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Crédits
Titre original : SCP-4476 : La Famille Natau
Auteur : MalyceGraves
Traducteur : DrReinhar
Date de publication originale : 3 Janvier 2020
Zone d'exclusion de SCP-4476
Objet no : SCP-4476
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-4476 est confiné à l'intérieur d'une zone d'exclusion de 3 kilomètres de rayon à l'extrême ouest de la Paroisse de Plaquemine en Louisiane. Le Site-93A a été installé dans la ville voisine de Port Sulphur en appliquant le scénario de couverture Lambda Mu 22a : "Opération de Nettoyage du Golfe". En outre, l'économie locale a été artificiellement déprimée afin d'encourager les habitants à déménager et décourager la croissance démographique.
La FIM Bêta-2 "Gars du Bayou" doit régulièrement patrouiller dans les marais avoisinants afin de prévenir toute intrusion extérieure et empêcher les habitants de SCP-4476 de sortir de la zone d'exclusion. En raison de la forte fréquentation de l'industrie halieutique dans les bayous, des ressources supplémentaires ont été allouées au confinement de SCP-4476, comprenant l'augmentation de l'effectif de la FIM Bêta-2 à un effectif de compagnie, avec à disposition une gamme de véhicules amphibies et plusieurs hélicoptères de patrouille.
Toute personne étrangère à SCP-4476 appréhendée tentant de s'introduire dans la zone d'exclusion doit être interrogée et relâchée après administration d'amnésiques.
Description : SCP-4476 est un petit village de pêcheurs accessible uniquement par voie fluviale, situé à l'extrême ouest de la Paroisse de Plaquemine en Louisiane et dont la population est estimée à 45 personnes. La population, désignée SCP-4476-1, est composée de membres de la famille Natau. Tous présentent d'importantes malformations congénitales et des anomalies physiques.
Instance de SCP-4476-1 présentant une excroissance
Ces anomalies physiques se présentent principalement sous la forme de larges excroissances tumorales provenant d'un foetus in foetu. Ces excroissances sont traitées avec beaucoup de respect et SCP-4476-1 les appellent "les Non Nés".
La langue parlée par SCP-4476-1 est un mélange d'Adytite proto-ouralique mélangée au créole français-anglais local. Bien que l'on ne sache pas depuis combien de temps cette famille vit dans la région, l'analyse de la dérive linguistique suggère qu'elle parlait à l'origine l'Adytite et que le créole local a été adopté au cours de la seconde moitié du 17ème siècle.
La hiérarchie sociale de SCP-4476-1 est centrée autour d'un groupe de cinq femmes âgées visuellement identiques, désignées en tant que SCP-4476-1A, que les autres appellent collectivement "Manma Natau". La manière dont SCP-4476-1 distingue les cinq sœurs est mal comprise et des tests ADN indiquent que les cinq sœurs possèdent les gènes maternels de tous les autres membres de SCP-4476-1. Il est également à noter qu'à chaque instant une des cinq instances de SCP-4476-1A est enceinte.
Le nombre d'habitants de SCP-4476 reste exceptionnellement stable malgré le taux de grossesse observé. Aucun cas de maladie n'a été rapporté au sein de la famille, ni décès accidentel. On ignore actuellement si l'absence d'enfants supplémentaires est due à la mortinatalité ou à un taux de mortalité infantile élevé. Lorsqu'on les interroge sur ce phénomène ou sur le nombre anormalement élevé de grossesses, les habitants éludent voire ignorent les questions.
Les villageois s'éloignent rarement de SCP-4476. Par conséquent, leur régime alimentaire se limite à la flore et à la faune que l'on peut trouver au sein de la zone d'exclusion. Les aliments de base comprennent divers types de poissons, une variété de chou des marais cultivée dans un champ voisin, plusieurs espèces de grenouilles et de petits alligators.
