SCP-473-FR - Fondation SCP

SCP-473-FR

⚠️ avertissement de contenu

Objet n^o : SCP-473-FR

Niveau de Menace : Rouge ●

Classe : Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-473-FR doit être interdit d'accès sous couvert d'une contamination du sol par des produits chimiques hautement toxiques. Aucune installation humaine ne doit être construite à moins de 5 km du périmètre de SCP-473-FR.

Le périmètre de SCP-473-FR doit être entouré d'une zone tampon de 100 m de large. Celle-ci doit être délimitée sur son pourtour extérieur par un grillage de 3 m de hauteur, surmonté de fil barbelé et pourvu de caméras de surveillance. L'intégrité de ce grillage doit être régulièrement inspectée et les flux vidéo des caméras surveillés depuis le Site-He-473-FR (installé en sous-sol dans la zone tampon), pour prévenir toute intrusion humaine ou animale dans SCP-473-FR. Trois gardes de sécurité et un chercheur doivent être présents en permanence au Site-He-473-FR. En cas d'urgence, le personnel du Site peut faire appel aux FIM des branches polonaise et ukrainienne de la Fondation SCP les plus proches ainsi qu'à la FIM Delta-4 "Safari Time !" de la branche francophone si la situation l'exige.

SCP-473-FR doit également être ceinturé sur tout son volume par une protection thaumaturgique s'étendant jusqu'à 100 m au-dessus et en dessous du sol permettant de bloquer l'entrée et la sortie de tout corps d'une taille supérieure à 0,5 µm, notamment afin d'éviter la propagation des spores émis dans SCP-473-FR et l'extension de SCP-473-FR-1. L'entrée de tout membre du personnel doit être approuvée par le responsable des recherches sur SCP-473-FR (actuellement le Dr Benoitelle) et doit être cantonnée aux situations d'urgence. À ces fins, des combinaisons spéciales permettant de traverser cette protection sont mises à disposition du personnel dans le Site-He-473-FR. Lors de la sortie de la zone, les membres du personnel doivent observer un protocole complet de désinfection biologique ainsi qu'une semaine de quarantaine pour éviter tout risque de dissémination des spores ou de tout autre agent biologique issu de SCP-473-FR. Des robots autonomes ou contrôlés à distance peuvent être utilisés pour les opérations de routine dans SCP-473-FR, comme l'entretien des capteurs et le retrait puis incinération des cadavres d'animaux.

L'activité de SCP-473-FR-1 doit être surveillée via l'observation des paramètres suivants :

l'activité sismique de la zone, au moyen d'un sismographe de précision installé au Site-He-473-FR, habituellement un séisme de magnitude 2 par mois et un séisme de magnitude 1 par semaine sous la zone,
la température du sol de SCP-473-FR (grâce à des capteurs thermiques disséminés dans la zone), habituellement 20 °C en moyenne à 50 cm de profondeur toute l'année,
la déformation du sol de SCP-473-FR (grâce à un suivi GPS par satellite et plusieurs émetteurs dispersés dans la zone), habituellement 1 à 2 cm par semaine.

Dans le cas où l'activité de SCP-473-FR-1 serait supérieure à la normale pendant 15 jours consécutifs, la procédure MÉLOPÉE (détaillée dans le document 473-FR-K) doit être exécutée immédiatement.

Chaque instance de SCP-473-FR-2 doit être confinée au Site-Yod dans une cellule vide pour humanoïde de grande taille pourvue d'une caméra de surveillance et d'un détecteur de mouvements. Les entités doivent être sanglées au mur pour empêcher tout mouvement en cas de réveil éventuel.

Les PdI-473-FR-1 à 3 doivent être confinées au Site-Beth dans des cellules pour humanoïde standard séparées et pourvues de caméras de surveillance.

Description : SCP-473-FR est une zone de ██ kilomètres carrés située dans la forêt de ████████████ dans la voïvodie des Basses-Carpates au sud-est de la Pologne. SCP-473-FR contient un nombre de champignons inhabituellement élevé par rapport aux forêts de la région, avec une grande proportion de spécimens anormaux. L'importante quantité de spores toxiques relâchées par ces champignons ont affecté la flore et la faune locales : la majeure partie des arbres sont infestés de moisissures et en bonne partie décomposés, mais tiennent debout grâce à un entrelacs de filaments fongiques qui les maintiennent en place. Les feuilles des espèces caduques sont devenues persistantes et plus sombres tandis que leur écorce s'est éclaircie pour prendre des tons rosés ou beiges. L'humus a été remplacé par une couche de lichen et de mousse d'où dépassent des champignons.

La plupart des animaux sont également contaminés par des maladies fongiques, en partie décomposés à des stades variables, de plus grande taille et plus agressifs que leurs semblables hors de SCP-473-FR. Toutefois, les infections fongiques qui les affectent n'entravent en aucun cas leur survie. Une liste d'exemples d'espèces animales et végétales affectées ainsi que des espèces fongiques présentes dans la zone est consultable dans l'Addendum 473-FR-1.

La visibilité dans la zone est fortement réduite par les feuilles sombres des arbres et les nuages de spores, bien que la concentration moyenne des spores dans l'air commence à diminuer depuis 20██. L'importante quantité de matière organique en décomposition rend également la zone pestilentielle et a attiré un grand nombre de nécrophages et de parasites. La température est systématiquement supérieure de 2 à 3 °C par rapport aux zones environnantes, avec des pointes à 20 voire 25 °C au niveau de certaines zones en toute saison.

Au centre approximatif de SCP-473-FR se situe SCP-473-FR-1, une entité BIO-SK Type 005, ou "Kiraak" : un édifice Sarkique sacré constitué à l'origine d'un unique être humain consacré, nourri et développé par des Sarkites jusqu'à former une structure organique de grande taille. SCP-473-FR-1 est une masse organique de forme ovoïde d'une dizaine de mètres de hauteur, entourée de plusieurs cônes de tissu humain superposés et orientés vers le bas d'une dizaine de mètres de diamètre, totalement enterrée sous SCP-473-FR. Les analyses thermiques et les rapports de terrain (cf. Addendum 473-FR-4 et 6) ont montré que des milliers de ramifications de SCP-473-FR-1 s'étendent sous toute la surface de SCP-473-FR sous forme de filaments de chair violacée ; certaines sont reliées à des arbres particulièrement touchés par les infections fongiques. Depuis le ██/██/20██, aucune progression de l'extension des ramifications de SCP-473-FR-1 n'a été observée. La masse principale de SCP-473-FR-1 est partiellement accessible via la salle la plus profonde d'une grotte située au centre de SCP-473-FR, dont les parois sont presque intégralement recouvertes de champignons bioluminescents sur une épaisseur d'une dizaine de centimètres (cf. Addendum 473-FR-6). Des restes d'ossements humains, certains présentant des déformations anormales¹ et des objets métalliques souvent fortement corrodés ont été retrouvés dans certaines des salles de la grotte. Les témoignages des PdI-473-FR semblent indiquer que SCP-473-FR-1 existe au moins depuis le 16^ème siècle dans sa forme actuelle, et que l'entité serait responsable de la croissance des champignons dans toute la zone de SCP-473-FR (cf. Addendum 473-FR-5).

À quelques kilomètres de la bordure ouest de la zone, étendus sur 120 m², se trouvent les décombres d'un ancien laboratoire du GdI-571-20 (l'APCCA, ou Association Polonaise des Cueilleurs de Champignons Anormaux)². Si la structure du bâtiment demeure relativement conservée, l'intérieur est dans un état de délabrement avancé : la plupart des murs, plafonds et sols se sont écroulés, bloquant l'accès à certaines pièces. La présence de résidus particulièrement altérés du matériel technologique probablement alloué à la recherche semblent attester d'une volonté spécifique de les détruire. De nombreuses ramifications de chair mycosée appartenant à SCP-473-FR-1 se mêlent aux ruines, provenant visiblement du sol sous le laboratoire. La concentration d'espèces fongiques anormales particulièrement élevée par rapport au reste de la zone est supposée être issue de la prolifération des échantillons gardés pour étude par l'Association, après la destruction de leur espace sécurisé de stockage. Plusieurs brochures décrivant certains de ces spécimens ont été retrouvées dans un classeur en bon état (cf. Addendum 473-FR-1).

