SCP-602-FR

Objet no : SCP-602-FR

Niveau de Menace : Rouge

Classe : Keter

Procédures de Confinement Spéciales : Les efforts de la Fondation doivent se concentrer sur la prévention de SCP-602-FR, ainsi que la désinformation entourant les victimes :

  • par l'intermédiaire de stages subventionnés dans les écoles primaires, en partenariat avec les organismes gouvernementaux locaux, l'exécution de rituels occultes doit être dévalorisée et condamnée aux yeux des enfants.
  • par une recherche constante des victimes correspondant à la description donnée plus bas par l’Agence de Renseignements, puis l'envoi sur place d'agents de la Division Préliminaire Détective, afin de confirmer l'utilisation de SCP-602-FR-A, auquel cas une amnésie collective des bourreaux doit être menée, conjointement à la mise en place d'un scénario crédible de désinformation (no 3-8 : "Attaque d'animaux sauvages").

SCP-602-FR-B ne doit pas être prononcé à voix haute en dehors des tests autorisés.

Description : SCP-602-FR-A est un rituel occulte d'origine incertaine, connu sous le nom de "Pinçure de la Nuit". SCP-602-FR-A n'a jusqu'à aujourd'hui été que ponctuellement utilisé par des enfants1, inconscients de la dangerosité du rituel et affectés par les effets probablement compulsifs et amnésiques de SCP-602-FR-B. SCP-602-FR-A étant considéré comme un secret absolu et interdit aux adultes, le rituel a toujours été transmis de bouche à oreille, menant à sa découverte par la Fondation particulièrement tardive. Il est probable que SCP-602-FR-A résulte de cérémonies traditionnelles bien plus anciennes : plusieurs éléments constitutifs de l'anomalie peuvent être retrouvés dans des coutumes encore présentes en milieu rural, où SCP-602-FR-A s'avère être le plus présent. Deux à trois occurrences peuvent être repérées par an.

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Le père Émilien mettant un terme à une répétition de SCP-602-FR-A, █████-█████, France, 1923. Le devenir de la victime est inconnu.

Le nombre de participants au rituel n'est pas fixe : il est possible d'avoir plus d'une dizaine d'individus organisateurs, voire une centaine dans de rares cas, bien qu'en général il n'y ait qu'une seule victime. Celle-ci s'avère être, en temps normal, la cible de moqueries régulières voire de brimades brutales de la part de ses camarades de classe, expliquant en partie sa sélection. Leur présence lors de SCP-602-FR-A peut alors être forcée, par le biais de menaces, ou volontaire dans certaines circonstances, lorsque la victime est leurrée par exemple. Le rituel étant relativement simple à mettre en place, aucune connaissance particulière n'est nécessaire. Par ailleurs, la présence d'un aspect ludique et exutoire pourrait partiellement expliquer son usage par des enfants.

SCP-602-FR-B est une incantation utilisée dans le but d'activer SCP-602-FR-A, prenant l'apparence d'une comptine pour enfants. Toutes les versions recueillies au fil des années diffèrent en partie sur leur contenu, sans qu'aucune incidence sur SCP-602-FR-A n'ait pu être remarquée. La version la plus populaire de l'incantation est retranscrite ci-dessous, reconstituée à partir de notes prises sur place afin de prévenir toute activation accidentelle de SCP-602-FR-A :

Ne fais pas beaucoup d'bruit
Cherche pas à t'enfuir
De l'arène de la nuit
Ta vie s'arrête aujourd'hui
Lorsqu'y s'ra minuit
Car à force de tuer
On voulait trouer
On t'avoue : t'étais si,
Pour ce bonheur, trahi.

Les cinq premiers vers font allusion au déroulement de SCP-602-FR-A (voir plus bas), mais la signification des quatre suivants reste aujourd'hui inconnue. Étant donné les disparités entre les différentes versions, il est probable que les sonorités priment ici sur le sens global de la comptine : leur prononciation, associée au rituel, serait ici l'élément déclencheur des effets anormaux finaux. À ces propriétés s'ajoutent vraisemblablement des effets hypnotiques, poussant les personnes les plus influençables, comme les enfants, à accomplir le rituel. Le Département des Dangers Cognitifs étudie actuellement SCP-602-FR-B afin d'en déterminer les mécanismes.

SCP-602-FR-A consiste en plusieurs étapes devant être menées dans un ordre précis. Celles-ci sont listées ci-dessous, ayant été déduites après observation de diverses occurrences. Pour plus de clarté, les individus participant activement à l'accomplissement du rituel sont nommés les "bourreaux", tandis que ceux le subissant sont nommés les "victimes" :