Habitat collectif et hangar de SCP-4476
L'infrastructure de SCP-4476 est composée d'un grand bâtiment résidentiel, d'un hangar de stockage, d'un petit bâtiment principalement utilisé pour le séchage des choux des marais collectés, d'un petit quai avec plusieurs petites barques de pêche, et d'une structure anomale de taille moyenne servant à la fois de lieu de rassemblement religieux et de "foyer d'accouchement". Les membres de SCP-4476-1 passent la majorité de son temps à travailler dans les champs de choux, à pêcher, à cuisiner ou à réparer les filets qu'ils utilisent pour pêcher et attraper des grenouilles.
Les membres de SCP-4476-1 suivent un rythme strict de six jours de travail et un jour dédié aux rites religieux. Bien qu'ils soient généralement tolérants envers les chercheurs de la Fondation, les membres de SCP-4476-1 deviennent hostiles envers tout étranger s'immisçant dans leurs pratiques religieuses. Ces rituels se déroulent à l'intérieur d'une structure semblable à une église, et jusqu'à récemment, n'ont jamais pu être observés.
Découverte : SCP-4476 a été initialement découvert fin avril 2010 suite à des témoignages inquiétants concernant une certaine "famille Nälkä" donnés par plusieurs habitants de LoI-504 "La Rue Macabre" au moment du nettoyage après l'incident Eaux Profondes impliquant SCP-████. Grâce à ces témoignages, les membres de la FIM Bêta-2 "Gars du Bayou" ont pu remonter la piste et sont parvenus à localiser le village.
Un premier contact a été établi avec les villageois le 29 avril 2010. En raison de l'enclavement de la zone, il a été décidé que SCP-4476 serait confiné à son emplacement d'origine. Le Site-93A a été établi en utilisant la mission de nettoyage en guise de couverture et demeure fonctionnel encore aujourd'hui.
Bien que SCP-4476-1 ne prête pas attention à la présence de la Fondation, aucun progrès n'a été réalisé dans l'établissement d'une présence permanente de recherche, principalement en raison de la barrière de la langue. À la demande du directeur du site, Stanley Arthur, le Comité de Supervision de la Fondation a accepté de faire appel au Dr Isabelle Beaumont, une anthropologue locale qui a déjà réussi à établir un contact pérenne avec d'autres groupes indigènes locaux.
Ses carnets de recherche et son mémorandum sont joints dans le présent rapport.
Chercheur : Dr Isabelle Beaumont
Date : 8 août 2010
Objet : Journal personnel
Malgré l'évident manque de subtilité de cette "Fondation", j'étais enthousiaste à l'idée de participer à ce projet. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, même après avoir examiné les documents fournis par le Dr Arthur. J'ai lu les rapports du Dr. Desmarais et j'admets que je n'étais pas vraiment préparée à ce que j'ai rencontré lorsque je suis arrivée au village de la famille Natau.
Bien que les difformités physiques de la famille soient un peu inhabituelles, je n'ai pas vraiment vu quoi que ce soit qui la différencie des nombreux autres groupes culturels de la région. Agriculteurs de subsistance, liens étroits avec l'écologie locale, mode de vie communautaire, etc. Même leur langue, bien qu'elle soit assez différente dans la formulation de certains verbes et l'utilisation de certains mots, n'est pas très différente des autres variations du créole français de Louisiane que j'ai déjà rencontrées.
Ce qui m'a vraiment déconcerté, c'est leur temple. Les Natau l'appellent sak Kiraak, ce qui, d'après le lexique que m'a donné le Dr Arthur, signifie à peu près "temple saint (ou sacré)", avec la connotation d'être vivant. J'ai pensé que cela signifiait qu'il était fait de matières végétales cultivées directement dans le marais.
Je ne pouvais pas plus me tromper.
Je ne crois pas que j'en sois capable.
