SCP-5804
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La première image de SCP-5804-B et SCP-5804-C (censuré) capturée par Voyager 1 en 1982.

Objet no : SCP-5804

Classe : Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : Les journaux locaux de la municipalité de █████ en Namibie doivent être surveillés pour repérer toute mention de SCP-5804-A. Toute publication suspecte doit être censurée et les auteurs interrogés. Le peuple hané doit continuer à pratiquer sa religion sans entrave.

Comme SCP-5804-B et -C sont rarement visités par des engins spatiaux humains, aucune procédure de confinement n'est actuellement implémentée. Si une agence spatiale venait à prévoir une telle mission, des agents de la Fondation infiltrés devront accéder à l'engin spatial avant le lancement et l'équiper d'un module S-Silence destiné à provoquer une panne des systèmes de communication.

Description : SCP-5804-A est une religion monothéiste traditionnellement pratiquée par le peuple hané en Namibie. Elle suit un calendrier divisé en cycles de précisément 54 ans et 6 mois. À la fin de chaque cycle, une cérémonie est organisée et culmine avec le sacrifice du crâne d'un ancien en honneur de la divinité. Le premier sacrifice attesté a eu lieu en 1584 et le dernier en 2016, avec une exception en 1962, année où les Hanés ne sont pas parvenu à sacrifier de crâne.

SCP-5804-B est une comète gravitant autour du soleil avec une période de 54 ans et 6 mois. Quand SCP-5804-B atteint son périhélie, un crâne humain se matérialise à quelques centaines de mètres de la surface avant de retomber lentement vers l'astre. [DONNÉES SUPPRIMÉES] crânes sont actuellement visibles à la surface de l'astre. À ce jour, tous les périhélies ont vu se produire la chute d'un crâne, à l'exception notable de celui de 1962.

SCP-5804-C est un pénis humain gravitant autour de SCP-5804-B à une altitude de 1,3 km. L'objet a été dégradé par le vent solaire et ne peut être analysé plus précisément. SCP-5804-C a été découvert en 1982, mais présentait déjà des signes de détérioration avancés. Comme aucune anomalie n'avait été détectée lors d'observations de la comète par la Fondation en 1954, SCP-5804-C est apparu entre 1954 et 1982, possiblement en 1962 en corrélation avec l'échec d'une cérémonie hanée et l'absence d'un crâne autour de SCP-5804-B.

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Un prêtre hané durant une cérémonie. Il est supposé que le masque visible sur l'image est une personnification de SCP-5804-B.

Une cérémonie pratiquée dans le cadre de SCP-5804-A se déroule globalement comme suit:

  • Les Hanés décorent les rues de leur village en attendant la pluie. Un autel est assemblé.
  • Au coucher du soleil, les jeunes adultes et les enfants commencent à danser et réciter des prières tandis que les anciens consomment du Ru, une boisson alcoolisée préparée à partir d'orge et de levure.
  • Le Prêtre en Chef porte le crâne d'un ancien choisi ainsi qu'une hache en fer décorée appelée Tela vers l'autel.
  • Alors que l'on continue à boire et danser, le Prêtre en Chef récite une prière en agitant la hache. Une apparition noire et circulaire de nature non-identifiée se manifeste sur la surface de l'autel.
  • Le Prêtre en Chef pousse le crâne dans l'apparition. L'apparition disparaît sous les acclamations des Hanés. À cet instant, un nouveau crâne apparaît autour de SCP-5804-B.
  • Quand la pluie cesse, des pétales de fleur sont enflammés et lancés en l'air. Avec la chaleur, ils s'élèvent en une colonne lumineuse.

Les Hanés n'avaient vraisemblablement aucun moyen d'observer le système solaire avant le XIXe siècle. La provenance de leur connaissance de la période orbitale de SCP-5804-B est inconnue à ce jour.

Addendum : En 2015, les Hanés ont confié à la Fondation un journal entretenu par l'explorateur belge Charles Karneau, qui pourrait expliquer l'origine de SCP-5804-C. Ci-dessous, des extraits sélectionnés du journal.

Date : 12 octobre 1962

Cette journée marque le commencement de l'aventure Karneau dans la jungle sud-ouest-africaine. Généreusement financée par la famille Maquerot après l'acquisition d'une grande fortune de par leurs activités au Congo Belge, ce voyage dans la Verdure sauvage et indomptée révèlera à nos yeux d'innombrables merveilles : oiseaux, fleurs, voire même des singes, avec un peu de chance. J'immortaliserai ces êtres magnifiques avec mon nouvel appareil photographique.

Participeront à ce voyage Charles Karneau — moi-même, ma merveilleuse épouse Julie, nos deux fils, Thomas et David, ainsi qu'un ami de longue date et sa femme, Victor et Clara Alloniers, dont les filles Eugénie et Laure nous accompagneront également. Quatre guides expérimentés nous protègeront des dangers de la nature.

Que Dieu nous offre la vue de mille merveilles.

