SCP-5005


PAR ORDRE DU CONSEIL O5

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5005

Objet no : SCP-5005 Classifié
Classe : Euclide Niveau 4/5005

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Une photographie d’une des lampes "brûlantes" de SCP-5005 dans le quartier Éthérium ; aux effets similaires aux lampes à sodium mais basés sur la thaumaturgie plutôt qu’une technologie classique.


Procédures de Confinement Spéciales : Les relations diplomatiques avec SCP-5005 ont été établies sous les termes du Traité de Sarai. Un chercheur permanent doit être stationné sur SCP-5005 en continu. Sa présence ne peut être autorisée ou révoquée que par l’agrément du chef de projet et de deux psychologues de la Fondation. Les autres membres du personnel de la Fondation ont la permission d’accéder conditionnellement à des fins de recherche à SCP-5005 avec l’accord de leur superviseur. L’accès est garanti par un Arc Scranton-Meyerbeer du Site-Q46, situé dans l’Univers Aadzain de l’autre côté du Pôle Ouest. Joignez votre contact extra universel pour de plus amples informations.

Il est rappelé aux membres du personnel qu’un séjour prolongé dans SCP-5005 peut être très éprouvant émotionnellement et il leur est encouragé de considérer leur propre santé mentale avant d’y pénétrer.

Description : SCP-5005 est une colonie humaine, située 3449 whalons à l’Est Multiversel du Compas de Réalité Central et 87 whalons au-delà du point où la matière est normalement capable d’exister en continu. En conséquence, il s’agit de la colonie la plus éloignée jamais créée par une créature consciente, ainsi que la présence de matière la plus reculée dans l’existence.

SCP-5005 est construit sur un terrain d’une substance semblable à de la terre, ayant les propriétés d'un terreau fertile. Les limites de ce terrain sont inconnues, étant donné qu’il est impossible de s’engager dans des explorations de long terme au-delà des limites de la portée de la lumière de SCP-5005-1.

SCP-5005-1 est une large lanterne biomécanique suspendue au-dessus de SCP-5005. La lumière de SCP-5005-1 possède un degré de stabilisation de la réalité dépassant de loin tout autre exemple, qui permet l’existence permanente de la matière au sein de la portée de sa lumière. Cependant, les capacités d'éclairage de SCP-5005-1 sont limitées et capricieuses. Étant donné sa taille et sa distance par rapport à SCP-5005, l'éclairage en lux de la colonie est relativement faible. Il est fréquemment comparé à la lueur d’une pleine lune sur Terre.

SCP-5005-1 est suspendu au-dessus de SCP-5005 par une long mât proéminent, qui émerge du terrain avant de s'arquer au-dessus de SCP-5005. Il est supposé que ce mât a été fabriqué dans une forme artificiellement endurcie et renforcée de la substance du terrain.

La composition de la substance du terrain est inconnue. De nombreux chercheurs ont proposé un lien avec l’holochrome sriskan, qui possède une structure moléculaire similaire dans sa singularité. Cependant, les données archéologiques de Sriska sont très limitées et aucune technologie sriskane connue à ce jour ne pourrait créer quelque chose de la taille et de la substance du terrain. Les résidents de SCP-5005 désignent cette substance "mahi loam", un mot n’ayant de connexion avec aucune des cultures existant sur SCP-5005 et dont la provenance est inconnue ; de plus amples recherches sont requises.

Ce qui suit est une évaluation d’autres théories et preuves anecdotiques concernant les alentours de SCP-5005 par le Dr Hamish Franklin, Chef de Projet sur SCP-5005.

Bien que la documentation historique entourant la fondation et l'histoire de SCP-5005 soit relativement exhaustive, toute compréhension scientifique des alentours de la ville ou de sa source de lumière reste hors de notre capacité. Il est clair de par les éléments mécaniques au sein de SCP-5005-1 qu’il s’agit de la création synthétique d’une civilisation inconnue, mais rien de ce que nous puissions trouver n'y est même vaguement semblable. Il y a bien quelques - quelques - similarités avec la technologie sriskane au sein de la substance du terrain, mais ce genre de structure moléculaire a des ancêtres dans toutes sortes d’univers de cet amas dimensionnel et au-delà – Aadzain, Harkhret, Kharak. Mais aucun d'entre eux ne présente quoi que ce soit d’aussi avancé que SCP-5005-1, qui peut créer des conditions presque similaires à la Terre au milieu de la non-existence.

Toutes sortes de théories ont vu le jour. Une expérience scientifique de l’ancien Empire, un lieu de naissance néo-œstrien, un centre d’abattage de chevaux aadzainien – un biologiste a même pensé qu’il pourrait s’agir des restes d’une baudroie d’un pionnier d'Harkhret ! Ces idées sont innovantes mais restent, au mieux, de simples spéculations.

Même ses habitants ne peuvent fournir le moindre indice. L'ancienne civilisation à son origine, quelle qu'elle soit, doit avoir disparu depuis longtemps maintenant. Nous ne pouvons pas envoyer de membre de la Fondation au-delà des limites de la cité, bien sûr – c'est bien trop dangereux – et la plupart des récits des explorateurs de la ville parlent simplement de plus en plus de noir, et de ce sentiment graduel et troublant qu’ils se sont éloignés de la lumière pendant trop longtemps. Les supposés pionniers sont soit rapidement repartis, soit ont disparu.

Seule une anecdote potentiellement intéressante a été conservée. Il y a environ un siècle, un poète particulièrement audacieux (ou ivre) décida de partir dans une direction et de la suivre aussi longtemps que possible. Il était juste assez suicidaire pour tenir son vœu plus longtemps que la plupart des autres, mais pas déterminé au point de ne pas avoir finalement rebroussé chemin.

