Objet no : SCP-547-FR
Niveau de Menace : Vert ●
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-547-FR-A doit être conservé dans un caisson biologique hermétique de catégorie II, disposant d'un système de vidange automatisé, situé dans la Zone-3 du Bio-Site-Shin. Une sonde doit être placée sur l'objet afin de mesurer en permanence la fréquence de ses pulsations, et signaler tout changement inhabituel.
SCP-547-FR-B peut être prélevé à tout moment sur présentation d'une accréditation de Niveau 2 ou plus. L'utilisation de SCP-547-FR-B dans un but autre que l'expérimentation et la recherche est formellement interdite.

SCP-547-FR-A dans son unité de confinement, une fois la vidange effectuée.
Description : SCP-547-FR-A est un cœur humain, d'une masse de 240 g et pulsant à un rythme moyen de 70 battements par minute. De part ses pulsations, l'organe pompe en continu tout fluide à proximité directe des embouchures de ses veines, avant de l'expulser par ses artères sans qu'une modification ait lieu. L'objet ne présente aucune malformation ni lésion, pointant donc vers le cœur d'une femme adulte sans antécédents médicaux.
Par les pores de son péricarde, SCP-547-FR-A exsude en permanence SCP-547-FR-B, un liquide d'un noir profond, proche d'une sérosité par sa masse volumique de 1050 kg/m3 et son origine apparente, mais de composition exacte inconnue, sa structure physiologique ne s’approchant d’aucune autre enregistrée dans la base de données de la Fondation. SCP-547-FR-B est produit à un rythme constant de 0,3 L par heure, et ne présente aucun risque direct pour l'intégrité du corps, le fluide possédant un pH neutre ainsi qu'une température de 36,5° C, tout en étant dépourvu de substances toxiques ou d'organismes pathogènes. Le liquide possède une odeur comparable à celle de l'encre, à l'aniline plus spécifiquement, ainsi qu'un goût qualifié de "amer".
Lorsque SCP-547-FR-B est ingéré par un être humain, ce dernier éprouve, après un intervalle de temps variant entre 15 min et 2 h en fonction de la quantité absorbée, de la masse du sujet ainsi que de sa sensibilité psychologique, un intense sentiment de remords, douleur morale aigüe poussant l'individu à se remémorer ses fautes passées et accentuer sa conscience de celles-ci, voire à les raconter ou y remédier pour les expier. Les effets cessent après plusieurs heures, dépendamment des paramètres précédemment cités. Le processus est considéré comme "cruel mais nécessaire" par les sujets, qui restent fortement perturbés par l'expérience plusieurs jours après l'absorption.
Cependant, l'administration d'une très faible quantité de SCP-547-FR-B de l'ordre de 1mL, que cela soit par injection directe dans l'organisme ou ingestion du liquide dilué dans une solution aqueuse, permet au contraire une stimulation rapide du système limbique, ainsi que le développement d'une immunité adaptative temporaire au remords. À la manière d'un vaccin, SCP-547-FR-B jouant ici le rôle de substance active, l'individu affecté se trouve alors incapable de ressentir de la culpabilité suite à ses choix et actes, sur une période de plusieurs heures dépendant des paramètres précédemment cités. Une administration périodique de SCP-547-FR-B peut amener au développement d'un comportement antisocial.
NOTE DU COMITÉ D'ÉTHIQUE
Pour rappel, l'utilisation de SCP-547-FR-B afin d'atténuer les remords ressentis sur le lieu de travail est formellement interdite. Même si les économies réalisées, tant pour soulager les membres du personnel que pour les empêcher de partir, seraient substantielles, le remords est une composante essentielle afin de prévenir tout débordement.
La Fondation protège aussi les anomalies de ses membres du personnel.
SCP-547-FR-A a été découvert le 13/05/2007 dans les locaux de ████████ ██████, un club BDSM situé à █████████ et affilié au réseau du Groupe d'Intérêt Caldeira, suite à de multiples débordements liés à des comportements inhabituels. L'établissement d'un poste d'observation permit de constater que les rumeurs s'avéraient justifiées. Une perquisition fut entreprise, sous couverture d'un contrôle de sécurité, et une fouille attentive des lieux mena à la découverte de divers objets anormaux, dont SCP-547-FR-A, ainsi que de documents décrivant son utilisation.