Chercheur : Dr Isabelle Beaumont
Date : 9 août 2010
Objet : Journal personnel
Après avoir longuement réfléchi et bu beaucoup de thé, j'ai décidé que les Natau, aussi bizarres soient-ils, représentent une excellente occasion d'étudier un groupe culturel qui n'a pas encore été documenté par la science anthropologique moderne. Je ne savais pas qu'un tel groupe jusque-là inconnu puisse exister aux États-Unis !
Quoi qu'il en soit, malgré l'aversion que j'éprouve à l'égard de leur temple, il est de mon devoir de recueillir toutes les informations que je peux.
Le bâtiment en lui-même est plutôt petit, couvrant une surface d'environ 47 mètres carrés. Comme les autres, il repose sur des piliers enfoncés dans le marais mais il n'est relié au reste de la plate-forme que par un pont court fait de tendons et soutenu par des "planches" d'os.
Les piliers eux-mêmes ressemblent à des bras grotesquement allongés dont les coudes sont soudés. Les "mains" s'étalent et s'étendent largement sur le sol meuble, les "doigts" disparaissant dans les herbes de façon remarquablement similaire aux racines d'un arbre.
Il n'y a pas de fenêtre à l'intérieur et la seule entrée semble être un grand sphincter sur un des côtés faisant face au reste du village des Natau. Nous n'avons pas été autorisés à rester durant le jour saint des Natau, je n'ai donc pas pu voir ce qu'il se passait à l'intérieur. Je ne sais pas d'ailleurs si j'en ai envie.
La partie accessible du bâtiment mesure environ neuf pieds de haut à son point le plus élevé et a une forme oblongue grossière, ce qui lui donne un peu l'apparence d'une "hutte Quonset". Pour une raison que j'ignore, le regarder trop longtemps me donne un peu mal à la tête. Je n'avais aucune envie de l'observer de plus près. De toute manière, les Natau ne voulaient visiblement pas que je m'en approche, ce qui m'a un peu soulagée.
Malgré l'hésitation initiale du Dr Beaumont, des progrès significatifs ont été faits dans la compréhension de SCP-4476-1 et de son mode de vie. Après plusieurs mois d'étude et d'interaction, le Dr Beaumont a pu récolter des informations précieuses sur sa langue et son héritage culturel. L'essentiel des notes et des documents de référence du Dr Beaumont a été omis par souci de concision mais peut être consulté sur demande.
En juin 2011, le Dr Beaumont a effectué une demande au nom de SCP-4476-1 pour obtenir un générateur semi-permanent ainsi que de l'éclairage, une cuisinière électrique et une unité de réfrigération. Après discussions entre le Dr Beaumont et le Dr Arthur, cette demande a été acceptée. Cet évènement a marqué un tournant important dans la relation de la Fondation avec SCP-4476-1. A A partir de ce moment, le Dr Beaumont a commencé à passer la majorité de son temps au village.
Chercheur : Dr Isabelle Beaumont
Date : 19 juin 2011
Objet : Journal personnel
Je crois que j'ai enfin été acceptée par La Famille Natau. J'ai passé beaucoup de temps au village à parler aux plus jeunes membres de la famille et j'ai même pu participer à certains de leurs repas et rituels quotidiens. Ils refusent toujours de me laisser rester pendant leur jour saint mais je pense que cela pourrait changer.
Après avoir obtenu de la Fondation qu'elle installe le générateur et les lumières, je pense que la famille commence à comprendre les avantages de ma présence à leur côté.
Je crois aussi que je commence à comprendre les différences entre les Manmas Natau, du moins dans la façon dont ils y font référence. Leurs grossesses se déroulent dans un ordre précis. Seule l'une d'entre elles porte un enfant à la fois. Quelle que soit celle qui est enceinte, les autres se mettent à l'appeler "Manma Nutaa", ce qui est suffisamment proche de Manma Natau pour que la plupart des gens pensent qu'il s'agit d'un simple lapsus.
