmi ses enfants, Annabelle (15/05/1993), Renato (28/11/1994) et Italo (26/10/1998). Il est possible qu'il choisisse son successeur à la majorité d'Italo, en 2016, ou lorsque l'un de ses trois enfants aura révélé un pouvoir de contrôle du vent, ce qui ne semble actuellement pas le cas.

Incident 638-FR-1 :
Le 21/11/2014, un ouragan de force 12 sur l'échelle de Beaufort a été observé en mer, au large des côtes est de Capitanata. Les vents et des vagues de 20 mètres de haut ont déferlé sur le cap de Vieste, tuant 2556 personnes et détruisant plus de 350 habitations. Des survivants de ces naufrages ont confirmé que l'amiral Spallacci se trouvait au cap de Vieste. Ce dernier est encore introuvable. Son fils cadet, Italo, a été retrouvé échoué sur la plage de Scialmarino, à dix kilomètres de Vieste. Il est en vie mais blessé et choqué. Le capitaine Galeazzo ira l'interroger dès que son le permettra.

Date : 23/11/2014
Interrogateur : Capitaine Francesco Galeazzo
Interrogé : Italo Spallacci, 16 ans, fils de l'amiral
Avant-propos : L'interrogatoire se déroule à l'hôpital de Campomarino, où Italo Spallacci est en convalescence. Sa chute du navire sur lequel il se trouvait a occasionné plusieurs fractures. Il est également en hypothermie et attentivement surveillé par les médecins. Son père n'a toujours pas été retrouvé.

Cpt Galeazzo : Bonjour, Italo, comment te sens-tu ?

Italo : Bonjour, capitaine. Je sais pas comment je me sens, j'ai pas froid mais ça va pas très bien.

Cpt Galeazzo : Tu veux en parler ?

Italo : Oui. Maman arrive que demain et en attendant j'ai un peu peur.

Cpt Galeazzo : Je reste avec toi ?

Italo : Oui, s'il vous plait.

(Le captaine Galeazzo s'assied sur le fauteuil à côté du lit)

Cpt Galeazzo : Tu te souviens du naufrage ?

Italo : Pas de tout, je peux vous dire seulement ce dont je me rappelle.

Cpt Galeazzo : Aucun souci, Italo, vas-y.

Italo : On était en mer, papa voulait que je m'entraîne, enfin, qu'on s'entraîne ensemble. J'avais pas très envie mais j'avais rien d'autre à faire, alors… On a pris le bateau et papa a fait du vent, un vent assez fort pour que le voilier navigue rapidement et qu'on arrive à hauteur du cap de Vieste, un endroit assez… dangereux, mais c'est un super spot pour s'entraîner.

Cpt Galeazzo : Dangereux ? Pourquoi ?

Italo : La mer Adriatique se heurte à celle du golfe de Molisonia au niveau de ce cap et ça provoque de très très fortes vagues.

Cpt Galeazzo : Pourquoi aller là-bas si c'est dangereux ?

Italo : Parce que si on arrive à contrôler le vent ou les vagues, ou les deux, au cap de Vieste, c'est qu'on peut y arriver partout. Une mer calme ne forme pas de marins d'expérience.

Cpt Galeazzo : D'accord. Tu dis que ton père voulait que tu t'entraînes, cela veut dire que tu sais aussi contrôler le vent ?

(Italo Spallacci secoue la tête)

Italo : Moi non, mais même si on dit dans la famille que les vagues ne se lèvent pas s'il n'y a pas de vent, je sais soulever des vagues sans avoir besoin de vent. On est que deux dans l'histoire de la famille à savoir faire ça, l'autre c'était Gennaro, en 1300 et quelques. ça fait pas longtemps et j'ai pas encore la pleine maîtrise de ce pouvoir, mais j'apprends.

Cpt Galeazzo : C'est toi ou ton frère qui doit succéder à ton père ?

(Italo Spallacci fond en larmes)

Italo : Moi. C'est moi, mais je sais pas si je veux. Pas encore. Je sais, c'est pas bien, je devrais accepter tout de suite, parce que c'est moi qui suis le successeur obligé, je dois devenir amiral, mais j'ai 16 ans… Je sais pas encore faire de grosses vagues.

Cpt Galeazzo : Alors tu deviendrais amiral ou pas ?

Italo : Je sais pas, y a Renato pour devenir amiral. Il a 20 ans, il est assez grand. De toute façon, ça change quoi que ce soit mon frère qui commande la marine et pas moi ? Rien du tout, je pense.

