SCP-415-FR

Objet no : SCP-415-FR

Niveau de Menace : Bleu

Classe : Sûr

Procédures de Confinement Spéciales : Le contenu de SCP-415-FR doit être ajouté à la base de données des robots d'indexation. En cas d'identification positive, la neutralisation de l'instance de SCP-415-FR doit être effectuée dans les plus brefs délais. Un unique exemplaire de SCP-415-FR doit être conservé à des fins d'archivage dans la section Érodote, casier D-102 du Site-01 selon les normes en vigueur concernant les ouvrages papier. L'utilisation d'une copie numérique peut être autorisée pour les besoins des expériences du dossier 415-FR. Les fichiers concernés doivent être transférés aux équipes de recherche par des voies physiques. Toute longévité anormale ou trace potentielle d'une expérience 415-FR doit mener à une enquête. Tout objet ou individu identifié comme résultat d'une expérience 415-FR doit être capturé, contenu ou neutralisé.

Toute équipe de recherche assignée à SCP-415-FR doit respecter les consignes suivantes :
- La circulation d'informations au sujet de SCP-415-FR est proscrite en dehors du laboratoire.
- Signaler au responsable du dossier 415-FR (M. Karl Makarova) toute référence au contenu de SCP-415-FR hors du contexte adéquat.

Toute infraction entraînera des sanctions disciplinaires immédiates.

La consultation d'une version numérique de SCP-415-FR doit être autorisée par un membre du Conseil O5 et nécessite une accréditation de Niveau 3/415-FR minimum. Toute consultation de la version physique doit être autorisée par trois membres du Conseil O5.

Description : SCP-415-FR est un livre intitulé Théories et Méthodes sur l'Immortalité édité par la maison Néan et paru en mars 2004 avant la mise en place des protocoles de confinement qui permirent la cessation de la circulation de SCP-415-FR, le 18 mai 2004. Le livre existe en deux versions, une de 724 pages et une autre de 214 pages, se différenciant par la présence de données de recherches et de nombreux entretiens et statistiques détaillés dans la première version. Le livre est issu des travaux de recherche du DECES, Département d'Études Contre l'Expérience Subite, et présente des moyens apparemment vérifiés pour atteindre l'immortalité. Le contenu est réparti en chapitres et en parties, comme indiqué ci-dessous :

Introduction : qu'est-ce que l'immortalité ? Partie 1 : Étendre la vie Partie 2 : Rencontrer l'Univers Partie 3 : Laisser le corps Partie 4 : S'extraire de Tout
Introduction rédigée par le Professeur "Van Leben". Chapitre 1 : Cinquante nuances de régénération cellulaire. Chapitre 1 : Passer un pacte avec Satan ou être béni du Seigneur ? Chapitre 1 : Les fantômes existent. Chapitre 1 : Comprendre l'espace et le temps.
Chapitre 2 : Les machines combattent la mort. Chapitre 2 : Qui sont les dieux ? Peuvent-ils nous aider ? Chapitre 2 : Je vois mon âme. Chapitre 2 : Sortir de l'espace et du temps.
Chapitre 3 : Et si nous devenions des machines ? Chapitre 3 : Je peux être un ange. Chapitre 3 : Persister sans regrets. Chapitre 3 : Je suis (dans) mon Univers !
Chapitre 4 : Revenir en arrière. Chapitre 4 : Atteindre l'éternité. Chapitre 4 : Comment devenir un caillou ? Chapitre 4 : Voir la toile.
Chapitre 5 : Après la Fin ? Chapitre 5 : Accepter.

Des objets SCP ainsi que des phénomènes anormaux sont mentionnés dans divers passages et désignés comme "difficiles d'accès". Après la découverte de ces mentions, la brèche d'informations fut immédiatement signalée afin d'empêcher la diffusion de SCP-415-FR et d'enquêter sur l'origine de la brèche.

montre

Montre de D-████, sujet test de la méthode 26 "Exister dans tous les temps.".

Sur les 183 méthodes présentées, 95 ont pu être testées par les équipes de recherches en charge du dossier 415-FR et 63 ont donné des résultats conformes à ceux attendus. Sur les 32 autres cas, 11 n'ont pas pu aboutir car la méthodologie comprenait un risque d'échec, 8 ont eu des effets secondaires positifs, 7 ont eu des effets secondaires négatifs et 6 n'ont pas donné les résultats attendus pour des raisons inconnues. Sur les 88 méthodes restantes, 21 sont en attente d'expérimentation, 8 sont en attente de validation par le Comité d'Éthique et le Conseil O5, 23 sont impossibles à vérifier, 16 ont été rejetées par le Conseil O5, 6 sont déjà connues et 14 nécessitent un usage risqué d'objets SCP et ont été rejetées.

La divulgation d'une partie du contenu de SCP-415-FR a été envisagée mais finalement rejetée, les conséquences d'un accès massif à l'immortalité ayant été jugées comme extrêmement dangereuses. L'utilisation est réservée au personnel de Classe A. Certaines méthodes du chapitre 1 de la partie 1, comme la culture de cellules souches, peuvent cependant être utilisées pour le personnel de la Fondation et doivent être classifiées comme des "techniques de chirurgie expérimentales".

Addendum 1 - Journal d'expériences

Addendum 2 - Journal d'expériences

Addendum 3 - Journal d'expériences

Bonjour,

Je, soussigné, Jacques-Éloi Bricquet, représentant de la Force Interplanaire de Saisie du Capital, ai saisi les données de l'addendum n°3 du rapport SCP-415-FR ce jour (31 Juillet 2013) à 14h25.

