Objet no : SCP-431-FR
Niveau de Menace : Vert ●
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-431-FR ne pouvant être déplacé, celui-ci doit être confiné sur place. Toutes les issues du bâtiment affecté doivent être condamnées. Les populations civiles doivent être découragées de pénétrer dans l'anomalie : celle-ci doit être classée en tant que monument historique, impossible à restaurer à cause de son état de dégradation et interdit au public. Afin d'assurer cette couverture, plusieurs scénarii de désinformation ont été appliqués (dont le no 5-8 : "Menace d'effondrement" ainsi que le no 2-3 : "Débris dangereux"). Ceux-ci doivent être renouvelés en cas de doutes, et légitimés par la présence mensuelle d'agents de sécurité se faisant passer pour des experts en sécurité du bâtiment.
Dans l'éventualité où un civil pénétrerait dans le bâtiment malgré les interdictions, l'endroit doit être sécurisé par un système d'alarmes couvrant toutes les issues. Dès que le signal d'alerte est déclenché, deux agents de sécurité doivent se rendre sur place afin d'expulser les contrevenants. Dans le cas où ceux-ci auraient été exposés à SCP-431-FR, un amnésique de Classe A doit leur être administré.
Bâtiment affecté par SCP-431-FR, lors de sa découverte en 1926.
Description : SCP-431-FR est un phénomène anormal auditif se manifestant sous la forme d'une voix ne possédant aucun propriétaire physique. L'anomalie affecte une ancienne maison, dorénavant abandonnée, située au ██ rue de █████████ à Bourgoin-Jallieu, en France. Il est à noter que l'objet n'affecte pas de manière individuelle les sujets pénétrant dans le bâtiment : si SCP-431-FR est déclenché, toute personne à proximité est en mesure d'entendre les mêmes paroles prononcées simultanément. Jusque là, aucune source n'a pu être identifiée : les paroles proviennent d'endroits divergents selon les témoignages.
SCP-431-FR est décrit comme semblable, tant dans ses intonations que ses inflexions ou son accent, à la voix d'un homme d'une cinquantaine d'années ayant vécu dans l'Ain. Plus particulièrement, celle-ci est décrite comme grave, profonde ainsi que quelque peu éthérée. Le ton employé est la plupart du temps descriptif, bien qu'il a parfois été noté que SCP-431-FR paraissait plus enjoué, espiègle ou sinistre dans certaines situations.
SCP-431-FR commente toute action entreprise dans le bâtiment qu'il affecte. Par exemple, lorsque les sujets changent de pièce, déplacent des objets ou discutent, SCP-431-FR décrira toujours ces faits sous la forme de vers rimant entre eux, bien que le nombre de pas varie souvent. SCP-431-FR peut notamment, afin de mieux contextualiser ses remarques (personnages, objets utilisés, lieux), acquérir de manière limitée des informations non-communiquées ou implicites. En effet, SCP-431-FR est, par exemple capable, de déterminer le nom, le métier ou encore l'âge de personnes n'ayant jamais pénétré dans le bâtiment. À noter que SCP-431-FR ne réagit pas aux tentatives de communication : celui-ci traite cette interaction comme n'importe quel autre fait, et la décrit en conséquence.
Les commentaires de l'anomalie ne possèdent quant à eux aucune propriété particulière. Bien qu'une légère frayeur puisse être ressentie de prime abord, les sujets finissent par s'habituer à la présence de l'anomalie. Ceux-ci vont parfois jusqu'à apprécier ces remarques, ayant l'impression de se trouver "dans un conte".
Addendum 431-FR-1 : Compilation non-exhaustive des commentaires de SCP-431-FR
Les remarques redondantes ont été supprimées. Certains des commentaires n'ont été entendus qu'une seule fois.
Addendum 431-FR-2 : Incident 431-FR
Le 17 juin 1949, lors d'un contrôle de routine de l'anomalie, l'agent Gérard Deschênes1 a indiqué que la voix lui rappelait grandement celle d'un conteur, ayant autrefois vécu à Bourgoin-Jallieu il y plus de cinquante ans.
Quand j'étais gamin, tout petiot, je jouais souvent dans les rues avec mes amis, après l'école. Entre courser les chiens, nettoyer les trottoirs afin de gagner deux-trois sous ou tirer à la fronde sur le linge qui séchait, nous avions parfois le temps de nous rendre sur la place Carnot. Il y avait souvent un petit attroupement dans un coin, entre cinq et quinze personnes les grands jours, des enfants comme des parents, parfois même des vagabonds. Ils se réunissaient autour d'un vieux, avec son regard bienveillant et son sourire fatigué. Celui-ci, assis sur un petit tabouret, sa gourde… d'eau, je crois, à proximité, leur contait des histoires des plus fantastiques, chargées de nostalgie voire d'un peu de mélancolie. C'était à la fois distrayant, effrayant de temps à autre, mais toujours satisfaisant. Ses récits comportaient sans arrêt une petite fille, qui partait à l'aventure pour diverses raisons mais qui revenait toujours à ses parents, la tête pleine de souvenirs et les bras chargés de trésors.
Pour sûr, ça a été de bons moments. Pis un jour, on n'a plus jamais entendu parler de lui. Aucune idée de ce qu'il est devenu : il était du coin, on aurait au moins pu le croiser par hasard, mais non. Qui sait où il a pu aller conter ses histoires, ou écrire la sienne. La place est devenue bien triste après ça.
Photographie retrouvée par la suite.
Après recherches, aucune trace d'une personne analogue n'a été trouvée. Cependant, suite à cet événement, une nouvelle fouille de la bâtisse permit de trouver une photographie en relativement bon état. D'après les anciens comptes-rendus, celle-ci n'était pas présente auparavant, bien que le doute subsiste. À la découverte, un commentaire inédit de SCP-431-FR put être entendu :
Prenez ce témoin de notre bonheur,
Si bref instant réchauffant mon vieux cœur.
Avant que l'ambition, puis le besoin
N'éloignent à jamais d'heureux lendemains.
Suite à cet incident, plus aucune manifestation de SCP-431-FR ne fut enregistrée. Reclassification en Neutralisé en cours.
Voilà que mon histoire est enfin clôturée,
Il est donc temps d'en trouver une autre à narrer.
