SCP-618-FR

Objet no : SCP-618-FR

Niveau de Menace : Orange

Classe : Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-618-FR doit être surveillé au moyen de caméras installées aux entrées et dans chaque salle, en veillant à ne laisser aucun angle mort. Si un objet amené à l’intérieur de SCP-618-FR par ses occupants est susceptible d’être anormal ou de représenter un intérêt pour la Fondation, des agents doivent se rendre à l’intérieur de l’anomalie pour en prendre possession, après en avoir averti les instances. Si l’objet ne représente pas d’intérêt ou d’anormalité, il peut être conservé et archivé par les instances de SCP-618-FR, selon les procédures et les protocoles qui leur sont propres.
À des fins de collaboration mais surtout de surveillance, la Fondation SCP est en contact permanent avec SCP-618-FR par l’intermédiaire de SCP-618-FR-4. La communication est possible en espagnol et en russe, voire en anglais. La Fondation est autorisée à visiter l’anomalie, moyennant une certaine somme d’argent et avec des restrictions en ce qui concerne les salles d’examen et la morgue, pour des raisons de risques biologiques. Les autorisations sont à demander à SCP-618-FR-1 et 2 et en cas de visite de ces salles, les agents doivent porter des combinaisons intégrales afin d’éviter une contamination biologique.
SCP-618-FR étant entièrement géré par ses instances, il est déconseillé aux agents de la Fondation d’interférer dans cette gestion, afin de ne pas risquer de rompre la collaboration. Pour toute question, il est conseillé de s'adresser au Docteur Leonor Valparaiso, responsable du confinement de l'anomalie.

Description : SCP-618-FR est un cabinet de curiosités situé dans la région de Hermosillo, dans l'État de Sonora (Mexique). Il s’agit d’un bâtiment de 150m2 comprenant un étage et douze salles : deux bureaux, une salle d’archives, deux salles d’examen médico-légal, une morgue et six salles dans lesquelles sont exposés pas moins de 600 éléments anatomiques tels que des cadavres momifiés, des organes et des corps conservés dans du formol, des planches anatomiques datant de diverses époques et des systèmes nerveux de diverses espèces animales (humains y compris). Ces éléments sont exposés derrière des vitrines et consignés dans un inventaire. Des explorations ont démontré que SCP-618-FR est nettoyé tous les jours et que la salle d’examen médico-légal est parfaitement fonctionnelle et utilisée de façon régulière pour analyser et autopsier les objets trouvés, qui sont par la suite exposés dans l’une des six salles d’exposition. Le cabinet est ouvert aux agents de la Fondation qui veulent le visiter, moyennant un prix de █ pesos.

SCP-618-FR était un ancien institut médico-légal créé en 1946 mais abandonné en 1990 en raison de sa vétusté. Sept instances désignées SCP-618-FR 1 à 7 s’y sont installées en 2003, portant avec eux une centaine d’objets récoltés en Russie et au Mexique. Ces derniers auraient profité de ce bâtiment désaffecté pour y installer leur collection. Ils ont nettoyé les lieux et rénové, par des moyens qu’ils n’ont pas voulu révéler, la morgue et deux des salles d’autopsie. Leur collection s’est agrandie au moyen de vols dans des hôpitaux, des morgues ou des cimetières, voire des musées et des universités. À chaque fois que des cadavres sont récupérés, ils sont autopsiés par SCP-618-FR 2 et 3. Ces autopsies sont réalisées dans le respect des procédures et selon les techniques en vigueur maîtrisées par les médecins légistes dans les années 1990-2000, ce qui laisse à penser que SCP-618-FR 2 et 3 étaient experts médico-légaux de leur vivant. Les instances ne semblent porter qu'un intérêt scientifique pour ces autopsies, concernant l'anatomie et l'étude du corps humain.

