Objet no : SCP-444-FR
Niveau de Menace : Orange ●
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : En raison de l’isolement de SCP-444-FR et du contrat de coopération signé avec les instances SCP-444-FR-A, la seule mesure de confinement nécessaire consiste en des panneaux interdisant l’accès à l’anomalie. Ceux-ci doivent être placés à intervalles réguliers. Le scénario de couverture actuellement en place est le no 7-2 : "Tournage de série en cours". Dans l’éventualité où un civil s’introduirait dans l’anomalie, les instances SCP-444-FR-A sont autorisées à tirer partie de leurs capacités anormales afin d’amnésier l’individu et le reconduire à son domicile. Suite à l’incident 444-FR du 10 novembre 2013, cette permission a été révoquée. Deux membres du personnel de la Fondation (comprenant un agent de sécurité ainsi qu’un chercheur1 selon un roulement trimestriel) doivent rester à proximité de SCP-444-FR, et éloigner les éventuels civils s’approchant de l’anomalie. Si ceux-ci se montrent insistants, l’administration d’amnésiques de Classe A est autorisée.
Dans l’éventualité où les instances SCP-444-FR-A se montreraient dissidentes voire agressives, des exemplaires de SCP-444-FR-1 sont disponibles dans un coffret sécurisé, situé dans le poste d’observation construit à proximité. Mettre ces objets en évidence suffit à les tempérer, bien que ce geste puisse détériorer les relations avec les instances.
SCP-444-FR-2 doit être inspecté sur une fréquence mensuelle, afin d’assurer l’intégrité de l’objet. Si ce dernier s’avère atteint d’une infection d’origine parasitaire ou non, les instances SCP-444-FR-A doivent être sommées de retourner dans SCP-444-FR-Prime jusqu’à ce que l’objet soit rétabli. Si celui-ci est irrémédiablement endommagé, un arbre semblable doit être planté à proximité afin de maintenir le lien. Une fois celui-ci suffisamment développé, les Procédures de Confinement Spéciales habituelles doivent de nouveau être appliquées.
Les habitants de ███████ ont été relogés à Ninngo. Une visite mensuelle doit être menée, dans le but de vérifier l’absence d’effets anormaux mineurs résiduels.
Description : SCP-444-FR est un village de petite taille localisé non loin de Ninngo, au nord du lac Débo, situé dans la région de Tombouctou au Mali. La localité est établie à flanc d’une colline et séparée en trois quartiers2 : deux d’entre eux sont installés au niveau d’une des nombreuses ramifications du Niger, tandis que le troisième est situé sur les hauteurs, surplombant le reste du village. SCP-444-FR compte une vingtaine de cases3, en plus de cinq bâtiments accueillant les équipements collectifs (ateliers de poterie, de tissage, de tannage, de verrerie ; forge ; laboratoires d’agronomie et biomédicaux ; outils d’orfèvrerie, de menuiserie et de micro-électronique, entre autres). Les édifices sont isolés, tant thermiquement par un système de pompe à chaleur qu’acoustiquement.

Suudu présente dans SCP-444-FR. Notez la bouche de refroidissement.
Les structures sont alimentées en énergie par des rangées de panneaux solaires thermiques. Ceux-ci utilisent un fluide caloporteur encore inconnu, nommé "Ndiyam wuuli"4, ainsi qu’un système de cellules à multijonctions p-n, augmentant drastiquement le rendement du dispositif jusqu’à un taux de 72 %, outrepassant la limite de Shockley-Queisser. Interrogées à ce sujet, les instances SCP-444-FR-A nient toute implication de procédés anormaux.
Un large champ de 1 ha, où sont notamment cultivés plusieurs sortes de mil, comme du mil à chandelle (Pennisetum glaucum), du sorgo commun (Sorghum bicolor), du fonio blanc (Digitaria exilis) et du fonio à grosses graines (Brachiaria deflexa), permet de subvenir aux besoins alimentaires des instances SCP-444-FR-A. Celui-ci est semi-automatisé : l’arrosage est assuré par un système d’irrigation photosensible, ne se déclenchant que de nuit afin d’éviter l’évaporation ; tandis que la protection des parasites, et plus particulièrement des cécidomyies (Geromyia penniseti, Contarinia sorghicola et Orseolia oryzivora notamment) est garantie par un gîte spécial pour chauves-souris insectivores aux ailes d’or (Lavia frons). Une petite plantation de coton est également présente à proximité. À une dizaine de mètres se situe un enclos ombragé où se trouve un troupeau d’une vingtaine de vaches de race Ndama, composé aux trois quarts d’individus femelles.
