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Crédits
Titre : SCP-479-FR - Les Ogres de Basalte
Auteur : Pr Isoi
Date de publication : 31 août 2021
Image : Réalisée par l'auteur
Objet no : SCP-479-FR
Niveau de Menace : Rouge ●
Classe : Euclide / Non-confiné
Croquis de SCP-479-FR-2 (à gauche) et de SCP-479-FR-4 (à droite), retrouvés dans le journal de la PdI no 945.
Procédures de Confinement Spéciales : Les cinq instances de SCP-479-FR actuellement confinées doivent être maintenues ensemble dans une cellule souterraine pour entités de catégorie III. Les murs de la cellule doivent simuler l’environnement de repos habituel des entités, à savoir les orgues basaltiques. Une cascade artificielle a été installée pour la nutrition des entités.
Tous les évènements 479-FR-A doivent être enregistrés, en notant la date de l’évènement, l’entité impliquée et la durée du cycle sommeil venant de se terminer. Aucun être humain n’est autorisé à entrer dans la chambre de confinement de SCP-479-FR afin d’éviter un évènement 479-FR-B impliquant plusieurs entités.
Les restes de SCP-479-FR-3 sont conservés dans un casier de stockage pour matière minérale anormale du Site-Aleph, et sont disponibles sur demande à tous les chercheurs disposant d’une accréditation de niveau 2/479-FR.
Les trois instances non-confinées doivent être maintenues sous surveillance constante. Les zones où celles-ci se trouvent doivent être fermées au public, en utilisant les scénarios de couverture adaptés. Cette procédure n’a pas pu être suivie pour SCP-479-FR-4, dans la mesure où celui-ci se trouve dans une zone touristique majeure. Cependant, en raison de son cycle de sommeil particulièrement long et de son affaiblissement subséquent à sa précédente tentative de mise en confinement, il n’est pas considéré comme étant une menace immédiate.
Dès qu’un évènement 479-FR-A comprenant une instance non-confinée a lieu, l’entité impliquée doit être capturée suivant le protocole adapté. Tous les civils présents sur place doivent être amnésiés et tous les enregistrements vidéo et les photographies détruits.
Description : SCP-479-FR désigne un groupe de neuf entités grossièrement humanoïdes retrouvées sur le territoire Islandais à différents endroits, classifiées comme SCP-479-FR-1 à SCP-479-FR-9. Le corps des instances est similaire aux structures géologiques connues comme orgues de basalte. Les entités sont capables de se déplacer en brisant légèrement les roches les composant et en les régénérant ensuite. Néanmoins, cela leur confère une démarche lente, saccadée et imprécise. De ce fait, elles limitent le plus possible leurs mouvements.
La façon dont les instances de SCP-479-FR perçoivent leur environnement, trouvent des lieux de repos ou de l’eau est inconnue, celles-ci étant dépourvues d’organes sensoriels apparents. Les entités n’ont pas démontré de niveau de conscience élevé. Suite à la capture de SCP-479-FR-2 et à l’étude de l’enregistrement no 002, il est supposé que les entités sont capables de ressentir des émotions et de nouer des liens amicaux avec d’autres instances, allant même jusqu’à synchroniser leurs cycles de vie. Plusieurs tests à ce sujet sont prévus, bien que la longueur considérable des phases de sommeil des instances rende la tâche difficile.
Les instances de SCP-479-FR suivent un rythme de vie alternant entre des phases de sommeil profond et des phases d’éveil majoritairement très courtes, d'une durée moyenne de trois minutes. Ces dernières sont nommées évènement 479-FR-A.
Durant leurs phases de sommeil, les entités se fixent sur une paroi d’orgues basaltiques, à l’exception de SCP-479-FR-4, établi à Fjallfoss. Afin d'assurer leur nutrition, elles choisissent un lieu à proximité d’un point d’eau vive, le plus souvent un cours d’eau à fort débit ou une cascade, à l’exception de SCP-479-FR-6, établi à Reynisfjara. Il faut noter que les entités ne changent pas de lieu de repos, hormis suite à un évènement 479-FR-B. La durée de ces phases varie proportionnellement à la taille des instances. En moyenne, cet état de sommeil dure de 20 à 30 ans chez les entités de moins de cinq mètres, et se monte jusqu’à 50 ans pour la plus grande entité connue (SCP-479-FR-4).
Durant les évènements 479-FR-A, les entités s’arrachent de leur paroi et se dirigent vers le point d’eau à proximité. Les roches présentes sur leur tête se brisent pour former un orifice semblable à une bouche. Les instances absorbent ensuite de l’eau en grande quantité, qui est assimilée par leur organisme selon un procédé inconnu durant les phases de sommeil. Les roches présentes au niveau de l’abdomen des entités s’écartent pour former une poche interne prompte à recevoir le liquide. Cette poche se referme au fur et à mesure que l’eau est consommée.
Cette absorption d’eau semble nécessaire pour la survie et la croissance des entités. Il a été observé qu’une entité ayant consommé l’eau peut régénérer les blessures causées par le mouvement, voire recréer un membre perdu, bien que plusieurs cycles soient nécessaires dans ce dernier cas.
Un évènement 479-FR-B a lieu lorsque trop d’humains sont présents aux alentours d’une des entités. Dans ce cas, l’instance se réveille prématurément et va agir de manière à retrouver sa tranquillité. Trois comportements différents ont été observés :
- l’entité se réveille et bouge dans le but d’effrayer les personnes aux alentours.
- l’entité se réveille et va se déplacer dans le but de trouver un nouveau lieu de repos.
- l’entité se réveille et réagit agressivement, tentant de tuer les humains autour d’elle.
Suite à un évènement 479-FR-B, l’entité replonge en état de sommeil. Il faut noter que les entités n’allongent pas cette phase, en dépit d’un réveil prématuré.