Au cours des premières enquêtes sur SCP-473-FR, des anomalies biologiques dénommées collectivement SCP-473-FR-2 ont été observées et trois d'entre elles capturées. Ces anomalies ont une forme vaguement humanoïde, ainsi qu'une taille et une masse variables mais toujours significativement supérieures à celles d'un humain moyen (entre 2 et 3,2 m et entre 150 et 400 kg) et sont composées d'un mélange de tissus fongiques et humains partiellement nécrosés et fusionnés. Leurs visages ne comportent pas d'yeux, mais les entités ont une grande sensibilité au son et à la chaleur qu'elles utilisent pour traquer les humains. Leur température corporelle est de l'ordre de 15 à 20 °C. Des groupes d'organes humains non-fonctionnels sont répartis sans véritable organisation dans le corps des entités, et leur nombre varie selon les instances. Des tissus ramifiés non-humains blancs et striés font office de moelle épinière et de nerfs ; l'ADN des cellules extraites de ces tissus présente une similitude supérieure à 95 % à celui des entités BIO-SK Type 007, ou "Akuloth", des parasites présents chez la grande majorité des pratiquants des cultes Sarkiques, pointant fortement vers une origine Sarkite des entités. Les instances de SCP-473-FR-2 possèdent également une régénération cellulaire particulièrement rapide et peuvent reconstituer un membre sectionné en une à deux heures seulement. Les entités possèdent toutefois une certaine sensibilité au feu, qui fait se recroqueviller leurs filaments fongiques et les fait se déliter en morceaux de chair.

Les instances de SCP-473-FR-2 sont dotées d'une intelligence limitée mais suffisante pour repérer des sujets humains, les tuer et les ramener dans SCP-473-FR ; elles peuvent se déplacer jusqu'à une vingtaine de km/h en locomotion bipède ou quadrupède. De plus, celles-ci sont capables d'adapter dans une certaine mesure la forme de leur corps en produisant des membres supplémentaires ou en rétractant des membres existants, ainsi qu'en changeant leur taille dans l'intervalle mentionné ci-dessus. Depuis la mise en sommeil de SCP-473-FR-1 le ██/██/20██, les instances de SCP-473-FR-2 sont entrées dans un état léthargique.

Addendum 473-FR-1 : Exemples d'animaux et de champignons anormaux repérés dans SCP-473-FR

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Quelques animaux anormaux repérés dans la zone :

SCP-473-FR-3-A est un spécimen de chat sauvage dont le pelage est remplacé par une couche de champignons. Ces champignons changent de couleur en s'adaptant à l'environnement, lui permettant de se déplacer discrètement le jour. Les spécimens sont donc devenus mi-diurnes mi-nocturnes. Toutefois, le camouflage ne marche pas toujours parfaitement et ne couvre que leur peau ; les yeux et la gueule des instances restent donc visibles. Les membres du personnel surveillant la zone ont donc parfois repéré, selon leurs dires, "un sourire et des yeux sans corps" à l'affût dans SCP-473-FR.

SCP-473-FR-3-B est un ensemble de quatre cerfs ayant une taille nettement supérieure à la normale (environ 2,5 m au garrot et 400 kg) dont les andouillers sont colonisés par des champignons plats type armillaire pouvant émettre à volonté une vive lueur rouge. Leur pelage est blanc et leur peau est par endroits écaillée à cause des maladies fongiques. Les spécimens sont majoritairement nocturnes. Les instances possèdent une ouïe nettement meilleure que leurs congénères non-anormaux en raison de l'infection par SCP-473-FR-E, et leur brame en est un vecteur.

SCP-473-FR-3-C est un ensemble de groupes de spécimens de serpents (vipères, couleuvres, aspics…) liés ensemble par des filaments fongiques et vivant dans des terriers souterrains. Les individus d'un groupe semblent avoir une intelligence collective (les filaments s'infiltrant dans leurs corps et reliant leurs systèmes nerveux) et se déplacent de concert pour attraper des proies assez grosses. Les instances se rassemblent en grand nombre dans des creux sous les arbres, surtout s'ils sont chauffés par les instances de SCP-473-FR-3-G.

SCP-473-FR-3-D est un ensemble de spécimens d'oiseaux grimpeurs (sittelles et grimpereaux) dont les pattes sont pourvues de filaments adhésifs extensibles à volonté. En vol, ces filaments sont enroulés autour de leurs pattes ; lorsqu'ils gravissent des arbres, ces filaments les aident en assurant leur accroche. Leurs filaments peuvent également interagir avec les filaments qui maintiennent l'intégrité des arbres décomposés, qu'ils utilisent pour dormir, construire leurs nids, et accrocher leurs œufs (plutôt dans les zones chauffées par SCP-473-FR-G). Les entités se nourrissent des mouches et autres insectes nécrophages qui pullulent dans la zone.

Ci-dessous se trouve la documentation récupérée dans les ruines du laboratoire de l'APCCA au sujet des anomalies fongiques de SCP-473-FR :

Oreille d'Asclépios.

Oreille d'Asclépios
Tubae asclepiae

Champignon dangereux [💀]

Apparence : Proche de celle de la trompette venteuse : Mycélium gris clair, croissance rapide sans fructification. Peut produire des bourgeons gris tachetés de blanc de diverses tailles à la surface du sol qui produisent un son prolongé en cas de rafales de vent.
Propriétés anormales : Les animaux percevant le son produit par les champignons sont contaminés ; le champignon commence à se développer dans leurs canaux auditifs et sur le pavillon de leurs oreilles sans nuire à leur audition. Leur audition est dans certains cas améliorée. Les sons produits par les animaux sont également des vecteurs du champignon. Une fois suffisamment développés, les champignons finissent par tomber du canal auditif.
Occurrence : Champignon assez rare qui ne pousse que dans des zones venteuses où le vent souffle régulièrement en rafales.
Historique d'utilisation : Découvert en 2010 dans la forêt de [DONNÉES SUPPRIMÉES]. Au contraire de la trompette venteuse, le champignon n'est pas toxique, mais n'a pas de valeur nutritionnelle. Ses propriétés anormales ne sont pas très dangereuses, et des recherches afin de l'utiliser sans danger comme aide auditive sont en cours.
Recommandations : Les membres de l'Association désirant le ramasser sans s'exposer à ses propriétés anormales devraient porter des dispositifs de protection sonore adaptés.

Notes de la Fondation : désigné comme SCP-473-FR-4-E. Ce champignon a bien été retrouvé dans les différents endroits cités et dans SCP-473-FR, où le nombre de spécimens est très nettement supérieur, jusqu'à un par mètre carré. SCP-473-FR-3-E a des propriétés hallucinogènes comparables aux amanites tue-mouches.

Amanite crée-mouche en fin de maturité.

Amanite crée-mouche
Amanita promuscaria

Champignon dangereux [💀]

Apparence : Proche de celle de l'amanite tue-mouches : Sporophore de grande taille, au stipe blanc et à l'hyménium à lames blanches, avec un chapeau couvert d'une cuticule rouge foncé, parsemée de points blancs ou non. Chapeau sphérique ou oblong lorsque le spécimen est immature, plat une fois mature.
Propriétés anormales : Lorsque le spécimen atteint sa maturité, les pois blancs s'assombrissent et se transforment graduellement en mouches sur une période de deux à trois jours. Les mouches servent à transmettre les spores de l'amanite crée-mouche : après avoir quitté le spécimen, elles cherchent un endroit propice à la germination des spores, où elles s'enterrent et meurent, libérant les spores.
Occurrence : Champignon rare qui ne pousse que dans les forêts ombragées, près de conifères. Trouvé jusqu'à présent dans les forêts de basse et moyenne altitude des Carpates et les vestiges des forêts primaires européennes en Pologne et en Biélorussie
Historique d'utilisation : Découvert en 1965 dans la forêt de Białowieża.
Recommandations : Le champignon est difficile à distinguer des amanites normales. Il est conseillé de chercher ce champignon dans des forêts reculées (celles citées plus haut), de trouver des amanites encore non matures, et de revenir plusieurs jours de suite afin d'observer le noircissement des pois et/ou leur disparition.