Toute réclamation peut être adressée au bureau central de la branche présente dans votre réalité. Nous sommes ouverts du lundi au jeudi entre 10 h et 16 h puis du vendredi au samedi entre 13 h et 17 h.

Je vous prie d'agréer mes salutations les plus distinguées,

Inspecteur Bricquet

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    LE FICHIER SUIVANT NÉCESSITE UNE ACCRÉDITATION DE NIVEAU 4/415-FR


    SI VOUS NE DISPOSEZ PAS DE L'ACCRÉDITATION REQUISE, VEUILLEZ CESSEZ VOTRE LECTURE ET SIGNALER LA PRÉSENCE DE CE DOSSIER AU DIRECTEUR DU SITE. TOUTE INFRACTION ENTRAÎNERA DES SANCTIONS DISCIPLINAIRES IMMÉDIATES.

    Le DECES est un groupe de recherche parascientifique composé de spécialistes et experts en sciences communes et en sciences du paranormal, comptant plus de 200 membres et disposant de son propre laboratoire. Lancé comme un projet visant à atteindre l'immortalité, les recherches ont débuté en 1967. L'Organisation Mondiale de la Parasanté rejoignit la Fondation dans ce projet en 1970. Face au faible avancement des recherches, une campagne de recrutement fut engagée auprès de Groupes d'Intérêts alliés ou non-hostiles à la Fondation en 1977. L'expansion du groupe en a fait un organe indépendant pour lequel les organisations parentes sont devenues des investisseurs. Le DECES cessa de communiquer en 1989. Malgré les recherches et les rapports sur la présence de nombreux scientifiques du DECES de par le monde, il ne fut pas possible de les contacter. La disparition du groupe posa de nombreux problèmes dans les plans de la Fondation, notamment concernant le Conseil O5. Aujourd'hui encore, les membres du groupe sont introuvables.

    Un an avant la disparition, le responsable de laboratoire du DECES, le docteur Antoine Colas, discutait de l'avancement des recherches avec la superviseur d'investissement, Amélie Beaugrand. Une retranscription de cet échange est disponible ci-dessous :

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      <Début de l'enregistrement>

      Dr Colas : On n'a pas encore pu finir les tests pour les croisements génétiques. D'ailleurs, des laboratoires du secteur civil commencent à se pencher sur ces théories, on gagnerait à collaborer avec eux.

      Superviseur Beaugrand : Si vos protocoles ne comportent absolument aucune trace d'anormalité, cela pourra être envisagé, mais tant que la Fondation finance vos recherches vous devez absolument respecter notre mission et vous assurer que personne ne puisse soupçonner l'existence de l'anormal en dehors des personnes travaillant à sa dissimulation. J'avais quelques questions pour vous, au sujet de vos derniers progrès…

      Dr Colas : Nous avons presque fini les préparatifs pour les six prochains essais. Et pour l'instant, sur plus de deux cents méthodes, nous n'avons qu'une dizaine de résultats concluants.

      Superviseur Beaugrand : Sur ces méthodes, combien seraient exploitables avec un risque de complications ou d'effets négatifs inférieur à 5 % ?

      Dr Colas : Deux, je pense. Mais je ne communiquerai pas dessus.

      Superviseur Beaugrand : Oui, la convention d'investissement vous interdit de donner des informations précises sur les réussites de vos recherches. Je ne suis pas venue parler de ça, mais je voulais commencer à négocier l'après.

      Dr Colas : Ah, les données des recherches. Écoutez, je ne peux pas garantir que tout le monde y aura accès. On a reçu beaucoup d'appels proposant des bonus de financement en échange de l'exclusivité sur certains projets, et je ne sais pas si quelqu'un a eu la bêtise d'en accepter un, mais il faut que vous compreniez que nous ne sommes qu'un département de recherche. Nous avons une mission, que nous mènerons à bien aussi longtemps que nous en aurons les moyens, mais nous ne voulons pas devenir une entreprise privilégiant nos actionnaires à la recherche.

      Superviseur Beaugrand : Oui, nous avons intercepté la communication de l'OMP à ce sujet. Vous pensez donc envoyer les résultats à chacun de vos investisseurs, sans tenir compte des conséquences potentielles ?

      Dr Colas : Exactement. Nous sommes des scientifiques, pas des opérateurs ou des militaires. Une fois notre objectif atteint, on enverra les résultats et ce sera terminé. Bon Dieu, vos histoires de luttes politiques me donnent mal à la tête. Je n'ai pas envie de m'y intéresser, je n'ai pas envie de perdre mon temps à essayer de deviner auquel d'entre vous je peux me fier, merde.

      Superviseur Beaugrand : Bien, excusez-moi. Oublions cette histoire de négociations. Vos recherches n'avancent pas aussi vite que nous l'aurions voulu et ce malgré tous les moyens qui vous ont été alloués.

      Dr Colas : Nous n'avions aucune échéance à respecter…

      Superviseur Beaugrand : Il n'est pas question d'échéance mais de temps, temps qui nous manque. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons simplement réévalué à la hausse les moyens nécessaires à vos travaux. Par conséquent, vous pourrez me contacter si vous avez besoin d'un budget supplémentaire. Je vais aussi vous faire parvenir un formulaire à remplir pour toute extension, vous ne serez pas tenus de préciser la nature des expériences que vous allez mener mais au moins de mentionner le degré d'importance de votre requête.