Là-dehors, à de nombreux kilomètres, il jeta un œil à sa main et la vit commencer à se désintégrer. Dans la panique, il scruta le paysage et aperçut un faible scintillement à l’horizon. Pensant qu’il s’agissait de là d'où il venait il se précipita vers lui, mais, après avoir traversé une crête proéminente, il se rendit compte qu’il allait complètement dans la mauvaise direction. Devant lui se trouvait un orbe vitreux aux proportions immenses, d'un blanc laiteux, enfoncé dans le sol. Et une faible lueur brillait sous sa surface.

Par quelque miracle, il réussit à rentrer à la maison. Il ne restait pas grand-chose de lui et il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne décède. Mais l'histoire lunatique, à moitié folle, qu’il hurla à son retour est restée dans la mémoire de la ville. Pour la plupart des habitants, cette histoire devint une mise en garde à l'intention de ceux qui voudraient s’aventurer au-delà de la limite de la lumière.

Ce qui suit est une série d’essais introductifs sur les aspects de SCP-5005 par des académiciens et des membres du personnel de la Fondation dans les Univers Sol et Orchard qui ont étudié l’anomalie. Ceux-ci sont accompagnés d’enregistrements de la Fondation qui apportent des exemples des phénomènes discutés.

1. Histoire par le Dr Johannes Kobold, Historien de la Fondation de Niveau 3.

SCP-5005 a été fondé par Jean-Antoine Delacroix, un poète reconnu de l’Univers Orchard et un ancien interprète de la République Kievan. Delacroix découvrit la localisation de SCP-5005 à la suite de la dissolution de sa relation avec la peintre de Strathclyde, Emily Woolf, le laissant dans un état de profonde dépression. Il tenta de se suicider par transfert d’arc, se propulsant dans une direction dans l’espoir de mourir dans la non-matière entourant le multivers.

À la place, Delacroix arriva à proximité de SCP-5005-1. Profondément curieux sur le lieu, il se transféra chez lui pour embarquer dans une série d’explorations du site. Il fonda SCP-5005 en 2107 et lui donna le nom Clairlampe, ce qui est resté le nom commun jusqu’à ce jour. Les intentions déclarés par Delacroix lors de la fondation de cette colonie étaient de créer un lieu "qui pourrait offrir un toit aux damnés, aux dépossédés, aux réfugiés et à ceux qui se sont perdus".

Cependant, les habitants initiaux étaient presque tous des artistes, écrivains et intellectuels venant de l’Univers Orchard, achevant rapidement les espoirs d’utopie de Delacroix pour la ville. Il tomba de nouveau en dépression et disparut en 2110.

L’immigration en conséquence vers SCP-5005 suivit un schéma similaire, la majorité de la population de la ville appartenant à des professions académiques ou artistiques. La plupart des autres habitants sont les survivants ou les descendants de deux influx majeurs de réfugiés qui ont pris place dans SCP-5005 : un groupe de survivant du Néo-Londres de 2396 et les restes des Tribus des Steppes Innombrables en 2419.

La nature du passage du temps dans les alentours non-matériels de SCP-5005 signifient que l’avancée de l’âge d’un humain varie d’une personne à une autre. En conséquence, tandis que certains visiteurs ont subi l’expérience d’une vie entière d’être humain dans un cycle de 24 heures, d’autres n’ont montré aucun signe de vieillesse au cours de nombreux siècles. Cela permet un spectre impressionnant de sources sur l’histoire de SCP-5005. Un exemple de ceci peut être trouvé dans l’interrogatoire suivant de Sergei Osmanoglu, le propriétaire de la Taverne de l’Interprète, qui émigra vers SCP-5005 en 2109.

Interrogateur : Chercheur Junior Sofia Ramirez

Lieu : Taverne de l’Interprète

Date : 29/11/2524

<Début d’Enregistrement>

Ramirez est assise dans la salle principale de la taverne, à une table attenante à une fenêtre. Elle vient d’allumer un appareil d’enregistrement et de le placer devant elle. Un grand homme costaud avec une barbe épaisse – Osmanoglu – est assis à l’opposé d’elle. De la neige peut être vu tombant par la fenêtre. Il y a un foyer allumé derrière Osmanoglu.

Ramirez : Merci d’avoir accepté cet entretien, Sergei.

Osmanoglu : Ce n’est pas un problème. J’ai du temps. Et tu paies le loyer promptement.

Ramirez : Je - ok… Quand êtes-vous arrivé à Clairlampe ?

Osmanoglu : 2109, je crois. C’était il y a longtemps.

Ramirez : À quoi ressemblait la ville alors ?

Osmanoglu : Petite. Froide. Moins de bâtiments, moins de lampes, moins de neige.

Ramirez : Oui, je voulais vous demander à ce propos – comment se fait-il qu’il y ait de la nei-

Osmanoglu : Mais c’était mieux en ce temps-là. Delacroix était là. Les gens disaient qu’il avait fondé l’endroit, mais je ne pouvais pas comprendre comment ils pouvaient penser ça.

Ramirez : Que voulez-vous dire ?

Osmanoglu : Il n’avait pas d’énergie. Pas d’étincelle. Il passait tout son temps à fixer là-dehors, dans le noir.

Osmanoglu fait un geste vers la fenêtre ; les ténèbres de la non-matière est visible dehors.

Osmanoglu : Cet endroit ne nous était pas destiné.

Ramirez : Vous ne pouvez pas en être sûr. La terre ici est si parfaitement adaptée pour supporter la vie humaine.

Osmanoglu : On ne construit pas un endroit pour les gens avec cette chose suspendue au-dessus. On construirait un soleil ou des étoiles, pas une pâle pseudo-lune. Il n’y a pas de place pour les humains si loin dehors.

