SCP-604-FR

Objet no : SCP-604-FR

Niveau de Menace : Rouge

Classe : Keter

Procédures de Confinement Spéciales : En raison de sa nature, SCP-604-FR ne peut être confiné. Cependant, ses effets sur les populations civiles étant toujours d'actualité, les efforts de la Fondation doivent se porter sur sa dissimulation ainsi que la désinformation. Le Département de Censure et de Désinformation doit justifier la récurrence ainsi que la quantité de cauchemars par la combinaison d'une fuite de produits chimiques d'une usine proche, un lot de produits avariés dans les cantines scolaires ainsi que la nature encore fragile du système endocrinien des enfants.

Les témoignages relatifs à SCP-604-FR doivent être recueillis avec le concours des instituteurs locaux, sous couverture de la tenue d'un "carnet de rêves". Ceux-ci doivent être analysés par la Force d'Intervention Mobile Omicron Rhô ("L'Équipe de Rêves"), afin de préparer les futures expéditions dans l'anomalie, une fois qu'un moyen de pénétrer dans SCP-604-FR aura été découvert.

Description : SCP-604-FR désigne un phénomène anormal onirique d'origine inconnue, prenant la forme d'une drastique augmentation du nombre de cauchemars subis par les enfants. Celle-ci est apparue spontanément fin 2019 et est localisée dans le Massif central. L'anomalie touche en effet uniquement les êtres humains âgés entre 3 et 9 ans, ainsi que quelques rares personnes, présentant un handicap mental rendant leur comportement semblable à celui d'un enfant. Cette réceptivité particulière semble se baser sur une sensibilité accrue de plusieurs zones neurologiques habituellement impliquées dans les rêves. En effet, leur développement n'étant pas complet chez ces individus, il est possible que ces structures puissent résonner avec SCP-604-FR, amenant à sa manifestation.

SCP-604-FR affecte aléatoirement ces personnes, sans qu'un schéma précis ait pu être identifié. Il est en effet possible de ne jamais subir les effets de l'anomalie, ou au contraire régulièrement, sur une fréquence de 1 à 3 fois par semaine. SCP-604-FR se déroule toujours de la même manière : le sujet rêve normalement, avant d'apercevoir une masse sombre "envahir" son environnement. L'individu se réveille alors dans l'anomalie, uniquement vêtu de ce qu'il portait au moment de son endormissement, dans une forme altérée de son rêve. Les objets se trouvent être déformés, les paysages assombris et distordus, les personnages possédés et les frontières entre le réel et l'imaginaire rendues floues. Le sujet fait alors face à plusieurs scènes traumatisantes, toutes basées sur des peurs profondes communes aux enfants.

De nombreux éléments s'avèrent être récurrents dans ces cauchemars, comme la présence de membres du Collectif Oneiroi en fuite, d'une ville située au loin, de créatures agressives et au comportement bestial (nommées "Porteurs de masque"), ainsi que d'une entité inconnue semblant diriger et influencer l'anomalie (nommée "Maîtresse aux masques").

Les expéditions successives dans l'espace onirique n'ont pas permis d'identifier la perturbation à l'origine de SCP-604-FR. Malgré les efforts de quadrillage, l'anomalie reste soit cachée, soit hors de portée. L'interrogatoire des Oneirois locaux a seulement révélé la disparition d'une grande quantité de leurs semblables, dont la date coïncide avec l'apparition de SCP-604-FR. Étant donné que la grande majorité des personnes affectées habitent relativement proche du Site-Aleph, il fut décidé d'enquêter sur les récents événements ayant marqué l'installation à cette même date :

À ce jour, aucune piste convenable n'a pu être déterminée.

Afin de cartographier SCP-604-FR, ou du moins déterminer les zones récurrentes, les chercheurs ne pouvaient se fier qu'aux témoignages des enfants, souvent flous, déformés voire amplifiés par la crainte ressentie à l'égard de l'anomalie. Cependant, Geoffrey ██████, 7 ans au moment des faits, affirma avoir gardé sa peluche pendant toute la durée du phénomène. Face à cette contradiction apparente avec les autres témoignages, l'objet fut saisi et examiné. Celui-ci s'avéra être un exemplaire de SCP-352-FR encore non répertorié par la Fondation.