      Dr Colas : Oh… Merci beaucoup…

      Superviseur Beaugrand : Cependant, afin que nous puissions tenir des comptes efficaces et évaluer la valeur de votre travail, des données chiffrées sur l'avancement de vos recherches seront demandées une fois tous les trimestres.

      Dr Colas : Comme ce que vous m'avez demandé aujourd'hui ?

      Superviseur Beaugrand : C'est exact. Cet arrangement n'est pas acté, évidemment, nous vous invitons à en parler avec vos pairs et à nous répondre ensuite. Bien entendu, en cas de refus de communication des données, vous disposerez toujours d'une augmentation budgétaire mais moindre car harmonisée. Nous attendons une réponse dans la semaine, pour préparer les fonds.

      Dr Colas : Avant que j'aille leur en parler, sachez que les renseignements que je vous ai transmis aujourd'hui n'ont pas fait l'objet d'une discussion préalable et que si nous accédons à votre demande, cela signifiera que tous les autres investisseurs seront informés, comme vous, de l'avancée des recherches. Bien entendu, ils seront aussi avertis de votre implication. Ça ne vous pose pas de problème ?

      Superviseur Beaugrand : … Après consultation, non, aucun. Ce n'est plus une "course à l'immortalité".

      Dr Colas : Merci beaucoup, ça me soulage ! Bon, si vous n'avez pas d'autres questions, je vais raccrocher.

      <Fin de l'enregistrement>

      Notes : L'accord fut finalement refusé par le DECES sans explication.

    Une enquête fut entreprise concernant l'implication de la maison d'édition Néan dans la disparition du DECES. Les représentants prirent contact avec la Fondation en 1988 en demandant à pouvoir éditer le produit des recherches du DECES. Leur requête fut refusée, mais il est possible qu'ils soient parvenus à obtenir un moyen de contacter le DECES afin de leur soumettre cette proposition. Les recherches autour de cette maison d'édition n'ont pas permis de localiser leurs représentants. Cependant, il est possible de les contacter par un numéro privé. Les services d'espionnage d'espionnage de la Fondation permirent de confirmer qu'aucun des groupes impliqués n'avait connaissance de ce qu'il était advenu. La maison d'édition ne fut pas directement soupçonnée mais une opération de surveillance fut lancée par mesure de précaution. Afin de mener à bien ce projet, une rencontre fut organisée. Voir l'enregistrement ci-dessous.

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      Enregistrement de la rencontre des représentants des différents partis

      Avant-propos : Suite à la disparition du DECES, une rencontre fut organisée entre les représentants de la Fondation, de la CMO, de l'Initiative Horizon ainsi que de la Fondation Caritative de la Manne.

      Personnes présentes :

      • Superviseur Noémie Auvray (Représentante de la Fondation)
      • Agent Theodor Hausner (Représentant de l'Initiative Horizon)
      • Docteur Absalom Cowan (Représentant de la FCM)
      • Agent Evelyn Perkins (Représentante de la CMO)

      <Début de l'enregistrement>

      Superviseur Auvray : Bien, merci à tous d'être venus. Je rappelle que cette salle est sous surveillance vidéo et audio. Vous avez été convoqués au sujet du DECES. Il est peu probable, selon nos agents, que l'une de vos organisations soit impliquée mais il est possible que vous ayez eu accès à des informations qui pourraient être utiles afin de les retrouver.

      Agent Hausner : Et si c'était le cas, nous ne serions pas dans l'obligation de vous en parler.

      Docteur Cowan : Tout à fait, mais si nous sommes présents, c'est par crainte. Personne ici ne sait où ils sont passés.

      Agent Hausner : Pardon ? Par crainte ?

      Agent Perkins : Vous voulez dire que si on avait sous la main un groupe de chercheurs capables de nous rendre immortels, on ne serait probablement pas inquiétés par ce qui pourrait nous arriver en déclinant l'invitation. Et que si on avait accès à des informations sur comment les retrouver, nous préférerions mener les recherches de notre côté sans prendre le risque de les dévoiler à nos concurrents. Ne soyons pas naïfs, je sais que vous avez cherché à nous doubler en proposant des offres d'exclusivité.

      Agent Hausner : Ah ! Et vous ne vous en êtes pas privés non plus ! Merde, donc personne ne sait où ils sont ?

      Superviseur Auvray : Nous avons été contactés par un groupe inconnu il y a quelques mois. Ils cherchaient à "éditer" les résultats de recherches du DECES. Bien entendu, nous ne leur avons donné aucun moyen de les contacter et nous avons refusé leur demande. Mais…

      Docteur Cowan : S'ils ont été capables de vous contacter, directement qui plus est, ils seraient bien capables de contacter les scientifiques.

      Agent Hausner : Quel est leur nom ? Ils sont puissants ?

      Superviseur Auvray : "La maison d'édition Néan". Et nous n'avons pas davantage d'informations, les recherches n'ont rien donné. Pas de quartier général, pas de siège, nous avons quelques mentions dans certains de nos rapports mais rien de plus.

      Agent Perkins : Bon, au moins on a un nom. Ils sont peut-être impliqués, mais ça fait juste un groupe de plus à tenir à l'œil.

      Superviseur Auvray : Effectivement. Enfin, avant cette réunion, j'ai reçu les dossiers demandés de la part de vos organisations, et les derniers à avoir été en contact avec le DECES, c'est vous.

      Agent Perkins : C'est exact, deux jours avant le signalement de la disparition de toute signature thermique.

      Agent Hausner : Vous saviez où ils étaient ?!

