Fig 1.1. Mutation de SCP-3760, 10 jours après la création de la blessure (acrochordons).
Fig 1.2. Excroissance avancée de SCP-3760.
Fig 1.3. Orbite du sujet à un stade précoce de conversion en mâchoire (avant la consommation de l'œil).
Fig 1.1. Mutation de SCP-3760, 10 jours après la création de la blessure (acrochordons).
Fig 1.2. Excroissance de SCP-3760 à un stade avancé.
Fig 1.3. Orbite du sujet à un stade précoce de conversion en mâchoire (avant la consommation de l'œil).
Objet no : SCP-3760
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : L’agent mémétique subliminal Kappa/Omicron ("AMS-K/O") doit rester dans la circulation globale, il est propagé par un “fait scientifique” factice qui agit en tant que transporteur. Le département de Désinformation doit supprimer toute idée selon laquelle le transporteur de l'AMS-K/O pourrait être faux.
Si un individu arrête de croire que le transporteur de l’agent est factuel, il perdra les effets de l'AMS-K/O et deviendra sensible aux propriétés anormales de SCP-3760. Pour prévenir un potentiel Scénario de fin du monde de type Défaite par K/O, tous les enregistrements concernant la nature du transporteur de l'AMS-K/O ont été limités à un accès de niveau 5.
Description : SCP-3760 est un phénomène mutagène anormal qui affecte la régénération des tissus humains suite à une blessure. Les êtres humains à proximité d’un sujet atteint par SCP-3760 courent un risque important d'infection ; pourtant, SCP-3760 ne semble pas être de nature microbienne. En raison des circonstances de son confinement, la nature du vecteur de transmission de SCP-3760 n'a toujours pas été déterminée de manière concluante.1
Les tissus abîmés2 du sujet développeront de façon anormale diverses formes de caractéristiques biologiques non humaines associées aux membres du clade Selachimorpha. Ces caractéristiques comprennent le plus souvent (sans s'y limiter) :
- Des denticules cutanés3
- Des excroissances cartilagineuses bénignes
- Des yeux (comprenant une membrane nictitante)4
- Des conduits nasaux
- Des dents et/ou des mâchoires
Les organes sensoriels développés par les sujets affectés semblent fonctionnels et répondent de façon appropriée aux stimulus, mais le sujet lui-même ne fait pas directement l’expérience de ces sensations. Les autres organes montrent une indépendance fonctionnelle similaire, y compris les mâchoires capables de mastication. Les automutilations involontaires par morsure sont fréquentes. Toute matière consumée par une cavité orale créée par SCP-3760 disparaîtra malgré un manque de connexion visible à un tube digestif.
Ces orifices susmentionnés chercheront de façon constante des matériaux comestibles pour les consommer ;5 ce comportement s’intensifie en présence de sang et peut même inclure des actes d'autocannibalisme. Si aucune matière comestible ne peut être consommée à intervalles réguliers, les tissus affectés subiront une nécrose. Cela conduit à la nécessité de l'ablation des tissus nécrosés, ce qui mène à son tour à l’émergence de nouvelles mutations et orifices par SCP-3760.
Des statistiques épidémiologiques précises concernant la propagation de SCP-3760 sont actuellement impossibles à établir. Les chercheurs de la Fondation estiment que le taux de saturation de SCP-3760 est compris entre 71 % et 92 % de la population mondiale. L'AMS-K/O s'est avéré capable de faire disparaître les symptômes chez la plupart des sujets affectés, avec seulement 2 785 cas enregistrés d’activité de SCP-3760 observés entre 1958 et 2016.
Addendum : Ce qui suit est une série d’entrées d’un journal écrit par le Dr Keith Woodward, médecin de bord du USS Kirby. Ses patients sont supposés avoir été les premières victimes de SCP-3760.
5 août 1922
Dieu sait à quel point je suis mauvais pour prendre des notes, mais ça semble important vu la situation. Chaque once d’instinct à l’intérieur de mon être me dit que quelque chose ne tourne vraiment pas rond. J’ai besoin de coucher tout ça sur papier avant de l’oublier.
