
Parc national de Kings Canyon, localisation de SCP-6030
Objet no : SCP-6030
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : Les régions du parc national de Kings Canyon ayant été identifiées comme des zones à haut risque pour SCP-6030 doivent être barrées au public. Toute personne surprise en train de pénétrer dans une zone à haut risque doit être arrêtée et interrogée à propos d'une possible affection par SCP-6030-1. L'équipe de confinement Zêta-453 est assignée en permanence à la surveillance dans le but d'identifier de possibles instances de SCP-6030-1 et de les mettre en quarantaine en vue de traitements ultérieurs.
Dans l'éventualité d'une fusion Daltu complète, tous les efforts doivent être redirigés vers l'effacement des traces des personnes disparues dans les archives publiques. Les essais de reconstruction corporelle pour les anciennes instances de SCP-6030-1 doivent être entrepris si possible.
Les employés de la Fondation soupçonnés d'être sous l'influence de SCP-6030-1 doivent être immédiatement mis en quarantaine en vue d'une investigation plus poussée, puis pour la batterie standard de traitements autorisés dans le cadre de SCP-6030.
Description : SCP-6030 est un phénomène spatiotemporel récurrent découvert dans certaines régions du parc national de Kings Canyon, situé en Californie, aux États-Unis. Lorsque certains individus (désignés instances de SCP-6030-1) entrent dans les régions de SCP-6030, elles disparaissent de la réalité locale après un délai indéterminé et deviennent introuvables1.
Les régions SCP-6030 ne subsistent pas après une fusion Daltu et n'apparaissent jamais dans les mêmes localisations, bien qu'il ait été observés que certaines zones étaient plus susceptibles à la manifestation de SCP-6030. De plus, excepté pour les instances SCP-6030-1, SCP-6030 est indifférenciable visuellement et physiquement des régions non anormales du parc national de Kings Canyon, ce qui le rend difficile à identifier. Cette combinaison de facteurs fait que la plupart des région SCP-6030 reçoivent cette dénomination a posteriori.
SCP-6030 prend une apparence différente pour toutes les instances SCP-6030-1. À ce jour, aucun motif n'a pu être identifié dans les apparences visuelles de SCP-6030, ni de lien de causalité en cette apparence et les instances de SCP-6030-1. La raison de cette versatilité est inconnue.
Les instances SCP-6030-1 se distinguent par deux caractéristiques particulières. Premièrement, ces individus sont les seuls à pouvoir percevoir SCP-6030 et à succomber à son effet de disparition suite à une fusion Daltu. Deuxièmement, tous les individus affectés ressentent une puissante compulsion à se rendre au parc national de Kings Canyon. L'administration d'amnésiants, de médicaments anti-compulsifs et d'autres anti-mémétiques s'est montrée efficace pour réduire temporairement cette compulsion, mais les individus qui cessent ce traitement subissent souvent des rechutes.
Fondamentalement, le processus de génération de SCP-6030-1 est actuellement inconnu. À ce jour, aucune observation n'a pu être reliée de manière certaine à de potentiels facteurs de risque pour l'apparition de SCP-6030-1, et leur identification est un défi constant. Les recherches actuelles sur des mesures prophylactiques et des méthodes de détection précoce n'ont donné aucun résultat.
Liste d'apparences de SCP-6030 : Ci-dessous se trouve une liste abrégée d'observations de SCP-6030 tel que décrit par les individus que la Fondation a pu appréhender avent une fusion Daltu. LA liste complète est disponible sur demande.
