SCP-383-FR
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Photographie réalisée vers 1890, officiellement introduite comme le portrait de la famille Solheim.

Objet no : SCP-383-FR

Niveau de Menace : Orange

Classe : Euclide Keter Inactif

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-383-FR est présenté au public comme un feuilleton radiophonique dérivé d'un ensemble d'histoires fantastiques écrites entre 1894 et 1956 par un homme de lettres finlandais, Mikko Solheim, traduites et diffusées dans de nombreuses langues en Europe et en Amérique. Chaque nouvelle histoire recensée doit être soigneusement enregistrée et retranscrite par le personnel. Les récits sont ensuite compilés en recueils afin qu'ils soient édités dans autant de librairies et bibliothèques que possible.

Des émissions et articles de critiques littéraires commentant les plus récentes parutions sont diffusés à la suite de chaque nouvelle occurrence de SCP-383-FR. Des reportages dédiés à la vie et à l’œuvre de Mikko Solheim sont également diffusés à intervalles réguliers. Afin de ne pas laisser suspecter un intérêt médiatique excessif ou insuffisant à l'égard de SCP-383-FR, le personnel est tenu de veiller à ce que la fréquence de la procédure de désinformation évolue proportionnellement à l'activité de SCP-383-FR, et qu'elle soit circonscrite aux territoires concernés.

Le service de renseignement est en outre préposé à la recherche active de la mention de l'identité "Étienne Dvořák", "Étienne A. I. Dvořák", ou "Étienne Abraham Isidor Dvořák" parmi les sources d'informations à sa disposition, afin d'en examiner la pertinence et d'ordonner la reprise de l'enquête ou son abandon définitif.

Description : SCP-383-FR est l'appellation donnée à une émission radiophonique pirate diffusée entre 1926 et 1973 en Europe par une station non-identifiée. SCP-383-FR privilégie ordinairement les signaux employés par des studios dont la qualité de l'information est nationalement reconnue, et ce, quelle que soit leur audience1. En raison de l'extrême irrégularité des détournements, de la fluidité de ses transitions et de l'éloquence de ses utilisateurs, la plupart des auditeurs d'une émission détournée par SCP-383-FR semblent incapables de percevoir la mystification sitôt qu'elle se produit, ou bien n'en éprouvent aucun inconfort.

SCP-383-FR fait habituellement intervenir un animateur, SCP-383-FR-1, dont la voix suggère un homme dont l'âge est estimé entre 40 et 50 ans. Supposé polyglotte, il emploie la langue et les idiomes en usage sur le territoire profitant de la diffusion de l'émission, ne conservant qu'un discret accent britannique ainsi qu'un timbre clair et froid. La manifestation de SCP-383-FR succède toujours à la prise de parole d'un invité ou au déroulement d'un intermède musical, substituant à la voix de l'animateur originel celle de SCP-383-FR-1. D'autres locuteurs, dont l'identité n'a jamais été établie, sont régulièrement conviés par SCP-383-FR-1 à se manifester au cours de l'émission. Cependant, leur voix observe systématiquement des variations différentes entre chaque itération du programme, indiquant SCP-383-FR-1 comme l'unique entité récurrente de l'émission.

SCP-383-FR-1, quel que soit le sujet traité lors du détournement du signal, attire aussitôt l'attention de ses auditeurs sur un fait divers inhabituel, généralement anecdotique, récemment porté à sa connaissance. Cette information est secondée d'une succession d'évènements d'intensité croissante dont l'annonce est échelonnée sur plusieurs minutes, chacun étant invariablement lié au phénomène décrit initialement. SCP-383-FR s'étend en moyenne sur deux heures, puis se conclut par un silence d'une durée exacte de dix-neuf secondes et trente-sept centièmes, ponctué de grésillements et parasites, avant que le studio officiel ne recouvre le contrôle du signal.