Mais à cause d'un pressentiment, je me suis penché sur la question, et "nutaa" est suffisamment
proche pour être le "nüta" du vieil Adytite, qui est leur mot pour désigner la sorcière ou la chamane. Il ne peut s'agir d'une coïncidence. Et même cela me permet de percer d'autres mystères de leur culture.
J'ai dû me montrer convaincante mais j'ai réussi à persuader l'actuelle Manma Nutaa de s'entretenir avec moi en face-à-face. Voyons maintenant si je maîtrise suffisamment leur dialecte pour faire la traduction aux autres chercheurs de la Fondation.
Le 20 juin 2011, le Dr Beaumont a mené un entretien avec l'une des instances de SCP-4476-1A. L'entretien s'est déroulé dans le dialecte local, le créole louisianais, et a été traduit par le Dr Beaumont. Une partie de cette traduction suit :
Interviewé : Manma Nutaa, habitante de SCP-4476
Intervieweur : Dr Isabelle Beaumont, chercheuse en chef de SCP-4476
Préambule : C'est la première fois que l'une des Manmas Natau accepte de participer à un entretien. Bien que j'aie parlé avec elles à plusieurs reprises, elles se sont toujours montrées réticentes à répondre à mes questions.
<Début de la transcription, 20/06/11 - 10:18>
Dr Beaumont : Merci Manma d'avoir accepté de me rencontrer.
M. Nutaa : De rien, meeña.
Dr Beaumont : J'aimerais vous poser quelques questions sur votre histoire, depuis combien de temps vous êtes ici, et…
M. Nutaa : [L'interrompant] Vous ne me croiriez pas, meeña. Aucun des enfants de cette nouvelle terre ne me croirait, même le vieux Nancy n'y croit pas.
Dr Beaumont : Peut-être, mais j'aimerais bien connaître vos histoires, vos contes, en tout cas.
M. Nutaa : Je me souviens des tours en feu de Gyaros alors que nous nous éloignions au large. Le Karciste Meksa voulait aller à Kythera pour retrouver notre bien-aimé Ion mais nous n'avons pas pu.
Dr Beaumont : Je ne suis pas sûre d'avoir compris, Manma.
M. Nutaa : C'était il y a longtemps. Avant même que vos ancêtres ne connaissent cette terre.
Dr Beaumont : C'est dur à croire mais je vais essayer de suivre.
M. Nutaa : Une tempête a ravagé la mer Égée et nous avons été emportés par-delà le Grand Rocher, dans les eaux sans fin de la mer de l'Ouest. Nous étions perdus, à la dérive. Notre navire avait été endommagé et le Karciste Meksa a fait tout ce qu'il a pu pour nous garder en vie. Nous avons fini par atterrir dans le Grand Nord, où nous avons essayé de nous faire une place.
Dr Beaumont : Pourquoi n'avez-vous pas simplement essayé de rentrer chez vous ?
M. Nutaa : Nous savions tous que le Grand Karciste était tombé, meeña. Il n'y avait plus de foyers où nous pouvions revenir.
Dr Beaumont : Je vois, je crois. Continuez.
M. Nutaa : Je vous ai dit que vous ne croiriez pas. Parlons d'autres choses.
Dr Beaumont : Hum, d'accord. J'ai remarqué que votre famille est rarement malade. Pourriez-vous m'en dire plus ?
M. Nutaa : Ion nous a bénis, meeña. Nous avons utilisé son don pour protéger les älaakt des petites choses dans les eaux.
Dr Beaumont : Ion ? Est-ce la divinité Nälkä ?
M. Nutaa : Non, non, pas exactement. Le Grand Karciste est notre Intercesseur. Il nous a enseigné la Voie et nous a montré comment être plus. Nous suivons Ses préceptes et nous avons façonné nos älaakt pour qu'ils deviennent un Vecteur pour son Retour.
Dr Beaumont : Je suis un peu perdue. Vous avez dit que votre Grand Karciste est tombé. Est-ce que "Ion" est le nom que vous donnez à votre Grand Karciste actuel ?