SCP-479-FR a été découvert suite à la mise en ligne d’une vidéo montrant le réveil de SCP-479-FR-1, le ██/██/20██, dont la retranscription est disponible dans l’addendum 479-FR-2. La présence d’autres entités ainsi que leurs localisations a été confirmée grâce à l’étude du journal récupéré suite à la capture de la PdI no 945 (█████ ████████ dit "l’homme au ciré jaune"), dont la retranscription est disponible dans l’addendum 479-FR-3.
Addendum 479-FR-1 : Description des entités
Numérotation |
Statut |
Description |
Lieu de découverte |
Notes |
SCP-479-FR-1 |
Confiné |
4 mètres de haut. Abdomen disproportionné. Tête anormalement réduite. Membres semblant atrophiés |
Litlanesfoss |
Première entité capturée. Cycle de sommeil particulièrement court (environ 10 ans) |
SCP-479-FR-2 |
Confiné |
5 mètres de haut. Tête s’avançant considérablement en avant, probablement une adaptation à son ancien lieu de repos. Reste du corps sans distinction notable |
Svartifoss |
L’une des deux seules entités connues partageant son lieu de repos avec une autre instance |
SCP-479-FR-3 |
Neutralisé |
Inconnue. Les restes récupérés semblent indiquer une ressemblance avec SCP-479-FR-2 |
Svartifoss |
L’une des deux seules entités connues partageant son lieu de repos avec une autre instance |
SCP-479-FR-4 |
Non-confiné |
8 mètres. Corps fin et allongé. Petite tête. Bras anormalement longs, atteignant presque le sol. Pieds massif. Un bras manquant suite à une tentative de mise en confinement. |
Fjallfoss |
L’entité n’a pas choisi d’orgue de basalte comme lieu de repos, pour une raison inconnue. Elle a démontré avoir un comportement très agressif, attaquant à son réveil tous les êtres humains aux alentours. Il s’agit de la seule entité agissant ainsi en dehors d’un évènement 479-FR-B. Ses phases de sommeil sont particulièrement longues (une cinquantaine d’années en moyenne) |
SCP-479-FR-5 |
Confiné |
4 mètres. Tête, bras et torse de petite taille comparé aux jambes de l’entité, qui représentent les 3/4 de son corps. |
Studlagil |
L’entité a été découverte se déplaçant vers Studlagil, supposément suite à un évènement 479-FR-B. Elle n’a pas pu être confinée avant sa mise en sommeil, mais le nombre important de membres du personnel a provoqué un deuxième évènement permettant sa capture. |
SCP-479-FR-6 |
Confiné |
6 mètres. Dépourvu de cou. Tête de forme pyramidale. Torse large Possède six doigts à chaque main, dont deux opposables. |
Reynisfjara |
Seule entité éloignée d’une cascade ou d’un courant d’eau vif. Lors de ses évènements 479-FR-A, elle s’avance dans la mer jusqu’à ce qu’elle puisse absorber de l’eau, avant de revenir à sa position initiale. Au début de sa mise en confinement, l’entité semble avoir été dérangée de devoir consommer de l’eau douce, mais s’y est habituée depuis. |
SCP-479-FR-7 |
Confiné |
5 mètres. Tête de grande taille comparée au reste du corps. Bras courts, terminés par des structures sphériques au lieu de mains. |
Aldeyjarfoss |
Seule entité dépourvue de mains. |
SCP-479-FR-8 |
Non-confiné |
7 mètres. Membres allongés et fins. Légère excroissance située à l’arrière de la tête. |
Dverghamrar. La zone a été fermée sous le prétexte d’un risque important d’éboulement |
L’entité ne s’est pas réveillée depuis sa découverte et sa mise sous surveillance. |
SCP-479-FR-9 |
Non-confiné |
6 mètres. Membres courts et épais, corps allongé. Tête plate. |
Située près d’une cascade à proximité de Kirkjugólf. La zone a été fermée sous le prétexte d’une réserve pour la flore locale. |
L’entité ne s’est pas réveillée depuis sa découverte et sa mise sous surveillance. Elle est actuellement la seule entité dont le lieu de repos est souterrain. Selon le journal de la PdI no 945, l’entité est quadrupède. |
Addendum 479-FR-2 : Enregistrements vidéos de SCP-479-FR
Enregistrements civils :
Enregistrement no : 001
Date : ██/██/20██
Entités impliquées : SCP-479-FR-1
[00;00;01] La caméra filme une chute d’eau. Des orgues de basalte sont présents à côté. Une conversation entre la personne filmant et un interlocuteur non-visible peut être entendue.
[00;00;38] Une partie de la paroi commence à se fissurer. La caméra zoome à cet endroit.
[00;00;41] Le bras de SCP-479-FR-1 se détache de la paroi et agrippe la roche. La caméra tourne alors brusquement et l'image devient floue. Ceci est supposément dû au fait que le détenteur de l’appareil avait pris la fuite en continuant de filmer.
[00;01;32] La caméra arrête de bouger et filme SCP-479-FR-1 de plus loin. L’entité a décollé la partie supérieure de son corps et est en train d’en extraire le bas. Une respiration haletante peut être entendue.
[00;01;46] SCP-479-FR-1 s’est entièrement dégagé et se dirige vers la chute d’eau à proximité.
[00;01;51] L’entité se place sous la cascade et lève la tête. Les roches sur sa tête se cassent et forment sa bouche.
[00;03;18] L’entité arrête de boire et se dirige vers son lieu de repos. La vidéo s’arrête à cet instant.
Note : Il s’agit du premier enregistrement connu d’une instance de SCP-479-FR. Il a été mis en ligne le jour même, avant d’être rapidement supprimé par la Fondation. La personne ayant pris l’enregistrement ainsi que les personnes ayant assisté à l’évènement ou ayant vu la vidéo ont pu être retrouvées et amnésiées.
Enregistrement no : 002
Date : ██/██/20██
Entités impliquées : SCP-479-FR-2, SCP-479-FR-3
[00;00;01] La caméra filme la chute de Svartifoss. De nombreux civils sont présents.