Ramirez : D’autres civilisations ont été proches. Sriska, Harkhret -

Osmanoglu : Ils n’étaient pas humains. Mauvais cadran. Et s’ils ont effectivement créé cet endroit, ce dont je doute, alors ils sont partis depuis longtemps maintenant. Il ne reste rien d’autre que leur poussière et leur Lampe dessus.

Ramirez : Donc – qu’a fait Delacroix ?

Osmanoglu garde le silence quelques instants.

Osmanoglu : Il avait une fille et ça a tourné au vinaigre. Alors il est venu ici pour commencer quelque chose de neuf, quelque chose de grand. Mais les seuls qui admiraient ses desseins fous étaient la même vieille foule de poètes, parlant tous de la grande utopie qu’ils construiraient ici. Une autre société de pure liberté pour échapper à l’horreur des douzaines d’autres qu’ils ont créés. Mais ils ne voulaient pas faire le sale boulot ou descendre de leurs bulles de Bohème, alors tout cela n’était que des paroles. Lancer de la merde dans des tavernes comme celle-ci. Je suis le dernier qui reste maintenant.

Osmanoglu prend une gorgée de bière.

Osmanoglu : Delacroix, cependant, il était intelligent. Il pouvait voir cela. La première fois que je l’ai vu, il avait été là depuis deux ans et l’absinthe avait atteint son regard. Il a vu que tout ce qu’il avait fait était de créer plus d’égo sans valeur. Mais je crois… Je crois qu’une part de lui aimait la misère qu’il ressentait. Il écrivit ses meilleurs poèmes ici, tout le monde le dit. À propos du noir comme un miroir, et à propos – à propos d’autres trucs. Vous l’avez lu ?

Ramirez : Pas encore, non – difficile d’avoir une copie dans Sol.

Osmanoglu : Vous êtes l’univers d’à côté ! Devrait être facile. Sur Orchard, vous pouvez le trouver partout. Pas vraiment ici. Les gens n’aiment pas se rappeler de lui ici.

Ramirez : Pourquoi pas ?

Osmanoglu : Parce qu’il disait des vérités que les poètes ne veulent pas entendre. Ou parce que nous savons tous ce qui lui est arrivé. Oh, il y a ceux qui disent qu’il est retourné vers Orchard, mais tout véritable résident de Clairlampe sait qu’il a marché dans la nuit. "La nuit ne donne pas de simples réponses", il avait l’habitude de dire. Je lui tapotais juste sur l’épaule et lui disais que c’était OK et je… il n’était pas un homme bien, Sofia. Il voulait se détruire. Et nous n’aimons pas parler à propos de ça.

Ramirez : Suicide, c’est ça ?

Osmanoglu : Non, plus que ça. Je ne crois pas qu’il voulait mourir, finir. Il voulait annihiler l’idée de lui-même. Il venait ici et commandait de l’absinthe, encore et encore et encore, fixant la – la neige et essayant de deviner des formes. Puis, un jour, il était parti.

Ramirez : Je… je vois.

Osmanoglu : Tu devrais rentrer chez toi, Sofia. Rentre dans ton Sol, dans ta Fondation. Ce n’est pas un endroit pour les gens bien.

Ramirez : Alors que faites-vous là ?

Osmanoglu : Quelqu’un doit prendre soin des malades. Je t’ai vu regarder Kastamonu, depuis ta fenêtre.

Ramirez : Je ne vois pas de qu-

Osmanoglu : Homme grand. Porte un long manteau. Tu l’as vu, n’est-ce pas ? Descendant les rues pavées. Il était dramaturge, de Daevastan. Fumait ces pipes, écrivait avec les mains tremblantes sous les lampes à gaz. J’allume le feu et le garde au chaud mais il n’est pas revenu depuis des jours. Il a juste marché dans le brouillard, un pied rythmant une marche tardive, se retirant avec l’autre telle une faible silhouette sifflotante. Tu l’as vu et tu n’as rien dis. Je crois que tu es comme lui, d’une certaine façon.

Ramirez : …Ce sera tout pour le moment.

<Fin d’Enregistrement>

2. Structure et Société par le Dr Harry Grant, Conférencier en étude de l’Est du Multivers au Kings College de Londres.

SCP-5005 est, proprement dit, une série de cinq petits quartiers étroitement rassemblés autour d’une place centrale, le Square Woolf. Trois de ces quartiers ont été créés par les groupes artistiques variés présent dans SCP-5005 au travers des siècles, reflétant donc leur sensibilité ; les deux autres ont été fondés par des groupes de réfugiés.

Les quartiers sont :

