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Crédits
Titre original : SCP-498-FR – Explosif maritime
Auteur : Oreobanane
Date de publication : 27 juin 2021
Informations sur la photo : Photo prise par l'auteur à l'aquarium des Sables d'Olonne, CC BY SA 3.0
Information sur le dessin : Dessin fait par l'auteur, CC BY SA 3.0
Objet no : SCP-498-FR
Niveau de Menace : Jaune ●
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : À des fins d’études, 20 instances de SCP-498-FR ont été confinées dans un aquarium d’eau salée de la Zone-Mem et une colonie de 10 instances est confinée par le Site Nettuno. Ce nombre doit être respecté impérativement, afin d'éviter une surpopulation qui serait due à la reproduction des spécimens. SCP-498-FR doit être nourri chaque jour avec 2 kilogrammes de poissons et de crustacés. La température de l’eau doit être comprise entre 15 et 20°C. Dans le cas où la température augmenterait, un flux d’eau froide doit être envoyé dans l’aquarium afin de le rafraîchir. L’aquarium doit contenir des coraux, des roches et des plantes pour respecter l’habitat naturel de la colonie, et ne doit pas être rempli jusqu’à ras bord, pour permettre à SCP-498-FR de chasser.
Des agents infiltrés au sein des autorités maritimes françaises et italiennes et situés aux abords des côtes méditerranéennes sont chargés de faire remonter les informations concernant de possibles manifestations de SCP-498-FR à la Fondation. Une élimination ou une capture sera ensuite décidée. D’éventuels naufrages ou explosions à cause de SCP-498-FR doivent être justifiés par des "problèmes techniques" ou la présence de roches sous-marines. Dans le cas où des survivants diraient avoir vu l’entité, il leur sera expliqué que la présence de rascasses volantes est fréquente dans la zone où ils se trouvaient.
Les communications de l'avancée des études sur l'anomalie doivent être régulièrement adressées au docteur Meyer ainsi qu'au docteur Arianna Contadi, directrice du site Nettuno.
Des exemplaires de SCP-498-FR dans leur cellule de confinement à la Zone-Mem.
Description : SCP-498-FR est le nom donné à une colonie de 30 Pterois miles, un animal de la famille des Scorpaenidae, plus connu sous le nom de rascasse volante de l’Océan Indien. Les instances possèdent des caractéristiques communes avec leurs homologues normaux, tel qu'une taille comprise entre 30 à 40 cm à l'âge adulte ainsi que de multiples appendices venimeux. Les couleurs de SCP-498-FR varient du blanc à l’orange, mais toujours avec des rayures bleues. Il est à noter que les jeunes instances ont une couleur presque noire et que leurs appendices sont plus longs et plus venimeux.
La seule façon de distinguer SCP-498-FR de rascasse volantes normales est la couleur des rayures : celles de SCP-498-FR sont bleues, similaires à la couleur du Paracanthurus hepatus, tandis que celles d'un individu normal sont noires ou marron.
SCP-498-FR est capable de cracher par la bouche et les appendices une substance explosive au-dessus de la surface pour chasser ses proies. Cracher des jets d’eau par la bouche étant la spécialité des Toxotes jaculatrix, un croisement entre les deux espèces est supposé. SCP-498-FR aurait été introduit par l’homme en Méditerranée, étant donné que ce n’est pas l’habitat naturel ni des rascasses ni des poissons archers, tous deux originaires de l’Océan Indien. SCP-498-FR, tout comme les rascasses volantes normales, est une espèce invasive et a rapidement commencé à se nourrir d’autres poissons, détruisant l’écosystème des régions dans lesquelles elles ont été introduites, le long des côtes du Sud de la France et du Sud de l’Italie.
Les études faites par le Département de biologie marine du Site Nettuno ont démontré que la substance crachée par SCP-498-FR contient un fort taux de trinitrotoluène, une substance chimique plus connue sous le nom de TNT. Cette substance est capable d’exploser au contact et se révèle plus efficace sur les pierres et le métal. Cette capacité est à l'origine du naufrage de plusieurs navires en Méditerranée. Initialement attribués à une hausse de la piraterie, ces phénomènes ont attiré l'attention de la Fondation lorsque certains survivants commencèrent à décrire "des poissons avec des épines à la place des nageoires" cracher des jets de liquide par leurs appendices quelques secondes avant le naufrage ou l’explosion de leur embarcation. Envoyés sur les lieux, des plongeurs de la Marine Nationale ont été surpris de trouver ce qui s'apparentait à des rascasses volantes, poissons ne vivant pas dans ces eaux. La capacité anormale de SCP-498-FR a été confirmée lorsque les plongeurs ont vu l’entité s’approcher de leur bateau, remonter à la surface et cracher sur le moteur un jet qui a immédiatement fait exploser le navire, tuant █ membres de l’équipage.