[00;00;38] Une partie des orgues de basalte aux alentours commence à se fissurer. Les civils commencent à montrer de l’inquiétude.
[00;01;19] La tête de SCP-479-FR-2 se détache de la paroi. Les civils les plus proches de la cascade reculent précipitamment.
[00;01;31] Le torse de SCP-479-FR-2 se dégage. Les civils paniquent, et tentent de quitter la zone. Des cris peuvent être entendus. Le propriétaire de la caméra s’éloigne mais continue de filmer.
[00;01;51] L’entité se place sous la cascade et lève la tête. Les roches sur sa tête se cassent et forment sa bouche.
[00;02;03] SCP-479-FR-2 est entièrement dégagé. Il tourne sa tête vers la source des cris, avant de se diriger vers la cascade. Il se place en dessous et commence à boire.
[00;03;17] Le propriétaire de la caméra s’est éloigné considérablement. SCP-479-FR-2 continue de boire, avant de s’arrêter soudainement et de tourner sa tête vers une autre partie de la paroi.
[00;03;41] L’entité s’approche des orgues basaltiques et pose sa tête dessus.
[00;03;45] SCP-479-FR-2 recule sa tête.
[00;03;49] L’entité commence à donner des coups dans la roche, en se servant de sa tête et de ses bras. Ceux-ci sont considérablement abîmés par ces actions. Des morceaux de roches volent aux alentours. Les civils encore présents sur place paniquent et fuient vers les hauteurs.
[00;04;11] SCP-479-FR-2 s’arrête de frapper la roche. Une grande partie des orgues basaltiques autour de lui ont été pulvérisés. L’entité a dégagé un gros morceau de roche qu’il prend dans ses bras. Elle cesse de bouger jusqu’à sa capture par la Fondation.
Note : Les tests ont révélé que le morceau de roche est en réalité une instance de SCP-479-FR décédée. Le comportement de SCP-479-FR-2 pourrait indiquer un attachement émotionnel important vis-à-vis de cette instance.
Note du Dr Arnarsson : Cela démontre clairement que ces entités ne sont pas juste des animaux qui ne font que dormir et boire. SCP-479-FR-2 a clairement démontré ressentir de l’inquiétude quand au fait de ne pas voir l’autre se réveiller, puis une volonté de l’aider ou de comprendre ce qui se passait et pour finir du désespoir quand il a compris qu’il était mort. Il faut faire plus de tests, nous pourrions peut-être même finir par communiquer avec eux !
Enregistrement no : 003
Date : ██/██/20██
Entités impliquées : SCP-479-FR-6
[00;00;01] La caméra filme depuis un point en hauteur, face à la mer. Une forme sombre peut être vue se déplaçant en contrebas dans l’eau.
[00;00;09] La caméra zoome. Bien qu’assez imprécise, l’image montre clairement qu’il s’agit d’une instance de SCP-479-FR.
[00;00;47] La caméra continue de filmer SCP-479-FR-6 jusqu’à ce que celui-ci soit presque immergé. La caméra est coupée à ce moment.
Note : La personne ayant pris la vidéo était un pseudo-journaliste enquêtant sur l’anormal. Elle a tenté de donner la vidéo à un journal local, qui l’a refusé en l’accusant de montage. Des agents infiltrés dans la presse islandaise ont entendu parler de cette histoire quelques semaines plus tard. Une équipe d’intervention a rapidement pu être envoyée pour récupérer l’enregistrement et amnésier la personne concernée.
L’individu n’avait pas filmé l’intervention de la Fondation, celui-ci ayant quitté les lieux avant l’arrivée des agents de terrain, et n’avait donc pas connaissance de celle-ci. Les interrogatoires ont révélé qu'il menait l'enquête sur une histoire du folklore local, et a trouvé SCP-479-FR-6 par hasard.
La liste complète des enregistrements est accessible aux membres du personnel de Niveau 2/479-FR
Addendum 479-FR-3 : Rapports d'interventions.
Les documents suivants sont les rapports des captures des instances de SCP-479-FR. La liste complète est accessible aux membres du personnel de Niveau 3/479-FR.
Rapport d'intervention 479-FR-4
Entités impliquées : SCP-479-FR-5
Date : ██/██/20██
SCP-479-FR-5 s'est réveillé suite à un évènement 479-FR-B provoqué par le nombre important de membres du personnel. À la demande du Dr Arnarson et du colonel Damay, il a été décidé d'utiliser [DONNÉES SUPPRIMÉES] pour capturer l'instance, afin de vérifier si celui-ci est efficace. En raison du terrain accidenté, il ne peut pas être installé immédiatement. Les agents présents sur place reçoivent donc l'ordre d'attendre que l'entité soit sortie du canyon.
SCP-479-FR-5 descend le canyon jusqu'à atteindre un endroit ou les parois latérales sont moins hautes. Il entreprend l'escalade de celles-ci. Une fois ceci fait, il se dirige vers le sud.
Les agents d'intervention amènent les pièces de [DONNÉES SUPPRIMÉES] et le montent sur la trajectoire de l'entité. Lorsque cette dernière marche dessus, le piège se déclenche. SCP-479-FR-5 est immobilisé, et tombe au sol. Après vérification, aucune blessure n'est présente sur son corps. L'instance est mise en confinement sans incident.
Note : L’intervention démontre que [DONNÉES SUPPRIMÉES] est bien plus efficace que les anciennes méthodes de capture. Il devra donc être utilisé à l’avenir sur les entités calmes. Concernant les entités agressives, des tests et des observations supplémentaires sont requises.
Rapport d'intervention 479-FR-5
Entités impliquées : SCP-479-FR-7
Date : ██/██/20██
SCP-479-FR-7 s'est réveillé suite à un évènement 479-FR-A. Celui-ci est situé à proximité d'Aldeyjarfoss, et se déplace dans le courant pour atteindre la chute d'eau, rendant l'installation de [DONNÉES SUPPRIMÉES] difficile.
