Objet no : SCP-459-FR
Niveau de Menace : Jaune ●
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : De par sa nature, SCP-459-FR ne peut pas être pleinement confiné. Chaque individu atteint identifié doit être isolé et traité. Au moins cinq sujets infectés doivent être conservés dans des cellules pour humanoïde standard en tout temps, à des fins de recherches et de préservation de l'anomalie. Leurs quartiers doivent être séparés de plus de vingt-cinq mètres de tout bâtiment par une zone stérile, l'hypothèse de la contagion des organismes vivants non-humains n'étant pas encore écartée. Toute présence de fourmis dans les rêves des membres du personnel du site de stockage doit être signalée à l’administration au plus vite pour examen.
Description : SCP-459-FR désigne un trouble du sommeil également nommé "syndrome des fourmis". Contagieux, il semble infecter tout individu dormant à proximité d'un individu déjà affecté, partageant les mêmes horaires de sommeil paradoxal. L'infection par SCP-459-FR peut être soignée facilement si traitée suffisamment tôt ; une dégradation volontaire du cycle du sommeil du sujet afin d'en altérer le sommeil paradoxal (en général à l'aide d'alcool) pendant une période de deux à trois semaines est généralement suffisante pour guérir le sujet. Cette action doit parfois être prolongée pour les cas les plus graves.
Les infectiologues de l'équipe de recherche ont identifié quatre phases distinctes lors de l'infection par SCP-459-FR :
Phase 1 : le sujet infecté se souvient avoir vu des fourmis dans ses rêves. Désignées SCP-459-FR-A, elles présentent une physionomie proche de l'espèce Formica rufa (fourmis rouge). Cette phase est plus ou moins longue (de quelques jours à quelques mois) et se résorbe souvent d’elle-même (83% des cas observés). Cette phase n’est souvent pas diagnostiquée, étant généralement assimilée à des rêves "normaux".
Phase 2 : Certains éléments classiques des rêves du sujet commencent à être partiellement ou totalement supprimés : le sujet infecté commence à voir des "trous" dans ses rêves. "Murs percés", "visages effacés", "ciel troué", des "objets manquants"… Les témoignages sont multiples et varient énormément d'une personne à l'autre. Les sujets continuent de voir des instances de SCP-459-FR-A. Cette phase est encore difficilement diagnosticable, pouvant là encore être confondue avec un rêve classique, mais constitue également le dernier espoir de guérison naturelle du sujet, aucun cas de rémission naturelle n'ayant été observée à partir de la phase trois.
Phase 3 : le sujet infecté observe maintenant un grand nombre d'instances SCP-459-FR-A dans ses rêves, se déplaçant en files sur le sol, les murs, les plafonds, les personnages… Le sujet déclare parfois voir les instances “découper” les décors, les individus, les objets présents dans le rêve en petits morceaux pour les emporter. Le cycle de sommeil de l'individu infecté commence également à se modifier : les phases de sommeil paradoxal se font plus longues, avec une activité cérébrale moindre par rapport à l'accoutumé. On observe parfois l'apparition d'apnée du sommeil chez les sujets infectés.
Phase 4 : l'individu malade ne rêve plus que de fourmis. Les décors sont absents, les personnages, les objets également. Les individus infectés déclarent ne rêver plus que de longues files de fourmis, portant des fragments de divers éléments, souvent inidentifiables. Les instances ignorent cependant toujours le rêveur, seul élément restant dans le rêve hormis elles-mêmes.
Addendum : Étude du syndrome
Après autorisation du Comité d’Éthique, quatre rêveurs lucides ont été volontairement infectés parmi le personnel de Classe-D.
Après infection, les quatre sujets se sont montrés incapable de "modeler" leurs rêves, mais peuvent toujours s’y déplacer librement. Leurs observations sont les mêmes que le reste des sujets infectées : il leur est demandé de poursuivre l'exploration au maximum, en essayant de parcourir la plus grande distance possible en suivant les files formées par les instances de SCP-459-FR-A. Au bout de quelques jours d’exploration, le sujet d’étude D-5558 a fait état de la "présence d’une structure au loin" dans son rêve, malgré une infection de phase 4. Au bout de trois nouvelles semaines, cette structure a pu être atteinte par D-5558. Organisée en tunnels, les murs de l'édifice sont constitués de matériaux disparates : briques, ciel, portion d’animaux encore vivants, silhouettes humaines, nuages… Le sujet d’étude prétend y avoir reconnu des fragments de ses rêves précédents, mais également des visages ou des formes inconnues. D’après son témoignage, les fourmis s’y regroupent, y sont plus nombreuses et plus actives qu’ailleurs. D-5558 fait également état de fourmis différentes, "bien plus grosses", aux abords de la structure. Il est demandé à D-5558 d’explorer cette structure lors de son prochain rêve.
Le lendemain de cette observation, D-5558, alors en phase de sommeil paradoxal, se réveille brusquement. Il déclare avoir observé un changement de comportement brutal des instances, devenant subitement agressives dès son entrée dans la structure. Il affirme finalement avoir été "attaqué et tué" par trois fourmis géantes à l’intérieur de la structure, peu après son entrée.
À la suite de cet épisode, plus aucune phase de sommeil paradoxal n’a pu être observée chez D-5558. Les recherches continuent sur les trois autres sujets.