L’eau utilisée, tant pour l’agriculture que l’artisanat et la consommation, est en partie pompée directement de la rivière à côté de laquelle SCP-444-FR est établi. Par la suite, celle-ci est traitée par un système d’ultrafiltration disposant de filtres organiques spéciaux, assurant un renouvellement aisé de ces éléments. Ce dispositif permet également un recyclage efficace des eaux usées, assurant une économie non négligeable d’eau potable.
Les instances SCP-444-FR-A sont des entités disposant d’importantes capacités thaumaturgiques, limitées cependant à la zone couverte par SCP-444-FR, où elles vivent en autarcie. Le plus souvent d’apparence humaine, les instances sont capables de se métamorphoser en une grande variété d’animaux et d’objets, en plus d’être en mesure d’en manifester presque à volonté. Ce genre d’opération apparaît cependant les épuiser, les rendant léthargiques pendant plusieurs heures. D’après les instances SCP-444-FR-A, cette particularité leur a permis de se focaliser sur le développement de connaissances, et donc de technologies, sur lesquelles se reposer.
Habituellement, les instances SCP-444-FR-A adoptent comme physionomie celle d’individus humains en bonne forme physique : celle-ci leur permet d’être très versatiles, ne nécessitant aucune métamorphose supplémentaire afin d’accomplir leurs tâches. Les instances SCP-444-FR-A sont généralement vêtues à la manière du peuple Peul, c’est-à-dire d’une tunique5 sans manches brune, par-dessus laquelle est placé un boubou6 blanc ou bleu foncé pour les individus masculins ; un pagne et un boubou de couleurs vives ou foncées ainsi qu’un turban7 pour les individus féminins. Les instances travaillant dans les ateliers possèdent toutes un tablier de cuir coloré, arborant de multiples formes géométriques à but non seulement esthétique, mais aussi pratique : les motifs, par leur ajustement, repoussent certains insectes nuisibles.
Quel que soit leur sexe, les instances SCP-444-FR-A portent la plupart du temps un couvre-chef spécial en extérieur afin de se protéger du Soleil, de forme conique et nommé tengada. Ces exemplaires diffèrent des chapeaux peuls traditionnels par la présence d’un système électronique miniature, capable d’indiquer avec précision au porteur, par le biais d’une projection holographique, la distance à laquelle celui-ci se situe de SCP-444-FR, son état de déshydratation ou encore la présence d’animaux sauvages. Malgré les demandes du Département de Manufacture, les instances SCP-444-FR-A refusent d’en céder des exemplaires.

Une instance SCP-444-FR-A.
Les instances SCP-444-FR-A possèdent un important sens de l’esthétique, reflété à la fois dans leurs vêtements aux couleurs souvent vives, bijoux finement ouvragés (comme des anneaux d’or, d’argent ou de cuivre aux poignets, chevilles et narines pour les individus féminins ; ou encore des boucles d’oreille), des tatouages faciaux et surtout coiffures. Les instances SCP-444-FR-A font en effet preuve d’une grande créativité dans ce domaine : en plus de coiffures classiques comme celles en gourde, en cimier, à cadenettes ou nattées, les individus y ajoutent aussi nombre d’accessoires tant normaux qu’anormaux. L’éventail de possibilités est si large que les instances changent de coiffure quotidiennement.
En plus de cela, les individus arborent un appareil particulier, d’apparence variée mais prenant généralement la forme d’un badge, dont la principale utilité consiste à analyser les personnes rencontrées afin de repérer les éventuelles amulettes protectrices, qui bloqueraient leurs capacités anormales. Le dispositif est alors en mesure de mimer un "contre gris-gris", annulant les effets de ce dernier.
Actuellement au nombre de 45 46, ces individus correspondent aux guinâdyi8, décrits dans une grande quantité de contes africains comme étant des êtres anormaux assimilables à des génies. Les instances SCP-444-FR-A apparaissent partager un même pouvoir, lié à deux paramètres : leur nombre, ainsi que la taille de SCP-444-FR. Plus leur population est importante et plus les frontières de l’objet sont repoussées, et plus leurs capacités anormales diminuent. Il est théorisé que si les instances SCP-444-FR-A étaient suffisamment nombreuses et leur territoire étendu, celles-ci deviendraient normales et conserveraient leur apparence actuelle. Inversement, un unique individu situé dans SCP-444-FR-Prime serait comparable à un Plieur de Réalité de Classe IV. Afin de maintenir cet équilibre que les instances SCP-444-FR-A jugent "satisfaisant", les entités ne cherchent donc ni à étendre ou réduire leurs frontières, ni à enfanter.
