Objet no : SCP-471-FR
Niveau de Menace : Orange ●
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : En raison de leur nature, les instances de SCP-471-FR sont impossibles à confiner. Toutefois, leurs déplacements sont facilement prévisibles et doivent être suivis et anticipés par le personnel du Site-1271, en se basant sur les principaux systèmes orageux ainsi que les courants d'Humes de la stratosphère, de la mésosphère et de la thermosphère.
Tout engin comportant des éléments métalliques, électriques ou électroniques (particulièrement navires et avions) qui pourrait entrer dans la zone d'influence d'une instance de SCP-471-FR dans sa phase d'alimentation doit être rerouté par la FIM Phi-16 "Pots cassés" sous couvert d'orages particulièrement violents. En cas d'impossibilité de reroutage ou d'échec de cette procédure, des orages violents doivent être mis en cause quant à la disparition ou aux dégâts subis par lesdits engins. Dans le cas des bateaux, ceux-ci peuvent être abordés et détournés en administrant des amnésiques de Classe A à l'équipage. Dans le cas des avions, leurs communications doivent être bloquées, l'appareil doit être récupéré et son équipage amnésié.
Tout appareil non autonome de la Fondation doit conserver une distance d'au moins 10 km des instances de SCP-471-FR. Cette distance de sécurité doit être réhaussée à 100 km dans le cas où une entité se dirige et parvient à moins de 50 km d'une aurore polaire. En revanche, les appareils autonomes ou contrôlés à distance ne comportant aucun composant des types susmentionnés peuvent s'approcher sans risque des entités. Ceci concerne en particulier les drones de la Fondation chargés de la modification des niveaux d'Humes de l'atmosphère dans le cadre de la lutte contre les incursions du GdI-842 "Royaume d'Univers'Île" dans la réalité terrestre.
Description : SCP-471-FR est une espèce de méduses éthérées2 d'une longueur allant de quelques kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres évoluant dans la haute atmosphère terrestre. Leur forme se rapproche de celle de Cyanea capillata (méduse à crinière de lion). Ces entités sont composées d'Æthers, des flux élémentaires invisibles et intangibles qui composent la trame de l'univers. En particulier, elles sont composées d'Æthers Airés, Aqueux et Fulmineux, qui sont respectivement les Æthers reliés à l'air, l'eau et l'électricité.
En raison de leur nature, les instances de SCP-471-FR sont en permanence intangibles et la grande majorité du temps invisibles. Les instances peuvent devenir en partie visibles au-dessus de nuages d'orage, où elles s'alimentent de l'Æther Fulmineux qui s'y développe lors de l'apparition d'éclairs. Les tentacules et/ou bras oraux des instances s'illuminent alors d'une lueur rouge par intermittence pendant quelques millisecondes à quelques centaines de millisecondes, donnant lieu à des phénomènes lumineux transitoires (PLT) communément appelés "farfadets" ou "sylphes rouges". Leur ombrelle peut également rarement s'illuminer en rouge durant 1 à 5 millisecondes au-dessus des nuages d'orage, ce qui correspond à des PLT dénommés "elfes". Les instances semblent également interagir avec les aurores polaires (voir Addendum 1).
La taille moyenne des instances de SCP-471-FR au repos croît avec leur âge : leur ombrelle peut atteindre un diamètre de 40 km, et leurs tentacules et bras oraux une longueur de 100 km. Les entités évoluent typiquement dans la mésosphère et la basse thermosphère, à des altitudes comprises entre 40 km (extrémité basse des bras oraux) et 140 km (sommet de l'ombrelle). Toutefois, du fait de leur nature Æthérique et insubstantielle, la taille de leurs bras peut varier assez rapidement et passer de 50 à plus de 150 km en l'espace de quelques heures, notamment lors de leurs phases d'alimentation où les bras descendent jusqu'au sommet des orages. Dans certains cas, lorsque l'orage se produit au-dessus de la mer et que l'entité a atteint sa taille maximale, les tentacules de l'entité peuvent s'étendre à l'intérieur du nuage d'orage, mais n'atteignent dans ce cas jamais la surface de la mer.
Les instances de SCP-471-FR sont sensibles aux niveaux d'Humes dans la haute atmosphère, et se servent des courants d'Humes comme moyen de transport, ceux-ci fournissant un support. Les entités se propulsent comme des méduses non-anormales, par des mouvements de contraction et de détente de leur ombrelle. Elles peuvent également se déplacer sans courant d'Humes, mais à une vitesse nettement plus faible. Il existe en 2020 ██ instances répertoriées de SCP-471-FR. On peut les retrouver sous n'importe quelle latitude, bien que les entités soient plus souvent présentes au-dessus des continents aux latitudes tropicales. Ces instances mènent une existence largement solitaire, mais peuvent se regrouper lors d'épisodes orageux de grande ampleur, comme par exemple les cyclones, ou d'orages très fréquents, comme au lac de Maracaïbo au Venezuela et aux îles Tiwi en Australie. Dans ces cas, une recrudescence de flashs lumineux rouges au niveau de leurs ombrelles a été observée, supposément un moyen de communication entre les entités, ou du moins pour signaler leur présence aux autres individus.
