SCP-575-FR

Objet no : SCP-575-FR

Niveau de Menace : Orange

Classe : Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : La couverture nuageuse et la répartition des habitats connus des instances de SCP-575-FR-A doivent être suivies en permanence par le personnel du Site-127 à l'aide d'un réseau de satellites munis de capteurs optiques et Æthériques.

Tout aéronef circulant dans les zones peuplées par SCP-575-FR doit être averti de ne pas entrer dans les nuages, comme préconisé dans les consignes à destination des pilotes. Si nécessaire, les scénarios de couverture M-08 "conditions météorologiques dangereuses", A-11 "espace aérien restreint" et A-17 "exercice militaire" peuvent être utilisés.

En cas de chute importante de SCP-575-FR au sol, les restes des instances de SCP-575-FR-A doivent être récupérés et dissimulés ; le scénario de couverture M-18 "orage de grêle" peut être utilisé si besoin.

Les chercheurs souhaitant étudier SCP-575-FR in situ doivent en faire la demande auprès du responsable des recherches sur SCP-575-FR, actuellement le Dr Sieult. Après approbation, ils peuvent se rendre sur les lieux de vie de SCP-575-FR via un ballon météo modifié, munis d'une combinaison chauffante, de bouteilles et de masques à oxygène. Il est toutefois préférable d'envoyer des drones ou des ballons à altitude réglable en raison de l'altitude potentielle de leur habitat et des conditions qui y règnent. Des communicateurs spécialement conçus pour traduire le langage des instances en plusieurs langues humaines sont disponibles sur demande auprès du Dr Sieult. Les chercheurs ne doivent en aucun cas provoquer les instances ou faire un acte pouvant être interprété comme agressif.

Toute expédition civile ou militaire s'approchant de moins d'un kilomètre de l'entrée de SCP-575-FR-C doit être détournée dans la mesure du possible sous couvert d'un risque d'avalanche important. L'évolution de la couverture neigeuse autour de l'entrée de SCP-575-FR-C doit être régulièrement surveillée par satellite ; en cas de dégradation, une équipe d'intervention doit être envoyée dans les plus brefs délais pour assurer la dissimulation de l'entrée.

Les chercheurs souhaitant organiser une expédition vers SCP-575-FR-C doivent en faire la demande auprès du Dr Sieult ainsi que du responsable des bases de la Fondation dans l'Antarctique ouest ; la base chilienne désaffectée Arturo Parodi peut être utilisée comme base d'expédition.

Description : SCP-575-FR désigne une civilisation d'êtres élémentaires vivant dans les nuages de l'atmosphère terrestre. Dans la suite de ce rapport, les instances elles-mêmes seront désignées comme SCP-575-FR-A et leur habitat comme SCP-575-FR-B.

Les instances de SCP-575-FR-A1 sont des êtres vivants constitués de particules de glace et d'Æthers Aqueux et Airés2, d'une taille allant de 2 à 18 centimètres et d'une masse de 3 à 15 grammes, et ayant une forme généralement sphérique avec de nombreux appendices préhensiles. Les particules de glace sont mises en mouvement et liées ensemble par leurs Æthers constitutifs, sans toutefois nécessairement entrer en contact les unes avec les autres.

Leur mode de reproduction n'est pas bien connu, mais il est supposé que les instances peuvent se former à haute altitude, dans la mésosphère, au-dessus de la couche d'ozone, à la rencontre des rayons cosmiques ou solaires et des flux d'Æther terrestres, puis dérivent au gré des vents jusqu'à arriver dans un nuage (voir l'Addendum 3 pour plus de détails). En revanche, les instances ne supportent pas l'augmentation de la température et de la pression en approchant du sol et se délitent à une pression supérieure à 850 millibars (pression moyenne à une altitude de 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer) ou fondent à une température supérieure à 0 °C, puis chutent alors au sol sous forme de morceaux de glace plus ou moins gros. Elles sont également instables à une trop haute altitude en raison de la sublimation de la glace vers 45 kilomètres d'altitude. Hors accident, la durée de vie des instances peut dépasser plusieurs dizaines d'années. Les instances juvéniles grossissent généralement dans les premières année de leur vie, mais leur taille peut varier au cours de leur vie selon leur besoin.