Toutefois, il a été décidé de tenter une mise en confinement de l'entité, du fait de la rareté de ses phases d'éveil. Une équipe entraînée à manœuvrer dans ce genre d'environnement a donc été déployée. Elle a reçu l'ordre d'attendre que l'entité ait bu pour la capturer, afin d'éviter de possible blessures.
[DONNÉES SUPPRIMÉES] est installé, non sans difficulté, sur la trajectoire de SCP-479-FR-6. Ce dernier ne tente pas d'emprunter un autre chemin. Lorsqu'il marche sur le piège, ses jambes sont immobilisées. Toutefois, l'entité ne tombe pas.
SCP-479-FR-7 bouge violemment, probablement pour essayer de se libérer. Les agents se rapprochent, dans le but de faire chuter l'instance. Cette dernière tourne la tête vers ceux s'approchant de face.
SCP-479-FR-7 se penche en avant, lève les deux bras vers l'arrière et les abats sur les agents, les tuant sur le coup. Toutefois, ce mouvement lui fait perdre l'équilibre, et l'entité tombe. Elle a pu être amené sans autres problèmes sur le Site, et n'a plus fait preuve de comportements agressifs.
Note du Dr Arnarson : Cela tend à confirmer mon hypothèse : SCP-479-FR-7 n'a démontré de l'agressivité que lorsqu'il s'est senti en danger. Après sa mise en confinement, il s'est probablement rendu compte qu'il n'avait pas à craindre pour sa vie, et a accepté sa nouvelle situation. Les instances de SCP-479-FR sont certainement capables d'éprouver des émotions, il doit il y avoir un moyen de communiquer avec elles.
Rapport d'intervention 479-FR-7
Entités impliquées : SCP-479-FR-4
Date : ██/██/20██
SCP-479-FR-4 s'est réveillé, alors qu'un grand nombre de touristes se trouvaient dans la zone. Toutefois, la présence d'agents sous couverture permis d'organiser rapidement une évacuation, limitant les morts civiles.
Les équipes d'intervention arrivent sur place très rapidement, transportant [DONNÉES SUPPRIMÉES]. SCP-479-FR-4 est en train de s'attaquer aux agents restés sur place, tentant de les écraser avec ses membres s'ils sont proches ou leur lançant des rochers s'ils sont éloignés.
Le groupe d'intervention se sépare en deux équipes. La première a pour but de distraire l'entité, et si possible d'immobiliser ses bras en utilisant un modèle individuel portatif de [DONNÉES SUPPRIMÉES]. Pendant ce temps, le second groupe doit installer [DONNÉES SUPPRIMÉES] au sol, à proximité de l'instance.
Le premier groupe entreprend de monter jusqu'à un plateau rocheux à proximité de SCP-479-FR-4. L'entité les remarque, et donne des coups dans les parois alentour, faisant tomber des rochers sur les agents. Le groupe parvient toutefois à approcher l'instance sans subir de pertes.
SCP-479-FR-4 lève son bras et l'abat sur le plateau. Avant que celui-ci n'ait le temps de le relever, plusieurs agents déclenchent [DONNÉES SUPPRIMÉES], immobilisant le bras de l'instance. Celle-ci tente de se dégager, mais n'y parvient pas.
Pendant ce temps, le deuxième groupe a pu installer [DONNÉES SUPPRIMÉES] au sol. Les agents se replient rapidement, la zone étant dangereuse du fait des mouvements imprévisibles de SCP-479-FR-4. Ce dernier cesse de bouger, lève son deuxième bras et l'abat sur le premier, le pulvérisant sur le coup. L'entité semble éprouver de la douleur, et marche sur [DONNÉES SUPPRIMÉES] en reculant. Ses jambes sont immobilisées, mais l'instance ne tombe pas. SCP-479-FR-4 cesse de bouger, et tourne sa tête vers les agents en contre-bas.
Les roches sur le visage de l'entité se cassent, formant sa bouche. SCP-479-FR-4 lève sa tête en arrière, et prononce des mots en norrois elfique.
Immédiatement, un tremblement de terre est ressenti aux alentours. Des morceaux de rochers tombent, écrasant la plupart des agents et [DONNÉES SUPPRIMÉES], libérant l'instance. Les agents survivants sont tués par SCP-479-FR-4.
L'entité retourne se placer sous la cascade, replongeant en phase de sommeil.
Note : Tous les civils ont pu être amnésiés, les enregistrements vidéos et les photographies ont été détruits, et un scénario de couverture a été présenté aux autorités.
Il n'est pas su si SCP-479-FR-4 s'est réveillé suite à un évènement 479-FR-A ou un évènement 479-FR-B. En prévision de la deuxième situation, la zone a été temporairement fermée et des agents postés pour la surveillance.
Toutefois, l'entité ne s'est pas réveillée depuis, indiquant le commencement d'une phase de sommeil. La surveillance a donc pu être relâchée et la zone rouverte.
Addendum 479-FR-4 :
Les documents suivants sont extraits du journal tenu par la PdIo 945 (█████ ████████ dit "l’homme au ciré jaune"). Seuls les extraits pertinents concernant SCP-479-FR ont été inclus dans ce rapport. La véracité des informations présentées est toujours mise en doute, du fait de la propension à l’exagération de l’auteur, bien que plusieurs se soient révélées vraies.
██/██/19██
Je commence mes recherches en Islande, sur les conseils avisés de B*. Cette petite île perdue au bout du monde me semble être en vérité un lieu surchargé d’anormal. De fait, les légendes sur les trolls et les elfes sont nombreuses, et il me tarde de commencer à interroger les gens et de partir en expédition. Pour l’heure, je loge dans une petite chambre qu’un pêcheur me loue pour une bouchée de pain, à Husavik (peut-être passerai-je par la capitale, mais pour le moment je préfère éviter les grandes villes).