Sur autorisation du Comité d'Éthique, l'objet se vit incorporer un enregistreur audio miniature, puis rendu à l'enfant. Plusieurs autres exemplaires de SCP-352-FR subirent le même traitement, avant d'être rendus aux individus ayant déjà été en contact avec SCP-604-FR. Cette méthode permit d'acquérir de nombreux enregistrements précis et fidèles aux événements se déroulant dans SCP-604-FR, en complément des témoignages. Ceux-ci sont disponibles ci-dessous :

J’étais dans un avion. C’est moi qui le conduisait et c’était bien parce que quand je serai plus grand je conduirai les avions. J’étais dans la salle avec plein de boutons et de manettes. Je savais sur quels boutons appuyer pour que l’avion vole. À un moment, j’ai pris le micro et j’ai parlé aux autres gens pour leur dire qu’on arrivait bientôt. Je leur ai aussi dit une blague et ils ont tous rigolé. Ça c’est parce que je sais bien raconter les blagues, mon papa me le dit souvent.

Et puis d’un coup, j’ai vu de plus en plus de nuages noirs dans le ciel. Puis juste après, j’ai vu que j’étais en pyjama. Et c’est pas normal parce que si je conduis l’avion, j’ai une belle chemise et un beau chapeau, comme dans les films. Il faisait super sombre, comme si les lumières étaient éteintes. Juste après, je me suis rendu compte que je ne savais plus sur quels boutons appuyer : tout était devenu très difficile. Je savais plus rien du tout. Et comme je n’arrivais plus à conduire l’avion, il a commencé à faire n’importe quoi. Il tombait.

J’ai commencé à avoir peur, alors j’ai quitté le siège pour aller chercher un grand. Mais je n’arrivais pas à ouvrir la porte : fallait faire un truc bizarre pour l’ouvrir, et j’ai pas réussi. Alors j’ai essayé d’appeler des gens avec le micro, mais personne n’est venu. Et l’avion tombait toujours. J’étais juste seul devant tous ces boutons que je ne connaissais plus. J’ai eu très très peur, je savais pas quoi faire. Trop de manettes, trop de trucs, trop de bidules qui donnaient des chiffres que je ne comprenais pas. J’osais pas toucher les boutons, j’avais encore plus peur de faire une erreur. Je suis resté à regarder l’avion tomber.


J'étais dans un hôpital pour animaux. Je fais souvent ce rêve où j'aide les médecins. Maman dit que ce sont des vétérinaires, mais j'aime pas le mot, alors je dis que ce sont des médecins pour animaux. J'aime bien le rêve parce que parfois je me promène avec les animaux pour vérifier qu'ils vont bien.

Mais cette nuit, il y avait quelque chose de bizarre. Lors de la promenade, un des chiens est tombé par terre. Il ne bougeait plus mais il faisait des cris tout tristes, comme quand il a mal. Je l'ai ramassé pour le porter contre mon manteau. Ses gémissements étaient faibles, alors j'ai couru pour l'amener à l'hôpital pour animaux mais j'ai pas réussi à retrouver le chemin. J'ai senti le chien bouger dans mes bras, alors je l'ai regardé, mais c'était des vers qui bougeaient et le chien était en morceaux.

J'ai crié et je l'ai lâché, j'ai voulu essuyer mes bras et mon pyjama, mais les vers voulaient pas partir. J'ai couru loin, puis je suis arrivé devant des bâtiments abimés, comme ceux qu'on voit à la télé quand ils parlent d'accidents. J'ai vu des monsieurs bizarres qui semblaient me dire de partir. Puis il y a eu quelque chose d'autre, mais je ne me souviens plus de la suite…


Le sujet s'appelle ███████, cinq ans et quatre mois au moment des faits.

La transcription de l'enregistrement commence au moment où l'ambiance sonore change radicalement, laissant supposer l'entrée dans les rêves du sujet.

Une forte respiration est perceptible, proche de l'enregistreur. Un effet de résonance laisse supposer une grande salle fermée. Le sujet semble répondre à des doléances de diverses personnes, qui le désignent sous le titre de "prince". Ces échanges n'ayant aucun intérêt dans le cadre de l'enquête menée, ils n'ont pas été retranscrits.

Les conversations finissent par se calmer. Pendant tout ce temps, le fort bruit de respiration n'a pas varié.

███████ : Pfff… Il se passe rien dans ce rêve… Si on allait faire un tour, Cromou ?

[?-1] : À vos ordres mon prince."

Des bruits de pas sur de la pierre, ainsi que de griffes, se font entendre durant une dizaine de secondes.