Les instances ne présentent pas d'yeux, de nez, de bouche ou d'organes internes différenciés, et se nourrissent de gouttelettes ou de cristaux de glace imprégnés d'Æther en les absorbant simplement. Malgré ce manque d'organes, les instances sont sapientes et ont un comportement élaboré, puisqu'elles peuvent, entre autres, communiquer entre elles en utilisant un langage complexe, cultiver leur nourriture, construire des habitats (voir ci-dessous), et concevoir des outils complexes.

Les instances utilisent deux modes de communication : à courte portée (quelques mètres), elles emploient des faisceaux d'ultrasons sur des fréquences allant généralement de 50 à 300 000 Hertz, dont les spectrogrammes révèlent un langage riche. À bien plus grande portée, elles s'échangent des flocons ou des cristaux de glace, dont elles peuvent subtilement altérer les motifs de cristallisation et transmettre ainsi des messages ou conserver des informations. Les instances les plus habiles à cette altération peuvent graver des détails pouvant aller jusqu'au dixième de millimètre, soit à l'aide d'outils de glace ou de métal renforcés, soit en manipulant les Æthers. Les cristaux constituant les instances sont souvent également gravés et leur permettent de conserver des souvenirs ou de les transmettre à d'autres.
Les documents annexes 575-FR/08-ULTR et 575-FR/27-FLOC (accessibles au personnel de niveau d'accréditation 3/575-FR et supérieur) contiennent les traductions et équivalences ayant jusque-là été répertoriées au cours des recherches ; l'Addendum 1 résume les caractéristiques principales de ces méthodes de communication.

Lorsqu'elles se sentent menacées, les instances peuvent utiliser les Æthers Airés et Aqueux pour geler les intrus, ou, en dernier recours, projeter les morceaux de glace qui les constituent sur leurs agresseurs.

nuages2.png

Exemple de SCP-575-FR-B ; d'après les instances, cela représente un petit village d'une dizaine d'instances. Notez que SCP-575-FR-B n'est pas refermé sur lui-même pour dissimuler les habitations comme cela est souvent le cas dans les villes de plus grande ampleur.

Les instances de SCP-575-FR-A ont la capacité de pouvoir interagir avec les nuages afin de former un matériau désigné SCP-575-FR-B : les instances de SCP-575-FR-A densifient les gouttelettes et la vapeur d'eau, donnant ainsi à SCP-575-FR-B une consistance semblable à du coton tout en gardant son apparence proche de celle d'un nuage et une densité très proche de celle de l'air l'environnant, ce qui lui permet de flotter dans l'atmosphère. L'analyse de ce matériau sur place montre qu'il est bien composé à 99 % d'eau liquide, mais également de 0,8 % de divers gaz atmosphériques liquéfiés (alors que les conditions atmosphériques ne devraient pas le permettre) et de 0,2 % de poussières. Tout comme les instances de SCP-575-FR-A, SCP-575-FR-B n'est stable ni à basse pression (inférieure à 200 millibars, soit une altitude moyenne de 11 500 mètres) ni à haute pression (supérieure à 880 millibars, ou environ 1 200 mètres d'altitude), empêchant ainsi toute analyse au sol à moins de le transporter dans un étui pressurisé. Les instances de SCP-575-FR-A peuvent modeler à leur guise SCP-575-FR-B et l'utilisent pour former des surfaces stables sur lesquelles se déplacer, ainsi que construire des habitations, des champs où accumuler les Æthers atmosphériques et diverses autres constructions au sein des nuages. Les particules de glace sont également utilisées par les instances pour leurs constructions. SCP-575-FR-B est cependant sensible aux vents forts (plus de 100 km/h) à moins d'être particulièrement renforcé, ainsi qu'aux grêlons et à la foudre. En revanche, ce matériau absorbe la pluie et gonfle. Le matériau peut généralement soutenir une pression de quelques centaines de grammes par mètre carré. Sa densité peut être modulée afin de monter ou descendre dans l'atmosphère.

Les habitations des instances peuvent simplement consister en cavités sphériques ou oblongues reliées à la surface par un tunnel lisse en pente douce, mais peuvent également être plus complexes et comporter par exemple, plusieurs étages, des pièces au sol plat avec des fenêtres, ou des tours. les cristaux de glace leur servent à renforcer SCP-575-FR-B et à décorer leurs habitations, mais aussi à construire des portes scellées, qui ne s'ouvrent que grâce à une signature Æthérique particulière.

