SCP-489-FR
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Entrée nord-ouest de SCP-489-FR lors de sa redécouverte par la Fondation, en 1947.

Objet no : SCP-489-FR

Niveau de Menace : Vert

Classe : Sûr

Procédures de Confinement Spéciales : L’accès à SCP-489-FR doit être interdit au public, mais l'anomalie peut être exceptionnellement utilisée par les services de la Fondation en cas d’urgence. Les trois entrées de SCP-489-FR doivent être gardées par deux gardes chacune. L’ensemble des trois sites forme le Site He-489, également équipé pour assurer l'accueil d’une équipe scientifique réduite. L’anomalie n’est pas considérée comme prioritaire, mais des travaux sont toujours en cours pour comprendre son fonctionnement, celui-ci pouvant permettre à la Fondation de lutter de façon plus efficace contre certaines menaces en cas de brèche de confinement.

Toute personne ayant connaissance des effets anormaux de SCP-489-FR devra être interrogée. SCP-489-FR semblant avoir été utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale par les milieux résistants, une enquête est en cours pour retrouver d'éventuels témoins encore en vie, bien qu’il soit possible que l’anomalie ait été utilisée sans que ses utilisateurs n'aient pris conscience de son aspect anormal.

Description : SCP-489-FR désigne une grotte souterraine traversant les Alpes, possédant trois entrées connues, sur les communes de █████████ (entrée nord-ouest), ██████ (entrée nord-est) et ████████████ (entrée sud). Quatre-vingt-dix-huit pour cent (98 %) de la grotte sont constitués de boyaux et de chatières avec une épaisseur moyenne de six (6) centimètres, ne permettant pas le passage d’un être humain.

Son exploration complète dans notre plan d'existence est impossible : sa cartographie a donc été estimée à l’aide de relevés sismographiques, malheureusement peu précis.

L’entrée sud se présente comme une grotte de grande importance, dont la cavité principale, naturelle, possède une largeur de quatre (4) mètres environ pour la même hauteur. La cavité semble se rétrécir lors des cent-cinquante (150) premiers mètres pour avoisiner une épaisseur de sept (7) centimètres, bien que tout observateur envoyé par cette entrée n’ait pas déclaré avoir observé un quelconque rétrécissement. De trente-sept (37) mètres à cent-cinquante (150) mètres après l’entrée, les murs sont couverts de peintures rupestres : les motifs les plus anciens sont datés de 16000 ans avant notre ère et semblent avoir été recouverts et entretenus jusqu'au XVème siècle. D’autres motifs ont également été ajoutés, constituant la tradition picturale européenne la plus pérenne d’Europe.

L’entrée nord-ouest est semblable à l’entrée sud : elle est également ornée des peintures réparties sur la même période. Le tunnel d’entrée est cependant moins long (cent quinze (115) mètres seulement) ; les peintures se présentent ici de l’entrée de la grotte à cent-quinze mètres. Cependant, de quatre-vingt-dix-huit (98) mètres à cent quinze (115) mètres, aucune peinture antérieure au quatrième siècle avant notre ère n’est observable sur le flanc ouest, laissant penser à un agrandissement de la cavité par l’homme à cette époque. Les données sismographiques font état d’un tunnel épais de douze (12) centimètre à cent-dix (110) mètres de l’entrée, élément là encore contredit par les expéditions.

L’entrée nord-ouest présente une anomalie semblable aux deux autres, avec des peintures datées de 16000 à 2000 ans av. J.-C. uniquement, date présumée de son abandon. Ses dimensions sont également plus petites : un mètre de largeur sur deux de hauteur, pour une épaisseur de quatre (4) centimètres à cent-six (106) mètres de l’entrée.

Les peintures, quelle que soit leur ancienneté, conservent un style typique du paléolithique supérieur, mais présentent une variation importante des thèmes en fonction de leur période d'origine. Les peintures les plus anciennes représentent des scènes de chasse ou des animaux contemporains des peintres, alors que les peintures plus récentes privilégient essentiellement des animaux domestiqués, dont un grand nombre de bovins. Les peintures de sujets humains s’arrêtent principalement en 2000 av. J.-C. , à trois exceptions près : une figure d’homme datée de 700 av. J.-C. , deux figures d’hommes datées de 200 av. J.-C. et accompagnées d’une représentation d’éléphant, et un groupe de trois hommes et de deux femmes, daté du XVe siècle. On compte également, de façon épisodique, des symboles abstraits jugés ésotériques par nos services, dont la datation des pigments s’étale sur toute la période d'activité de SCP-489-FR.