Il est à noter que la substance émise par SCP-498-FR n’a pas été testée sur les êtres humains, les décès rapportés sont les conséquences des naufrages ou des blessures graves dues à l’explosion. Il est supposé que SCP-498-FR fait exploser des bateaux plus par peur que par véritable envie de chasser, mais les instances ayant survécu aux dégâts causés par les naufrages n’hésitent pas à consommer les cadavres humains qu’elles trouvent, bien qu'elles se nourrissent le plus souvent, comme leurs congénères non anormaux, de petits poissons et de crustacés, sur lesquelles elles projettent des jets d'eau ou, comme une rascasse volante normale, en rabattant leurs proies vers elles grâce à leurs nageoires. Mais il est à noter qu'elles n'hésitent pas à chasser des oiseaux marins en tirant des jets d'eau ou de TNT à haute pression à haute altitude.
SCP-498-FR vit et chasse en bande, mais il est arrivé plusieurs fois que des spécimens, mâles la plupart du temps, entrent en conflit, lors de la période de reproduction, par exemple. Lors d'un conflit, les spécimens se tirent des jets d'eau à très haute pression les uns sur les autres, occasionnant de graves dommages pouvant aller jusqu'à la mort de l'un des spécimens.
Il est également à noter qu’une température inférieure à 20°C, donc différente de la température à laquelle sont habituées les rascasses (environ 28°C), anesthésie SCP-498-FR. L'entité nage alors plus lentement et, ne pouvant plus cracher la substance explosive contenue dans les appendices, devient inoffensive. Dans ce cas, SCP-498-FR se contente de chasser à la manière des rascasses volantes normales, sans cracher de jets d’eau comme les poissons archers.
Découverte : SCP-498-FR a été trouvé en avril 2014 sur les côtes de la Libye par la FIM italienne Legio Atlantidis lors de l’attaque d’une base récemment abandonnée du Conseil Fasciste Occulte (CFO), qui était soupçonnée de concevoir et développer l’entité. Un document du Bureau Africain des Affaires Occultes (BAAO) y a été retrouvé, ce qui laisse à penser que le CFO l’aurait volé. En raison de possibles liens avec un autre GdI français, la branche française de la Fondation SCP recherchait activement ce document sans jamais l’avoir retrouvé. Contacté par des informateurs, le docteur Joachim Meyer, directeur de la Zone-Mem, a réclamé ce document plusieurs fois, sans recevoir de réponse. Devant ce refus et le besoin d’étudier SCP-498-FR en raison des liens de l’entité avec le BAAO, la décision d'entrer en contact avec la Branche Italienne fut prise, afin de récupérer le document et l'entité. Il a été contacté quelques jours plus tard par le docteur Arianna Contadi, ex-capitaine de la FIM-II, alors très récemment nommée directrice du Site Nettuno suite à une restructuration en urgence causée par de graves troubles en interne, ayant sensiblement retardé la mise en relation. Cependant, si le docteur Contadi a envoyé le document du BAAO, elle n'a pas accepté de céder l'entièreté de l'anomalie.
BUREAU AFRICAIN DES AFFAIRES OCCULTES
COMMISSION D'ENQUÊTE N° : E.5090.1961- - "Carthage-34"
STATUT : DÉROBÉ – AFFAIRE EN COURS
RESPONSABLE : Commissaire Louis VALLÈS
FAITS : Le 21/06/1958 à 10h45 au port de Benghazi (Libye), plusieurs navires de guerre et de commerce ont explosé, causant ███ décès et laissant croire à une attaque terroriste qui a plongé la ville dans la panique. Des cadavres de Pterois miles ont été retrouvés près des épaves, flottant à la surface. D’autres spécimens, bien vivants ceux-ci, dévoraient les corps des marins morts.
Dessin fait par l’un des survivants de l’explosion.
OBJET :
RÉPONSE :
- Évacuation du port
- Intervention du 2ème Régiment de Marche Occulte
- Invention d’une histoire de couverture expliquant l’explosion par une avarie de moteur d’un des navires, les autres ayant été détruits par la déflagration
- Capture pour étude des spécimens de pterois miles vivants
BILAN :
- Entité dérobée le 27 novembre 1961. Soupçons portés sur le Conseil Fasciste Occulte italien.