Les instances de SCP-575-FR-A peuvent dans une certaine mesure piloter SCP-575-FR-B en y insufflant de l'Æther Airé, et cette faculté est démultipliée lorsque plusieurs instances coopèrent. Cependant, cette faculté ne leur permet pas de contrer un vent de plus de 50 km/h.

Chaque instance forme généralement un habitat de quelques mètres carrés et peut ainsi vivre seule ou joindre son habitat à celui d'autres instances, ce qui mène à l'établissement de "villes" au sein des nuages, formant souvent de grandes cavités aux murs épais afin de protéger les instances des intempéries. Les plus grandes d'entre elles, Annjikuro'lidzvi et Rajja'klam'yir, regroupent ainsi plusieurs dizaines de milliers d'instances et sont généralement situées au-dessus de l'Océan Indien sud et de l'Antarctique, bien que des instances isolées aient été signalées au-dessus de la Sibérie, de l'Arctique, de l'Océan Atlantique et Pacifique sud, entre autres. On estime la population mondiale des instances de SCP-575-FR-A à environ un million.

Dans ces plus grandes villes, les différentes instances se répartissent apparemment d'elles-mêmes en différentes rôles, à la façon des insectes eusociaux (fourmis, termites…). Une instance peut être amenée à changer de rôle au cours du temps. Ces rôles incluent :

  • les constructeurs, qui agrandissent les habitats des autres instances si nécessaire,
  • les réparateurs, qui s'occupent des dégâts causés par les intempéries ou les accidents,
  • les cultivateurs, qui plantent les particules de glace et veillent à ce qu'elles poussent bien, puis les amènent à des sortes d'entrepôts,
  • les distributeurs, qui donnent les particules de glace chargées aux autres instances,
  • les pilotes, qui peuvent réorganiser différents habitats ou collectivement faire bouger tout ou partie de la ville en cas de besoin,
  • les mentors, qui apprennent les différents rôles aux instances juvéniles,
  • les récupérateurs, qui ramassent les différents matériaux utiles aux autres instances (flocons, cristaux de glace, morceaux métalliques, poussières…),
  • les fabricateurs, qui élaborent les outils dont peuvent avoir besoin les autres instances,
  • les modeleurs de flocons, qui s'occupent d'altérer les flocons de neige pour écrire des messages, établir des archives…
  • les messagers, qui portent les messages jusqu'à leurs destinataires,
  • les défenseurs, qui surveillent les alentours de la ville pour s'assurer qu'aucun intrus ne s'introduise dans la ville ou qu'aucun danger ne se présente,
  • les explorateurs, qui sont envoyés hors de la ville pour surveiller comment la forme et l'emplacement des nuages changent, et découvrir de nouveaux nuages où s'établir.

Cependant, aucune instance assurant un rôle supérieur aux autres ou dirigeant les autres n'a été observée, ce qui peut en partie être dû à leur origine commune, sans lien de parenté particulier, l'âge ne les différenciant que peu.

La répartition des instances dans les différents rôles est susceptible de changer selon le type de nuage dans lequel elles se trouvent : ainsi, dans les cirrus (nuages d'altitude faits de morceaux de glace), on trouve beaucoup plus de cultivateurs et de récupérateurs, alors que dans les nuages plus bas faits de gouttelettes d'eau, les constructeurs sont plus nombreux. Quelques transferts entre villes proches d'altitudes différentes ont ainsi pu être observés.
En revanche, les instances évitent au maximum les cumulonimbus, synonymes de vents violents, de grêle et de foudre, susceptibles de les tuer ou de détruire leurs habitations. Des instances plus téméraires s'y aventurent afin de bénéficier des puissants vents afin de se déplacer plus rapidement dans l'atmosphère, mais cela reste une entreprise risquée.

Dans de rares cas, des instances ont été observées construire des sortes de blocs de glace cerclés de pièces métalliques (formées par amalgamation de poudres métalliques récupérées par les instances) et s'en servir pour stocker l'énergie de la foudre via un procédé inconnu. Cette énergie est ensuite utilisée pour charger des cristaux de glace spéciaux qui peuvent émettre de la lumière, là encore par un procédé inconnu. Ces cristaux sont utilisés dans les habitats des instances afin de fournir de la lumière même au sein d'un nuage.