L’effet anormal de SCP-489-FR se déclenche lorsque quelqu’un emprunte l’une de ses entrées. En effet, toute personne entrant dans SCP-489-FR semble “disparaître” progressivement de notre plan d'existence lors des cents premiers mètres, durant lesquels sa présence physique, identifiable par une série de capteurs situés à l’extérieurs, devient de moins en moins discernable. Le seul moyen efficace pour conserver la communication avec l’individu semble être de passer par une structure physique ininterrompue, comme un câble téléphonique. L’hypothèse prédominante au sein de l’équipe de recherche suppose que l’anomalie permets d’accéder à un univers de poche, servant de passage sous-terrain.1

L’ensemble des sujets envoyés dans SCP-489-FR déclare, pour les trois entrées, ne pas observer de rétrécissement lors des cents premiers mètres, et font presque toujours état de légères hallucinations visuelles. La plupart du temps, le sujet témoigne de “points se déplaçant sur les murs”, ou de trouble semblable à des myodésopsies. Certains sujets signalent également voir une figure humaine non répertoriée “bouger” le long des murs, parfois en même temps qu’eux, ainsi que certaines autres peintures. Ces hallucinations n'ont été observées que dans les tronçons peints des trois entrés.

Les observateurs ont fait part d’un tunnel principal long de sept mille quatre cent dix (7410) mètres de l’entrée sud à l’entrée nord-ouest, conservant une taille identique aux deux entrées, souvent longées de crevasses plus ou moins profondes. Ce boyau principal pourrait correspondre, dans son tracé, à un boyau réel identifié, bien que tout autre élément de taille ou d’état diverge avec les données réelles. Les explorations ont également révélé un grand nombre de bifurcations et cavités secondaires, plus fines, souvent impraticables ou partiellement effondrées. L’une d’elles, en état correct, mène à l’entrée nord-est.

Plusieurs traces d’occupation humaine ont été retrouvées dans ces cavités, montrant une activité régulière du paléolithique supérieur au Moyen-Âge, comprenant entre autre un grand nombre de squelettes de bovins, ainsi qu’une côte d’éléphant d’Asie, datée de l’antiquité. Une cavité secondaire, proche de l’entrée nord-est, présente également une crevasse ayant apparemment servi de charnier jusqu’en 2000 av. J.-C. . Le tunnel ne présente pas de trace d’occupation après cette date, à l'exception notable d’un pistolet Ruby endommagé, retrouvé dans le boyau principal.

Addendum 1 : Expertise du Dr Attano sur SCP-489-FR, datée du 21/02/1989

"Il est difficile de connaître le fonctionnement exact de cette anomalie, l'occulte tel que pratiqué au paléolithique n’étant plus maîtrisé aujourd'hui. Cependant, plusieurs indices nous renseignent sur son fonctionnement probable. La plupart des anomalies de cette époque nous étant parvenues montrent un niveau de complexité assez faible, chose tout à fait normale et attendue, mais il est donc peu probable qu’il s’agisse ici d’un passage complètement détaché de notre plan d'existence : la plupart des anomalies de cette époque gardent un lien fort avec le monde réel, ici sans doute le boyau principal identifié par nos services, mais l'explication peut sans doute être poussée plus loin.

Nous avons relativement peu de sources historiques sur ce passage alpin, et il est fort probable que son abandon ait été causé par la peur de l'Inquisition et la création du tunnel de la Traversette : cela expliquerait le silence relatif autour de cette anomalie, les derniers "pratiquants" étant morts dans le silence pour éviter la question, mais l’on trouve tout de même, côté italien, une comptine nommée "La caverna con dipinti danzanti" écrite au XIe siècle, mais sans doute bien plus ancienne : "la caverne aux peintures dansantes". Son auteur est inconnu, mais on trouve ce passage pour le moins singulier :

“Sotto le montagne, degli spiriti danzano
e benedetto da loro, anche tu sarai
Sotto la terra, è così che procederai
come una traccia di gesso”

“Sous les montagnes, les esprits dansent
et bénis par eux, vous le serez aussi.
sous terre, c'est comme ça que cela se passe.
comme une trace de craie”

Plusieurs hypothèses peuvent être réalisées, mais il est tout à fait possible que l’art forme ici un lien bien plus fort qu’imaginé avec le réel. Mon hypothèse, après concertation avec nos spécialistes en ésotérisme, est que l'ensemble des peintures servent en réalité de "convertisseurs" de matière vers un plan alternatif de notre réalité. Autrement dit, je pense que le but de l'anomalie était de passer par le dessin pour traverser les Alpes, via un boyau réel, mais bien trop étroit pour l'être humain. Je soupçonne que les "hallucinations" ne sont dues qu'à la méthode de conversion et correspondent au changement de plan : la figure humaine régulièrement identifiée par les sujets serait alors la leur, alors visible dans les deux plans. Bien entendu, de nombreux éléments restent sans réponse, comme l'apparition du culte funéraire associé à l’anomalie, mais je reste persuadé que SCP-489-FR n'a pas encore livré tout ses secrets. À la vue de ces éléments et nouvelles hypothèses, je demande la réouverture des travaux d'enquête sur cette anomalie pour une seconde campagne de test." Dr Attano.

Addendum 2 : Seconde campagne de tests de 1990

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