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Élément 187 de la collection de SCP-618-FR

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Élément 520 de la collection de SCP-618-FR

Les instances SCP-618-FR-1 à 7 sont des ectoplasmes qui ont pris possession de squelettes et cadavres en état plus ou moins avancé de décomposition, pour pouvoir agir sur leur environnement. Ils sont capables de déplacement et de conscience. Ces instances sont recouvertes en permanence de robes et de capuchons de couleur foncée, le plus souvent noir, hormis lors des autopsies, pendant lesquelles les instances habilitées à ces examens portent des tenus blanches. Leurs pieds et leurs mains sont en général visibles, contrairement à leurs visages.. Ces instances se meuvent comme des humains vivants et sont pour certaines capables de parler, avec plus ou moins de difficultés en fonction de leur état de décomposition. Ainsi, les instances à l’état de squelettes en sont incapables. Malgré leur nature et celle de leur créateur présumé (voir les addenda ci-joints), ces instances ne sont pas dotées de capacités de nécromancie.

Ci-joint, la liste des instances présentes à l’intérieur de SCP-618-FR :

  • SCP-618-FR-1 "Vanitas" : environ 55 ans, 1,63m, peau cyanosée, lividités cadavériques présentes sur le visage, les bras et les talons. C’est la seule instance de sexe féminin, elle est douée de parole. Il semble que SCP-618-FR-1 soit la directrice de SCP-618-FR. Elle est en charge des archives et de la comptabilité de SCP-618-FR.
  • SCP-618-FR-2 "Angmar" : environ 60 ans, 1,90m, en état de rigidité cadavérique, présente lui aussi des lividités, aux mêmes endroits que SCP-618-FR-1, ainsi qu’une plaie béante au niveau du cou, ce qui laisse à penser à une mort par perforation de l’artère carotide. "Angmar" est lui aussi doté de parole et s’exprime avec une voix rauque. Il est en charge des autopsies et des examens médico-légaux des éléments trouvés par les autres instances.
  • SCP-618-FR-3 "Holbein" : environ 60 ans, 1,74m, tache de putréfaction visible au niveau de son ventre. Cette instance est reconnaissable par sa mâchoire inférieure fracturée au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire gauche, qui est décrochée et l’empêche de parler. Il est l’assistant de SCP-618-FR-2 pour les autopsies, mais en raison d’un liquide noirâtre ayant la consistance d’un sang très épais qui suinte de sa peau, il ne peut pas toucher les objets sans les souiller et doit donc porter une combinaison intégrale lors des autopsies. C’est en général cette instance qui se charge d’écrire les comptes rendus d’examen.
  • SCP-618-FR-4 "Simberg" : environ 35 ans, 1,52m, présente l’aspect d’un corps momifié. Il semble qu’il ait été embaumé avant d’être réanimé. Il est chargé de l’exposition et de la conservation des objets exposés à l’intérieur de SCP-618-FR. Il s’exprime par une voix nasillarde de faible intensité et affiche un caractère très communicatif. C’est via son intermédiaire que les communications se font entre SCP-618-FR et les agents de la Fondation.
  • SCP-618-FR-5 "Rotule", -6 "Trois-Dents" et -7 "Esqueleto" sont des squelettes mesurant respectivement 1,79m, 1,87m et 1,23m. La forme et la longueur de leurs os indiquent des instances de sexe masculin, d'âge compris entre 25 et 30 ans, pour SCP-618-FR-5 et -6 et environ 9 ans pour SCP-618-FR-7. Ils ne sont pas doués de parole. Leurs tâches principales consistent à nettoyer le musée et rechercher des objets à collectionner pour SCP-618-FR.

Les instances entretiennent entre elles des liens d'amitié et de respect, voire de fraternité. Il est à noter que toutes s'occupent de SCP-618-FR-7, qui présente les caractéristiques mentales et le comportement typique d'un enfant de huit ans. Les autres instances veillent sur lui, le félicitent lorsqu'il accomplit les missions qui lui sont demandées et l'aident dans la réalisation de certaines tâches, comme par exemple mettre des objets dans du formol. SCP-618-FR-7 les sollicite beaucoup, aimant leur montrer ce qu'il a fait et les observer dans leurs occupations quotidiennes.