Les communications avec les instances ont montré qu'elles disposaient d'une mythologie riche, où figurent notamment l'"Enfer" (la surface de la Terre), la "Mer de la Création" (les nuages de haute altitude d'où proviennent les instances) et les "Lumières primordiales" (le Soleil et la Lune). Cependant, les instances ne possèdent pas de culte particulier, simplement un ensemble de croyances. Pour plus de détails, consulter l'Addendum 2.

SCP-575-FR a été découvert en 1926 suite à des tests de ballons-sonde envoyés dans l'atmosphère afin d'étudier les flux Æthériques la parcourant. Certains ballons traversant des nuages avaient relevé des intensités Æthériques inhabituellement élevées ainsi que des sortes d'obstacles (plus tard identifiés comme SCP-575-FR-B) avant d'être endommagés voire détruits.

Après un contact initial assez hostile et plusieurs années de tests infructueux, le langage des instances a pu être décrypté et une communication a été établie, amenant à une amélioration graduelle des relations de SCP-575-FR avec la Fondation.

Cependant, les recherches de l'époque n'ont pas permis de découvrir l'origine des instances (connue seulement depuis l’Évènement 575-FR/1 détaillé dans l'Addendum 3), et seuls les récits de celles-ci concernant leur genèse dans ce qui est supposé être la haute atmosphère y faisaient allusion.

Addendum 1 : Langages des instances

Comme indiqué plus haut, le langage oral des instances est constitué de diverses modulations d'ultrasons, dont l'intensité et la fréquence augmentent généralement en cas d'émotions intenses. Les recherches ont pu montrer que ce langage est partagé par toutes les instances avec des variations régionales mineures. Il suit une organisation SOV (sujet - objet - verbe), similaire au latin ou au japonais.

Les mots complexes peuvent être formés par agglutination, à partir d'un ensemble d'environ 3 700 mots "simples". Il n'existe pas de distinction de genre, en revanche le nombre est bien présent avec un cas singulier, un cas pluriel général (pour parler d'un certain nombre de choses d'une ou plusieurs catégories sans les englober toutes) et un cas pluriel collectif (pour désigner l'ensemble d'une catégorie). Les instances n'utilisent pas de pronom personnel sujet et utilisent plutôt les noms des instances ou des noms communs au pluriel général ou collectif. Les noms des instances sont souvent des mots assez complexes (formels) qui sont raccourcis afin d'en faciliter l'usage. La conjugaison comporte seulement les temps passé, présent et futur ; le sens des énoncés est affiné par des particules supplémentaires (type : "je ferais (chose)" = "(nom de l'instance) (chose) (particule de condition) (faire au futur)") et l'intonation. Il n'existe pas de déclinaisons, l'ordre des mots et le contexte suffisent à déterminer le sens des phrases.

Le langage parlé est souvent complété par des gestes des appendices des instances afin de moduler ou d'affiner le sens de leur communication.
Une tentative de transcription a été réalisée en modifiant l'intervalle de fréquences pour le ramener dans la gamme sonore audible ; bien qu'arbitraire, cela a permis de noter bien plus aisément les communications des instances. Cette transcription est utilisée pour les noms donnés dans l'Addendum 2.

Quant au langage écrit, celui-ci prend deux formes distinctes :

  • lors de l'utilisation de flocons de glace, les formes de ceux-ci sont altérées de sorte que les motifs de leur structure forment un message. Ainsi, la symétrie du flocon, le nombre, la taille et la disposition de branches secondaires, la taille de la jonction centrale ont toutes une signification particulière.
  • lors de l'utilisation de cristaux de glace, cette fois, les messages sont gravés sur la surface du cristal. Plusieurs modes d'écriture ont été observés :
    • des motifs semblables à des flocons (de la même façon que l'utilisation directe de flocons),
    • des motifs ne possédant pas forcément de symétrie centrale d'ordre 6 (rappelant les idéogrammes), avec un nombre de traits variable mais généralement très élevé et des formes fermées courbes comme anguleuses,
    • des motifs constitués exclusivement de points (comme le braille, mais avec des figures plus complexes).