Sujet | Données du sujet | Localisation et apparence de SCP-6030 |
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Sujet 36 | 38 ans, homme d'ascendance arabe. Le sujet n'avait pas d'expérience en randonné et s'est rendu de New York City au Kings Canyon après avoir soudainement disparu de son travail d'ingénieur logiciel. Célibataire, pas d'enfants. | L'anomalie s'est manifestée à environ 500 m du sentier de Zumwalt Meadow. Le sujet a rapporté que la totalité de la prairie avait été remplacée par un ensemble de gratte-ciels aveugles avec de nombreuses portes. Le sujet dit avoir entendu une "voix réconfortante" qu'il a tenté de suivre, mais il a été incapable d'en trouver la source avant l'intervention de la Fondation. |
Sujet 85 | 84 ans, homme afro-américain. Le sujet a beaucoup voyagé dans sa jeunesse en tant que vétéran de l'armée, mais a par la suite été immobilisé sur une chaise roulante en raison d'un accident vasculaire cérébral. A convaincu les membres de sa famille de l'emmener au Kings Cayon dans le cadre de vacances familiales. | L'anomalie s'est manifestée devant le Giant Tree Museum au pied du Sentinel Tree, un grand séquoia partiellement brûlé dont l'intérieur est visible. Le sujet a rapporté que le ciel s'était assombri jusqu'à prendre une teinte crépusculaire, malgré le fait que l'événement ait lieu en matinée. L'intérieur de l'arbre s'est couvert de coquelicots vermeils qui diffusèrent une odeur "attirante". Le sujet a été retenu par sa famille et interrogé par le personnel de la Fondation implanté dans les services médicaux du parc. |
Sujet 152 | 42 ans, femme caucasienne. Le sujet avait une grande expérience de la randonnée et était une alpiniste chevronnée. Elle se trouvait au milieu de sa traversée du Pacific Crest Trail2au moment de l'événement. Divorcée, pas d'enfants. | L'anomalie s'est manifestée le long de Mather Pass, dans une partie reculée à l'est du parc. Le sujet s'était écarté du chemin sur près de 23 miles d'un terrain extrêmement difficile avant d'être porté disparu par un compagnon de randonnée. Les secouristes ont retrouvé le sujet sans connaissance, déshydraté et épuisé. Le sujet a rapporté que l'environnement s'était changé en une végétation épaisse et grasse qui avait bloqué sa vision, malgré la nature rocailleuse et quasi stérile de Mather Pass. De plus, le sujet dit s'être senti poursuivi par une entité inconnue, ce qui l'a poussé à fuir en direction du refuge, bien qu'elle ne s'explique pas comment elle avait pu savoir où se trouvait ledit refuge. Aucune explication supplémentaire n'a été fournie. |
Historique : Le premier cas documenté de SCP-6030 fut enregistré en 1929 par Theodore Lewis, un agent de l'Initiative Américaine pour le Confinement Sécurisé3 sous couverture infiltré dans le service de surveillance des parcs des États-Unis. Lewis agissait en tant que responsable d'enquête pour une série de cas de disparitions menant au parc national de Kings Canyon. Il documenta en détail ses progrès. L'examen de ses écrits a permis rétroactivement leur désignation en tant que première instance de SCP-6030 connue, bien qu'il soit probable que l'anomalie elle-même précède les recherches de Lewis.
S'appuyant sur son expérience dans l'armée américaine, Lewis a écrit les entrées de son journal en utilisant une série de chiffres de complexité croissante. Alors que les premières entrées sont cryptées selon de simples clés de substitution et de transposition, les suivantes utilisent le chiffre de Vigenère et le carrée de Polybe ainsi que d'autres techniques encore plus difficiles à décoder. La dernière entrée de son journal utilise des codes anormaux extrêmement complexes chiffrés par des clés ontologiques asymétriques, de la cryptographie spectrale et d'autres techniques novatrice qui sont encore classifiées en attendant de nouveaux développements. Le moyen par lequel Lewis a obtenu ces connaissances est toujours inconnu.
Les recherches en cryptanalyse de la Fondation ont été incapables de déchiffrer la dernière entrée de Lewis jusqu'en 2020, où une équipe dirigée par le chercheur Faisal Setiawan put enfin la percer. Setiawan a rassemblé une importante documentation sur les avancées de son équipe au sujet de SCP-6030, annotée de sa main. Les résultats de cette investigation sont rapportés ci-dessous par ordre chronologique.