- Pertes civiles : ███
- Pertes militaires : ██
- AFFAIRE EN COURS
DATE : 22 juin 1958
OBJET : Interview d’un marin survivant
INTERROGATEUR : Commissaire Louis VALLÈS
INTERROGÉ : Monsieur Armand FAURE, marin rescapé du navire de commerce [DONNÉES SUPPRIMÉES]
Commissaire Louis VALLÈS : Bien, bonjour, monsieur Faure, comment vous sentez-vous ?
A. FAURE : Je vais mieux, même si je suis encore choqué par le naufrage.
Commissaire Louis VALLÈS : Racontez-moi l’événement.
A. FAURE : Et bien… On arrivait au port, on commençait les manœuvres d’amarrage, prêts à décharger notre marchandise, comme d’habitude. Enfin, la routine, quoi. Ça fait 20 ans que je fais ce métier.
Commissaire Louis VALLÈS : Tout se passait bien ?
A. FAURE : Ah oui, oui, comme toujours. On a un capitaine expérimenté. Enfin, on avait… Il a malheureusement passé l’arme à gauche dans le naufrage. (pause) Mais c'est hors sujet, excusez-moi. Donc tout se passait bien, puis le navire a été secoué à bâbord.
Commissaire Louis VALLÈS : Avez-vous tout de suite compris à quoi c’était dû ?
A. FAURE : Au début, non, on a cru qu’on avait heurté le quai. Mais le quai était à tribord, puis notre capitaine était un excellent pilote, il aurait jamais tapé le quai. Ça pouvait pas être des roches sous-marines, on sait qu’il n’y en a pas à cet endroit. Ce serait stupide qu’il y en ait, d’ailleurs, à proximité des quais de débarquement…
Commissaire Louis VALLÈS : Et ensuite ?
A. FAURE : On a entendu un appel de la salle des machines. Y avait un trou dans la coque ! Puis un navire a coulé à l’autre bout du port ! On a pensé à une bombe ! Et on pouvait pas repartir, notre bateau avait un trou !
Commissaire Louis VALLÈS : Qu’avez-vous fait à ce moment-là ?
A. FAURE : Ceux qui ont pu évacuer l’ont fait… Mais je sais que d’autres ont pas pu… Comme notre capitaine, par exemple… Le bateau a fini par couler aussi… Je sais pas combien de camarades sont morts…
Commissaire Louis VALLÈS : Avez-vous finalement vu ce qui a fait couler votre navire et l’autre ?
A. FAURE : N… Non. Lorsque je suis remonté à la surface, j’étais au milieu de cadavres de rascasses volantes. C’est bizarre, ces saletés venimeuses vivent dans le Pacifique, pas en Méditerranée… Elles étaient pas censées être là… (observe le commissaire Vallès d’un air interrogatif) Vous pensez qu’elles auraient pu se trouver sous la coque et être tuées dans le naufrage ? Elles peuvent tout de même pas l’avoir causé ?
Note de fin : Des amnésiques ont été administrés à Monsieur FAURE et les rascasses vivantes ont été capturées et confinées pour étude.
DATE : 14 septembre 1958
OBJET : Interrogatoire d’un marin rescapé
INTERROGATEUR : Docteur Claude VERNE, responsable des études sur l’anomalie
INTERROGÉ : Hicham EL-AHMED, mécanicien du navire Djebbel Amilah
Docteur Claude VERNE : Racontez-moi comment votre bateau a coulé. Vous dites que des poissons ont fait un trou dans la coque ?
H. EL-AHMED : Oui… Des rascasses volantes… Y en a pas par ici, normalement… Mais…
Docteur Claude VERNE : Mais quoi ?
H. EL-AHMED : Je vais vous le dire. Mais je suis pas fou, hein, je vous dis la vérité.
Docteur Claude VERNE : Je sais. Racontez-moi, maintenant.
H. EL-AHMED : Alors, on arrivait à Sousse, tout se passait bien. Bon, c’était la nuit et y avait un orage, mais la mer restait navigable, ça allait. Moi, j’étais sur le pont, à voir un problème technique sur une des cheminées.
Docteur Claude VERNE : Et donc ?
H. EL-AHMED : Y a eu un éclair, un gros éclair. Ça a illuminé le ciel, on avait l’impression d’être en plein jour. Et puis…
Docteur Claude VERNE : Et puis ?
H. EL-AHMED : Une pluie de rascasses volantes est tombée du ciel. Depuis un gros nuage. Je vous jure que je suis pas fou, elles tombaient du ciel, partout autour du bateau et même sur le pont ! Celles-là, on les a rejetées dans la mer. Mais je pense qu’on aurait pas dû…
Docteur Claude VERNE : Pourquoi ?