      Agent Perkins : Bien sûr qu'on savait. Écoutez, nous n'avons jamais interféré dans leurs recherches, on ne faisait que les surveiller, dans le cas où quelque chose comme ça arriverait. Ou s'ils décidaient soudainement d'aller répandre leurs recherches dans le monde. C'était nécessaire et ce n'était pas interdit par la convention d'investissement.

      Agent Hausner : Putain, c'était vraiment une idée à la con d'accepter cette collaboration.

      Docteur Cowan : Qu'est-ce que nous pouvons faire ? En fait, cette réunion pourrait s'arrêter là. Ils ont disparu, personne ne sait où, fin de l'histoire. Mais vous avez sûrement une autre idée.

      Superviseur Auvray : C'est exact, la Fondation aimerait s'assurer que, dans le cas où le contenu des recherches parviendrait à l'un d'entre nous, ou alors dans le cas où nous retrouverions le DECES, la convention que nous avions signée s'appliquerait toujours.

      Agent Hausner : Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

      Superviseur Auvray : Toutes les informations seront partagées entre les instances concernées, c'est tout.

      Agent Perkins : Vous espérez vraiment que cela soit mis en application ?

      Superviseur Auvray : Je fais plus que l'espérer. Cette convention nous unit, même si nous tentons d'en exploiter les zones grises. Cependant, nous avons chacun des moyens de réguler la circulation de l'information. Donc, dans tous les cas, nous serons mis au courant si quelque chose est découvert à ce sujet, avec plus ou moins de détails. Cependant, si vous acceptez de vous en tenir aux termes de la convention, toutes les informations seront partagées, et si certaines sont en désaccord, il sera facile de savoir qui ment et qui est en position de faiblesse pour mieux pouvoir l'exploiter. Cet accord est un avantage pour tout le monde, ce sera une véritable fenêtre sur les vulnérabilités des uns et les forces des autres.

      Agent Hausner : Qui avantagera ceux qui ont plus d'informations.

      Docteur Cowan : Et ce sera à eux de limiter l'afflux pour mieux estimer les forces des autres. C'est une proposition intéressante, mais il faudrait signer une nouvelle convention pour la ratifier. Or, j'ai déjà reçu mes ordres. Cette lutte n'intéresse plus mes supérieurs, aussi je vais me retirer pour vous laisser en parler entre vous.

      *Le Docteur Cowan sort de la pièce.*

      Agent Hausner : Pour ma part, je n'ai pas les moyens d'accepter directement. Il faut que j'en réfère à mes supérieurs.

      Agent Perkins : Il en va de même pour moi. Vous voulez savoir qui va vous suivre pour mieux répartir vos ressources, je suppose, mais la CMO va vous faire attendre encore quelques temps. Ce n'est pas à moi de prendre cette décision.

      Superviseur Auvray : Bien entendu. Cependant, j'ajoute que toute information trouvée avant la signature d'une nouvelle convention ne sera pas concernée par les clauses de partage. Pour nous, comme pour vous.

      Agent Hausner : … Bien joué, mais ça reste à discuter. Vous pouvez exposer vos revendications, mais ça ne se joue pas entre nous.

      <Fin de l'enregistrement>


      Discours de clôture : La FCM approcha la Fondation quelques mois après cette réunion pour négocier un accord qui fut refusé. L'Initiative Horizon participa à l'élaboration d'une nouvelle convention mais quitta le processus avant la signature. La CMO décida également de ne pas poursuivre.

    Suite à cela, les liens des différentes organisations au sujet du DECES furent coupés jusqu'à l'apparition de SCP-415-FR. La présence du nom "Néan" sur la couverture constituant une preuve accablante, des mesures furent prises à l'encontre de ce groupe. Ces mesures n'eurent pas l'impact escompté puisque le groupe dispose désormais de ses propres lignes de communication avec les maisons d'édition régulières. Plusieurs agents infiltrés sont probablement présents dans ces entreprises.

    Les enquêtes au sujet de Néan menèrent la Fondation jusqu'à l'ancien laboratoire du DECES. Le laboratoire avait manifestement été nettoyé. La CMO refusa de communiquer à ce sujet. Cependant, il fut possible de récupérer un journal écrit du Docteur Nina Menger, ancienne scientifique de la Fondation transférée au DECES durant sa formation.

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      10 septembre 19██

      Nous allons bientôt finir la première phase de nos recherches. Et nous avons déjà créé tant d'immortels… Au début, c'était grisant, j'avais la sensation de transgresser la création. Et maintenant, j'ai l'impression qu'il y a tellement de chemins pour échapper à la mort que ce n'est qu'un juste état des choses.

      Mais la suite va être plus compliquée. Les premiers essais ont commencé, et je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé. Nous commençons à manquer de sujets de tests. Ce serait absurde de donner accès à l'immortalité à n'importe qui… Jane a suggéré de commencer à tester sur nous-mêmes. Mais ce serait complètement idiot. Nous sommes précieux, personne d'autre que nous ne peut mener ces recherches à bien. Si nous venions à perdre des effectifs, ce serait comme perdre un pan entier de notre travail.