Notes de la Fondation : désigné comme SCP-473-FR-3-F. Ce champignon a bien été retrouvé dans les différents endroits cités et dans SCP-473-FR, où le nombre de spécimens est très nettement supérieur, jusqu'à un par mètre carré. SCP-473-FR-3-F a des propriétés hallucinogènes comparables aux amanites tue-mouches.

Chanterelle ardente.

Chanterelle ardente
Cantharellus ardens

Champignon non comestible [❌]

Apparence : Sporophore de 4 à 6 cm de hauteur convexe puis se creusant en coupe, recouvert d'une cuticule rouge-orangée, souvent en grappes de plusieurs dizaines d'individus, avec un mycélium peu étendu mais extrêmement ramifié, formant pratiquement des plaques juste sous la surface du sol ou de l'arbre sur lequel les spécimens poussent.
Propriétés anormales : Le mycélium de la chanterelle ardente est porté presque en permanence à 40°C ce qui produit des zones chaudes auprès du champignon.
Occurrence : Le champignon est assez rare et peut être trouvé dans des forêts de feuillus, au sol et sur les branches basses des arbres. Les environs des spécimens sont particulièrement peuplés par les animaux qui les utilisent pour nicher ou s'abriter du froid.
Historique d'utilisation : Découvert en 1902 dans plusieurs forêts d'altitude dans les Carpates.
Recommandations : Ce champignon est plus facile à trouver en hiver, où la chaleur dégagée par les plaques de mycélium fait fondre la neige ; il faut donc chercher des arbres ou des zones où la neige fond en hiver et où le givre ne se forme pas. Le regroupement d'animaux est également un bon indice.

Notes de la Fondation : désigné comme SCP-473-FR-3-G. Champignon retrouvé en abondance dans SCP-473-FR, ce qui explique en partie les températures inhabituellement élevées qui y règnent. Son développement a pu être favorisé par la présence de SCP-473-FR-1 qui réchauffe également la zone.

Bolet infernal Amanite évanescente Trompette du chaos Ce n'est pas un champignon
Boletus infernus Amanita intermortua Craterellus insanus

Champignon ?

Apparence : Sporophore de petite grande taille, globulaire en forme de trompette, de couleur rouge verte jaune striée de noir
Propriétés anormales : Personne n'arrive à s'accorder sur ce que c'est ! Est-ce seulement un champignon ? C'est pourtant clairement une branche, vous vous crêpez le chignon pour rien. Qui a classé ce truc comme un champignon ?
Occurrence : Pousse partout dans la forêt de ████████████ Très rare, seulement observé une fois dans le secteur nord-ouest.
Historique d'utilisation : Découvert en 2012 dans la forêt de ████████████.
Recommandations : ???

Notes de la Fondation : désigné comme SCP-473-FR-3-H. L'organisme a manifestement des propriétés mémétiques, possiblement utilisées pour se camoufler, prendre l'apparence d'un champignon toxique, ou détourner l'attention de ses prédateurs. Cependant, aucun spécimen présentant ces propriétés n'a été découvert dans SCP-473-FR à ce jour.

Marasme des corps.

Marasme des corps
Marasmius carneus

Champignon dangereux [💀]

Apparence : Sporophore de 6 à 8 cm de hauteur, avec un stipe blanc et épais et un chapeau conique allant de marron à légèrement beige pourvu de nombreuses lamelles blanches. Mycélium rouge écarlate qui atteint plusieurs dizaines de centimètres et s'étend surtout en profondeur.
Propriétés anormales : Le chapeau contient de nombreuses substances anormales dont la consommation ou l'injection causent des transformations corporelles réversibles diverses : apparition de membres et d'organes supplémentaires, accroissement ou diminution de la masse corporelle, changement de couleur de la peau…
Occurrence : Pousse le plus souvent au sol près des arbres ; le champignon est présent dans quelques zones très ponctuelles en Pologne, en République tchèque et en Slovaquie.
Historique d'utilisation : Découvert en 1985 dans la forêt de █████████████████ dans le sud de la Pologne. Suite à plusieurs accidents, des recherches sont en cours afin d'isoler les différents composés et de mieux comprendre leurs propriétés anormales.
Recommandations : Le champignon s'identifie facilement grâce à la couleur de son mycélium, et pousse au début de l'automne après des pluies abondantes. Pour le cueillir en toute sécurité, le port de gants nitrile est fortement recommandé. Le champignon devrait être conservé dans un récipient hermétique. Il n'est pas nécessaire de retirer l'intégralité du mycélium pour que le champignon ramassé puisse être cultivé.

Notes de la Fondation : désigné comme SCP-476-FR. Plus d'informations peuvent être trouvées dans le rapport afférent.

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Addendum 473-FR-2 : Documents d'intérêt antécédents à la découverte de SCP-473-FR

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L'existence de SCP-473-FR a été portée à l'attention de la branche francophone de la Fondation SCP suite à une requête d'intervention de la FIM "Safari Time !" par la branche polonaise de la Fondation. Cette demande officielle ainsi que les documents associés à son contexte sont regroupés ci-dessous. Chaque élément a été traduit en français depuis sa langue d'origine.

De : ten.pics.471|ikcobelg.a#ten.pics.471|ikcobelg.a
À : ten.pics.doy|lrae.a#ten.pics.doy|lrae.a
Objet : [urgent] Demande de renforts
Envoyé le : 2 janvier 2014 à 08:14

Directrice Earl,

En tant que directeur du Site-174 de la branche polonaise de notre Fondation, je vous écris dans l'urgence pour vous exprimer une requête singulière.

Récemment, des sources recoupées internes comme externes nous ont révélé l'existence d'une anomalie dans une forêt proche de notre Site. Nous l'avons provisoirement nommée SCP-006-PL. Cette anomalie est une zone forestière contaminée par des espèces fongiques anormales affectant tant la flore que la faune. Elle s'avère impossible à confiner pour le moment et particulièrement difficile à étudier en raison de la présence de prédateurs anormaux attaquant tous ceux qui y pénètrent. La FIM Tau-6 ("Herbicideurs"), spécialisée dans l'étude de flore anormale, n'a pu rester assez longtemps dans la zone pour déterminer ce qui était à l'origine de la contamination.

Il se trouve également que cette zone s'étend à une vitesse relativement rapide, infectant ses alentours proches. Il apparaît que les prédateurs susmentionnés sont capables de sortir de leur territoire d'origine, et divers villages en lisière de forêt ont dû être évacués et amnésiés suite à des raids visant vraisemblablement à capturer des êtres humains. Des souches végétales contaminées par les agents fongiques de SCP-006-PL ont été retrouvées à divers endroits de la forêt pourtant non affectés par l'anomalie, marquant sans doute le passage des prédateurs, qui auraient transporté des spores. Elles ont été brûlées.

Nos diverses tentatives de capturer ou neutraliser ces instances se sont soldées par des échecs. La FIM Epsilon-1 ("Chouettes Hulottes"), pourtant qualifiée dans l'appréhension de nidifications animales anormales dans des zones aux conditions extrêmes, n'a eu de cesse de nous rapporter leur décourageante impuissance face à elles.

La réputation de la FIM Delta-4 "Safari Time !" de la branche française pour les interventions face à des entités prédatrices nous est connue. Nous sollicitons aujourd'hui votre coopération au nom de notre objectif commun, et espérons que vous ayez la possibilité de nous allouer ses services pour neutraliser et si possible capturer les instances qui nous empêchent de faire notre travail. La FIM Tau-6 "Herbicideurs" les seconderait dans cette tâche.