Mise à jour du 16/12/2021 : SCP-618-FR-7 est capable de parler (seulement en espagnol), mais avec une voix très hésitante et un vocabulaire limité. La Fondation le suit pour savoir si cette capacité de parole, mais aussi ses fonctions cognitives, pourraient évoluer.

La Fondation SCP a généralement affaire à SCP-618-FR-4 et voit très peu les instances -5 et -6, qui la majeure partie du temps se montrent assez hostiles et cherchent à se cacher lorsqu’elles voient entrer d’autres créatures vivantes. Les autres instances, "Vanitas", "Angmar" et "Holbein" se montrent assez amicales, bien que peu coopératives lorsqu’il s’agit de céder leurs collections. "Esqueleto" démontre un caractère quelque peu timide et observe les agents de loin, le plus souvent dissimulé derrière une porte ou une étagère.

La première interaction avec SCP-618-FR remonte à juillet 2021 lorsque la Fondation SCP a appris la mort de [DONNÉES SUPPRIMÉES], recherché pour vols d’anomalies en Amérique Latine. Alors que des agents avaient localisé le corps, dans le Parque Central Riberas, à l'est d'Hermosillo, ils ont constaté que celui-ci avait disparu. [DONNÉES SUPPRIMÉES] étant membre de la Coalition Mondiale Occulte, une course s’est engagée entre la CMO et la Fondation SCP pour retrouver le corps. Les bandes vidéos des caméras de surveillance du lieu où il a été retrouvé mort ont permis de voir pendant la nuit SCP-618-FR-5 et -6 accompagnés de SCP-618-FR-7 prendre le cadavre et le ramener dans leur repaire, situé à 500 mètres de la découverte. Ils ont parcouru ces 500 mètres à pied, transportant le corps à mains nues. Le lendemain, le lieutenant Fernandez et ses agents se sont présentés devant SCP-618-FR afin de récupérer [DONNÉES SUPPRIMÉES] et chercher les causes de sa mort.

Interrogateur : Lieutenant Sergio Fernandez, Fondation SCP
Interrogé : SCP-618-FR-4 "Simberg"
Date : 24/05/2021
Avant-propos : Le lieutenant Fernandez est entrée dans SCP-618-FR avec six agents de la FIM-Phi-14, spécialisée dans l'exploration de bâtiments, dont il est le commandant.


SCP-618-FR-4 : Bonjour, vous avez demandé à nous voir. Je suis Simberg, conservateur de ce musée.

Lt Fernandez : En effet, je suis monsieur Sergio Fernandez, de la police d'Hermosillo, et j’aimerais vous poser quelques questions à propos de votre dernière… trouvaille.

SCP-618-FR-4 : Le corps retrouvé dans la zone industrielle ? Si cela peut vous aider, Holbein et Angmar sont en train de pratiquer l’autopsie. Vous ne pouvez pas entrer, cela risquerait de les déranger, mais vous pouvez attendre ici qu’ils aient fini.

Lt Fernandez : A vrai dire, Simberg, je ne suis pas venu pour cela. Mes services recherchaient cette personne, qui s’est rendue coupable de… divers vols.

SCP-618-FR-4 : Il ne vous dira plus rien, désormais.

Lt Fernandez : Nous voudrions récupérer le corps.

SCP-618-FR-4 : Mais… non… Vous… vous ne pouvez pas ! Trois Dents, Rotule et Esqueleto l’ont trouvé, il… il est à nous !

Lt Fernandez : Nous le traquions depuis plusieurs années, Simberg, et nous aimerions récupérer le corps ainsi que savoir qui l’a tué.

SCP-618-FR-4 : Mais… Nous ne pouvons pas vous le donner ! Angmar et Holbein sont occupés avec lui !

Lt Fernandez : Très bien… Pourrez-vous me prévenir quand cette autopsie sera terminée ?

SCP-618-FR-4 : Euh… bien sûr… Mais ça ne sera pas avant un… certain temps, quelques heures. Puis-je vous offrir à boire entre temps ?

Lt Fernandez : Je voudrais vous poser quelques questions sur cet endroit, Simberg.