Addendum 2 : Mythologie

Lors des entretiens et des études des textes des instances, les entités récurrentes suivantes ont pu être identifiées :

  • Anshan'ui'hygg'zu, ou le "lieu-de-mort-gris-bleu-vert", assimilé à la surface de la Terre. Les adjectifs de couleur utilisés sont cohérents avec les couleurs au sol lorsqu'un nuage passe. La dénomination de "Lieu-de-mort" vient sans doute du fait que les instances meurent à trop basse altitude, et que tomber vers la surface terrestre équivaut à la mort. Parfois appelé Anzu en court. Y sont associés plusieurs phénomènes inexpliqués et dangereux pour les instances :
    • Luujide'shana'shurai, ou "grands-êtres-mortels-de-tempête", décrits comme de gigantesques êtres allongés invisibles flottant en l'air et cherchant les nuages d'orage, qui détruisent les instances qui s'approcheraient trop d'une simple étincelle (et donc très redoutés de ces dernières). Parfois appelés Luurai en court.
    • Mnirjide'oyir'anzu, ou "petits-êtres-volants-de-la-surface", décrits comme des êtres semblables aux Luurai mais bien plus petits et visibles, situés près d'Anzu et chassant les instances qui les regardent.
    • Ruzyalimi, ou "fausses-maisons", décrits comme des "maisons" (nuages) de basse altitude aux apparences, notamment attirant inexplicablement les instances, souvent hors de leur zone de survie. D'autres descriptions évoquent un nuage solide sur lequel les instances ne sont jamais parvenues à s'installer.
  • Anli'nyar'olsi, ou le "lieu-de-création-arc-en-ciel", assimilé aux nuages de la haute atmosphère, dénommés "nuages nacrés" (vers 50 kilomètres d'altitude) ou "nuages noctiluscents" (vers 80 à 90 kilomètres d'altitude), d'où les instances sont supposées provenir, ainsi qu'aux aurores polaires. Parfois appelé Ansi en court.
  • Xyamo'raï, ou la "lueur-du-jour", et Xyamo'wuo, ou la "lueur-de-la-nuit", collectivement Xyamki'aryaril, ou "lueurs-primordiales", respectivement assimilées au Soleil et à la Lune. Parfois appelés Xyai et Xyauo en court.
  • Ligviki'xya'wuo, ou "points-lumineux-de-nuit", assimilés aux étoiles. Parfois appelés Liuo en court.
  • Finjaïra'uau'oyam, ou "courants-incolores-du-ciel", ainsi que Lagzki'fayyae, "étincelles-de-vie", assimilés aux flux d'Æther, auxquels les instances ont une sensibilité particulière. Parfois appelés Fiam ou Laae en court.
  • Juuyeki'oyam, ou "souffle-du-ciel", assimilé au vent, parfois appelé Juuam en court.
  • Kazgyat'shani, ou "éclair-de-mort", assimilé à la foudre, parfois appelé Kazni en court.
  • Ryunk'ui, ou "monstres-gris", assimilés aux avions et autres aéronefs qui peuvent très facilement détruire les habitats des instances lorsqu'ils traversent un nuage qu'elles habitent. Cependant, certains des récits les impliquant sont a priori trop anciens pour qu'il s'agisse d'avions.
  • Kluwuyjaviki, ou "chutes-brillantes", assimilés aux météorites (étoiles filantes), et Azvarjaviki, ou "montées-brillantes", probablement les fusées. Les instances voient ces phénomènes comme les deux facettes d'une même pièce.

Les récits des instances mentionnent souvent l'apparition des premières instances, "quand le ciel tout entier était drapé de couleurs" et l'établissement de la première cité dans les nuages, "Lyallimirnimia", supposées remonter à plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'années, "en un temps où le ciel était plus calme qu'aujourd'hui, au-dessus de la grande terre blanche". À cette époque, les instances vivaient plutôt en grande communauté qu'isolées. Lyallimirnimia avait apparemment la forme d'une grande cavité oblongue traversée de nombreux ponts de nuages et était richement décorée de milliers de lumières, de sorte qu'il y faisait toujours jour. Cette première ville aurait perduré extrêmement longtemps, jusqu'au jour où elle a été détruite par "un essaim de lames noires et grises", provoquant la mort des trois-quarts de ses habitants3. Sa destruction a entraîné sa dislocation en de nombreuses petites îles et a provoqué un bouleversement massif des habitudes des instances, les faisant passer d'un comportement sédentaire à nomade. Les villes suivantes ne sont apparues que bien plus tard, sans jamais réussir à surpasser la grandeur de Lyallimirnimia.

