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| Objet no : SCP-4840 | Classifié |
| Classe : Keter | Niveau 4/4840 |
SCP-4840.
SCP-4840.
Procédures de Confinement Spéciales : En raison de la nature mobile de SCP-4840, il est actuellement impossible de confiner la structure en un seul emplacement. Les ressources de la Fondation à bord de SCP-4840 doivent surveiller les conditions météorologiques et les mécanismes qui propulsent SCP-4840 de manière à le maintenir dans la zone d'exclusion définie, actuellement une région d'environ 120 km2 à l'intérieur du cercle polaire arctique en Russie. La coordination de ces efforts est de la compétence expresse de la responsable du confinement de SCP-4840 Alyosha Yanovich et du commandant de la Force d'Intervention Appliquée Ru-199 "Sections Sibériennes".
Les actifs de la Fondation doivent alimenter les phénomènes météorologiques locaux afin de maintenir la couverture nuageuse épaisse entourant SCP-4840. Dans l'éventualité où cela ne serait pas possible, ou que la couverture nuageuse s'éclaircirait et que SCP-4840 deviendrait visible, des générateurs de nuages embarqués doivent être activés jusqu'à ce que les conditions météorologiques redeviennent favorables à la création naturelle de nuages. La FIA Ru-199 doit être attentive aux témoignages oculaires de SCP-4840 dans la population locale. Les individus qui affirment avoir vu SCP-4840 doivent être détenus au Site-210 pour traitement.
Les équipes de confinement doivent surveiller tout signe d'activité chez l'entité SCP-4840-B. À ce jour, cette entité est restée inerte.
En raison des informations recueillies grâce à SCP-4840-A et de leurs liens avec d'autres phénomènes anormaux, ce document a été classifié Niveau 4/4840 avec restrictions. L'accès à ce document est réservé aux membres du personnel confirmés assignés à SCP-2254, SCP-████, SCP-████ et SCP-4812. En raison d'une potentielle interférence par des membres du Groupe d'Intérêt "L'Insurrection Ressuscitée"1, l'accès à ce document n'est possible que par des terminaux autorisés.
Mémorandum de Confinement Mis à Jour : Par le Protocol 2513.99 de la Fondation, le confinement en cours de SCP-4840 a été transféré à la juridiction du Projet PARANGON. Toutes les autres procédures de confinement existantes restent en place.
Description : SCP-4840 est une grande2 cité antique abandonnée flottant approximativement à 7,8 km3 au-dessus d'une région déserte de l'arctique russe. Bien que la cité semble antérieure à toute civilisation connue, son architecture laisse penser qu'elle a été construite avec des moyens et des matériaux avancés, comprenant certains éléments (comme des lampes à gaz) qui ne sont pas apparus ailleurs dans le monde avant des centaines, voire des milliers d'années.
SCP-4840 porte des marques apparentées à une langue humaine4 depuis longtemps éteinte, qui n'apparaît dans aucun site d'implantation humaine ailleurs sur Terre. Au fil du déchiffrage du texte, les linguistes de la Fondation ont découvert que, à une période de son histoire, la cité était appelée Audapaupadopolis, ce qui se traduit grossièrement par "la Cité du Premier Père". Les informations rassemblées à l'intérieur de SCP-4840 indique qu'elle était une cité de plus de 100 000 habitants, bien qu'il n'y ait aucune preuve directe d'un événement particulier ayant mené à son déclin. D'après les informations obtenues du seul habitant vivant de SCP-4840 (SCP-4840-A, voir l'Addendum 4840.3 pour de plus amples informations), la population de SCP-4840 est simplement partie au cours d'une longue période suivant la perte de son premier et unique dirigeant. Que ce soit par un processus naturel ou par quelque influence anormale, SCP-4840 a totalement disparu de la conscience collective humaine par la suite.
SCP-4840 est divisée en quatre secteurs connectés à une grande place centrale. Les secteurs semblent avoir été divisés d'après le domaine d'artisanat de la population qui les occupait ; forgerons et métallurgistes, ingénieurs et concepteurs, agriculteurs et boulangers et artisans et ouvriers. Chacun des quatre cadrans possède son propre centre administratif à proximité de la partie centrale. La place centrale comprend trois grands temples5 de pierre avec des ornements de fer, ainsi qu'une Grande Salle, d'une conception plus ornementée, qui était probablement utilisée comme siège du pouvoir. Le deuxième temple, le Temple du Crépuscule, est en ruine en raison de l'entité qui gît en travers de lui, SCP-4840-B.
SCP-4840-A.
Sous cette salle se trouve une chambre avec une grande porte de pierre accessible uniquement à SCP-4840-A. Les individus qui tentent de passer cette porte alors qu'elle est ouverte rapportent une tension grandissante qui domine leurs corps lorsqu'ils essaient d'entrer dans la chambre au-delà. Cette tension a été décrite comme une culpabilité et un regret de plus en plus inconfortables, dont l'intensité est suffisante pour paralyser quiconque approche du seuil. Cette sensation s'accompagne souvent de panique et d'anxiété, et ne peut être soulagée qu'en s'éloignant de l'embrasure. Ce qui se trouve au-delà de cette entrée est actuellement inconnu (voir l'addendum 4840.3 pour davantage de détails).
Avant 1933, SCP-4840 était maintenu hors de vue et de perception par des moyens anormaux inconnus. SCP-4840-A soutient que cet effet était dû à sa propre influence sur la structure. Cependant, en raison d'un changement manifeste dans l'état de cet individu, SCP-4840 est devenu visible à l'œil nu et à l'équipement radar. L'installation d'appareils de brouillage et de générateurs de couverture nuageuse ainsi que le déplacement de SCP-4840 en direction d'un emplacement isolé ont aidé à minimiser ce changement de comportement.
SCP-4840 est abandonné sauf par deux entités : SCP-4840-A et –B. SCP-4840-A est un homme âgé de constitution quelconque et d'ethnie incertaine. Les tests génétiques sur SCP-4840-A ont révélé une ascendance vraisemblablement mésopotamienne, bien que les marqueurs génétiques présents chez cet individu n'aient aucun lien pré-ancestral apparent. Cela indique soit que SCP-4840-A est un extraterrestre sur Terre, soit contient du matériel génétique à l'origine des êtres humains intelligents sur la planète. SCP-4840-A parle de nombreuses langues, y compris l'anglais, le mandarin, le russe, le français et l'espagnol.
SCP-4840-B.