SCP-444-FR-1 désigne un ensemble de grossiers anneaux de pierre (principalement de la latérite) au nombre de 12, possédant un diamètre de 5 cm ainsi qu’une épaisseur de 1 cm. Un exemplaire de SCP-444-FR-1 est capable de repousser les instances SCP-444-FR-A, leur procurant un inconfort grandissant à mesure que l’objet s’approche d’elles. Malgré leurs efforts, les individus n’ont pas encore réussi à produire de "contre gris-gris", estimant que l’objet diffère trop de leurs capacités :
Interrogée : Instance SCP-444-FR-A-27, surnommée Meynsata, spécialisée dans la création de "contre gris-gris"
Interrogateur : Dr Gobatoin
Avant-propos : Extrait jugé pertinent d’un entretien de routine entre le Dr Gobatoin et SCP-444-FR-A-27, mené le 25 août 2013. La conversation, traduite du peul, fut écourtée, l’instance étant indisposée par sa grossesse.
Dr Gobatoin : C’est donc si désagréable ?
SCP-444-FR-A-27 : Vous n’avez pas idée ! Rien que d’y penser, ça me révulse.
Dr Gobatoin : Pourtant, nos analyses sont formelles : ces objets sont parfaitement normaux. Un rayonnement Akiva dans la norme, un taux de Réalité de 2 humes… Comment pourriez-vous expliquer cela ?
SCP-444-FR-A-27 : Je ne le peux pas, et c’est bien pour ça que je ne peux rien y faire ! Nous sommes 45, et pas une seule bonne idée n’est apparue. Afin de trouver un contre aux gris-gris, il faut procéder de manière empirique. Si une babiole carrée empêche la lévitation des aiguilles, alors peut-être que se pencher sur une babiole ronde permet de régler la solution. Et si nous avons déjà un contre gris-gris en laine agissant sur les fuseaux, alors peut-être que la laine est la clef. Mais celui-là, cet anneau de pierre, rien ne fonctionne.
Dr Gobatoin : Fâcheux. Celui qui les a créés devait bien connaître vos capacités.
SCP-444-FR-A-27 : Ah ça, pour les connaître, oui. Je ne vois pas comment il aurait pu faire, d’autant plus que nous ne lui avons rien dit.
Dr Gobatoin : Nous avons plusieurs pistes de ce côté-là : de nombreux ouvrages anciens, traitant d’entités semblables à votre peuple, comme les guinné, les dougouné, les dyini…
SCP-444-FR-A-27 : Très sympathiques en passant. Il faudrait que je leur rende visite un de ces jours.
Dr Gobatoin : Hum, donc, tous ces ouvrages ont été empruntés, si l’on peut dire ainsi, il y a plusieurs mois déjà. Les bibliothèques de la région semblent avoir été vidées. Nous cherchons actuellement la personne derrière ce si massif emprunt.
SCP-444-FR-A-27 : Rien de bien intéressant dans ces livres. Vous feriez mieux de demander aux tribus nomades. Il me semble que celle de Seedoobe passe non loin durant cette période.
Dr Gobatoin : Pourquoi donc ?
SCP-444-FR-A-27 : Les choses se disent mais s’écrivent peu par ici, Mickael. Le plus ignorant des griots en sait davantage que le plus savant des ouvrages.
Dr Gobatoin : Je, d’accord. Hum, mais, heu, au moins, heureusement que les volontaires de la Fondation Caritative de la Manne avaient ces gris-gris sur eux. Les victimes ont pu être secourues en toute sécurité malgré l’établissement quelque peu forcé de votre village.
SCP-444-FR-A-27 : C’est vrai. Mais il n’aurait pas dû y avoir de victime. À vrai dire, il n’aurait pas dû y avoir qui que ce soit ici. On nous avait promis un vaste espace libre, moins étouffant que notre foyer originel. Nous n’avions qu’à patienter six mois.
Dr Gobatoin : Mais une part du marché n’a pas été respectée, fâcheux.
SCP-444-FR-A-27 : En tout cas, je respecte encore aujourd’hui la mienne.
Dr Gobatoin : Et quelle est-elle ?
SCP-444-FR-A-27 : Ne pas vous le dire en fait partie.