  • Le quartier Kievien ou Victorien était le cœur d’origine de la cité, fondé par Jean-Antoine Delacroix en 2109. Le style architectural rappelle la fin du style Dnieperien, grossièrement analogue à un mélange d’architecture Victorien et Russe Impérial de l’Univers Sol mais avec quelques bizarreries telles qu'une adhérence stricte aux rues pavées et le placement régulier de lampes à gaz. Le romantisme ardent des fondateurs de la cité a fait de la structure de ce quartier un désordre délibéré. Il a souvent été admiré pour ses nombreuses places de rassemblement communal et ses concerts publiques fréquents.
  • Le quartier Éthérium a été créé pendant la Renaissance Cyberpunk des années 2350, en réponse aux horreurs de la Guerre de la Pomme Brûlée qui causa de sérieux dégâts à la Terre de l’Univers Orchard. La Renaissance Cyberpunk a été marquée par un profond cynisme et un désillusionnement envers les politiciens contemporains, reflétés par un style architectural délibérément modelé sur le déclin post-industriel et des sous-cultures basées sur internet. Le quartier possède de ce fait une architecture grandement variée et est renommé pour ses politiciens anarchistes, qui ont été crédités pour une régénération urbaine et sociale au travers de la colonie.
  • Le quartier Giotto a été créé par un groupe d’artistes de l’Univers Sol qui, en réponse à la Crise Namibienne des années 2390, désiraient un retour radical à la pré-modernité en réponse aux "démons du présent". Le groupe, violemment opposé à tout réalisme dans l’art, a créé le quartier comme un moyen de retourner à "un monde de lumière plus pure", construisant les bâtiments exclusivement selon l’architecture des églises Gothiques ou Romanes et avec une emphase sur les propriétés réflectrices de lumière des verres teintés. Les débuts de ce quartier ont été marqués par une moralité médiévale et ascétique, presque entièrement disparue aujourd’hui ; le voisinage moderne est principalement connu pour ses performances de passion biannuelles et son large spectre d’activités communales et caritatives.
  • Le quartier Néoclassique a été fondé par des réfugiés fuyant le Néo-Londres du début du 25ème siècle. Caractérisé par l’architecture britannique du 18ème siècle mais agrémenté d’espaces verts, de courbes et d’un désir déclaré de créer "Utopie", ce quartier a été planifié de manière rigide et rigoureuse comme une communauté idéale d’élites. Bien que ce projet ait été abandonné depuis longtemps, le voisinage est devenu un point de rassemblement pour les cercles littéraires, les jeunes artistes assistant régulièrement aux salons et aux festivals littéraires et de nombreux patrons s’installant dans le quartier.
  • Le quartier Nomade a été créé par les survivants des Tribus des Steppes Innombrables. La plupart des structures présentes sont des yurts et autres tentes de nomades utilisées par l’analogue de l’Asie Centrale de l’Univers Salome, mais au centre du quartier se trouve un temple manichéen dont la signification de l’architecture particulière est même au-delà de SCP-5005. Ce quartier est régulièrement engagé dans l’abri de réfugiés en provenance du multivers, une cause dans laquelle beaucoup d’habitants de SCP-5005 s’impliquent.

Malgré de nombreux différents historiques, les conflits et les désagréments entre ces quartiers sont désormais rares, la population dans son ensemble se mélangeant librement. Bien que chaque quartier possède ses propres célébrations, il y a un festival majeur célébré par la population dans SCP-5005 dans son ensemble : la "Parades des Bougies" ou "Chrizmata", tenue une fois par an durant un jour grossièrement analogue à la moitié de l’hiver dans l’hémisphère Nord de la Terre de l’Univers Orchard. Une description de ce festival par le Chercheur Junior Ramirez peut être trouvée ci-dessous.

La procession du festival commence à ce qui serait 6 h du matin pour le Kiev de l’Univers Orchard, le système de mesure du temps admis depuis la fondation de SCP-5005. Les habitants de tous les quartiers se rassemblent dans le square central pour s’engager dans une série de performances acrobatiques, lectures poétique, représentations artistiques ou récitals musicaux.

Le segment artistique de la communauté utilise essentiellement cet événement pour promouvoir et discuter leurs travaux variés tandis que le reste de la population les considère comme une forme de divertissement. Il est à noter que bien que beaucoup de ces travaux emploient le noir environnant comme leur matière sujet, il est rare d’entendre des discussions sur les ténèbres, autant pendant le festival qu’en dehors.

Cette activité se poursuit pendant plusieurs heures tandis que les propriétaires des tavernes locales s’engagent dans la tâche qui leur incombe traditionnellement : la construction d’un large bûcher au centre du square. La structure en résultant est énorme, mais à cause de la prédominance de brouillard et de neige dans SCP-5005, il est généralement inutilisable en tant que bûcher. Dans ces cas-là, la population se contente de joindre les mains et danser autour de la structure avant de retourner dans leur maison respective et de préparer un repas copieux.

Si le bûcher prend, cependant, alors des tables seront installées autour du feu et un festin partagé prendra place dans le square. La nourriture présente est un mélange de plantes qui ont poussé dans la substance du terrain aussi bien que de la nourriture importée, qui représente la vaste majorité de la nourriture consommée dans SCP-5005. Un grand nombre de délices Kievien et Strathclyde de l’Univers Orchard s’y trouvent ainsi que des brasseries maltées de l’Univers Salome, un délice apporté par les réfugiés tribaux qui s’est révélé étonnamment populaire en ville.

Après le repas, des bougies sont apportées par la populace et allumées sur le bûcher. Il sera généralement bien moins brûlant à ce stade et est habituellement approchable. Ayant allumé leur bougie, les habitants se mettent à se promener, individuellement et aléatoirement, vers les limites de la lumière de SCP-5005-1. Ils se répartiront à une distance raisonnable derrière les limites du cercle et, tenant leur bougie en l’air, se mettront à chanter plusieurs hymnes successifs. Les hymnes annuels sont votés lors d’une réunion paroissiale ; ils sont principalement de l’Univers Orchard mais quelques chansons de Sol et Salome sont entonnées. Il y a aussi régulièrement une reconstitution de chanson Sriskan ajoutée à cause de la superstition répandue que les Sriskans ont créé SCP-5005-1.

Le chant n’est pas impressionnant, tel qu’on pourrait l’attendre de centaines de personnes éparpillées sur une très large distance et ayant peu d’entraînement. D’autres observateurs ont désigné l’effet comme charmant ; il me semble que cela reflète l’obsession presque monomaniaque que les citoyens ont avec le motif de la lumière et du feu, présent dans de si nombreux travaux artistiques et important dans leurs conversations et leur culture. Le fait que tant de personnes voyagent pour comprendre ou pour être inspirés par la position non-matérielle de SCP-5005 mais finissent par embrasser ardemment les privilèges familiers d’une maison est bizarre et dérangeant.

