
Vue du paysage en bordure de la zone d'effet de SCP-374-FR. Photographie prise lors d'une accalmie le jour de l'arrivée des équipes de confinement, le ██/██/1988.
Objet no : SCP-374-FR
Niveau de Menace : Jaune1 ●
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : Le Site-He-374 a été construit spécialement autour de SCP-374-FR afin de veiller à son confinement et à son étude. Celui-ci fonctionne comme une installation satellite du Site-Ghimel. Il comprend des quartiers résidentiels pour trois équipes de recherche et pour une Force de Sécurité Assignée (abrégée FSA dans la suite de ce document) au complet, plus le personnel logistique ; un petit arsenal conçu pour abriter l'équipement et les véhicules de la FSA, ainsi que les drones de surveillance (voir ci-dessous) ; un complexe de recherche doté de deux laboratoires équipés en matériel pour des études archéologiques ; une enceinte de confinement délimitant l'anomalie et la structure qui l'entoure (voir la description), avec quatre points d'accès verrouillés magnétiquement et sous surveillance vidéo constante, accessible uniquement au personnel de Niveau 2 et plus. L'isolation thermique du site doit pouvoir résister à des conditions climatiques arctiques. Plus précisément, la température dans les zones de vie et de travail doit rester constamment aux alentours de 22 °C et au-dessus de 10 °C dans les locaux techniques, même lorsque la température extérieure chute à -40 °C. De plus, l'infrastructure du site doit résister à des vents soufflant à 200 km/h.
La FSA Iota-3 "Frost Fennecs" est assignée au Site-He-374 pour toutes les interventions nécessaires. La composition de cette force est standard et consultable dans le document RH_Mil_He-374, disponible sur demande auprès de l'administration du Site. La FSA doit surveiller en permanence l'activité aérienne au-dessus de la région du Sahara où se situe l'anomalie (voir la Description pour plus de précisions) et détourner tous les vols dont le trajet les ferait passer au-dessus de cette zone. En particulier, l'activité de l'aéroport militaire de [INFORMATION CLASSIFIÉE]2 doit être plus étroitement surveillée au cas où une mission serait commandée au-dessus du Site-He-374. Dans le cas où le site serait néanmoins découvert, la FSA Iota-3 est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour restaurer le secret. Les interventions ouvertement hostiles et la force létale sont néanmoins à n'utiliser qu'en tout dernier recours.
Le Site-He-374 est situé en plein milieu d'une zone désertique particulièrement aride qui assure une discrétion suffisante en temps normal. Néanmoins, une flottille de dix (10) drones résistants au froid équipés de caméras et de fléchettes anesthésiantes doit survoler en permanence le périmètre de l'aire d'effet, à l'intérieur de la zone de turbulences. Cinq (5) drones de rechange doivent être gardés en réserve. Tout individu non-accrédité entrant ou sortant de la zone doit être anesthésié. Une équipe de la FSA Iota-3 est tenue de le récupérer, de l'identifier et de l'interroger, puis de lui administrer un amnésiant de Classe C et de le déposer sur la piste la plus proche s'il ne représente aucune menace significative. Dans le cas contraire, il doit être détenu sur le site en attendant que l'administration statue sur son sort, puis évacué vers le Site-Ghimel pour un traitement plus approfondi.
Un réseau de tubes de transport d'eau chaude est installé sur toute la surface affectée par SCP-374-FR. Ceux-ci sont entourés et chauffés par des résistances en spirale. L'eau est pompée depuis la nappe phréatique sous le site, puis réinjectée à une température élevée, afin d'éviter que l'eau de la nappe ne gèle. L'alimentation en électricité de l'installation (résistances, pompes, etc.) est assurée par plusieurs champs de seize (16) panneaux solaires à orientation automatique installés à chaque kilomètre carré.
La rotation des équipes travaillant sur le site doit se faire sur une base hebdomadaire pour les soustraire aux effets suggestifs de l'objet.
Trois Classes-D doivent être détenus dans trois cellules construites à proximité de l'objet. Chaque cellule doit être dotée de matériel d'écriture et de dessin. Les dessins et les textes écrits par ces Classes-D doivent être collectés quotidiennement, analysés, puis copiés et classés. Toute tentative de désobéissance ou de fuite est punie d'une élimination sommaire et immédiate.