L'affiliation au réseau du Groupe d'Intérêt Caldeira en 200█ a conduit à une hausse de renommée pour le club BDSM ████████ ██████ et donc à un afflux de nouveaux clients, la plupart d'entre eux s'avérant être inexpérimentés dans les pratiques habituellement procurées par l'établissement, consistant en l'utilisation de [DONNÉES SUPPRIMÉES] dans le but de provoquer une forme d'humiliation érotique, l'emploi de carcans métalliques dans l'exercice du bondage ou encore le maniement de fouets [DONNÉES SUPPRIMÉES] (voir les rapports d'incidents impliquant SCP-███-FR et SCP-███-FR). Plus particulièrement, l'utilisation d'objets anormaux ou la simple initiation à la pratique pouvaient mettre mal à l'aise certains clients, ceux-ci indiquant qu'ils craignaient "d'aller trop loin".
Un an plus tard, É█████ P████, gérant de l'établissement, investissait dans l'achat de SCP-547-FR-A : en exploitant les propriétés de SCP-547-FR-B, il lui était capable de produire à bas coût un cocktail maison (nommé le "Stridon") amenuisant les remords ressentis par les clients trop hésitants. Drogués sans consentement, ceux-ci finissaient par se montrer plus engageants dans leurs pratiques sexuelles.
Après l'administration d'amnésiques de Classe B aux victimes, la fermeture de l'établissement ainsi que l'emprisonnement d'É█████ P████, les documents récupérés purent être examinés afin de déterminer l'origine de SCP-547-FR-A. Le courriel suivant se révéla pertinent, mais le destinateur ne put être retrouvé malgré les recherches, utilisant probablement un pseudonyme ainsi qu'une adresse courriel falsifiée.
De : g███.c██@wanadoo.fr
À : e█████.p████@wanadoo.fr
Objet : Trouvaille
Envoyé le : ██/██/200█
Bonjour P████,
Suite à notre entretien de la semaine dernière, dans lequel vous me faisiez part du "problème" découlant de cet afflux de novices, j'ai contacté plusieurs de mes fournisseurs afin de trouver une solution adéquate, quelque chose qui désinhiberait les clients les plus réticents. La plupart me répondirent dans un sourire que l'alcool représentait le moyen le plus simple et abordable, mais en me montrant plus insistant, l'un d'entre eux a fini par céder et me montrer un artefact des plus intéressants.
Il s'agit d'un cœur humain pulsant, dégageant un liquide noir effaçant tout remords. Le fournisseur m'a précisé qu'il l'avait acheté pour une bouchée de pain à un vieux fou ruiné, un ermite vivant dans les Pyrénées et prétendant l'avoir reçu d'une fée dans le but de le remettre à la "femme sans cœur" car "le marché a expiré". L'intérêt est ici que le liquide noir s'avère sans dangers pour la santé ni effets secondaires marquants.
Que diriez-vous d'un déjeuner ce vendredi midi afin que nous puissions en parler plus en détails ?
Bien à vous,
G███ C██
Les informations extraites du courriel furent introduites dans le moteur de recherche de la base de données de la Fondation. D'anciennes affiches de spectacle appartenant au Groupe d'Intérêt du Cirque de l'Inquiétant de Herman Fuller ressortirent :
L'Hilarant Trio Marionnettiste
Une Performance Bluffante qui Saura Provoquer les Rires des Grands et des Petits !
On ne Sait lequel Manipule les Autres ! Ni Même si Eux nous Manipulent ! À voir Absolument !
Originaires du Poitou, ces frères sauront vous divertir par leurs clowneries ! Tous les soirs à 18 h 15 sous le grand chapiteau, juste après les Habiles Lions Lévitant !
Pierraclique, le clown méta-ironique
Le Clown le plus Drôle du Cantal ! Son Costume Désopilant Saura Dérider Chacun !
Des Plaisanteries Fraîches, Élevées en Plein Air et Garanties sans Cochonneries, mais avec des Pitreries !