Cpt Galeazzo : Renato sait contrôler l'eau ou le vent ?

Italo : Non, il sait pas faire ça. Lui et Annabelle, ma sœur, savent faire d'autres choses, mais c'est pour le commerce.

Cpt Galeazzo : Des choses comme quoi ?

Italo : Euuuuuh, manipulation des cours du marché, savoir parler n'importe quelle langue sans l'avoir jamais apprise, ce genre de trucs.

Cpt Galeazzo : C'est quelque chose que d'autres Spallacci savent faire ?

Italo : Non, ça c'est du côté de maman, les trucs commerciaux.

(Italo Spallacci soupire)

Italo : J'aurais préféré avoir des pouvoirs commerciaux, moi…

Cpt Galeazzo : Tu es angoissé à l'idée de devoir reprendre la flotte alors que tu ne maîtrises pas ton pouvoir, c'est normal d'avoir peur pour ça, tu sais.

Italo : J'ai peur d'autre chose aussi

Cpt Galeazzo : Peur de quoi ?

Italo : Que ça me monte à la tête et que je devienne fou à cause de ça.

Cpt Galeazzo : Pourquoi deviendrais-fou à cause de tes capacités ?

Italo : Parce que c'est arrivé à papa et à un autre ancêtre. Leonardo. Peut-être à d'autres mais je le sais pas.

Cpt Galeazzo : C'est à dire ?

Italo : Le pouvoir ça brûle en vous, le pouvoir ça vous rend fou. Mais le pouvoir, on s'y cramponne. Et quand il vous abandonne, on en meurt.

Cpt Galeazzo : Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Italo : Mon arrière grand-père, Sigismondo, est mort d'une crise cardiaque suite à la défaite sanglante de Capitanata contre l'Italie en 1951. Il a pas supporté. Mon grand-père, Gian Galeazzo, a perdu son poste parce qu'il a coulé un navire royal en provoquant une tempête. Il s'est exilé, il a disparu, on n'a plus de nouvelles depuis quatre ans, je sais même pas s'il est encore en vie. Le pouvoir les a abandonnés et ils ont pas supporté. Je ne veux pas que ça m'arrive, déjà que c'est arrivé à papa…

Cpt Galeazzo : Attends, comment ça ?

Italo : Papa pense être le meilleur amiral de l'histoire de Capitanata et veut le faire savoir à tout le monde. Parce qu'il crée du vent comme ça, en claquant des doigts et qu'il est le seul de l'histoire de la famille qui a été capable de faire ça. Son délire c'est pouvoir faire des vents à 120 kilomètres heure, enfin, la force de vent la plus élevée, pour montrer qu'il est le meilleur. Vous le verriez pendant ses crises, c'est une autre personne, un démon de rage et d’orgueil. A aucun moment il a pensé aux conséquences, les maisons détruites, toutes ces personnes mortes… il les a vues trop tard.

Cpt Galeazzo : Comme tes ancêtres, j'imagine ?

Italo : Ouais. Et c'est à cause de ça qu'on est dans cette espèce de dimension ou je sais pas quoi.

Cpt Galeazzo : Est-ce que tu peux développer ?

(Italo Spallacci ne répond pas)

Cpt Galeazzo : Italo ?

Italo : Ce pouvoir magique de contrôle de l'eau.

Cpt Galeazzo : Oui ?

Italo : Ça a pris trop d'importance et… ça monte à la tête, forcément, on est les rois des mers, on gagne toutes nos batailles parce qu'on fait peur avec nos tempêtes. Alors on croit qu'on est invincibles et qu'on gagnera toujours toutes nos batailles. A la fin de la seconde guerre mondiale, les rois et les amiraux de Capitanata ont commencé à se battre avec le gouvernement italien. Et ça n'a pas plu au gouvernement italien, bien sûr. Mes arrières grands parents étaient tellement fiers de leur pouvoir qu'ils s'en servaient tout le temps et se fichaient que ça puisse tuer des gens ou détruire des villes, ils aimaient se montrer, ils aimaient montrer qu'ils étaient hyper forts. Ils ont lancé une attaque sur des villes importantes en bord de mer, dont Naples, Venise et Rome, bien sûr. Vous imaginez bien les problèmes que ça a créé.

Cpt Galeazzo : C'est ce qui aurait motivé l'envoi dans une autre dimension ?

Italo : (soupir) Ils étaient tellement mégalomanes…

(moment de silence)

Italo : Je veux pas devenir amiral, je veux pas finir comme eux…

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