Description : SCP-374-FR est un iceberg de 43 mètres de haut ensablé dans le désert du Sahara, aux coordonnées suivantes : ██°██' N, ██°██' E. La partie émergée s'élève à 1, 2 mètre au-dessus du sol. Dans une zone de 10 kilomètres carrés autour de l'objet, la température chute brusquement jusqu'à 253,16 K (-20 °C) à la périphérie et jusqu'à 238,16 K (-35 °C) au centre, alors que les températures moyennes pour cette région du Sahara se situent en temps normal entre 298,16 K (25 °C) et 318,16 K (45 °C). Le différentiel de température à la limite de la zone provoque des vents locaux violents pouvant aller jusqu'à 130 km/h (le maximum enregistré étant monté à 220 km/h). Dans des conditions spécifiques (vents de cisaillement suffisamment forts, notamment), de petites tornades peuvent apparaître, pouvant soulever des masses de sable significatives et se montrer dangereuses pour des personnes non-averties. Lors de la découverte de l'anomalie, l'aire d'effet s'étendait lentement à un rythme d'environ 1 centimètre par an. Les mesures de confinement permettent actuellement de stopper cette progression.
La glace qui constitue l'iceberg est exceptionnellement pure et anormalement résistante. Les moyens qu'a engagés la Fondation jusqu'à présent pour tenter de l'entamer (par fusion, perforation, abrasion ou percussion) se sont tous révélés infructueux. La température de la glace descend à 233,16 K (-40 °C). Les analyses effectuées sur des fragments trouvés à proximité montrent que sa structure moléculaire est celle d'une glace d'eau normale.

Un exemple des gravures retrouvées à l'intérieur de la structure entourant SCP-374-FR.
Autour de la base de l'iceberg, enfouie sous quarante mètres de sable, se trouve une architecture en grès de style inconnu. Son plan labyrinthique suggère qu'elle a été bâtie dans le but de dissuader d'éventuels visiteurs indésirables. Ses murs sont ornés de bas-reliefs gravés dans le style des peintures rupestres datant du vingtième millénaire avant notre ère. Une série de mots rédigés dans un alphabet inconnu couvre certains pans de mur, et semble parfois commenter les fresques. Cet alphabet montre des similitudes avec l'écriture cunéiforme typique de la Basse Mésopotamie vers -3300 ans avant J.C., à ceci près que les incisions sont majoritairement courbes plutôt que droites. La langue en revanche n'a pas pu être déterminée, elle semble ne porter aucune ressemblance avec un langage antique. Les travaux des chercheurs de la Fondation, par recoupement avec les fresques et les témoignages des victimes des effets de SCP-374-FR (voir ci-après) ont permis de dégager une signification pour certaines occurrences. Celles-ci ont amené les chercheurs à penser que l'iceberg ainsi que la structure qui l'entoure sont un vestige d'une civilisation ancienne, peut-être une espèce du genre Homo, ayant acquis durant la dernière période glaciaire une grande maîtrise de certaines techniques liées au froid. Il est actuellement impossible de déterminer si ces techniques avaient une origine technologique ou surnaturelle. Cependant, comme les bribes de texte traduites dont dispose la Fondation ne montrent aucun signe que cette possible civilisation ait bénéficié d'une quelconque maîtrise technologique supérieure à celle de l'époque, les chercheurs tendent à penser que ces techniques sont d'origine surnaturelle. Il est à noter cependant que lors des fouilles, pour plus de sécurité, le Matériel de Fouille Antithaumique Montou a été utilisé, mais qu'aucune énergie thaumaturgique n'a été absorbée par les truelles.
À l'intérieur de l'iceberg sont enfermés neuf (9) êtres humanoïdes recroquevillés en position fœtale (désignés SCP-374-FR-A-1 à 9). Il est actuellement impossible de savoir si les instances SCP-374-FR-A sont en vie, la glace les maintenant hors de portée de tout moyen de détection autre que visuel. L'analyse spectroscopique en particulier est rendue impossible par l'épaisseur de la couche de glace, qui masque toute signature thermique pouvant être interprétée comme un signe de vie. La réfraction provoquée par des différences structurelles à l'intérieur de la glace rend leur apparence difficilement discernable, mais ils semblent présenter une couleur de peau particulièrement pâle. Il s'agit peut-être simplement d'un effet de coloration causé par un défaut de vascularisation dû au froid. À la lumière de récentes découvertes dans les traductions des visions et des textes (voir ci-dessous), les chercheurs ont pu conjecturer que l'iceberg est une sorte de capsule temporelle, la dernière sauvegarde d'une civilisation mourante. Étant donné qu'il semble s'agir d'une nouvelle espèce du genre Homo, l'équipe de recherche a décidé en assemblée extraordinaire de le nommer Homo cryensis.
