Objet no : SCP-382-FR
Niveau de Menace : Rouge ●
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : La recherche et le confinement de SCP-382-FR est actuellement la priorité de la FIM Omicron Rho ("L'Équipe de rêves"). Tout individu identifié par le Bot Observer1 comme présentant des signes graves de dédoublement de la personnalité, de bipolarité et évoquant de manière répétée des faux souvenirs devra faire l'objet d'une enquête afin de prouver la véracité des symptômes, puis d'un entretien avec un psychologue de la Fondation sous couvert d'une séance de psychothérapie classique. Cette procédure doit permettre de déterminer si l'individu est une instance de SCP-382-FR-1, auquel cas il devra être endormi puis transporté et confiné dans une cellule standard pour humanoïde du Site-Aleph. Comme indiqué dans le Rapport d'Incident 001, toute interaction entre les instances est formellement interdite.
Conformément au protocole Moros, seuls les membres du personnel possédant un niveau d'accréditation supérieur ou égal à 4 sont autorisés à interagir avec l'instance SCP-382-FR-1-5.
Description : SCP-382-FR est un groupe de trois (3) humanoïdes, ressemblant en tout point à des Homo Sapiens, désignés SCP-382-FR-A, SCP-382-FR-B et SCP-382-FR-C. Elles vivent dans le territoire imaginaire d'Oneiroi. Ces entités ont pour seules similitudes une peau lisse et noire, marquée par de nombreuses stries colorées, et dont la souplesse lui confère une grande malléabilité. Elles sont vêtues d'habits typiques du milieu du XIXe siècle qui semblent provenir de l'Ouest Américain. Les habits sont masculins pour SCP-382-FR-A et C (chapeaux Stetson de 1872, chemises en coton, gilets, pantalons jean et bottes, ainsi qu'un Colt 1849 Pocket), et féminins pour SCP-382-FR-B (robe avec corset, chapeau Stetson de 1872, bottes, ainsi qu'un Colt Paterson). Ci-dessous se trouve une description plus détaillée des trois entités :
Désignation |
Taille |
Couleur des stries | Note(s) de la FIM Omicron-Rho |
---|---|---|---|
SCP-382-FR-A |
1,83 m |
Vert clair |
SCP-382-FR-A est l'éclaireur du groupe. Cette entité consigne leur avancée sur une grande carte constituée d'une matière inconnue que SCP-382-FR garde précieusement. |
SCP-382-FR-B |
1,97 m |
Cyan |
SCP-382-FR-B semble la figure d'autorité du groupe et présente un comportement très protecteur envers SCP-382-FR-C. |
SCP-382-FR-C |
1,65 m |
Or |
SCP-382-FR-C est constamment protégé par les autres entités et est capable de grandement modifier les consciences. |
Le groupe parle parfaitement le français et l'anglais. Ils se considèrent comme des cartographes du territoire d'Oneiroi et suite à la prise de contact, il a été révélé qu'ils se déplacent à l'aide de "liens" créés par SCP-382-FR-C de consciences en consciences2.
Ils ne sont pas les seuls cartographes du territoire d'Oneiroi : il a été établi que SCP-382-FR est considéré comme un groupe renégat, du fait de sa capacité unique à pouvoir se déplacer de consciences en consciences, et est activement recherché par les autres groupes de cartographes. Une collaboration entre la FIM Omicron-Rho et ceux-ci fut envisagée mais la volonté des autres Oneirois d'éliminer SCP-382-FR ne rentre pas en accord avec les principes de la Fondation. Il a ainsi été ordonné à la FIM Omicron-Rho d'éliminer toutes autres entités d'Oneiroi perturbant le bon fonctionnement de la mission. Ce sont d'ailleurs ces autres groupes qui ont révélé à la Fondation que l'anomalie venait de SCP-382-FR.
D'après les autres groupes de cartographes, la connexion entre le territoire du Collectif et des consciences humaines est dangereuse du fait des précédentes actions de la Fondation telles que [DONNÉES SUPPRIMÉES]. Ces cartographes semblent ressentir de la crainte vis-à-vis de la Fondation à cause de ces mêmes événements. La question de leur confinement n'est pas d'actualité.