SCP-4840-A est capable de contrôler le mouvement général de SCP-4840. De plus, SCP-4840-A semble posséder un certain degré d'omniscience locale limitée. Il est capable de décrire des événements éloignés dont il ne pourrait avoir connaissance par un autre moyen, bien qu'il ne puisse dans la plupart des cas pas décrire les détails ou les individus impliqués. SCP-4840-A est également le seul individu capable d'entrer dans la structure scellée sous la Grande Salle de SCP-4840, que SCP-4840-A appelle "l'Ancienne Bibliothèque". Des détails supplémentaires au sujet de cette structure sont présentés plus loin dans ce document.
La seule autre entité située dans SCP-4840 est SCP-4840-B, une entité massive et vaguement humaine qui gît immobile dans les ruines du Temple du Crépuscule. Cette entité, haute de 12,8 m, n'est visible qu'avec des lentilles thermiques. SCP-4840-B ne présente aucun signe de mouvement, et SCP-4840-A affirme qu'il est mort, mais il continue d'émettre une quantité de chaleur régulière et constante. SCP-4840-B dispose d'un torse humain se terminant par six jambes et six bras fortement distendus, chacun d'entre eux étant prolongés par une boucle de métal grossière attachée à une chaîne se terminant par un gros fléau de fer. SCP-4840-B porte également des marques ressemblant à celles retrouvées sur SCP-2254, qui semblent être une sorte de symbole ou de sceau6.
Sceau visible sur SCP-4840-B.
Addendum 4840.1 : Découverte
SCP-4840 fut initialement découvert par l'aviateur britannique Sir George Dansen en septembre 1933, alors qu'il volait de Londres à Oslo7. Lorsque les récits d'une cité volante au-dessus de la mer du Nord furent rendus publics, la Fondation et le Conservatoire Royal pour l'Opinion Publique purent disséminer des informations contraires aux déclarations de Dansen, affirmant qu'il était saoul et que l'altitude l'avait fait halluciner.
Le premier contact avec SCP-4840 a été établi lorsqu'une équipe de chercheurs de la Fondation, menée par le capitaine Francis Pike, approcha SCP-4840 à bord d'un ballon à air chaud. En arrivant, ils furent accueillis par SCP-4840-A. Aucun rapport de cette conversation n'a été enregistré, mais Pike a décrit l'événement dans son journal d'exploration en ces mots :
Alors que nous nous approchions, nous vîmes toute la cité s'étendre sous nos yeux – une merveille, telle Rome sur sa haute colline. Quand nous fûmes arrivés plus près, nous remarquâmes la dure réalité. La cité avait été abandonnée depuis longtemps, et même si la rosée et l'aurore faisaient scintiller les rues et les tours de pierre, le soleil de midi révélait sa décrépitude et sa vacuité.
Elle n'était pas entièrement vide, pourtant. Quand nous atterrîmes, nous fîmes la rencontre d'un homme, âgé de peut-être septante ans ou plus, qui nous accueillit dans la cité (qu'il appelle Odapopdapolis, je crois que la prononciation est "au-da-pau-pa-do-po-lis"). Il se présenta comme le gardien de la cité et nous conduisit à ses appartements. Nous marchâmes le long de l'esplanade, aussi vaste et régalienne que celles de Londres ou d'ailleurs en Europe, et nous vîmes les richesses de cet endroit. Tout abandonnée qu'elle fût, la finesse de sa réalisation était inégalée par quelque cité que j'aie pu voir de toute ma vie.
Nous longeâmes un bâtiment – un temple en ruine fait de pierres vernies oranges et bleues. Je demandais au vieil homme ce qu'il s'était passé ici, et il me dit que les réponses viendraient en leur temps. Contempler cet endroit me procurait un sentiment étrange et troublant, mais nous continuâmes vers la grande salle au centre de la cité et dînâmes sur place. Ce fut un repas simple mais réconfortant, et le vieil homme exprima sa reconnaissance pour notre visite. Nous expliquâmes brièvement ce qu'était la Fondation, et il nous dit qu'il le savait déjà – et ce, depuis longtemps. Il dit que la cité gardait "d'anciens secrets" qui devaient être mis en sécurité.
Lorsque le vieil homme parle, il parle en ami. Je n'arrive pas à définir pourquoi… c'est étrange, je pourrais vous assurer que je l'ai connu toute ma vie. Sa présence se ressent comme s'il était un ami cher dont la compagnie m'aurait cruellement manqué. Alors que le soleil se couchait sur cette journée, il nous montra les chambres depuis longtemps abandonnées où nous pouvions nous reposer. Elles sont superbes et propres – bien plus spacieuses que celles où dort le vieil homme.
Addendum 4840.2 : Imagerie et iconographie dans SCP-4840
Bien que la plus grande partie de SCP-4840 porte les marques et la symbologie habituelle de "la cité d'Audapaupadopolis", les trois temples au centre de la cité et la structure sous la Grande Salle font exception à ce thème. La plus grande partie de l'imagerie ornant ces structures semble se rapporter à des événements historiques, à des groupes ou des personnes d'intérêt ainsi qu'à d'autres anomalies.
Temple de l'Aurore
Le Temple de l'Aurore.
- Dans le couloir d'accès à la salle principale, deux enfants nus se trouvent à la lisière d'une forêt, semblant observer l'horizon d'un air inquiet. Un loup et un ours se tiennent derrière eux dans une attitude protectrice. Sur le mur en face de cette fresque, on peut voir une silhouette tenant une épée enflammée debout sur une colline surplombant les arbres.
- La salle principale est ornée de trois fresques :
- Sur le mur le plus éloigné est représenté un lever de soleil flamboyant. SCP-4840 est visible au premier plan. Devant le lever de soleil se tient un homme doré accompagné de deux autres personnages à ses côtés ; un troisième se trouve à l'écart des autres. L'homme tient un long bâton à la pointe d'argent et porte une couronne étincelante. Dans le ciel au-dessus d'eux est représenté un dragon de bronze aux yeux verts. Des mots sont gravés sur le flanc du dragon, disant : "ILS CONNAÎTRONT CE QUI EST".
- Sur le mur est se trouve la scène d'une assemblée dans la Grande Salle d'Audapaupadopolis. L'homme doré de la plus grande fresque se tient au pied du trône, avec les deux autres personnages à ses côtés. Le troisième est absent de la représentation. Devant l'homme doré se trouve un roi en robes pourpres portant une couronne enflammée, tendant la main dans un geste d'amitié. À côté de lui se tient une femme entourée par un serpent, un homme de métal, et un sorcier en robes d'un violet intense. D'autres personnages se tiennent à proximité.