La réception de SCP-383-FR par la population n'est jamais uniforme. S'il est admis que SCP-383-FR-1 parvient à retenir l'attention de ses auditeurs avec aisance, il a été observé que les sujets adoptent quatre comportements distincts en réponse à l'émission. L'échantillon successivement étudié est le fruit de 10 506 témoignages collectés entre 1927 et 1973 par les autorités de 21 états.

Cas n°1 (21 % de l'échantillon étudié) : Le sujet est initialement intrigué par les propos de SCP-383-FR-1 et ressent éventuellement une anxiété faible ou modérée jusqu'au terme de l'émission.
Cas n°2 (39 % de l'échantillon étudié) : L'auditeur éprouve une inquiétude succincte évoluant en un état d'angoisse et d'insécurité dont les symptômes oscillent entre des vertiges, sueurs froides, nausées, perturbations respiratoires voire évanouissements. Des perceptions auditives et olfactives surréelles sont couramment rapportées.
Cas n°3 (27 % de l'échantillon étudié) : Le sujet est plongé dans un état de confusion ou d'incapacité majeur, souffre de troubles moteurs ou respiratoires et d'une sensation persistante de danger imminent. Des perceptions auditives, olfactives et visuelles surréelles sont toujours rapportées.
Cas n°4 (13 % de l'échantillon étudié) : L'auditeur ne semble témoigner d'aucune altération physique ou psychologique notable.

De toutes les manifestations de SCP-383-FR, l'une des mieux connues de la Fondation s'est produite dans la nuit du 9 au 10 août 1966, dans la campagne bordant la ville de Gdansk, en Pologne. Les dépositions auprès des autorités locales d'une famille, les Zieliński, joua un rôle précieux dans la compréhension de SCP-383-FR.

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Manoir de la famille Zieliński. Photographie d'archive.

Les entretiens sont joints au rapport, à l'exception de ceux conduits avec Adrian et Henryk Zieliński, respectivement âgés de 12 et 9 ans lors des faits, en raison de la grande difficulté pour l'un et de la stricte impossibilité pour l'autre de communiquer, conséquemment à la nuit du 9 août.

Un total de dix-huit enregistrements de SCP-383-FR ont été réalisés ou confisqués par la Fondation. Pour une raison qui demeure obscure, ceux-ci semblent dépourvus d'effets surnaturels. En effet, tous les membres du personnel les ayant écoutés ne rapportent aucune perception anormale, ni ne présentent un comportement atypique. Tous se sont accordés cependant sur l'évocation du nom de "Mikko Solheim", signalé dans sept des dix-huit enregistrements. Celui-ci est introduit comme un personnage de second plan, généralement un invité spécial ou un civil qu'interrogent les journalistes dépêchés sur le terrain par SCP-383-FR-1 pour enquêter sur différents phénomènes. Les dépositions des anciens témoins de SCP-383-FR se souvenant du nom de "Mikko Solheim" l'attribuent toutefois presque unanimement4 à un romancier finlandais dont l’œuvre aurait inspiré le projet de l'émission, consistant en l'explication d'un phénomène fictif de manière authentique. En raison du nombre largement supérieur de civils reconnaissant Mikko Solheim comme un véritable artiste plutôt qu'un personnage de fiction, la Fondation a fait le choix d'officialiser cette version des faits.

Le plus ancien extrait que s'est procuré la Fondation d'une émission détournée par SCP-383-FR date vraisemblablement d'entre 1929 et 1935 et peut être consulté ci-dessous. Un accès aux autres enregistrements et à leur retranscription peut être délivré par le Département des Archives et des Médias selon le niveau d'accréditation du membre du personnel.

Le contenu de l'émission pirate, reproduit à l'écrit, ne représente aucune menace pour ses lecteurs.

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Photographie retrouvée dans le journal d'Étienne Dvořák10.

SCP-383-FR fut officiellement classé comme un phénomène surnaturel en 1930, bien que son activité fut portée à l'attention de la Fondation dès 1925 en Finlande grâce aux plaintes successives déposées par les studios de diffusion radiophonique dont l'émission fut détournée, ainsi qu'une partie de l'audience affectée par l'anomalie. Toute enquête menée sur l'origine du signal pirate échoua cependant du fait de l'impossibilité d'identifier ou de localiser une antenne capable d'émettre un signal optimal sur tout le continent.