SCP-618-FR-4 : Notre musée, vous voulez dire ? Allez-y.

Lt Fernandez : C’est un musée ?

SCP-618-FR-4 : Vous ne les voyez pas, mais nous avons des salles d’exposition, où nous mettons les objets que nous trouvons.

Lt Fernandez : Vraiment ? Est-il possible de visiter ?

SCP-618-FR-4 : Demande étrange à laquelle je n’ai jamais eu droit. Je vais demander à ma supérieure.

(SCP-618-FR-4 se rend dans une petite salle à côté de l’entrée et en ouvre la porte. S’y trouve SCP-618-FR-1 qui trie ce qui ressemble à des dossiers)

SCP-618-FR-4 : Vanitas ?

SCP-618-FR-1 : Que veux-tu, Simberg ?

SCP-618-FR-4 : (montrant le lieutenant Fernandez) En attendant qu’Angmar et Holbein aient fini leur autopsie, cette personne et ses hommes voudraient visiter notre musée, qu’en dis-tu ?

SCP-618-FR-1 : Étrange demande. Mais je suppose que c’est possible. Surveille-les attentivement pendant la visite, Simberg, toi et moi tenons particulièrement à notre collection, n’est-ce pas ?

SCP-618-FR-4 : Bien sûr, Vanitas.

(SCP-618-FR-4 emmène le lieutenant Fernandez et ses agents dans les salles d’exposition de SCP-618-FR)

SCP-618-FR-4 : Je n’ai pas vraiment préparé de discours pour vous présenter tout ça, je ne suis pas guide. La meilleure façon pour vous de visiter est de faire le tour et de me demander si vous avez des questions.

(Les agents du lieutenant Fernandez commencent alors à poser des questions à SCP-618-FR-4, afin de détourner son attention. Pendant ce temps, le lieutenant Fernandez et l’agent Garcia se dirigent vers l’étage)

Agt Garcia : Il n’y a pas l’air d’y avoir de salles d’exposition ici.

Lt Fernandez : Non, en effet, ça semble être administratif…

(Des bruits métalliques s’élèvent d’une salle au bout du couloir. L’agent Garcia et le lieutenant Fernandez sortent leurs armes et se dirigent vers les bruits)

Agt Garcia : (à voix basse) Qu’est-ce que ça pourrait être ?

(Le lieutenant Fernandez hausse les épaules. Ils arrivent à hauteur de la salle d’où proviennent les bruits)

Lt Fernandez : Ils sont là.

(La porte de la salle est de couleur grise, en acier. Les deux agents collent leurs oreilles à la paroi et entendent des voix)

SCP-618-FR-2 : Mets ces deux projectiles dans le bocal à ta droite.

(Un bruit de métal dans du verre se fait entendre)

SCP-618-FR-2 : L’un des projectiles est rentré dans l’omoplate gauche et est ressorti par devant en perforant l’artère ici. Tu la vois ?

(Un cri guttural répond)

SCP-618-FR-2 : Oh, Holbein, regarde : il y a des taches étranges sur les poumons, je n’ai jamais vu ça avant. Note ça sur le compte rendu.

(Le lieutenant Fernandez fait un signe de tête à l’agent Garcia, qui enfonce la porte et l’ouvre)

SCP-618-FR-2 : Nous n’avons pas fi-

(Le lieutenant Fernandez et l’agent Garcia se retrouvent dans une salle d’examen médico-légal. Un corps nu est allongé sur une table, autour de laquelle se trouvent deux instances, SCP-618-FR-2 et 3, revêtues de combinaisons pour l’évolution en milieu stérile. En voyant les deux agents, les instances sursautent)

SCP-618-FR-3 : [hurlement de colère]

SCP-618-FR-2 : Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? Sortez immédiatement !

Lt Fernandez : Nous voulions juste explorer la zone et-

SCP-618-FR-2 : (hurlant) Sortez d’ici !

(Le lieutenant Fernandez et l’agent Garcia restent dans la salle. SCP-618-FR-2 se tourne vers SCP-618-FR-3)

SCP-618-FR-2 : Holbein !