- Sur le mur ouest est représenté l'homme doré assis sur le trône dans la Grande Salle. Au-dessus de sa tête flotte une couronne de fer – elle est gravée de mots dans une langue inconnue et sertie d'un joyau blanc chatoyant. Derrière l'homme doré se tiennent plusieurs grandes figures monolithiques : l'une faite d'engrenages et d'acier, une de chair et de sang, une autre de glace et de pierre, une faite d'étoiles et une dernière faite d'yeux. Une jeune femme aux longs cheveux d'un blanc éblouissant flotte dans les airs devant eux, désignant le sud.
- Le mur sud ne porte pas de fresque, seulement les mots : "POUR NE PAS QUE LA MER LES AVALE ET QUE LA LONGUE NUIT APPROCHE" écrits avec des tesselles.
Temple du Crépuscule
Le Temple du Crépuscule.
- Comme le Temple de l'Aurore, le Temple du Crépuscule comporte un grand couloir donnant accès à la salle principale du temple. Ce couloir contient des représentations détaillées de villes et de villages dans et autour de SCP-4840, ainsi qu'une carte de la cité elle-même. SCP-4840 est dépeint avec de hauts murs et entouré de localités et de villages plus petits à l'extérieur. À l'est se trouvent une rivière traversant une autre ville et des fermes s'étendant loin au nord et au sud le long de la rivière. Les mots "LES TERRES DES HOMMES" sont gravés au sommet de la fresque sur le flanc du même dragon de bronze que celui qui est représenté dans le Temple de l'Aurore. Une flèche stylisée pointe en direction du sud-est, marquée des mots "TERRES DES ROIS SANGLANTS ET DES NÉCROMANCIENS". Une autre flèche désigne l'ouest, avec les mots disant "L'ÉTRANGE ET LOINTAIN OUEST".
- L'intérieur de la salle principale est une structure similaire au Temple de l'Aurore ; cependant, en raison du corps tombé de SCP-4840-B, la plus grande partie de la salle principale a été détruite. Une seule fresque est encore visible, ainsi que l'extrémité ouest d'une autre.
- La fresque rescapée montre l'homme doré coiffé de la couronne d'or chevauchant un cheval blanc. Des légions d'hommes et de femmes maniant des épées, des arcs et des haches se tiennent derrière lui. À ses côtés se trouvent deux personnages – probablement les mêmes que dans les fresques du temple de l'Aurore. L'un porte une épée noire et l'autre un bâton vert. L'homme doré tient une longue lance argentée dans sa main droite. En face de l'homme doré se trouve une scène dépeignant des nuages d'orage en train de se rassembler et des éclairs, qui devient de plus en plus dramatique à mesure qu'elle se rapproche de la partie écroulée du mur. Dans un coin du mur sont représentés de petites silhouette humanoïdes, teintées de vert clair, avec des habits de couleurs éclatantes. Chacune de ces silhouettes a six yeux disposés en deux colonnes verticales.
- Le mur restant montre plus de ces petites silhouettes vertes, ainsi que quelque chose de grand et tacheté de gris derrière elles, bien que la plus grande partie du mur contenant le sujet soit effondré.
- Le plafond de la structure semble avoir été peint afin d'imiter le ciel nocturne, bien qu'il se soit effondré dans sa plus grande partie, et les étoiles qui restent ne correspondent à aucune constellation connue du ciel contemporain.
Temple de la Nuit
Le Temple de la Nuit.
- Le Temple de la Nuit est le plus petit des trois temples, se dressant au fond de la place centrale – en face de la Grande Salle. Il n'a qu'un seul niveau mais couvre une surface beaucoup plus grande que les autres. Les informations obtenues de SCP-4840-A laissent penser qu'il existe des portions du temple qui s'étendent dans le sous-sol de la cité et qui pourraient même interagir avec la structure située sous la Grande Salle.
- L'entrée du temple contient des représentations d'entités à peine visibles sur un arrière-plan de forêt nocturne. Ces entités ont les yeux jaunes et semblent couvertes de fourrure, bien que leurs visages apparaissent remarquablement humains. Chacune d'entre elles porte le même sceptre de bois orné se terminant par une pierre rouge brillante.
- L'intérieur du temple est un labyrinthe de salles interconnectées. La finalité de ces salles n'est pas connue, mais beaucoup d'entre elles montrent la même représentation d'un arbre énorme au milieu d'une forêt. Des lumières rouges entourent la base de l'arbre, et des figures humanoïdes semblent pendre des branches. Au centre de l'arbre, un gros organe rouge est visible par des ouvertures dans l'écorce. De gigantesques structures de bois et de pierre encerclent l'arbre, chacune enveloppée d'épaisses lianes couvertes de grandes efflorescences rouge sang.
- D'autres représentations comportent des hommes et des femmes jetés dans des charniers, des enfants et des animaux incinérés, des hommes enfermés dans des cercueils de bois et enterrés vivants, des squelettes attachés à des arbres et les petits humanoïdes verts violés et massacrés par les plus grands humanoïdes à fourrure.
- La salle la plus centrale du temple contient un escalier qui descend sous la structure. Cette chambre, comme le reste du temple, est faiblement éclairée par une source inconnue. De grands sarcophages de pierre sont alignés contre les murs. Les individus qui pénètrent dans cet environnement rapportent un incroyable sentiment de malaise et disent entendre des bruits de grattement provenant de l'intérieur des sarcophages. L'accès à la cage d'escalier est bloqué par des gravats et des blocs de pierre, probablement en raison du même événement qui a causé l'effondrement du Temple du Crépuscule.
- Pendant l'enquête sur le Temple de la Nuit, une équipe d'exploration signala avoir découvert une salle avec une porte marquée du sceau focus de la Fondation ; après son ouverture, elle put entrer dans ce qui ressemblait à un site de la Fondation abandonné, identifié comme le Site-00-00-00. Les expéditions suivantes dans le temple ont été incapables de retrouver cette salle.
- À plusieurs occasions, SCP-4840-A a fait remarquer qu'il n'était pas la seule personne dans SCP-4840, et qu'il y en avait une autre dans le temple de la nuit. SCP-4840-A a semblé réticent à fournir d'autres informations à propos de qui cet individu pourrait être et n'a d'ailleurs jamais été vu en train d'entrer dans le Temple de la Nuit pour aucune raison.
Chambre Scellée
Escaliers menant à la chambre scellée.
- La Grande Salle d'Audapaupadopolis présente en grande partie la même iconographie que le Temple de l'Aurore8, mais ce n'est pas le cas de la chambre scellée en-dessous. La petite antichambre contenant la porte scellée est nue, sauf en ce qui concerne la représentation de deux figures sur la porte elle-même. La silhouette de gauche se compose d'une unique hampe verticale richement ornée d'or et d'argent, sertie d'une pierre blanche et lisse en son centre. La représentation de droite n'est même pas une silhouette, mais une incrustation en négatif de la figure de l'autre battant. Le battant de gauche est sculpté dans du marbre blanc avec des gonds de bronze et des charnières d'or, alors que le battant de droite est en fer rouillé.