Nous savons que ce genre de requête est inhabituel et nous ne connaissons que trop bien la complexité des charges administratives qui l'accompagne. Si nous le pouvions, nous ferions autrement.

Je vous prie d'agréer, Directrice Earl, l'expression de mes salutations distinguées,

Directeur Adam Glebocki, Site-174,
Branche Polonaise de la Fondation.

Directeur Glebocki,

L'urgence de votre situation nous apparaît sans équivoque. Aussi, le commandant Soho Blake et moi-même n'émettons aucune réserve à assigner ponctuellement la FIM "Safari Time !" à la mission qui nous préoccupe.

Plusieurs points nécessitent néanmoins éclaircissement.
Pour commencer, nous souhaiterions connaître davantage la menace à laquelle nous faisons face. Pour que notre coopération soit efficace, il serait utile que vous nous fournissiez les sources qui vous ont permis d'identifier l'objet SCP. Toute information supplémentaire à ce sujet est bienvenue.
D'autre part, dans le cas où la mission serait une réussite, nous aimerions connaître vos intentions concernant le confinement de l'anomalie. Sera-t-elle sous notre responsabilité, sous la vôtre, ou bien en partagerons-nous l'étude ?

Nous ferons notre possible pour que les procédures administratives soient clôturées au plus vite.

Dans l'attente de votre réponse,
Directrice Alexa Earl, Site-Yod,
Branche française de la Fondation.

Bonjour,

Nous vous remercions chaudement pour votre promptitude et votre solidarité.

Je joins à ce mail tous les documents associés aux sources nous ayant permis de découvrir l'objet SCP. Vous y trouverez divers articles de presse recoupant les témoignages de villageois résidant aux abords de la forêt concernée, ayant subi les attaques des instances prédatrices, ainsi que le rapport d'un de nos agents infiltré dans le Groupe d'intérêt polonais n^o571-20 (Association Polonaise de Cueilleurs de Champignons Anormaux). Ce sont des individus pacifistes visiblement au courant de l'existence de l'anormal, qui sont spécialisés dans la récolte et l'étude de champignons anormaux. Nous les surveillons depuis un certain temps déjà. Ils ont récemment construit un laboratoire dans la zone et le début des activités alarmantes coïncide à peu près avec cette implantation. Le laboratoire n'émet plus aucun signal depuis quelques temps et aucun de leurs agents envoyés sur place n'est revenu.

Étant donné la situation, il nous est difficile de vous refuser une quelconque mainmise sur le choix du confinement de l'anomalie. Nous sommes ouverts à toute proposition. Je pense néanmoins que nous ne pourrons prendre de véritable décision qu'une fois l'objet SCP davantage identifié. Je vous propose donc de discuter à nouveau de cette question lorsque la mission sera accomplie.

Bien à vous,
Directeur Adam Glebocki, Site-174,
Branche Polonaise de la Fondation.

Pièce jointe : articles_presselocale_SCP-006-PL.pdf
Pièce jointe : rapport_APCCA_Pietrov.pdf

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Addendum 473-FR-3 : Rapport d'intervention des FIM Delta-4 "Safari Time !" et Tau-6 "Herbicideurs" dans SCP-473-FR

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Nombre d'agents déployés : 8 (4 "Safari Time !", 4 "Herbicideurs")
Bilan humain : 1 mort, 2 blessés

Suite aux évènements décrits dans l'Addendum 473-FR-2, la FIM Delta-4 "Safari Time !" de la branche francophone et la FIM Tau-6 "Herbicideurs" de la branche polonaise de la Fondation SCP ont été mobilisées dans les villages de ██████ et ██████████ à proximité de la forêt de ████████████ pour enquêter, tenter de confiner les anomalies prédatrices et explorer la zone anormale en se faisant passer pour des militaires polonais auprès des civils.

Les agents ont commencé par enquêter sur les lieux des précédentes attaques pour essayer de trouver des éléments significatifs pouvant les aider à comprendre de quel type d'anomalie il s'agissait. Des empreintes de pattes de forme variable appartenant à des créatures quadrupèdes de grande taille ont été retrouvées, ainsi que des morceaux de chair en partie décomposée. Après analyse, l'ADN de ces morceaux s'est avéré être humain (bien qu'avec un taux de mutations assez significatif). Des traces de spores de divers champignons communs dans la région ont également été retrouvées.

Les séries d'empreintes provenaient de la forêt de ████████████ toute proche des deux villages. Les pistes ont été remontées, et divers signes du passage des anomalies ont été observés dans la forêt ; cependant, ces signes ne semblaient pas toujours concorder entre eux, indiquant une créature soit bipède, soit quadrupède, et d'enjambée et de forme de patte variable. Au bout d'une dizaine de kilomètres, les deux pistes se sont rejointes et se poursuivaient dans la direction d'une petite vallée. En continuant à remonter cette piste, les FIM ont atteint la zone de forêt mentionnée dans les documents communiqués par la branche polonaise. Elle était radicalement différente de celle qu'ils avaient traversée jusqu'alors, de couleur chair plutôt que verdoyante et envahie de champignons. Les images satellite de la zone indiquaient qu'une zone de forêt sombre s'étendait sur plusieurs kilomètres carrés dans la vallée.

Les agents ont pénétré dans la zone et ont subi plusieurs manifestations anormales, dont une attaque de dix grandes anomalies apparemment animales. Malgré un mort et deux blessés, ils ont réussi à en abattre huit et à mettre les deux dernières en déroute. Ces deux anomalies ont été capturées peu de temps après. Les agents ont traversé la zone et exploré les clairières, dont celle au centre de la zone qui semble être un point névralgique abritant une grande anomalie biologique, et une autre abritant les ruines du laboratoire de l'APCCA. Plus de détails sur leur exploration de la zone peuvent être trouvés dans l'Addendum 473-FR-4.

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Addendum 473-FR-4 : Premier rapport d'exploration de SCP-473-FR par les FIM "Safari Time !" et "Herbicideurs"

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Date : 03/01/2014
Heure : 16:23 heures UTC
Équipe d’exploration : FIM Delta-4 "Safari Time !" et Tau-6 "Herbicideurs"
Chef d’équipe : Commandant Soho Blake (FIM Delta-4)
Membres de l’équipe :

Agents Mercier, Rocquefelte, Reynolds, Cooke (FIM Delta-4)

Zawadzki, Maslov, Tomaszewska, Sidorov (FIM Tau-6)

Préambule : Comme décrit dans l'Addendum 473-FR-3, les deux FIM avaient été mobilisées pour neutraliser et capturer les instances de SCP-473-FR-2 ainsi que localiser des points d'intérêt dans la zone. Au cours de cette intervention, plusieurs points d'intérêt de la zone de SCP-473-FR ont été explorés. Ci-après se trouve une retranscription partielle des échanges des agents de la FIM Delta-4 au cours de leur exploration initiale de la zone. Les agents parlent entre eux en anglais, et leurs paroles ont été traduites en français.

<Début de la transcription>

La caméra et le microphone externe de l'agent Mercier sont allumés. L'agent effectue un demi-tour lent sur lui-même ; le flux vidéo montre une forêt très sombre de jour, qui passe graduellement d'arbres caduques en bonne santé enneigés à des arbres attaqués par des champignons. Leur écorce est significativement plus claire et leurs feuilles plus sombres. La neige semble moins épaisse dans cette zone, et par endroits, un lichen grisâtre d'où dépassent quelques petits champignons tubulaires noirs ou à chapeau rouge est visible. Quelques plantes semblent réussir à pousser dans la zone affectée, alors qu'aucune ne devrait le pouvoir en plein janvier à cette altitude. Derrière les arbres clairs, le reste de la forêt est caché par une brume sombre. Le microphone capte quelques chants d'oiseaux provenant de derrière l'agent.

C^dt Blake : Bien. Commandant Blake à tous, vérification des combinaisons.

Tous les membres de l'escouade confirment le bon fonctionnement de leurs combinaisons.

C^dt Blake : Allons-y, direction Alpha-1. La visibilité a l'air assez mauvaise, donc il faudra peut-être passer en infrarouge plus tard.