Toutes les fins de semaines, venez le retrouver sous le grand chapiteau afin de passer un bon moment ! Disponible pendant encore deux mois, venez en profiter !
Olaf & Estaf les frères masqués
Un Duo de Choc ! Un Spectacle Sans Cesse Différent ! Des Blagues Renouvelées à Chaque Représentation !
Jamais à Cours de Masques ! Ils Imitent Absolument Tout le Monde ! Venez pour Être Imités !
Deux amis picards, un spectacle exhilarant ! En représentation tous les mercredis et jeudis ! Venez découvrir ce duo improbable !
Décision fut prise d'interroger un membre capturé du Groupe d'Intérêt susmentionné. L'interrogatoire fut mené avec SCP-2094 et retranscrit ci-dessous :
Annémone ? Annémone Annémone…
Ah oui, Annémone ! C'est vieux, ça. Enfin, par vieux, je veux dire qu'elle était déjà là quand je suis arrivé. Plus pour très longtemps d'ailleurs, vu qu'elle a quitté le Cirque peu de temps après. J'ai dû assister à un ou deux numéros avec elle, mais pas plus. Après ça, pouf, partie. Je me rappelle qu'elle n'a pas manqué à grand monde : personne pour pleurer son départ. Même Many est resté de marbre, tu vois l'affaire ! Pas pour autant qu'elle était détestée : c'est juste que les gens étaient très mal à l'aise avec elle. La fille ne riait jamais, ne pleurait jamais, ne s'énervait jamais, ne riait jamais, ne souriait jamais, ne s'effrayait jamais, ne riait jamais… Je t'ai déjà dit qu'elle ne riait jamais ? Ça la fout mal dans un cirque. Même les Clowns n'arrivaient pas à la dérider, tu te rends compte ?
Mais alors là, si tu as suivi, tu te demandes : mais que foutait-elle dans un cirque alors ? D'autant plus qu'elle n'avait pas de bizarrerie très impressionnante, pas de quoi en faire une attraction dans l'Antre des Monstres. Quand j'ai commencé à faire la fixette sur cette question, je suis allé la poser à Many. Il m'a répondu tout simplement : parce que ça fait contraste. Au début je ne comprenais pas, et puis je suis allé assister au spectacle de Bébert, qui travaillait justement beaucoup avec Annémone. C'était minable, mais à un point ! Je me suis demandé comment il avait pu obtenir une place sous le Grand Chapiteau.
Et puis là, j'ai compris : les rires essoufflés de Bébert, le duo des frères masqués, Pierraclique et toute la clique de clowns moyennement drôles, ils étaient vraiment hilarants uniquement parce qu'il y avait quelqu'un de très très sérieux à leurs côtés. Annémone était leur faire-valoir, leur anti-relief-comique, tu vois ? Et donc, dès qu'elle est partie, plein de vieux numéros ont jarté de l'affiche.
Qu'est-ce que je pourrais vous dire d'autre… Ah ! Son véritable prénom, c'était Anne. Anne pour Annémone. Je n'ai jamais trouvé ça très recherché.
Ce qu'elle est devenue, aucune idée, on ne parle pas trop de celles et ceux qui quittent volontairement le Cirque.
D'où elle vient ? Je ne suis pas sûr. J'ai demandé une fois par curiosité, mais comme elle était là depuis très longtemps, peu se souvenaient de son arrivée. Je crois que Fuller l'a ramassée lors d'une tournée dans les Pyrénées : on dit qu'elle errait parmi les montagnes, un peu déboussolée par quelque chose qu'elle n'a jamais voulu raconter complètement. Avant mon, départ forcé, le Cirque était repassé dans le coin : Albiès, Luzenac, Les Cabanes… c'est un coin très sympa. J'ai un vague souvenir d'une mention de fées aussi.
On dirait que le mystère restera entier, hein ?
Grâce aux nouveaux éléments, une seconde recherche plus précise dans la base de données de la Fondation put être menée. En ressortit un dossier encore non-numérisé de la Division Préliminaire de Détection, resté en catégorie "Rumeur/Manifestation" et donc non-prioritaire, bien qu'ayant été réactualisé dans les années 50.