- Lorsque la chambre est ouverte, les individus dans l'antichambre affirment pouvoir entendre quelqu'un parler avec leur propre voix depuis quelque part au-delà de la porte.
- SCP-4840-A a décrit l'embrasure comme "un passage comme n'importe quel autre. Menant de cet endroit à quelque part d'autre. À la différence des autres, il est ancien et ses marches sont bien usées. La lumière du monde a depuis longtemps quitté cet endroit, et aucun mortel ne peut plus s'y aventurer."
Addendum 4840.3 : Entretien
Le premier entretien enregistré avec SCP-4840-A a été mené en septembre 1949 par la chercheuse de la Fondation Dr Val Ostravich. Dans les années qui ont séparé la découverte de SCP-4840 de cet entretien, SCP-4840-A avait répondu aux questions avec parcimonie, se montrant souvent prudent et hésitant près de soldats équipés d'armes à feu. La Dr Ostravich a conversé elle-même avec SCP-4840-A, uniquement en présence d'un enregistreur dans la salle.
SCP-4840-A : - incroyable, et vous pouvez utiliser ceci pour réentendre ce que j'ai dit plus tard ?
Ostravich : Oui, bien sûr, écoutez.
L'enregistrement coupe brièvement.
Ostravich : -écouter plus tard, lorsque nous aurons le temps de réentendre l'enregistrement. De cette manière je n'ai pas besoin de passer mon temps à griffonner des notes, ou de prendre quelqu'un avec moi pour le faire.
SCP-4840-A : C'est très impressionnant. (Il marque une pause) Je me demandais quand est-ce que vous voudriez parler. Pas du papotage, mais comme nous conversons maintenant. Vous voulez connaître la vérité.
Ostravich : Que voulez-vous dire ?
SCP-4840-A : Vous êtes des chercheurs de connaissance, n'est-ce pas ? Je trouve que vous me faites penser à mon frère. C'était un érudit, peut-être le plus grand de notre ère. Il pouvait s'asseoir à table en face d'une personne et rassembler tout ce qu'il avait besoin de savoir à son sujet d'un seul regard. (Il soupire) Comme lui, vous vous demandez pourquoi vous avez ce sentiment persistant d'être au milieu de quelque chose de beaucoup plus grand que vous. Ce n'est pas de votre faute – comment pourriez-vous savoir ? Ces jours sont passés depuis des milliards d'années. Et presque tous ceux qui vivaient alors ont depuis longtemps sombré dans le silence. (Il s'arrête) Mais moi, j'y étais.
Ostravich : Il y a des milliards d'années ?
SCP-4840-A : Ou plus. Nous étions aussi jeunes que le monde, que la création elle-même. Nous avons vu le dieu de fer placer les étoiles incandescentes dans le ciel, et le dieu de chair répandre les premières gouttes de sang rouges sur la terre pour lui donner la vie. J'étais un petit garçon quand le Serpent et son frère ténébreux ont posé les fondations de ce qui est et de ce qui n'est pas, j'ai vu le jeune soleil se lever pour la première fois quand le monde a commencé à tourner. (Il s'interrompt) Cette vérité que je garde pour vous n'est pas ce que vous attendiez, je pense. J'imagine que vous croirez qu'il s'agit des divagations fantasques d'un vieil homme dément, et qui pourrait vous en tenir rigueur ? Si vous m'en laissez le temps, pourtant, je vous dirai comment ça s'est passé.
Ostravich : Comment s'est passé quoi ?
SCP-4840-A : Le commencement de tout. Le grand mystère.
Ostravich : Je – je suis désolée, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
SCP-4840-A : (Il rit) Non, non, en effet. D'ailleurs vous ne le pourriez pas. Cet endroit – cette cité, c'est ici que nous sommes nés. C'est ici que tout ce qui est, fut, ou sera jamais a été conçu. Vous avez des questions à propos de la cité, je crois ? Vous voulez connaître les secrets qu'elle garde, et vous voulez en apprendre plus au sujet de Lancelot. Les réponses se trouvent dans son histoire, si vous voulez bien me le permettre.
Ostravich : Allez-y.
SCP-4840-A : (Il marque une pause) Nous étions peu nombreux en ce temps-là, dans un monde de mystères infinis. Les brumes de la création étaient restées suspendues sur cette planète pendant si longtemps, mais dans cette brume nous avons appris de nombreuses et grandes vérités. Nous avons étudié, observé et appris pendant des millions et des millions d'années. Quand nous avons appris tout ce que nous pouvions, nous sommes venus ici, à cet endroit, et nous avons bâti cette cité – la cité d'Audapaupadopolis. La première cité. C'est ici, exactement ici, à cet endroit même, que tout ce qui EST est apparu.
EST. C'est ainsi que nous l'avons appelé. Vous avez vu des merveilles au-delà de la croyance, j'en suis sûr, mais il n'y a jamais eu que deux véritable dieux. EST, et N'EST PAS. Ce ne sont pas des êtres, ni des idées. Ce sont des vérités. Il y a des choses qui sont, et des choses qui ne sont pas. Quand l'œuvre de EST fut accomplie, les vestiges de cette vérité sont devenus le Serpent – un être dont le seul but est d'étudier d'où il vient et d'apprendre ces vérités perdues à son sujet. L'autre, N'EST PAS, était une ombre de EST. Les deux ne peuvent pas exister l'un sans l'autre. N'EST PAS englobe EST, c'est la grande vacuité qui s'étend au-delà du monde et encore plus loin. Ensemble, ils forment la connaissance la plus véritable qui soit – tout ce qui a existé ou n'a pas existé, en même temps. Quand ces vérités ont initialement été créées, ce monde est apparu.
Ostravich : Le Serpent ? Le dieu qu'ils vénèrent dans la Bibliothèque des Vagabonds ?
SCP-4840-A : Celui-là même. Vous voyez, il y avait un ordre établi, alors. Il y avait des monstres et des démons, mais ils étaient les monstres et les démons de ce monde. Vous avez sans doute déjà rencontré nombre d'entre eux. Les autres mondes – ceux qui concourent avec et contre le nôtre, étaient tenus à l'écart, hors de portée. Nous pouvions rêver d'eux, mais en aucun cas les atteindre. Ils étaient à jamais relégués dans les pensées et les rêves des hommes.
L'étrange peuple de l'ouest fut le premier à ouvrir les yeux sur le cosmos. Ils ne sont pas nés de la Terre comme vous et moi – ils étaient faits des derniers fragments scintillants de EST, et eux plus que tout autre étaient en harmonie avec la volonté de la création. Ils se sont retranchés dans les forêts et ont écrit les premiers chants, et bien qu'un monde nous séparât nous les entendions chanter.