Les individus dont la conscience a été infiltrée par SCP-382-FR intègrent un "réseau de consciences" (désigné SCP-382-FR-1), résultant en des échanges de consciences réguliers, à une vitesse variable, indépendamment de la volonté du sujet désormais désigné SCP-382-FR-1- suivi d'un nombre correspondant au nombre d'instances déjà découvertes. SCP-382-FR a révélé lors de la prise de contact être capable de créer des liens sans délai, mais se limite à environ un lien par mois afin d'éviter d'être repéré par les autres groupes de cartographes.
Aucun facteur ne permet de prévoir quel individu sera intégré au réseau, ceci se faisant, selon les cartographes, de manière totalement aléatoire. Il n'est tout de même pas exclu que cette déclaration soit un mensonge. Jusqu'à maintenant la Fondation a dénombré ███ instances de SCP-382-FR-1 réparties dans le monde entier. Il est cependant probable que ce nombre soit plus élevé du fait de la difficulté de différencier les instances de SCP-382-FR-1 de personnes souffrant de maladies mentales sévères telles que la bipolarité ou la schizophrénie.
Suite à la demande du docteur Carter, la capture et le confinement de SCP-382-FR est désormais la priorité numéro une de la FIM Omicron-Rho, et le protocole Moros fut mis en place par ordre du Haut-Commandement lui-même.
Entretien suite à la prise de contact (Addendum 382-005) :
Date : 15 avril 2019 - 18h41
Interrogateur : Docteur M████
Interrogé : Jean Conez, membre de la FIM Omicron-Rho
Situation : Conformément au protocole de sortie du territoire d'Oneiroi, un membre du personnel qualifié doit retranscrire tous les événements s'étant produits lors de l'expédition de la FIM Omicron-Rho en se basant sur le témoignage direct de l'un de ses membres, et ce, en raison de l'absence de dispositifs permettant un enregistrement audio ou vidéo dans Oneiroi.
[DÉBUT DE L'ENTRETIEN]
Docteur M████ : C'est bon ? T'es bien installé ? On peut commencer ?
Jean Conez : C'est bon, oui.
Docteur M████ : Ok, alors, commençons par le commencement : Que s'est-il passé lors de votre entrée dans le territoire ?
Jean Conez : Nous avons utilisé le dispositif d'entrée sur la conscience d'une instance, donc on s'est retrouvé dans un territoire que nous n'avions pas encore exploré. C'était une sorte de forêt épaisse, un peu type jungle tu vois ? Mais avec un sol marqué par des stries. Ça formait une sorte de quadrillage au sol.
Docteur M████ : Vous vous êtes retrouvés directement cette fois ?
Jean Conez : Oui, on a pas eu le même problème que la fois dernière. Par contre il y a eu une modification de territoire quelques minutes après notre arrivée, une faille dans le sol qui s'est immédiatement remplie d'eau.
Docteur M████ : Intéressant. Des blessés, cette fois-ci ?
Jean Conez : Non, aucun. On a commencé à explorer le territoire quand une porte est apparue d'un coup, dans le tronc d'un arbre. Le Commandant nous a ordonné de rester immobiles et de mettre en joue la porte.
Docteur M████ : C'était quel genre de porte ?
Jean Conez : Une porte vraiment basique, comme on en a tous chez nous, mais il y avait quelque chose qui semblait vouloir ouvrir la porte de l'autre côté, d'où l'ordre du Commandant.
Docteur M████ : Les entités que nous recherchons ?
Jean Conez : Tout à fait. Elles sont sorties subitement et ont directement mis les mains en l'air. Elles étaient trois, complètement noires mais avec des stries colorées, elles nous ont directement informés qu'elles ne voulaient pas nous faire de mal. Nous avons baissé nos armes et on leur a demandé des précisions sur la porte qu'elles venaient de créer et d'emprunter. Apparemment c'est l'un des liens qu'elles utilisent pour voyager de consciences en consciences.
Docteur M████ : C'est aussi ce qui cause l'intégration des sujets au réseau de consciences.