3. Culture par Pierre Rachmaninoff, Lecteur en Histoire Littéraire à l’Université du Vieux Kiev.

La place de SCP-5005 dans le canon de la littérature, de l’art et de la musique multiverselle est considérée comme hautement signifiante. Son importance pour la Renaissance Cyberpunk de l’Univers Orchard est très documentée, tel que l’est l’impact de ce mouvement sur la culture de multiples cadrans universels. Peut-être moins bien connu est l’étendue exacte de figures artistiques ayant vécue ou ayant été inspiré par SCP-5005.

Les tavernes de l’Interprète, de la Cascade Flamboyante et du Vieux Sriska ont toutes été témoins de la formation d’un certain nombre de cercles littéraires. Le célèbre poète du 22ème siècle Fernand Borges a été profondément affecté par SCP-5005, écrivant son fameux poème "Le cœur de Baudelaire", une tentative à la Ulysse de dresser le portrait de la vie de tous les jours des habitants de la cité de façon largement épique. Les nouvelles historiques de Martha Vintage, toutes concernant des familles Sriskan et Harkhretien s’installant aux confins de l’espace, sont supposées avoir été inspirées par son séjour à la Cascade Flamboyante. Mais le plus célèbre résident littéraire reste Delacroix, dont l’influence sur les écrits de l’ensemble du Secteur Universel de l’Ouest est incalculable.

L’effet de "lumière de lune" unique de SCP-5005-1 et le sens de la communauté dans la colonie a été dressé de nombreuses fois dans les arts visuels. Les peintres Franco-Salomien Claude Karakorum, Mohammed Watteau et Fransisco de Shiraz ont tous été attirés vers SCP-5005, la toile de Karakorum La Chambre à Coucher de Delacroix étant parmi les œuvres d’art les plus célèbres du Secteur Ouest. L’influence musicale est moins facile à suivre mais un grand nombre de compositeurs renommés ont fait des visites. La symphonie "Chrizmata" et le septuor "pureté et froid" de Marius Konigsberg ont tous deux été composés durant son séjour dans SCP-5005.

Il est notable que les œuvres de visiteurs temporaires ou d’immigrants récents de SCP-5005 sont presque invariablement concentrés sur la non-matière entourant la colonie, tandis que ceux parmi les résidents de longue date sont souvent tournés vers la communauté, la lumière et les plaisirs sensuels. Des explications variées ont été données sur cette disparité de matière. De nombreux résidents temporaires déclarent qu’ils sont venus à SCP-5005 expressément pour voir la non-matière et que tout le reste n’est qu’une simple distraction, se dissuadant d’une exploration correcte du "mystère" du lieu. Ceux qui y habitent depuis plus longtemps parlent souvent de l’absurdité d’examiner la non-matière ou pensent que le but de SCP-5005 est d’agir comme un phare contre la non-existence. Les conditions météo inexpliquées ne sont jamais mentionnées (avec une seule exception discutée dans l’essai du Dr Franklin ci-dessous).

Ce qui suit est un entretien entre le Chercheur Ramirez et le poète reconnu de l’Univers Sol Juan Lumière, qui s’est installé définitivement dans la ville en 2276. Il est inclu ici pour donner un aperçu de la perspective de la plupart des habitants de longue date de SCP-5005.

Interrogateur : Chercheur Junior Sofia Ramirez

Lieu : Derrière la Taverne de la Cascade Flamboyante

Date : 12/12/2524

<Début d’Enregistrement>

Le Chercheur Junior Ramirez marche vers l’entrée arrière de la Taverne de la Cascade Flamboyante qui s’ouvre sur une large rue pavée d'une légère inclinaison. Du brouillard peut être observé tout autour, obscurcissant le reste de la rue. Les sons d’une réjouissance peuvent être entendus en provenance de la Cascade Flamboyante.

Un homme dans la trentaine, portant un long et épais manteau, fume un cigarillo à l’extérieur de l’entrée. Ramirez l’approche.

Ramirez : B-bonjour ? Juan Lumiere ?

Lumière : Le seul et l’unique. Vous êtes cette fille de la Fondation, n’est-ce pas ? Qui crèche chez l’Interprète ?

Ramirez : Chercheur Junior Sofia Ramirez.

Lumière : Un nom sympathique. Je ne peux que supposer, étant donné cet appareil d’enregistrement sur votre épaule, que vous êtes venue pour m’interroger.

Ramirez : Si nous pouvions juste entrer à l’int-

Lumière : Je préfère rester dehors. Ils sont brillants et joyeux là-dedans. Je vais attendre jusqu’à ce que le feu soit moins vif et la compagnie plus sélective. Laissez les jeunes avoir leurs plaisirs.

Ramirez : Quel âge avez-vous ?

Lumière : Deux cent soixante-dix-huit. Je ne les fais pas, n’est-ce pas ? Les avantages de cette cité. J’ai vieilli de 6 ans durant le temps que j’ai passé ici, à mon avis. Mais personne ne vient jamais ici pour la vie éternelle.

Ramirez : Je me suis posé la question à ce propos.

Lumière : C’est parce que ça ne se ressent pas comme ça le devrait. Vous ne sentez pas que vous vivez plus longtemps, juste que ces années ont été étirées plus longtemps. Comme de la peau étirée sur un tambour. Vous ne vous développez jamais correctement.

Ramirez : Vos écrits, si.

Lumière : Je ne pensais pas que qui que ce soit de Sol ait jamais entendu parler de moi.

Ramirez : C’est – bon, pour être honnête, c’est votre travail qui m’a en premier amenée ici. Vous êtes inhabituel. Vos plus récentes œuvres parlent du feu et de la lumière, mais avec beaucoup plus d'inventivité que la plupart des autres anciens d’ici.

Lumière : Vous aimez les nouvelles œuvres, alors ?

Ramirez : Je – je les aime assez.

Lumière : Mais vous préférez les plus anciennes.

Lumière soupire et écrase son cigarillo.