Deux minutes et quinze secondes s'écoulent sans communication. La couche de neige au sol disparaît tout à fait. La forêt devient de plus en plus silencieuse et sombre, mis à part un bourdonnement prolongé de temps à autre.

Agent Mercier : Ce ne serait pas une nuée de mouches, ça ?

Agent Rocquefelte : Sans doute, avec tous ces troncs putréfiés…

Agent Mercier : Mais en plein hiver ?

Agent Rocquefelte : Hmm… Les capteurs indiquent que la température est remontée de près de 10 degrés. Ça explique aussi que la neige ait fondu.

Agent Reynolds : Vous avez remarqué ce silence ? Alors qu'il y a deux minutes, on entendait encore des oiseaux chanter.

Une légère secousse fait trembler le sol. Les analyses subséquentes montrent que le séisme atteint environ 3 sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situe directement sous SCP-473-FR. Aucune activité sismique significative n'a eu lieu dans la région depuis plus de 40 ans.

Agent Cooke : Qu'est-ce que c'était que ça ?

C^dt Blake : Les séismes ne sont pas monnaie courante dans cette région, mais un séisme faible n'est pas impos-

Un craquement retentit.

Agent Mercier : Attention !

Un des grands arbres à la gauche de l'agent se brise en deux et tombe en travers de la route de l'escouade. Les agents Reynolds et Cooke manquent de peu de se faire écraser.

C^dt Blake : Personne n'a été touché ?

Agent Cooke : Négatif.

Agent Reynolds : Négatif. Pas passé loin…

Agent Mercier : Un peu bizarre qu'il tombe spécifiquement devant nous.

C^dt Blake : Zawadzki, Reynolds, Cooke, examinez-le avec prudence.

Les agents Zawadzki, Reynolds et Cooke s'approchent lentement de l'arbre tombé, prêts à tirer, et l'entourent.

Agent Cooke : Presque plus de champignons que de bois… Il a l'air sacrément attaqué. Pas étonnant qu'il soit tombé.

Agent Zawadzki : On dirait qu'il y a des sortes de fils dessus.

Agent Reynolds : Et à l'intérieur, il y a quelque chose qui… bouge ? Je vais m'approcher un peu plus pour voir mieux.

L'agent Reynolds se rapproche et regarde la fracture ainsi que l'intérieur de l'arbre.

Agent Reynolds : L'arbre est complètement creux, et il y a un long filament à l'intérieur, on dirait de la chair.

C^dt Blake : Essayez de prendre un échantillon.

L'agent Reynolds déploie un bras extensible pour récupérer un échantillon du filament. Au moment où la pince du bras touche le filament, celui-ci se rétracte vivement et disparaît sous terre.

Agent Reynolds : Le filament a disparu—

Plusieurs filaments de chair sortent brusquement de terre à de la base du tronc et tentent d'enserrer les bras et les jambes de l'agent Reynolds, mais ils ripent sur la combinaison Hazmat de l'agent.

Agent Reynolds : Merde !

C^dt Blake : Reculez, Reynolds ! Cooke, Zawadzki, faites feu dès que possible !

L'agent Reynolds se détourne et s'éloigne de l'arbre en courant tandis que Cooke et Zawadzki attaquent les filaments au lance-flammes. Les filaments sont carbonisés et tombent au sol en convulsant.

C^dt Blake : Continuons à avancer. Si nous voyons à nouveau un de ces filaments ou qu'un autre arbre tombe, nous l'éviterons.

Quatre minutes et six secondes s'écoulent sans communications pertinentes. La visibilité continue à se dégrader, la luminosité est devenue si faible qu'il semble faire nuit en plein jour. Les agents sont passés en vision nocturne.

Agent Rocquefelte : Un craquement à trois heures. … Et une grande forme avec une faible signature thermique à cent mètres. Elle se dirige vers nous !

C^dt Blake : Probablement notre cible. Elle n'est peut-être pas seule.

Agent Maslov : Ennemi à cinq heures !

Agent Mercier : Ennemi à dix heures !

C^dt Blake : Bien. Mercier, Rocquefelte, avec moi sur l'ennemi à trois heures. Reynolds, Cooke, Zawadzki, sur l'ennemi à cinq heures. Maslov, Tomaszewska, Sidorov, sur l'ennemi à dix heures. Tentez de les neutraliser sans les tuer, si possible. Restez vigilants.

Les agents approuvent et se déploient. Les anomalies sont grossièrement humanoïdes et blanchâtres, mais possèdent quatre bras et aucun œil. Les premier et troisième groupes parviennent à neutraliser leur anomalie rapidement tandis que le second est attaqué par cinq autres créatures dissimulées. Les autres agents tentent de leur prêter main-forte, mais ils sont cernés par les anomalies. L'agent Zawadzki est chargé par une entité, projeté contre un arbre et ne donne plus aucun signe de vie. Les agents Reynolds et Cooke légèrement blessés avant que les autres agents ne parviennent à neutraliser assez d'entités pour les extraire. L'agent Tomaszewska est blessé par les dernières anomalies. Deux autres entités sans doute dissimulées plus loin sont aperçues en train de s'enfuir.

C^dt Blake : Rallions le point Alpha-1 pour extraire les corps et les blessés graves par hélico.

Trois minutes et dix secondes sans communications pertinentes, pendant lesquelles les agents progressent vers le point Alpha-1, la clairière la plus proche. Ils sécurisent les lieux et l'hélicoptère se pose cinq minutes plus tard. L'hélicoptère récupère Tomaszewska, plus grièvement blessé, en même temps que les corps.

C^dt Blake : Retournons au point de contact et remontons la piste des anomalies fuyardes, mais en redoublant de prudence. Surveillez les alentours.

Huit minutes et dix secondes sans communications pertinentes. La température dans la zone continue à monter légèrement. Les nuages de mouches sont omniprésents. Les traces des anomalies en fuite sont retrouvées et remontées sur deux kilomètres dans la direction du point Alpha-2, la plus grande clairière repérée dans SCP-473-FR. D'autres secousses font trembler la zone.

Agent Mercier : C'est fou qu'elles se déplacent si vite avec une telle taille…

Un craquement sonore se fait entendre au loin.

Agent Rocquefelte : Attendez ! Ça bouge à douze heures, à deux cents mètres.

Les agents s'approchent rapidement de la source du bruit. Les deux anomalies en fuite semblent être coincées, la première dans une fissure du sol et l'autre sous des arbres tombés.

C^dt Blake : Voilà qui fait nos affaires. Maîtrisez-les et dégagez-les de là. Une fois ça fait, nous les emmenons à Alpha-3 pour les extraire.

Les agents parviennent à étourdir les créatures, à les dégager de leur obstacle respectif et à les enfermer dans des filets. Après six minutes de progression sans incident à travers la forêt, ils atteignent Alpha-3, une clairière plus étendue, dont une partie est occupée par les ruines d'un assez grand bâtiment, l'ancien laboratoire de l'APCCA. Les anomalies sont récupérées par hélicoptère huit minutes plus tard.

C^dt Blake : Mercier, Maslov, avec moi, nous allons examiner les ruines du labo. Rocquefelte, Reynolds, Cooke, Sidorov, restez autour du bâtiment pour nous couvrir.

En s'approchant du laboratoire, les traces de la dévastation sont clairement visibles. Le bâtiment devait avoir un étage, qui s'est totalement effondré ; les fenêtres sont presque toutes brisées. Des champignons de multiples tailles et formes recouvrent le bas des murs, et les mêmes filaments de chair violacée qu'auparavant serpentent sur les murs et passent par les fenêtres. Des nuages de spores noirs et bruns émanent de l'intérieur. La nature semble avoir repris ses droits alors que le désastre est encore tout récent. Les trois agents entrent par ce qui semble avoir été la porte principale du laboratoire. Des morceaux de brique, des bris de verre et des bouts de métaux pliés jonchent le sol. Les champignons sont toujours omniprésents.