Theodore Lewis
Date de naissance : 08/05/1895
Activité : Officier des Services de renseignement de l'armée des États-Unis, puis ranger du Service des parcs nationaux et agent infiltré de l'IACS.
Biographie : Theodore Lewis est né le 8 mai 1895 à Cheyenne dans le Wyoming. Les informations sur sa jeunesse sont rares, et Lewis lui-même indique dans son journal que son enfance était sans histoires. De son propre aveu, l'enrôlement de Lewis dans l'armée des États-Unis peu avant son implication dans la Première Guerre Mondiale a été l'événement le plus marquant de sa vie jusque-là.
Lewis a fait preuve d'aptitude pour la recherche et l'acquisition de renseignements militaires, ce qui a permis son engagement dans la Military Intelligence Division (MID). Lewis fut déployé pour des missions de reconnaissance durant la troisième bataille de l'Aisne, et plus tard pendant l'offensive Meuse-Argonne, qui, selon ses propres mots, "ont été des expériences enrichissantes". Cela mènerait plus tard à sa recommandation à l'IACS en tant qu'agent vétéran spécialisé dans les opérations d'investigation et de reconnaissance.
Bien qu'il ait été engagé à différents postes, le dernier plus important fut le poste de ranger du parc national de Kings Canyon, où il découvrit SCP-6030 en 1929 alors qu'il suivait la piste d'une personne disparue. Lewis participa alors à la recherche sur SCP-6030 jusqu'à sa propre disparition en été 1930. Sa documentation sur SCP-6030 est resté inconnue jusqu'en 1976, lorsque son journal et d'autres travaux furent découvert dans des archives qui avaient été mal classées lors de la fusion de l'IACS avec la Fondation. Bien que les premières entrées de Lewis aient rapidement été décodées, le reste de son travail devint une sorte de défi ouvert à tous les aspirants cryptanalystes de la Fondation, jusqu'à ce que la dernière séquence soit déchiffrée par l'équipe susmentionnée menée par Faisal Setiawan.

Lewis en compagnie de son superviseur de l'IACS, Thomas Middleton.
Journal de Lewis, entrée 1 : Ce qui suit est une version décryptée de la première entrée du journal de Lewis, datée du 3 mai 1929, lorsqu'il est arrivé à Kings Canyon pour la première fois.
Je suis arrivé au parc national du Général Grant4 aujourd'hui. Je suis persuadé qu'il n'y a pas de paysage plus majestueux, plus magnifique que celui que Dieu a trouvé bon de nous faire don ici. Contrairement au Yosemite au Nord, ce parc est encore vierge des ravages des randonneurs et des touristes du weekend du reste de la Californie, ce qui lui donne une sorte de pureté que j'admire. J'ai passé la plus grande partie de la journée à parcourir le fond de ce qui est connu sous le nom de "Paradise Valley". Cette vallée est à couper le souffle, rien de moins, et on n'aurait pas pu trouver de nom plus adapté. Parfois je m'arrête simplement pour contempler la vue, dont j'ai joint une photographie.

Paradise Valley, 1929
Joséphine apprécie également beaucoup le climat local. Elle s'installe avec le bébé au moment où j'écris ces lignes. Je ne suis pas certain que l'environnement convienne autant au petit William, cependant ; il a donné la migraine à sa mère en pleurant toute la journée. Joséphine a fait un effort admirable pour le calmer, cependant, et pour le moment la paix règne à nouveau sur la vallée.
En ce qui concerne l'affaire, j'ai établi le contact avec les autorités locales en lien avec les disparitions, et j'ai tenté de découvrir les derniers endroits où les personnes disparues avaient été vues. Demain, je prévois de visiter personnellement ces endroits afin de voir si je ne peux pas découvrir d'autres détails pertinents.