███████ : Serviteur, nous allons en promenade avec Cromou. Nous rentrons pour le goûter.

[?-2] : Bien mon prince.

Seul est entendu ce qui correspond à un battement d'aile.

███████ : On est quand même mieux dans les airs qu'à diriger. Hein Cromou ?

[?-1] : Oui mon prince.

███████ : Hé, on est plus dans le château, je ne suis plus le prince !

[?-1] : Ha ha ha.

Une minute passe sans autre son que le battement d'aile et du vent.

███████ : Hé, c'est quoi ça ?

[?-1] : Où ça ?

███████ : Là-bas, regarde ! La zone noire !

[?-1] : C'est la première fois que je vois ça.

███████ : Tu crois que c'est comme un cimetière d'éléphants ? On peut y faire des aventures ?

[?-1] : Ça se passe mal les aventures dans un cimetière d'éléphant.

███████ : Mais on est pas des lionceaux, et t'es un dragon. On craint rien. On descend !

Après un soupir lourd, le bruit du vent s'accélère avant de s'arrêter dans ce qui est supposé une manœuvre d'atterrissage. Plus aucun son de fond n'est capté par l'enregistreur.

███████ : C'est pas comme un cimetière d'éléphants, c'est comme un cimetière de maisons. Mais ça bouge pas les maisons.

[?-1] : J'aime pas cet endroit…

███████ : On explore un peu et on repart.

Les bruits de pas semblent correspondre à une marche sur un sol recouvert de gravats. La voix du sujet est entendue faiblement, mais les propos ne sont pas audibles, jusqu'à ce qu'il semble crier.

███████ : Cromou !

Les bruits de pas montrent que le sujet se rapproche en courant de l'enregistreur.

███████ : Cromou, on est dans un rêve, t'es pas un doudou dans les rêves. Cromou !

La voix du sujet tremble alors qu'il semble reprendre sa peluche et l'enregistreur dans les bras.

███████ : T'avais raison, on rentre. Allez Cromou, on rentre. J'aime plus ce rêve. Allez, on rentre. Alleeeeez.

Le sujet commence à sangloter tout en courant. Une voix inconnue se fait entendre, apparemment proche de l'enregistreur.

[?-3] : Tu es coincé dans le rêve ?

Les bruits de course s'arrêtent.

███████ : Cromou ? Mais tu parles pas comme d'habitude.

[?-3] : Je répète, tu veux sortir du rêve ? Les gens qui habitent dans ce rêve sont méchants.

███████ : Oui, j'aime plus ce rêve… Il fait trop peur. *snif* J'veux retourner au château des rêves.

[?-3] : Le chemin vers le château des rêves est cassé… Tu dois passer par ton lit d'abord pour y retourner.

███████ : Et par le lit je peux retourner au château des rêves ?

[?-3] : Si tu veux y retourner alors oui. Mais au lit d'abord. Cours en pensant très fort à ton lit. Vite, cours !

Les bruits de course reprennent. Les sanglots sont toujours audibles bien que moins fréquents.

[?-3] : Pense fort à ton lit. À tes peluches qui sont dans le lit. À tes parents qui sont à côté. Cours et ne pense qu'à ça. Et tu rentreras chez toi.

Les bruits de course continuent pendant près de deux minutes et sont interrompus par un bruit de draps froissés. Le sujet ne sanglote plus, mais a la respiration rapide et saccadée. Il semble s'être réveillé et assis dans son lit.

███████ : C'est… c'est le lit. Fini le rêve. Cromou m'a sauvé

Le sujet se rallonge dans son lit et sa respiration se calme alors qu'il semble se rendormir.

███████ : Cromou… C'était pas sa voix. Il parlait comme nounou.

[Fin de l'enregistrement]


Il était nuit, le ciel était un peu rouge. Il y avait du vent qui faisait du bruit bizarre. Et puis il y avait de l'orage très bruyant qui faisait très très peur. Il y avait des maisons toutes cassées avec des buissons. J'ai cherché papa et maman, mais je les trouvais pas. Il y avait des monsieur déguisés qui faisaient peur, et ils faisaient des bruits très bizarres, alors je me suis caché dans un buisson à l'abri parce que j'avais peur. Je ne voulais pas que les monsieurs bizarres me voient. Je me suis fait tout petit, comme quand on joue à cache-cache avec les copains.