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6/06/1921
Division Préliminaire Détective
COMPTE-RENDU D'ENQUÊTE
(DD-S&L(SA)154)
STATUT DU DOSSIER :
FERMÉ
Ouvert
Document disponible en français uniquement
I- Ouverture du dossier et éléments préliminaires
Le 26/05/1921 à Albiès, en Ariège, un avis de recherche est émis afin de retrouver Anne Borniaud, disparue depuis le 25/05/1921. Bien que les pistes de l'égarement ou de l'excursion imprévues soient avancées par la police locale, l'insistance d'un membre de la famille, Judith Borniaud sa sœur, pour accélérer les procédés de recherche ainsi que pour apposer le motif "d'enlèvement par des fées" attire l'œil de la Fondation, par ses agents infiltrés dans le commissariat central de Foix. Ceux-ci demandent une ouverture d'enquête auprès du DPD, envoi de deux détectives sur place, les agents Chevalier et Chazaud, classification en Rumeur tant qu'aucun autre élément ne vienne étayer l'affaire.
II- Rapports de l'agent Chevalier envoyés sur place ci-joints
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31 mai 1921
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Photographie du cas 1921-1
Une fois arrivés à Albiès, nous nous sommes immédiatement rendus au domicile des Borniaud. Sous couverture d'agents de police, nous avons mené un interrogatoire standard, sans éveiller leurs soupçons. Les parents, Marie et Marc, montraient des signes d'inquiétude, près d'une semaine après la disparition de leur fille : bien qu'ils ne croient toujours pas à la possibilité anormale, leur confiance en la Normalité s'étiole de jour en jour. Ces deux-là sont donc à maintenir sous surveillance afin d'éviter toute atteinte au Protocole Voile.
Leur seconde fille, Judith, est bien plus touchée par la disparition. Elle n'a cessé de sangloter durant l'interrogatoire, tout en insistant sur le rôle des fées dans l'affaire. Témoin à surveiller très étroitement, voire à interner temporairement afin d'éviter toute fuite ou inquiétude des civils. Malgré nos questions, aucune information utile n'a pu être recueillie, les membres de la famille sont soit trop perturbés par l'évènement, soit trop craintifs à l'encontre des policiers. Le dossier reste en Rumeur tant qu'aucun autre indice ne sera trouvé. Nous avons pu cependant recueillir une photographie de la victime, disponible dans le dossier ci-dessous.
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2 juin 1921
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Plan de la zone suspecte
Nous avons parcouru les environs d'Albiès aujourd'hui, après un second interrogatoire plus riche avec Judith Borniaud. Beaucoup de montées et de forêts. Nous sommes notamment allés du côté du Pas de Roland, où la victime appréciait se promener. Enfin, plutôt "appréciait errer" : d'après les dires de la sœur, Anne Borniaud avait besoin de se sentir seule afin de pleurer à son aise. Une espèce de traumatisme situé dans l'enfance, pas plus d'informations sur ça. D'humeur très morose, cafardeuse même, au quotidien. Impossible à guérir d'après plusieurs médecins.
L'agent Chazaud a sorti sa boussole éthérée : elle n'a cessé de tourniller. L'activité anormale dans la zone est certifiée, sans qu'elle soit nécessairement reliée à l'affaire en cours. L'agent Chazaud a plaisanté en citant Mirmande, mais la piste n'est pas à écarter : la cité-état se trouvant dans les Pyrénées, il n'est pas impossible que quelques faes taquines aient fait une excursion. Nous prévoyons de fouiller les archives locales à la recherche de mentions de faes.
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3 juin 1921
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L'agent Chazaud et moi-même avons interrogé la doyenne du village aujourd'hui, et consulté plusieurs ouvrages anciens possédés par les habitants. Il s'agirait d'après le folklore d'un groupe de faes : les Matrones. Salica la juge froide mais bienveillante, Delisana l'observatrice silencieuse et Nortalia la contestataire, sans cesse en conflit avec ses deux sœurs. Il semblerait qu'il y ait définitivement malédiction dans les airs, bien que nous ne nous avancions pas trop. Si malédiction il y a vraiment, le seul moyen de le savoir consiste à interroger ces faes ou la victime, chose pour l'instant impossible.