Agent Maslov : Qu'est-ce qui aurait bien pu causer une telle destruction ? On dirait que le bâtiment a été bombardé.

Agent Mercier : Si l'anomalie peut causer ces séismes et est reliée à ces tentacules, elle a peut-être pu faire s'effondrer le bâtiment ?

Les agents s'avancent dans les restes d'un couloir encombré de débris et arrivent près de ce qui semblait être la zone de recherche proprement dite. Les hottes sont brisées, les paillasses fracturées, les documents éparpillés, brûlés ou détrempés. Les champignons ont des tailles démesurées. Par endroits, ils semblent avoir fusionné en une sorte de magma organique fumant et coloré.

Agent Maslov : Je récupérerais bien un échantillon de ce machin, même si les chances qu'il dissolve son conteneur sont non-négligeables.

Agent Mercier : J'espère que ça ne va pas acquérir une conscience propre ou une autre connerie avec tout ce qui traînait dans ce labo, il y a déjà fort à faire avant qu'on confine ce binz.

Les agents parviennent à récupérer des échantillons ainsi que quelques documents de l'APCCA encore en bon état et une boîte intacte de piluliers semblant contenir des substances d'intérêt. Les accès aux autres pièces sont la plupart du temps bloqués par des gravats, et les agents ressortent du bâtiment. L'équipe se rassemble.

C^dt Blake : Retournons en direction d'Alpha-2.

Quatre minutes et cinquante-huit secondes sans communications pertinentes, au cours desquelles la température continue à monter légèrement jusqu'à atteindre 26 °C. Les agents atteignent Alpha-2, une clairière au centre de la zone où se dresse une butte et où la visibilité est nettement meilleure. Le sol tremble violemment lorsque les agents entrent dans la clairière. Le séisme est identifié comme étant de magnitude 5 sur l'échelle de Richter.

Agent Sidorov : Vu ce qui s'est passé la dernière fois que le sol a tremblé, j'ai un mauvais pressentiment…

C^dt Blake : Il y a toujours quelque chose qu'on peut essayer.

Le commandant se baisse et ramasse une petite branche, qu'il lance sur la butte. Quelques secondes après avoir heurté le sol, des tentacules de chair violacée jaillissent du sol autour de la branche et la palpent. L'une d'elles s'en saisit et la lance sur les agents.

Agent Mercier : Adorable.

C^dt Blake : Pas la peine de nous acharner. Gardons nos distances et ressortons de la zone. On a déjà une meilleure idée de ce qui nous attend là-dedans, et nous saurons mieux faire face aux anomalies si elles se représentent.

Seize minutes et huit secondes sans communications pertinentes. La température baisse graduellement, tandis que la visibilité s'améliore peu à peu.

Agent Cooke : Quelque chose à six heures, on dirait un animal de grande taille. Il ne bouge pas, mais il nous regarde.

L'animal relève la tête en arrière et émet un brame puissant ; au même moment, ses cornes s'illuminent d'une lueur rouge éclatante, révélant qu'il s'agit d'un cerf.

Agent Cooke : On dirait que les créatures qu'on a affrontées, le magma fongique et les tentacules ne sont pas les seules bestioles anormales de cet endroit…

C^dt Blake : Tant qu'il ne s'en prend pas à nous…

<Fin de la transcription>

Conclusion : Les agents retournent au village de base sans encombre. Au cours de la semaine suivante, les agents ont rapporté avoir une audition améliorée et une sensation étrange au niveau de leurs oreilles. Après examen, il s'est avéré que des croissances grises s'étaient formées dans leurs canaux auditifs. Elles ont pu être enlevées sans problème par une opération ; les tissus ont été identifiés comme étant d'origine fongique. Les agents ont été préventivement placés en quarantaine pendant une semaine suite à cet incident.

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Addendum 473-FR-5 : Interrogatoire des Sarkites capturés

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Le confinement initial a été établi peu de temps après l'exploration initiale avec l'appui de la branche polonaise de la Fondation. Au cours des jours suivants, les autres anomalies humanoïdes (désignées ultérieurement par SCP-473-FR-2) ont toutes été abattues, sauf un spécimen qui a été capturé. Des Sarkites ont également été repérés en train de s'approcher de la zone ; en raison de leur potentiel lien avec les anomalies, ordre a été donné de les capturer vivants pour interrogatoire. Une transcription d'un entretien d'intérêt avec les seuls Sarkites ayant été capturés vivants peut être trouvée ci-dessous.

Interrogés : PdI-473-FR-1, PdI-473-FR-2, PdI-473-FR-3

Interrogateur : Dr Ziemniak

Avant-propos : Si un interrogatoire était de toute façon prévu pour obtenir des informations utiles à l'appréhension de l'anomalie, les sujets eux-mêmes ont motivé cet entretien, qui a été retranscrit du polonais.

<Début de l’enregistrement, 02/03/2014, 15:21>

Dr Ziemniak : Messieurs dames, bonjour. Je suis le docteur Ziemniak. Vous souhaitiez nous entretenir de quelque chose ?

Les sujets se concertent avec véhémence dans une langue identifiée comme de l'Adytite. PdI-473-FR-3 semble s'opposer à PdI-473-FR-2, qui le menace.

Dr Ziemniak : Allons, je vous prie de garder votre calme. La langue que vous parlez, c'est de l'Adytite ?

PdI-473-FR-2 intime aux autres de se taire d'un geste de la main.

PdI-473-FR-2 : Vous devez rendormir le Kiraak.

Dr Ziemniak : Le Kiraak ? Alors cet amas de chair tentaculaire qui a contaminé tout un morceau de la forêt serait l'un de vos temples ?

PdI-473-FR-2 : Oui.

Dr Ziemniak : C'est donc vous qui l'avez créé ?

PdI-473-FR-2 consulte du regard PdI-473-FR-1, qui hausse les épaules.

PdI-473-FR-2 : Oui, il y a très longtemps. C'est aussi nous qui l'avons plongé dans le sommeil, jusqu'à ce que les vôtres le réveillent.

Dr Ziemniak : Qu'entendez-vous par très longtemps ? Pourquoi l'avoir endormi ?

PdI-473-FR-3 : (en marmonnant) Koja.³

PdI-473-FR-2 : Très longtemps, ça veut dire bien plus longtemps que la durée de votre faible chair. Ce Kiraak a été construit par les tous premiers Solomonari s'étant exilés ici. Par la suite, il a été contaminé par un champignon qui lui a dévoré les entrailles, doucement.

Dr Ziemniak : Une sorte de mycose généralisée, en somme. Je vous pensais à l'origine de cette caractéristique.

PdI-473-FR-2 : Non. Il est tombé malade, nous ne savons pas comment. Et il est contagieux.

Dr Ziemniak : Je suis étonné que vous le perceviez comme une menace. Je croyais que les Sarkites sacralisaient ce genre d'infections ?

PdI-473-FR-3 jette un regard assassin au docteur en vociférant en Adytite. Un grondement presque animal sort de la gorge de PdI-473-FR-1, faisant immédiatement taire son homologue.

PdI-473-FR-1 : Ne vous avisez plus jamais de nous appeler comme ça.⁴

PdI-473-FR-2 : Le Kiraak nous tue. Tous, sans exception. Puis il nous vole nos corps. Nous n'y gagnons rien.

Dr Ziemniak : Vos corps ? Est-ce que ce phénomène a un rapport avec les créatures mutées et à moitié décomposées retrouvées sur place ?

PdI-473-FR-2 : Oui. En fait, ce champignon est inoffensif pour les êtres carnés. Ce sont nos Akuloths qu'il corrompt et rend incontrôlables. Ils mutent, grossissent, ce qui n'est pas supportable pour notre organisme. Et ils survivent à notre mort. Ils lui obéissent.

Dr Ziemniak : Vos Akuloths… Ce sont les parasites en vous, dont vous tirez vos pouvoirs, n'est-ce pas ?

PdI-473-FR-2 : On peut dire ça comme ça.

Dr Ziemniak : S'il est si dangereux pour vous, pourquoi ne l'avez-vous tout simplement pas détruit ?