      30 avril 19██

      Hier, des gens sont venus. Ça sonne impossible, nous sommes perdus au beau milieu de ██████, les seuls qui doivent savoir où nous sommes ont promis de ne pas chercher à interagir avec nous physiquement tant que les recherches ne sont pas terminées. Mais quatre personnes nous ont rendu visite. Ils disaient représenter une maison d'édition et se proposaient pour éditer le fruit de nos recherches. Diana a commencé à les renvoyer avant qu'ils ne se mettent à nous suggérer d'autres théories. Ils savaient ce que nous faisons. Mieux encore, ils connaissent d'autres chemins pour parvenir à notre objectif. Ils ont proposé de nous laisser un de leurs chercheurs. Il s'appelle Slam Pektan. Puis ils nous ont dit qu'ils pouvaient faire en sorte d'augmenter considérablement nos moyens pour mener toutes ces expériences tout en nous donnant accès à de nouveaux sujets de tests, de nouveaux locaux, le tout permettant un contrôle total sur les résultats des expériences. Ils ont parlé de "cellules à espace-temps". Un dispositif qui permettrait de confiner une personne dans un espace-temps différent et dont il est impossible de sortir sans un certain appareil. C'est merveilleux ! Mais la contrepartie est étrange. Ils veulent les droits sur nos recherches pour pouvoir les publier sous la forme d'un livre qui serait accessible partout dans le monde… C'est hors de question, mais ils ont dit qu'ils aimeraient en discuter plus avec nous avant que nous ne prenions une décision. Je me demande si l'un d'eux n'a pas des facultés de persuasion fonctionnant avec un délai. Mais pour l'instant, ils ont promis de négocier dans les règles avec nous sans tenter de coup fourré. Ça mérite au moins qu'on y réfléchisse…

      7 juin 19██

      J'ai discuté avec le Docteur Pektan. Il nous parle de l'animisme comme d'une science et ses pistes sont, pour dire le moins, étranges. Il considère que nous sommes tous altérables, que la mortalité n'est qu'une caractéristique que notre âme s'impose à elle-même mais qu'il est possible de s'en départir. Les autres employés de la maison d'édition en parlent aussi. Et depuis qu'on travaille directement dans leurs locaux, on a accès à une documentation incroyable. Bien sûr, personne ici ne prétend connaître la nature du tissu de l'univers. Mais Pektan pense qu'on peut remonter jusqu'à cette nature en ne nous concentrant que sur nous, en tant qu'humains. Il pense que partir d'une chose pour découvrir tout le reste est la meilleure marche à suivre. Je ne suis pas encore convaincue par cette approche de la science, mais nous avons des résultats. D'ici une quinzaine, une vingtaine d'années, je pense qu'on aura fait le tour de la fin de la vie. Il faudra songer à plonger dans l'après. J'ai lu un livre, il y a très longtemps, qui parlait de personnes cherchant à provoquer des Expériences de Mort Imminente afin de découvrir ce qu'il y avait après. Je ne pense pas que ce soit un bon point de départ, mais c'est vrai, il faudrait que l'on trouve un moyen d'explorer la suite. J'ai bien saisi que l'humain a peur de mourir parce qu'il n'a pas le contrôle sur l'inconnu dans lequel cette fin d'existence va le plonger. Toutefois, nous pouvons, et nous devons, trouver un moyen de rassurer cette humanité perdue depuis sa naissance.

      Ça n'arrange pas mon syndrome du sauveur. Ce serait sûrement mieux de ne pas voir les choses ainsi. Georges pense qu'on a juste la chance d'avoir certaines opportunités. Nous sommes des scientifiques, pas des génies. Mais j'aimerais bien pouvoir me dire que ce que nous faisons ne va pas faire que servir les intérêts des puissants du "paramonde".

    Dans ce journal se trouvait également la carte de visite de la maison d'édition Néan. Au regard des dernières entrées, il est possible que le carnet ait été trouvé ailleurs puis déposé ici. Ou qu'il ait été sciemment laissé ici par sa propriétaire ou d'autres individus impliqués. Les empreintes retrouvées, hormis celles de Nina Menger, n'ont pas pu être identifiées et ont été ajoutées aux données de l'enquête. Le numéro de la carte de visite permit de contacter Néan et de les interroger à ce sujet. Cependant, il ne fut pas possible d'obtenir leur localisation ni même de signalement précis.

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      Avant-propos : L'opérateur Frank Mercier, en charge des enquêtes autour de Néan, a été autorisé à passer cet appel. Le représentant de Néan est toujours non identifié et sera donc désigné PdI-415-FR-1. Le but de l'entretien était d'obtenir le plus d'informations possible au sujet de Néan et de leurs motivations. Le cas échéant, il était aussi nécessaire d'obtenir des informations sur les évènements liés à la disparition du DECES.


      <Début de l'enregistrement>

      PdI-415-FR-1 : Bonjour, bienvenue au service client de la maison d'édition Néan, que puis-je faire pour vous ?

      Opérateur Mercier : Bonjour, je vous appelle au sujet d'un de vos livres, désormais bloqué de la circulation. Je suis l'opérateur Frank Mercier et j'ai beaucoup de questions à ce sujet.

      PdI-415-FR-1 : Oh, monsieur Mercier de la Fondation ?

      Opérateur Mercier : Lui-même.

      PdI-415-FR-1 : C'est un plaisir de vous avoir au téléphone ! Je pense que vous vous en doutez déjà, mais je ne vais pas pouvoir répondre à toutes vos interrogations comme vous le souhaiteriez.

      Opérateur Mercier : Nous verrons. Vous avez contacté la Fondation il y a quelques années au sujet du DECES et ils ont disparu peu après. Je présume que vous avez trouvé un moyen de les contacter et que vous n'êtes pas étrangers à leur disparition ?

      PdI-415-FR-1 : Tout à fait, nous leur avons permis de poursuivre leurs recherches sans craintes ni contraintes en échange des résultats pour produire le sublime ouvrage que vous avez pu apprécier.

      Opérateur Mercier : Pouvez-vous nous dire où ils se trouvent actuellement ?