Et puis y a eu d'autres monsieurs et madames bizarres qui faisaient un peu moins peur. Mais les monsieurs qui faisaient peur les ont vu et leur ont couru après. Et puis il les ont attrapé. Et ils les ont emmenés dans les rues des maisons cassées. Moi j'ai pas bougé parce que ça me faisait trop peur.

Et puis il y a eu un gros éclair qui m'a fait très peur. Je crois que j'ai fait du bruit parce que les monsieurs bizarres ils ont commencé à me chercher. Et puis j'ai crié quand il y en a qui m'a attrapé par derrière. Il m'a porté et il a voulu m'emmener avec les autres monsieurs moins bizarres. Je me suis agité, je lui ai mordu le bras. Maman dit que c'est pas bien de mordre les gens mais j'avais trop peur. Mais ça lui a rien fait. Il y a eu deux éclairs le temps qu'on marche entre les maisons cassées. Puis ils sont entrés dans une grande maison cassée, plus grande que l'école. Ça faisait très peur à l'intérieur. On est descendu dans la cave de la maison cassée, il y avait des monsieurs et des madames moins bizarres qui semblaient faire dodo par terre.

Il y avait une dame bizarre qui regardait le mur en face. Et puis ça s'est terminé parce que Maman m'a réveillé. J'ai eu très très peur, mais j'étais dans mon lit avec Maman et Papa, alors j'ai fini par avoir moins peur. Mais j'ai pas pu refaire dodo avant de devoir aller à l'école.


Cauchemar1.PNG

Cette nuit, le cauchemar est revenu. Ce cauchemar me fait très peur, tellement peur que j'ai du mal dormir parce que je ne veux pas le voir revenir. Mais Papa et Maman disent qu'on a moins peur de quelque chose quand on le connaît, alors je voulais aller plus loin dans le cauchemar pour en avoir moins peur. Et j'ai pu le faire. J'ai fait quelques pas vers les bâtiments en ruine avant de retourner prendre Pinou avec moi. Il doit avoir peur aussi, alors on va connaître le cauchemar ensemble.

Je suis rentré dans la première maison, la porte était cassée. À l'intérieur, il y avait plein de poussière et des meubles cassés et des cailloux. J'ai avancé doucement, et j'ai vu qu'il y avait une porte fermée qui tenait encore debout. Il y avait quelque chose d'écrit dessus mais je n'arrivais pas à lire, c'est comme si les lettres changeaient quand je regardais la suivante. Il y avait aussi un symbole bizarre sur le dessus de la porte, un mélange de cercles et de flèches. J'ai voulu ouvrir la porte, mais j'ai essayé de pousser et de tirer elle n'a pas bougé. Même qu'à un moment, la poignée a cassé et je suis tombé par terre dans la poussière. Ça m'a fait très mal aux fesses et je ne suis pas sorti du cauchemar. C'est un truc bête de se pincer pour se réveiller qu'ils font dans les dessins animés, ça ne marche pas. La poussière m'a fait tousser très fort et j'ai failli ne pas entendre que quelque chose approchait.

J'ai eu peur, alors j'ai pris Pinou et je me suis caché dans un placard. La porte avait un trou alors j'ai regardé. Et j'ai vu une personne rentrer et qui en trainait une autre qui était couchée et serrée par des cordes. La personne couchée était comme celles que j'avais déjà vues, un peu bizarres mais pas méchantes. Une fois il y en a une qui m'a dit qu'elles voulaient partir d'ici. Mais l'autre personne m'a fait encore plus peur que la ville. Son visage faisait bizarre, très figé. Et alors qu'ils sont passés devant le placard et que je ne pouvais plus voir sa tête, quelque chose est tombé et j'ai vu que c'était son visage. Il a commencé à le ramasser et j'ai fermé les yeux pour ne pas regarder. Et j'ai attendu.

J'ai rouvert les yeux que quand j'ai entendu une porte s'ouvrir, c'était la porte avec le symbole. J'ai pu apercevoir la pièce, et dedans il y avait une madame attachée avec des visages dans les mains et d'autres visages par terre et sur les murs. Le monsieur avec le faux visage a trainé l'autre monsieur dans la pièce et la porte s'est refermée.

Je suis sorti juste après en courant par là où j'étais arrivé en serrant fort Pinou. Je voulais sortir de la ville, mais elle semblait avoir grandi. Je n'arrivais pas à sortir, je ne me souviens que d'avoir couru entre les bâtiments en ruine avant de me réveiller.


dame_au_masque.png

Le sujet s'appelle █████████, trois ans et deux mois au moment des faits.