Jean Conez : Oui mais comme nous l'avions convenu, nous n'avons montré aucun signe d’agressivité afin d'en apprendre un peu plus sur leur anomalie. Bref. Elles nous ont invités à venir avec elles et nous avons traversé la porte. Nous nous sommes retrouvés sur une espèce d'escalier sans fin, quelque chose d'assez étrange.
Docteur M████ : Vous étiez dans une autre conscience ?
Jean Conez : Oui, tout à fait, une conscience vraiment bizarre. C'était juste un escalier, dans les nuages, et qui n'avait ni fin ni début. Elles se sont amusés de notre réaction et nous ont invités à les suivre. On est arrivés un peu plus haut, et il a commencé à pleuvoir des escaliers, tout près de nous ! Elles nous ont expliqué que certains liens étaient faciles à repérer, comme la porte, mais que d'autres l'étaient moins.
Docteur M████ : Et comment elles vous ont trouvés ?
Jean Conez : Mmmh, je crois qu'elles sentent quand quelque chose perturbe les consciences qu'elles ont connectées, ce que l'on fait involontairement rien qu'en réfléchissant. Enfin bref, elles ont brisé une marche de l'escalier, nous avons alors chuté dans une autre conscience en pleine transformation. Une espèce de médina, complètement vide. L'une des trois entités s'est mise à briller alors que le ciel était littéralement en train de tomber sur nous. Le ciel s'est arrêté de tomber et s'est juste brisé en petites particules au lieu de nous écraser. C'était une conscience où elles reviennent souvent pour se reposer je crois, au vu de tout le matériel qui était là. On a décidé de faire une halte dans cette conscience pour la nuit.
Docteur M████ : Vous avez donc assisté à une manifestation de l'anomalie ?
Jean Conez : Oui. Apparemment, seule l'une des trois, la plus petite entité, est capable d'influer autant sur les consciences. Elle s'est arrêté de briller au moment où les bâtiments de la médina se sont mis à fondre. Il ne faisait pourtant pas particulièrement chaud. On leur a demandé comment fonctionnait leur anomalie, elles ont comparé ça à de la poterie, en disant que les consciences sont comme l'argile et qu'elles sont les potiers. Elles peuvent modifier un peu les consciences, mais elles sont aussi fragiles que de l'argile. Les entités n'utilisent donc leur "pouvoir", comme elles l'appellent, que pour créer des liens, ou se protéger lors des transformations. Néanmoins, cela les rend facilement détectables par les autres groupes de cartographes qui les recherchent.
Docteur M████ : Et ensuite ?
Jean Conez : On a décidé de leur demander ce qu'elles voulaient. Elles ont déclaré qu'elles attendaient de nous qu'on leur donne des informations sur un certain "Jacob", qui vient de notre monde. Selon elles, il les a contactés en 2013 en leur faisant miroiter quelque chose appelé le "Noir". Le machin apparaît dans la conscience des personnes à qui il est arrivé de grands malheurs, ou un truc du genre.
Docteur M████ : Elles pouvaient pas demander plus vague ?
Jean Conez : Apparemment non. On a passé une soirée avec elles, il y avait de l'alcool. Bien entendu nous n'avons pas bu puisque nous étions en mission, je crois qu'elles ont pris une photo à ce moment là, elles avaient un appareil qui semblait vraiment ancien. Pendant la nuit, le Commandant nous a ordonné de les mettre en joue. Il a estimé que nous en savions assez, qu'il fallait les confiner, et nous a confié par la suite qu'il craignait un piège. Mais elles se sont énervées et la troisième s'est mise de nouveau à briller. Nous lui avons tiré dessus à plusieurs reprises, mais tirer dans Oneiroi est très compliqué. Seule une balle a atteint l'entité et elle s'est mise à hurler. Elles ont modifié le territoire à leur avantage en faisant apparaître une sorte de palissade en pierre. Nous avons décidé sur ordre du Commandant de quitter le territoire.
Docteur M████ : Eh bien, merci à toi, c'est noté !
[FIN DE L'ENTRETIEN]
Note : Les recherches menées sur ledit "Jacob" n'ont pas été concluantes, elles n'ont en effet conduit qu'à l'étude stérile d'avis de recherches de différentes parties du monde.