D'autres récits évoquent les Jide'xya et les Jide'wunyo (les "Lumineux" et les "Ténébreux"), qui seraient des êtres apparentés aux instances et les prédatant, mais dotées d'une affinité avec la lumière et avec l'obscurité, respectivement (ce qui peut se comprendre comme des êtres élémentaires respectivement faits d'Æthers Luxorieux et Ténébreux). Leur apparence aurait consisté en halos lumineux à la forme changeante et en plaques sombres mouvantes restant dans l'ombre. Les instances auraient ainsi cohabité avec ces êtres pendant une longue durée, mais elles auraient décliné et disparu avant la destruction de Lyallimirnimia. Aucune anomalie de ce type n'est connue de la Fondation, bien que ce récit puisse suggérer l'existence d'êtres élémentaires constitués d'autres Æthers (Igné/Fulmineux/Terrané) ou de combinaisons de ces Æthers. Le lien entre les instances et les Lepidoptraetheia, qui se déclinent également sous plusieurs formes élémentaires différentes, est également en cours d'examen.

Addendum 3 : Évènement 575-FR/1

Le 17/02/1968, des satellites de la Fondation en orbite basse ont enregistré des activités Æthériques inhabituellement intenses et longues (plusieurs heures) à une altitude de 88 à 92 kilomètres au-dessus de l'Antarctique ouest, loin de toute instance de SCP-471-FR, dans des zones où la quantité de glace dans l'atmosphère était plus élevée. Il a été supposé que cela était lié au processus de formation des instances de SCP-575-FR-A, jusqu'alors jamais mis en évidence. L'activité solaire étant alors au maximum de son cycle de 11 ans, cette hypothèse apparaissait probable. D'intenses aurores australes sont apparues au-dessus de la zone active.

L'observation continue a mis en évidence une concentration locale des Æthers Airés et Aqueux sous l'action des puissants courants d'Æthers Luxorieux et Ignés du Soleil, formant ainsi de grandes nappes faiblement lumineuses de plusieurs kilomètres carrés sous les aurores au bout de trois heures. Des formes lumineuses légèrement sphériques d'un à deux mètres de rayon sont ensuite apparues sur cette nappe et s'y sont déplacées de façon erratique à première vue ; plusieurs milliers de ces formes ont été dénombrées au cours de l'évènement. Là où elles se réunissaient, des sphères lumineuses beaucoup plus petites (de l'ordre d'une dizaine de centimètres de diamètre) se formaient, réduisant l'intensité de la lumière autour d'elles. Suite à cela, les petites sphères sont lentement tombées dans l'atmosphère en perdant en luminosité et en se dispersant au gré des vents ; 22 500 d'entre elles ont pu être suivies sur plus de 72 heures jusqu'à 45 kilomètres d'altitude, sur une zone d'environ 30 000 kilomètres carrés. Après environ sept heures, les nappes lumineuses ainsi que les grandes formes lumineuses ont graduellement disparu.

Dans les jours suivants, les instances résidant dans la ville voisine de Annjikuro'lidzvi ont signalé l'arrivée de plusieurs instances juvéniles de SCP-575-FR-A.

Depuis cet évènement, de nouvelles occurrences du phénomène ont été enregistrées à chaque maximum solaire.

Une enquête sur un possible lien entre ce phénomène et l'origine de SCP-443-FR est en cours.

Addendum 4 : Évènement 575-FR/2

Du 24 au 29/01/1987, une nébulosité inhabituelle a été observée dans le massif de Vinson dans l'Antarctique ouest. L'observation par satellite a montré une activité Æthérique nettement plus élevée que la normale, et de nombreuses traces d'instances de SCP-575-FR-A ont effectivement été observées. Ce comportement n'avait alors jamais été observé. En raison des conditions extrêmement inhospitalières de la région et des précédents accords avec les instances, aucune expédition n'a été entreprise avant la fin du phénomène.