      PdI-415-FR-1 : Non.

      Opérateur Mercier : Bon, et pouvons-nous nous rencontrer physiquement ?

      PdI-415-FR-1 : J'ai bien peur que non. Nous ne sommes pas hostiles à la Fondation mais notre implication dans cette affaire ne doit pas vous mettre dans les meilleures dispositions à notre égard. Cependant nous restons joignables par téléphone du lundi au vendredi entre neuf heures et dix-huit heures.

      Opérateur Mercier : Bien, merci. Et je suppose que ce sera toujours au même numéro ?

      PdI-415-FR-1 : Évidemment, et en cas de changement, vous pouvez vous référer à notre site internet.

      Opérateur Mercier : Est-ce que les membres du DECES sont tous vivants et libres de leurs mouvements ?

      PdI-415-FR-1 : Bien que leur localisation actuelle ainsi que leur contrat les empêchent de communiquer avec vous, soyez rassurés ! Ils se portent tous très bien.

      Opérateur Mercier : Avez-vous des preuves à me fournir ?

      PdI-415-FR-1 : Non, comprenez que nous prenions nos précautions à votre égard.

      Opérateur Mercier : Si je n'ai pas de preuve de votre bonne foi, ça pourrait porter préjudice à nos relations naissantes.

      PdI-415-FR-1 : Nous ne poursuivons pas les mêmes intérêts et je doute que nous puissions arriver à un arrangement, sauf si vous souhaitez faire éditer des livres.

      Opérateur Mercier : Certes, cependant nous avons les moyens de savoir quels livres viennent de vous. Ça peut nous prendre du temps, mais nous sommes en train de mettre en place les dispositifs nécessaires afin de nous assurer que vous ne puissiez plus faire quoi que ce soit.

      PdI-415-FR-1 : Nous trouverons bien d'autres moyens d'agir. Nos activités peuvent changer rapidement. Et puis, vous savez, nous ne faisons pas qu'éditer des traités parascientifiques.

      Opérateur Mercier : Cette discussion ne va nulle part. J'espérais que nous pourrions discuter et trouver un terrain d'entente.

      PdI-415-FR-1 : Mais nous le pouvons parfaitement, monsieur, je souhaite aussi que nous y arrivions. Bien que je doute que vous soyez d'accord avec le fait de permettre la commercialisation de l'ouvrage.

      Opérateur Mercier : Effectivement, nous ne le sommes pas. Mais je vous recontacterai plus tard, des projets de recherches sont en cours à ce sujet et nous pourrions permettre la diffusion d'une partie de l'ouvrage tant qu'elle n'est pas susceptible de permettre à des adolescents de revenir au stade embryonnaire avec une cuillère de farine.

      PdI-415-FR-1 : Toujours limiter l'anormal, hein ? Et si nous en faisions un livre de fiction ? Seriez-vous plus réceptifs ?

      Opérateur Mercier : Non, et ce n'est pas le sujet que je voulais amener ! Même les œuvres de fiction peuvent avoir un impact conséquent, surtout lorsqu'elles sont aussi bien documentées.

      PdI-415-FR-1 : Dommage. Mais je crains que ce que vous cherchez ne puisse vous être accordé, même en guise d'échange de bons procédés.

      Opérateur Mercier : Bon, alors parlons informations, sans preuves, seulement avec honnêteté.

      PdI-415-FR-1 : Je ne sais pas si cela sera possible, mais pourquoi pas, parlons.

      Opérateur Mercier : Vous êtes un groupe que nous avons découvert récemment, pourriez-vous vous exprimer sur vos motivations et surtout sur l'intérêt que vous avez pour les recherches menées par le DECES ?

      PdI-415-FR-1 : Pour vous faire une confidence, nous ne sommes pas vraiment une maison d'édition, même si nous en avons actuellement la structure. Nous sommes une église, nous souhaitons donc l'avènement de notre Dieu, pour simplifier, et nous faisons en sorte de rendre l'humanité réceptive à sa venue.

      Opérateur Mercier : Ah, dons vous êtes des religieux zélés, d'accord, et qu'impliquerait la venue de votre Dieu ?

      PdI-415-FR-1 : Nous n'en avons aucune idée !

      Opérateur Mercier : Pardon ?

      PdI-415-FR-1 : Et bien, Néan signifie "Nouvelle Église Animiste Normative", et en tant qu'animistes panthéistes, tout est Dieu, en réalité. Il s'agit donc d'éveiller les consciences au divin du monde.

      Opérateur Mercier : D'accord… Et je suppose que ce n'est pas avec ces idées que vous parvenez à réunir un budget assez conséquent pour échapper à nos radars, à convaincre tout un département scientifique de vous rejoindre et que sais-je encore ?

      PdI-415-FR-1 : Et bien, pour les moyens, nous n'en avons pas besoin. Notre foi nous permet de grandes choses. Pour ce qui est du DECES, ce ne sont pas nos idées qui les ont convaincus mais ce qu'elles permettent.

      Opérateur Mercier : Vous pouvez développer ?

      PdI-415-FR-1 : Oh je serai absolument enchanté d'en parler avec vous, pour peu que vous vous intéressiez à l'animisme. Mais je dois refuser. Nous sommes actuellement dans une sorte de conflit et il serait mal avisé pour nous de vous dévoiler nos cartes.