Personne ne sait comment Willis Riggs à finis par-dessus bord, encore moins Riggs lui-même. Plusieurs hommes l’ont vu se diriger sous le pont à 1521. À 1522, nous avons eu une alerte pour un homme à la mer.
C’était Riggs. Personne ne l'a vu sauter. Quand ils l’ont remonté par-dessus bord, il a dit qu’il n’avait aucun souvenir depuis le petit déjeuner d’aujourd’hui. Il lui manquait aussi une bonne partie de son pied droit.
Ils m’ont demandé de l’examiner, bien sûr. J’ai recousu son pied, posé un plâtre dessus, puis j’ai essayé de comprendre pourquoi il ne se souvenait de rien. Une commotion cérébrale était ma première supposition. Mais à part son amnésie, il ne semblait pas avoir de problème. Je lui ai dit de prendre un peu de repos, et quand il est parti, j’ai appelé mes supérieurs. La seule explication logique que j’ai réussi à leur fournir était qu'il avait bu un verre de trop et qu'il était tombé par-dessus bord. Mais il n'avait pas l'air ivre.
C’était une affaire étrange. Les gens en ont parlé quelques jours, mais je n’y ai pas trop pensé. Ce sont des choses qui arrivent. J’ai déja vu pire.
Mais le phénomène a continué à se produire. Toutes sortes d'accidents ici et là. Je n’en ai découvert la majorité que plus tard. Ces gars ne sont pas du type à aller chialer chez le docteur à chaque petit bobo. Le pire cas après l’incident de Riggs était celui d'un gamin casse-cou avec un œil au beurre noir.
Une semaine après s’être fait bouffer le pied, Riggs est entré en panique dans mon bureau. Il m’a dit être incapable de trouver le sommeil ces dernières nuits à cause du bruit. Je lui ai répondu qu’il devait s’habituer à avoir des nuits bruyantes sur ce type de bateau. Il m’a ensuite dit que ce n’était pas le bruit ambiant qui le gardait éveillé, mais plutôt d’où provenait le bruit en question. Il a posé son pied sur mon bureau et m'a demandé d'écouter son plâtre.
Je lui ai donné quelques pilules avant de le virer hors de mes quartiers. Je me suis dit que les symptômes de sa commotion faisaient finalement surface.
Et puis, la nuit dernière, ils ont trainé Riggs dans mon bureau. Il hurlait si fort qu’on aurait pu penser qu’il avait pris feu. Ils ont dû le tenir en place pendant que je coupais son plâtre.
Je m’attendais à voir un cas de gangrène. Après deux décades, j’avais vu des cas sérieux - je les avais sentis aussi. On apprend à s’attendre au pire dans cette profession.
Mais le miasme provenant de l’intérieur du plâtre était le pire truc que j’aie jamais senti de ma vie. C'était comme si quelqu'un avait chié dans un poisson et l'avait laissé sur la plage au soleil pendant plusieurs jours. La chair autour de son pied passait par toutes les nuances de noir, de vert et de marron. Il y avait ces pointes aigües, semblables à des dents, qui jaillissaient de la peau où j'avais cousu les sutures. Elles s'étaient frayé un chemin à travers le fil, laissant de grandes plaies béantes qui s'ouvraient sur d'autres rangées de dents plus petites et plus aigües encore.
J’ai dit à Riggs et aux autres que son pied s’était infecté. J'ai dû tout mettre au rebut jusqu'au genou. Je n’ai pas fermé l’œil depuis l’opération. Ça affecte mon travail, mon jugement, même ma vision. J'ai cette tache sombre au bord de ma vue qui ne cesse d'aller et venir. J’ai probablement juste besoin d’arrêter d’écrire et d’aller dormir.