PdI-473-FR-3 : T'es stupide ou quoi ? On vient de te dire qu'il est toxique pour nous !

PdI-473-FR-2 : L'air aux alentours est bourré de spores. On peut à peine s'approcher de la zone. Nous avons pu l'endormir la première fois parce qu'il n'était pas encore trop puissant. Nous n'avions aucun moyen de savoir qu'il continuerait à s'étendre dans cet état. Ceci dit, si les vôtres ne lui étaient pas littéralement rentrés dans les intestins, il serait encore en train de végéter.

PdI-473-FR-1 : De toute façon, on ne détruit pas un Kiraak. Si c'est ce que vous avez l'intention de faire, sachez que vous n'y arriverez pas seuls et ne comptez pas sur nous pour vous aider.

Dr Ziemniak : Nous ne sommes pas nécessairement portés sur la destruction des choses que nous ne comprenons pas. Nous préférons les contenir tant que cela est possible.

PdI-473-FR-2 : Très bien. C'est possible et nous vous aiderons dans cette tâche. Cessons cet interrogatoire et concentrons-nous sur la manière de procéder.

Dr Ziemniak : J'ai pourtant encore quelques questions…

PdI-473-FR-2 : Vous avez déjà toutes les informations nécessaires à la réalisation de cet objectif.

Dr Ziemniak : Êtes-vous réellement en position de négocier ?

PdI-473-FR-2 : L'êtes-vous davantage ?

Dr Ziemniak : Vous seriez surpris des ressources à notre disposition.

PdI-473-FR-2 marque un temps d'arrêt. Les Sarkites conversent en Adytite. PdI-473-FR-2 et PdI-473-FR-3 n'ont pas l'air d'accord, le ton monte. PdI-473-FR-1 émet un puissant claquement de langue, stoppant net la dispute engagée par les deux autres.

PdI-473-FR-1 : Posez-nous vos questions. Choisissez-les soigneusement.

Dr Ziemniak : Bien. Un point me perturbe, pour commencer. Comment avez-vous su que le Kiraak était réveillé ? Puisque vous ne pouvez visiblement pas résider dans la zone sans être contaminés.

PdI-473-FR-1 : Nous n'avons rien à vous dire à propos de notre localisation. Concernant le Kiraak, pour nous, il est bien plus qu'un simple temple. Il fait partie de la Famille, malade ou pas. Nous sommes liés à lui par un lien qui dépasse votre compréhension. Son réveil, nous l'avons simplement senti. Tout comme nous sentons sa douleur et sa colère en ce moment même.

Dr Ziemniak : Je vois. Pourquoi cherche-t-il à vous tuer, si votre connexion est si forte ?

PdI-473-FR-1 : Le spécimen fongique qui l'affecte a parasité son système nerveux. Il n'est pas réellement conscient de ce qu'il fait. Il ne cherche qu'à défendre sa chair, comme nous le ferions tous. Et j'ose imaginer que nos tentatives répétées de l'endormir auront attisé son courroux.

Dr Ziemniak : Pourtant, il semblait lui demeurer une certaine volonté lorsqu'il a détruit le laboratoire implanté au-dessus de lui.

PdI-473-FR-3 : Rien d'étonnant à ce qu'il bousille vos machines infernales qui viennent souiller sa zone d'action. Fou ou pas, certaines réactions sont viscérales.

Dr Ziemniak : D'où vous vient cette haine de la technologie ?

PdI-473-FR-1 : La réelle question est : d'où vous vient cet amour que vous lui portez ? Elle dénature tout, à commencer par vous-mêmes. Elle change vos cœurs, vos esprits et cela impacte directement vos enveloppes. Regardez comme vous êtes devenus faibles… Incapables de contrôler votre propre corps ! Ridicules pantins de votre création, sans volonté, fâchés avec la source même de votre existence. Votre "technologie" causerait la ruine de ce monde si le grand Karciste lui en laissait l'occasion. Mais son apothéose signera la fin de cette ère destructrice et guidera la chair affamée vers des temps d'abondance et d'indépendance.

Dr Ziemniak : Eh bien, dites donc ! Ça a le mérite d'être clair. Vous disiez que le Kiraak avait été éveillé parce qu'on aurait pénétré son intestin. Y entre-t-on par la grotte qui se trouve au centre de la zone fongique ?

PdI-473-FR-1 : Oui. Elle abrite sa bouche et son tronc. Nous avions fait écrouler son entrée pour prévenir son éveil, mais ça n'a visiblement pas suffi à arrêter vos comparses. Une fois que vous l'aurez endormi, assurez-vous que personne n'y ait à nouveau accès.

PdI-473-FR-2 : Maintenant, notez que le Kiraak continue de se nourrir et de grandir à mesure que nous parlons. Nous ne répondrons pas à une question de plus tant que vous ne vous serez pas occupés de lui.

Dr Ziemniak : Bon. Je vous écoute.

[DONNÉES CENSURÉES]

Dr Ziemniak : C'est… C'est également avec ce genre de rituels que vous fabriquez ces… monstres ?

PdI-473-FR-2 : Nous n—

PdI-473-FR-3 : T'as qu'à tester sur ta femme, tu verras bien ! N'importe quel abruti de ton espèce pourrait en fabriquer un avec le bon bouquin à la main, ça n'a rien de sorcier.

PdI-473-FR-1 : Tais-toi.

PdI-473-FR-3 : Non. C'est à cause de toi qu'on en est là. T'aurais dû laisser ce satané temple les bouffer un à un. C'est de toute façon comme ça qu'ils finiront tous : dans nos estomacs. C'est ça l'Adytum, vieux schnock, on y est déjà ! Faut te mettre à la page !

PdI-473-FR-2 : Abruti !

PdI-473-FR-1 tourne son visage vers PdI-473-FR-3 et émet un bruit guttural inhumain. Il se met à psalmodier en Adytite. PdI-473-FR-3 semble prendre peur. Son corps s’arque-boute, craque et il hurle, visiblement de douleur. Le docteur Ziemniak demande du renfort pour ramener les sujets dans leur cellule de confinement respectives.

<Fin de l’enregistrement, 02/03/2014, 16:54>

Conclusion : Grâce aux informations données par les PdI 473-FR-1 à 3, le protocole MÉLOPÉE visant à rendormir SCP-473-FR-1 a pu être conçu. Après autorisation du Conseil O5, il a été appliqué et s'est avéré fonctionnel. La procédure ainsi que le rapport d'intervention sont répertoriés dans le document 473-FR-K, accessible à tout membre possédant une accréditation de Niveau 4/473-FR. Les environs de SCP-473-FR ont été ratissés par plusieurs équipes d'exploration dans le but de retrouver le reste de la tribu Sarkique mentionnée, mais ces tentatives se sont avérées infructueuses. PdI-473-FR-3 a dû être soigné pour de multiples fractures.

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Addendum 473-FR-6 : Second rapport d'exploration de SCP-473-FR

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Date : 10/03/2014
Heure : 07:21 heures UTC
Préambule : Suite à l'entretien effectué avec les PdI-473-FR-1, 2 et 3, la décision fut prise d'explorer la grotte abritant la masse principale de SCP-473-FR-1. Pour ne pas risquer de le réveiller, il a été choisi d'envoyer un robot d'exploration automatisé de type MYGALE plutôt qu'une équipe humaine. Il a été programmé d'une part pour récupérer des échantillons des espèces anormales inconnues rencontrées jusqu'à ce que chaque emplacement soit plein (marquant alors la fin de la mission et le retour de l'automate), d'autre part pour se diriger vers les lieux concentrant le plus de fénasol (après étude de plusieurs espèces fongiques anormales de la zone, cette molécule s'y est avérée bien plus concentrée que dans n'importe quel spécimen non anormal). La transcription suivante correspond à la description des images et du son captés en direct par la caméra intégrée de l'engin.