      Opérateur Mercier : Bien entendu. Pardonnez-moi, j'aimerais ajouter quelque chose. Nous avons retrouvé sur le site de recherche le carnet du Docteur Nina Menger, membre du DECES. Les entrées qui nous intéressaient concernent votre arrivée au laboratoire, mais il y a également plusieurs entrées où il est fait mention d'un nouveau site. Bien sûr, il n'y a aucune information sur un quelconque moyen d'y accéder ou de le localiser. Ce qui m'intéresse, c'est l'explication de la présence de ce carnet à un endroit que les chercheurs avaient visiblement quitté sans y revenir après.

      PdI-415-FR-1 : Oui, et bien il faut dire que nous avons besoin de points d'ancrages dans ce monde. Je vais m'abstenir d'en dire plus. Pour ce carnet, il fait partie des quelques traces laissées par les scientifiques. Nous les avons autorisés à le faire aussi longtemps que cela ne mettait pas en danger notre couverture.

      Opérateur Mercier : Et, à tout hasard, vous sauriez où nous pourrions trouver d'autres informations ?

      PdI-415-FR-1 : Tout à fait. Mais pour des raisons de sécurité, je vais vous laisser le soin de le découvrir.

      Opérateur Mercier : J'aimerais aussi que vous m'éclairiez sur un point. Pourquoi chercher à faire en sorte que l'humanité accède à l'immortalité ? À grande échelle.

      PdI-415-FR-1 : Nous prenons beaucoup de temps avant de pouvoir devenir les individus que nous sommes vraiment. Et toutes nos contraintes physiques, la pression du temps, toutes ces limites nous empêchent de progresser, de véritablement grandir. Imaginez un peu la sagesse de l'humanité si elle se consacrait toute entière à son élévation. Bien sûr, il reste des problématiques à étudier. Et nous ne pouvons pas y parvenir seuls. Mais grâce à nos actions, vous savez désormais que c'est une possibilité.

      <Fin de l'enregistrement>


      Discours de clôture : Il y eut d'autres appels afin de récolter davantage d'informations mais cela fut sans succès pour tout ce qui concerne le DECES. Il est cependant désormais possible d'affirmer que le Groupe d'Intérêt Néan dispose de phénomènes anormaux.

    L'absence d'informations concrètes bloqua l'avancée de l'enquête. Cependant, un phénomène anormal mineur ayant été observé par imagerie satellite près de l'ancien laboratoire du DECES en 1996 se reproduisit près de Nantes en 2005. Le phénomène est décrit comme l'apparition et le déplacement d'une boule lumineuse d'un rayon d'environ trois mètres à une altitude estimée entre 300 et 400 mètres du sol. Elle n'était pas observable à l'œil nu depuis le sol car cachée dans le rayonnement du Soleil ou dans celui d'une étoile. Six déplacements de cette sorte ont donc été observés entre 1996 et 2008. Après étude des images, il s'est avéré que ce phénomène se déplaçait rapidement. En examinant les images satellites de cette période, il a été possible de confirmer le trajet.

    Ce phénomène n'ayant pas été remarqué auparavant, une unité d'enquêteurs a été chargée d'inspecter les destinations. C'est celle du quatrième déplacement (2005) qui a permis de débloquer l'enquête et de supposer que ce phénomène était bien lié aux changements de localisation de Néan. La destination était une zone comprenant des immeubles abandonnés à ████████, en Allemagne. Il n'y avait aucune information utile au sujet du groupe mais une lettre écrite par Julius Kaufmann, membre du DECES, fut retrouvée sur un bureau. La lettre est disponible ci-dessous :

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      À mes anciens collègues, camarades et supérieurs,

      Je suis le Docteur Julius Kaufmann, ancien scientifique au service de la Fondation SCP. J'ai rejoint le DECES dès la naissance du projet et je travaille désormais dans les locaux du groupe Néan. Voilà pour la présentation.

      Je vous écris cette lettre afin de répondre à certaines interrogations que vous devez avoir. Premièrement, il est peu probable que nous revenions un jour. Nous ne sommes pas prisonniers, mais pour l'instant nos recherches nous mènent très loin. Nous sommes une véritable communauté scientifique presque indépendante et il nous reste de nombreuses choses à explorer, à découvrir. Je pense que vous entendrez parler des fruits de nos recherches et j'espère sincèrement que cela vous sera utile. Pour ce qui est des idéologies de Néan, soyez rassurés, nous ne sommes pas encore devenus des religieux. Je dois dire que d'un point de vue purement culturel, cette religion est très intéressante pour ce qu'elle implique comme contrôle sur le monde et l'humain.

      Pour le reste, je ne prévois pas de vous faire des comptes-rendus, ni de vous dire ce que nous recherchons en ce moment. Par contre, nous commençons à penser qu'il y a des choses à expérimenter davantage. La thaumaturgie, l'altération du monde, nos premières recherches nous ont permis de comprendre que ce n'était pas si difficile. Et tout ce que nous voyons dernièrement le confirme : on peut modifier les choses sans de grandes connaissances, compétences, même sans pouvoirs innés. La science peut étendre nos possibilités bien au-delà de ce qu'on envisageait. Malheureusement, ce n'est pas conforme à la mission de la Fondation et nous ne pouvons pas vraiment revenir pour en discuter avec vous. Et même si c'était possible, changer les mentalités ne le serait pas. Du moins, pas aussi vite. Je voudrais aussi vous rassurer sur le fait que nous n'allons pas chercher à nuire à la mission de la Fondation. Si vous interceptez nos travaux, ce sera par l'intermédiaire de Néan. Je sais que ça peut paraître facile, mais si nous ne faisons rien pour diffuser la conscience de l'anormal, nous ne faisons rien non plus pour empêcher Néan de le faire. Nous sommes liés par contrat mais ils ne nous tiennent pas nécessairement au courant de leurs activités.