Lumiere: Tout le monde préfère les plus anciens. Ils ne comprennent pas pourquoi quelqu’un viendrait à Clairlampe juste pour écrire sur les choses de leur propre vie. Pour eux, dans leurs salons Kieviens, cet endroit est juste la frontière sauvage, le mystère au-delà de tout mystère, le bout de toute la création. Ils veulent quelque chose de sauvage, pas quelque chose de fabriqué maison.

Ramirez : N’est-ce pas naturel ?

Lumière plisse les yeux, cachant ses mains dans les poches de son manteau.

Lumière : Est-ce que vous écrivez, quoi que ce soit ? Vous composez ?

Ramirez : Je – je joue un peu de violon. J’écris quelques trucs dans mon temps libre.

Lumière : Mais ce n’est pas pour ça que vous êtes ici. Vous êtes venue pour résoudre ses mystères.

Ramirez : Il y en a tellement.

Lumière : Vous aboyez devant le mauvais arbre, jeune fille. Vous ne résoudrez rien du tout. Vous devriez aller à l’intérieur.

Ramirez : Je vais bien. Je ne suis pas ici pour faire la fête.

Lumière : Alors telle est votre méprise. J’en ai vu tellement comme vous parvenir ici. Vous avez lu Delacroix ?

Ramirez : J’ai récemment acquis une copie. Je n’en ai pas lu encore beaucoup, cependant.

Lumière : C’est son dernier poème qui, s’il n’est pas compris, alors au moins donne un aperçu de cet endroit. Grossier, presque comme une régression dans la juvénilité, mais la seule chose qu’il ait écrite qui projette une lumière sur les jeunes brillants qui viennent ici, pleins d’opium et de rêves. Vous croyez que les gens viennent ici pour voir le noir ? Ils viennent ici car ils pensent qu’ils le devraient. Ils pensent que l’inspiration est faite de l’extérieur, les profondeurs de l’âme humaine, les passions ravagées de la vieillesse. Ce n’est pas ça. L’inspiration est la poussière sur le lambris et l’odeur de l’orge, la chaleur des landes, l-

Ramirez : Il y a un noir infini là-dehors, une lumière qui ne devrait pas exister au-dessus. Pourquoi devrais-je venir ici pour jouer à l’imbécile ? Cette ville ne devrait pas exist-

Lumière : Elle allait exister de toute façon. Cet endroit est inévitable.

Ramirez : Qu’est-ce que ça veut dire ?

Lumière : Pourquoi n’avez-vous pas aidé Kastomonu ?

Il y a une pause de quelques secondes.

Lumière : Vous buvez, de même que moi ou les autres. Mais vous buvez du gin glacé dans le silence de votre chambre. Vous passez des heures et des heures à questionner, taper, essayer de donner un sens aux choses. Je vous vois à votre fenêtre, fixant la nuit dans les yeux. Et vous avez regardé tandis que Kastomonu s’engageait simplement dans la nuit, car vous ressentiez la même chose que lui.

Ramirez : P-pourquoi vous -

Lumière : Parce que je vous ai déjà vue auparavant, un millier de fois. L’artiste tombant sur son pinceau comme une épée. L’écrivain qui voit Dieu dans un grain de ténèbre. Je les arrête parfois, mais souvent ils m’ignorent. La sagesse de la jeunesse et tout ça. Un beau jour, ils vont marcher dans la nuit, dans la chambre sourde du mystère composé. Ne comprenant jamais que nous avons construit cet endroit pour être un phare contre ça, l’inévitable soupir de défiance humain dans la nuit.

Lumière boutonne sa veste et commence à s’en aller.

Ramirez : Où allez-vous ? Je n’en ai pas encore fini avec vous !

Lumière : Allez vers les feux, Chercheur Junior Sofia Ramirez. Trouvez un nom plus court. Parce que vous apprendrez d’une façon ou d’une autre qu’il n’y a rien là-dehors.

Lumière descend la rue et disparaît dans le brouillard, sifflotant le Beau Danube Bleu. Ramirez le fixe pendant quelques secondes avant d’éteindre sa caméra.

<Fin d’Enregistrement>

4. Impact Psychologique Par le Dr Hans Freiburg, Psychologue de la Fondation de Niveau 3.

L’effet émotionnel et psychologique que SCP-5005 a sur une grande proportion de ses résidents est particulièrement digne d’intérêt. Un minimum de 14 disparitions a été enregistré dans la ville quelle que soit l’année donnée. Des enquêtes approfondies par les forces de police locales et les chercheurs de la Fondation les ont identifiés comme étant presque exclusivement des suicides.

Les raisons de ce taux de disparition dans une ville de la taille de SCP-5005, avec ses standards de vie généralement élevés, ne sont pas complétement claires. Les effets psychologiques d’un manque de lumière du soleil ou d’un régime relativement monotone ont été considérés, ainsi que l’a été le simple danger d’une source de lumière imprévisible, mais l’indice le plus intéressant est que l’impressionnante majorité des disparitions provient d’artistes, d’écrivains et particulièrement d’académiciens qui ont résidé dans la ville moins d’un an.

Ces résidents montrent souvent un schéma de comportement similaire dans les semaines précédant leur disparition : une obsession sur la non-matière entourant la ville, une dépendance accrue aux narcotiques et une production accrue malgré une qualité moindre des travaux. De nombreux habitants tentent d’intervenir mais avec peu de succès ; les individus affectés sont prompts à devenir de plus en plus isolés et agressifs envers les autres.

4 membres du personnel de la Fondation sont connus pour avoir disparu dans SCP-5005 depuis que le traité de Sarai a été signé, tous s’étant apparement suicidés par la non-matière. Bien que cela représente une cause d’inquiétude pour le personnel de la Fondation, la nature inévitablement limitée de provisions de santé mentale au sein de la Fondation signifie que cette situation est difficile à éviter.