<Début de la transcription>

La caméra du robot est allumée et fait un panoramique sur 360° à l'entrée de la grotte. Elle en dévoile les alentours, densément boisés : les arbres qui peuplent la zone sont particulièrement décomposés et morcelés, des filaments de chair liant les différentes parties entre elles. Ils sont secoués par un vent puissant. La roche composant la paroi dans laquelle se découpe la grotte est couleur carmin, striée d'espèces fongiques en forme de disques blanchâtres, se distinguant du reste de la paroi rocheuse. Son entrée est partiellement entravée par des rochers moussus de tailles variées. Les instruments du robot indiquent que plusieurs gaz toxiques⁵ émanent de l'ouverture à des taux non-létaux. Le robot commence à avancer et passe l'obstacle sans difficulté.

L'embouchure de la grotte est relativement étroite, de la largeur d'un seul homme. Le sol est tapissé du même lichen grisâtre parsemé de champignons communs qu'à l'extérieur. Tout est silencieux, si ce n'est le bruit du vent qui s'engouffre dans l'ouverture par brusques rafales.

Passés quelques mètres, le goulet s'élargit. Des espèces fongiques inconnues aux chapeaux obconiques et écaillés tapissent les murs concaves du couloir de roche. Le peu de lumière du jour filtrant encore se réfléchit dans les écailles irisées, éclairant le lieu d'une lueur rouge-orangée. Le robot s'approche d'un mur et récupère un échantillon de l'espèce observée.

Plus loin, le chemin jusque-là linéaire se sépare en deux directions. L'automate emprunte l'embranchement de droite. À mesure qu'il s'enfonce dans les souterrains, le taux d'humidité augmente et, contre toute attente, la température aussi. Des champignons tubulaires bioluminescents irradient une lueur jaunâtre là où l'obscurité devrait être complète, permettant à l'engin de poursuivre son chemin sans activer le mode de vision nocturne. D'abord épars, leur multiplicité finit par illuminer complètement les couloirs étroits. La chaleur se fait de plus en plus forte et un léger bourdonnement émane des parois de la grotte.

Passé un certain stade, les champignons bioluminescents qui tapissaient les murs laissent place à des espèces non pigmentées striant les parois. Le mode de vision nocturne est activé. Les boyaux tortueux continuent sur plusieurs dizaines de mètres. Les capteurs de l'automate finissent par signaler un galbe anormal au pied de l'une des parois. Vue de plus près, cette masse se révèle être un amas décomposé de chair, d'os et de champignons glutineux aux sécrétions apparemment corrosives. Des vapeurs s'en dégagent. Les os encore identifiables laissent à penser que cet amas correspond aux restes d'un cadavre humain vieux de quelques mois. Des échantillons du liquide et du spécimen fongique sont prélevés.

Les canaux débouchent sur une large et haute caverne. De gigantesques champignons s'élèvent du sol jusqu'au plafond, côtoyant de nombreuses stalactites d'où perlent et chutent des gouttelettes d'eau. Leur stipe est particulièrement épais et leur chapeau s'étend parfois sur plusieurs mètres. La composition des pieds s'avérant aussi solide que de la pierre, l'échantillon est prélevé à l'aide du laser intégré à l'automate. La quantité de ces spécimens augmente à mesure que la machine s'enfonce dans la zone. Sa progression est rendue difficile par la matière spongieuse dont le sol est composé : il s'enfonce partout où il passe, soulevant un nuage épais, sans doute de spores, qui s'élève vers le plafond par l'action de la chaleur. L'air de la cavité est chargé de divers gaz toxiques, qui le rendrait irrespirable pour un humain normalement constitué. L'engin prend 5 minutes pour traverser cette salle aux dimensions considérables. Le nombre de spécimens fongiques gigantesques s'amenuise, dégageant progressivement la vue. Les capteurs d'humidité de l'appareil détectent la présence d'une source d'eau non loin avant même que le son clair de son affluence ne soit entendu. Un cours d'eau étroit apparaît à la caméra. Son approche permet de constater la quantité impressionnante d'espèces fongiques en tapissant les abords. Le robot passe un long moment à prélever les échantillons de ces nouvelles espèces aux dimensions, aspects et textures extrêmement variées, avant de continuer son chemin. Il atteint finalement un couloir et quitte l'immense cavité.

À partir de là, la chaleur générale augmente drastiquement jusqu'à 27 °C. Quelques mètres supplémentaires permettent d'observer la cause de ce changement de température : des veinures carnées strient les parois rocheuses partiellement effondrées. Leur palpitation, sourde et régulière, fait écho dans la galerie. Bientôt, les excroissances de chair, identifiées comme appartenant à SCP-473-FR-1, couvrent la majeure partie de la galerie et se mêlent à des structures solides probablement osseuses. Des taches blanches ou jaunes s'étendent sur des portions plus ou moins larges des protubérances de SCP-473-FR-1, semblables aux conséquences que pourrait avoir une mycose chez un humain. Des champignons bioluminescents similaires à ceux trouvés précédemment couvrent de nouveau une partie des parois, permettant à l'automate de désactiver son mode de vision nocturne.

Le couloir aboutit sur une nouvelle cavité, cette fois constituée presque entièrement de chair mycosée soutenue par une structure osseuse complexe. La même texture spongieuse présente dans l'autre salle recouvre le sol. Le taux d'humidité du lieu atteint les 100%, remplissant l'espace d'une brume épaisse. La vision de l'automate étant ainsi troublée, il se repère principalement à l'aide de ses capteurs thermiques. Le changement de matière de la grotte n'empêche pas les organismes fongiques de toute sorte de proliférer dans tous les recoins. Il passe d'un champignon à l'autre pour en prélever des échantillons. Lors de ses déplacements, il rencontre plusieurs fois des obstacles solides, visiblement des ossements. Un squelette en relativement bon état est aperçu brièvement au sol : il semble être celui d'un humain, à cela près que ses dimensions sont anormales. Il est probable que ces restes appartenaient à des individus Sarkites ayant tenté de neutraliser SCP-473-FR-1. Cette hypothèse est corroborée par le fait que divers objets métalliques aux apparences d'outils rituels ont été aperçus sur le trajet du robot.

Au fond de la cavité se trouve un orifice relativement large, dont les bordures charnues, reliées par des filaments de chair, se rétractent puis s'écartent continuellement en un bruit organique, expulsant des vagues d'air chaud atteignant jusqu'à 40 °C. Il s'agirait là de la "bouche" de SCP-473-FR-1.

Il ne reste que trois emplacements libres pour échantillonnage à l'intérieur de l'automate. Plutôt que de se diriger vers le couloir le plus proche, pourtant infesté de champignons anormaux, ce dernier s'achemine vers la cavité buccale de SCP-473-FR-1 et y pénètre. La bouche se referme sur lui pour ne plus se ré-ouvrir, l'obligeant à activer son mode de vision nocturne. Les boyaux dans lequel il s'achemine sont étroits et suintants. La chair est complètement rongée par la mycose de l'entité. Très rapidement, alors que le robot peine à progresser, les images se mettent à se dégrader et le signal s'atténue fortement. Bientôt, la vidéo n'affiche plus rien et seul un bruit de succion cadencé permet d'attester du fonctionnement de l'appareil. Finalement, il cesse complètement d'émettre et est considéré comme perdu.

<Fin de la transcription>

Conclusion : La perte du robot automatisé dans la cavité buccale de SCP-473-FR-1 fut associée à une hausse faible mais significative du pic d'activité de ce dernier. Personne ne s'attendait à ce que l'engin s'enfonce aussi loin dans la grotte et il était supposé que le taux de spécimens fongiques serait moins concentré à l'intérieur de l'organisme de l'entité qu'à l'extérieur. Suite à ces évènements, l'exploration de la grotte abritant SCP-473-FR-1 fut jugée non essentielle et trop dangereuse : toute mission de ce type est désormais interdite pour éviter de provoquer le réveil de l'entité. L'entrée de la grotte a également été effondrée pour la préserver de toute intrusion animale.

- Fermer l'Addendum 473-FR-6

Footnotes

révision de page: 15, édité la dernière fois: 09 Apr 2024 11:03

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