██/██/19██
Mes différents entretiens avec les locaux me donnent plusieurs pistes à approfondir. Entre autres, une ancienne ferme visitée par des ondins, un rocher abritant une cathédrale bâtie par les elfes, une vieille sorcière dans une vallée non loin, des trolls de pierre qui s’éveillent tous les dix ans, difficile de décider sur quoi enquêter. Puis il ne faut pas oublier que beaucoup affabulent et que d’autres ne font que répéter des histoires maintes et maintes fois entendues.
Je vais commencer par la sorcière. Si cette piste-là s’avère vraie, j’aurais certainement de meilleures informations à exploiter pour étudier le surnaturel ici.
██/██/19██
J’ai rencontré la sorcière. Elle est vraiment sympathique, elle a immédiatement accepté de répondre à mes questions, et m'a même proposé de rester dormir chez elle gratuitement. Je crois qu'elle en manque de compagnie. Elle m'a confié qu'il ne reste plus grand monde croyant vraiment en ses pouvoirs, et que les gens de la ville ne voient en elle qu'une vieille folle dans sa ferme. Je pense rester ici pour le moment, cet endroit me semble tout désigné pour que je commence mes recherches sur le surnaturel.
[DONNÉES NON-PERTINENTES SUPPRIMÉES]
██/██/19██
Cela fait déjà un bon moment que je déambule dans le nord du pays, et je dois bien dire que ce que j’ai vu ne m’a pas beaucoup impressionné. Si la plupart des histoires que l’on m’a racontées ont sûrement un fond véridique, les créatures dont il est fait mention sont parties depuis bien longtemps. Bien sûr, j’ai pu croiser quelques elfes et trolls, voir un ou deux morts-vivants mais la plupart sont restés méfiants. Il faut les comprendre, avec toutes ces organisations qui cherchent à les tuer où à les enfermer. Ils ressemblaient beaucoup à ceux que j’avais déjà croisé en Norvège. La sorcière m’a bien aidé, mais je sens qu’elle commence à se lasser de ma compagnie. Je pensais que je trouverais plus de choses excitantes ici, mais je suis déçu.
La seule de mes premières pistes que je n’ai pas encore vraiment explorées est celle des trolls de pierre. Un marin venu de la côte est m’a parlé de l’un d’entre eux, qui se trouverait près d’une cascade à quelques jours de marche d’ici. Le temps de trouver des vivres et un guide, et je me mets en chemin.
██/██/19██
Je suis enfin arrivé. La marche fut plus longue que prévu, j’ai bien cru que je n’y arriverais pas. J’ai interrogé plusieurs habitants des environs, rares sont ceux qui ont vu la créature. Je ne suis pas étonné, de ce que j’ai compris, elle se réveille rarement et bouge peu. Toutefois, beaucoup s’accordent à dire qu’elle vit près d’une cascade plus loin, accrochée à la paroi. Aucun n’a voulu m’accompagner, même mon guide a déclaré qu’il préférerait s’abstenir.
Je peux les comprendre, il est vrai que ça doit être effrayant de voir un colosse s'arracher d'une paroi, pouvant sans doutes vous écraser sans difficultés. De plus, ils doivent avoir autre chose à faire que de s'occuper de ce qu'ils voient comme un hurluberlu obsédé par la magie.
██/██/19██
Je crois avoir trouvé. Une grande cascade, surmontée par des formations géologiques fascinantes. Des colonnes de pierre noire rectangulaires bordent toute la vallée, telles les immenses tuyaux d’un orgue de roche. D’ailleurs, il me semble que B* m'avait prêté il y a quelques temps une publication parlant de ces mêmes structures, les nommant justement "orgues de basalte", et je dois dire qu’elles ont mérité ce nom. Peut-être que ces roches sont véritablement un instrument de musique, enterré et caché à la vue de tous.
Mais je divague. Pour en revenir à l’essentiel, j’ai pu monter un petit camp, avec des rations pour quelques jours. J’espère que la créature se montrera dans les jours qui viennent. Au moins, je peux admirer la splendeur du paysage.
██/██/19██
Rien aujourd’hui. J’ai d’ailleurs pensé à un nom pour ces créatures. Puisqu’elles sont faites de roche et vivent près des orgues de basalte, j’aimerais les nommer Ogres de basalte, en dépit du fait que les ogres ne proviennent pas de ce folklore.
██/██/19██
Toujours rien. Le paysage est vraiment magnifique. J'essaie de faire des croquis pour B*, mais je ne suis vraiment pas doué.
██/██/19██
Rien non plus aujourd’hui. Ce genre de longue attente a beau faire partie du métier, j’ai toujours un peu de mal à m’y faire. Peut-être devrais-je trouver quelqu’un à emmener avec moi, maintenant que B* ne vient plus ? J’ai toujours aimé les chiens.
██/██/19██
Je commence à manquer de vivres. Si l’ogre ne se montre pas d’ici-là, je repartirais demain.
██/██/19██
Cette expédition fut un échec, aucune trace de l’ogre. Peut-être qu’il s’agit d’une affabulation ou d’un mythe que certains prendraient trop au sérieux. J’ai décidé d’interroger à nouveau les habitants, il me semble que certains parlaient d’ogres différents.
[DONNÉES NON-PERTINENTES SUPPRIMÉES]
██/██/19██
Après avoir collecté ces témoignages, j’ai pu établir une liste de quelques ogres et de leur position relative :
- "l’ami" : Il est situé à Dverghamrar. Un fermier venu de là-bas raconte que sa famille se transmet des histoires à son sujet. Au dix-septième siècle, il aurait aidé ses ancêtres à protéger leurs champs d’une grande crue. Plus tard, il creusa dans la montagne et leur offrit de nombreuses merveilles, perdues depuis lors. Une autre encore dit qu’il s’en alla dans une barque de pierre chasser un monstre marin qui terrorisait la région. Je ne crois pas à la véracité de ces histoires, et d’ailleurs l’homme non plus apparemment, mais cela n’exclut pas qu’un ogre de basalte s’y trouve. Il serait grand et émacié, avec une tête tirée vers l’arrière.