(Les deux instances se ruent sur le lieutenant Fernandez et l’agent Garcia et les projettent en dehors de la salle d’examen)

SCP-618-FR-2 : Sortez immédiatement de ce bâtiment !

(L’agent Garcia et le lieutenant Fernandez se retrouvent dans le couloir. Devant eux, SCP-618-FR-5 et -6 qui s’emparent d’eux et les empêchent fermement de bouger. SCP-618-FR-3 sort de la salle et montre la porte aux deux autres instances. Celles-ci emmènent les deux agents dehors, où se trouvent déjà les autres membres de leur équipe)

SCP-618-FR-1 : (à SCP-618-FR-4) Je savais que ce n’était pas une bonne idée de les laisser entrer, Simberg.

Le 18 juillet 2021, la Fondation SCP a mis en œuvre une opération visant à récupérer le corps de [DONNÉES SUPPRIMÉES]. SCP-618-FR a été investi dans la nuit par deux FIM spécialisées dans l’assaut de bâtiments. Le cadavre a été récupéré, ainsi que tous les objets collectés à l’intérieur de SCP-618-FR. Les instances ont opposé une forte résistance, notamment SCP-618-FR-5, SCP-618-FR-6 et SCP-618-FR-2, qui pouvaient se confronter aux agents de par leur taille et leur force. Ils ont été rapidement maîtrisés par les deux FIM. En réaction à la perte de leur collection, qu’elle considère comme un vol, SCP-618-FR-1 a refusé la communication avec la Fondation pendant trois mois. Après analyse des objets, il s’est avéré que la plupart d’entre eux ne présentaient aucune anormalité ni d’intérêt pour la Fondation. Le 24 octobre 2021, les agents se sont alors rendus à l’intérieur de SCP-618-FR pour les leur restituer. Une semaine plus tard, la communication a repris entre SCP-618-FR et la Fondation SCP. Ci dessous, le compte rendu de la discussion entre SCP-618-FR-1 et le docteur Valparaiso, chef des médecins légistes du site 47.

Interrogateur : Docteur Leonor Valparaiso
Interrogé : SCP-618-FR-1 "Vanitas"
Date : 31/10/2021


Dr Valparaiso : Bonjour, Vanitas, je suis le docteur Leonor Valparaiso, je suis directrice de l’institut médico-légal de Hermosillo.

SCP-618-FR-1 : Bonjour.

Dr Valparaiso : Tout va mieux depuis que votre collection vous a été restituée ?

SCP-618-FR-1 : Oui, nous sommes soulagés ; de plus vous nous les avez rendus en très bon état.

Dr Valparaiso : C’est normal, Vanitas. Mais ce n’est pas seulement pour cela que je suis venue.

SCP-618-FR-1 : Dites-moi tout, Leonor.

Dr Valparaiso : Ce cabinet… C'est bien ça, un cabinet ?

(SCP-618-FR-1 hoche la tête)

Dr Valparaiso : Ce cabinet est tenu par vous et vos six collègues. D’accord, mais vous n’êtes pas vivants, ou tout du moins plus…

SCP-618-FR-1 : C’est exact. Je suis personnellement morte des suites d’un cancer du sein il y a vingt cinq ans. Mes collègues sont morts eux aussi, en effet. Le dernier arrivé est Esqueleto, il y a deux ans, décédé à huit ans et demi d’un accident de la route, le pauvre garçon. Angmar, mon mari, est mort assassiné il y a trente ans. Il était médecin légiste, comme vous.

Dr Valparaiso : C’est vous qui avez fondé ce cabinet, Vanitas ?

SCP-618-FR-1 : Angmar et moi, oui. Puis nous avons très très vite recruté Holbein et Simberg, et enfin Rotule et Trois-Dents, puis Esqueleto.

Dr Valparaiso : Et d’où vous vient cet intérêt pour les curiosités anatomiques ?

SCP-618-FR-1 : Quand on a un mari médecin légiste, vous savez…

Dr Valparaiso : Mais d’où vous viennent tous ces objets ?