D'après l'intensité de l'activité Æthérique, entre 12 et 17 000 instances étaient présentes, provenant de diverses villes réparties autour de l'Antarctique. Elles se sont rassemblées autour de plusieurs hauts sommets du massif (Clinch Peak, Corbet Peak, Silverstein Peak, Schoening Peak, Hollister Peak et Opalchenie Peak). L'activité Æthérique a fluctué au cours des 5 jours de l'évènement.

Le 29/01/1987, de puissants vents catabatiques ont été enregistrés du côté est du massif, qui donne sur la mer de Weddell. Ces vents inhabituellement puissants même pour des vents catabatiques ont provoqué l'apparition de "fleurs de glace"4 à plusieurs centaines de kilomètres du continent au cours de cette journée.

Après la fin de l'évènement, plusieurs survols ont été entrepris mais sans pouvoir remarquer de changement notable, même malgré le temps plus dégagé. Une expédition à pied s'est rendue à Clinch Peak, où l'activité enregistrée avait été la plus haute. Sur le versant nord, une cavité dissimulée derrière des rochers et des congères à 4 815 m d'altitude, à environ 600 mètres du sommet, avec une ouverture grossièrement circulaire d'environ 60 centimètres de diamètre, a été découverte. Les environs de la cavité étaient constitués de glace imprégnée d'Æther Aqueux. En raison de la petite taille de l'ouverture, un robot d'exploration télécommandé a été envoyé à l'intérieur. La transcription des observations de l'exploration sont disponibles ci-dessous.

<DÉBUT DE LA TRANSCRIPTION>

03/02/1987, 13h26 heure locale (UTC-6), 78°31'58"S 85°32'21"W

Commandant : …bot est prêt ?

Membre A : Je viens de mettre en route les derniers systèmes… et tout est au vert, la caméra tourne et le micro enregistre.

La caméra montre une petite falaise de glace plongée dans la nuit polaire, illuminée seulement par les lampes frontales des membres de l'expédition. La glace semble inhabituellement lisse. Une ouverture est visible dans la paroi à environ 2 mètres du sol.

Commandant : Parfait, on va le hisser là-dedans.  

Le robot est soulevé par un des membres de l'expédition et posé dans l'ouverture. La cavité est constituée de cette même glace lisse et semble se prolonger à l'horizontale sur une longueur indéterminée.

Le robot se met à avancer sur ses chenilles à environ 5 km/h. Après vingt secondes de progression, le tunnel s'incline progressivement vers le bas jusqu'à atteindre une pente d'environ 3 °.

Après environ trois minutes de progression, la pente s'adoucit et le conduit s'élargit en une forme elliptique jusqu'à atteindre environ deux mètres de large. Aucun bruit n'est audible excepté le crissement de la glace sous le robot.

De la lumière apparaît au loin, puis le tunnel s'élargit à nouveau. Le robot continue à s'en approcher. Au bout de deux minutes, la source de la lumière est visible : il s'agit d'un grand cristal doré hémisphérique enchâssé dans le sol de la cavité. À sa lumière, des gravures sont visibles au plafond de la cavité. Cette dernière a à présent une forme circulaire d'un rayon de trois mètres, et six ouvertures (en plus de celle par laquelle le robot est arrivé) sont disposées à intervalles réguliers sur la circonférence de cette salle. Le robot effectue un lent panoramique à 360 ° afin d'observer la totalité du plafond.

Le robot est orienté vers la seconde ouverture à gauche. Une autre source de lumière est visible au fond. Des couloirs orientés à 45 ° s'ouvrent à intervalles réguliers dans le tunnel. L'inspection révèle que ces couloirs mesurent quelques dizaines de centimètres de profondeur et contiennent une multitude de petits tubes creusés dans la paroi. Dans chacun de ces tubes se trouvent des cristaux de glace.

Après quarante-cinq secondes de progression, le robot débouche dans une salle circulaire d'une cinquantaine de centimètres de large dont les murs et le plafond sont recouverts de gravures similaires à la salle principale.

L'inspection des autres couloirs montre que les cinq suivants ont un agencement similaire. En revenant dans la salle centrale, une ouverture dans le sol d'une cinquantaine de centimètres de large est visible, avec ce qui semble être une rampe de glace descendant en colimaçon à l'intérieur.