- "le chien" : Celui-ci serait établi sous terre, près d’une cascade au sud de Dvarghamrar. Le même fermier m’a raconté que celui-ci serait plutôt craint, car en bougeant dans son sommeil, il abîmerait les récoltes. Il aurait fait bouillir l’eau de la rivière simplement en buvant dedans. Son surnom vient du fait qu’il marche à quatre pattes. Celui-ci m’intrigue particulièrement, il ne semble pas que d’autres vivent sous terre.
- "les jumeaux" : Les plus proches de ma position, à Svartifoss. Certains les décrivent comme des frères jumeaux, d’autres comme des amants. D’autres encore m’ont confié qu’il s’agissait d’ennemis mortels, condamnés à vivre ensemble pour l’éternité. Je vais commencer mes recherches par ceux-là.
- "l’aîné" : Dans les fjords du nord, derrière une cascade, se cacherait le plus grand des ogres, le plus vieux. J’ai entendu cette histoire de la bouche d’une famille venue dans les environs pour affaires. Ils n’en savaient pas beaucoup plus. Il est assez loin de l’endroit où je me trouve, j’irai le voir plus tard.
J’ai entendu d’autres témoignages, mais ceux-là sont trop imprécis pour que je les prenne en compte. Il s’agit pour la plupart d’histoires folkloriques que j’ai déjà entendues mille fois, bien que plusieurs pointent la direction d’un endroit nommé Aldeyjarfoss, mais je suis moins convaincu que pour les autres.
[DONNÉES NON-PERTINENTE SUPPRIMÉES]
██/██/19██
Voilà qui conclut mon expédition concernant les jumeaux, ce fut un échec, comme la première fois. J’ai néanmoins réalisé un petit croquis, basé sur la description des ogres que j’ai entendue et sur la forme des falaises de Svartifoss.
Je commence à douter de l’existence de ces ogres. Peut-être qu’il ne s’agit que d’histoires du folklore local, ou que le bouche à oreille a amplifié une vérité bien creuse et inintéressante. J’irai tout de même enquêter sur l’ami et le chien, pour vraiment explorer toutes les pistes à ma portée.
Et puis, j’ai vraiment envie de voir les paysages là-bas.
S’il ne se passe rien, je ne ferai pas de compte rendu, inutile de s’embêter avec des détails inutiles.
██/██/19██
Échec concernant l’ami, il ne s’est pas montré. Je me dirigerai vers l’emplacement du chien demain.
██/██/19██
J’ai pu le voir.
Cela vient de se passer, il y a quelques minutes à peine. Je me tenais prêt de l’endroit que les locaux m’avait indiqué, assis à côté mon feu de camp. Il devait être assez tard, car je voyais le soleil se coucher en dépit du fait que, dans ce pays, le jour puisse être désespérément long. Je faisais cuire ma viande d’agneau, perdu dans mes pensées, en train de contempler les silhouettes sombres des volcans endormis. Soudainement, un craquement proche, profond comme s’il venait du centre de la Terre, me sortit de ma rêverie. Je me levai d’un bond, tandis qu’au sol les roches se fissuraient. Je m’étais installé non loin de l’emplacement supposé de l’ogre, à savoir un groupe de colonnes basaltiques au ras du sol, comme c’est courant dans les environs.
Je remarquais que les fissures provenaient toutes de cette direction, et c’est en tournant mon regard que je le vis. Le chien ne fut d’abord qu’une silhouette assombrie par le contre-jour, émergeant lentement de sous la terre. Il m’était impossible d’en distinguer les détails, mais je voyais les formes des colonnes le composant, marquées par les ombres dansantes de l’une à l’autre. Je restais sans voix face à un tel spectacle, milles pensées me traversant la tête.
Ses pattes, courtes mais épaisses, ne semblaient avoir aucun mal à soutenir le haut de son corps. Sa tête plate était tournée au loin, regardant vers la rivière proche. Puis il abaissa son torse, pesant de tout son poids sur ses pattes avant, afin de sortir le reste de son corps. Il y avait dans sa manière de se déplacer autant de force brutale que de grâce patiente et élégante.
Quand il fut enfin sorti, je pus distinguer clairement la forme de son corps. Il était fin et allongé, ses pattes semblaient robustes en dépit de sa petite taille, et sa tête, dont je ne voyais que la forme, était aplatie, on l’aurait dit coupée en deux. Chaque mouvement, même le plus infime, abîmait les roches le composant, laissant tomber une fine poussière de son corps. Il devait mesurer sept mètres de long, et trois de haut au minimum.
J’ai dû, à ce moment, faire un bruit assez fort, mais je n’en ai pas pris conscience, tant j’étais absorbé par ce spectacle magistral devant moi. Toujours est-il que l’ogre tourna sa tête vers moi, et bien qu’il n’ait pas d’yeux apparents, je sentis son regard sur moi. Il me dévisageait intrigué, ne sachant s’il fallait me voir en ami ou en ennemi. Je restais sans bouger, prenant soudainement conscience de ma taille dérisoire face à un tel monstre. Si l’envie l’en prenait, il pourrait m’écraser et me déchiqueter sur place sans difficultés.
Après quelques minutes, il se retourna finalement vers la rivière, et se mit lourdement en marche. Je ne le suivis pas, encore sous le choc de cette rencontre extraordinaire. Je restais sans bouger, écoutant le bruit de ma respiration haletante et celui des pas de l’ogre tandis qu’il s’éloignait.
Il revint plus tard. Je n’avais pas bougé, voulant voir s’il tenterait de m’attaquer ou si, à nouveau, il m’ignorerait.
