SCP-497-FR

Objet no : SCP-497-FR

Niveau de Menace : Orange

Classe : Sûr

Procédures de Confinement Spéciales : Le confinement ainsi que l’étude de l’anomalie sont assurés par le Site-He-497-FR, dépendant directement du Site-Ghimel. Celui-ci se présente sous la forme d'un site de fouilles archéologiques, et ses employés doivent en toutes circonstances adopter l'apparence et le comportement d'une expédition archéologique. Le personnel du site se compose d'un groupe de trois chercheurs et d'un détachement de quatre agents des forces de sécurité. Ces équipes sont relevées tous les mois.

L'effet de l'anomalie contribue partiellement à assurer sa propre protection, néanmoins l'accès au temple doit être barré par des bandes de signalisation et des panneaux d'avertissement prévenant d'un risque d'effondrement. L'entrée de l'hypogée doit être fermée par une porte d'acier équipée d'un verrou magnétique. Seuls le chef de l'équipe scientifique sur place, le commandant du détachement de sécurité ainsi que le directeur des recherches (actuellement la Dre Aasen) en possèdent la clé.

L'équipe de sécurité doit éloigner les éventuels curieux de la manière la plus cohérente possible avec la couverture du site. Elle doit signaler les individus trop suspects au Site-Ghimel qui statuera sur leur sort. L'usage de la force létale est proscrit, sauf circonstances exceptionnelles. Seul le commandant de l'équipe de sécurité est habilité à prendre cette décision, et un rapport doit immédiatement être envoyé au Site-Ghimel le cas échéant.

Il est formellement interdit d'entrer dans l'hypogée hors du cadre des expérimentations et sans être précédé d'un Classe-D.

Description : SCP-497-FR est un complexe funéraire égyptien typique du début du Nouvel Empire, probablement de la XVIIIème ou XIXème dynastie, situé à environ 3 kilomètres à l'ouest de la nécropole d'Oumm el-Qa'ab, qui fait partie du site archéologique d'Abydos en Haute-Égypte (Araba el-Madfuna aujourd'hui). Sa taille et la complexité de ses fresques et bas-reliefs suggèrent que celui-ci a été érigé pour un dignitaire dont aucune trace ne subsiste. Le complexe se compose d'un temple funéraire dédié au culte d'Osiris et d'un hypogée. L'endroit a été entièrement pillé (hormis quelques objets trop volumineux ou de faible valeur), probablement dès les premiers siècles après J.-C..

Le temple, entièrement construit en marne, est formé d'une esplanade d'environ 100 m2 en pente douce surmontée d'un petit autel à offrandes. Celle-ci est flanquée de deux statues d'une hauteur de 3 mètres représentant Osiris sous sa forme momifiée, dont l'une est effondrée et brisée. Cette esplanade mène à une grande salle hypostyle de 7 mètres de haut au plafond ouvert, entourée de 34 colonnes. Elle entourait un petit lac sacré au centre duquel s'élevait un petit îlot où se dresse une sculpture représentant Isis entourant le cadavre d'Osiris de ses ailes. Au fond de cette même salle s'ouvre un passage de quelques mètres de long menant à une petite chambre dont le sol était sans doute recouvert d'une couche de sable fin lissée. Des vestiges laissent penser qu'elle comportait une porte en bois, aujourd'hui disparue, qui demeurait scellée hors des rituels religieux afin d'empêcher les profanations. Dans un temple égyptien classique cette chambre abriterait normalement la demeure du dieu, le naos, mais ici elle protège l'entrée d'un hypogée, une tombe souterraine. Cette entrée était murée par une plaque de granite d'1 m 50 de haut sur laquelle était représenté Osiris ressuscité, mais elle a été brisée et ses débris sont dispersés sur le sol de la chambre. Les murs du temple ainsi que les colonnes qui le soutiennent sont richement ornés de hiéroglyphes et de gravures décrivant des passages du mythe osirien.

L'hypogée s'ouvre sur un puits d'une dizaine de mètres de profondeur juste derrière la porte de la chambre du naos. Le puits débouche sur un long couloir d'une centaine de mètres se divisant en deux à son extrémité. Une branche mène à une chambre contenant autrefois du mobilier funéraire dont il ne reste qu'un lit brisé, des vases canopes1 et des ouchebtis2. L'autre conduit à la chambre du sarcophage abritant une chapelle de bois dont les portes ont été forcées, contenant un grand sarcophage en obsidienne, renfermant lui-même un sarcophage en bois vide à l'effigie du défunt. Aucune trace de la momie n'a été retrouvée. Une sorte de moisissure sombre apparentée au genre Aspergilius se développe par endroits dans les anfractuosités de la pierre et sécrète un liquide noir et visqueux non identifié en petites quantités. Les murs du tombeau comme le sarcophage de pierre sont décorés de hiéroglyphes et de fresques représentant les rites funéraires ainsi que le voyage du défunt dans l'au-delà. Certaines scènes semblent posséder un rôle clé dans ces représentation de par leur taille et leurs détails plus fins, celles-ci sont énumérées ci-dessous :

  • L'embaumement
  • Le cortège funéraire
  • Le rituel d'ouverture du nez, de la bouche, des oreilles et des yeux
  • Le placement du sarcophage et le scellement du tombeau
  • La sortie du Bâ3
  • Anubis guidant le Bâ du défunt vers les portes de la Douât4
  • L'embarquement sur la barque du soleil
  • La pesée du cœur
  • Le combat contre Apophis5
  • La résurrection dans l'Imenet6 coïncidant avec le lever du Soleil.