M. Nutaa : Oui et non. Le bien-aimé Ion n'est plus de ce monde mais il est toujours avec nous, dans notre sang, dans la Voie. Il est notre seul Grand Karciste et Il Reviendra pour guider tous Ses enfants vers Adytum. Nous recherchons la pureté afin de Le rejoindre le moment venu.
Dr Beaumont : Vous avez parlé du Karciste Meksa. Je sais que le terme "Karciste" est proche du terme "Prêtre". Que lui est-il arrivé ?
M. Nutaa : Maintenant vous revenez à des choses que vous ne croirez pas. Parlons-en une autre fois, vous voulez bien ?
Dr Beaumont : D'accord, Manma. Parlons de la pêche alors ?
<Échanges superflus supprimés>
Après plusieurs autres entretiens réussis, portant principalement sur des détails de la vie quotidienne de SCP-4476-1, le Dr Beaumont a été invitée à participer à un rituel d'accouchement. Sa demande de participation a été initialement rejetée par le directeur du site, mais cette décision a été annulée par le Comité de Supervision dans le but d'obtenir davantage d'informations sur les activités de SCP-4476-1.
Chercheur : Dr Isabelle Beaumont
Date : 8 septembre 2011
Objet : Journal personnel
J'ai enfin eu l'occasion d'assister à l'une des cérémonies religieuses des Natau. J'ai dû me battre pour obtenir la permission d'y assister. Je pense que le Dr Arthur a été écarté par quelqu'un de plus haut placé. Même après ça, il voulait envoyer un détachement des Gars du Bayou avec moi mais j'ai refusé catégoriquement. Manma Nutaa a été très claire sur le fait que je devais être la seule à pouvoir participer et elle n'a pas voulu que j'emmène le moindre équipement. Je ne peux qu'imaginer ce qui se serait passé si un groupe d'agents de la Fondation avait essayé d'entrer avec moi.
En fin de compte, personne n'a eu à s'inquiéter. Le rituel était à peine plus étrange que d'autres pratiques d'accouchement que j'avais observées par le passé.
Quoique, peut-être plus étrange tout court. Mais je n'étais pas en danger.
L'intérieur du Kiraak ressemblait à peu près ce à quoi je m'attendais. Les parois pulsaient et lorsque le sphincter s'est ouvert, je jure que j'avais l'impression de marcher dans la gorge d'une bête colossale. Je suis habituée à l'air humide et chaud, je vis dans les marais depuis des années. Mais… c'était différent. Il y avait une odeur qui…
L'ensemble du bâtiment est une unique pièce centrée autour d'un petit bassin construit crû dans le sol. Je n'étais pas certaine mais je crois que le liquide dans la piscine était semblable à du liquide amniotique, il avait certainement la même viscosité. et la même odeur La pièce entière était éclairée par de nombreuses petites bougies placées dans de petites niches dans les murs. Une fois tout le monde rassemblé à l'intérieur, il n'y avait pas beaucoup de place pour se déplacer. Il faisait également assez chaud et j'ai regretté de ne pas avoir adopté la pratique des Natau, consistant à communier pratiquement nu.
Lorsque tout le monde s'est rassemblé et que la "porte" s'est refermée, le rituel a commencé. Les quatre Manma Natau non enceintes se tenaient autour du bassin et aidaient Manma Nutaa à y entrer. Une fois qu'elle s'est installée, tout le monde s'est assis sur le sol et a commencé à chanter.
Ça a duré des heures mais j'en ai ressenti chaque minute. L'air était étouffant et j'avais du mal à respirer. Pendant un certain temps, rien ne sembla se produire, quand soudain Manma Nutaa a entamé un accouchement laborieux. Je n'ai aucune idée du nombre d'enfants qu'elle a mis au monde au fil des années mais je pouvais voir clairement que le processus était très douloureux pour elle. Chaque fois qu'elle poussait, elle expirait un râle d'agonie et les autres Natau chantaient d'autant plus fort. Il y avait là une énergie que je ne saurais décrire et je me suis sentie emportée par elle.