Son ventre semblait avoir augmenté de volume, j’en déduisais donc qu’il était effectivement parti à la rivière, sans doute pour y boire de l’eau. Il me regarda à nouveau, et comme avant se désintéressa de moi. Il s’approcha du trou qu’il avait laissé en sortant de terre. Il y laissa tomber ses pattes arrière, s’assurant d’être bien placé avant de descendre le reste de son corps. Finalement, l’ogre leva la tête, face vers le ciel, et cessa de bouger. Il n’était plus possible de soupçonner ce qui venait de se passer, plus possible de distinguer cette merveille du sol.
L’ogre était de retour dans sa chambre sous terre, endormi à nouveau, nul ne sachant pour combien de temps.
Je ramassais mes affaires, consignant ici tout ce que je venais de voir. J’aurais aimé pouvoir y ajouter un croquis, mais je n’ai pas vu cette créature suffisamment bien, obscurcie par le contre-jour.
Maintenant que je suis rassuré quant à l’existence des ogres de basalte, il fallait que j’enquête sur la dernière piste qu’il me restait, l’aîné, dans les fjords du nord.
[DONNÉES NON-PERTINENTES SUPPRIMÉES]
██/██/19██
Me voilà arrivé à destination. Je campe en contre-bas de la cascade. Il commence à faire vraiment froid, je sens l’hiver arriver. Le voyage jusqu’ici avait vraiment été long et semé d’embûches. Je ne pourrais pas rester bien longtemps au pied de cette chute d’eau, j’espère vraiment que l’aîné se montrera. Heureusement, il n’y a pas encore eu de chutes de neige.
Je suis curieux vis-à-vis de cet ogre. Il n’y a pas d’orgues de basalte aux alentours, il est loin de son habitat naturel. L’aurait-il délibérément choisi ? Pour s’éloigner de ses pairs ou semer le doute sur sa présence ? Ou aurait-il été forcé par le sort ? Impossible de le savoir.
J’ai pu interroger les gens des environs sur cet être, mais je n’ai pas pu le consigner ici, tant j’étais accaparé par mes préparatifs.
L’aîné n’est pas un ogre sympathique apparemment. Peu d’histoires circulent à son sujet, tant il reste endormi longtemps, mais toutes le dépeignent comme un être cruel. Par exemple, on raconte que lorsque une poignée de fermiers il y a bien longtemps tentèrent de s’installer dans les environs, l’entité se réveilla et lança des rochers pendant trois jours et trois nuits sans s’arrêter, jusqu’à ce que toutes les bêtes aient fui, que toutes les fermes soient ravagées, et que tous les humains soient morts. Une autre encore dit qu’un groupe de bandits qui avait tenté de renverser l’Althing s’était retrouvé ici pour s’organiser et se partager les butins des pillages qu’ils avaient commis. À peine avaient-ils commencé que l’ogre se réveilla, et les écrasa sous ses pieds sans plus de ménagement. Il aurait aussi chassé les femmes-troll qui vivaient dans les cavernes alentours, les broyant entre ses mains.
Ces histoires m’inquiètent. Le chien aussi avait mauvaise réputation, mais les contes à son sujet reprenait des éléments bien connus, que l’on attribuait parfois aux trolls ou aux géants, et qui ne faisait que justifier par la magie des phénomènes tout à fait normaux. Mais là, elles sont crédibles. C’est le plus grand des ogres, il lui serait facile de commettre tous ces actes. De plus, rien n’indique que tous les ogres soient pacifiques, je n’en ai vu qu’un seul, ça ne permet pas de parler pour tous.
S’il est vraiment aussi agressif, il serait très peu judicieux de rester ici.
Mais ça ne serait pas la première fois que je me retrouve en danger, alors advienne que pourra.
██/██/19██
Rien aujourd’hui. J’ai essayé de pêcher dans la rivière, mais je ne suis vraiment pas doué. Comment faisait B*, déjà ?
██/██/19██
Cette expédition était une erreur. L’aîné est aussi agressif que les histoires le disent, et il s’en est fallu de peu pour qu’il m’écrase.
J’étais parti quelques minutes pour tenter de trouver des choses à brûler pour entretenir mon feu (car en Islande, il n’y a pas d’arbres comme sur le continent, et leurs "forêts" sont faites de plantes qui n’atteignent pas mes hanches.). Dans la pénombre de ces longues nuits hivernales, je me repérais grâce à la lueur des flammes, et n’hésitais pas à m’éloigner plus que de raison. À ce moment-ci, il ne faisait pas encore très noir, et je parvenais à distinguer sans trop de peines les alentours.
C’est d’abord un craquement qui attira mon attention, immédiatement suivi par un bruit sourd. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre de quoi il s’agissait. Laissant tomber tout mon matériel, je me précipitais vers la faible lumière de mon feu, cherchant des yeux la silhouette. Je me disais qu’il devait être sous la cascade, en train de boire.
Mon élan fut stoppé net par un son inhabituel. C’étaient des bruits de pas. L’ogre se déplaçait, au vu du rythme je dirais même qu’il courait. Je m’avançais plus lentement, me remémorant les histoires à son sujet. Je distinguais sa silhouette, immense, qui avançait rapidement, mais d’une manière calme. Ses bras étaient trop longs par rapport à son corps, c’est presque s’ils atteignaient le sol. Il devait mesurer quinze mètres de haut, au moins.
Quand il arriva à proximité de mon feu de camp, il s’arrêta une fraction de seconde, puis leva son bras droit vers l’arrière. D’un mouvement circulaire d’une vitesse et d’une violence que je n’ai jamais vue auparavant, il pulvérisa mon campement. Je voyais des débris de ma tente, des mottes de terre et des rochers volant autour de son poing, éclairés par les quelques restes encore brûlant de mon feu. Si j’avais encore été là-bas, si j’avais attendu quelques secondes de plus, j’aurais fini broyé, écrasé par ce monstre.