Notes de Faisal : 12/03/2018
Première entrée intéressante dans le journal de Lewis mentionnant directement SCP-6030, et c'est aussi la première où il change son format d'écriture. Jusqu'ici, Lewis avait principalement codé ses entrées grâce à une simple clé de substitution. Pas étonnant, étant donné le faible niveau de complexité de la plupart des codes de cette époque. Ce qui est intéressant, cependant, c'est que Lewis a ajouté une substitution plus complexe à cette entrée. Pourquoi a-t-il fait ça ? Je ne suis pas sûr que nous puissions avoir la réponse, mais c'est vraiment étrange vu qu'il n'y fait mention nulle part ailleurs.
Lewis était de toute évidence un photographe passionné, ce qui est doublement impressionnant quand on sait l'équipement qu'ils devaient trimballer à cette époque. Je ne suis pas certain que les photos aient une quelconque signification, mais il est étonnant qu'elles aient résisté aussi longtemps. Je me demande à quel point l'endroit a changé depuis.
… Je devrais probablement me concentrer sur le décryptage plutôt que de fouiller l'histoire ancienne. Ç'aurait été intéressant de parcourir un peu plus ces entrées, mais le reste de l'équipe s'attelle déjà à cracker les dernières entrées. Je ne leur jette pas la pierre, vu que celles-ci sont plutôt simples, mais je pense qu'il est bon de se renseigner sur les origines de Lewis.
Journal de Lewis, entrée 2 : L'entrée pertinente suivante du journal de Lewis, datée du 4 mai 1929, le lendemain de sa première entrée.
La montée à Silver Spray Falls passe par l'un des plus hauts sommets de Tehipite Valley. Bien qu'elle soit longue et épuisante, je trouve que les gemmes cachées que l'on peut découvrir dans ces coins de montagne récompensent largement l'effort.

Silver Spray Falls, 1929
Sur une note plus sombre, ces chutes sont la dernière position connue de deux de nos personnes disparues. La première était un vieux monsieur de Marin qui avais pris sa retraite de charpentier il y a quelques années, et la seconde était un jeune homme d'au-delà des frontières du Nevada travaillant comme mineur. En apparence, les deux hommes n'avaient rien en commun, ni leur âge, ni leur profession, pas même leur race ou leur religion. Et pourtant, tous deux ont été aperçus pour la dernière fois ici par deux groupes de voyageurs différents, à trois semaines d'intervalle. Mon instinct me dit qu'un tel hasard ne peut pas être une coïncidence.
Se pourrait-il qu'ils aient tous deux glissé et dévalé ces mêmes falaises que j'admire en ce moment, tombant vers leur mort ? Peut-être répondaient-ils à un appel secret qu'eux seuls pouvaient entendre ? Ou se pourrait-il qu'il ne s'agît, après tout, que d'une simple coïncidence ? Après avoir inspecté la zone, je ne vois aucun signe de trace, de passage ou de désastre naturel qui pourrait avoir causé la disparition de deux homme. Pas même un corps, ni aucun indice d'où ils auraient pu aller.
Il reste encore quelques sites à visiter et une pile de rapports à parcourir. J'espère que je pourrai faire un peu de progrès avant de me retirer pour la nuit avec Joséphine. Il reste encore beaucoup à faire.
Journal de Lewis, entrée 3 : L'entrée pertinente suivante du journal de Lewis, datée du 10 juillet 1929.
En contrebas de Silver Spray Falls s'étend Tehipite Valley dans toute sa longueur. Bien qu'elle n'e fasse pas officiellement partie du parc General Grant, elle n'a rien à envier à sa sœur la Paradise Valley en termes de grandeur, de beauté et de sérénité. Suivre le parcours de l'eau le long de cette vallée emmène le promeneur dans un voyage agrémenté du chant des oiseaux, des bouquetins en pâture et d'une paix idyllique.

Tehipite Valley, 1929
Il est dommage qu'un endroit si paisible soit le théâtre d'une telle tragédie. Des jours de recherche, à examiner chaque pouce de terrain avec une armée de volontaires, et pourtant, rien. Si ces femmes et ces hommes étaient simplement morts dans un accident tragique, mous devrions tout de même retrouver une trace de leur passage. Un cadavre, des os rongés, des lambeaux de vêtements, même des déchets de leur séjour. Et pourtant, rien, pas un seul indice. C'est comme s'ils avaient simplement… disparu.