  • les bourreaux et la victime se réunissent de nuit, ou du moins au crépuscule, dans un vaste endroit en plein air et à l'écart des habitations, comme un champ ou une forêt. Ce dernier élément n'est pas indispensable, mais assure discrétion et isolement au groupe.
  • les bourreaux et la victime retirent leurs chaussures, afin d'être directement en contact avec le sol, et plus particulièrement la terre, ceci afin d'en avoir aisément à disposition pour la suite. Les surfaces non naturelles ou trop solides, comme le béton ou la roche, se sont révélées inefficaces pour l'accomplissement de SCP-602-FR-A.
  • les bourreaux déposent au sol des brindilles, des branches ou des touffes d'herbe afin de former un large cercle, qu'aucun bourreau ou victime ne peut quitter avant la phase finale de SCP-602-FR-A sans entraîner l'échec du rituel.
  • les bourreaux forment un cercle autour de la victime, dont le rayon dépend de leur nombre, tout en veillant à respecter un minimum d'environ deux mètres avec la personne en son centre.
  • les bourreaux coiffent chacun leur tour la victime d'une plume d'oiseau, récoltée en journée. Les plumes en questions peuvent provenir de tout animal de la classe aves, mais il est généralement préférable de se procurer des plumes de rapaces nocturnes, comme des chouettes. Les plumes peuvent être placées n'importe où sur la victime, comme dans ses poches par exemple, mais les disposer dans les cheveux apparaît être une pratique appréciée, en particulier pour son côté esthétique.
  • les bourreaux se mettent à danser et à tourner autour de la victime. Aucune chorégraphie commune n'a pu être enregistrée, les bourreaux paraissant ne pas se concerter sur leurs mouvements, donnant à l'ensemble un aspect chaotique. L'essentiel est que les bourreaux soient en rythme, lors de leurs bonds ou dans leur vitesse par exemple.
  • les bourreaux, toujours en train de danser, se mettent à réciter SCP-602-FR-B en rythme.
  • les bourreaux, tout en poursuivant l'étape précédente, se mettent à bousculer la victime et à se la renvoyer. La chute de la victime n'interrompt pas SCP-602-FR-A.
  • les bourreaux arrêtent de danser et se mettent à jeter des poignées de terre sur la victime. Il n'apparaît pas y avoir de quantité exacte à lancer. Les bourreaux peuvent aussi injurier ou non la victime pendant cette étape, sans que cela ait d'incidence.
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Conclusion d'une occurrence de SCP-602-FR-A, le ██/██/████. L'agent mandaté ne put arriver à temps pour sauver la victime.

Une fois ces étapes accomplies, la totalité des oiseaux présents dans un rayon de plusieurs centaines de mètres se précipite spontanément sur la victime. Les volatiles utilisent leurs serres ainsi que leur bec afin de déchiqueter la peau de la victime, qui se trouve alors incapable de quitter le cercle, contrairement aux bourreaux. Ceux-ci s'enfuient de peur la plupart du temps, mais certains d'entre eux restent afin d'assister à la fin du rituel.

Même une fois décédée, la victime continue d'être becquetée et tailladée par les oiseaux, qui n'hésitent pas à se nourrir de certaines parties du corps, comme les yeux ou la langue. Une fois le cadavre rendu méconnaissable, le visage ayant été trop abîmé pour être identifiable, les oiseaux reprennent un comportement normal, s'enfuyant la plupart du temps si des bourreaux sont toujours présents. SCP-602-FR-A est alors considéré comme accompli.

Les bourreaux subissent de lourdes séquelles psychologiques à l'issue du rituel, se traduisant dans la plupart des cas par une amnésie partielle de l'événement traumatique. Couplé au caractère intimement secret de l'anomalie ainsi qu'aux propriétés probablement amnésiques de SCP-602-FR-B, SCP-602-FR-A n'est que très peu divulgué et partagé, prévenant toute révélation du rituel aux yeux du public.

Addendum : Incident 602-FR

Le ██/██/████, peu après la découverte de l'anomalie par la Fondation, une répétition générale de SCP-602-FR-A fut mise en place par le personnel scientifique du Site-████, pour étudier les propriétés de l'anomalie sur des Classes-D. Afin d'empêcher toute activation accidentelle, SCP-602-FR-B ne fut pas récité lors de cette préparation. Cependant, SCP-602-FR-A se déclencha malgré tout, menant au décès du Dr █████████. La réitération du rituel, toujours sans l'incantation, sur des membres du personnel de Classe D mena au même résultat, confirmant l'absence de propriétés anormales de SCP-602-FR-B.

Les agents menèrent de nouveaux interrogatoires afin d'obtenir une version plus exacte de la comptine, sans crainte d'activation accidentelle de SCP-602-FR-A. Celle-ci est disponible ci-dessous :

Ne fais pas beaucoup d'bruit
Cherche pas à t'enfuir
De la Reine de la nuit
Ta vie s'arrête aujourd'hui
Lorsqu'y s'ra minuit
Car à force de t'huer
On voulait t'rouer
On t'avoue : t'étais si,
Pour ce beau meurtre, haï.

SCP-602-FR-B apparaît donc plus comme un catalyseur, parfaitement normal, de l'animosité que pourraient ressentir un groupe d'enfants à l'encontre d'un autre, apportant l'effervescence et l'emportement nécessaires à la réalisation de SCP-602-FR-A pour des personnes de cet âge. Les enfants sont donc parfaitement conscients des conséquences de l'accomplissement du rituel, et non soumis à l'influence d'une entité supérieure, bien qu'ils y fassent appel.
Appel auquel je réponds.
À la lumière de ces nouveaux détails significatifs, les Procédures de Confinement Spéciales seront modifiées afin d'inclure, en plus de stages de dévalorisation des rituels occultes, des séances de sensibilisation des enfants au harcèlement scolaire.

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