Date : 20 octobre 1962

Aujourd'hui sera à jamais un jour maudit pour la famille Karneau.

Après une journée de treks éprouvants, il fut décidé de planter nos tentes pour une soirée de détente. Les enfants jouaient autour de notre table pendant que ma femme et moi profitions d'une bière avec Victor et Clara. Les enfants voulaient jouer avec les fusils des guides ; nous avons cédé, et un fusil fut vidé de ses munitions puis leur fut donné, malgré les protestations des guides. Cependant, alors qu'ils l'agitaient avec vigueur, un phénomène se manifesta. Il s'agissait d'un étrange cercle noir placé sur le sol. J'admets honteusement que les trois autres adultes et moi-même avions absorbé trop de bière pour s'occuper correctement de l'événement inconnu.

Plus tard dans la nuit, après avoir regagné notre intelligence, nous fûmes réveillés par un cri. Nous courûmes hors des tentes, pour trouver Victor agenouillé là où l'artéfact se serait trouvé, tenant ses parties intimes. Laura nous expliqua l'artéfact, et Victor avoua qu'encore ivre et rongé par la curiosité, il tenta d'y insérer son membre viril.

De l'éther fut donné à Victor pour qu'il puisse ignorer la douleur alors que les guides désinfectaient sa blessure. Nous mîmes fin au voyage prématurément et après une courte nuit, nous nous dirigeâmes hors de la jungle.

Que ce malheur serve comme témoignage de la cruauté de la jungle.

Date : 21 octobre 1962

Après avoir quitté la forêt, nous assistâmes à un phénomène spectaculaire. De grandes colonnes de matière orange incandescente s'élevèrent dans les cieux et illuminèrent la nuit. Aujourd'hui encore, je ne sais pas s'il s'agissait d'insectes, ou de quelque aurore australe inconnue.

Il y a quelques jours, j'aurais été bouche bée devant une telle vue. Maintenant, c'est indubitablement un avertissement nous incitant à ne jamais revenir. La jungle a une âme ; c'est un animal. Attachée par sa laisse, elle mord tous ceux qui s'en approchent.

Addendum : Interrogatoire d'une personne âgée Hanée à propos de la cérémonie échouée en 1962.

Interrogateur : Dr Vicat
Interrogé : Mané Tenehara, personne âgée Hanée
Date : 12/12/2017


Dr Vicat : Merci pour votre temps. Commençons par un résumé des événements.

Mané Tenehara : Je garde un magnifique souvenir de ce jour. Une folie euphorique avait envahi le cœur des villageois. Une étincelle de lumière signifiant qu'enfin, il était temps de satisfaire à nouveau l'Impératrice de Lumière. Quand la pluie a mouillé la terre des routes du village, les innocents ont commencé à agiter furieusement leurs corps tandis que les sages sirotaient le Breuvage des Rêveurs. Alors que je dansais, j'ai vu le Prêtre en Chef sortir de sa maison, dans une main le magnifique Tela, et dans l'autre, les restes terrifiants d'un ancien dont l'histoire avait été depuis longtemps noyée dans le Ru.

Tandis qu'il récitait sa prière, et agitait le Tela avec une furieuse énergie, les villageois attendirent que le Dheta apparaisse, comme annoncé par la prophétie, et que le Prêtre en Chef pousse le crâne de l'ancien dans l'âme de l'Impératrice de Lumière. Hélas, alors qu'il agitait le Tela avec plus de force et chantait avec plus d'assurance, rien ne se passait. Finalement, sous les regards curieux de beaucoup de jeunes, il abandonna.

Personne parmi les innocents ne savait que faire par la suite. La prophétie était censée se réaliser sans faute. Cependant, comme les anciens avaient déjà noyé leur âme dans le Ru, il fut décidé de continuer de danser en attendant de nouvelles instructions. Elles ne vinrent jamais ; on mit le feu à des pétales de fleur et on les lâcha en de magnifiques et chaleureuses aurores. Le lendemain, les innocents se réveillèrent avec des souvenirs merveilleux, et les anciens, avec un mal de tête inoubliable. Aujourd'hui encore, je me demande s'ils n'ont jamais su que la cérémonie avait échoué.

Dr Vicat : Qu'est-ce qui aurait pu mal se passer ? Était-ce la faute du Prêtre en Chef ?

Mané Tenehara : Je ne le crois pas. Il est prédit que quiconque au pays des Hané brandissant une arme en fer alors que les jeunes dansent et les anciens boivent un breuvage d'orge et de levure peut invoquer l'âme de l'Impératrice de Lumière. Non, je crois que quelqu'un a ouvert le Dheta avant que nous en ayons l'occasion ; cela peut se produire une seule fois tous les 54 ans, pas une de plus.

Dr Vicat : Donc, si ces conditions sont accidentellement recréées par quelqu'un se trouvant à proximité, puis une partie de l'anatomie masculine est insérée dans le "Dheta", alors…

Mané Tenehara : (rire) Pour être parfaitement honnête, c'est une question qui hante tous les hommes hanés.

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