Durant mes études du paranormal, j'ai découvert de nombreux cas ayant mené à des disparitions, mais aucun qui ait une apparence aussi… aléatoire. De nombreuses personnes traversent ces régions, mais il semble que ces individus sont choisis comme par caprice, disparaissant soudainement dans les airs sans laisser de trace. Comment peut-on mener une enquête sans indices ?
Mais je m'égare. Il reste encore les profils des victimes à examiner… même si maintenant que leur compte se monte à presque une douzaine de disparitions suspectées, la tâche se fait plus imposante.
Quoiqu'il en soit, nous devons persévérer.
Notes de Faisal : 15/05/2018
J'aime penser que les photos qu'il a glissées dans ces entrées donnent du sens à ce qu'il a dû voir lorsqu'il était à Kings Canyon, examinant le même mystère que nous tant d'années plus tard. Quelque part, ça a un côté rassurant : deux générations de chercheurs de la Fondations, unies par la même tâche… ou peut-être que c'est un peu déprimant, vu que nous n'avons toujours pas percé ce secret même après tout ce temps. C'est en tout cas l'avis du Commandement O5, puisqu'ils ont commencé à nous demander des rapports sur l'avancement du projet. Je n'ai jamais eu directement affaire aux administrateurs avant, alors dire que mon stress a grimpé d'un niveau serait bien en-dessous de la réalité…
Quand bien même, le angles d'attaque que nous avons choisis pour ces nouvelles entrées sont prometteurs. L'algorithme doit encore analyser l'ensemble des données, mais l'équipe est impatiente de voir ce que nous pourrions découvrir. Pendant qu'ils attendent les résultats, j'ai relu ces entrées, essayant de voir ce que Lewis pourrait avoir deviné qui nous échapperait encore. On ne sait jamais ce qu'on peut découvrir en parcourant l'histoire ancienne.
En lisant d'autres rapports, j'ai appris que le compte officiel de fusions Daltu de SCP-6030 se monte à 435, mais on pense que ce nombre est largement sous-estimé vu à quel point il est difficile de suivre cette anomalie. Tout bien considéré, aussi horrible que ça ait l'air, ce n'est… pas si grave ? Étant donné depuis combien de temps nous en avons connaissance, je veux dire.
C'est étrange. 6030 n'est pas, et de loin, l'anomalie la plus dévastatrice de notre catalogue, ni la plus étendue, ni la plus mortelle. Cependant, quelque chose dans les disparitions inexpliquées de ces gens à Kings Canyon depuis un siècle (sinon plus) me… frustre. Je comprends ce que devait ressentir Lewis. L'absence totale d'indices est presque rageante en un sens. Comme si l'anomalie nous narguait à cause du peu que nous savons sur elle.
Je devrais peut-être faire une sieste…
Journal de Lewis, entrée 5 : l'entrée pertinente suivante du journal de Lewis, datée du 24 octobre 1929.
L'extrémité ouest du parc est traversée par une chaîne de montagne, les contreforts australs des puissants sommets de la Sierra Nevada, qui sont elles-mêmes des filles des Montagnes Rocheuses. The Hermit s'élève au-dessus de ses congénères et domine l'horizon, isolé tel un ascète pleine méditation.

The Hermit, 1929
La méditation a occupé mon esprit ces derniers temps. Nous en sommes maintenant à au moins deux dizaines de disparitions, sinon plus. Notre expédition actuelle à l'Ermite avait pour objectif la recherche de plus d'indices qui auraient pu avoir été faussés dans les parties plus fréquentées du parc. Et pourtant, malgré toutes nos recherches, rien de tangible n'est apparu. Il n'y a aucun signe qui sorte de l'ordinaire. S'il y a quelque chose à voir dans cette anomalie, nous y sommes tous simplement aveugles.