Les effets anormaux du site se font ressentir dès l'entrée dans le temple sous la forme d'une aversion inexplicable pouvant mener à la nausée. Cette sensation ne provient d'aucune source que les victimes puissent identifier. Elles la comparent souvent au haut-le-cœur que l'on peut ressentir devant un aliment avarié ou une odeur particulièrement désagréable. Cet effet se renforce à mesure que le sujet s'enfonce plus profondément dans le temple. À hauteur de la chambre du naos, seuls des individus ayant suivi un entraînement spécial ou ceux qui sont déjà habitués à affronter des situations similaires se sont montrés capables de continuer. Tous les autres subissent de violentes attaques de panique (avec les symptômes caractéristiques : sueur abondante, palpitations, impression d'étouffement ou d'étranglement, douleurs à la poitrine, vertiges, vomissements, voire déréalisation7 et dépersonnalisation8 dans les cas extrêmes). Les victimes poussées au-delà de cette limite perdent conscience ou tombent dans un état de prostration. Cependant la majorité des curieux s'arrêtent bien avant d'arriver à cette étape. Dans le même temps, les fresques, les statues et les bas-reliefs exercent une sorte de fascination anormale sur les visiteurs. Cette fascination, en plus de l'aversion décrite plus haut, provoque un mélange inhabituel d'attirance-repoussement, qui peut provoquer un sentiment de perte de contrôle décrit comme "déstabilisant" et "désagréable" pouvant mener prématurément aux attaques de paniques détaillées ci-dessus. La plupart des victimes quittent rapidement le site.

Un fois à l'intérieur de l'hypogée, l'aversion disparaît pour ne laisser que la fascination. Celle-ci pousse le sujet à continuer plus profondément dans la sépulture. Cette compulsion n'est pas insurmontable mais demande un effort de volonté considérable pour être écartée. Plus un sujet s'avance dans l'hypogée, plus cette fascination se renforce et plus il s'identifie au défunt représenté sur les fresques : il s'en rapproche intellectuellement et émotionnellement au point de s'imaginer penser et ressentir comme lui, sans égard pour le fait qu'il s'agit d'un personnage décédé.

Opening_of_the_Mouth.jpg

Fresque représentant le rituel de l'ouverture de la bouche et marquant le point de départ de l'anomalie principale de SCP-497-FR.

Arrivé à la hauteur de la représentation du rituel d'ouverture de la bouche, le sujet se fige immédiatement dans une pose toujours identique : un pied devant l'autre, bras écartés à l'horizontale dans le prolongement de l'axe des épaules, avant-bras à la verticale, paumes vers l'avant, la tête légèrement renversée en arrière, les yeux légèrement écarquillés et un petit sourire sur les lèvres. Cette pose a été identifiée à la manière dont est souvent représenté le Kâ9 dans la mythologie égyptienne. Une fois dans cet état, le sujet devient totalement insensible à tout stimulus extérieur. S'il est bousculé, il s'effondre sans esquisser le moindre mouvement pour amortir sa chute, ni perdre son expression faciale. Les blessures et les coups peuvent le blesser même mortellement, mais il ne réagit en aucune circonstance. Les expériences ont montré que son métabolisme fonctionne à un rythme extrêmement ralenti, alors que son activité cérébrale reste très élevée.

Il semblerait qu'un seul sujet à la fois puisse entrer dans cet état. De plus, les victimes précédentes sont immunisées à tous les effets de SCP-497-FR.

Le sujet reste systématiquement dans cet état second jusqu'au lever de soleil suivant, peu importe la durée de l'intervalle. Passé ce délai, deux issues sont possibles :

  • Dans 117 des 123 cas testés ou dont la Fondation a eu connaissance, le corps du sujet devient entièrement atonique et tous ses muscles se relâchent. Son métabolisme reprend un fonctionnement normal, mais son activité cérébrale se fait minimale. Son état est alors comparable à un coma profond. Aucun des sujets dans cet état n'a repris conscience à ce jour.
  • Dans les quelques cas restant, le sujet reprend conscience normalement, mais dans un état de fatigue mentale et de traumatisme avancé, sans compter les éventuels préjudices physiques qui auraient pu lui être infligés pendant la phase précédente. Tous les survivants conservent par la suite la sensation constante d'être surveillés, voire traqués par quelque chose. La plupart ne supportent plus de voir des objets ou d'entendre parler de sujets en rapport avec l'Égypte ou la mythologie égyptienne et subissent des épisodes de trouble de stress post-traumatiques liés à ces thèmes.

Les survivants rapportent tous avoir vécu la même hallucination, correspondant grossièrement au parcours du mort dans l'au-delà dans la mythologie égyptienne, selon le mythe le plus communément admis en Égypte aux alentours de -1500, au début du Nouvel Empire (voir plus bas pour une description plus complète). Par conséquent, les rescapés rapportent également tous être restés dans l'hallucination pendant une période semblant couvrir grossièrement douze heures, peu importe le temps s'étant réellement écoulé sur place.









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