Transcription d'une lettre de SCP-382-FR : (Addendum 382-007)
AVANT-PROPOS : Cette lettre fut retrouvée par la FIM lors de l’expédition suivant celle décrite dans l'entretien ci-dessus.
Nos chers amis.
Nous espérons sincèrement que vous trouverez cette lettre, et ce, parce que nous ne souhaitons plus vous revoir. Nous sommes sûrs que vous comprenez les raisons de cette décision. Quelle déception nous avons ressenti en découvrant que vous n'êtes en aucun point différent de ces autres cartographes dénués d'ambitions.
Nous vous écrivons tout de même cette lettre car nous espérons que vous comprendrez nos motivations malgré tout, et que vous nous laisserez en paix à partir de maintenant. Nous ne comprenons pas d'où vient cette animosité envers nous, alors que nous ne faisons que poursuivre ce que chaque créature vivante cherche à faire : accomplir ses rêves.
Nous ne savons pas quels sont vos rêves, mais le nôtre est d'explorer ce monde entier. Cependant, son inlassable expansion ne nous permettra jamais d'en explorer l'entièreté. C'est pourquoi nous cherchons à rejoindre le "Noir" que Jacob nous a promis. Nous sommes certains qu'il nous permettra de dépasser notre condition et de pouvoir tout explorer sans même créer de liens. Nous serions des divinités dans ce monde ! N'est-ce-pas merveilleux ?
Nous restons tout de même heureux de vous avoir rencontrés et sommes navrés d'en être arrivés à de telles dispositions. Sachez tout de même que si nous vous recroisons, nous ne resterons pas aussi cordiaux envers vous, ce que personne ne souhaite, nous n'en doutons pas.
Avec regret,
Matthew, Camila et Bill
PS : Nous savons que vous ne pouvez pas emporter de daguerréotype de notre monde vers le vôtre. Voici donc la photographie que nous avions réalisée avec notre appareil, en espérant que vous puissiez la prendre avec vous. Nous espérons que vous la conserverez précieusement.3
Demande du Docteur Carter :
Mesdames, messieurs les membres du Conseil de supervision,
Je m’adresse à vous au sujet de SCP-382-FR. En effet, il semble que nous sous-estimions le danger que ce groupe représente, malgré lui ou consciemment :
Il y a deux semaines, on m'a assigné à l'étude des instances de SCP-382-FR-1. J'ai récemment observé un état de fait assez effrayant : les instances semblent se rendre compte du changement de conscience à mesure qu'elles vieillissent, et en acquérir un certain contrôle. La plus vieille instance dont nous disposons (SCP-382-FR-1-22) a, durant une observation, désigné une instance de sexe féminin (SCP-382-FR-1-17) avant d'échanger pendant 3 minutes sa conscience avec elle. Les deux instances ont ensuite été interrogées et tandis que SCP-382-FR-1-17 se retrouvant dans le corps de SCP-382-FR-1-22 ne comprenait pas ce qu'il se passait, lui, dans le corps de SCP-382-FR-1-17 s'est exclamé avoir "enfin réussi". "Enfin réussi" à quoi ? Je l'ignore. Nous avons à peine eu le temps de l'interroger sur cet aveu que sa conscience changeait encore de corps. Il a néanmoins été "éjecté" (selon ses propres propos) du corps de l'instance féminine après cela, et il est tout de même toujours sujet aux échanges de consciences aléatoires.
Je me permets donc de vous écrire pour vous demander ceci : que faisons-nous si les instances se coordonnent, et forment une véritable conscience collective capable de causer des brèches de confinement nocives à la Fondation ? Sans parler de toutes les autres instances que l'on a pas encore détectées. De plus, l'éventualité qu'un membre du personnel intègre le réseau est loin d'être impossible. Sans parler de la paranoïa qui pourrait se développer entre nos murs, les risques pour la Fondation sont, vous l'aurez compris, non négligeables.
Cordialement,
Docteur K.Carter
Il a ensuite été demandé au docteur Carter de mener des tests supplémentaires sur les instances :