Mes frères et moi sommes arrivés ensuite, et nous fûmes les premiers hommes à contempler de leurs propres yeux le monde où ils étaient nés. Les mères du monde ont pris soin de nous dans notre enfance – la louve, l'ourse, la truie, la lionne. À mesure que nous grandissions nous apprenions, et nous nous sommes donnés des noms. Nous avons parcouru le monde, nous émerveillant de ses mystères et savourant la vie qui nous avait été accordée. Il n'y eut pas de plus grande sérénité que celle que nous avons ressentie lors de ces jours primitifs.
Des hommes et des femmes invraisemblablement puissants arpentaient les rues d'Audapaupadopolis à cette époque. Moi-même et mes frères, l'homme aux yeux prodigieux, le roi au manteau écarlate, le serpent et son frère, les dragons et seigneurs des cieux, le héraut de Saturne et tant d'autres. Le dieu de fer et le dieu de chair tenaient conseil dans ces salles, et le roi des rêves montait la garde dans la nuit. Mais le plus grand d'entre eux était le Premier Roi des Hommes.
On l'appelait Asem, il était beau et doré. Ses mains pouvaient élever des montagnes, ses pieds pouvaient traverser les larges plaines, et sa voix pouvait soulever la mer. Son rire était léger et puissant, comme le murmure d'une tempête à l'horizon, et il portait une lance dont on disait qu'elle pouvait tuer les dieux. Il observait avec des yeux qui pouvaient voir à travers les cieux jusque dans les mondes au-delà. Nous l'appelions Asem parce que ce mot signifiait "EST", et nous croyions qu'il était la personnification de l'allégresse de la création.
Mais en lui crût le premier des vices – la convoitise. Il regarda les cieux et désira les faire siens. Alors même que nous construisions cette cité, la première et plus grande cité des hommes, il désirait plus. Son influence s'étendait à la création elle-même, et il fut le premier à outrepasser l'ordre du cosmos et à prendre quelque chose d'un autre monde.
C'était une couronne. Il la prit d'un autre monde, d'une autre existence, et s'autoproclama roi de tout ce qui EST. En ce lieu, l'endroit où EST avait pris réalité, il installa le siège de son pouvoir. Il était encore bon et beau, mais il désirait toujours plus. Son désir finit par le paralyser – incapable de penser à quelque chose de plus qu'au grand cosmos dont il exigeait qu'il soit à sa merci.
Ostravich : Vous aviez raison. C'est une histoire fantasque.
SCP-4840-A : Je vous avais prévenue ! Ne craignez rien – les réponses que vous attendez arrivent. Chaque chose en son temps.
Ostravich : Très bien, continuez.
SCP-4840-A : La première trahison vint de ses fils. L’aîné convoitait la couronne de son père et exigea qu'il la lui cède. Il leva une armée et ravagea les terres de son père, dévastant le monde des hommes par le fer et le feu, mais il fut terrassé par Asem et enfermé dans une tombe de pierre dans les profondeurs de la terre. Le cadet harangua passionnément les gens de ce monde, faisant appel à la raison et au bon sens pour exiger de son père qu'il lui cède la couronne. Le royaume ploya le genou devant le fils cadet et le vénéra comme son dieu, mais Asem maudit son fils de sorte qu'il empoisonne ses terres et ses fidèles. Il fut exilé, condamné à errer dans les recoins désolés du monde jusqu'à ce que le soleil se couche à l'est.
Enfin, le benjamin s'introduisit dans la chambre de son père alors qu'il dormait et déroba la couronne de sa tête. Ce fut la plus grande des trahisons, car le père n'aimait aucun être vivant plus que son dernier fils. (Il s'arrête) Le plus jeune fils s'enfuit dans la nuit alors que le royaume de son père tombait en ruine, et pendant qu'Asem transformait le monde en une désolation fumante, nous, les quelques-uns qui avions suivi le plus jeune fils, disparûmes dans les ombres.
Nous fuîmes dans la nuit pendant un millier d'années, pourchassés par Asem et ses deux fils aînés. Ils ne désiraient rien plus que la couronne, et auraient retourné ciel et terre pour la retrouver. Mais elle était cachée, conservée hors de leur portée jusqu'à ce qu'ils se fondent dans la légende, et la légende dans le mythe. Quand j'ai enfin à nouveau posé le pied dans la lumière, le monde avait changé encore une fois. Les champs étaient luxuriants, les forêts verdoyantes et le ciel limpide. Ceux qui avaient fui avec moi avaient fondé des familles, et leurs familles se dispersèrent dans ce nouveau monde. Ceux qui ont écrit à propos de cet endroit l'ont appelé la Vieille Europe – le premier véritable royaume des hommes mortels.
Je suis arrivé dans le domaine d'Harrian, un homme aimable avec une passion pour la connaissance et le désir d'apprendre. Lui et sa famille étaient paisibles et bons, et chaque jour d'autres familles se rassemblaient sur ses terres. Harrian et moi passions de longues heures à parler du temps avant la nuit, à propos des étranges merveilles que j'avais vues de par le monde. Ses fils écoutaient mes conseils, tous plus forts et nobles les uns que les autres.
Alors je l'ai couronné de la couronne de fer de mon père et je l'ai appelé Apollyon – Le Roi Au-dessus des Ténèbres. Il bâtit ses grandes salles, ses grands temples et ses bibliothèques et enfin toute la Vieille Europe s'agenouilla devant le Haut Roi. Lorsque Harrian mourut et que sa couronne passa à son fils Uvan, j'ai pris mon congé et suis retourné à l'est – à cette cité, la cité de mon père et de mes frères. Pour la première fois en dix mille ans je pouvais me reposer, et c'est ce que je fis.
Quand je me suis réveillé le monde avait encore changé. Les hémomanciens de l'est, les Daeva et leur roi fou Moros le Maudit s'étaient soulevés contre l'ouest et avaient mené un millier de campagnes sanglantes. La Maison d'Apollyon, la maison de mon ami Harrian avait choisi de s'appeler les Rois du Ciel, pillant et conquérant toutes les colonies et les petites seigneuries du continent. À l'ouest, les rumeurs abondaient à propos d'une autre race qui avait émergé en force des sombres forêts – plus vieille encore que les humains et avec des armes tirées des arbres et des racines elles-mêmes. La guerre s'était emparée du monde. Ces ruines, ce sont celles que vous découvrez et ne pouvez expliquer. Elles sont anciennes, et leur signification est perdue depuis longtemps, mais ces guerres ont posé les fondations du monde à venir.