La transcription de l'enregistrement commence au moment où la voix de la Personne d'Intérêt est entendue.


Pleurs d'enfants fortement audibles, avec ce qui semble être comme bruit de fond un vent de tempête, ponctué de coups de tonnerre et d'aboiements.

[?] : Shhhh, faut pas pleurer █████████, ça va aller, tu n'es plus seul.

Les pleurs continuent.

[?] : Ça va aller, tu reconnais ma voix ? Qu'est-ce qui se passe ?

Les semblent se calmer légèrement.

█████████ : Reniflement Tata Lène ?

On entend des bruits de secousse, ponctués de reniflements.

[?] : Oui, c'est moi. Qu'est-ce qui se passe █████████ ?

█████████ : Il y a des monstres qui font peur, ils attrapent les monsieurs et les madames et.. et je veux Maman et … Les pleurs reprennent de plus belle.

[?] : Ça va aller, je vais t'aider. Écoute moi, je suis gentille pas vrai ?

La voix de la PdI entonne une mélodie douce. Petit à petit, les pleurs se réduisent. La mélodie est chantonnée pendant quatre minutes jusqu'à ce que les pleurs s'arrêtent.

[?] : Là, ça va mieux ?

█████████ : Tata Lène ? T'es où ? T'es cachée ? La voix du sujet est toujours tremblante.

[?] : Je te parle avec Nounours.

█████████ : Comme avec le téléphone ?

[?] : C'est ça, comme un téléphone.

█████████ : Mais Nounours c'est pas un téléphone, c'est Nounours.

[?] : Oui, mais tu peux pas faire un câlin avec un téléphone. Tu peux faire un câlin avec Nounours.

█████████ : Oui !

[?] : Chhuut, moins fort.

█████████ : Chuchote. Chut, faut faire chut.

[?] : Oui, c'est ça, doucem..

█████████ : Chuuuuuuuuuuuuuuttttt.

[?] : █████████, si moi je fais chut, je ne peux pas t'aider à revoir Maman et Papa.

Silence.

[?] : Tu veux revoir Maman et Papa ?

Le sujet émet un bref gargouillis.

[?] : Alors il faut faire dodo.

█████████ : Veux PAS faire dodo ici !

[?] : Chhuut

█████████ : Chuchote. Veux pas faire dodo ici.

[?] : Je sais c'est pas agréable ici, mais si tu fais dodo ici, tu vas te réveiller dans ta maison et tu pourras faire un câlin à Maman et Papa.

█████████ : Oui…

[?] : Alors tu veux bien faire dodo ?

█████████ : … Tu m'aides ?

[?] : Je vais chanter une berceuse, d'accord ?

█████████ : Oui.

Le sujet semble s'allonger par terre.

[?] : Pense fort à ton lit,
Il est temps de s'endormir.
Ne pense plus aux soucis
Ils ne s'ront plus qu'un souvenir.
Ta maman, ton papa
Seront toujours là pour toi.
Alors garde dans tes bras
Que ce qui compte pour toi.

Seul ces deux couplets sont chantés en boucle. Au bout de deux minutes, les bruits de fond s'estompent pour disparaître. Cinq minutes après le début de la berceuse, la PdI change les paroles.

[?] : Toujours sur l'air de la berceuse À ceux qui ont mis l'appareil, écoutez mes prières. Les enfants sont trop nombreux à être touchés, je ne peux pas tous les aider. Si vous m'entendez et en avez le pouvoir, s'il vous plait faites quelque chose, pour qu'ils puissent dormir normalement.

Le sujet finit par se réveiller.

[Fin de l'enregistrement]

Addendum 604-FR :

À l'attention des personnes ayant accès au document 604-FR


Suite à de nombreuses remarques de la part de membres du personnel ainsi qu'un bilan comminatoire du Comité d'Éthique, le Conseil O5 a jugé bon de raffermir sa position quant aux Procédures de Confinement Spéciales de SCP-604-FR.

Rien ne changera.

Quelle que soit la souffrance psychologique endurée par ces enfants, il s'agit d'un maux bien moindre en comparaison du risque que nous prendrions à nous approcher de cette entité décrite. Ce qui fut enfoui avec l'ancienne ville d'Aleph ce triste jour doit rester inaccessible, qu'importe le coût. Cela vaut bien quelques cauchemars.

Toute autre remarque à ce sujet verra son auteur amnésié et affecté à l'étude d'une autre anomalie.


O5-4


Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License