Dr Gobatoin : Ah. C’est fâcheux : toute information aurait pu nous servir à appréhender cet individu. Je comprends, cependant c’est dommage.
SCP-444-FR-A-27 : Mais s’il revient pour chercher sa part, et il reviendra, j’ai peur qu’elle ne lui soit pas donnée avec plaisir. Djégéné sera sûrement moins mesuré que les autres. Il ne manquerait plus que, que… Veuillez m’excuser, je suis particulièrement fatiguée.
Dr Gobatoin : Je vais arrêtez de vous importuner avec mes questions alors. Merci de m’avoir répondu.
Cette anomalie fait de l’artefact la seule méthode de confinement efficace des instances SCP-444-FR-A. SCP-444-FR-1 a été récupéré auprès des membres de la Fondation Caritative de la Manne ; consulter l’addendum 444-FR-1 pour plus de détails.
SCP-444-FR-Prime est une dimension de poche, dont les instances SCP-444-FR-A sont originaires, accessible uniquement en grimpant dans SCP-444-FR-2, un néré (Parkia biglobosa) situé au centre de SCP-444-FR. Afin d’assurer la coopération des individus, l’anomalie reste encore inexplorée à ce jour, l’entrée ayant été interdite. Les témoignages recueillis laissent cependant penser qu’il s’agit d’un endroit exigu et étouffant, expliquant en partie pourquoi les instances ont voulu le quitter, mais où se situe la majorité des technologies développées par celles-ci, consistant en des dispositifs encore expérimentaux voire inconnus aujourd’hui. Les divers entretiens attestent notamment la présence d’une très importante banque de données vocales et de dispositifs expérimentaux de perçage de la réalité, technologies n’ayant pas été emmenées car considérées comme non nécessaires.
Addendum 444-FR-1 : Rapport de confinement de l’anomalie
Le 8 août 2013, un appel d’urgence en provenance du village ███████, situé à proximité de Ninngo, mentionnant la présence de "démons", fut intercepté par l’Agence de Renseignements. Les détails particulièrement précis ainsi que la demande d’aide poussèrent la Fondation à enquêter. Étant donné l’isolement de l’endroit, une équipe constituée de 4 agents de terrain stationnés à Tombouctou n’arriva que 3 h plus tard. Une fois sur place, l’équipe put constater que le village avait été remplacé par SCP-444-FR, éjectant violemment les personnes et bâtiments présents auparavant.
Sur place furent découverts de nombreux véhicules humanitaires, identifiés comme appartenant à la Fondation Caritative de la Manne. Les membres du Groupe d’Intérêt portaient assistance aux habitants de ███████, installant des tentes à proximité afin de les loger temporairement après la destruction de leur foyer, soignant les blessures occasionnées et distribuant des vivres. Tous portaient des exemplaires de SCP-444-FR-1 afin de les protéger des instances SCP-444-FR-A. Grâce à un dictaphone camouflé, un entretien avec les volontaires du Groupe de Travailleurs Missionnaires put être mené :
Interrogée : Traorée Tounkala, Directrice de Mission
Interrogatrice : Aminata Magassa, agent de terrain
Avant-propos : L’entretien prend place dès l’arrivée des agents de la Fondation SCP sur place.
Aminata Magassa : Bonjour.
Traorée Tounkala : Oh, bonjour ! Vous venez pour-
Aminata Magassa : Police nationale du Mali, je suis l’officière Sissoko. Nous intervenons suite à un appel d’urgence-
Traorée Tounkala : Ah, heu, bienvenue. J’imagine que, heu, vous avez déjà vu cette ville un peu futuriste ?
Aminata Magassa : Oui, et-
Traorée Tounkala : Alors, ne vous en faites pas, hein, mais tout ceci est, heu, parfaitement normal. En fait-
Aminata Magassa : Sautons les formalités, voulez-vous ? Agent de terrain de la Fondation SCP. Que s’est-il passé ?
Traorée Tounkala : La, la vraie Fondation SCP ? Wow, je veux dire, je, c’est la première fois que je vous rencontre. Je ne me serais jamais attendue à vous trouver là !
Aminata Magassa : Passons à ce qui nous intéresse.
Traorée Tounkala : Ce sera plus rapide, oui. Traorée Tounkala, Directrice de Mission de la Fondation Caritative de la Manne. Cette ville que vous voyez n’était pas vraiment là à l’origine : il n’y avait que le village de ███████. Et puis cette dernière est, d’après les témoignages, apparue comme par magie, repoussant les bâtiments et les gens au passage. Nous venons les assister, mais nous n’avons pas encore pris contact avec les, les habitants de cette nouvelle ville : personne n’ose s’en approcher, ni en venir.