(SCP-618-FR-1 baisse les yeux)

SCP-618-FR-1 : C’est un peu difficile à admettre, Leonor, mais je volais souvent de mon vivant, et j’ai continué même après ma mort. Je n’ai aucun besoin de ces objets, mais je les vole quand même, c’est une pulsion irrépressible. La kleptomanie ça ne se guérit pas vraiment. Et ça s’accumule, ça s’accumule, j’ai honte de les rendre parce que je ne veux pas me faire réprimander, et c’est pour me permettre de déculpabiliser qu’Angmar a eu cette idée de faire un cabinet privé après notre mort.

Dr Valparaiso : Justement, venons-en à votre mort et votre situation actuelle : vous êtes morte il y a 25 ans, comment êtes-vous revenue à la vie ?

SCP-618-FR-1 : Et bien, j’ai été réanimée sous forme d'esprit. D'ectoplasme, de fantôme, si vous voulez. Par une jeune femme, nommée Valeria, une jeune russe, qui avait fui notre ville natale, Vólorovsk, suite à l’inondation. Il s’est passé la même chose pour Angmar ainsi que Holbein et Simberg, qui sont respectivement l’assistant de mon mari et son fils.

Dr Valparaiso : Et en ce qui concerne Esqueleto, Trois-Dents et Rotule ?

SCP-618-FR-1 : Je vous avoue que je n’en sais rien, Leonor, nous les avons rencontrés après.

Dr Valparaiso : Vólorovsk est en Russie, nous sommes au Mexique, Vanitas.

SCP-618-FR-1 : Je sais ce que vous allez dire : comment y sommes-nous arrivés ? Et bien, un fantôme, un esprit, ça n'obéit pas aux lois de la physique ni de la gravité. Les humains prennent le bateau ou l'avions pour traverser le Pacifique, les esprits n'en ont pas besoin. Angmar et moi sommes partis, emmenant avec nous Simberg et Holbein. Nous nous sommes enfuis lorsque le barrage a cédé, nous ne voulions pas voir toutes cette eau détruire tout ce que nous avions mis des années à construire. Nous avons remonté l’Amour jusqu’à la mer et sommes arrivés en Alaska. Cependant, les températures étaient trop froides pour nous, alors nous avons descendu la côte canadienne puis américaine et sommes arrivés au Mexique, où il faisait chaud. Nous nous sommes installés à Hermosillo. Et depuis… nous continuons à faire notre travail…

Dr Valparaiso : Et c'est là que vous avez rencontré Rotule, Trois Dents, puis Esqueleto.

SCP-618-FR-1 : Exactement. Eux aussi sont des fantômes qui ont pris possession de squelettes. Ils n'ont pas eux de mal, étant donné le taux de criminalité au Mexique…

Note finale : La personne à l’origine des instances de SCP-618-FR a été retrouvée : il s’agit de Valerie Mikhailovna Volkova, nécrokinésiste de Type IV, originaire de Vólorovsk et sous haute surveillance de la Fondation SCP. Elle a confirmé les avoir créées, sans toutefois réussir à dire pourquoi, en raison des séquelles de son coma dû à la noyade consécutive à l'inondation. Cependant, elle affirme ne pas avoir créé les instances SCP-618-FR-5 à -7. Celles ci étant originaires d’Hermosillo et de la province de Sonora, il est possible que d’autres personnes doués de nécrokinésie vivent au Mexique. Une enquête est en cours afin de les trouver.

Interrogateur : Dr Leonor Valparaiso
Interrogé : SCP-618-FR-2 "Angmar" et 7 "Esqueleto"
Date : 16/12/2021
Avant-propos : Le matin même, SCP-618-FR-7 a assisté à une autopsie pour la première fois et démontre une grande excitation. SCP-618-FR-2 le surveille attentivement.


SCP-618-FR-2 : Bonjour, Docteur Valparaiso. Simberg et Vanitas n’ont pas pu se libérer pour discuter avec vous, alors c’est à moi que vous aurez affaire.