      J'ai certainement d'autres choses à dire mais l'essentiel est là.

      Je vous prie de bien vouloir nous excuser,

      Sincèrement vôtre,

      Julius Kaufmann

    La découverte de cette lettre ne mit pas un terme aux recherches mais le DECES est désormais considéré comme perdu. Seules les informations et données des recherches doivent être récupérées intactes. L'observation du phénomène d'apparition lumineuse fut finalement abandonnée du fait de l'absence de nouvelle itération et de résultats après l'investigation de la dernière destination.

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            <Lumière détectée, voix détectées.>

            <Bruit de porte détecté>

            <Activation>

            <Début de l'enregistrement>

            Voix 1 : …spère qu'on va les retrouver vite, six ne va pas tenir éternellement.

            Voix 2 : Ils en gardent encore ?

            Voix 3 : Évidemment.

            Voix 1 : On les avait envoyés bosser là-bas pour ça, ils avaient une direction de recherche. Tout le reste, c'était accessoire. Et la seule méthode qui nous intéressait, la seule qui peut fonctionner, ils l'ont gardée pour eux. Merde !

            Voix 4 : Les équipes de surveillance et d'infiltration n'ont trouvé aucun accès. On peut toujours surveiller constamment mais je doute que ça donne quelque chose.

            Voix 3 : Ça ne sera plus nécessaire. J'ai trouvé quelqu'un qui pourrait réussir à les déloger. Ou, au moins, à récupérer les informations.

            Voix 2 : J'ose espérer que ça n'implique pas de faire appel à des objets SCP. Les autres ne sont pas au courant mais si on commence à transférer des objets potentiellement utiles, je ne vois pas comment nous pourrions le leur cacher.

            Voix 3 : Nul besoin, du moins, pas s'il n'est pas encore classifié.

            Voix 2 : Non… Vous n'auriez pas osé dissimuler un artéfact ?

            Voix 1 : Il y a des limites à ce que nous pouvons nous permettre. Bordel, nous maintenons, difficilement, un statu quo avec les autres depuis des années. Nous savons qu'ils nous espionnent et ils savent que nous faisons de même. Mais c'est parce qu'il n'y a rien de bien grave à trouver que tout se passe bien.

            Voix 3 : Pas d'inquiétude, si je vous ai appelés aussi vite, c'est parce que son dossier est déjà en cours de traitement, il est considéré comme captif de la Fondation en attendant les premières expériences. Tout est fait dans les règles. Mais comme il a d'abord été recruté comme agent d'intervention tactique, je me suis permis de le maintenir à sa précédente affectation. Monsieur, veuillez entrer.

            Voix 5 : Bonjour.

            Voix 4 : Auriez-vous la gentillesse de bien vouloir vous présenter, mon garçon ?

            Voix 5 : Agent d'intervention tactique Séquelles, monsieur.

            Voix 4 : Et votre vrai nom ?

            Voix 3 : Il ne peut pas se permettre de le donner, nous sommes peut-être écoutés. Mais son nom de code devrait vous dire quelque chose.

            Voix 1 : Oui, oui, je vois bien. Donc il peut y aller ?

            Séquelles : Je ne vous promets rien mais c'est, théoriquement, possible. Sur l'ordre de madame…

            Voix 3 : Pas de nom.

            Séquelles : Sur votre ordre, j'ai commencé les essais et si c'est une dimension proche avec accès direct, les coordonnées ne devraient pas être compliquées à déterminer.

            Voix 2 : Vous pourrez y accéder dans combien de temps ? Un délai maximal, pour ne nous donner que des bonnes surprises.

            Séquelles : Si on me donne le matériel que j'ai demandé, deux semaines maximum. Sinon, jamais.

            Voix 4 : Comment ça, jamais ?

            Séquelles : Ben, sans matériel adéquat, je ne peux pas faire mes essais, alors si je suis forcé d'y aller en aveugle, merci, mais non merci. Je peux juste déterminer s'il y a bien un point d'ancrage avec de la matière, un sol dur. Vous voulez que j'aille dans un endroit complètement inconnu à l'aveugle alors que je ne suis même pas en mesure de savoir si c'est le bon endroit, que je ne sais même pas s'il y a de l'oxygène au point d'arrivée… Je veux bien prendre des risques, moi, mais si vous voulez que ça réussisse, va falloir m'en donner les moyens.

            Voix 4 : Vous ne nous connaissez pas ?

            Séquelles : Pas du tout, on m'a juste menacé de me jeter dans une cellule pour le reste de mes jours si je ne coopérais pas.

            Voix 1 : Nous allons lui fournir ce dont il a besoin, n'est-ce pas ?

            Voix 3 : C'est pour cela que j'ai besoin de vous, voici la liste. Répartissez entre vous et amenez ici ce que vous obtiendrez. Je m'occuperai de les récupérer et de lui amener… Séquelles ?

            Séquelles : Deux secondes.

            <Lumière vive détectée. Forme de visage détectée.>

            Séquelles : Merde ! Une caméra !

            <Identification en cours. Mission compromise. Envoi des données…>

            <Objectif masqué, identification incomplète. Envoi des données à 74 %>

            Séquelles : C'est bon, ça peut plus enregistrer, je la pète ?

            Voix 1 : Ouais, et vite. Ils auront pas laissé de traces.

            Voix 3 : Non, attendez !

            <Dégâts matériels importants. Envoi des données terminé.>

            <Fdn da lenregist#{@t>

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