Les instances de SCP-471-FR se forment à partir de méduses non anormales : à la fin de leur vie, ces dernières libèrent de petites quantités d'Æther Aqueux qui se mélangent avec les courants d'Æther Airé de l'atmosphère. Si ce mélange dépasse une concentration seuil dans un volume d'environ 10 km3 et qu'une instance de SCP-471-FR se trouve à proximité, cette dernière va se rapprocher de la zone de concentration et l'englober avec ses bras oraux pendant une dizaine d'heures ; durant ce temps, les Æthers se mélangent et s'organisent en forme de méduse. À l'issue de ce processus, une instance juvénile de SCP-471-FR se forme, avec une longueur moyenne de 5 km et un diamètre d'ombrelle de l'ordre du kilomètre. L'entité-mère et l'entité-fille restent ensemble jusqu'à trouver un nuage d'orage pour s'alimenter, après quoi elles se séparent. L'entité-fille va ensuite croître en se nourrissant d'Æther Fulmineux comme décrit ci-dessus. Une fois sa taille maximale atteinte, l'entité se positionnera au-dessus d'un océan où le temps est calme et stable, et ses tentacules vont progressivement s'allonger jusqu'à atteindre l'océan. L'entité va alors en quelque sorte "décharger" ses Æthers pour créer de nombreuses méduses juvéniles non-anormales d'une espèce aléatoire (mais adaptée à la zone en question) pendant plusieurs heures. L'entité disparaît alors progressivement au cours de ce processus en se décomposant en ses Æthers constitutifs : les Æthers Airés se dispersent dans l'atmosphère, les Æthers Aqueux dans l'océan, et l'Æther Fulmineux est intégralement utilisé pour former les méduses non-anormales. Le cycle complet de vie (accumulation des Æthers et vie d'une instance de SCP-471-FR) prend 8 à 10 ans, et il se produit environ une formation et une disparition d'entité par mois.
Lorsqu'un objet ou un être vivant passe à proximité (à moins de 5 km d'une des parties de son corps) d'une instance de SCP-471-FR, celle-ci enclenche un mécanisme d'autodéfense qui consiste en la manifestation d'éclairs à partir de l'Æther Fulmineux qui la compose. Cette réponse croît en intensité si l'objet reste dans les alentours de l'entité, et d'autant plus s'il s'approche ou passe au travers. Les effets observés jusqu'à présent sont listés ci-dessous, avec une durée approximative de déclenchement d'effet pour une distance de 3 km :
Temps de déclenchement | Effets (objets) | Effets (êtres vivants) |
Dès l'entrée dans la zone | Intensification du champ électrique local, ionisation partielle de l'air, formation d'ozone | Sensations de picotements sur la peau |
2-4 minutes | Apparition de foudre en boule autour de l'objet, sans collision | Spasmes musculaires involontaires, paralysie partielle et passagère |
6-8 minutes | Apparition de feux de Saint-Elme à partir des extrémités de l'objet | Tétanie musculaire d'un ou plusieurs membres, brûlures légères (premier degré) |
10-15 minutes | Quelques courts-circuits dans l'objet (s'il comporte des éléments électriques ou électroniques) | Brûlures graves (second degré ou plus) par électrisation |
12-17 minutes | Courts-circuits généralisés, panne électrique complète de l'objet (s'il comporte des éléments électriques ou électroniques) | Électrisation et mort par électrocution dans ██ % des cas |
Il est à noter que la protection habituellement offerte par les structures métalliques des avions et bateaux, qui agissent comme une cage de Faraday et empêchent la foudre d'y causer des dommages, ne s'applique pas ici. Les Æthers peuvent traverser les objets matériels et se manifester à l'extérieur comme à l'intérieur de ces derniers. Par le passé, ce phénomène, couplé à la sensibilité aux Humes des entités, a pu empêcher de mener à bien le protocole de contrôle des niveaux d'Humes atmosphériques par la Fondation pour empêcher la formation de passages entre la Terre et Univers'Île. Une protection alchimique peut aider à réduire ces effets, mais seulement pendant quelques minutes et en restant à distance (3 km ou plus) des entités, après quoi les effets habituels reprennent leur intensité normale.
De nouveaux drones pourvus de propulseurs et de contrôleurs Æthero-thaumiques servent actuellement à l'exécution de ce protocole.