8 août 1922
Ils ont encore ramené le gamin avec l’œil au beurre noir aujourd’hui. Sa paupière droite était tellement enflée qu’elle était bloquée ; du sang en coulait comme d’un robinet qui fuit. J’ai dû utiliser une paire de pince pour tenir sa paupière ouverte. Ce n’était pas que le gonflement qui la tenait fermée. C’était encore ces petites dents. Elles avaient poussé à l’arrière de la paupière et mordaient son œil.
Il a directement commencé à faire des blagues sur son cache-œil.
En parlant d’œil, ma vision s’est empirée. La tache sombre s’est déplacée au centre de ma vision et ne part plus. Même quand je ferme mes yeux, les couleurs dansent dans ce petit point. Est-il possible que l’odeur ait brûlé ma cornée ? Un des hommes qui a aidé à amener Riggs — Ronnie Gaines, je pense — s’est plaint d’avoir des migraines depuis cette nuit. Ça ne me surprendrait pas si le machin que Riggs à chopé est toxique.
9 août 1922
J’ai eu trois autres hommes aujourd’hui. Pas de dents cette fois-ci par contre.
Un d’eux avait cette éruption cutanée qui montait sur son dos et qui, selon lui, le démangeait comme un fou. Ça ressemblait à de l’acné au début, et il avait bien un peu d’acné la-dessous, mais il y avait toutes ces bosses, en petits rangs bien alignés, toutes molles au toucher. Je lui ai donné de la crème.
Un d’eux avait cette excroissance sur son gros orteil. Un gros morceau de quelque chose dépassait à gauche de l’espace où son ongle finissait. Ça ressemblait presque à du corail, sauf que c’était translucide et légèrement caoutchouteux. Je l’ai coupé.
Un d’eux avait mal à l’oreille. J’ai jeté un coup d’œil dedans et j’ai vu quelque chose me regarder. Je lui ai dit que son imagination lui jouait des tours.
La tache sombre dans ma vision continue de grossir. Ce n’est même plus une tâche. Sa forme continue de changer. J'aurais aimé avoir un optométriste à bord.
11 août 1922
J’ai rapporté les faits aux supérieurs. Ils ont pensé que j’étais fou. Je ne voulais pas me taire à ce sujet, alors ils m'ont enfermé.
La jambe de Riggs a arraché la gorge d’un homme aujourd’hui. Donc ils m’ont relâché.
18 août 1922
J’ai une petite assiette devant moi avec de la viande dessus. De temps en temps, je donne un morceau à mon annulaire gauche. Mon ongle se soulève et montre ses crocs. Je pousse la viande dedans et je retourne prendre soin des hommes. C’est comme ça maintenant.
Les supérieurs m’ont dit de rassurer les autres que tout le monde pourrait rentrer chez lui. Ils ne veulent pas que d’autres hommes plongent dans l’océan. Ils disent que ça risque de propager la maladie.
J’ai suivi les ordres. Mais j’ai aussi dit que s'ils avaient envie de sauter, ils devaient venir me voir avant.
22 août 1922
Ronnie Gaines est mort ce matin. Un trou plein de dents se trouve à la place de là où son visage devrait être. Il se plaignait de migraines depuis plusieurs jours. J’avais deviné qu’un truc poussait dans sa tête. Je ne pensais juste pas que ça pouvait mordre de l’intérieur.
La partie curieuse vient du fait que les dents continue de mâcher. C’est logique je pense. Riggs n’est pas mort quand son pied est mort. Pourquoi son pied devrait mourir si Riggs meurt ?
23 août 1922
Riggs est mort
28 août 1922
Que reste-t-il à dire ? Je ne comprends pas cette maladie. Je ne peux pas la soigner. Je l’ai déjà décrite. Ça ne sert plus à rien d’écrire. J’ai des bouches à nourrir
5 septembre 1922
Je peux le voir clairement maintenant. Je ne peux pas tout à fait distinguer ses caractéristiques, bien que ce soit la seule chose que je voie. Ça ressemble à un humain.
Il ne devenait pas plus gros.
Il nage vers moi