Finalement, tout s'est terminé et elle a pu accoucher. Je dois admettre que j'ai été captivée par le rituel. Mais lorsque Manma Natau a sorti le bébé du flui bassin, j'ai été horrifiée.
Je ne peux pas décrire ce que j'ai vu. Je me contenterai de dire que l'enfant était mort-né. Par la suite, on m'a dit que la plupart des enfants nés chez les Natau ne survivent pas. Soit ils sont mort-nés, soit ils meurent quelques jours plus tard. Dans tous les cas, le taux de mortalité infantile est très élevé et…
Eh bien, ils utilisent les bébés pour nourrir le kiraak. C'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet.
Mise à jour - 12/07/2013 : Le Dr Beaumont a été invitée à participer à un rituel nocturne avec SCP-4476-1. Elle a indiqué qu'elle avait été "invitée à rejoindre la famille" et a exprimé son intérêt. Elle a assuré le Dr Arthur que c'était une pratique courante chez de nombreux peuples indigènes et qu'il s'agissait d'une invitation qu'il serait impoli de refuser.
Le lendemain matin, le Dr Beaumont n'est pas revenu de son séjour avec SCP-4476-1. Le matin du 11 juillet, quatre membres de la FIM Bêta-2 "Gars du Bayou" ont fait une incursion au sein de SCP-4476 dans le but de récupérer le Dr Beaumont ou de vérifier son état. Ce qui suit est une transcription de ce raid du point de vue du chef d'équipe, le sergent Arnaud.
Retranscription de l'enregistrement vidéo
Date : 11/07/2013
Équipe d'exploration : FIM Bêta-2 "Gars du Bayou"
Objet : Recherche et sauvetage du Dr Isabelle Beaumont de SCP-4476
Chef d'équipe : Sergent Nicolas Arnaud, "Alpha"
[Début de retranscription]
Alpha : Début d'insertion. Vérifiez les communications et votre équipement, les gars.
<Plusieurs membres de Bêta-2 vérifient leur équipement et leurs appareils de communication. La caméra d'Alpha se déplace brièvement vers la porte de l'hélicoptère où l'on peut voir SCP-4476 au loin.>
Delta : Je déteste qu'on nous appelle les gars.
Alpha : Touches-en un mot au commandement, Delta. T'étais pas là quand Bêta-2 a été formé.
<La caméra revient sur la porte puis sur l'équipe alors que l'hélicoptère ralentit.>
Alpha : Très bien les gars, les filles. On a tous été briefés sur le plan de mission. Restez groupés, on ne devrait avoir aucun problème jusqu'à ce qu'on essaie d'entrer dans le Temple. Bêta, tu passes devant, Gamma, tu couvres nos arrières. Delta, tu seras notre découpeur si la "porte" ne s'ouvre pas pour nous.
Delta : <Soupire>
Alpha : Rappelez-vous, l'intervention doit rester non-létale dans la mesure du possible mais on a l'autorisation de faire feu si ça chauffe pour nous.
<L'hélicoptère atterrit et l'équipe parcourt une courte distance jusqu'à SCP-4476. SCP-4476-1 semble les ignorer jusqu'à ce qu'ils se rapprochent du temple. Une instance de SCP-4476-1A est vue poitant le doigt vers leur direction. Alpha se retourne vers Bêta.>
Alpha : On dirait qu'ils nous ont remarqués. Bêta, vas-y.
<Bêta traverse le pont en trottinant vers le temple, Alpha et Delta le suivant de près. Plusieurs cris sont entendus derrière. La caméra d'Alpha se tourne pour voir plusieurs membres de SCP-4476-1 courir vers eux, chacun tenant des outils agricoles.>
Alpha : Gamma, couvre nos arrières. Delta, c'est parti pour l'insertion.