Circonstances de découverte : SCP-471-FR est une espèce native de la réalité extradimensionnelle où se trouve le Royaume d'Univers'Île. Dans cette réalité, les entités ont une taille nettement réduite (entre 1 et 10 m de longueur de l'ombrelle aux bras oraux) et n'évoluent pas à des altitudes aussi élevées : les entités demeurent dans des altitudes comprises entre un kilomètre au-dessus et au-dessous de l'île d'Univers'Île. Le rayon d'activation de leur mécanisme de défense est d'environ 50 m, et leur réaction de défense est nettement plus faible que dans notre réalité, ce qui est compensé par le fait qu'elles se déplacent en banc d'une dizaine à plusieurs centaines d'entités. Les Isléens3 les appellent "volæthers".
Des instances de SCP-471-FR sont arrivées sur Terre en 19██, lorsque l'appareil d'une expédition d'Univers'Île poursuivi par les aéronefs de la Fondation au cœur d'un orage dans la mer des Bermudes a utilisé un passage vers leur monde d'origine. Ce passage débouchait sur un banc de volæthers, qui, attiré par l'Æther de l'orage, est passé côté Terre. Les entités ont commencé à attaquer les aéronefs de la Fondation, les forçant à se replier rapidement et causant des dysfonctionnements majeurs dans deux d'entre eux, qui les ont fait s'abîmer en mer.
Les Alchimistes de la Fondation ont alors entrepris d'étudier et de suivre ces entités afin d'élaborer des procédures de confinement. Cependant, les courants d'Æthers étant nettement moins intenses sur Terre qu'à Univers'Île en raison de la présence du Grand Sceau4, les instances de SCP-471-FR se sont regroupées et ont fusionné pour grandir et pouvoir absorber l'Æther Fulmineux sur un plus grand volume. Cela a également mené à une élévation de leur altitude de répartition. Ce processus a duré environ un an. Le confinement devenant alors totalement impossible, décision a été prise de les surveiller et d'écarter les civils le plus possible de ces entités.
Addendum 1 - Incident 471-FR-89 : En mars 1989, un orage magnétique particulièrement virulent a frappé la Terre en raison d'une activité solaire très importante. Au cours de cet épisode, ██ instances de SCP-471-FR ont été observées en train de se diriger vers les pôles, bien qu'aucun orage n'ait été observé ou prévu dans cette partie du globe à ce moment. Les instances se sont positionnées de sorte à suivre les aurores boréales, alors intenses à cause de l'orage magnétique, et ont pratiquement toutes atteint leur taille maximale en une dizaine d'heures, avant de causer des dysfonctionnements des appareils électriques dans des rayons allant de 10 à 100 km autour d'elles pendant environ six heures. La majorité des régions où elles se trouvaient étant des régions polaires ou maritimes, l'évènement n'a eu aucune conséquence majeure dans une grande partie des cas. Seule une entité, qui se trouvait alors près de la Baie James au Québec, a causé des dégâts substantiels en mettant en panne les centrales électriques du complexe La Grande, provoquant une panne généralisée du réseau électrique québécois pendant neuf heures.
L'incident a été déguisé en une panne électrique généralisée causée par l'orage magnétique, et les procédures de confinement ont été adaptées en conséquence.
Addendum 2 : Conclusions du rapport de recherche du Département d'Alchimie sur SCP-471-FR
Département des Sciences - Division d'Alchimie
Conclusions
Notre étude a montré que ces créatures, Cnidarætheria gigantis ou SCP-471-FR, sont paisibles tant que rien ne s'approche d'elles, et que dans ce cas, les effets engendrés par la manifestation d'Æthers Fulmineux sont graduels et peu dangereux dans les premiers stades. Sa population semble s'être équilibrée naturellement très rapidement, en l'espace de deux à trois ans. Les entités sont également naturellement très peu visibles et impossibles à détecter par des appareils conventionnels. Dans les rares cas où elles sont visibles, ce n'est que par le biais d'un phénomène extrêmement proche d'un phénomène naturel, qui plus est un phénomène encore non découvert par la science normale. Enfin, les rencontres de civils avec ces créatures ne peuvent se produire que lors des phases de production de méduses (ou de "mort" d'entité) et les phases d'alimentation des méduses en fin de vie. Il est toutefois probable que les récents développements des voyages spatiaux et des vols de haute altitude soient compromis par l'existence de telles entités.
Il est certainement possible de couper l'herbe sous le pied de SCP-471-FR en absorbant les Æthers Aqueux libérés par la mort des créatures aquatiques, et ainsi empêcher la formation de nouvelles entités, bien que cela nécessiterait de nombreuses infrastructures et une quantité astronomique d'appareils de stockage des Æthers. Nous pourrions également directement "aspirer" les Æthers des entités, mais compte tenu de leur taille, cela semble une gageure. De plus, compte tenu du danger relativement minime qu'elles présentent à l'heure actuelle, cela semble une débauche inutile de moyens.
En conséquence, nous préconisons de simplement surveiller les entités au cas où leur comportement changerait, et d'en écarter le plus possible les civils. Laissons-les en paix, et elles nous le rendront bien.
—R. Diaghilev, Alchimiste du Septième Cercle
4 mai 1958