Ostravich : Il y a eu… oui, des ruines. Des choses dans la poussière que nous n'avons pas pu expliquer. De vieilles choses, des choses pour lesquelles nous avons supposé que nous allions trouver une explication, un jour.
SCP-4840-A : Ah oui ? Comme c'est intéressant. (Il s'arrête) Je me suis caché dans les salles en ruine de mon père, mais il ne s'est pas passé longtemps avant que les Rois du Ciel ne me trouvent. Il s'appelait Xorus, et il a levé une armée pour marcher sur Audapaupadopolis et exiger que je lui livre la lance de mon père. Même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu – bien que je ne le voulût pas – car l'arme avait été perdue avec mon père à un certain moment pendant l'âge sombre du monde. Quand je le lui ai dit, Xorus Apollyon a menacé de retourner cette cité pour la trouver. Mais il y a toujours des secrets ici, de grandes vérités enfermées dans les profondeurs, et alors dans ma douleur j'ai fait appel au dernier des titans qui parcouraient encore la terre – le grand dragon Bharata9, et ensemble nous élevâmes la cité dans le ciel, la séparant à jamais des hommes de la terre.
Ensuite, j'ai observé. Pendant des milliers d'années j'ai regardé les rois se succéder, chacun perpétuant le legs sanglant de sa lignée, alors que la couronne de mon père reposait sur leurs têtes. J'ai regardé le héros daevite Gilgamesh tuer le fils unique de Sarrus II en duel singulier dans les champs de Jérusalem. J'ai vu le terrible sorcier Noah el Mehtoh soulever les mers pour engloutir les terres des hommes, jusqu'à ce qu'il soit terrassé par Malidrau le Courroucé. J'ai observé Jorei Apollyon naviguer de l'autre côté de la mer pour rencontrer le roi des Enfants de la Nuit et je l'ai vue être enterrée vivante pour nourrir le cœur de leur horrible déesse-arbre. J'ai regardé, j'ai attendu, et le monde a continué à tourner.
Puis, quand Sarrus VIII a traversé l'Atlantique pour apporter la ruine aux derniers représentants de l'étrange peuple, et quand son fils Sarrus IX lâcha les Grandes Obscénités de ce peuple sur son royaume lorsqu'il enterra leur princesse, j'ai observé avec une profonde tristesse le royaume des hommes décliner et Sarrus subir les quatre trahisons. Ses chevaliers prêtèrent allégeance à des dieux abjects et devinrent des monstres et des bêtes. La Hire partit vers l'ouest, Ogier vers le nord, Hector au sud et à l'est vint Lancelot, qui avait siégé aux côtés de son roi. Au fil du temps il a trouvé son chemin jusqu'ici, jusqu'à la cité de mon père.
Ostravich : Vous avez mentionné ce nom auparavant – Lancelot. Celui des contes du roi Arthur ?
SCP-4840-A : Avec le temps, les trahisons des chevaliers sont tombées dans la légende, puis dans encore moins que ça. Finalement tout ce qui a subsisté fut quatre noms, et ces noms furent intégrés à d'autres histoires. (Il rit) Il y a peut-être eu un homme qui s'est assis à la table ronde, mais ce n'était pas cet homme. Celui-ci était l'être qu'ils appelleraient Lancelot le Démoniaque.
C'est lui, la créature déchue que vous avez vue étendue en travers des décombres du temple de mon frère. Lancelot aurait réduit cette ville en ruines, mais nos derniers alliés sont venus à la défense d'Audapaupadopolis. Pendant des semaines, Lancelot le Démoniaque combattit le vénérable dragon Bharata, le seigneur des mers Arkthurus, le héros Beowulf et Relivine, le roi Daeva. Ils étaient les derniers des grand héros, oubliés et disparus des mémoires depuis longtemps. La bataille a coûté la vie à chacun d'entre eux, jusqu'à que seuls demeurent le dragon et moi. Dans un dernier souffle, Bharata arracha le cœur fétide de Lancelot et jeta sa carcasse brisée à travers le Temple du Crépuscule.
Bharata disparu, j'étais seul. Tout ce qui restait encore était mes frères, parcourant la terre à la recherche de la couronne de notre père. Je suppose que mon père est encore là, quelque part, s'il n'est pas en train de pourrir dans le cœur de la Terre. La couronne est perdue, avalée tout entière quand l'Obscénité Sombre a saisi Sarrus IX dans sa gueule. La maison Apollyon disparut en une nuit, et quand le dernier royaume de la Vieille Europe fut dispersé, les Enfants de la Nuit traversèrent les mers à bord de leurs longs et terribles navires, ils prirent tout ce qu'ils pouvaient du monde des hommes et le rapportèrent dans leurs sombres salles au bord du monde. (Il s'arrête) Le temps a passé, et nous voici. Vous avez des questions.
Ostravich : Vous avez parlé de chevaliers – que sont-ils ?
SCP-4840-A : Ils étaient des seigneurs liges de la Maison d'Apollyon. Ogier fut le premier à prêter serment, puis Lancelot, La Hire et Hector. Ils dédièrent leurs vies au roi, mais lorsque les obscénités du peuple étrange émergèrent du sol leurs cœurs furent détournés. Sarrus IX les maudit pour leur trahison, et ils prirent d'étranges et grotesques formes – la forme d'anciennes divinités fae. Lancelot était un adepte de la masse d'armes, aussi ses bras furent transformés et son esprit fut incapable de faire autre chose qu'enrager et détruire. Le bruit qu'il faisait alors qu'il venait en traversant les montagnes ressemblait à une grande légion de porcs hurlants.
Ostravich : Vous vous rendez compte à quel point tout ça semble ridicule, n'est-ce pas ?
SCP-4840-A : Je m'en rends compte. Je me méfierais de vous si vous m'aviez cru sans réserve. Mais j'ai gardé beaucoup de l'ancien monde caché pendant ces longues et nombreuses années. Alors que ma vie décline, ma capacité à le maintenir caché suit la même pente. Je peux voir La Hire bouger invisible à l'ouest, et Hector se préparer à refaire surface au sud. Lancelot gît mort ici depuis toutes ces années, et pourtant il ne refroidit pas. Pourquoi ? Ils disent que l'Obscénité Inexorable a été à nouveau aperçue dans le ciel, et que l'Obscénité Inexorable était celle à qui Lancelot adressait ses prières pour obtenir sa force écrasante. Quelque chose s'est mis en mouvement ici, quelque chose qui était resté en sommeil depuis de nombreux éons. Ainsi je requiers votre aide. Nous étions appelés "immortels", mais bien que j'aie vécu invraisemblablement longtemps, je ne resterai pas éternellement en vie. Le fardeau d'entretenir cette cité m'épuise, et un jour viendra où vous devrez prendre le relais, filles et fils des hommes. Vous devrez garder ces secrets.