<Delta avance en portant un ████████. Il l'enfonce dans la peau autour du sphincter, ce qui le couvre de sang. Après quelques secondes, un trou suffisamment grand pour que l'équipe puisse entrer a été découpé sur le côté du bâtiment.>
Alpha : Bêta, à toi.
<La caméra se tourne à nouveau au son des coups de feu, juste à temps pour voir Gamma
abaisser son fusil. Deux membres de SCP-4476-1 sont à terre. Les autres ont reculé. Alpha fait demi-tour pour se frayer un chemin à travers l'ouverture derrière Bêta.>
Alpha : Delta, reste dehors en soutien à Gamma. On devrait pas tarder.
<L'intérieur du temple est faiblement éclairé et la vue est partiellement obscurcie par les viscères. On peut voir Bêta debout près du bassin, fixant le mur.>
Bêta : Putain, Sergent. Est-ce que c'est… ?
<La caméra d'Alpha se détourne de Bêta pour se diriger vers le Dr Beaumont, partiellement absorbée par le mur.>
Alpha : Merde, va voir si elle est vivante.
<Alpha se retourne vers l'ouverture alors que Bêta passe devant pour ausculter le Dr Beaumont.
Bêta : Elle est vivante, chef. Elle…
<Bêta est interrompu par une quinte de toux du Dr Beaumont. Alpha se retourne vers le bruit et s'avance. Les membres du Dr Beaumont sont presque entièrement absorbés par le mur. Des vrilles ressemblant à des veines serpentent du mur jusqu'à la peau exposée autour de ses épaules, de son torse et de son visage. Une plaie béante est visible au niveau de son bas-ventre, dévoilant partiellement sa hanche et la partie inférieure de ses intestins.>
Dr. Beaumont : <Halète> Ce… <Tousse> n'est pas ce que vous croyez.
Alpha : Bon sang, alors qu'est-ce c'est ? On va vous sortir de là, bougez pas.
Dr Beaumont : Non ! Non ! <Elle tousse à nouveau, le sang écume aux coins de sa bouche.> Ils… Ils voulaient que je rejoigne la Famille. Ils… voulaient que je fasse… partie de la Manma Natau. Je… J'y suis allée de mon plein gré. Je n'étais juste… pas assez forte.
<Des coups de feu étouffés sont entendus de l'extérieur.>
Delta : Sergent, dépêchez-vous, on dirait que toute la ville va nous tomber dessus.
Alpha : Je ne vous laisserai pas ici, Doc. Bêta, arrache-la du mur et tirons-nous d'ici.
<Bêta s'avance et commence à libérer le Dr Beaumont. Elle se débat un moment, puis semble s'évanouir. Bêta finit de la découper et la détache du mur.>
Alpha : On a récupéré le docteur, on bouge les gars. Je veux pas rester ici plus de temps qu'il ne faut.
<L'équipe se dirige rapidement vers l'hélicoptère, après trois autres brefs échanges de coups de feu avec SCP-4476-1, mettant hors d'état trois membres de 4476-1.>
[Fin de retranscription]
Le Dr Beaumont a été transporté immédiatement à l'infirmerie du Site-93A où elle fût déclarée décédée. Conformément au protocole, une autopsie a été pratiquée et la cause du décès a été indiquée comme étant une "exsanguination massive due à une procédure chirurgicale inappropriée". Il convient également de noter que son utérus et ses organes reproducteurs ont disparu in toto et n'ont jamais été retrouvés.
D'après les données extraites des notes du Dr Beaumont, il est supposé que SCP-4476-1A tentaient de "prélever" du matériel génétique sur le Dr Beaumont afin de l'intégrer à la famille.
Mise à jour - 24/07/2013 :
Une instance supplémentaire de SCP-4476-1A a été observée. Il convient également de noter que les six instances montrent des signes de grossesse.
Tout contact avec SCP-4476 est restreint jusqu'à nouvel ordre.