Aminata Magassa : Nous traiterons de cet élément plus tard. J’en réfère à mes supérieurs. Les équipes de confinement devraient arriver d’ici peu. Vous êtes là depuis combien de temps ?
Traorée Tounkala : Trois heures environ.
Aminata Magassa : L’appel de secours a été émis trois heures auparavant, comment avez-vous fait pour arriver aussi rapidement ?
Traorée Tounkala : Oh, nous étions déjà en route. Nous sommes partis il y a six heures déjà. Un très long trajet : les pistes, quand elles sont tracées, sont bien peu adaptées aux lourdes camionnettes remplies.
Aminata Magassa : Attendez, vous êtes donc partis avant que l’appel soit émis ?
Traorée Tounkala : Heu, oui. C’est, c’est une source externe qui nous a renseignés. Un coup de fil anonyme : un événement anormal qui provoquerait la destruction d’un village, laissant ces pauvres habitants presque sans ressources dans ces vastes terres arides. Il nous était donc nécessaire d’intervenir, ou au moins d’aller vérifier : nous n’avons pas été déçus du voyage.
Aminata Magassa : Effectivement.
Traorée Tounkala : D’autant plus que cela nous permet d’utiliser à juste propos nos fonds récemment acquis.
Aminata Magassa : Récemment acquis ?
Traorée Tounkala : Oui, un tout nouveau Bienfaiteur ayant fait d’importants dons, dont un Atout Anormal, ces gris-gris. Celui-là, dans mes cheveux. Une fois que nous lui avons exposé les, disons, dangers de la région, il a tenu à nous les donner.
Aminata Magassa : Auriez-vous par hasard une idée de son identité ?
Traorée Tounkala : Celui-ci a tenu à rester secret.
Aminata Magassa : Dommage.
Traorée Tounkala : Que voulez-vous : certains cherchent à rester anonymes, d’autres non. Nous leur en laissons seulement la possibilité : le choix leur revient. C’est pour ma part une politique que je défends : même si d’habitude l’orgueil motive les donateurs, je pense que laisser le choix permet de laisser parler autre chose, un sentiment plus noble. C’en devient tellement une habitude que de chercher sans cesse les louanges des autres, alors pour une fois que ça n’est pas le cas, je pense que-
Inconnue : On nous l’avait dit ! Il fallait partir quand nous en avions encore le temps ! Six mois qu’on nous le dit !
Traorée Tounkala : Calmez-vous, madame. Mohammed ? Viens, elle a besoin d’aide. Amène-la à l’ombre, et donne-lui une bouteille d’eau, merci. Désolée, avec ce soleil qui tape… Donc, la notion de choix. Vous voyez, par exemple, je pense qu’énoncer les avantages et les inconvénients d’un choix permet de réussir sans avoir besoin d’interdictions. Prenez les enfants et les bonbons aleewa, ces sacripants-[INFORMATIONS SUPERFLUES SUPPRIMÉES]
Conclusion : Suite aux propos énoncés, une enquête plus approfondie fut menée.
Une fois les spécialistes du confinement ainsi que les agents de terrain sur place, les témoins civils et de la Fondation Caritative de la Manne purent être amnésiés et les négociations avec les instances SCP-444-FR-A entreprises, avant d’aboutir au confinement actuel. Il fut découvert que le village de ███████ faisait depuis plusieurs mois l’objet de tentatives d’achat de la part d’un individu inconnu. Malgré les tentatives de piratage du compte derrière ces essais, l’identité de cette personne ne put être déterminée. Cependant, de plus importants mouvements bancaires suspects furent remarqués, destinés à des membres haut placés de la Fondation Caritative de la Manne. Interrogés à ce sujet, ceux-ci fournirent à l’Agence de Renseignements le document suivant, impliquant un objet anormal inconnu jusque-là.
Addendum 444-FR-2 : Incident 444-FR
Le 10 novembre 2013, un individu non identifié outrepassa les systèmes de sécurité et pénétra dans SCP-444-FR sans que les membres du personnel n’en prennent conscience. Le lendemain fut retrouvé le corps sans vie d’un homme d’une quarantaine d’années, le visage défiguré. Celui-ci portait de luxueux vêtements au moment de son décès. Les instances SCP-444-FR-A avouèrent que ce meurtre pouvait leur être attribué. Un examen post-mortem a révélé que l’individu était censé être stérile.