Ostravich : Vous en avez parlé plusieurs fois – des secrets. Quels secrets ? Où ?
SCP-4840-A : Dans l'Ancienne Bibliothèque. (Il marque une pause). Je n'exagérais pas quand je vous l'ai dit. Cet endroit est là où EST est devenu réalité. C'est ici que EST est apparu. Mon père a placé le siège de son pouvoir à l'endroit même où la plus importante des autorités est venue se reposer au commencement de tout. Nous avons appelé cet endroit l'Ancienne Bibliothèque, et à l'intérieur se trouve le Livre Primordial. (Il rit) Ce n'est pas vraiment un livre, mais c'est peut-être la manière la plus simple de le décrire. Vous avez parlé de la Bibliothèque du Serpent plus tôt – il s'agit du plus grand recueil de connaissances de tout le cosmos, et il a crû au travers du temps et de l'espace, au travers des dimensions et au travers des réalités. Les textes dans ses salles décrivent EST et ce qui EST. Le Livre Primordial ne se contente pas de décrire EST, il EST. Il contient les vérités les plus fondamentales, celles qui n'ont jamais été destinées à être comprises par le hommes ou les bêtes. Comment. Pourquoi. Tout cela et plus encore. En vérité, j'ai essayé et échoué à lire ce livre et à connaître ces vérités. À un moment, je pensais que si je le pouvais, je pourrais rectifier les erreurs du monde, mais j'étais un enfant ignorant et je ne savais rien. Je me suis presque perdu une fois dans le Livre Autre, et en lui j'ai vieilli.
Ostravich : Le Livre Autre ?
SCP-4840-A : Il y a deux livre dans l'Ancienne Bibliothèque. Le Livre Primordial, et le Livre Autre. Le Livre Autre est le livre de N'EST PAS. Lui aussi contient des vérités, des vérités sur des choses qui ne peuvent pas être. Des vérités qui n'existent pas. De sombres vérités. D'anciennes vérités. Ma magie protège l'Ancienne Bibliothèque pour l'instant, mais un jour viendra où elle faillira. Et alors ceux qui savent ce qui se trouve ici viendront à sa recherche.
Ostravich : C'est… beaucoup d'informations. Je ne pense pas pouvoir croire tout ça.
SCP-4840-A : Je comprends. (Il s'interrompt) Quand Sarrus IX enterra la dernière princesse du peuple étrange, elle le maudit avec trois grandes obscénités. Entravante, Inexorable et Sombre. Méfiez-vous de ces trois-là. Elles sont les derniers vestiges d'un peuple maudit, un peuple qui a fui les Enfants du Soleil avec leurs épées de fer et les Enfants de la Nuit et leurs faux ignobles. Quand vous verrez ces terreurs, rappelez-vous de ce que je vous dis ici. Elles sont anciennes, d'un temps bien antérieur au commencement de votre histoire. Méfiez-vous d'elles, et voyez.
Ostravich : Qui êtes-vous ?
SCP-4840-A : (Il s'arrête) Mon nom était Seth, frère de Caïn et d'Abel, fils d'Adam El Asem, le Premier Roi des Hommes.
Ostravich : Était ?
Silence.
Ostravich : Je suis désolée, je -
SCP-4840-A : Non, ça va. (Il marque une pause) J'étais un petit garçon quand j'ai contemplé le ciel nocturne d'un jeune univers et demandé à mon père une étoile pour moi tout seul. Il a étendu son bras et ramené pour moi une couronne de fer, et cette couronne planta les graines du mal qui subsiste dans le cœur des hommes. Elle a conduit mon père à la folie, mes frères au massacre et a amené la ruine de notre royaume. Sans cette couronne, Sarrus IX n'aurait peut-être pas traversé la mer. Sans cette couronne, la lignée d'Harrian aurait peut-être pu repousser les Enfants de la Nuit lorsqu'ils sont venus d'au-delà des mers. Il n'existe rien de plus haïssable, rien de plus répugnant que cette couronne. Elle est la graine à la racine de tout mal – (Il s'interrompt) – et c'était un cadeau pour moi. Non, j'ai été Seth, autrefois. J'ai perdu mon nom.
Addendum 4840.4 : Entretien
L'entretien qui suit a été mené par le Superviseur O5-1 de la Fondation SCP.
O5-1 : Je suis navré de vous retenir ici plus longtemps l’ami.
SCP-4840-A : Ne vous inquiétez pas. Je sais que le monde change rapidement en dehors de cet endroit. Un vieil homme comme moi peut rester à l’écart encore un peu de temps.
O5-1 : Comment vous sentez-vous ?
SCP-4840-A : En toute honnêteté, je suis fatigué. J'ai été ici pendant un long, très long moment. Ma jeunesse est terminée et je m'étiole. Les prières que j'ai jadis prononcées pour enterrer les secrets du passé ne sont plus que le murmure d'un écho lointain. J'approche de ma fin.
O5-1 : Je comprends. Nous préparons des plans éventuels pour cette inévitabilité - nous voulons être en mesure de vous soulager le plus possible. Nous commencerons à déplacer la ville dans les prochains mois. Nos équipes travaillent en ce moment même à la préparation de son lieu de résidence.
SCP-4840-A : Cela m'encourage, merci. (Marque une pause) Vous n'êtes pas ici pour parler de cette ville, n'est-ce pas ?
O5-1 : Je ne le suis pas.
SCP-4840-A : Alors dites ce que vous pensez, mon enfant.
O5-1 : Je voudrais en savoir plus à propos de votre père.
SCP-4840-A : Ahh. (Marque une pause) Lorsque j'ai atteint l'âge adulte, mon père était déjà une légende aux yeux de notre peuple. On disait qu'il avait passé la vie d'un homme à marcher seul sur la jeune Terre, à faire des merveilles et à chasser les anciennes horreurs de ses terres. On disait qu'il avait construit Aud sur la colline d'Eden et qu'il s'était attardé dans le jardin au crépuscule de ces premiers jours, lorsque les étoiles brillaient encore dans le ciel. C'est là, dans le jardin, qu'il rencontra la première femme. C'était Lilith, la mère des nations. Mon père a choisi ses deux premiers fils pour s'asseoir à sa droite et à sa gauche. Les fils et filles premiers-nés d'Aud étaient ses enfants, mais elle partit au bout d'un certain temps et disparut dans les endroits étranges du monde.
O5-1 : Qui était votre mère ?