H. EL-AHMED : On a fini par s’amarrer à un quai du port de Sousse et on pensait que tout allait bien, et l’orage avait finir par se calmer. Puis, juste avant de descendre…
(La respiration de monsieur EL-AHMED s’accélère)
H. EL-AHMED : On a vu les rascasses s’approcher d’un autre bateau. Elles ont craché dessus toutes en même temps, des sortes de jets d’eau, à très haute pression. Le bateau a coulé presque instantanément, on n’a rien pu faire.
Docteur Claude VERNE : Combien de rascasses y avait-il ?
H. EL-AHMED : Je sais pas, j’ai pas compté, j’avais trop peur.
Docteur Claude VERNE : Je comprends. Que s’est-il passé ensuite ?
H. EL-AHMED : Les rascasses se sont mises autour de notre bateau… On a vite compris qu’elles allaient nous couler nous aussi, alors on a tous essayé de sauter à quai ou dans l’eau. Mais on a pas tous pu.
Docteur Claude VERNE : Elles ont coulé votre navire.
H. EL-AHMED : Oui. Pareil, presque instantanément.
Docteur Claude VERNE : De la même façon que l’autre ?
(Monsieur EL-AHMED hoche la tête)
Docteur Claude VERNE : Et les rascasses se sont attaquées à vous ?
H. EL-AHMED : Non, parce que j’ai pas bougé. Mais d’autres collègues ont essayé de s’enfuir à la nage, et ces saloperies les ont poursuivies ! Et puis… et puis… Oh, c’était dégueulasse !
Docteur Claude VERNE : Et puis quoi ?
H. EL-AHMED : J’ai vu qu’elles mangeaient les corps de mes collègues morts ! C’est horrible, ce truc est une malédiction qu’Allah nous a envoyée, il a fait tomber ces saloperies du ciel pour nous punir !
Note finale du docteur VERNE : Les survivants des deux navires coulés ont été amnésiés. Cependant, cette histoire de rascasses volantes tombées du ciel me fait penser aux failles dimensionnelles typiques de celles qu’utilise le Royaume d’Univers’Île pour arriver sur Terre. Il faudra surveiller cela pour ne pas que des attaques comme celles de la Première Guerre mondiale se reproduisent, et recourir aux accords de Bordeaux signés avec la Fondation en 1924.
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Quelques jours après la récupération du document BAAO, est arrivé dans la boite mail du docteur Meyer un message du docteur Contadi :
De : Docteur Arianna Contadi, directrice du Site Nettuno
A : Docteur Joachim Meyer, directeur de la Zone Mem
Objet : Document concernant SCP-498-FR
Docteur Meyer
Suite à notre entrevue, nous avons pensé qu’il vous serait utile d’avoir la lettre que mon prédécesseur, Virginio De Bonis, écrivait au Dictator, dirigeant du CFO (cause pour laquelle il a été démis de ses fonctions et pour laquelle je l'ai remplacé). Utile non seulement pour mieux étudier l’anomalie, mais également pour comprendre les changements qui lui ont été apportés par rapport au document du BAAO, modifications servant bien sûr les objectifs terroristes qui caractérisent le CFO. Cette lettre a été traduite par l'un des agents de la Legio Atlantidis, à moitié français, j’espère qu’elle vous servira. Vous la trouverez en pièce jointe.
Salutations distinguées
Docteur Arianna Contadi
J’ignore si vous avez été prévenu, mais cette ordure d’Arianna Contadi et sa FIM ont capturé nos rascasses explosives. Nos hommes ont dû abandonner la base en les voyant arriver, et je ne sais pas s’ils vous ont averti des modifications que nous sommes parvenus à faire sur l’anomalie. Dans le doute, je vous la transmets.
Les modifications effectuées ont été une réussite. Les rascasses peuvent désormais cracher du TNT par la bouche, à faible distance cependant. Nous avons dévié certaines veines et tubes vers la bouche pour qu’elles puissent également produire des jets de TNT à haute pression par cet orifice pour pouvoir, à l’avenir, détruire des structures telles que des ports, des stations balnéaires, des chantiers navals et, lorsque ce sera possible, de leur faire abattre des avions depuis la mer. Nous avions prévu d’attaquer les Unités Navales du Site Nettuno, mais la FIM II est arrivée et nous avons dû malheureusement partir.
Je continuerai les expériences au sein du Site Nettuno. Peut-être en entrant en contact avec ces gens d'Univers'Île, que je ne connais pas, mais qui eux aussi semblent vouloir nuire à la Fondation ; ils pourraient nous aider.
Chaos Fabricat Ordinem
VDB