Nous avons aussi mené un nouvel interrogatoire des parents, mais peu d'informations utiles en sont ressorties. Leur comportement suspect semblait cependant indiquer qu'ils cachaient un indice essentiel dans notre enquête. Nous réitérerons l'interrogatoire dans deux jours afin de ne pas trop les brusquer.
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4 juin 1921
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Nouvelle avancée dans l'enquête. Face à nos commentaires évasifs, Judith la sœur est venue nous avouer deux éléments essentiels :
- Anne Borniaud n'est en réalité pas la fille de Marie et Marc Borniaud. La victime aurait été adoptée le 24 février 1913, après avoir été retrouvée errante dans la région. Malgré la proximité des deux sœurs, la victime ne s'est jamais montrée très loquace sur son passé, prétextant que revenir sur cette période serait "trop douloureux". Elle souffrait déjà à l'époque de ces remords lancinants.
- Anne Borniaud s'était déjà absentée une journée entière avant sa disparition du 25 mai. La victime en était revenue complètement changée, froide et imperturbable, un comportement radicalement inhabituel.
Ces deux éléments nous font considérer avec plus de sérieux la piste des faes. Nous commençons immédiatement une liste de matériel et de rituels afin d'identifier plus précisément les sources potentielles. Peut-être réussirons-nous cette fois à mettre la main sur Mirmande.
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5 juin 1921
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Découverte d'une pièce à conviction essentielle pour l'avancée de l'enquête : une affiche pour le Cirque de l'Inquiétant d'Herman Fuller. Trop tard pour nous cependant : le cirque a déménagé depuis une semaine, et impossible de savoir où celui-ci est parti. Je pense que nous tenons la conclusion de cette enquête, nous rentrons demain afin de rédiger celle-ci. Demande de passage en Manifestation.
III- Compte-rendu d'enquête du 6 /06 /1921 et reclassification de 1921-1
Les divers indices rassemblés durant ces 7 jours d'enquête nous ont permis, à l'agent Chazaud et moi-même, agent Chevalier, de reconstituer le déroulement des événements du 25 mai 1921.
Ce jour-ci, Anne Borniaud disparaît sans laisser de traces. La découverte d'une affiche du Cirque de l'Inquiétant d'Herman Fuller pointe donc vers un départ volontaire/un enlèvement par la compagnie, comme nous avons pu le voir de nombreuses fois. Cette hypothèse est renforcée par deux éléments : la faiblesse psychologique dont faisait régulièrement preuve la victime, ainsi que son adoption malheureuse. Indisposée depuis des années dans sa famille d'accueil, Anne Borniaud a saisi sa chance lors du passage du Cirque à Foix, une opportunité pour elle de se construire une nouvelle vie.
Aucune autre anomalie là-dedans, à part le Cirque : nous nous étions fourvoyés en empruntant temporairement une piste impliquant des faes de la cité-état de Mirmande, mais nous l'avons vite abandonnée face aux évidents indices qui se présentaient. Il n'y a absolument aucune histoire de malédiction dans cette affaire, et la présence d'activité magique dans les parages ne résulte que d'une coïncidence.
Le cas présent est donc bien de grade Manifestation, mais est à considérer comme classé : la victime a rejoint le Groupe d'Intérêt.
Nous avons fait notre possible pour convaincre la famille, comme quoi leur fille aurait été enlevée par ces saltimbanques de passage, mais je crains que la sœur, Judith Borniaud, n'ait que peu été convaincue. Nous recommandons sa mise sous surveillance.
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Sans plus d'éléments probants, l'identité ainsi que la localisation de la propriétaire de SCP-547-FR-A restent inconnues.
La pauvre Anne, malheureuse gamine,
Qui par trois fois fut maudite et victime.
D'abord, Salica lui prit son bien-être.
Puis son père fut ravi par des traîtres.
Pour finir, alors que dans son silence
L'infortunée ressassait sa souffrance,
Nortalia lui vola son faible cœur.
Triste vie dont me voilà narrateur.