Dr Valparaiso : Très bien. Je souhaite savoir quelque chose qui relève de vos propres compétences, Angmar, ainsi que de celles d’Holbein : à quoi servent les autopsies que vous pratiquez ? Que faites vous dans ce cabinet, à quoi sert-il ?

(SCP-618-FR-7 commence à taper dans ses mains en faisant claquer sa mâchoire)

SCP-618-FR-2 : Et bien comme vous l’a dit mon épouse, c’était une idée qui venait de moi, pour… donner une "utilité", si je peux me permettre, à sa kleptomanie. Mais aussi, pour Holbein et moi, de continuer à travailler comme lorsque nous étions encore vivants. Nous avons trouvé des parades pour continuer à le faire malgré nos états physiques plus ou moins dégradés.

Dr Valparaiso : D’accord, donc pour continuer à mener une vie "normale" ?

(SCP-618-FR-2 hoche la tête)

SCP-618-FR-2 : Quant à votre autre question, et bien dans ce cabinet nous vivons comme toute autre personne vivante chez elle. Ici, c’est chez nous.

Dr Valparaiso : Chez vous ?

SCP-618-FR-2 : Vous avez bien une maison, docteur Valparaiso ?

Dr Valparaiso : Effectivement.

SCP-618-FR-2 : Et bien ici c’est notre maison. (montrant SCP-618-FR-7 qui joue avec des feuilles de papier) Regardez Esqueleto, il est très heureux d’être ici. N’est-ce pas, Esqueleto ?

(SCP-618-FR-7 hoche la tête en souriant)

SCP-618-FR-2 : Ce pauvre garçon n’a connu que la rue et la violence, il est content d’être arrivé ici à sa mort.

(SCP-618-FR-7 se lève et commence à courir dans le bureau, les bras levés)

SCP-618-FR-2 : Esqueleto, tu peux courir dans la salle si tu veux, mais fais moins de bruit, s’il te plaît. Excusez-le, docteur, il est encore jeune et plein d’énergie.

Dr Valparaiso : Il est tout excusé. Donc, Angmar, en somme, vous vivez et travaillez ici.

SCP-618-FR-2 : Exactement, et je dois dire que nous ne nous ennuyons pas. Nous vivons une vie tranquille et rangée, qui nous convient parfaitement, et nous ne faisons de mal à personne. Cet homme mort par balle, à cause duquel vous nous avez pris tous nos objets en juillet dernier, représentait une autopsie extrêmement intéressante et complexe, Holbein et moi-même apprécions grandement ce genre de cas.

Dr Valparaiso : Et lorsque l’autopsie, ou l’examen, est terminé, vous gardez le corps ou l’objet et l’exposez ici ?

(SCP-618-FR-7 hoche la tête)

SCP-618-FR-2 : Oui, nous avons actuellement 687 objets dans ce cabinet. Essentiellement des curiosités de la nature, vous l’avez vu vous-même, des corps déformés, des squelettes déformés, des organes divers…

Dr Valparaiso : Vous n’avez jamais ouvert ce cabinet au public ?

SCP-618-FR-2 : Ce n’est pas que nous ne voudrions pas, mais…

SCP-618-FR-7 : On est morts-vivants, personne veut voir les morts-vivants.

Au vu du caractère peu dangereux de SCP-618-FR et de ses instances et à des fins de collaboration et pour confiner au mieux SCP-618-FR, le docteur Valparaiso et la Fondation SCP ont conclu avec SCP-618-FR-1 et 4 une ouverture de l’anomalie aux agents, moyennant une entrée de █ pesos. Ces visites sont faites par SCP-618-FR-4, parfois accompagné de SCP-618-FR-7, qui parvient de plus en plus à parler et semble apprécier apporter son aide à SCP-618-FR-4 et aux autres instances dans leurs tâches respectives. La Fondation a mis en place une surveillance par caméra et se réserve le droit de consulter l’inventaire de SCP-618-FR et de confiner les objets découverts par les instances si ces dernier se révèlent anormaux. Il est à noter que SCP-618-FR-2 et 3 ont plusieurs fois proposé aux agents leur aide dans les examens des objets.

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