SCP-4840-A : Son nom était Eve, la fille du paradis. Elle n'était pas née de Lilith ou des dieux. Elle était entièrement conçue de mon père, qui avait coupé une côte de sa propre poitrine et avait construit ma mère à partir de cette dernière. J'étais leur seul enfant et l'effort de ma naissance l'a terriblement affaiblie. Elle est décédée peu de temps après - je ne l'ai jamais vraiment connue.
O5-1 : Comment était votre père ?
SCP-4840-A : (Pause) Le temps émousse terriblement les sens. De mon père, je me souviens de peu de choses, mais je me rappelle des sentiments. Être près de lui était comme un jour d'été et ses mots étaient de la musique. Il… il était silencieux. On m'a dit qu'il ne l'avait pas toujours été, mais que la perte de ma mère l'avait assombri. Pourtant, lorsqu'il riait, c'était un coup de tonnerre éclatant, et lorsqu'il se mettait en colère, c'était un ouragan.
O5-1 : Qu'est-ce qui l'a rendu fou de rage ?
SCP-4840-A : Oh, il… (Marque une pause) Je me souviens de trois moments où mon père était en colère. Une fois, lorsqu'il a brisé le dieu de fer Mekhane - son propre père - pour avoir tenté de l'usurper et ensuite… ah, lorsque mon frère…
O5-1 : Qu'est-ce que c'est ?
SCP-4840-A : Je vous ai parlé de mes frères et de la façon dont ils ont défié mon père pour s'emparer de sa couronne. Ce que je n'ai pas dit… ah, la peur que cela me procure m'étreint encore aujourd'hui - c'est peut-être le souvenir le plus fort que j'ai de mon père. Je vous ai dit que mon père avait enfermé mon frère Abel pour son insolence. C'était un mensonge. En vérité, c'était une grâce qu'il lui avait accordée. Dans la plaine en contrebas de la colline d'Eden, là où Aud dominait autrefois, les fils et les filles de mes frères se sont affrontés dans une lutte acharnée. Tous deux convoitaient la couronne de mon père et ne désiraient rien d'autre. Asem leur avait depuis longtemps interdit l'accès à la cité, qui n'était alors habitée que par des fantômes et moi-même. Au cours de cette bataille, il… ah…
Silence
SCP-4840-A : Il y a eu une brève interruption dans le combat. Abel sortit de son camp et offrit la paix à mon frère Caïn, afin qu'ils cessent de se battre. Mais Caïn fut envahi par la méchanceté et, à ce moment-là, il prit une pierre posée à terre et tua Abel. Il a brisé son corps sous la pierre et, dans sa folie, il s'est déclaré seigneur légitime des cieux et de la terre et seul héritier de la couronne de son père. Puis il… il a pleuré, et pendant qu'il pleurait, il était rempli d'un terrible désespoir pour ce qu'il avait fait. Il a porté le corps de mon frère devant la porte de la cité d'Asem et a appelé mon père. Il… (Pause) Il brisa le corps de Caïn, prit les armes avec lesquelles il avait tué notre frère et les donna en pâture aux loups, puis il jeta une malédiction sur son âme. Il fut alors condamné à parcourir le monde, à maudire le sol sur son passage et à avoir une mémoire parfaite, de sorte qu'il n'oublierait jamais la peur dans les yeux d'Abel lorsqu'il a fait tomber la pierre sur lui.
Silence
SCP-4840-A : Lorsque mon père a ramené Abel de l'au-delà, il avait changé. Son esprit avait été séparé de son corps et lorsqu'ils se sont retrouvés, une haine terrible s'est installée entre eux. Mon père se lamenta sur ce que son fils était devenu et le plaça dans une crypte de pierre où il pourrait haïr à jamais. Mais je vous le dis, même dans son désespoir, mon père était terrifiant à voir. Les dieux eux-mêmes tremblaient à sa vue en ces heures-ci, tout comme moi.
O5-1 : Qu'est-il arrivé à votre père ?
SCP-4840-A : J'aimerais pouvoir le dire. Après la mort d'Abel, je savais que d'autres frères tueraient les leurs pour avoir une chance d'obtenir la couronne de mon père, alors je l'ai volée et je me suis enfui. Mes enfants sont venus avec moi et nous nous sommes cachés comme des insectes. C'était la troisième fois que je ressentais la rage de mon père, une rage à laquelle il n'y avait pas d'échappatoire. C'était une chaleur, un brasier qui émanait de lui comme une tempête et qui éloignait de la colline d'Eden les quelques personnes qui restaient. Mais nous avons tenu bon, et après une centaine d'années, il a diminué et est retourné dans ses salles vides. Je suis resté caché jusqu'à ce qu'il ait disparu, mais nous… nous avons entendu des histoires. De multitudes d'histoires sombres sur de longs navires, d'un roi dansant sous une étoile rouge et de mon père se dressant seul contre eux. Ce n'est que plus tard que j'ai appris l'existence des marcheurs de la nuit et de leurs maîtres les faes. Je n'aurais jamais cru qu'il existait dans ce monde un pouvoir capable de défaire Adam el Asem, et pourtant il est… parti.
O5-1 : Vous avez hésité.
SCP-4840-A : Ce n'est rien. Il fut un temps, dans les ères passées, où je rêvais d'entendre la voix de mon père crier depuis les fondations mêmes du monde, mais ce temps est révolu. Le peu qui reste de l'héritage de mon père est une ombre qui passe avant l'aube.
O5-1 : Je vois. (Marque une pause) Nous savons où est votre père.
Silence
O5-1 : Ce n’est pas un mensonge, je vous le promets.
SCP-4840-A : C’est… c’est impossible. Il a été détruit.
O5-1 : Oui, c'est vrai. Mais nous l'avons quand même trouvé. Je suis venu vous voir aujourd'hui, Seth, parce que j'ai besoin de votre aide. Il y a des gens dans ce monde qui nous considèrent comme leurs ennemis, qui trouvent notre tâche odieuse d'une manière ou d'une autre. L'un d'entre eux est un homme qui me considérait comme un ami, mais maintenant il… eh bien, peu importe. Il sait pour votre père et où il se trouve. Il est possible qu'il en sache encore plus. J'ai peur de ses intentions et de ce dont il est capable. J'ai besoin de votre aide.
SCP-4840-A : Je… je donnerai, tout ce qu'il me reste à donner. Oui, je vous aiderai.
O5-1 : Bien. Une fois que nous aurons déplacé cette ville à l'endroit désigné, je vous ferai venir. Nous devrons parler, tous les quatre, de ce que nous devrions faire de ce que nous avons trouvé.
SCP-4840-A : Tous les quatre ? (Marque une pause) Vous… vous voulez dire mes-
O5-1 : Vos frères, Seth. Vous avez été seul pendant tellement de temps et nous aurons besoin de vous tous.