Son acte commis, il tourna la tête, comme s’il cherchait quelque chose. J’étais paralysé par la peur. S’il me voyait, s’en était fini de moi. Mais, par je ne sais quelque miracle, et bien qu’il tourna plusieurs fois la tête dans ma direction, il ne remarqua pas ma présence, ou m’ignora totalement. Il fit demi-tour, et retourna derrière sa cascade, attendant encore des années avant de se réveiller à nouveau.
Je savais qu’il n’y aurait rien à sauver dans mes affaires, alors je suis parti aussitôt, sans retourner inspecter mon camp. J’étais terrifié, j’ai marché toute la nuit simplement pour m’éloigner le plus possible de cet ogre. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai trouvé refuge dans une petite ferme tenue par un vieux couple. J’ai réalisé un petit croquis de l’ogre, mais il ne rend en rien la puissance et la violence dont il peut faire preuve.
[DONNÉES NON-PERTINENTES SUPPRIMÉES]
██/██/19██
J’écris depuis le pont du bateau qui m’amène au Danemark, jetant un dernier coup d’œil vers le rivage au loin. Ce voyage en Islande fut dans l’ensemble une réussite. J’ai pu rencontrer nombre d’êtres intéressants et apprendre nombre de choses fascinantes. J’ai enquêté, interrogé, exploré, risqué ma vie…
Mais avant de partir, il y a une dernière chose dont j’aimerais parler. Pendant mon voyage, j'ai entendu beaucoup de témoignages sur un dernier ogre, mais elles sont si abracadabrantesques, si absurdes que je n'y ai pas vraiment prêté attention.
Il s’agit de la "mère des Ogres", dont plusieurs personnes m’ont parlé, la plupart de vieux fermiers ou pêcheurs, qui n’avaient pas l’air d’y croire. Les légendes quant à cet être sont peu nombreuses, et probablement loin d’être fiables. Sûrement qu’un historien du paranormal s’y retrouvera mieux, mais je n’ai pas ce genre de qualification, alors je ne peux que rapporter des témoignages sans pouvoir distinguer le vrai du faux.
Son apparence, son âge, la raison qui l’a poussée à faire naître les ogres, rien de tout cela n'est connu. Les récits changent, se contredisent, exagèrent voir mentent.
Mais il y a un point sur lequel tous s’accordent : la mère est mourante, si ce n’est déjà morte. Par contre, nul ne semble savoir comment elle en est arrivée là.
Certains disent qu’elle fut tuée par les premiers humains ayant voulu débarquer sur l’île. Elle les empêchait de débarquer, protégeant la terre qu’elle avait choisie pour ses enfants. Alors les hommes prirent leurs armes et l’attaquèrent sans répit, jusqu’à ce que la mère tomba dans l’eau, trop blessée pour se relever, et qu’elle se noya.
D’autres versions veulent qu’elle ait été trahie par les ogres, par ses propres enfants. Lassés de sa tyrannie, ils l’auraient attaquée par surprise, la blessant mortellement. Quand la mère fut à terre, sans plus pouvoir se battre, ils l’enfermèrent loin sous le sol. L’aîné, le seul qui n’avait pas participé, fut exilé, contraint de dormir loin des orgues basaltiques, dans un endroit "indigne", et vit depuis dans la colère de toutes choses, avide de vengeance.
Une dernière histoire dit qu’elle était déjà mourante quand elle est arrivée en Islande, et qu’elle a créé les ogres pour assurer la descendance de son espèce. Mais ses enfants, sans éducation, sans parents, sont devenus des bêtes sauvages, passant leur temps à dormir et à boire.
Quelques autres récits circulent, mais ceux-là sont inexploitables, tant ils mélangent absurdement des mythes déjà connus avec des suppositions sans fondement. Bien entendu, ceux que je présente ne sont pas beaucoup mieux, mais ils sont déjà plus envisageables.
Voilà qui conclut mon voyage sur cette île. B* sera sûrement ravie de lire mes récits, elle dit toujours que, maintenant qu’elle ne peut plus se servir de ses jambes, c’est sa façon de voyager.
Addendum 479-FR-5 :
SCP-479-FR-10 est une entité n'ayant pas pu être observée par la Fondation, nommée « Mère des Ogres » par la Pdi no 945. L'instance est supposée être mourante, quelque part sur le territoire de l'Islande et de ses alentours, mais dispose toujours de capacités anormales.
SCP-479-FR-10 peut comprendre des mots en norrois elfique, et causer des tremblements de terre localisés. Selon le journal de la Pdi no 945, elle serait capable de créer de nouvelles instances de SCP-479-FR. Ceci n'a pas pu être confirmé.
À l’origine considérée comme une exagération ou un mensonge de la Pdi no 945, l’existence de SCP-479-FR-10 a été prouvée suite à la tentative de mise en confinement de SCP-479-FR-4. Au moment où l’instance s’est retrouvée piégée, elle a demandé l'aide de SCP-479-FR-10, qui a provoqué un tremblement de terre.
Aucune instance à l'exception de SCP-479-FR-4 n'a tenté de réveiller SCP-479-FR-10. La raison derrière cela est inconnue.
Une traduction du texte prononcé par SCP-479-FR-4. Toutefois, en raison de la mauvaise connaissance de cette langue, la traduction est approximative.
Mère ! Je sais que tu es [blessée/morte/absente], mais je te [demande/prie]
Mère ! Je suis [notion de parentalité (fils ?)] et je suis [piégé/affaibli]
Mère ! Ces [mot intraduisible : évoque péjorativement les êtres dépourvus de capacités anormales] veulent ma [fin/chute]
Mère ! [Sors de ton sommeil/Reviens à la vie], [notion de pitié]
Mère ! Utilise [mot inconnu : littéralement "colère de la terre"] pour m'aider
Mère ! Je t'en prie, moi [mot inconnu (nom de l'instance ?)], le plus [fort/méritant] t'appelle.
Mère ! Aide-moi !