Une activité suspecte au sein de l'Université d'Helsinki fut découverte en 1928 grâce à la fouille des archives de sa bibliothèque. L'enquête se conclut par la découverte d'une collection d'ouvrages encyclopédiques et ésotériques non-anormaux, dont certaines pages étaient annotées. L'interrogation du personnel de l'université et l'examen des correspondances internes laisse suspecter l'existence d'une association étudiante, dont la liaison avec SCP-383-FR est sûre, mais l'étendue de cette implication incertaine. Pour davantage d'informations à ce sujet, veuillez consulter les document 383-FR-5 à 383-FR-9.

Les présents documents sont issus d'une correspondance entre le Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université d'Helsinki, Antti Kanerva, et un professeur agrégé d'astronomie de l'Université d'Helsinki, Riku Wuori.

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Abri supposément utilisé par Étienne Dvořák, Niko Laine et Peter Jones. Photographie réalisée en 1893 par les autorités finlandaises.

La consultation des archives de l'université confirma que l'individu de nationalité française et tchèque nommé ÉTIENNE ABRAHAM ISIDOR DVOŘÁK étudia bien à l'Université d'Helsinki entre 1891 et 1893 en Faculté de Sciences Naturelles. PETER JAHDEN THEODORE JONES et NIKO LUUKAS MARIA LAINE, respectivement de nationalité britannique et finlandaise, étaient également adhérents de l'école durant cette époque.

Une note manuscrite émise par Niko Laine à l'attention probable de Peter Jones, confisquée par un enseignant et conservée par la direction de l'université dans le cadre de son enquête, permit de localiser une habitation abandonnée près de la ville d'Hanko, située au bord du Golfe de Finlande à l'Ouest d'Helsinki, présentée comme un lieu de rendez-vous. Un journal signé de la main d'Étienne, du matériel de plongée usagé et une embarcation vétuste y furent retrouvés.

Seuls les extraits du journal les plus pertinents ont été reproduits. Une demande de permission de lecture de la version complète du journal peut être déposée auprès du Département des Archives et des Médias.

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Photographie anonyme du Palais Royal de Dresde en Allemagne présentant des similitudes avec l'entité décrite dans le journal.

Le 10 septembre 1893, MM. Peter Jones et Niko Laine remirent à la police d'Hanko une lettre de suicide écrite et signée de la main d'Étienne Dvořák. Les informations obtenues lors de l'interrogatoire des deux jeunes hommes s'accordèrent quant au motif de l'acte, accusant un traumatisme occasionné par la perte d'un parent proche. Les déclarations ne permirent toutefois pas de découvrir les circonstances de la mort, ni même de retrouver le corps. La Fondation observa que le journal d'Étienne ne fut pas confié aux autorités, et supposa qu'il leur fut peut-être volontairement dissimulé par MM. Jones et Laine.

La passion commune des trois individus pour la plongée laissa croire aux enquêteurs que le sujet s'ôta la vie par la noyade. Des recherches furent menées dans la périphérie de la ville d'Helsinki et d'Hanko, jusque dans la mer, ainsi que dans la cabane louée et utilisée par les jeunes gens. En raison d'un manque crucial d'indices et de l'absence de famille du défunt, l'enquête fut interrompue prématurément, bien que l'acceptation et la résignation manifeste de MM. Jones et Laine à cette annonce, dont il était proche, troubla l'agent envoyé auprès d'eux pour les informer de l'abandon des recherches.

L'implication notable d'une partie tierce en la personne de Riku Wuori, l'un des anciens enseignants d'Étienne Dvořák, motiva la reprise temporaire des recherches, qui échouèrent également. M. Wuori continua cependant à revenir chaque mois sur les lieux jadis fréquentés par les jeunes gens en espérant trouver un indice. Il remit la lettre suivante aux autorités le 7 avril 1928.

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