Pour un exemple de certaines des inquiétudes typiques émises par l’unité psychiatrique de la Fondation, ce qui suit est un extrait du rapport du Directeur Franklin sur un contrôle du Chercheur Junior Ramirez en décembre 2524.

Après le repas, le Dr Ramirez m'emmena à sa chambre pour me montrer quelques-unes de ses premières découvertes. À ce moment, j'avais remarqué plusieurs choses qui m'inquiétaient. Ayant connu le Dr Ramirez depuis plusieurs années, sa voix semblait nettement plus fatiguée que d'habitude. Elle semblait également nerveuse et transpirait à profusion. À plusieurs reprises, j'ai cru sentir de l'alcool dans son haleine.

Sa "chambre" se révéla n'être qu'une chambre à coucher simple et peu coûteuse du dernier étage de la Taverne. Il y avait peu de chauffage et aucune lumière, la fenêtre ouvrant sur le quartier Giotto. Je lui ai demandé pourquoi elle avait choisi cette chambre alors que nous lui avions allouée une somme généreuse ; elle répondit que les chambres des étages inférieures étaient "trop bruyantes" et qu'elle avait besoin de silence pour travailler. J'ai cru cela plausible à ce moment – les tavernes de SCP-5005 ne sont pas connus pour être des lieux sereins propices à l'étude – mais à y réfléchir je me suis souvenu que 2 précédents chercheurs, Kobold et MacBride, avaient changé leur commodités ne manière similaire. Tous deux ont dû être poussés hors de SCP-5005, et tous deux avaient développé la notion qu'une chambre plus haute les aurait rapprochés de la "source" de la non-matière de la ville, un curieux morceau de superstition non scientifique.

Je remarquais également, bien que la chambre à coucher semblait se trouver dans une condition organisée, qu'il y avait une fine couche de poussière sur de nombreuses surfaces et quelques signes distinctifs étaient visibles indiquant beaucoup de ménage en très peu de temps. Le lit ne semblait pas avoir été utilisé. Plusieurs livres de fiction, également couvert de poussière, reposaient sur les étagères. Seules la poésie de Delacroix et deux nouvelles de Lumière semblaient avoir été lu en tout. Il y avait une bouteille de gin à moitié vide sur le manteau de la cheminée, que Ramirez remarqua et jeta dans une tentative sans conviction de subterfuge.

Ses notes – écrites à la main – étaient étonnamment grossières. Elle ne semblait utiliser sa tablette digitale que pour nous envoyer des données. L'organisation hasardeuse expliquait en partie la diminution de la qualité de son travail, mais les changements étranges de ton dans l'écriture et le manque de professionnalisme dans les interrogatoires devraient encore faire l'objet d'une enquête. À cet instant, j'ai regretté d'avoir laissé d'autres projets retenir mon attention de SCP-5005. J'ai envoyé Sofia ici à cause de sa résilience maintes fois démontrée et de sa fiabilité, pensant que je pouvais laisser les recherches de la ville en mains sures. Cependant, il est devenu abondamment clair que les effets que cet endroit a sur la psyché humaine ne sont pas si facilement prédictible.

J'ai posé quelques simples questions à propos de sa vie ici – est-ce qu'elle s'accommodait bien, appréciait-elle la culture locale – et ça ne lui prit pas longtemps pour devenir paranoïaque et en colère vis-à-vis de ma présence. Elle se moqua ouvertement des habitants étant "ruraux", pensant que leurs traditions culturelles et leur communauté étaient "futiles" dans le contexte de leur environnement. Elle se lamenta sur leur manque de curiosité envers SCP-5005-1, le terrain et la non-matière environnante. À ma surprise, elle montra également peu d'intérêt aux écrits de Lumière, quelque chose qui était une de ses passions auparavant et dédaigna activement Delacroix, désignant son dernier poème comme "une merde irrécupérable qui ne comprend rien".

La véritable nature de son intérêt devint vite apparente. Elle avait dessiné un schéma, basé sur les angles de la lumière de SCP-5005-1, pour trouver un lieu où les lois bizarre de la physique permettraient à quelqu'un de voir l'entièreté du terrain sur lequel repose SCP-5005. Elle avait accompli une extraordinaire quantité de recherche, identifiant cette supposée localisation au point précis et conceptualisant un véhicule qui devait croyait-elle transporter des gens en sécurité vers et depuis ce lieu. C'était de la folie, et je lui en ai dit autant. Cette "localisation" était si éloignée qu'aucun véhicules, quel que soit l'ingéniosité, ne pourrait maintenir ses occupants vivants pour le voyage de retour. Elle ne voulut pas l'entendre, et il devint clair qu'elle ne désirait plus ma présence plus longtemps.

Je ne lui parlai pas de mon intention de la faire rappeler, craignant que cela n'endommage plus encore son état émotionnel. Pourtant, c'est ma recommandation sans ambiguïté qu'elle soit remplacée à son poste aussi tôt que possible. SCP-5005 pourrait avoir une quantité négligeable de matériaux exploitables en son sein, mais nous ne comprenons toujours pas complétement la ville, ses mystère, son étrange magnétisme pour les artistes et écrivains ou les nuances de la culture locale. Ce n'est pas une assignation facile et elle nécessite une quantité plus importante d'attention que ce que nous lui avons donné jusque-là.

5. Recherche Future par le Directeur Hamish Franklin.

Le résultat de tous ces aspects de SCP-5005 est que la Fondation a de nombreuses directions de recherche potentielles. Bien que les aspects culturels et sociaux de la ville restent importants (et leur relation avec leur environnement en particulier reste une zone inexplorée), ce sont les questions physiques qui représentent le plus grand potentiel : l'identité des créateurs de SCP-5005-1 et leurs raisons de faire cela, sa mécanique interne et la nature du terrain entourant la ville.