Le robot est lentement engagé sur cette rampe, qui descend avec une pente de 10 °. Après deux tours complets, le robot débouche dans une salle similaire à celle située au-dessus, avec six couloirs au lieu de sept. La rampe en colimaçon continue à descendre plus profondément.

L'exploration des couloirs ne montre pas de différence significative par rapport à l'étage supérieur. Cela se poursuit sur quatre étages supplémentaires ; au dernier étage, vingt-trois mètres sous le niveau de l'ouverture, la rampe ne continue pas plus loin. Cinq des couloirs comportent des couloirs annexes remplis d'étagères de cristaux, mais le dernier est majoritairement vide, et aucune gravure ne se trouve dans la salle à l'extrémité.

<FIN DE LA TRANSCRIPTION>

Suite à la découverte de cette cavité et son lien évident avec SCP-575-FR, elle a été désignée SCP-575-FR-C.

L'entrée de SCP-575-FR-C étant située dans une zone particulièrement inhospitalière, difficile d'accès et inhabitée, les agents de la Fondation ont simplement pelleté de la neige devant l'entrée pour la dissimuler sans la bloquer totalement.

L'examen a posteriori des cristaux hémisphériques lumineux de chaque étage de SCP-575-FR-C a montré que ces cristaux sont en fait sphériques et à demi-enterrés, entourés par des séries de "batteries" disposées en cercles concentriques sous la surface de la glace. La surface des cristaux est gravée de symboles dont certains n'ont jamais été observés auparavant. Les symboles déjà connus semblent correspondre à des noms de villes connus des instances, certaines existant encore (pour les cristaux des derniers étages), d'autres à des noms d'entités présentes dans la mythologie des instances. Certains noms n'ont toutefois pas pu être reliés à des entités ou concepts connus. Il faut noter que les symboles correspondant à des villes encore existantes se déplacent lentement sur le cristal sans intervention extérieure, alors que le cristal est composé presque intégralement de glace. Le mouvement des symboles semble lié à celui des villes dans l'atmosphère en temps réel. Le principe sur lequel ce phénomène repose est à ce jour inconnu.

L'analyse des gravures des salles principales a montré qu'elles dépeignaient des histoires impliquant des instances de SCP-575-FR-A, qui ont supposé être des légendes et des faits historiques marquants des instances. Le complexe constitue probablement une sorte d'archive, bien que les motivations des instances à construire de telles structures demeurent à ce jour inconnues.

Les gravures des salles secondaires et les cristaux de glace des différents des couloirs annexes des différents étages ont été scannés et leur analyse est en cours. En raison de l'absence de début et de fin claire des textes gravés sur ces cristaux, il est difficile de comprendre le sens de ces textes. Des extraits des textes déchiffrés sont disponibles ci-dessous.

Gravure du premier étage, salle nord-est

[…] la grande cité5 fut détruite par des monstres gris […] semblables à des nuages mais brillants comme le soleil […] percèrent les fondations, les dévorant […]

[…] les maisons se désagrégeaient avant même d'avoir chuté assez loin pour disparaître […]

[…] un groupe de réfugiés dans les hauteurs […] séparer leur secteur du reste et à s'enfuir […]

Cristal III-12-B408, troisième étage

[…] Linya le Vagabond arriva à Yzan'yiervi6 […] 4ème cycle du 18ème iriat du 7ème arayt7. Il resta un quart de lumière8 avant de repartir vers […].

[…] avec lui d'étranges matières prises […] bêtes volantes et bruyantes […] douces et gardent la chaleur […]

[…] travailla dans les champs de glace supérieurs […] reconstruire des maisons abîmées par la récente tempête […]

Cristal IV-9-X37, quatrième étage

[…] 17ème cycle du 20ème iriat du 109ème arayt […] grande lumière rouge au loin […] comme le soleil en pleine nuit […] le ciel aux alentours s'est vidé de ses nuages […]

[…] aucun des éclaireurs n'a (pu revenir/est revenu) intact […] leurs cristaux ont fondu/rapetissé […]

Les interrogatoires d'instances de SCP-575-FR-A n'ont pas permis d'identifier la raison claire de ce phénomène ; aucune des instances n'a voulu parler de cet évènement aux chercheurs de la Fondation.

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