Un autre effet apparaît si un individu séjourne plus d'une semaine à proximité de SCP-374-FR. Cet individu voit apparaître progressivement dans ses pensées ou dans ses rêves l'image d'une phrase rédigée dans un alphabet inconnu (sans pour autant savoir ce qu'elle signifie), ou d'une fresque réalisée dans le style des peintures rupestres datant de la période autour de -20 000 ans avant J.C. Immédiatement après, il ressent un fort désir d'écrire cette phrase ou de tracer cette fresque sur n'importe quel support disponible (papier, mur, sol, sable, etc.). Il peut utiliser jusqu'à son propre sang pour satisfaire cette pulsion si rien d'autre n'est disponible. Les chercheurs de la Fondation ont jusqu'ici été incapables de déterminer si cet effet vient de SCP-374-FR ou des instances de SCP-374-FR-A.
Comme cet effet est le seul moyen qui permette d'acquérir de nouvelles informations quant à SCP-374-FR et aux vestiges qui l'entourent, trois membres du personnel de Classe D sont détenus à proximité de l'objet afin d'en subir l'influence. Ils sont chargés de transcrire toutes les phrases et toutes les fresques qui leur viennent à l'esprit. Les résultats sont transmis à l'équipe de recherche pour analyse.
Addendum 374-FR-1 : Circonstances de découverte
SCP-374-FR a été remarqué par la Fondation lorsqu'un rapport de patrouille des Forces Aériennes Nigériennes a été intercepté. Cette patrouille menait une mission spéciale d'exploration dans le nord-est du Niger. Une transcription abrégée traduite de la communication est disponible ici :
Dès l'interception de cette transmission, la FSA Iota-3 a été envoyée sur place à l'aéroport militaire de ██████, équipée comme des soldats et des membres du personnel militaire d'aéroport nigériens. Des amnésiants de Classe C ont été administrés à tout le personnel sur place et tous les documents en rapport avec cette découverte ont été saisis. La FSA surveille désormais attentivement les vols de l'aéroport et veille à ce qu'aucune mission ne soit commandée au-dessus du Site-He-374.
Addendum 374-FR-2 : Rapports de fouille pertinents
Ces extraits contiennent des descriptions de fresques, de bas-reliefs ou de gravures d'une importance particulière pour la compréhension de SCP-374-FR et de SCP-374-FR-A. Les rapports complets sont disponibles sur demande auprès du département des recherches.
Conclusions de l'équipe de recherche :
L'analyse des fresques et des écritures retrouvées dans les ruines, ainsi que l'interprétation des manifestations de SCP-374-FR dans l'esprit des Classes-D ont permis à ce jour de former les hypothèses suivantes :
Les instances SCP-374-FR-A sont vraisemblablement les derniers membres d'une espèce éteinte des Hominina. Le membres de ce peuple semblent avoir rassemblé un savoir anormal concernant le froid, et maîtrisé certaines techniques anormales elles aussi liées à ce savoir, suffisamment pour concevoir une capsule temporelle en glace inaltérable. L'origine de ces connaissances est pour l'heure inconnue, mais il est probable que les conditions climatiques de la dernière période glaciaire y soient pour quelque chose. Homo cryensis semble d'ailleurs s'être adapté au froid à l'extrême, puisque la fin de cette période de glaciation a signé son arrêt de mort. Il est même possible qu'il ait été l'objet d'une sorte de dévotion de la part des autres Hominina au temps de son apogée, et qu'il ait prévu de recouvrer cette position dominante lors de sa restauration hypothétique, comme le suggère la fresque IDF-374-FR-104.
Cependant, les fresques et fragments de connaissances retrouvés ne permettent pas de penser que Homo cryensis ait bénéficié de la même avance dans d'autres domaines, en particulier en génétique puisque neuf individus sont trop peu nombreux pour produire un mélange génétique suffisant pour relancer une population. Cette tentative de sauvegarde était donc vouée à l'échec dès la conception.
L'effet anormal de l'objet consistant à absorber l'énergie dans son environnement (probablement créé intentionnellement dans le but de reproduire des conditions favorables à l'épanouissement de Homo cryensis) fonctionne quand à lui parfaitement, même s'il est encore très mal compris. Il est heureux que les Procédures de Confinement parviennent à contrebalancer cette influence.
Addendum 374-FR-3 :