Une dernière anomalie notable se trouve être les conditions météorologiques inhabituelles de la ville. Étant donné que l'Univers Orchard manque de neige épaisse et de brouillard, cela a été souvent considéré comme une des attractions clés des colons initiaux. Leurs origines et sources sont complétement inconnus, cependant, et très peu de théories crédibles ont été émises pour l'expliquer. Provenant d'un point quelque part au-dessus de SCP-5005-1, la neige tombe assez régulièrement pour garder la ville couverte d'une fine couche en permanence. La source du brouillard n'est pas claire non plus, mais dans les deux cas les conditions météorologiques semblent identiques à celles qu'on peut trouver dans Sol ou d'autres univers similaires.

Un problème lié est l'absence quasi-complète de ces conditions dans quelque travail littéraire ou artistique que ce soit. Les chercheurs ont noté que les habitants en discutent rarement, semblant souvent évitant et effrayés lorsque le sujet est soulevé. Les chercheurs eux-mêmes ont déclaré ouvertement que la météo les faisait se sentir "incertains" ou "perdus". Des tests étendus ont écarté la possibilité de tout effet mémétique ou danger sensitif.

Comme mentionné ci-dessus, le seul travail créatif connu évoquant ces conditions est le poème final du fondateur de SCP-5005, Jean-Antoine Delacroix. Il est écrit dans un style bien plus moderniste que les autres travaux de Delacroix et ne montre pas la même maîtrise technique. Cela peut être attribué en partie à sa nature de travail inachevé, trouvé écrit sur son bureau le matin après sa disparition. Il est reproduit dans son entièreté ci-dessous.

Une entrée froide traverse la montagne
Où je t'ai enterré. Sel et eau maligne,
Murmurent sous les rivières de cendres
Où tu fuis, riant,
Ce rictus tourna à l'amer.

Ici, aux confins du regard humain,
Je fixe dans le noir miroir ;
Ce miroir qui déchire mes os ravagés
Et apporte du monde une telle image de désarroi.
Son char brisé, lumineux,
Ses rêves de tous les artistes affamés
Travaillant dur sous opium
Ou mijotant doucement dans la peine
Se défaisant du vernis qui recouvre le monde
Ne laissant que le silence, doux et froid dédain

Les cœurs et chansons qui saignent sous faible lumière
Ont trainé au feu ceux qui fort se serrent,
Leur peur primale, extatique
Jetée à la merci des pinces. Je marche,
Une silhouette dans le brouillard d'anciennes peines
Au-delà de ces histoires jumelles
Et dans la neige, dans la terre,
Sans tirades d'ennemis
Ou platitudes d'amis.

La neige pourrit, complexifie, ennui,
La nuit ne donne pas de simples réponses.

Addendum 1 : Le 31/12/2524, le Chercheur Junior Ramirez disparut de son logement de la Taverne de l'Interprète. Une recherche par les habitants et le personnel de la Fondation ne découvrit que des empreintes de pas dans la neige, se dirigeant vers le bord de la ville.

Dans l'après-midi du 01/01/2525, un signal a été reçu depuis une station de surveillance temporaire installée dans SCP-5005. Celui-ci semblait montrer un enregistrement vidéo de la caméra d'épaule du Chercheur Junior Ramirez depuis un endroit dans la non-matière. L'analyse de l'enregistrement montra qu'il a été transmis plusieurs heures plus tôt depuis le lieu spécifié dans sa conversation avec le Directeur Franklin. Bien qu'il soit théoriquement possible pour elle d'avoir fait ce voyage sans aide, elle aurait été proche de la mort au moment où elle aurait atteint la localisation (comme sa condition apparente dans l'enregistrement le prouve).

Une retranscription de cet enregistrement est disponible ci-dessous.

<Début d'Enregistrement>

L'image s'ouvre sur la non-matière ; cela donne un écran noir. Des toussotements peuvent être entendus.

Ramirez : 'Vous l'avais dit… Hamish, je vous l'avais dit. Vous vous teniez là et vous aviez tort, et j'avais raison, et… et…

Il y a une respiration forte pendant quelques secondes.

Ramirez : Mais vous ne devinerez pas, vous ne devinerez jamais…

La caméra se tourne. Au loin, SCP-5005 peut être vue en dessous de SCP-5005-1. La lumière de SCP-5005-1 se réfracte au travers de la non-matière d'une façon qui montre l'entièreté du terrain.

Le terrain se révèle être le corps d'une baudroie Harkhretienne augmentée. Une grande partie du corps a été érodé par la non-matière mais la face et la mâchoire sont clairement visibles. SCP-5005-1 peut être clairement identifié comme l'esca du poisson, le "leurre" que les baudroies possèdent pour attirer les proies vers elles. Ses yeux, d'une teinte laiteuse typique des baudroies, sont également visibles.

Ramirez peut être entendu riant hystériquement pour approximativement trente secondes. Ce rire est ensuite interrompu par des toussotements ; du sang peut être vu flottant devant la caméra.

Ramirez : C'est cela, n'est-ce… n'est-ce pas ? La fin de la voie. Le puzzle complet. Juste le corps mourant des pionniers d'Harkhret.

Il y a une pause, après laquelle des sanglots peuvent être entendus.

Ramirez : Je me demande s'ils sont morts ici. Ou s'ils se sont enfuis, ou – ou s'ils ont trouvé quelque chose de mieux là-dehors. Je me demande si… si…

D'autres sanglots peuvent être entendus pendant 12 minutes, avant de s'effacer entièrement. Du brouillard et de la neige peuvent être vus s'approchant depuis les côtés de la caméra, obscurcissant graduellement son champ de vision jusqu'à ce que plus rien ne soit visible. L'enregistrement visuel se coupe.

Ramirez : (murmurant) La nuit ne donne pas de simples réponses.

L'enregistrement audio se coupe.

<Fin d'Enregistrement>

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