Le matin, lorsque je peux prendre du temps loin de Joséphine et du bébé, je parcours la compilation les profils de nos personnes disparues. Jusqu'ici, il s'agit de notre seule avancée. Bien que j'aie cru au départ que les disparitions avaient peu en commun, j'ai commencé à identifier quelques similitudes qui pourraient avoir de l'importance.5
- Les personnes disparues sont souvent d'un certain âge, bien que la plus jeune que nous ayons identifiée n'était âgée que de 20 ans.
- La plupart sont célibataires, veufs ou divorcés.
- La familiarité avec le parc n'est pas un facteur. La plupart n'avaient jamais voyagé jusqu'ici auparavant.
Les preuves, pour le moment, sont maigres. Je continue de travailler à découvrir les liens entre ces cas, mais je dois admettre que cela commence à me peser. Je me sens devenir abruti par la fatigue, et je dors mal. Je sais que Joséphine s'inquiète pour moi, bien que je n'en parle pas. Quoiqu'il en soit, nous devons persévérer.
Cela me frustre. J'ai commencé mes recherches ici dans le but de retrouver ce qui ont disparu, et pourtant il semble que nous ne sommes pas plus proches de notre objectif qu'au début. En tant qu'homme tirant sa fierté de la découverte de la vérité, cela est… démoralisant. J'avais espéré que notre excursion aiderait à dissiper certains de mes propres doutes au sujet de l'enquête, mais elle n'a fait qu'enflammer chez moi un désir encore plus grand de percer le mystère du parc.
Je suis si fatigué. Et pourtant, nous devons continuer.
Notes de Faisal : 14/09/2018
Ceci est la dernière entrée qui a été décodée avant que notre équipe ne commence à travailler. Le point d'arrêt des connaissances que nous avons héritées de Lewis pendant plus ou moins le dernier quart de siècle, même s'il reste encore beaucoup de pages.
Nos derniers tentatives de décodage des entrées n'ont pas fonctionné. Nous pensions tenir quelque chose de prometteur dans une série d'attaques symétriques différentes, mais c'était une fausse piste. Je suis toujours ébahi par la complexité du codage que Lewis a employé après cette dernière entrée – une bonne partie de ceux-ci sont très avancés même pour les standards d'aujourd'hui. Les dernières entrées sont… intimidantes, au minimum. Celles sur lesquelles nous travaillons actuellement comportent au moins quelques récurrences reconnaissables, mais les toutes dernières mordent sur le territoire de l'anormal et demanderont des techniques vraiment avancées. Le fait que les autres équipes travaillant sur le projet nous mettent la pression n'aide pas non plus. Le Commandement O5 exige des rapports toutes les semaines maintenant, mais nous n'avons pas grand-chose à leur montrer.
Je ne peux pas m'empêcher de m'identifier à Lewis encore une fois. Il est terriblement frustrant d'être quasi incapable de comprendre. Qu'est-ce qui pousse ces gens à faire leurs valises, quitter leurs travails et disparaître dans la forêt ? Lewis semblait penser que c'était quelque chose en rapport avec leur état… mais j'en doute vu ce que nous avons découvert dernièrement. Il est devenu difficile de retrouver des points communs semblables à ceux que Lewis nous a laissés.
Franchement, en ce moment tout le monde est épuisé. L'équipe de SCP-6030 a l'impression d'être prise dans un cercle vicieux. Nous travaillons d'arrache-pied toute la journée sur cette tâche, devant nos ordinateurs, menant une bataille dont nous ne tirons presque rien. C'est difficile à supporter. Par moments ça nous semble ingrat. Je comprends comment Lewis a dû se sentir en enquêtant presque seul sur cette affaire.
Il doit y avoir plus. On n'écrit pas douze entrées de plus après celle-ci en les cachant derrière vingt niveaux de cryptage sans avoir quelque chose d'important à dissimuler.
Je suis aussi fatigué, Lewis. Mais je dois continuer. J'en perdrai le sommeil si je ne comprends pas.