SCP-573-FR

Objet no : SCP-573-FR

Niveau de Menace : Vert

Classe : Sûr

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Détail de la gravure de SCP-573-FR.

Procédures de confinement spéciales : SCP-573-FR doit rester verrouillé dans le casier de stockage B-573-FR dans l'aile de stockage des objets peu dangereux du Site-Mayim. Aucune autre précaution n'est nécessaire. Toute tentative de réactiver SCP-573-FR est strictement interdite sans une autorisation de niveau 4 et l'approbation du Comité d'Éthique.

Description : SCP-573-FR est une aiguille à tricoter en ivoire d'environ 50 cm de long et d'origine inconnue, gravée d'un motif en carreaux, retrouvée à Sion, en Valais. L'analyse de sa manufacture et de sa composition a permis de faire remonter sa fabrication jusque vers le milieu du XIIIe siècle. L'objet est en parfait état, excepté des traces d'usure autour de l'extrémité épaisse, signe d'une intense utilisation. L'examen de sa surface a néanmoins révélé la présence d'humus caractéristique de la région sédunoise, ainsi que des résidus organiques et des traces de sang humain.

Lorsque SCP-573-FR est enfoncé dans de l'humus, quelle que soit sa composition, il permet la croissance de n'importe quel type de végétal planté dans ce substrat. De plus, il accélère légèrement cette croissance et augmente la quantité de fruits produits. Ce phénomène a fonctionné lors des six premières séries d'expériences, puis a totalement cessé de faire effet. Les chercheurs de la Fondation ne sont jusqu'ici pas parvenus à le reproduire.

SCP-573-FR a été récupéré le 3 juillet 1963 dans les affaires de Mme Marie Abbet, habitante de Sion, lors de l'évaluation de ses biens effectuée peu après son décès. L'objet se trouvait dans un écrin pour archet de violon, enroulé dans des feuilles de papier manuscrites énumérant des transactions entre la propriétaire de SCP-573-FR et des particuliers ou des institutions (voir extrait ci-dessous). L'écrin était scellé par un sceau de plomb portant l'emblème de l'évêché de Sion, enveloppé dans des pages de bible et enfermé dans le socle d'une petite croix domestique.


La totalité des entrées du livre de comptes ne consistent qu'en deux sortes de transactions : des bénédictions pour la fertilité de champs ou de cultures et une "bénédiction de l'ange" jamais décrite. Les transactions de type "bénédiction de l'ange" ont lieu régulièrement toutes les quatre ou cinq entrées, sauf vers la fin de l'automne, en hiver et au début du printemps où elles représentent la quasi-totalité des transactions (hormis quelques bénédictions sur de rares cultures d'intérieur).

Historique : Les recherches ont permis de découvrir que SCP-573-FR était considéré dans la région comme une relique de Sainte Catherine1 jusque vers la fin du XIXe siècle avant de tomber dans l'oubli. L'examen des archives de la commune de Sion a permis de découvrir un ancien rite catholique local consistant à planter une relique2 dans le sol, le terreau ou tout substrat que l'on souhaitait bénir, généralement après une procession dans les cas officiels ou après une longue prière pour les particuliers. Les croyants espéraient alors que le sol, imprégné de la bénédiction divine, permettrait des récoltes plus abondantes.

SCP-573-FR était traditionnellement porté par une femme célibataire considérée comme bénéficiaire de la grâce divine conférée par l'objet. La transmission de l'objet se faisait uniquement par choix de la propriétaire précédente et était accomplie dans le secret. Il est impossible de savoir exactement jusqu'à quand remonte la succession des propriétaires, mais les archives permettent d'en retrouver des mentions jusqu'au XIVe siècle. La dernière propriétaire, Liliane Abbet, une femme ayant vécu à la fin du XIXe siècle, a été condamnée pour hérésie, pour de multiples meurtres d'enfants, et pour celui d'Alphonsine de Kalbermatten, femme d'un officiel de la commune, qui avait 25 ans au moment des faits. L'objet est ensuite passé aux mains de son unique héritier en vie, son neveu, qui l'a confié à Adrien VI Jardinier, évêque de Sion. Peu après, un édit officiel de l'évêché a déclaré l'objet hérétique et blasphématoire et a condamné son utilisation. SCP-573-FR a alors été rendu à son propriétaire, non sans "l'assurance qu'il ne tentera point ni d'en faire usage ni de le retirer de ses protections, qu'il récitera trois fois quotidiennement les prières d'abjuration face à la Sainte Croix et qu'il participera sans fautes à la messe dominicale en la cathédrale de Sion afin de se laver de la souillure du péché"3. Rien dans les minutes du procès ni dans celles de l'évêché n'indique le mobile du meurtre, ni la raison pour laquelle Liliane Abbet a été accusée d'hérésie, ni pourquoi SCP-573-FR a été si soudainement considéré comme blasphématoire.

Mise à jour du 7 décembre 1987 : Le 3 août 1987, à l'occasion d'un déménagement, un cahier portant simplement l'inscription manuscrite "A de K - 1884" a été retrouvé dans les archives de la famille de Kalbermatten. Il s'agissait du journal intime d'Alphonsine de Kalbermatten. Le journal, oublié au fond d'une malle de documents familiaux, serait passé inaperçu si l'un des membres de la famille ne l'avait pas apporté aux archives de l'État du Valais en raison de son contenu. Là, un agent du Site-Mayim a pu le récupérer et en faire une copie pour ce dossier. Bien que ce document ne contienne rien d'anormal en soi, son contenu a permis de jeter une nouvelle lumière sur les propriétés de SCP-573-FR.

D'après les archives, Alphonsine de Kalbermatten est décédée le lendemain matin d'une hémorragie. Il n'y a pas eu de messe de sépulture et elle a été enterrée à l'écart. Maurice de Kalbermatten, son mari, a payé une somme importante afin que les rapports officiels ne contiennent pas les détails de l'affaire.

Liliane Abbet a été condamnée à la prison à vie, peine qu'elle a purgé à Sion même, où elle s'est suicidée un an plus tard.

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